Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Au rythme de l'année liturgique - Page 4

  • La prière de Jeanne à Domrémy (Péguy)

    IMPRIMER

    jeanne_d_arc.jpgAujourd'hui, nous célébrons la fête de Jeanne d'Arc qui appartient à l'Eglise universelle et non seulement à la France. Qui a mieux célébré Jeanne que Charles Péguy? C'est l'occasion, en ces temps de détresse où la grande pitié de l'Eglise nous accable et où le mal semble partout triompher de méditer cette prière de Jeanne à Domrémy (Le Mystère de la Charité de Jeanne d'Arc) :

    Ô mon Dieu si on voyait seulement le commencement de votre règne. Si on voyait seulement se lever le soleil de votre règne. Mais rien, jamais rien. Vous nous avez envoyé votre Fils, que vous aimiez tant, votre fils est venu, qui a tant souffert, et il est mort, et rien, jamais rien. Si on voyait poindre seulement le jour de votre règne. Et vous avez envoyé vos saints, vous les avez appelés chacun par leur nom, vos autres fils les saints, et vos filles les saintes, et vos saints sont venus, et vos saintes sont venues, et rien, jamais rien.

    Lire la suite

  • Chercher comment mieux vivre en chrétien après l’Ascension, dans le régime de la foi pure

    IMPRIMER

    De l'abbé Christophe Cossement sur son blog :

    L’Esprit réalise la paix

    homélie de l’Ascension, 29 mai 2025

    Avez-vous parfois comme moi la nostalgie des quelques années de la vie publique du Christ, quand on pouvait aller ici ou là l’écouter, assister à un de ses miracles, sentir son regard posé sur les gens ? Comme cela devait être motivant de pouvoir dire à un membre de notre famille ou un ami : viens écouter quelqu’un qui change la vie ! Le Christ pourrait nous sembler moins accessible aujourd’hui qu’en ce temps-là, mais il nous dit que c’est le contraire. Cela nous motive à chercher comment mieux vivre en chrétien après l’Ascension, dans le régime de la foi pure.

    Écoutons d’abord les mots du Seigneur à ses disciples, qui leur donne en quelque sorte le programme dont nous vivons encore 2000 ans plus tard : à vous d’être témoins de la souffrance du Christ, de sa résurrection, de la conversion que l’on peut vivre en son nom pour le pardon de nos péchés ! À vous d’accueillir le baptême dans l’Esprit Saint, qui réalise la grande communion avec Dieu. Jésus avait dit au sujet du don de l’Esprit que c’est lui qui rendait son ascension intéressante : « il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai » (Jn 16,7).

    Aujourd’hui commence la première neuvaine de l’histoire des chrétiens, la neuvaine avant la Pentecôte qui nous fait demander davantage le don du Saint-Esprit. Le chrétien vit de la vie du Christ par le Saint-Esprit. C’est lui qui réalise l’intimité avec Dieu, cette intimité qui est la nourriture de notre cœur et de notre âme. Les apôtres ne doivent pas rester là à regarder vers le ciel — le ciel est une image de ce qui nous dépasse, un symbole du transcendant — car le ciel s’ouvre dans leur cœur. Avec l’Esprit commence cette intimité avec le Père qui nous fortifie et nous pousse à être témoins, à proposer à d’autres ce contact avec le Dieu vivant qui nous restaure et nous nourrit de son amour. Tout avait commencé au baptême de Jésus (Lc 3), où le ciel s’ouvrit et l’Esprit descendit sur Jésus. Maintenant l’Esprit veut descendre sur chacun de nous. Jésus a obtenu pour nous ce don, par son sacrifice, détruisant le péché, c’est-à-dire ce qui empêche l’intimité avec Dieu. Il a inauguré pour nous « un chemin nouveau et vivant » (He 10,20), par lequel nous pouvons avancer vers Dieu avec un cœur en paix.

    L’âme qui se laisse ainsi nourrir par Dieu plutôt que par ses conquêtes personnelles devient vraiment capable de paix. Elle est capable de chercher la justice par-dessus ses intérêts propres. Elle devient un point d’ancrage pour le Royaume que le Christ a inauguré. Elle comprend que ses désirs infinis ne seront pas comblés par les biens finis de la terre, mais seulement par l’amour infini du Créateur. Alors elle devient capable de changer le monde. « Acquiers la paix, et des milliers autour de toi trouveront le salut », disaint saint Séraphim de Sarov.

  • Viri Galilaei : introit du jour de l'Ascension

    IMPRIMER

    Introit de la fête de l'Ascension :

    Viri galilaei, qui admiramini aspicientes in caelum ? Alléluia : Quemádmodum vidístis eum ascendéntem in cælum, ita véniet, alléluia, alléluia, alléluia.

    Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là dans l’étonnement à regarder le ciel ? Alléluia. Comme vous l’avez vu monter au ciel, ainsi il reviendra. Alléluia, Alléluia, Alléluia.

    Pour écouter le chant de l’Alleluia qui précède la proclamation de l’Evangile du jour, cliquer ici ; pour écouter le chant de communion, cliquer ici.

