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Au rythme de l'année liturgique - Page 4

  • Ce crucifix qui donne véritablement à voir les dernières minutes de l’agonie du Christ avec un luxe de détails véridiques

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    D'Anne Bernet sur le site "1000 raisons de croire" :

    Le crucifix de Limpias donne à voir l’agonie de Jésus

    À Limpias, dans la province de Cantabrie (Espagne), se trouve depuis 1756 un admirable crucifix, très réaliste, trésor des collections de l’église Saint-Pierre. En 1919, alors que débute le carême, tout le monde ou presque est indifférent à ce crucifix et à son histoire. Ce carême à Limpias va s’avérer prodigieux, au sens propre du terme, le crucifix donnant véritablement à voir les dernières minutes de l’agonie du Christ avec un luxe de détails véridiques.

    Crucifix de Limpias / © Jose33luis, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.
    Crucifix de Limpias / © Jose33luis, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.
    Les raisons d'y croire :
    • Cinq ans auparavant, en août 1914, alors que l’on installe l’électricité dans le sanctuaire, un fait curieux se produit. Un religieux de l’ordre des Pauliniens, frère Antonio Lopez, monté sur une échelle pour régler l’éclairage du crucifix, se trouve à hauteur du visage du Christ et se rend compte, stupéfait, que les yeux de l’image familière, d’ordinaire ouverts et levés vers le Ciel avec une expression de supplication douloureuse, se sont fermés, comme le feraient les yeux d’une personne vivante éblouie par une lueur trop vive. La surprise du religieux est telle qu’il en tombe de l’échelle et reste un moment à terre, sonné. D’en bas, il constate que les paupières du Christ sont toujours baissées ; elles le restent environ cinq minutes.
    • Frère Antonio imagine si peu un phénomène miraculeux que sa première réaction, en reprenant ses esprits, est de prévenir ses supérieurs de son accident et d’aller consulter un médecin. Mais là, à l’étonnement général, bien que le religieux soit tombé d’une bonne hauteur sur le coin de l’autel, le praticien ne constate aucune blessure, ni externe ni interne. Frère Antonio se sort de cette chute, qui aurait pu le tuer, avec seulement de « petits hématomes ».
    • Toujours à la recherche d’une explication rationnelle, frère Antonio remonte sur l’échelle voir de plus près de quoi il retourne. Il pense à l’existence d’un mécanisme caché dans la statue, qui permettrait aux yeux de s’ouvrir et se fermer, mais ses investigations obstinées et répétées restent vaines ; il ne trouve aucun ressort, ni quoi que ce soit d’autre, et ce n’est pas faute d’avoir appuyé sur les paupières et les globes oculaires ! Ses supérieurs lui demandent un récit écrit des événements, puis lui imposent le silence sur son aventure, de sorte que l’affaire n’est plus évoquée.
    • Personne n’est donc au courant de cette histoire lorsque, le 30 mars 1919, à l’issue de la messe, le père Jalon, présent dans le confessionnal, est dérangé par une fillette qui prétend avoir vu le crucifié fermer les yeux. Il renvoie gentiment l’enfant mais, dans les minutes qui suivent, d’autres enfants viennent lui dire la même chose. Le capucin croirait à une farce collective orchestrée par les garnements si un adulte, puis plusieurs, ne lui signalaient aussi la chose.
    • Le religieux et son confrère, père Agatangelo, décident d’aller voir ce qu’il en est et constatent que les yeux du Christ sont ouverts, dans leur attitude habituelle, mais le père Jalon, en y regardant mieux, a l’impression de voir de la sueur ruisseler le long du corps du Christ. Troublé, il monte voir et constate que, du corps torturé, coule en effet ce qui ressemble à une sueur d’agonie… Il en a les mains trempées. Devant ce signe tangible, les ecclésiastiques ne savent que dire ni que faire. Déconcerté, le père Jalon décide de passer la nuit dans l’église. Alors qu’il est en prière, il constate à son tour le phénomène : le Crucifié ouvre et ferme les yeux. Eu égard à la méfiance des deux capucins et à leur incrédulité, il est impossible de les imaginer cédant à une illusion collective.
    • Le phénomène se poursuit tout le mois d’avril, avec un redoublement lors des Rameaux et de Pâques. Un signalement est fait à l’évêque, qui diligente une enquête.
    • Le 11 avril, deux incroyants venus se moquer de ce qu’ils jugent un délire collectif sont à leur tour témoins de la chose et en sont tellement frappés qu’ils tombent à genoux et croient.
    • En cette fin de carême et durant le temps pascal, des dizaines de milliers de personnes accourent de toute l’Espagne à Limpias. On estime ces foules à plus de 120 000 personnes ; parmi elles, ecclésiastiques, prêtres, religieux, évêques (dont l’archevêque de Cuba, sur le point de rembarquer pour son île), universitaires, scientifiques, politiques, médecins, aristocrates, gens du peuple, croyants et athées. Tous ne voient pas, mais ils sont plusieurs milliers à être témoins non seulement du mouvement des paupières, mais aussi de bien d’autres étrangetés : après la sueur, qui continue de couler, ce sont des larmes, de la salive et du sang que le Christ répand. Ces phénomènes sont observés par des milliers de personnes, dont 8 000 témoigneront par écrit, attestant de leur bonne foi sur le salut de leur âme.
    • Un visiteur décrit ainsi la scène à laquelle il assiste : « Je voyais que sa bouche était pleine de sang qu’il tentait de vomir car il l’étouffait. Sa poitrine se souleva, puis s’affaissa dans une suprême tentative pour respirer ; les narines se dilatèrent comme s’il cherchait l’air qui lui manquait. Dans l’effort qu’il fit, une épine de la couronne s’enfonça dans sa tempe gauche et du sang en coula… » Les symptômes qu’il décrit sont ceux de la lente asphyxie des crucifiés, et l’épanchement de sang par la bouche, visible sur le linceul de Turin, correspond aux effets de la péricardite provoquée par la flagellation qui précipita la mort de Jésus. Or, ce témoin ne possède pas ces informations et ne peut donc pas les inventer dans une hallucination ou une mise en scène, plus ou moins consciente.
    • De nombreuses vérifications seront opérées très sérieusement à la demande des autorités religieuses. Aucune fraude ne sera jamais décelée. Les manifestations miraculeuses se poursuivent par périodes, pendant plusieurs années, en se raréfiant.
    • L’Église ne s’est jamais prononcée sur le caractère surnaturel des événements, mais elle a célébré en 2019 leur centenaire, ce qui est une façon de les cautionner.
    • Devenu célèbre dans le monde entier, Limpias est toujours un lieu de pèlerinage. Miracles de guérisons et de conversions n’y ont jamais cessé.

