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Actualité - Page 1963

  • A propos de la naissance du premier "bébé médicament" en France

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    Sur le site ::Aleteia::Des réponses catholiques aux questions d'aujourd'hui::

    A l’encontre de la technique du bébé-médicament qui détruit de nombreux embryons, instrumentalise la personne et met en danger la santé psychologique des enfants, l’Eglise propose une alternative fidèle à l’esprit du serment d’Hippocrate

    1 La technique du bébé-médicament consiste en un double tri eugéniste des embryons conçus in vitro

    Le bébé-médicament désigne un enfant conçu artificiellement dans le but de guérir un frère ou une sœur aîné souffrant d’une maladie génétique familiale héréditaire grâce au sang de cordon ombilical recueilli à la naissance. La technique biomédicale repose sur la mise en œuvre d’une fécondation in vitro classique dont le seul objectif est ici de conduire à la conception d’un panel d’embryons aussi large que possible, de manière à les soumettre à un double diagnostic préimplantatoire (DPI).

    Un premier DPI s’assure que l’embryon est exempt de l’affection génétique (choix eugéniste négatif) tandis qu’un second DPI procède à un typage HLA permettant d’identifier, parmi les embryons sains, celui ou ceux qui sont compatibles sur le plan immunologique avec le frère ou la sœur déjà atteint par la maladie (choix eugéniste positif). D’où son nom de DPI-HLA ou encore de double DPI.

    Le système d’histocompatibilité HLA (Human leucocyte antigens) est le mécanisme biologique qui est responsable de la reconnaissance entre le soi et le non soi, déterminant par conséquent le rejet ou la réussite de la greffe envisagée. Seul l’embryon retenu, autrement dit celui qui est indemne de la pathologie génétique concernée et le plus apparenté sur le plan immunologique, est réimplanté dans l’utérus de la mère. Dès la naissance du bébé-médicament, les médecins procèdent à une cryoconservation du sang de cordon ombilical afin de réaliser dans les plus brefs délais une greffe susceptible de traiter l’aîné malade. Ce procédé – autorisé aux Etats-Unis, en France, Espagne ou Belgique mais interdit en Allemagne ou Italie – soulève de nombreuses objections éthiques qui le rendent fortement répréhensible.

    2 La technique du bébé-médicament attente à la vie de nombreux embryons et instrumentalise l’enfant à naître

    Alors qu’une fécondation in vitro nécessite environ 17 embryons pour 1 naissance, qu’un DPI en requiert le double, on estime qu’il faut 60 à 100 embryons pour obtenir un enfant au génotype adéquat (1). L’équipe des biologistes de la reproduction sait donc que le gâchis est très lourd pour aboutir à la création d’un embryon « sur mesure ».

    D’autre part, dans une assistance médicale à la procréation classique, les embryons sains sont théoriquement conçus, au moins dans un premier temps, à des fins procréatives. Ce n’est qu’a posteriori, en cas d’extinction du projet parental, que le couple peut abandonner ses embryons surnuméraires. Avec le bébé-médicament, le rejet des embryons sains mais non compatibles est prévu dès l’initiation du processus : il est donc programmé. Les protagonistes savent en toute connaissance de cause qu’ils ne garderont ni les embryons sains jugés inutiles ni les embryons malades, se plaçant dans une logique inquiétante de « consommation d’embryons ».

    La procréation humaine est détournée au profit du projet de création d’un être humain dont la mission principale est d’être un médicament. Projet porteur d’une aliénation redoutable de la personne, sa conception n’étant voulue originellement qu’en raison de ses potentialités thérapeutiques espérées. L’enfant n’a d’autre choix que d’endosser le statut de réservoir de cellules pour son aîné malade, soumis à un projet prédéterminé par autrui. L’utilitarisme est ici poussé à l’extrême, réduisant une personne à un objet jugé à l’aune de son utilité technique. La réification de l’enfant traité comme un produit technique le fait basculer dans la catégorie des choses disponibles à l’inverse des personnes radicalement indisponibles. Le bébé-médicament n’est finalement qu’un bébé-instrument. Le Conseil d’Etat français a ainsi reconnu que cette technique « contredit frontalement le principe selon lequel l’enfant doit venir au monde d’abord pour lui-même »(2).

    3. La technique du bébé-médicament met en jeu la santé psychologique des enfants

    Outre les enjeux anthropologiques et éthiques, le principe du bébé-médicament soulève de nombreuses interrogations sur un plan strictement psychologique, entachant de proche en proche l’environnement familial, les relations parents-enfants et celles au sein de la fratrie.