  • Fêté ce 27 mai : saint Augustin de Cantorbery

    IMPRIMER

    AugsutineGospelsFolio129vStLuke.jpg

    (Source) Augustin était prieur du monastère de Saint-André du Mont Coelius, l'une des sept collines de Rome quand le pape saint Grégoire le Grand vint le soustraire à la paix du cloître. Le pape se souciait fort du salut des Anglo-Saxons, ces barbares païens qui avaient envahi le brumeux pays des Bretons et que ces Bretons refusaient d'évangéliser. Pour eux, ils étaient leurs occupants envahisseurs. Avec quarante compagnons, moines comme lui, saint Augustin est envoyé par le pape en Angleterre, avec une escale à Lérins, une à Paris et d'autres encore, car la route est longue de Rome à Cantorbery.

    La mission romaine reçoit l'appui d'Ethelbert, roi du Kent dont la femme est chrétienne. Il les installe à Cantorbery. La ferveur et l'éloquence des moines romains impressionnent le roi qui demande, à son tour, le baptême. Saint Augustin échoua par contre auprès des Celtes chrétiens du pays de Galles par manque de tact selon saint Bède le Vénérable. Lorsqu'il convoqua leurs évêques pour les amener à le reconnaître comme primat nommé par le pape et à adopter la liturgie romaine, il crut bon de rester sur son siège au lieu d'aller à leur rencontre. Les clercs bretons, irrités par l'ingérence de ces moines romains dans leur pays, repartirent sans rien céder. Saint Augustin continua d'opérer de nombreuses conversions chez les Anglais et fonda le siège de Cantorbery dont il devient l'évêque. Il se dépense alors pour asseoir la jeune Église d'Angleterre et multiplie les tentatives pour réconcilier les chrétiens bretons et anglais. Il y faudra cent ans.

    Je sais que le Dieu tout puissant, à cause de ton amour pour ce peuple qu’il a voulu choisir, a montré de grands miracles. Il est donc nécessaire que ce don céleste te donne de la joie en même temps que de la crainte, de la crainte en même temps que de la joie… Nous devons nous rappeler la réponse du Divin Maître à ses disciples qui revenaient tout joyeux de leur prédication : « Ne vous réjouissez pas de cela, mais de ce que vos noms sont inscrits dans le ciel. »
    (Lettre du pape saint Grégoire à saint Augustin de Cantorbéry)

    Mémoire de saint Augustin, évêque de Cantorbéry en Angleterre. Envoyé avec d’autres moines romains par le pape saint Grégoire le Grand pour annoncer l’Évangile au peuple des Angles, il fut accueilli avec bienveillance par le roi du Kent, Éthelbert, et imitant la vie apostolique de l’Église primitive, il convertit à la foi chrétienne le roi lui-même et beaucoup de son peuple, et établit plusieurs sièges épiscopaux sur cette terre. Il mourut le 26 mai, vers 604.
    Martyrologe romain

  • Litanies pour les jours des Rogations

    IMPRIMER

    Les Rogations - Etoile Notre Dame

    C'est le temps des Rogations, ces jours de prière accompagnés de processions précèdant la fête de l'Ascension. (Voir ICI) A cette occasion, on récite les litanies suivantes :

    Le texte des litanies des rogations :