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  • La vérité cachée derrière le spectacle du lavement des pieds; une homélie du Pape Benoît XVI

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    La vérité cachée derrière le spectacle du lavement des pieds. Une homélie du Pape Benoît XVI

    (S.M.) Ne cherchez pas la messe « in coena Domini » du soir du Jeudi Saint dans le calendrier des célébrations pascales de cette année publié par le Vatican fin mars dernier.

    C’est d’ailleurs le cas depuis que Jorge Mario Bergoglio est devenu pape. L’information du lieu où il célébrerait, en général dans une prison, n’était donnée qu’en dernière minute. Et l’information ne concernait pas tant la messe elle-même que le lavement des pieds qu’il aurait pratiqué à douze détenus ou immigrés, hommes et femmes, chrétiens, musulmans, qu’ils aient la foi ou pas.

    Quant aux homélies prononcées pour la circonstance par le Pape François, elles aussi reflétaient la priorité absolue donnée au lavement des pieds. Elles tenaient souvent en peu de mots, souvent improvisées, et se réduisaient généralement à une exhortation au pardon et au service fraternel.

    Les médias ne faisaient habituellement pas la moindre allusion à la messe en elle-même. Et pourtant, la messe du Jeudi saint est une pierre angulaire de la liturgie chrétienne, s’agissant de la mémoire de la dernière Cène de Jésus avec ses apôtres (dans l’illustration, un détail d’une fresque de Giotto de 1303), la première de toutes les messes passées, présentes et à venir.

    Et cette année encore, étant données les conditions de santé précaires du Pape François, la question que tout le monde se posait était de savoir qui aurait célébré le lavement des pieds à sa place, à quel endroit — avec un remplaçant qu’on a laissé tomber en dernière minute — et surtout si le Pape comptait faire une apparition en personne sur la scène.

