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C’est le jour de la Résurrection, rayonnons de joie en cette solennité ; embrassons-nous les uns les autres, disons " Frère ", même à ceux qui nous haïssent, pardonnons tout à cause de la Résurrection, et chantons :
Christ est ressuscité des morts, par la mort, il a vaincu la mort ; à ceux qui sont dans les tombeaux, il a donné la Vie.
Homélie du fr. David MACAIRE o.p. (pour la Vigile pascale 2010)
Pauvres de nous! Si le Christ n'était pas ressuscité, comme nous serions ridicules! Notre liturgie serait un bien pauvre spectacle, un mystère creux, creux comme ces gros œufs au chocolat pleins de promesse et enrubannés de couleurs, mais qui sont finalement creux, vides et décevants! Cette gloire de marbre et cette image du ressuscité vers lesquelles nous nous tournerons tout à l'heure pour célébrer l'eucharistie ne serait qu'un culte d'idole... nous serions pathétiques. Si le Christ n'est pas ressuscité notre foi serait vaine comme dit l'apôtre et nous serions les plus à plaindre de tous les hommes, les « dindons de la farce »de l'Histoire humaine.
En effet, si le Christ n'est pas ressuscité, prémices de ceux qui se sont endormis, que vaut notre vie? Pas grand chose que vaut l'Homme, guère plus! Car si le Christ n'est pas ressuscité notre vie n'est qu'une parenthèse! Rien qu'une parenthèse!
Une parenthèse entre deux néants: rien avant, rien après! Le néant d'avant nous fait naître du hasard-le-plus-total! Cela vide de son sens chacune de nos existences: Je n'ai plus aucune raison d'être, je ne suis pas désiré, je ne vaux guère mieux que le grain de sable sur le rivage, mon existence aléatoire n'a plus aucun poids. Pourquoi suis-je là? Par hasard! Le néant d'avant annihile ce que je suis, puisque je pourrais très bien ne pas être et cela n'aurait rien changé!
La résurrection selon la chair, juste un symbole ? Monseigneur Léonard répond :
« Il me paraît très important de souligner le réalisme de la résurrection. Ce n’est pas un réalisme naïf. Quand on parle de résurrection physique, je n’entends pas tomber non plus dans un anthropomorphisme presque grossier qui suscite des questions incongrues. Quel est le statut du corps de Jésus ressuscité ? Combien pèse-t-il ? Combien mesure-t-il ? C’est le genre de questions aussi idiotes que celle que l’on a posée sur l’eucharistie : comment Jésus, homme adulte, peut-il tenir dans l’hostie ? Ces questions indiquent bien que l’on comprend la réalité de la résurrection, comme celle de la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie, uniquement sur le mode de nos réalités terrestres. A mon sens, le corps de Jésus ressuscité est un corps réel, mais non plus au sens habituel d’un corps humain réel, en vieillissement, et s’acheminant vers la mort. Il doit présenter un certain rapport avec le corps du Christ que ses contemporains ont connu avant sa crucifixion mais, puisque Jésus ressuscité ne meurt plus, sa condition humaine réelle, incarnée, n’est plus tout à fait la même que la nôtre. Je considère le corps de Jésus comme réel, mais je ne le situe pas dans le cosmos. S’il est présent dans notre cosmos, c’est par la présence eucharistique. Le mystère a sa part dans la condition présente, mais tous nous recevons les lumières nécessaires à faire un acte de foi, à dire oui à Dieu. Ce oui à Dieu, c’est peut-être avant tout un acte de foi en la résurrection du Christ. Le christianisme sans la résurrection du Christ, sans le Christ vraiment ressuscité, ce n’est plus le christianisme, ce n’est plus qu’une idéologie parmi d’autres. Perdre cela, c’est perdre tout le contenu du message. Insinuer cette réduction dans le cœur des croyants, c’est un grand malheur et un grand méfait. C’est sortir de la foi chrétienne et pénétrer sur le terrain de l’hérésie. L’hérétique, c’est une personne qui retient de la foi chrétienne ce qui lui convient et laisse tomber le reste. Cette attitude réduit le croyant à la dimension d’un partisan. L’hérésie provient toujours d’une étroitesse d’esprit. Incapable d’accueillir toute la réalité de la Révélation, on nie le reste. On laisse tomber ce que l’on n’est pas capable d’intégrer dans sa raison trop courte, et on le transpose sur un mode acceptable ».