    Quelle sera l’attitude des parents vis-à-vis du bébé conçu de cette façon ? En cas d’échec, quel sera le poids de culpabilité que devra porter l’enfant venu au monde dans le seul but de « sauver » son frère malade ? Dans l’éventualité d’un succès, quel sera le poids de la dette morale éprouvée par celui qui a été « sauvé » ? S’il y a une rechute de l’enfant « receveur » à l’adolescence ou plus tard, l’enfant « donneur » sera-t-il sommé de donner sa « moelle osseuse » comme thérapie de rattrapage ? Adulte, subira-t-il des pressions pour « offrir » de son vivant à son frère ou à sa sœur des organes tels un rein ou un lobe de foie susceptibles d’avoir été endommagés par les chimiothérapies passées ? Comment ses parents le regarderont-ils en cas de refus ? Et d’ailleurs, ne pourra-t-il pas inévitablement éprouver un sentiment ambigu envers ceux qui lui ont donné la vie avec l’objectif de guérir son aîné ? (3)

    En raison de ces conséquences néfastes sur la santé psychique des enfants et des parents, cette technique bafoue les principes hippocratiques multiséculaires de bienfaisance et de non-malfaisance.

    4. La technique du bébé-médicament est inutile sur le plan médical

    Sur le plan scientifique, la technique est totalement inutile au regard des dernières données biomédicales. L’objet final de la manipulation est en effet le sang de cordon ombilical dont les vertus thérapeutiques sont parfaitement documentées. On sait à présent que le sang placentaire est riche en cellules souches hématopoïétiques habituellement hébergées dans la moelle osseuse. Injectées par voie intraveineuse à un enfant en attente de greffe après chimiothérapie et radiothérapie, les cellules du sang de cordon migrent spontanément dans la moelle osseuse régénérant l’ensemble des lignées sanguines de l’organisme (globules rouges, blancs et plaquettes). Le sang de cordon est en passe de supplanter les greffons de moelle dans de nombreux pays, du fait de sa facilité de recueil et des caractéristiques immuno-privilégiées de ses cellules permettant d’obtenir des résultats cliniques similaires, et ce malgré une incompatibilité tissulaire partielle. Un rapport du Sénat français rappelle ainsi que « tous les patients devant subir une greffe de sang de cordon trouvent un greffon compatible » grâce à la mise en réseau des banques de stockage à l’échelon mondial (4).

    Pour traiter ces maladies sanguines d’origine génétique, il apparaît donc en réalité qu’il n’est nullement nécessaire de passer par la technique du bébé-médicament mais bien de développer les banques de sang de cordon selon le principe de solidarité. Pour Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune et membre permanent de l’Académie pontificale pour la Vie, « la preuve est apportée une nouvelle fois que l’éthique non seulement ne porte pas ombrage à la science mais contribue bel et bien à son développement »(5).

    Dans ce domaine, l’Eglise rappelle également qu’il n’est nullement nécessaire de transgresser pour progresser. C’est pourquoi elle demande aux scientifiques et médecins de rester fidèles à « l’esprit du serment d’Hippocrate » qui voit « dans la science médicale un service en faveur de la fragilité humaine, pour le traitement des maladies et le soulagement de la souffrance »(6).

    Les Etats qui ont légalisé la technique du bébé-médicament ne gagneraient-ils pas à abroger un dispositif inutilement immoral et médicalement inutile, détruisant de nombreux embryons, chosifiant l’être humain et mettant en danger la santé psychologique de ces enfants ?

    (1) Genethique, Revenir sur l’autorisation du bébé-médicament, Lettre d’information bioéthique n. 118, octobre 2009.
    (2) Conseil d’Etat, La révision des lois de bioéthique, Les Etudes du Conseil d’Etat, La documentation française, Paris, 2009, p. 44.
    (3) Autant de questions qui sont au cœur du film américain de Nick Cassavetes My Sister’s Keeper (Ma vie pour la tienne) sorti sur les écrans français en septembre 2009. 
    (4) Marie-Thérèse Hermange, Le sang de cordon : collecter pour chercher, soigner et guérir, Les Rapports du Sénat, n. 79, 2008-2009.
    (5) Jean-Marie Le Méné, La crise de conscience bioéthique, Salvator, Paris, 2009, p. 64.
    (6) Congrégation pour la doctrine de la foi, Instruction Dignitas personae sur certaines questions de bioéthique, 8 septembre 2008, n. 2.