    Mais pourquoi ne pas remettre en lumière ce que la métamorphose du Jeudi saint opérée par le Pape actuel a occulté ? Pourquoi ne pas revenir au cœur authentique de la messe « in coena Domini » ?

    Ce qui va suivre est tiré de l’homélie prononcée le Jeudi saint 2008 par le Pape Benoît XVI, qui la célébrait toujours dans la cathédrale de Saint-Jean-de-Latran.

    Cette homélie s’appuie sur l’extrait de l’Évangile de Jean que l’on proclame à cette messe qui, en lieu et place du récit de la Dernière Cène, présente celui de Jésus qui lave les pieds de ses apôtres. Mais ce que le Pape Benoît XVI en tire comme enseignement est sans comparaison avec la superficialité du spectacle en vogue ces dernières années.

    On s’accorde généralement pour dire que l’homélitique a été un point fort du pontificat de Joseph Ratzinger. Et Settimo Cielo en a déjà expliqué la raison, dans sa présentation d’un livre qui recueillait pour la première fois en 2008 une année de prédication liturgique de ce pape.

    Cette homélie en est une preuve éclatante. Bonne lecture et joyeuses Pâques !

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  • Une homélie de Jean-Paul II pour le Jeudi Saint

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    MESSE DE LA CÈNE DU SEIGNEUR

    HOMÉLIE DU SAINT PÈRE JEAN PAUL II

    Jeudi 12 avril 2001

    source

    1. "In supremae nocte Cenae / recumbens cum fratribus... - La nuit de la dernière Cène, / assis à table avec les siens..., / de ses propres mains / il donne lui-même la nourriture aux Douze".

    C'est avec ces paroles que l'hymne suggestif du "Pange lingua" présente la Dernière Cène, au cours de laquelle Jésus nous a laissé l'admirable Sacrement de son Corps et de son Sang. Les lectures qui viennent d'être proclamées en illustrent le sens profond. Elles composent presque un tryptique:  elles présentent l'institution de l'Eucharistie, sa préfiguration dans l'Agneau pascal, sa traduction existentielle dans l'amour et le service aux frères.

    C'est l'Apôtre Paul, dans la première Lettre aux Corinthiens, qui nous rappelle ce que Jésus a fait "la nuit où il fut trahi". Paul a ajouté un commentaire personnel au récit des faits historiques:  "Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne" (1 Co 11, 26). Le message de l'Apôtre est clair:  la communauté qui célèbre la Cène du Seigneur rend la Pâque actuelle. L'Eucharistie n'est pas la simple mémoire d'un rite passé, mais la représentation vivante du geste suprême du Sauveur. Cette expérience ne peut que pousser la communauté chrétienne à devenir la prophétie d'un monde nouveau, inauguré dans la Pâque. Ce soir, en contemplant le mystère d'amour que la Dernière Cène nous repropose, nous restons nous aussi dans une adoration émue et silencieuse.

    2. "Verbum caro, / panem verum verbo carnem efficit... Le Verbe incarné / à travers sa parole transforme / le pain véritable en sa chair...".

    C'est le prodige que nous, les prêtres, nous constatons chaque jour de nos mains lors de la Messe! L'Eglise continue à répéter les paroles de Jésus, et elle sait qu'elle est engagée à le faire jusqu'à la fin du monde. En vertu de ces paroles, un changement merveilleux s'accomplit:  les espèces eucharistiques demeurent, mais le pain et le vin deviennent, selon l'heureuse expression du Concile de Trente, "véritablement, réellement et substantiellement" le Corps et le Sang du Seigneur.

    L'esprit se sent perdu face à un mystère aussi sublime. De nombreuses interrogations prennent forme dans le coeur du croyant, qui trouve cependant la paix dans la Parole du Christ. "Et si sensus deficit / ad firmandum cor sincerum sola fides sufficit - Si le sens se perd, / la foi suffit à elle seule à un coeur sincère". Soutenus par cette foi, par cette lumière qui illumine nos pas, également dans la nuit du doute et des difficultés, nous pouvons proclamer:  "Tantum ergo Sacramentum / veneremur cernui - Un aussi grand sacrement / nous vénérons donc, prosternés".

