Nous célébrons aujourd’hui l’anniversaire de la dédicace (c’est-à-dire de la consécration, de l’inauguration) de la basilique du Latran, qui est la cathédrale de l’évêque de Rome. Pourquoi célébrer l’anniversaire d’une église ? N’y a-t-il rien de plus important à faire que de célébrer un bâtiment de pierre ?
C’est que ce bâtiment de pierre – l’église du Latran –, parce qu’elle est la cathédrale de l’évêque de Rome, est le symbole, le signe de la communion de toutes les Églises particulières répandues à travers le monde. Une Église particulière, où qu’elle soit dans le monde, n’a la garantie d’être catholique, d’être l’Église du Christ bâtie sur Pierre que dans la mesure où elle est en communion avec l’Église qui est à Rome, siège de saint Pierre.
Trop souvent dans l’esprit de certains, l’Église catholique serait la somme des différentes Églises locales, ou encore l’Église Catholique serait une fédération d’Églises particulières. Non, l’Église catholique est une réalité qui précède, dans le temps comme dans l’existence, toute Église particulière… Bien plus, elle précède la Création elle-même… Les premiers Chrétiens disaient que le monde a été créé en vue de l’Église… Ils avaient une autre idée de la dignité de l’Église que celle que l’on perçoit trop souvent aujourd’hui dans le cœur même de ceux qui se dévouent à son service… Mais comment expliquer qu’ils aient pu dire que le monde lui-même a été créé en vue de l’Église ?! Eh bien, en considérant l’intention originelle que Dieu avait en créant le monde, et qui était d’introduire Sa Création – dont l’homme est le couronnement – dans la communion à Sa propre vie divine… Communion qui se réalise par la « convocation » des hommes dans le Christ, laquelle « convocation » est l’Église. L’Église est la fin de toutes choses, et les vicissitudes douloureuses elles-mêmes, comme la chute des anges et le péché de l’homme, ne furent permises par Dieu que comme occasion et moyen pour déployer toute la mesure d’amour qu’Il voulait donner au monde. De même que la volonté de Dieu est un acte et qu’elle s’appelle le monde, ainsi Son intention est le salut des hommes, et elle s’appelle l’Église.
Au rythme de l'année liturgique - Page 240
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Sermon pour la Dédicace de la Basilique Saint-Jean de Latran
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Saint Hubert, évêque de Liège et patron des grandes chasses
Fêté ce jour, un saint de "chez nous", saint Hubert, "patron des grandes chasses", dont missel.free.fr nous propose la biographie très complète ICI.
L'occasion de se souvenir du beau chant à la gloire du saint dont le Père Doncoeur composa le texte :
Ô Saint Hubert, patron des grandes chasses,
Toi qu'exaltait la fanfare au galop,
En poursuivant le gibier à la trace
Tu le forçais sous l'élan des chevaux.
Nous les derniers descendants de ta race,
Arrache-nous aux plaisirs avilis.
Remplis nos coeurs de jeunesse et d'audace
Dans la forêt fais-nous chasseurs hardis.Sauve d'abord du bocage à l'Ardenne
Notre forêt si chère aux vieux Gaulois
Pour qu'à ses chants notre jeunesse apprenne
Les fiers secrets gardés par les grands bois.
Fais nos yeux pompts et fais nos lèvres claires
Pour bien lancer quand viendra le danger
Le cri de chasse ou le dur cri de guerre
Sus à la bête et courrons la traquer.Tu vis un jour qu fond de halier sombre
Où tes limiers se pressaient aux abois
La Croix du Christ que le grand cerf dans l'ombre
Couronnait par l'auréole des bois
Mystique appel qui conquis ta grande âme
Tu dis aux coures un méprisant adieu
Montre à nos yeux cette divine flamme
Et conduis-nous camper sur les hauts lieux.Quand le Seigneur la chasse terminée
Appellera notre nom à son tour
Epargne-nous les tristes mélopées
Tu sonneras pour nous le point du jour.