    Pour aller plus loin, on consultera utilement l'étude de Pierre-Olivier Arduin ("Bébé médicament" ou "bébé instrument")  parue en deux parties sur Liberté politique : 1ère partie et 2ème partie

  • Pétition contre Vogue et ses (trop) jeunes Lolitas

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    Dans LaLibre.be Mis en ligne le 06/02/2011

    "Une série de photos de mode parues dans le magazine féminin Vogue crée la polémique. Une pétition a d'ailleurs été lancée sur internet. La raison : l'âge des modèles.

    En effet, les filles qui ont posé pour la rubrique Cadeaux du numéro de décembre de Vogue ont environ six ans et elles posent comme des mannequins adultes.

    Ce n'est pas la première fois que le magazine de mode joue la provocation. Pour se justifier, Vogue présente ce numéro comme un «spécial fantasmes de Noël où les générations s'entrechoquent à l'extrême».

    Certains sites américains, comme Gawker et The Society Pages, se sont indignés de ce travail photographique et n'ont pas hésite à faire le lien avec de la pédophilie.

    En France, une pétition lancée en janvier sur internet et destinée aux autorités, dénonce une "instrumentalisation de l'enfant à des fins commerciales et alerte sur les dangers de l'hypersexualisation dont sont victimes, de façon particulièrement stigmatisante, les petites filles»."

    Nous nous interdisons de reproduire ici des photos parues dans Vogue, mais leur caractère malsain ne peut que renforcer les tendances perverses d'"esprits" dérangés".

  • L’Eglise catholique condamne la flagellation à mort au nom de la charia d’une adolescente victime de viol

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    r-clame-des-flagellations-publiques.jpgL’Eglise catholique a condamné fermement la mort par flagellation d’une adolescente musulmane suite à une fatwa (décret religieux) émise par les responsables religieux de son village, une pratique désormais interdite au Bangladesh mais qui sévit toujours en milieu rural. (Eglises d'Asie)

    « Bien que les fatwas aient été déclarées illégales dans ce pays, les populations des régions reculées souffrent toujours de ces pratiques qui constituent de graves violations des droits de l’homme », a déclaré le P. Albert Thomas Rozario, secrétaire de la Commission épiscopale catholique ‘Justice et Paix’ du Bangladesh. « Les gens doivent être avertis que les lois qui sont en vigueur dans le pays n’autorisent pas les punitions infligées selon les lois de la charia », a ajouté le prêtre catholique, qui est également avocat à la Cour suprême du Bangladesh.

    Hena Begum, 14 ans, a été violée dans le village de Chamta, district de Shariatpur, au centre du Bangladesh, dans la nuit du 30 janvier par son cousin Mahbub, âgé d’une quarantaine d’années. Alertés par les cris de la victime, la femme de Mahbub et son frère étaient accourus sur les lieux et s’en étaient pris à l’adolescente qu’ils avaient battue, avant que le père de Hena et d’autres membres de sa famille ne viennent à son secours.

    Dès le lendemain, la nouvelle s’étant ébruitée, une dizaine d’habitants du village, dont Idris Fakir, membre de l’union parishad (unité administrative locale), un enseignant de la madrasa de Chamta et l’imam de la mosquée, se réunirent en tribunal improvisé pour juger l’affaire selon la charia. Ils prononcèrent une fatwa, condamnant le violeur à verser une amende et à recevoir 200 coups de fouet en public, et ordonnant également la victime à subir 100 coups de fouet en public pour « participation au crime ».

    La sentence de Mahbub fut réduite à 100 coups de fouet, mais Hena ne put échapper à l’application du châtiment et perdit conscience au bout d’une soixantaine de coups. Ses proches la conduisirent à l’hôpital de Naria où elle décéda peu après, dans la nuit du lundi 1er février.

    Le 2 février, quatre hommes ont été arrêtés, en lien avec le décès de l’adolescente, suite à une plainte déposée par le père de Hena au poste de police de Naria. Sur les 18 personnes accusées de participation à l’exécution de la jeune fille, seuls l’imam de la mosquée de Chamta, Idris Fakir (qui avait tenté de dissuader le père de la victime de porter plainte en lui proposant une importante somme d’argent) et deux autres personnes ont été écroués. Mahbub et les autres suspects sont actuellement en fuite et recherchés par la police.