    3. L'institution de l'Eucharistie se rattache au rite pascal de la première Alliance, qui nous a été décrit dans la page de l'Exode qui vient d'être proclamée:  on y parle de l'agneau "un mâle sans tare, âgé d'un an" (Ex 12, 6), dont le sacrifice devait sauver le peuple de la destruction:  "Le sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous vous tenez. En voyant ce signe, je passerai outre et vous échapperez au fléau destructeur" (12, 13).

    L'hymne de saint Thomas commente:  "et antiquum documentum / novo cedat ritui - que la vieille Loi cède à présent la place / au Sacrifice nouveau". C'est pourquoi les textes bibliques de la Liturgie de ce soir orientent, à juste titre, notre regard vers le nouvel Agneau, qui en versant librement son sang sur la Croix a établi une Alliance nouvelle et définitive. Voilà l'Eucharistie, présence sacramentelle de la chair immolée et du sang versé du nouvel Agneau. A travers celle-ci le salut et l'amour sont offerts à toute l'humanité. Comment ne pas être fascinés par ce Mystère? Nous faisons nôtres les paroles de saint Thomas d'Aquin:  "Praestet fides supplementum sensuum defectui - Que la foi pallie au défaut des sens". Oui, la foi nous conduit à l'émerveillement et à l'adoration!

    4. C'est à ce point que notre regard se tourne vers le troisième élément du tryptique qui compose la liturgie d'aujourd'hui. Nous le devons au récit de l'évangéliste Jean, qui nous présente l'icône bouleversante du lavement des pieds. Par ce geste Jésus rappelle à ses disciples de tous les temps que l'Eucharistie demande à être témoignée à travers le service d'amour envers les frères. Nous avons écouté les paroles du divin Maître:  "Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres" (Jn 13, 14). C'est un nouveau style de vie qui découle du geste de Jésus:  "Car c'est un exemple que vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j'ai fait pour vous" (Jn 13, 15).

    Le lavement des pieds se présente comme un acte exemplaire, qui dans la mort sur la croix et la résurrection du Christ trouve sa clef de lecture et sa formulation la plus élevée. Dans cet humble acte de service, la foi de l'Eglise voit l'issue naturelle de toute célébration eucharistique. L'authentique participation à la Messe ne peut qu'engendrer l'amour fraternel, que ce soit dans chaque croyant ou dans la communauté ecclésiale tout entière.

    5. "Il les aima jusqu'à la fin" (Jn 13, 1). L'Eucharistie constitue le signe éternel de l'amour de Dieu, un amour qui soutient notre chemin vers la pleine communion avec le Père, à travers le Fils, dans l'Esprit. Il s'agit d'un amour qui dépasse le coeur de l'homme. En nous arrêtant ce soir pour adorer le Très Saint Sacrement, et en méditant le mystère de la Dernière Cène, nous nous sentons plongés dans l'océan d'amour qui jaillit du coeur de Dieu. L'âme emplie de gratitude, nous faisons nôtre l'hymne de grâce du peuple des rachetés: 

    "Genitori Genitoque / laus et iubilatio.... - Au Père et au Fils / louange et joie, / salut, puissance, bénédiction:  / à Celui qui procède des deux, / même gloire et honneur!" Amen!

  • Sermon de saint Augustin pour le Jeudi Saint

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    Jeudi Saint (source) :

           Le sermon LI de Saint Augustin dans le supplément pour les fêtes de l’année s’intitule « Pour la Cène du Seigneur », mais, de fait, la Sainte Eucharistie n’y est évoquée qu’incidemment parce que l’essentiel de ce sermon met en valeur la trahison de Judas et son hypocrisie, opposé au reniement de Pierre et à sa contrition.
    Saint Augustin tire profit des exemples opposés de ces deux apôtres pour mettre en évidence de quelles dispositions les fidèles doivent être revêtus pour approcher de la Sainte Table.

    Puissiez-vous apporter à la manducation de l’Agneau une innocence d’agneau !

    § 1. Exhortation à s’approcher des saints mystères avec une conscience purifiée.