    Litanie des saints - A prier chaque jour pendant le temps des Rogations
    Seigneur ayez pitié.
    Christ ayez pitié.
    Seigneur ayez pitié.
    Dieu le Père, du haut des cieux, ayez pitié de nous.
    Dieu le Fils, Rédempteur du monde, ayez pitié de nous.
    Dieu le Saint-Esprit, ayez pitié de nous.
    Trinité sainte, un seul Dieu, ayez pitié de nous.
    Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.
    Sainte Vierge des Vierges, priez pour nous.
    Saint Michel, priez pour nous.
    Saint Gabriel, priez pour nous.
    Saint Raphaël, priez pour nous.
    Tous les saints Anges et Archanges, priez pour nous.
    Tous les saints ordres des Esprits bienheureux, priez pour nous.
    Saint Jean-Baptiste, priez pour nous.
    Saint Joseph, priez pour nous.
    Tous les saints Patriarches et Prophètes, priez pour nous.
    Saint Pierre, priez pour nous.
    Saint Paul, priez pour nous.
    Saint André, priez pour nous.
    Saint Jacques, priez pour nous.
    Saint Jean, priez pour nous.
    Saint Thomas, priez pour nous.
    Saint Jacques, priez pour nous.
    Saint Philippe, priez pour nous.
    Saint Barthélémy, priez pour nous.
    Saint Mathieu, priez pour nous.
    Saint Simon, priez pour nous.
    Saint Thaddée, priez pour nous.
    Saint Matthias, priez pour nous.
    Saint Barnabé, priez pour nous.
    Saint Luc, priez pour nous.
    Saint Marc, priez pour nous.
    Tous les saints Apôtres et Évangélistes, priez pour nous.
    Tous les saints Disciples du Seigneur, priez pour nous.
    Tous les saints Innocents, priez pour nous.
    Saint Etienne, priez pour nous.
    Saint Laurent, priez pour nous.
    Saint Vincent, priez pour nous.
    Saint Fabien et saint Sébastien, priez pour nous.
    Saint Jean et saint Paul, priez pour nous.
    Saint Côme et saint Damien, priez pour nous.
    Saint Gervais et saint Protais, priez pour nous.
    Tous les saints Martyrs, priez pour nous.
    Saint Sylvestre, priez pour nous.
    Saint Grégoire, priez pour nous.
    Saint Ambroise, priez pour nous.
    Saint Augustin, priez pour nous.
    Saint Jérôme, priez pour nous.
    Saint Martin, priez pour nous.
    Saint Nicolas, priez pour nous.
    Tous les saints Pontifes et Confesseurs, priez pour nous.
    Tous les saints Docteurs, priez pour nous.
    Saint Antoine, priez pour nous.
    Saint Benoît, priez pour nous.
    Saint Bernard, priez pour nous.
    Saint Dominique, priez pour nous.
    Saint François, priez pour nous.
    Tous les saints Prêtres et Lévites, priez pour nous.
    Sainte Marie-Madeleine, priez pour nous.
    Sainte Agathe, priez pour nous.
    Sainte Lucie, priez pour nous.
    Sainte Agnès, priez pour nous.
    Sainte Cécile, priez pour nous.
    Sainte Catherine, priez pour nous.
    Sainte Anastasie, priez pour nous.
    Toutes les saintes Vierges et Veuves, priez pour nous.
    Tous les Saints et Saintes de Dieu, intercédez pour nous.
    Soyez-nous propice, pardonnez-nous, Seigneur.
    Soyez-nous propice, exaucez-nous, Seigneur.
    De tout mal, délivrez-nous, Seigneur.
    De tout péché, délivrez-nous, Seigneur.
    De votre colère, délivrez-nous, Seigneur.
    D'une mort subite et imprévue, délivrez-nous, Seigneur.
    Des embûches du démon, délivrez-nous, Seigneur.
    De la colère, de la haine, et de toute mauvaise volonté, délivrez-nous, Seigneur.
    De l'esprit de fornication, délivrez-nous, Seigneur.
    De la foudre et de la tempête, délivrez-nous, Seigneur.
    Du fléau des tremblements de terre, délivrez-nous, Seigneur.
    De la peste, de la famine et de la guerre, délivrez-nous, Seigneur.
    De la mort éternelle, délivrez-nous, Seigneur.
    Par le mystère de votre sainte incarnation, délivrez-nous, Seigneur.
    Par votre avènement, délivrez-nous, Seigneur.
    Par votre nativité, délivrez-nous, Seigneur.
    Par votre baptême et votre saint jeûne, délivrez-nous, Seigneur.
    Par votre croix et votre passion, délivrez-nous, Seigneur.
    Par votre mort et votre sépulture, délivrez-nous, Seigneur.
    Par votre sainte résurrection, délivrez-nous, Seigneur.
    Par votre admirable ascension, délivrez-nous, Seigneur.
    Par la venue du Saint-Esprit Consolateur, délivrez-nous, Seigneur.
    Tous les saints Moines et Ermites, priez pour nous.
    A u jour du jugement, délivrez-nous, Seigneur.
    Pécheurs que nous sommes, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez nous pardonner, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez nous faire grâce, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez nous conduire à une véritable pénitence, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez gouverner et conserver votre Église sainte, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez maintenir dans votre sainte religion le Souverain Pontife et tous les ordres de la hiérarchie ecclésiastique,
    nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez abaisser les ennemis de la sainte Église, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez établir une paix et une concorde véritables entre les rois et les princes chrétiens, nous vous en supplions,
    écoutez-nous.
    Daignez accorder à tout le peuple chrétien la paix et l'unité, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez élever notre esprit et les désirs de notre coeur vers les biens célestes, nous vous en supplions, écouteznous.
    Daignez récompenser tous nos bienfaiteurs en leur donnant le bonheur éternel, nous vous en supplions, écouteznous.
    Daignez délivrer de la damnation éternelle, nos âmes, et celles de nos frères, de nos parents et de nos bienfaiteurs,
    nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez nous donner les fruits de la terre et les conserver, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez accorder à tous les fidèles défunts le repos éternel, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez exaucer nos voeux, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Fils de Dieu, nous vous en supplions, écoutez-nous. Daignez rappeler à l'unité de l'Église tous ceux qui sont dans l'erreur
    et conduire à la lumière de l'Évangile tous les infidèles, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Daignez nous conserver et nous fortifier dans votre saint service, nous vous en supplions, écoutez-nous.
    Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
    Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
    Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du monde, ayez pitié de nous.
    Christ, écoutez-nous.
    Christ, exaucez-nous.
    Seigneur ayez pitié.
    Christ ayez pitié.
    Seigneur ayez pitié.
    Notre Père

  • Philippe Neri, le saint de la joie (26 mai)

    IMPRIMER

    21631521.jpgSAINT PHILIPPE NERI (source)