Au grand galop pour célébrer ta gloire
Nous bondirons en poussant l'halali
Et nous ferons au fracas des fanfares
En ton honneur trembler le paradis.A la basilique de Saint-Hubert, cette année:
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Les intentions de prière du pape pour novembre 2012
Intention de prière universelle -
« Prions pour que les évêques, les prêtres et tous les ministres de l'Évangile rendent un témoignage courageux de fidélité au Seigneur crucifié et ressuscité.»
L'Église est invitée à porter dans sa prière, tous ceux que le Christ a consacrés au service de l'Évangile et de la sanctification du peuple de Dieu. Le monde a besoin de la Parole de Dieu et de son salut ; évêques, prêtres, diacres ont reçu la mission de l'annoncer, d'offrir, par le témoignage de fidélité au Seigneur crucifié et ressuscité, l'appel à vivre selon le cœur de Dieu. C'est une joie pour eux, mais aussi une grave responsabilité.
Intention missionnaire : L'Eglise pèlerinePour que l'Eglise, pèlerine sur la terre, resplendisse comme lumière des nations.L’intention missionnaire de ce mois de novembre nous invite à prier pour « l’Église pèlerine ». Dans la Parolede Dieu, la démarche du pèlerinage caractérise toute la vie humaine : « Tes décrets sont devenus mes cantiques, dans ma demeure de pèlerin », dit le Psaume 118. Le pèlerinage n’est donc pas seulement un temps particulier réservé à la recherche de Dieu. Il est la condition même de l’être humain en route vers le Royaume. L’Église, communauté des baptisés et corps du Christ, a toujours reconnu qu’elle était elle-même en pèlerinage. (...) En cette année de la foi qui vient de s’ouvrir, prions pour que l’Église demeure un peuple de pèlerins toujours en marche vers le Royaume.(Apostolat de la prière)Lien permanent Catégories : Actualité, Au rythme de l'année liturgique, Eglise, Foi, Solidarité, Spiritualité 0 commentaire -
"Adsum" : un film de l'abbé Schwarz sur le prêtre
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Seigneur, Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur
Prière de Jésus,
Prière du coeursource : http://cursillos.ca/priere/apprendre-a-prier/p21-priere-de-Jesus.htm
"Seigneur,
Jésus Christ,
Fils de Dieu,
aie pitié de moi,
pécheur"
La Prière de Jésus est un des plus importants éléments de la spiritualité orthodoxe ; elle peut être considérée comme la "perle précieuse" de la spiritualité orthodoxe : "Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand en quête de perles fines : en ayant trouvé une perle de grande prix, il s'en est allé vendre tout ce qu'il possédait et il l'a achetée " (Mt 13,45-46). […]La Prière de Jésus a été découverte par un large public grâce notamment aux Récits d'un pèlerin russe à son père spirituel, parus pour la première fois à Kazan en Russie vers 1870.
Ce petit livre anonyme, histoire simple des aventures et de la vie spirituelle d'un paysan russe du XIXe siècle en quête de Dieu, reste d'ailleurs une très bonne première prise de contact avec la Prière de Jésus. Le pèlerin fait pénétrer le lecteur au coeur de la campagne russe peu après la guerre de Crimée (1854-1856) et avant l’abolition du servage en 1861. On voit passer les personnages typiques de l’époque : paysans, fonctionnaires, commerçants, artisans, nobles, membres de sectes, instituteurs et prêtres de campagne. Le pèlerin s’inspire de la tradition hésychaste, guidé dans sa recherche de Dieu par un starets (un "ancien") qui l’introduit à la Prière de Jésus, sa seule véritable nourriture.