       Vous êtes venus en grand nombre pour prendre part au banquet de ce jour, pour assister à l’immolation de l’Agneau et faire la Pâque avec les disciples de Jésus-Christ ; or, je vous en conjure, apportez aux divins mystères des cœurs sincères et remplis de charité ; qu’il n’y ait dans vos âmes aucune duplicité, que le nuage de l’envie ne projette point son ombre sur votre homme intérieur ; puissiez-vous apporter à la manducation de l’Agneau une innocence d’agneau ! Puisse la brebis immaculée ne point former en vous des membres de loup ! Car celui qui s’assied à cette table et y participe indignement, n’arrivera pas avec Pierre au port du salut, mais il fera avec Judas un irrémédiable naufrage ; il subira la peine due à son crime, comme ce traître qui a reçu le bienfait du Seigneur avec une conscience coupable. Enfin Judas n’a apporté à la cène aucune franchise, il n’y a mis que de la dissimulation ; aussi, dès qu’il a eu reçu, de la main du Christ, le morceau de pain trempé, le diable est-il entré en lui.

    § 2. Effroi et inquiétude des disciples à l’annonce de la trahison.

       Je veux, mes frères, examiner pieusement avec vous les premiers passages de la lecture que vous venez d’entendre : « Le Seigneur était à table avec Ses douze disciples ; et, comme ils mangeaient, Il leur dit : Je vous le dis en vérité, l’un de vous Me trahira ; et ils furent contristés, et chacun d’eux commença à Lui dire : Est-ce moi, Seigneur ? » (Matth. XXI, 20-22).
    Heureux Apôtres ! vous vous chagrinez parce que vous êtes innocents, mais votre sort est plus digne d’envie que celui de Judas ; car si son audace l’empêche de rougir, elle sera exemplairement punie ; ne savez-vous pas, en effet, que jamais vous n’avez formé contre le Sauveur un pareil projet ? Vous vous tenez en garde contre votre propre fragilité, aussi vous devenez tristes et vous questionnez votre Maître sur une faute que votre conscience ne vous reproche pas. Mais vous en croyez plus à Lui qu’à vous. Vous supposez que l’accusation portée an milieu de ce repas tombe sur vous, et Judas ne veut point sentir le trait qui vient de le frapper. Vous tombez dans l’épouvante, rien qu’à entendre cette accusation, et celui qui a conçu un tel crime demeure paisible. Consultez donc votre Seigneur, interrogez votre bon Maître. Il est la vérité même, Il prévoit tout ; qu’Il vous réponde. Oui ! qu’Il désigne l’abominable personnage, et que l’accusation ne pèse plus sur tous ; qu’Il vous indique celui que vous devez fuir ; qu’Il nomme hautement le fils de perdition, afin que l’assemblée, malgré son innocence, ne reste pas sous le poids du soupçon.

    § 3.  Effronterie de Judas.

       « Jésus », dit l’Evangile, « leur répondit : Celui qui porte la main vers le plat avec Moi, Me trahira » (Matth. XXI, 23). Voilà déjà quelque chose de plus clair ; cependant, je ne vois encore citer aucun nom propre. Les Apôtres s’arrêtent interdits, ils cessent de manger ; mais, avec la témérité et l’effronterie qui le distinguent, Judas avance la main vers le plat avec son Maître ; il veut, par son audace, simuler une bonne conscience. Il a entendu, sans rougir, ce que le Maître a dit de lui, et il continue à manger ; sa conscience vient d’être mise à nu, et il n’en porte pas moins encore la main au plat. Bien qu’averti une fois, deux fois, il ne recule pas devant la trahison ; au contraire, son impudence trouve un aliment dans la longanimité du Sauveur, et il se prépare un trésor de colère pour le jour de la colère (Rom. II, 5).
    Alors Jésus lui annonce la punition qui l’attend, afin que la prédiction du châtiment le ramène au bien, puisque des miracles n’ont pu le détourner du mal : « Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de Lui ; mais malheur à celui par qui le Fils de l’homme sera trahi ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne fût jamais né. – Judas, celui qui Le trahissait, répondant, lui dit : Maître, est-ce moi ? » (Matth. XXI, 24-25).
    Judas, à qui dis-tu : « Est-ce moi ? » Dis plutôt : « C’est moi ! » De toute éternité, Il sait que c’est toi. S’Il te parle ainsi maintenant, ce n’est, de Sa part, ni oubli ni ignorance ; c’est bonté et pitié pour toi. Prévaricateur misérable et corrompu, si tu rentrais en toi-même, tu te rappellerais, parce que tu l’as appris, que ton Maître connaît l’avenir et que rien ne saurait Lui être caché ; donc, encore une fois, s’Il te parle ainsi, ce n’est point chez Lui l’effet de l’ignorance ; Il n’a d’autre but que de t’exciter au repentir. Mais comme la cupidité t’a fait perdre le sens, comme l’avarice a rendu ton coeur aveugle, tu fais semblant de demander si c’est toi qui aurais conçu le crime de trahison. Sa Divinité connaît toutes les pensées de ton âme ; mais malheur à toi, car tu as perdu tout sentiment d’humanité et tu ne sais plus que singer la charité !