    Le saint de la joie

    La sainteté étonnante de Philippe Neri, ce prêtre italien décédé en 1595, lui a valu de la part de Goethe le titre de « Saint humoristique ». Or ce saint de la joie a vécu à une époque des plus sombres de l’Histoire de l’Église. En effet, il a vécu non seulement durant le terrible schisme qui a engendré en peu de temps au XVIe siècle le protestantisme luthérien et toutes sortes d’autres « réformes » qui ont divisé aujourd’hui les chrétiens issus du catholicisme en plus de 30,000 Églises ou sectes différentes. Non seulement cela, mais il a aussi vécu au temps la réforme de l’Église catholique qui impose une stricte discipline en mettant en place le Saint Office et l’Index des livres proscrits, en resserrant de plus la sévérité de l’Inquisition. Or voilà donc que surgit grâce à l’Esprit ce saint de la joie, des excentricités, des tours pendables et surtout de la foi profonde.

    Saint Philippe Neri jaillit comme une lumière dans la nuit. Il y a aussi au XVIe siècle beaucoup d’autres saints merveilleux comme Thomas More, autre saint de l’humour, et Ignace de Loyola, Thérèse d'Avila et Jean de la Croix, François Xavier et François de Borgia et je ne sais trop combien d’autres.

    Saint Philippe Neri, lui, est un simple prêtre séculier, originaire de Florence, qui vit durant de longues années presque sans bouger en plein cœur de Rome. Rien de si fantastique si ce n’est qu’il convertit des milliers de gens. Si bien qu’on décerne bientôt à Philippe le titre de « Réformateur de Rome ». L’illustre Henri Bremond en rajoute : « Philippe était l’un des grands créateurs de la Contre-Réforme, peut-être le plus grand de tous, aucun autre n’ayant sans doute travaillé avec autant de succès à modifier le visage de la Ville Éternelle en une époque totalement désespérée ». Cela dérange ses contemporains (les saints dérangent et irritent bien des gens) au point que saint Philippe est jalousé, calomnié et très souvent menacé de diverses condamnations, même par des papes. Mais il ne se décourage jamais tant son amour pour Dieu est immense. Voilà un exemple pour tous ceux que « l'Église fait souffrir » comme on dit souvent. Oui, il arrive trop souvent que ce que l'on appelle « l'Église » nous fasse souffrir. Heureusement les saints persécutés savent demeurer fidèles à l’Église, qui est l’Église des saints comme l’affirmait si bien Georges Bernanos*. C’est vraiment l’Église fondée par Jésus-Christ lui-même comme le découvrent de nos jours de nombreux pasteurs protestants, dans le monde entier, qui écoutent « The Journey Home », ou Le Retour à la Maison », à la télévision ou par l’internet, diffusé par EWTN, fondé par Mother Angelica. Ce sont de magnifiques entrevues menées par un ancien pasteur presbytérien, Marcus Grodi.

    Lire la suite

  • Le Seigneur a délivré son peuple (introit du 6e dimanche de Pâques)

    IMPRIMER

    Introitus Introït
    Isai. 48, 20  
    VOCEM iucunditátis annuntiáte, et audiátur, allelúia: annuntiáte usque ad extrémum terrae: liberávit Dóminus pópulum suum, allelúia, allelúia. Ps. 65, 1-2 Iubiláte Deo, omnis terra, psalmum dícite nómini eius: date glóriam laudi eius. ℣. Glória Patri. Avec des cris de joie, publiez-le, faites-le entendre, alléluia ; proclamez-le jusqu’aux extrémités de la terre : le Seigneur a délivré Son peuple, alléluia, alléluia. Ps. Poussez vers Dieu des cris de joie, ô terre entière ; chantez une hymne à Son nom ; rendez glorieuse Sa louange. ℣. Gloire au Père.
  • Cette paix que Jésus nous donne (6ème dimanche de Pâques)

    IMPRIMER

    homélie du 6e dimanche de Pâques, 22 mai 2022

    Je vous donne ma paix… que votre cœur ne soit pas bouleversé », dit Jésus. D’habitude, celui qui donne la paix c’est celui qui a détruit tous ses ennemis, ou qui les intimide par sa puissance. Les dirigeants du monde ont toujours essayé cette manière-là de donner la paix. Ce genre de paix est une sorte de tranquillité qui vise à jouir sans soucis des biens de la Terre. C’est dans ce sens que l’on peut dire que l’Europe était en paix depuis la seconde guerre mondiale, ou qu’elle est encore largement en paix aujourd’hui, bien que sa paix soit maintenant troublée. Jésus dit en même temps « je vous donne ma paix » et « que votre cœur ne soit pas bouleversé ». Pourquoi notre cœur serait-il bouleversé, Seigneur, si tu nous donnes ta paix ? Parce que c’est ta paix, une paix que tu ne donnes pas à la manière du monde. Cette paix, aux yeux de beaucoup, est moins efficace que la paix des puissants. Elle semble protéger beaucoup moins bien. D’ailleurs, les apôtres connaîtront mille tribulations. Ils seront souvent menacés. Parfois même laissés pour mort. Et finalement exécutés car ils ne voulaient pas renoncer à leur foi. Quelle paix est-ce donc alors ?