    Parallèlement, les autorités du district de Shariatpur ont été sommées de s’expliquer sur le fait qu’elles n’avaient pu empêcher l’exécution de la sentence. Les forces de l’ordre ont été également chargées de rendre d’ici trois semaines un rapport à la Haute Cour, afin de proposer des mesures pour prévenir d’autres drames de même nature.

    De nombreuses organisations des droits de l’homme ont manifesté dans le district de Shariatpur, demandant que tous les responsables de la mort de Hena, dont ceux qui avaient émis la fatwa, soient sanctionnés de manière exemplaire. Parmi ces ONG, l’Alliance pour la répression des crimes domestiques – qui lutte également contre toute forme de violence exercée contre les femmes – et la Commission des droits de l’homme ont organisé des chaînes humaines en signe de protestation devant la préfecture de police.

    Malgré une loi promulguée en 2010 par la Haute Cour du Bangladesh interdisant l’application de la charia dans le pays, les associations humanitaires locales affirment que des dizaines de fatwas sont émises chaque année par des conseils de village musulmans comme celui de Chamta.

    Peu de temps avant Hena, un autre cas de fatwa ayant conduit à la mort de la victime avait fait la Une des journaux du Bangladesh : en décembre dernier, une femme de 40 ans, du district de Rajshahi, était décédée des suites de la bastonnade publique ordonnée par une fatwa du conseil religieux de son village, sur accusation présumée d’adultère avec son gendre.

    Au Bangladesh, environ 90 % de la population est musulmane, 8 % est hindoue, les 2 % restants regroupant les autres religions. On estime que les chrétiens représentent, toutes confessions confondues, environ 1 % de la population, dont une moitié de catholiques.

    (1) Sur les violences faites aux femmes au Bangladesh, voir également EDA 539
    (2) The Daily Star, 4 février 2011 ; Ucanews, 31 août 2010, 3 février 2011 ; BBC, 2 février 2011.

  • Egypte, à propos des Frères Musulmans

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    Freres_musulmans.gifQui sont-ils? Que veulent-ils? Et l'optimisme prudent de l'Eglise qui en Egypte ne voit pas une révolte islamique. Un article intéressant de Paolo Rodari (6/2/2011)

    traduit et à découvrir ici

  • Mauvaises nouvelles d'Asie

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    Pakistan : Retrait d’un projet de loi modifiant la loi anti-blasphème

     L'Eglise catholique au Pakistan a vivement déploré l'abandon d'un projet de loi visant à amender les lois anti-blasphème, a rapporté Eglises d'Asie le 4 février. « C'est un acte de capitulation », a lancé Mgr Lawrence Saldanha, archevêque de Lahore et président de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan.

    Le 2 février dernier, « le premier ministre Yousaf Raza Gilani a informé l'Assemblée nationale que son gouvernement n'avait jamais eu l'intention d'apporter un quelconque changement aux lois anti-blasphème et que le comité qui avait été formé pour étudier une refonte de ces lois était dissous ».

    Zenit; pour plus d'informations, cf. eglasie.mepasie.org.

    Bhoutan : Pas de reconnaissance officielle du christianisme

    La minorité chrétienne présente au Bhoutan, pays d'Asie situé entre l'Inde et la Chine, devra attendre sa reconnaissance officielle : elle n'a pas obtenu le statut lui permettant d'être enregistrée comme organisation religieuse, rapporte Eglises d'Asie, le 4 février.

    Le gouvernement du Bhoutan, dont la religion d'Etat est le bouddhisme Vajrayana, avait pourtant annoncé cette reconnaissance en décembre dernier, « dans le cadre de la finalisation de la Constitution - promulguée en 2008 - comprenant, entre autres, la mise en place d'une politique de contrôle des religions et l'enregistrement des organismes les représentant ».

    Zenit; pour plus d'informations, cf. eglasie.mepasie.org.

  • R.D.C. : les évêques dénoncent l'exploitation illégale des ressources naturelles du pays

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    images.jpg"Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo dénoncent l'exploitation illégale des ressources naturelles du pays. Ils ont organisé un Forum de trois jours, au Centre CEPAS à Kinshasa, afin de mieux lutter contre ce phénomène dévastateur. Une quarantaine de représentants de la société civile congolaise, de délégués de l'Eglise catholique venus des diocèses de toutes les provinces épiscopales de la RDC, ainsi que des experts des ministères congolais des Hydrocarbures et des Mines y ont participé."