    § 4. Annonce de la chute de Pierre.

       « Après avoir récité un hymne, ils s’en allèrent à la montagne des Oliviers, et Jésus leur dit : Vous serez tous scandalisés, cette nuit, à cause de Moi. Pierre, répondant, Lui dit : Quand tous les autres seraient scandalisés à cause de Vous, moi, je ne le serai jamais. Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, cette nuit, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Pierre Lui dit : « Quand il me faudrait mourir avec vous, je ne vous renierai pas » (Matth. XXI, 30-35).
    Voilà donc une discussion engagée entre deux, entre le médecin et le malade ; celui-ci se croyait parfaitement sain, Celui-là lui annonçait qu’il se chaufferait à l’âtre du feu du prétoire ; mais laissons cela de côté pour un instant, et jusqu’au dénouement de l’affaire.

    § 5. Judas profane le geste de l’amitié et de la paix.

       « Judas, qui Le leur livrait, leur avait donné ce signe : Celui que j’embrasserai, c’est Lui, arrêtez-Le » (Matth. XXI, 48).
    Qu’avez-vous entendu, mes frères ? Qui pourrait, sans frémir, penser à pareille chose ? Quelles oreilles seraient capables de supporter un tel langage ? Quel cœur ne se révolterait à l’entendre ? « Il leur avait donné ce signe : Celui que j’embrasserai, c’est Lui, arrêtez-Le ». O signalement sacrilège ! O criminelle convention ! O contrat digne de tous les châtiments ! En vertu de cette entente, la guerre commence par un baiser ; le symbole de la paix sert à briser les liens sacrés de la concorde, et le profane Judas a voulu commencer les hostilités par ce que les nations emploient d’ordinaire pour les finir !
    « Il leur avait donné ce signe : Celui que j’embrasserai, c’est Lui, arrêtez-Le ». Judas, tu as donné ce signe ; ton mauvais génie n’a rien trouvé de mieux que cette convention d’après laquelle on enlèverait ton Maître pour Le faire cruellement souffrir, au moment même où tu ferais la paix avec Lui ! A cause de toi, beaucoup se sentiront glacés d’épouvante ; car ils craindront de n’avoir qu’une paix simulée avec leur prochain. Ce cou scélérat, que tu étends aujourd’hui pour embrasser le Christ, tu le relèveras demain, tu l’allongeras, pour te pendre. Tu as appris, pour ton malheur, à compter de l’argent ; car bientôt tu supputeras le poids de ton propre corps.

    § 6. Arrestation de Notre-Seigneur. Trahison et relèvement de Pierre.

       Sur ces entrefaites, on saisit le Sauveur, pour Le conduire chez le prince des prêtres. Tandis que les autres disciples s’esquivent honteusement, Pierre, le faiseur de belles promesses, s’écarte d’abord assez loin ; puis il arrive lui-même près de la maison du prince, et, dans l’attente du dénouement de l’affaire, il se met à regarder dans le porche.
    Comme il faut que s’accomplisse incessamment la prédiction relative à l’âtre de feu du prétoire, il s’approche pour s’y chauffer. Saisi de crainte, il renie le Christ pour qui il avait promis même de mourir ; il gît, brisé dans la torpeur de l’oubli comme dans un lit de douleur ; une vieille femme décrépite, comme une fièvre violente, a brisé ses forces ; un sommeil léthargique s’est emparé de lui ; mais voilà que tout à coup la voix matinale du crieur vient frapper ses oreilles.
    Enfin il s’éveille, il entend le chant du coq, il se voit grièvement blessé. Pareilles à des messagers, ses larmes portent à son médecin l’expression de sa douleur, et aussitôt il reçoit le remède divin. C’est à lui que s’applique cette parole de l’Ecriture : « Mes compagnons et Mes proches se sont approchés de Moi, et Mes amis se sont tenus au loin » (Ps. XXXVII, 12) ; et cette autre : « Les blessures d’un ami sont salutaires, les baisers d’un ennemi sont envenimés » (Prov. XXVII, 6).
    De même que l’apôtre Judas est devenu traître, de même est-il devenu ennemi, d’ami qu’il était ; car il a été écrit de lui : « L’homme de Ma paix, de Ma confiance, qui mangeait à Ma table, a levé le pied contre Moi » (Ps. XL, 10 & Jean XIII, 14). Et encore : « Les ennemis de l’homme, ce seront ses serviteurs » (Mich. VII, 6 &  Matth. X, 38).