    C’est une paix plus vaste. C’est la paix des vrais vainqueurs, car au lieu de détruire l’ennemi ou de le faire fuir, elle finit par en faire un ami. Elle le présente à Dieu pour qu’il soit transformé lui aussi et qu’il accède comme nous à la joie du ciel. La paix que donne Jésus prépare en nos cœurs les joies de la vie éternelle. Elle fait que nous ne sommes jamais déroutés, jamais dans la peur, car nous savons que Dieu agit même quand nous ne le voyons pas, même quand nous ne comprenons pas son action, même quand son silence donne l’impression que c’est le mal qui l’emporte.

    Mais non, depuis la croix du Golgotha il y a près de 2000 ans, le mal ne l’emportera plus, et ses apparentes avancées ne sont que ses défaites de plus en plus prévisibles. Jésus a donné sa paix. Elle est là. Nous sommes ses brebis, nous sommes dans sa main et personne ne pourra nous en arracher. La paix de Jésus n’est pas la tranquillité. Elle peut même passer par des moments où on renonce à la tranquillité, comme à un certain confort qui nous met à l’abri des soucis. La paix de Jésus peut nous conduire à affronter plein de soucis, et pourtant elle nous met dans une insouciance qu’aucune richesse ni aucun pouvoir ne pourrait nous apporter.

    La paix de Jésus nous donne un regard très vaste sur le monde, sur notre vie, sur la vie de chacun. Au lieu de nous faire penser à ce qui va se passer cette semaine, elle nous fait penser à ce qui va se passer dans l’éternité. Elle nous fait regarder chacun en chemin vers le Royaume. Elle nous fait prier, elle nous fait pleurer parfois, mais jamais nous ne perdons cœur, car nous savons que Dieu est plus grand que tout, qu’il est le Tout-puissant, que rien n’est trop difficile pour lui.

    Et enfin, la paix de Jésus nous permet d’être des artisans de paix, qui aident des ennemis à se réconcilier, qui font eux-mêmes le premier pas pour se réconcilier avec celui avec qui ils sont en froid. Nous sommes fils de Dieu, nous agissons comme lui, le « Dieu de la paix » (Rm 15,33) qui est aussi le « Dieu de la persévérance » (v.5). Rien n’est perdu pour Dieu. Tout est à gagner, dans nos familles, dans nos milieux de travail, dans nos cœurs. Prions pour la paix et traçons son sillon.

  • Sainte Rita de Cascia, l'avocate des pauvres et de ceux qui n'ont rien (22 mai)

    IMPRIMER

    Du pape Jean-Paul II lors de l'audience du 20 mai 2000 (pèlerinage jubilaire des fidèles de sainte Rita de Cascia et des Chevaliers du Travail) (source) :

    ... Quel est le message que cette sainte nous transmet? Il s'agit d'un message qui transparaît de sa vie:  l'humilité et l'obéissance ont été la voie sur laquelle Rita a marché vers une assimilation toujours plus parfaite au Crucifié. Les stigmates qui brillent sur son front sont la preuve de l'authenticité de sa maturité chrétienne. Sur la Croix avec Jésus elle a, d'une certaine façon, obtenu le diplôme de cet amour, qu'elle avait déjà connu et exprimé de façon héroïque entre les murs de sa maison et en participant à l'histoire de sa ville.

    Suivant la spiritualité de saint Augustin, elle devint une disciple du Crucifié et "experte pour souffrir", elle apprit à comprendre les peines du coeur humain. Rita devint ainsi l'avocate des pauvres et de ceux qui n'ont rien, obtenant pour ceux qui l'ont invoquée dans les situations les plus disparates d'innombrables grâces de consolation et de réconfort.

    Rita de Cascia fut la première femme à être canonisée lors du grand Jubilé du début du XXème siècle, le 24 mai 1900. En décrétant sa Sainteté, mon prédécesseur Léon XIII observa qu'elle plut tant au Christ qu'il voulut la marquer du sceau de sa charité et de sa passion. Un tel privilège lui fut accordé en raison de son humilité singulière, de son détachement intérieur des passions terrestres et de l'admirable esprit de pénitence qui accompagnèrent chaque moment de sa vie (cf. Lett. apos. Umbria gloriosa sanctorum parens, Acta Leonis XX, pp. 152-53).

    J'ai plaisir aujourd'hui, cent ans après sa canonisation, à la reproposer comme signe d'espérance en particulier aux familles. Chères familles chrétiennes, en imitant son exemple, sachez vous aussi trouver dans l'adhésion au Christ la force de porter à terme votre mission au service de la civilisation de l'amour!

    Si nous demandons à sainte Rita quel est le secret de cette extraordinaire oeuvre de renouveau social et spirituel, elle nous répond:  la fidélité à l'amour crucifié. Rita, avec le Christ et comme le Christ, parvient à la Croix toujours et uniquement par amour. Alors, comme elle, nous tournons notre regard et notre coeur vers Jésus mort et ressuscité pour notre salut. C'est lui, notre Rédempteur, qui rend possible, comme il le fit pour cette chère sainte, la mission d'unité et de fidélité qui est propre à la famille, même dans les moments de crise et de difficultés. C'est encore lui qui rend concret l'engagement des chrétiens dans l'édification de la paix, en les aidant à surmonter les conflits et les tensions, malheureusement si fréquents dans la vie quotidienne.