Dans un langage simple et clair, le pèlerin nous fait entrer dans l’expérience spirituelle au plus haut niveau que l’on associe volontiers au renouveau spirituel de la Russie au XIXe siècle, mouvement que l’on nomme parfois le "renouveau philocalique", puisqu’il a été largement inspiré par la diffusion de la fameusePhilocalie. En fait, le pèlerin n’a que deux livres : la Bible et la Philocalie. La Philocalie des Pères neptiques, publiée en grec à Venise en 1782 et en slavon à Moscou en 1793, est une anthologie d'écrits spirituels centrés sur l'hésychasme et la Prière de Jésus, par les grands maîtres de la spiritualité de l'Église d'Orient entre le IVe et le XIVe siècle. […]
La forme extérieure de la Prière est très simple : elle consiste à invoquer aussi fréquemment que possible le saint Nom de Jésus, habituellement dans une formule rappelant les professions de foi de saint Pierre (Mt 16,15)et de Marthe (Jn 11,27),et la prière du publicain (Lc 18,13) : "Seigneur, Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur." Son essence spirituelle, comme l'expriment constamment les Pères spirituels, est "la descente de l'intelligence dans le cœur" : ce que je comprends avec mon intelligence, je le saisis, je l'accepte et je l'embrasse avec tout mon être - avec mon cœur, dont le cœur physique est le symbole. C'est ainsi que la Prière devient véritablement la "Prière du cœur".
Par la purification progressive de la pensée et la mémoire constante du Seigneur, ceci aboutit, selon les starets, à l'illumination de l'esprit par la grâce divine et à la prise de conscience de l'inhabitation mystique du Saint-Esprit. Bénéficiant d'un certain degré de purification, l'hésychaste peut aussi recevoir le don de la prière pure - la prière "spirituelle" ou contemplative - et de la prière permanente : Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils qui crie : "Abba, Père !" (Ga 4,6). La prière ininterrompue doit être l'idéal de tout chrétien, suivant l'exhortation de Saint Paul : Priez sans cesse (1 Th 5,17). […]
En fin de compte, la Prière de Jésus est véritablement une prière pour notre temps effréné, car elle est accessible partout, en tout temps, par tous.
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Extrait de Pages Orthodoxes - La Transfiguration Un excellent site à visiter pour en savoir plus!
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L'anniversaire de la dédicace des églises dont on ignore la date de consécration
Selon missel.free.fr, on fête aujourd'hui "la dédicace des églises dont on ignore la date de consécration". C'est une belle occasion pour se pencher sur la signification de cette consécration, au moment où, en de nombreux endroits, on envisage de "désacraliser" des églises :
La liturgie de la dédicace vise essentiellement à préparer un lieu pour la célébration eucharistique, une demeure de Dieu parmi les hommes. C'est, a écrit le R.P Louis Bouyer, la sacralisation du lieu où s'accomplit l'Eucharistie dans l'Eglise, mais on pourrait aussi bien dire du lieu où l'Eglise s'accomplit dans l'Eucharistie.
La dédicace utilise largement le quadruple symbolisme de l'eau de l'huile, du feu et de la lumière. Certains de ses rites, de caractère apotropaïque remontent à la nuit des temps : toutes les religions, en effet, ont délimité des espaces sacrés en commençant par en détourner (c'est le sens du motapotropaïque) les puissances maléfiques.
Il y a donc, dans la liturgie de la dédicace, une bénédiction de l'eau suivie d'une aspersion des fidèles et de l'autel : O Dieu, cette eau, sanctifiez-la donc par votre bénédiction ; répandue sur nous, qu'elle devienne le signe de ce bain salutaire où, purifiés dans le Christ, nous sommes devenus le temple de votre Esprit. Nous vous en supplions, faites qu'elle soit délivrée de la maligne influence des esprits impurs et que tous les maux s'en éloignent par la vertu de votre bienveillante protection. Quant à nous qui, avec tous nos frères, allons célébrer les divins mystères, accordez-nous de parvenir à la Jérusalem céleste.