    Lire la suite sur catho.be

  • Un billet du vicaire général du Diocèse aux Armées françaises

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    Un officier de réserve belge, lecteur de Belgicatho, nous communique ce billet de Mgr Robert Poinard, Vicaire Général aux Armées Françaises, publié sur le site de l'Aumônerie Militaire Catholique, en précisant  « ceci se passe en France mais pend aussi au nez de la Belgique » :

    « Lentement mais sûrement le judéo-christianisme se fait balayer vers la porte de sortie. Oh bien sûr il ne s’agit pas d’une franche persécution bien tranchante et bien sanglante comme nos pères en connurent sous d’autres cieux en d’autres temps mais enfin, qu’on le veuille ou non, on nous prie de disparaître vers les arrière-cuisines en nous demandant de n’en plus bouger. Années après années le bannissement se fait de plus en plus pressant.

    « Les crèches disparaissent de l’espace public sous le prétexte qu’elles blessent le regard du non chrétien : les santons sont jugés indésirables sur les places des villes et même des villages. Je lis dans « La Croix » du mercredi 18 décembre que le tribunal administratif d’Amiens a annulé une décision du conseil municipal de Montiers (Oise) qui avait décidé l’installation de la traditionnelle crèche de Noël sur la place du village. Motif? La loi dispose qu’après 1905 on ne peut plus apposer de symbole religieux dans l’espace public hormis sur les édifices du culte. L’avocat a eu beau argumenter qu’on était ici bien plus dans la sphère culturelle que dans le religieux, rien n’y a fait. Le juge administratif semble ignorer que même dans les familles non catholiques - voire même non croyantes - on trouve souvent des crèches au pied du sapin parce que cela fait partie des symboles de Noël et que cette fête est devenue elle-même au fil des siècles une fête de la famille, quelles que soient les convictions religieuses des uns et des autres.

    « Le plus beau c’est que le recours en justice avait été introduit par une personne qui n’habite même plus le village et qui déclare, quand on l’interroge « qu’il y a des sujets bien plus importants ». Eh bien je ne suis pas de cet avis. Ceci me semble non seulement important mais symptomatique et je n’en veux pour preuve qu’une autre affaire. Depuis des mois le journal gratuit « 20 minutes » avait prévu un supplément pour la fête de l’Immaculée Conception qui est dans le diocèse de Lyon l’occasion de rendre un hommage à la Vierge Marie en posant des lumignons sur le rebord des fenêtres le soir du 8 décembre. Ma famille s’est prêtée à ce rite durant toute mon enfance… Mais le journal a finalement décidé de ne pas publier son supplément parce que la prière de la Salutation angélique risquait de choquer ses lecteurs…

    « Comme nous le répète souvent Mgr Ravel, notre évêque aux armées, nous sommes entrés depuis quelques années dans un régime de laïcité qui ignore ou gomme tout ce qui est religieux. Et comme le dit Jean-Pierre Denis, le rédacteur en chef de « La Vie » : « Le christianisme n’est pas violemment éjecté de la sphère publique mais tranquillement banni de tous les espaces de la mémoire collective, de tout notre inconscient culturel. Nous vivons une entreprise de reniement paisible, insidieux, et politiquement correct en diable.»
    Les idéologues pervers qui promeuvent une telle laïcité de renoncement, de déni et de nettoyage par le vide montrent par là leur ignorance crasse de la nature humaine et font le lit de futures guerres civiles. Tout d’abord la population française issue de l’immigration, comme tous les étrangers vivant dans notre pays, assimilent ce rejet du religieux à un refus de Dieu et renforcent encore le mépris profond dans lequel ils tiennent l’occident, terre d’athéisme. Et cela justifie encore davantage toutes les formes de « guerres saintes » qui se livrent sur notre sol contre une Europe devenue terre païenne d’où Dieu est banni.
    Voilà comment nous fournissons avec la plus grande complaisance les bâtons qui nous rosseront et les bombes qui nous frapperont ! L’Europe, dans un masochisme irrationnel et suicidaire, refuse de reconnaître ses racines judéo-chrétiennes.