    La sainte de Cascia appartient au grand groupe des femmes chrétiennes qui "ont eu une influence significative sur  la  vie  de  l'Eglise,  ainsi que sur celle de la société" (Mulieris dignitatem, n. 27). Rita a bien interprété le "génie féminin":  elle l'a vécu intensément, tant dans sa maternité physique que spirituelle.

    J'ai rappelé, à l'occasion du sixième centenaire de sa naissance, que sa leçon "se concentre sur ces éléments typiques de spiritualité: l'offre du pardon et l'acceptation de la souffrance, non pas en raison d'une forme de résignation passive [...], mais en vertu de cet amour envers le Christ qui, précisément lors de l'épisode du couronnement, a subi, en même temps que d'autres humiliations, une atroce parodie de sa royauté" (Insegnamenti, V/1 [1982], 874).


    Très chers frères et soeurs, la dévotion à sainte Rita dans le monde est symbolisée par la rose. Il faut espérer que la vie de tous ses fidèles soit également comme la rose cueillie dans le jardin de Roccaporena au cours de l'hiver qui précéda la mort de la sainte. C'est-à-dire qu'il s'agisse d'une vie soutenue par l'amour passionné pour le Seigneur Jésus; une existence capable de répondre à la souffrance et aux épines par le pardon et le don total de soi, pour diffuser partout le bon parfum du Christ (cf. 2 Co 2, 15), à travers l'annonce cohérente et vécue de l'Evangile. Chers fidèles et pèlerins, Rita redonne sa rose à chacun de vous:  en la recevant spirituellement engagez-vous à vivre comme les témoins d'une espérance qui ne déçoit pas, et comme des missionnaires de la vie qui vainc la mort.

    En relation : Sainte Rita de Cascia, celle qui espère contre toute espérance

  • Vingt-cinq martyrs de la furie anticatholique au Mexique

    IMPRIMER

    Fêtés aujourd'hui : le P. Christophe Magallanes (1869-1927) et ses 24 compagnons, prêtres et laïcs, martyrs du Mexique; le P. Christophe a été béatifié en 1992.

    Au Mexique, dès 1913, un décret ordonne la fermeture des églises et l'arrestation des prêtres. On interdit de dire "adios" ou "Si Dieu le veut" ("si Dios quiere"), de sonner les cloches, d'apprendre à prier aux enfants; on détruit les églises, expulse les congrégations religieuses, on met hors-la-loi les organisations professionnelles non gouvernementales, l'enregistrement des prêtres est rendu obligatoire. En 1924-1928, le général Plutarco Elias Calles, qui a juré de détruire la foi chrétienne, mène une politique anticléricale et provoque le soulèvement des "Cristeros" qui résistent (1926-1929). Ils affrontent les régiments du pouvoir, qui entrent à cheval dans les églises, profanent le Saint-Sacrement, et se déchaînent. Vingt-deux des martyrs dont on fait mémoire aujourd'hui étaient des prêtres diocésains, comme Christophe Magallanes, et trois d'entre eux étaient des jeunes de l'action catholique. L'un d'eux, Manuel Morales, âgé de 28 ans, était marié et père de trois petits enfants. Avant d'être fusillé, il s'exclama: "Je meurs, mais Dieu ne meurt pas, il aura soin de ma femme et de mes enfants". (source)

    Sur abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/, on approfondit le contexte historique :

    Après le régime autoritaire du général Porfirio Diaz (1876-1911) le Mexique entre dans une période d’instabilité politique, et même de guerre civile (1914-1917), marquée par un caractère anticlérical prononcé jusqu’à la veille de la 2e guerre mondiale. Ainsi dès 1913, un décret ordonne la fermeture des églises et l'arrestation des prêtres. On interdit de dire "adios" ou "Si Dieu le veut" ("si Dios quiere"), de sonner les cloches, d'apprendre à prier aux enfants; on détruit les églises, expulse les congrégations religieuses, on met hors-la-loi les organisations professionnelles non gouvernementales, l'enregistrement des prêtres est rendu obligatoire. En visite au Vatican en 1915, l’archevêque de Guadalajara dit à Benoît XV : « Nous payons les fautes de nos pères – Les cruautés des conquistadores ? demande le pape. Et l’évêque de répondre : Moins ces cruautés que l’erreur d’avoir écarté les indigènes du sacerdoce ». On sait que les ‘Indios’ étaient déconsidérés. Quant au clergé alors en place, il n’est pas toujours à la hauteur. On lui reproche souvent d’être intéressé et dissolu. (Graham Green, dans son roman “La Puissance et la gloire”, dresse le portrait saisissant d’un prêtre à la fois trop humain et plein de foi.) En 1917, une Constitution anticléricale est votée. Elle est d’abord appliquée avec un certain pragmatisme par le général ‘indios’ Obregon, un anticlérical qui agit cependant avec prudence dans les régions où la foi est plus vive.