Déjà apparaît dans cette oraison de bénédiction ce qui est sous-jacent à toute la liturgie de la dédicace son aspect eschatologique ; l'église de pierres est l'image et la préfiguration de l'Eglise du Ciel. Cette Eglise du Ciel, on n'y arrive que par le passage obligé de la Croix du Christ. Le mystère chrétien est mystère de mort et de résurrection ; cela est éclatant dans la liturgie baptismale. Le monde entier doit être reconquis par la Croix, cette Croix sur laquelle le Christ s'est offert à son Père dans le sacrifice par lequel il a racheté le monde. C'est pourquoi, dans le rite de la dédicace, douze croix sont tracées sur les murs de l'église et chacune d'elle est ointe de saint chrême par l'évêque après qu'il en ait largement répandu sur l'autel. En cette consécration de l'autel culmine d'ailleurs toute la liturgie de la dédicace.
Dans cet autel du sacrifice eucharistique sont placés solennellement des reliques de martyrs et de saints apportées processionnellement. Elles associent en quelque sorte, à l'unique sacrifice du Christ offert une fois pour toutes, les martyrs qui ont donné leur vie pour Lui et les autres saints qui ont vécu pour Lui, complétant, comme le dit saint Paul, ce qui manque à la Passion du Christ.
Après ce rite qui se déroule au chant de psaumes et d'antiennes, l'évêque embrase l'encens qu'il a répandu sur l'autel : au rite et au symbole de l'eau, puis de l'huile, s'ajoute celui du feu qui se complétera par l'illumination des cierges lorsque l'autel aura été recouvert de nappes neuves et blanches, tout comme les nouveaux baptisés sont revêtus de vêtements blancs.
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Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude
JOURNÉE MISSIONNAIRE MONDIALE
HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II (Dimanche 22 octobre 2000)
1. (...)
"Aussi bien, le Fils de l'homme lui-même n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude". Ces paroles constituent la présentation que le Maître divin fait de lui-même. Jésus se définit lui-même comme celui qui est venu pour servir et qui, précisément dans le service et dans le don total de soi jusqu'à la croix, révèle l'amour du Père. Son visage de "serviteur" ne diminue pas sa grandeur divine, mais l'illumine d'une lumière nouvelle.
Jésus est le "grand prêtre souverain" (He 4, 14), il est le Verbe qui "était au commencement avec Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut" (Jn 1, 2). Jésus est le Seigneur, qui "de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave" (Ph 2, 6-7); Jésus est le Sauveur, de qui "nous pouvons nous approcher avec une totale confiance". Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie (Jn 14, 6), le pasteur qui a donné sa vie pour les brebis (Jn 10, 11), le chef qui conduit à la vie (Ac 3, 15).
2. L'engagement missionnaire jaillit comme un feu d'amour de la contemplation de Jésus et de la fascination qui émane de lui. Le chrétien qui a contemplé Jésus-Christ ne peut se sentir que frappé par sa splendeur (cf. Vita consecrata, n. 14) et témoigner de sa foi dans le Christ unique Sauveur de l'homme. Quelle grande grâce est cette foi que nous avons reçue comme don d'en-haut, sans mérite de notre part! (cf. Redemptoris missio, n. 11).
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Jerzy Popieluszko assassiné le 19 octobre 1984
On fait aujourd'hui mémoire du bienheureux Jerzy Popieluszko. Une note lui est consacrée sur wikipedia :
Jerzy Popiełuszko, prêtre catholique polonais, né le 14 septembre 1947 a été assassiné à l'âge de 37 ans le 19 octobre1984. Aumônier de Solidarnosc. Il a été béatifié le 6 juin 2010 à Varsovie
Né à Okopy, petit village du nord-est de la Pologne dans une famille modeste de paysans, il est enfant de chœur dans son village. Élève médiocre dans le lycée de Suchowola, c'est à la période du baccalauréat qu'il envisage la prêtrise. Il entre à 18 ans au séminaire à Varsovie. Ses études furent interrompues par deux ans de service militaire, où il fut placé dans une unité spécial pour les séminaristes à Bartoszyce petite ville du Nord-Est de la Pologne. Durant son service, on exerça au moins une fois des pressions pour qu'il abjure sa foi chrétienne. Il fut jeté au cachot pendant un mois. Il fut malade après la fin de son service militaire et le resta jusqu'à la fin de sa vie. Il est ordonné prêtre en 1972, à Varsovie par le cardinal Wyszynski. En plus de sa paroisse, il s'occupait des jeunes et du personnel de la santé.