     « Sa fin est donc inéluctable car, c’est une certitude, ceux qui renient leurs racines sont sans avenir. »

  • Une video sur les chrétiens au Pakistan

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    "Ils représentent près de 3 % de la population pakistanaise, appartiennent au plus bas de l’échelle sociale. Le renforcement de l’islamisation du pays et la loi sur le blasphème aggravent la discrimination dont ils sont victimes. Reportage photographique de Michele Borzoni du collectif TerraProject sur un commentaire de Julien Duriez, journaliste à La Croix": cliquer sur le lien : les chrétiens du Pakistan, reportage photographique

  • L'Egypte est-elle apte à la démocratie?

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    Aujourd'hui, l'incontournable Sandro Magister se fait l'écho d'une enquête menée par le Pew Forum on Religion & Public Life de Washington :

    L'Égypte "démocratique" veut que les apostats soient mis à mort

    Les Égyptiens révoltés demandent plus de liberté mais aussi la peine capitale pour les musulmans qui se convertissent à une autre religion. Une grande enquête sur le plus peuplé des pays musulmans d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient

    par Sandro Magister


    ROME, le 3 février 2011 – Une bonne partie de la population égyptienne qui s’est rebellée ces jours-ci contre le régime trentenaire de Hosni Moubarak affirme qu’elle préfère la démocratie à toute autre forme de gouvernement. Mais dans le même temps elle veut, à une majorité écrasante, que ceux qui commettent l’adultère soient lapidés, que l’on coupe les mains aux voleurs et que ceux qui abandonnent la religion musulmane soient mis à mort.

    C’est ce qui résulte d’une enquête menée en Égypte et dans six autres pays à majorité musulmane par le Pew Forum on Religion & Public Life de Washington, numéro un mondial des recherches en ce domaine : > Egypt, Democracy and Islam

    Les six autres pays qui font l’objet de l’enquête sont la Turquie, le Liban, la Jordanie, le Pakistan, l'Indonésie et le Nigéria.

    Ces jours-ci, l’Égypte attire particulièrement l’attention. Mais il est également très intéressant de la comparer avec les autres pays.

    La démocratie, par exemple, est considérée comme la meilleure forme de gouvernement par 59 % des Égyptiens, mais elle recueille des taux d’approbation encore plus élevés en Turquie et au Liban, 76 et 81 % respectivement.

    Toutefois 22 % des Égyptiens considèrent que, dans certaines circonstances, un gouvernement non démocratique est préférable.

    En ce qui concerne les relations entre la politique et la religion, près de la moitié des Égyptiens estiment que l'islam influe déjà fortement sur la politique. Et 95 % de ceux qui sont de cet avis jugent que c’est une bonne chose. D’une manière générale, 85 Égyptiens sur cent jugent positive l'influence de l'islam sur la politique, contre seulement 2 % de réponses négatives. Au Liban et en Turquie, au contraire, les opinions négatives dépassent les 30 %. Si l’on oppose les modernisateurs aux fondamentalistes, 59 % des Égyptiens se disent favorables aux fondamentalistes, contre 27 % de partisans des premiers. Au Liban et en Turquie les chiffres sont inversés : respectivement 84 et 74 % en faveur des modernisateurs, contre 15 et 11 % du côté des fondamentalistes.

    Plus de la moitié des Égyptiens, 54 % pour être précis, aussi bien les femmes que les hommes, sont favorables à la séparation des sexes sur les lieux de travail. Au Liban et en Turquie, ceux qui y sont opposés représentent de 80 à 90 % de la population.

    Quand on leur demande ce qu’ils pensent du Hamas, du Hezbollah et d’Al-Qaida, 49 % des Égyptiens se disent favorables au Hamas, 30 % au Hezbollah et 20 % à Al-Qaida.

    Ces jugements sont partiellement influencés par le fait que les personnes interrogées sont des musulmans sunnites ou chiites. Les Égyptiens sont sunnites, comme le Hamas, alors que le Hezbollah est chiite. En tout cas, le nombre d’Égyptiens favorables au Hezbollah baisse depuis plusieurs années. Ils étaient 56 % en 2007, 54 % en 2008, 43 % en 2009 et 30 % en 2010. Au contraire on voit augmenter le nombre d’opinions favorables aux terroristes auteurs d’attentats suicides, même si elles restent minoritaires. En Égypte, ceux qui approuvent ces terroristes sont aujourd’hui 20 %, contre 15 % en 2009.