Extrait de : Monseigneur Léonard, un évêque de plein air, éd. Omer Marchal, 1994, p.266
Dans la messe latine du jour de Pâques, lorsqu’il chante la préface solennelle, le prêtre proclame le coeur de notre foi dans le Christ : « ipse vere est Agnus qui mortem nostram moriendo destruxit et vitam resurgendo comparavit », ce qui veut dire « c’est vraiment lui l’Agneau qui en mourant détruisit notre mort et, en ressuscitant, racheta notre vie ». En termes concis tout est là. Et c’est aussi, dans la foi, la seule position tenable pour un chrétien confronté à la pandémie fulgurante qui frappe aujourd’hui la terre entière.
Le Cardinal Robert Sarah, dans une interview qu’il vient d’accorder au magazine « Valeurs actuelles » ne dit pas autre chose. A la question posée par Charlotte d’Ornellas, l’auteur du best-seller « Dieu ou rien » répond sans ambages :
« […] Lorsque la mort est si massivement présente, je vous invite à vous poser la question : la mort est-elle vraiment la fin de tout ? Ou bien n’est-elle pas un passage, douloureux certes, mais qui débouche sur la vie ? C’est pour cela que le Christ ressuscité est notre grande espérance. Regardons vers Lui. Attachons-nous à Lui. Il est la Résurrection et la Vie. Qui croit en Lui ne mourra jamais (Jn, 11, 25-26).
Ne sommes-nous pas comme Job dans la Bible ? Appauvris de tout, les mains vides, le cœur inquiet : que nous reste-t-il ? La colère contre Dieu est absurde. Il nous reste l’adoration, la confiance et la contemplation du mystère. Si nous refusons de croire que nous sommes le fruit d’un vouloir amoureux de Dieu, alors tout cela est trop dur, alors tout cela n’a pas de sens. Comment vivre dans un monde où un virus frappe au hasard et fauche des innocents ? Il n’y a qu’une réponse : la certitude que Dieu est amour et qu’il n’est pas indifférent à notre souffrance. Notre vulnérabilité ouvre notre cœur à Dieu et elle incline Dieu à nous faire miséricorde.
Je crois qu’il est temps d’oser ces mots de la foi. Le temps est fini des fausses pudeurs et des hésitations pusillanimes. Le monde attend de l’Eglise une parole forte, la seule parole qui donne l’Espérance et la confiance, la parole de la foi en Dieu, la parole que Jésus lui-même nous a confiée ».
La séquence qui suit l’alleluia de la messe du jour de Pâques nous invite à le proclamer : « la mort et la vie se sont affrontées en un duel gigantesque: le maître de la vie était mort et le voici vivant qui règne à nouveau ».
"Victimæ paschali laudes" est une séquence liturgique pour le dimanche de Pâques. Elle est généralement attribuée à un auteur du XIe siècle, Wipo (appelé aussi Wipon de Bourgogne), aumônier (chapelain) de l'empereur du Saint-Empire Konrad II. On l'attribue quelquefois à Notker (moine de Saint-Gall en Suisse), au roi de France Robert le Pieux ou encore à Adam de Saint-Victor. (source)
1 Victimae paschali laudes immolent Christiani 2a Agnus redemit oves: Christus innocens Patri reconciliavit peccatores. 2b Mors et vita duello conflixere mirando, Dux vitae mortuus, regnat vivus. 3a Dic nobis Maria, quid vidisti in via? 3b Sepulcrum Christi viventis, et gloriam vidi resurgentis: 4a Angelicos testes, sudarium et vestes. 4b Surrexit Christus spes mea: praecedet suos in Galilaeam. 5a Credendum est magis soli Mariae veraci quam Judaeorum turbae fallaci. 5b Scimus Christum surrexisse a mortuis vere: Tu nobis, victor Rex, miserere. Amen. Alleluia.
1 A la victime pascale, chrétiens, offrez le sacrifice de louange. 2a L'agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec le Père. 2b La mort et la vie s'affrontèrent en un duel prodigieux. Le Maître de la vie mourut : vivant, il règne. 3a Dis-nous, Marie Madeleine, qu'as-tu vu en chemin ? 3b J'ai vu le sépulcre du Christ vivant, j'ai vu la gloire du Ressuscité. 4a J'ai vu les anges ses témoins, le suaire et les vêtements. 4b Le Christ, mon espérance, est ressuscité, il vous précédera en Galilée. 5a [...] 5b Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts. Roi victorieux, prends-nous tous en pitié ! Amen. Alleluia.