    Lire la suite

  • Saint Bernardin de Sienne (20 mai)

    IMPRIMER

    D'Evangile au Quotidien :

    Bernardino Albizeschi naît le 8 septembre 1380, jour de la Nativité de Marie, à Massa Maritima, près de Sienne (en Toscane, Italie). Tout jeune, il fut privé, de ses nobles et pieux parents ; mais il trouva dans une de ses tantes une véritable mère. Voyant un jour cette femme refuser de donner à un pauvre, il lui dit : « Pour l'amour de Dieu, donnez à ce pauvre ; autrement je ne prendrai rien aujourd'hui. »

    Sa pureté était si grande, que le moindre mot inconvenant l'affligeait profondément : « Silence, disaient les étudiants quand ils le voyaient apparaître au milieu de leurs conversations trop libres, silence, voici Bernardin ! »

    À dix-sept ans, il entra dans une confrérie de garde-malades, et soigna pendant quatre ans, dans un hôpital, avec un dévouement et une douceur rares, toutes les infirmités humaines. Se traitant lui-même avec la dernière dureté, il ne songeait qu'aux besoins des autres ; il parut surtout héroïque dans une peste affreuse, où il s'imposa mille fatigues et brava mille fois la mort.

    En 1402 l'inspiration du Ciel le conduisit dans l'Ordre des Frères Mineurs où il commença très tôt sa mission de prédicateur à travers toute l’Italie ; il la poursuivra jusqu'à la fin de sa vie malgré une santé fragile. Grâce à la bonté de sa Mère céleste, sa voix, faible et presque éteinte, devint inopinément claire et sonore ; Bernardin fut un apôtre aussi brillant par son éloquence que par sa science, et opéra en Italie de merveilleux fruits de salut.

    Le principal caractère de la vie de ce grand saint, c'est son amour extraordinaire pour la très Sainte Vierge. Faisant un jour l'éloge de la Sainte Vierge, il lui appliqua cette parole de l'Apocalypse : « Un grand signe est apparu au Ciel. » Au même instant, une étoile brillante parut au-dessus de sa tête. Une autre fois, parlant en italien, il fut parfaitement compris par des auditeurs grecs qui ne connaissaient que leur langue maternelle.

    Un jour, un pauvre lépreux lui demanda l'aumône ; Bernardin, qui ne portait jamais d'argent, lui donna ses souliers ; mais à peine le malheureux les eut-il chaussés, qu'il se senti soulagé et vit disparaître toute trace de lèpre.

    Bernardin, allant prêcher, devait traverser une rivière et ne pouvait obtenir le passage de la part d'un batelier cupide auquel il n'avait rien à donner. Confiant en Dieu il étendit son manteau sur les eaux, et, montant sur ce frêle esquif, passa la rivière.

    C'est à Bernardin de Sienne que remonte la dévotion au saint Nom de Jésus : il ne pouvait prononcer ce nom sans éprouver des transports extraordinaires.

    Il invitait les édiles à inscrire le nom de Jésus sur les murs des édifices, au moins les 3 lettres « IHS » (I : esus – H : umani – S : alvator » = Jésus sauveur des hommes). Il prêchait en montrant aux foules un panneau portant le monogramme du Christ « IHS » peint en lettres (gothiques) d’or dans un soleil symbolique. En effet sa prédication était centrée sur le nom de Jésus dont il recommandait la dévotion. (source : http://ecole-franciscaine-de-paris.fr)

    Il a été aussi un des apôtres les plus zélés du culte de saint Joseph.

    II est mort à Aquila au cours d'une dernière course apostolique le 20 mai 1444. Moins d'un an après sa mort, le procès de canonisation fut ouvert et aboutit en 1450.

    Bernardino (Albizeschi) de Sienne, en effet, fut canonisé le 24 mai 1450, par le pape Nicolas V (Tomaso Parentucelli, 1447-1455), soit à peine 6 ans après sa mort.

    Lire : Les prodigieux sermons de Bernardin de Sienne

  • Quand Jean-Paul II évoquait saint Yves (fêté le 19 mai)

    IMPRIMER

    Du MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II À L'ÉVÊQUE DE SAINT-BRIEUC ET TRÉGUIER (FRANCE) À L'OCCASION DU VII CENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE SAINT YVES (13 mai 2003) (source)

    (...) Le 19 mai 1347, le Pape Clément VI élevait Yves Hélory à la gloire des autels. Le témoignage du petit peuple des campagnes, recueilli lors de son procès de canonisation, est sans aucun doute le plus bel hommage qui puisse être rendu à celui qui consacra toute sa vie à servir le Christ en servant les pauvres, comme magistrat, comme avocat et comme prêtre. Saint Yves s’est engagé à défendre les principes de justice et d’équité, attentif à garantir les droits fondamentaux de la personne, le respect de sa dignité première et transcendante, et la sauvegarde que la loi doit lui assurer. Il demeure pour tous ceux qui exercent une profession juridique, et dont il est le saint patron, le chantre de la justice, qui est ordonnée à la réconciliation et à la paix, pour tisser des relations nouvelles entre les hommes et entre les communautés, et pour édifier une société plus équitable. Je rends grâce pour l’exemple lumineux qu’il donne aujourd’hui aux chrétiens et plus largement à tous les hommes de bonne volonté, les invitant à marcher sur les chemins de la justice, du respect du droit et de la solidarité envers les plus pauvres, dans le but de servir la vérité et de participer à «une nouvelle imagination de la charité» (Novo millennio ineunte, n. 50).