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Posant son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer
Commentaire du jour proposé par Evangile au Quotidien :
Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l'Oratoire en Angleterre
Sermon «A Particular Providence as Revealed in the Gospel » PPS vol. 3, n°9« Posant son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer » Dieu te regarde, qui que tu sois. Et il « t'appelle par ton nom » (Jn 10,3). Il te voit et te comprend, lui qui t'a fait. Tout ce qu'il y a en toi, il le sait : tous tes sentiments, tes pensées, tes inclinations, tes goûts, ta force et ta faiblesse... Ce n'est pas seulement que tu fais partie de sa création, lui qui a souci même des moineaux (Mt 10,29)...; tu es un homme racheté et sanctifié, son fils adoptif, gratifié d'une part de cette gloire et de cette bénédiction qui découlent éternellement de lui sur le Fils unique.
Tu as été choisi pour être sien... Tu es un de ceux pour qui le Christ a offert au Père sa dernière prière et y a mis le sceau de son sang précieux. Quelle pensée que celle-là, pensée presque trop grande pour notre foi ! Quand nous y réfléchissons, comment ne pas réagir comme Sara qui a ri d'émerveillement et de confusion (Gn 18,12). « Qu'est-ce que l'homme », que sommes-nous, que suis-je, pour que le Fils de Dieu « ait de moi un si grand souci ? » (Ps 8,5) Que suis-je...pour qu'il m'ait refait à neuf..., et pour qu'il ait fait de mon cœur sa demeure ?Lien permanent Catégories : Au rythme de l'année liturgique, Eglise, Foi, Spiritualité 0 commentaire -
Un pape accusé de laxisme
Saint Callixte 1er, pape et martyr
Missel.free.fr propose une note biographique qui nous présente la figure d'un pape accusé de laxisme et d'indulgence outrancière :
La principale source biographique de saint Callixte, le livre IX des Philosophoumena, attribuées à saint Hippolyte, est un pamphlet, une caricature qui le présente comme homme industrieux pour le mal et plein de ressources pour l'erreur, qui guettait le trône épiscopal.
D’abord esclave de Carpophore, chrétien de la maison de César, qui lui confia des fonds importants pour ouvrir une banque dans le quartier de la piscine publique (les futurs thermes de Caracalla). Des chrétiens lui remirent leur économies qu’il dilapida avant de fuir pour s'embarquer à Porto. Rejoint par Carpophore, Callixte se jeta à l'eau, mais repêché, il fut condamné à tourner la meule. Carpophore, poursuivi par les créanciers de Callixte, l’envoya récupérer de l'argent déposé chez des Juifs. Les Juifs traînèrent Callixte comme chrétien et perturbateur de l'ordre public devant le préet Fuscien (185-189) ; Carpophore protesta que Calliste n'était pas chrétien, mais seulement banqueroutier. Callixte fut flagellé et envoyé comme forçat aux mines de Sardaigne.
Marcia, maîtresse de l'empereur Commode et chrétienne de cœur, demanda au pape Victor la liste des déportés en Sardaigne. Un eunuque, le prêtre Hyacinthe, se rendit dans l'île et fit libérer tous les détenus mais Callixte qui était absent de la liste n’obtint que plus tard son élargissement. Le pape Victor lui donna une pension mensuelle et l’envoya à Antium où, pendant une dizaine d'années, Callixte se cultiva. Le successeur de Victor, Zéphyrin, fit rentrer Calliste à Rome, l'inscrivit dans son clergé et le nomma diacre, chargé de gérer le cimetière. Callixte organisa un nouveau cimetière via Appia, sans pour autant fermer les catacombes de Priscille sur la via Salaria. Calliste lui a laissé son nom.
Financier, un homme d'action, d'administration et de gouvernement, plutôt que théologien, Callixte était l’opposé d’Hippolyte, prêtre de brillante doctrine. Lorsque Callixte fut élu à la succession de Zéphyrin, Hippolyte rallia une partie du clergé romain et fit opposition jusqu'en 235.