    Pour en revenir à la peine de mort souhaitée par 84 % des Égyptiens contre ceux qui abandonnent l'islam, il faut préciser qu’elle est demandée aussi bien par les hommes que par les femmes, par les jeunes que par les vieux, par les gens instruits que par ceux qui ne le sont pas. En Jordanie le pourcentage d’opinions favorables à la peine de mort contre les apostats monte même jusqu’à 86 %. Il n’y a qu’au Liban et en Turquie que les opinions favorables sont peu nombreuses, respectivement 6 et 5 %.

  • Quand le monde dessine ses nouvelles frontières

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    228186-referendum-sud-soudan-aboutissement-accord.jpgL'éditorialiste diplomatique aux Echos (France) Jacques Hubert-Rodier attire l'attention sur l'importance du referendum qui s'est déroulé au Sud-Soudan :

    La révolution tunisienne et cette immense aspiration des peuples à secouer le joug de régimes autoritaires dans le monde arabe, en Egypte, en Algérie, en Jordanie, voire au Yémen, l'auraient presque fait oublier, mais une nouvelle nation, et pas des moindres, est sur le point de naître après des années d'une sanglante guerre civile qui a fait plus de 2,5 millions de morts.

    Le 9 janvier dernier par référendum, le Sud-Soudan, plutôt animiste et chrétien, s'est prononcé pour son divorce du nord du pays, à majorité musulmane. Ce qui constitue une première remise en cause des frontières laissées après l'indépendance des pays en Afrique par les colonisateurs. Mais ce n'est pas la seule tentation de séparation dans cette région du monde. Demain, la Côte d'Ivoire pourrait, elle aussi, se séparer en deux à la suite de l'élection présidentielle et la proclamation de deux présidents, l'un reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, et l'autre pas, Laurent Gbagbo. Un pays où, là aussi, il existe de complexes clivages religieux et ethniques.

    Après le Soudan, on peut aussi s'interroger sur les conséquences de cette division dans ce que l'on désigne par l'Afrique des Grands Lacs - Burundi, RD Congo, Ouganda, Rwanda. Des pays divers, mais qui ont été marqués aussi par des guerres civiles sanglantes. ...

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  • Egypte : l'analyse de Thierry Boutet

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    Égypte : les Américains en première ligne

    Liberté politique - Thierry Boutet -2 Février 2011

    "Le soulèvement des peuples égyptiens et tunisiens peuvent paraître semblables dans leurs causes : la misère, l’usure du pouvoir, l’absence de libertés. Les circonstances sont pourtant différentes et les enjeux sans communes mesures.

    L’Égypte est un pays de 80 millions d’habitants, la Tunisie en compte seulement un peu plus de 10 millions. À la différence de la Tunisie, les islamistes représentent en Égypte une force organisée.

    Le pays connaît des troubles depuis des mois, bien avant que ne se déclenchent celles de Tunisie. Les émeutes tunisiennes et la fuite de Ben Ali n’ont fait que renforcer un mouvement qui inquiétait Américains et Israéliens depuis des mois.

    Depuis les accords de Camp David (17 septembre 1978) suivis d’un traité entre Le Caire et Tel Aviv (1979), l’Égypte est devenu une des pièces centrales du dispositif américain dans la région comme l’avait été autrefois l’Iran du shah ou encore aujourd’hui la Turquie.

    La menace islamiste

    Si l’Égypte bascule, ce fragile équilibre sera remis en question. La totalité de la politique américaine dans la région devra être repensé. L’Égypte est un des très rares pays arabes à entretenir des relations diplomatiques avec Israël. Cette ouverture lui est vivement reprochée, par nombre de ses voisins et par les Frères musulmans, seul parti de l’opposition vraiment organisé.

    Cette perspective explique probablement pourquoi le patriarche copte a pris fait et cause en faveur de Moubarak : prudence de sa part, mais aussi crainte assez fondée de voir les chrétiens encore plus menacés après les attentats subis ces derniers mois.

    Car si les islamistes parviennent au pouvoir et ouvrent une porte sur Gaza pour y faire entrer massivement des armes, le blocus du territoire par les Israéliens devient impossible et l’option militaire lourde, la seule pratiquement possible pour Israël, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer.

    Cette perspective explique t-elle la modération des propos israéliens et le silence iranien depuis le début des événements en Égypte ?

    Dans les jours qui viennent, les Américains, avec ou sans Moubarak, vont donc tout faire pour préserver leurs intérêts et ceux d’Israël. L’actuel président qui a plus de quatre-vingts ans n’ayant pas pu imposer son fils Gamal (aujourd’hui à Londres), la diplomatie américaine cherche à gérer la transition en s’appuyant sur Omar Suleyman, un militaire proche d’eux, et nommé la semaine dernière vice-président par Moubarak.