    Saint Yves choisit aussi de se dépouiller progressivement de tout pour être radicalement conformé au Christ, voulant le suivre dans la pauvreté, afin de contempler le visage du Seigneur dans celui des humbles auxquels il a cherché à s’identifier (cf. Mt 25). Serviteur de la Parole de Dieu, il la médita pour en faire découvrir les trésors à tous ceux qui cherchent l’eau vive (cf. Is 41, 17). Il parcourut inlassablement les campagnes pour secourir matériellement et spirituellement les pauvres, appelant ses contemporains à rendre témoignage au Christ Sauveur par une existence quotidienne de sainteté. Une telle perspective permit à «l’annonce du Christ d’atteindre les personnes, de modeler les communautés, d’agir en profondeur par le témoignage des valeurs évangéliques sur la société et sur la culture» (Novo millennio ineunte, n. 29).

    Les valeurs proposées par saint Yves conservent une étonnante actualité. Son souci de promouvoir une justice équitable et de défendre le droit des plus pauvres invite aujourd’hui les artisans de la construction européenne à ne négliger aucun effort pour que les droits de tous, notamment des plus faibles, soient reconnus et défendus. L’Europe des droits humains doit faire en sorte que les éléments objectifs de la loi naturelle demeurent la base des lois positives. En effet, saint Yves fondait sa démarche de juge sur les principes du droit naturel, que toute conscience formée, éclairée et attentive, peut découvrir au moyen de la raison (cf. S. Thomas d’Aquin, Somme théologique I-II, q. 91, a. 1-2), et sur le droit positif, qui puise dans le droit naturel ses principes fondamentaux grâce auxquelles on peut élaborer des normes juridiques équitables, évitant ainsi que ces dernières soient un pur arbitraire ou le simple fait du prince. Par sa façon de rendre la justice, saint Yves nous rappelle aussi que le droit est conçu pour le bien des personnes et des peuples, et qu’il a comme fonction primordiale de protéger la dignité inaliénable de l’individu dans toutes les phases de son existence, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. De même, ce saint breton avait soin de défendre la famille, dans les personnes qui la composent et dans ses biens, montrant que le droit joue un rôle important dans les liens sociaux, et que le couple et la famille sont essentiels à la société et à son avenir.

    La figure et la vie de saint Yves peuvent donc aider nos contemporains à comprendre la valeur positive et humanisante du droit naturel. «Une conception authentique du droit naturel, entendu comme protection de la dignité éminente et inaliénable de tout être humain, est garante de l’égalité et donne un contenu véritable aux "Droits de l’homme"» (Discours aux participants de la VIIIeAssemblée générale de l’Académie pontificale pour la vie, 27 février 2002, n. 6). Pour cela, il faut donc poursuivre les recherches intellectuelles afin de retrouver les racines, la signification anthropologique et le contenu éthique du droit naturel et de la loi naturelle, dans la perspective philosophique de grands penseurs de l’histoire, tels Aristote et saint Thomas d’Aquin. Il revient en particulier aux juristes, à tous les hommes de lois, aux historiens du droit et aux législateurs eux-mêmes d'avoir toujours, comme le demandait saint Léon le Grand, un profond «amour de la justice» (Sermon sur la Passion, 59) et de chercher à asseoir toujours leurs réflexions et leurs pratiques sur des principes anthropologiques et moraux qui mettent l’homme au centre de l’élaboration du droit et de la pratique juridique. Cela fera apparaître que toutes les branches du droit sont un service éminent des personnes et de la société. Dans cet esprit, je me réjouis que des juristes aient profité de l’anniversaire de saint Yves pour organiser successivement deux colloques sur la vie et le rayonnement de leur saint patron, et sur la déontologie des avocats européens, manifestant ainsi leur attachement à une recherche épistémologique et herméneutique de la science et de la pratique juridiques.

    «N’an neus ket en Breiz, n’an neus ket unan, n’an neus ket eur Zant evel Zan Erwan», «Il n’y a pas en Bretagne, il n’y en a pas un seul, il n’y a pas un saint pareil à saint Yves». Ces paroles, extraites du cantique à saint Yves, manifestent toute la ferveur et la vénération par lesquelles les foules de pèlerins, unis à leurs évêques et à leurs prêtres, mais aussi tous les magistrats, avocats, juristes, continuent à honorer aujourd’hui celui que la pitié populaire a surnommé «le père des pauvres». Puisse saint Yves les aider à réaliser pleinement leurs aspirations à pratiquer et à exercer la justice, à aimer la miséricorde et à marcher humblement avec leur Dieu (cf. Mi 6, 8) !