Pour parer les accusations d'Hippolyte qui l’accusait de montrer le Père comme souffrant avec le Fils, Callixte condamna Sabellius, père du monarchianisme où l’on distinguait mal les personnes de la Trinité. Sans condamner Hippolyte à proprement parler, Callixte s'éleva contre ses théories qui semblaient subordonner le Logos, le Christ, à Dieu : elles lui paraissaient suspectes de dithéisme, c’est-à-dire d'introduire une dualité entre la nature divine du Père et celle du Fils. De son mieux, avec une terminologie encore incertaine, Callixte proclamait la foi traditionnelle.
Selon Hippolyte, Callixte était d'un laxisme écœurant, pardonnant sur tout pour grossir son parti ; il accueillait les transfuges des sectes, admettait dans son clergé les bigames (les remariés), laissait des clercs prendre femme, reconnaissait (contre la loi civile) les mariages entre hommes de vile condition et femmes nobles. Autant d’accusations dont nous n’avons pas de preuves.
Callixte mourut très probablement le 14 octobre 222, si l’on en croit la table philocalienne des Depositiones martyrum (336) où il est mentionné avec les papes Pontien, Fabien, Corneille, et Xyste II. Callixte mourut sous l'empereur Alexandre Sévère, qui ne persécuta point les chrétiens, mais sa Passio le fait jeter dans un puits, au Transtévère, par des furieux.
Il se pourrait donc que saint Callixte ait péri lynché dans une bagarre : cela expliquerait son absence, vraiment surprenante, du cimetière qui était sa chose, son entreprise de prédilection, de la catacombe où reposent les papes du troisième siècle.
Les chrétiens le portèrent au plus près, via Aurelia, au cimetière de Calépode, le iuxta Callistum où le pape Jules I° (337-352) éleva la basilique Sainte-Marie au Transtévère. Son corps aurait été porté en France à Cysoing (Nord) au IXe siècle. Avant 900, un abbé de Cysoing le donna à Notre-Dame de Reims.
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Souviens-toi de moi quand tu seras entré dans ton Royaume
Missel.free.fr propose en ce jour où l'on fait mémoire du "bon larron" cet extrait d'une homélie de saint Jean Chrysostome :
Homélie sur la Croix et le Bon Larron
« Seigneur, souviens-toi de moi quand tu seras entré dans ton royaume » (Luc, XXIII 42). Le larron n'a pas osé faire cette prière avant d'avoir déposé par son aveu le fardeau de ses péchés. Tu vois, chrétien, quelle est la puissance de la confession ! II a avoué ses péchés et le paradis s'est ouvert. II a avoué ses péchés et il a eu assez d'assurance pour demander le Royaume après ses brigandages.
Songes-tu à tous les bienfaits que la croix nous procure ? Tu veux connaître le Royaume ? Dis-moi : Que vois-tu donc ici qui y ressemble ? Tu as sous les yeux les clous et une croix, mais cette croix même, disait Jésus, est bien le signe du Royaume. Et moi, en le voyant sur la croix, je le proclame roi. Ne revient-il pas à un roi de mourir pour ses sujets ? Lui-même l'a dit : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jean X 11). C'est également vrai pour un bon roi : lui aussi donne sa vie pour ses sujets. Je le proclamerai donc roi à cause du don qu'il a fait de sa vie. « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu seras dans ton Royaume ».
Comprends-tu maintenant comment la croix est le signe du Royaume ? Si tu le veux, voici encore une autre preuve. Le Christ n'a pas laissé sa croix sur la terre, mais il l'a soulevée et emportée avec lui dans le ciel. Nous le savons parce qu'il l'aura près de lui quand il reviendra dans la gloire. Tout cela pour t'apprendre combien est vénérable la croix qu'il a appelée sa gloire (...)