VÍCTIMÆ pascháli laudes ímmolent Christiáni. Agnus redémit oves: Christus ínnocens Patri reconciliávit peccatóres. Mors et vita duéllo conflixére mirándo: dux vitæ mórtuus, regnat vivus. Dic nobis, María, quid vidísti in via ? Sepúlcrum Christi vivéntis: et glóriam vidi resurgéntis. Angélicos testes, sudárium et vestes. Surréxit Christus spes mea: præcédet vos in Galilǽam. Scimus Christum surrexísse a mórtuis vere: tu nobis, victor Rex, miserére. Amen. Allelúia.
A la victime pascale, que les Chrétiens immolent des louanges. L’Agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec Son Père. La vie et la mort se sont affrontées en un duel prodigieux : l’Auteur de la vie était mort, Il règne vivant. Dites-nous, Marie, qu’avez-vous vu en chemin ? J’ai vu le tombeau du Christ vivant, et la gloire du ressuscité. J’ai vu les témoins angéliques, le suaire et les linceuls. Il est ressuscité, le Christ, mon espérance : Il vous précédera en Galilée. Nous le savons : le Christ est ressuscité des morts : ô Toi, Roi vainqueur, aie pitié de nous. Amen. Alléluia.
Resurrexi et adhuc tecum sum, alleluia : posuisti super me manum tuam, alleluia : mirabilia facta est scientia tua, alleluia, alleluia.
Je suis ressuscité et me voici encore avec vous, alleluia : tu as pour jamais posé ta main sur moi, alleluia : merveilleuse est apparue ta sagesse, alleluia, alleluia.
Ps. Domine, probasti me et cognovisti me. Tu cognovisti sessionem meam et resurrectionem meam
Tu m’as éprouvé, Seigneur et tu m’as connu. Tu as connu mon coucher et ma résurrection (Ps. 138)
LA RESURRECTION EST NÔTRE
Le chrétien fidèle à son incorporation au Christ par le baptême ressuscitera pour le rejoindre au lumineux bonheur du Ciel.
La perception de notre mortalité, qui s’impose à chacun de nous au quotidien, et parfois bien lourdement, peut certes venir se dresser comme un écran bien sombre faisant obstacle à notre foi en cette vérité : ainsi s’en trouve-t-il, malheureusement en trop grand nombre, de ces disciples rachetés par le Christ, qui vivent dans l’affliction, comme ceux qui n’ont pas d’espérance (cf. 1 Th 4, 12). Et quant à ceux qui professent au moins en théorie une vraie espérance, ils ne l’ont pas toujours bien chevillée au cœur, de sorte qu’elle ne produit plus chez eux les heureux fruits de souriante paix dont elle regorge en fait.
Or, pour peu que l’on examine le fondement de ce point qui sert en quelque sorte de charpente à notre vie d’ici-bas, il se révèle on ne peut plus assuré. Osons cette image, dont nous pensons que l’argumentation proposée un peu plus bas montrera la pertinence : il ne s’agit pas d’un simple vernis laqué, mais de ce que les gens de métier appellent une coloration dans la masse, une couleur indissociable du matériau auquel elle donne éclat. Expliquons-nous.
C’est le jour de la Résurrection, Peuples, rayonnons de joie ! C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur, De la mort à la vie, De la terre aux cieux, Christ Dieu nous a fait passer, Chantons l’hymne de la victoire !
Verset : Christ est ressuscité des morts.
Purifions nos sens, Nous verrons le Christ resplendissant, Dans l’inaccessible Lumière de la Résurrection, Et nous l’entendrons nous crier : Réjouissez-vous en chantant l’hymne de la victoire.
Verset : Christ est ressuscité des morts.
Que le ciel se réjouisse, Que la terre soit dans l’allégresse, Que le monde soit en fête, Le monde visible et invisible, Car le Christ est ressuscité, Lui l’éternelle allégresse.
Verset : Christ est ressuscité des morts.
C’est le jour de la Résurrection, Peuples, rayonnons de joie ! C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur, De la mort à la vie, De la terre aux cieux, Christ Dieu nous a fait passer, Chantons l’hymne de la victoire !
Christ est ressuscité des morts, par la mort, il a vaincu la mort ; à ceux qui sont dans les tombeaux, il a donné la Vie.