    Après un rapide aller et retour aux États-Unis, les généraux ont parlé samedi dernier dans un communiqué lu à la télévision d'État « d’aspirations légitimes du grand peuple égyptien », et a assuré qu'elle ne recourra pas à la force contre une marche «pacifique».

    Désormais, toute la question est de savoir si l’armée va pouvoir contenir la rue et gérer la transition en évitant l’écueil islamiste, dont une large partie de l’opinion ne veut pas. Les Américains soutiennent les militaires. Ils n’ont guère d’autre choix. Mais c’est un pari risqué. L’histoire nous a appris ce que valent les « transitions démocratiques » en terre d’islam. Et à l’heure d’Internet, les chars ne suffisent plus à contrôler un peuple en colère.  Déjà l’agitation gagne la Jordanie…"

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    Thierry BOUTET est membre de l'Association pour la Fondation de Service politique et l'auteur d'un ouvrage consacré à "L'engagement des chrétiens en politique" paru chez Privat en 2007.

     

  • Egypte : Le père Samir Khalil évoque le risque d’islamisation

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    ROME, Mercredi 2 février 2011 (ZENIT.org) - En Egypte, les mouvements islamistes dont font partie les Frères musulmans « veulent le pouvoir », a affirmé le jésuite égyptien Samir Khalil Samir, professeur d'islamologie et de culture arabe à Beyrouth (Liban).

    Alors que des centaines de milliers d'Egyptiens manifestent quotidiennement dans le centre du Caire contre le régime de Moubarak, le père jésuite est revenu pour Radio Vatican sur les raisons de ces protestations. Il évoque notamment le risque que les mouvements extrémistes islamistes profitent de cette instabilité pour prendre le pouvoir.

    Dans cette interview, le père Samir Khalil évoque les difficultés économiques vécues par une grande partie de la population : « environ 40% de la population égyptienne vit dans des conditions de pauvreté absolue : ils n'arrivent pas à deux dollars par personne et par jour. En un an, les prix ont augmenté de 5 à 30 fois. Les riches en profitent, mais les pauvres en paient les conséquences ». Face à cela, « le gouvernement fait peu de choses », explique-t-il. « Et de là naît le danger de l'islamisme, parce que les mouvements islamistes fondamentaux, dont les ‘Frères musulmans' et d'autres, ont compris que pour gagner des votes, il suffit de promouvoir des œuvres sociales ».

    Le père jésuite estime que les groupes islamistes veulent le pouvoir. « Les ‘Frères musulmans' sont nés en 1928 dans ce but : créer des pays vraiment islamiques, parce qu'ils pensent que l'Egypte est trop influencée par l'Occident, qu'elle n'est pas suffisamment musulmane ». « Ils veulent donc le pouvoir pour faire les réformes qu'ils considèrent comme les meilleures pour le peuple et que d'autres considèrent comme pires », affirme-t-il.

    « Pour le moment - ajoute le père Samir Khalil - il y a une répression et le régime de Moubarak, dès le début, a interdit ces groupes politiques mais cela ne limite pas leur rayon d'action. Ils entrent dans d'autres partis sous n'importe quel nom pour proposer une politique islamique ». « Mais l'Egypte est un pays modéré et par nature, l'Egyptien n'est pas rebelle. Il veut simplement vivre », ajoute le père jésuite.

    Interrogé sur la nécessité pour l'Egypte de vivre une « vraie démocratisation », le père Samir Khalil a souhaité préciser le sens d'une vraie démocratie : « cela signifie avant tout justice pour les plus pauvres ». « Et puis il y a la demande d'une plus grande liberté. Nous sommes sous un régime qui contrôle trop, parce qu'il a peur de ces mouvements extrémistes. C'est un cercle vicieux ». « Comment en sortir ? », se demande-t-il. « En faisant des réformes. Il y a des personnes très riches et le décalage est trop grand. Nous devons donc avoir des lois sociales, un système de taxes plus adapté à cette situation, des services sociaux plus généralisés ».

    « L'école se trouve dans une situation catastrophique, avec beaucoup d'analphabètes qui arrivent sur le marché du travail », déplore-t-il enfin. « La réalité, c'est que nous ne sommes pas loin de 40% d'analphabètes ».

    Marine Soreau