Lorsque le Fils de l'homme viendra, « le soleil s'obscurcira et la lune perdra son éclat » (Matthieu XXIV 29). Il régnera alors une clarté si vive que même les étoiles les plus brillantes seront éclipsées. Les étoiles tomberont du ciel. « Alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme » (Matthieu XXIV 29-30).
Tu vois quelle est la puissance du signe de la croix ! (...) Quand un roi entre dans une ville, les soldats prennent les étendards, les hissent sur leurs épaules et marchent devant lui pour annoncer son arrivée. C'est ainsi que des légions d'anges et d'archanges précéderont le Christ, lorsqu'il descendra du ciel. Ils porteront sur leurs épaules ce signe annonciateur de la venue de notre Roi.
Saint Jean Chrysostome
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Méditer la Croix du Christ avec François de Borgia
Une lettre de saint François de Borgia (fêté ce 10 octobre)
source : http://www.jesuites.com/histoire/saints/francoisborgia.htm.
François, fils aîné du duc Jean de Borgia, naquit en 1510 à Gandie, dans le royaume de Valence. Après une éducation raffinée à la cour de l'empereur Charles-Quint, il épousa en 1529 Éléonore de Castro, dont il eut huit fils. En 1542, il succéda à son père comme duc de Gandie ; mais après la mort de sa femme il renonça à son duché et, ses études de théologie achevées, fut ordonné prêtre en 1551.
Entré dans la Compagnie, il fut élu troisième Général en 1565. Il fit beaucoup pour la formation et la vie spirituelle de ses religieux, pour les collèges qu'il fit fonder en divers lieux et pour les missions. Il mourut à Rome le 30 septembre 1572 et fut canonisé par Clément X en 1671.
Quel grand remède pour tous nos maux que de méditer la Croix du Christ!
Nous sommes tous en marche vers le Seigneur ; en prononçant nos vœux, nous avons revêtu l'équipement nécessaire à ce voyage ; notre profession religieuse est donc vaine si nous ne marchons pas allégrement sur cette route et si nous ne courons pas dans la voie de la perfection jusqu'à ce que nous arrivions à « la divine montagne de l'Horeb ».
Le premier avis que j'ai à vous donner, je le trouve formulé comme il suit au commencement de la dixième partie des Constitutions, où il est question des moyens de conserver et d'accroître la Compagnie : « Les moyens qui unissent un instrument à Dieu, qui le disposent à être manié régulièrement par sa main divine, sont bien plus efficaces que ceux qui le disposent à servir les hommes. Ces moyens sont la justice et la générosité, la charité surtout, la pureté d'intention dans le service divin, l'union familière avec Dieu dans les exercices spirituels, un zèle très pur pour le salut des âmes, sans autre recherche que la gloire de celui qui les a créées et rachetées ».
Paroles bien dignes d'être l'objet de notre plus sérieuse attention, puisque notre bienheureux Père les a écrites avec tant de soin et d'amour pour ses enfants. En effet, si nous voulons y réfléchir sérieusement, nous reconnaîtrons que la négligence à employer les moyens qui unissent l'instrument à Dieu suscite et aggrave les dissensions et les misères qui déchirent les sociétés religieuses. Car comme la sécheresse d'un terrain fait dépérir les fleurs et les fruits des arbres, ainsi l'aridité habituelle dans les méditations et autres exercices de piété dévore dans l'âme religieuse les fleurs et les fruits spirituels.
Donc le religieux qui ne s'exerce pas à la méditation et à l'imitation de Jésus crucifié, celui-là travaillera sans ardeur à la gloire de ce divin Maître ; bien plus, il n'y apportera que lâcheté, et, cependant, il ne laissera pas d'être satisfait de lui-même et de mépriser les autres.
Quel grand remède pour tous nos maux que de méditer la Croix du Christ !
(Lettre 717 du mois d'avril 1569 adressée à toute la Compagnie. Texte espagnol dans MHSI : S. Franciscus Borgia, t. 5, Madrid, 1911, pp. 78-79 ; tr. fr. : Lettres choisies des Généraux, t. I, Lyon, 1878, pp. 32-33).
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