Et aussi, le
Stichère de Pâques :
C'est le jour de la Résurrection, que la fête nous illumine, embrassons-nous les uns les autres et appelons frères, même ceux qui nous méprisent. Pardonnons tout dans la Résurrection et chantons: le Christ est ressuscité des morts, à ceux qui sont dans les tombeaux Il a donné la Vie.
Regina Cœli, laetare, alleluia: quia quem meruisti portare, alleluia. Resurrexit, sicut dixit, alleluia. Ora pro nobis Deum, alleluia.
V. Gaude et laetare, Virgo Maria, alleluia. R. Quia surrexit Dominus vere, alleluia.
Reine du ciel, réjouissez-vous, alléluia car Celui que vous avez mérité de porter dans votre sein, alléluia est ressuscité comme Il l'a dit, alléluia Priez Dieu pour nous, alléluia.
V. Soyez dans la joie et l'allégresse, Vierge Marie, alléluia. R. Parce que le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia.
(Source) L'Exultet est un chant liturgique par lequel l'Eglise, durant la veillée pascale du Samedi saint, proclame l'irruption de la lumière dans les ténèbres (symbolisée par celle du cierge pascal qui vient d'être allumé) et annonce la Résurrection du Christ.
Ce chant très ancien, dont le texte a été fixé par le pape Innocent III, comprend deux parties : un prologue, toujours identique, et une préface, qui a parfois varié (version romaine, milanaise ou bénéventaine).
Ce chant en latin est appelé "Exultet" d'après son premier mot (Exultet iam angelica turba caelorum ! "Qu'exulte maintenant la troupe des anges célestes !") ; aujourd'hui, il est chanté soit en latin, soit dans une traduction ou adaptation dans les langues vernaculaires.
Un passage du chant est particulièrement célèbre, le "Felix culpa" : "O heureuse faute qui nous a mérité un tel et un si grand Rédempteur !" (O felix culpa, quae talem ac tantum meruit habere redemptorem !)
Ce chant évoque la traversée de la mer Rouge lors de l'Exode et célèbre la Pâque du Christ. Ce chant célèbre et explique la signification du cierge pascal. Il évoque le travail de l'abeille, productrice de la cire, et va jusqu'à la comparer à la Vierge Marie.
Le chant de l'Exultet était traditionnellement écrit non dans un livre mais sur un rouleau, qui était lu dans sa longueur (à la différence de la manière antique). Le diacre laissait pendre devant l'ambon le texte déjà lu, et des illustrations, faites "à l'envers", permettaient aux fidèles des premiers rangs de suivre par l'image ce qui était chanté ! (cependant, il faisait sombre, l'église n'étant alors éclairée que par le cierge pascal : il s'agissait donc en partie d'un élément symbolique...). Plusieurs collections de manuscrits et musées possèdent des "rouleaux d'Exultet", qui sont un des fleurons de l'art de l'enluminure et de la calligraphie dans le domaine occidental.
Gáudeat et tellus, tantis irradiáta fulgóribus: et ætérni Regis splendóre illustráta, tótius orbis se séntiat amisísse calíginem.
Lætétur et mater Ecclésia, tanti lúminis adornáta fulgóribus: et magnis populórum vócibus hæc aula resúltet.
Vere dignum et iustum est, invisíbilem Deum Patrem omnipoténtem Filiúmque eius unigénitum, Dóminum nostrum Iesum Christum, toto cordis ac mentis afféctu et vocis ministério personáre.
Qui pro nobis ætérno Patri Adæ débitum solvit, et véteris piáculi cautiónem pio cruóre detérsit.
Hæc sunt enim festa paschália, in quibus verus ille Agnus occíditur, cuius sánguine postes fidélium consecrántur.
Hæc nox est, in qua primum patres nostros, fílios Israel edúctos de Ægypto, Mare Rubrum sicco vestígio transíre fecísti.
Hæc ígitur nox est, quæ peccatórum ténebras colúmnæ illuminatióne purgávit.
Hæc nox est, quæ hódie per univérsum mundum in Christo credéntes, a vítiis sæculi et calígine peccatórum segregátos, reddit grátiæ, sóciat sanctitáti.
Hæc nox est, in qua, destrúctis vínculis mortis, Christus ab ínferis victor ascéndit.
Nihil enim nobis nasci prófuit, nisi rédimi profuísset. O mira circa nos tuæ pietátis dignátio! O inæstimábilis diléctio caritátis: ut servum redímeres, Fílium tradidísti!
O certe necessárium Adæ peccátum, quod Christi morte delétum est! O felix culpa, quæ talem ac tantum méruit habére Redemptórem!
O vere beáta nox, quæ sola méruit scire tempus et horam, in qua Christus ab ínferis resurréxit!
Hæc nox est, de qua scriptum est: Et nox sicut dies illuminábitur: et nox illuminátio mea in delíciis meis.
Huius ígitur sanctificátio noctis fugat scélera, culpas lavat: et reddit innocéntiam lapsis et mæstis lætítiam. Fugat ódia, concórdiam parat et curvat impéria.
In huius ígitur noctis grátia, súscipe, sancte Pater, laudis huius sacrifícium vespertínum, quod tibi in hac cérei oblatióne solémni, per ministrórum manus de opéribus apum, sacrosáncta reddit Ecclésia.
Sed iam colúmnæ huius præcónia nóvimus, quam in honórem Dei rútilans ignis accéndit. Qui, lícet sit divísus in partes, mutuáti tamen lúminis detrimenta non novit.
Alitur enim liquántibus ceris, quas in substántiam pretiósæ huius lámpadis apis mater edúxit.²
O vere beáta nox, in qua terrénis cæléstia, humánis divína iungúntur!¹
Orámus ergo te, Dómine, ut céreus iste in honórem tui nóminis consecrátus, ad noctis huius calíginem destruéndam, indefíciens persevéret. Et in odórem suavitátis accéptus, supérnis lumináribus misceátur.
Flammas eius lúcifer matutínus invéniat: ille, inquam, lúcifer, qui nescit occásum. Christus Fílius tuus, qui, regréssus ab ínferis, humáno géneri serénus illúxit, et vivit et regnat in sæcula sæculórum.
Qu'exulte de joie dans le ciel la multitude des anges ! Chantez, serviteurs de Dieu, et que retentisse la trompette triomphale pour la victoire du grand Roi ! Réjouis-toi, ô notre terre, resplendissante d'une lumière éclatante, car il t'a prise en sa clarté et son règne a dissipé ta nuit ! Réjouis-toi, Eglise notre mère, toute remplie de sa splendeur, et que résonne l'acclamation du peuple des fils de Dieu !…
Vraiment il est juste et bon de proclamer à pleine voix ta louange, Dieu invisible, Père tout puissant, et de chanter ton Fils bien-aimé, Jésus Christ notre Seigneur. C'est lui qui a payé pour nous la dette encourue par Adam notre père, et qui a détruit en son sang la condamnation de l'ancien péché. Car voici la fête de la Pâque où l'Agneau véritable est immolé pour nous. Voici la nuit où tu as tiré de l'Egypte nos pères, les enfants d’Israël, et leur as fait passer la mer Rouge à pied sec ; nuit où le feu de la nuée lumineuse a repoussé les ténèbres du péché…
Ô nuit qui nous rend à la grâce et nous ouvre la communion des saints ; nuit où le Christ, brisant les liens de la mort, s'est relevé victorieux des enfers. Heureuse faute d'Adam qui nous a valu un tel Rédempteur ! Ô nuit qui seule a pu connaître le temps et l'heure où le Christ est sorti vivant du séjour des morts ; ô nuit dont il est écrit : « La nuit comme le jour illumine, la ténèbre autour de moi devient lumière pour ma joie » (Ps 138,12)… Ô nuit bienheureuse, où se rejoignent le ciel et la terre, où s’unissent l’homme et Dieu.
Dans la grâce de cette nuit, accueille, Père très Saint, le sacrifice du soir de cette flamme que l'Eglise t'offre par nos mains ; permets que ce cierge pascal, consacré à ton nom, brûle sans déclin en cette nuit et qu'il joigne sa clarté à celle des étoiles. Qu'il brûle encore quand ce lèvera l'astre du matin, celui qui ne connaît pas de couchant, le Christ ressuscité revenu des enfers, qui répand sur les hommes sa lumière et sa paix. Garde ton peuple, nous t'en prions, ô notre Père, dans la joie de ces fêtes pascales. Par Jésus Christ, ton Fils notre Seigneur, qui par la puissance de l'Esprit s'est relevé d'entre les morts et qui règne près de toi pour les siècles des siècles. Amen!