    C’est pourquoi, mes frères, nous devons tous éviter avec soin les discours trompeurs, afin de partager le bonheur éternel avec les saints. Conservons la véritable paix et la croyance à l’unité perpétuelle de la Trinité ; alors nous mériterons d’être admis dans le royaume des cieux et de rendre grâces à Notre-Seigneur Jésus-Christ, pendant les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

  • Méditation pour le Jeudi Saint

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    Du site de l'Opus Dei :

    Méditation : Jeudi Saint

    Les thèmes proposés pour la méditation du jour sont : Jésus lave les pieds de ses apôtres ; Dieu se donne à nous dans l’Eucharistie ; reconnaissance pour l’Eucharistie et le sacerdoce.

    - Jésus lave les pieds de ses apôtres

    - Dieu se donne à nous dans l'Eucharistie

    - Reconnaissance pour l'Eucharistie et le sacerdoce


    « AVANT la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn13, 1). Ce verset de saint Jean annonce au lecteur de son Évangile que quelque chose de grand arrivera ce jour-là. C’est un préambule tendrement affectueux. […] Nous commençons par demander dès maintenant au Saint-Esprit de nous préparer à comprendre chaque geste et chaque expression de Jésus-Christ » [1]. Grâce à notre attention personnelle, nous pouvons penser aujourd’hui au geste que Jésus a fait en lavant les pieds des apôtres.

    Lors de la Dernière Cène, la Passion étant imminente, l’atmosphère était toute d’amour, d’intimité, de recueillement. « Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture » (Jn 13, 3-5). Ce geste a assurément eu un fort impact sur les apôtres, puisqu’il était réservé aux serviteurs. Vraisemblablement ils n’en ont compris la portée que plus tard. Nous-mêmes, nous pouvons avoir du mal à imaginer Dieu dans une telle attitude, nettoyant de ses mains la poussière du chemin.

    Se laisser laver les pieds par le Christ implique de reconnaître que ce n’est pas nous qui nous rendons purs, propres ou saints. « Et cela est difficile à comprendre. Si je ne permets pas que le Seigneur soit mon serviteur, que le Seigneur me lave, me fasse grandir, me pardonne, je n’entrerai pas dans le Royaume des Cieux » [2]. « Dieu nous a sauvés en nous servant. En général nous pensons que c’est à nous de servir Dieu. Non, c’est lui qui nous a servi gratuitement, parce qu’il nous a aimé en premier. Il est difficile d’aimer sans être aimés. Et il est encore plus difficile de servir si nous ne nous laissons pas servir par Dieu » [3]. Tel est le paradoxe chrétien : Dieu prend les devants, c’est lui qui prend l’initiative. D’où l’importance, avant d’entreprendre toute démarche apostolique, d’apprendre à accueillir ce que Dieu veut bien nous donner, à nous laisser purifier et purifier encore par sa main.


    SI LE GESTE de Jésus lavant les pieds de ses apôtres nous surprendra toujours, son amour et son humilité atteignent des sommets lorsque, au cours de la Cène, il « prit du pain puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : “Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi”. Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : “Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi” » (1 Cor 11, 23-25).

    Le Seigneur « a institué ce sacrement comme mémorial perpétuel de sa passion, comme accomplissement des anciennes figures, comme le plus grand miracle qu’il ait accompli et la plus grande consolation pour ceux qu’il laissera attristés par son absence » [4]. Il se donne Lui-même à nous : le pain et le vin se transforment en son corps et en son sang : une marque de son amour surabondant et la plus grande expression possible d’humilité. Le Sacrement eucharistique nous permet de nous identifier à notre bien-aimé, de ne faire qu’un avec lui, dans une fusion, de plonger en Dieu. Saint Josémaria signalait que « notre Seigneur Jésus-Christ, comme si toutes les autres preuves de la miséricorde n’avaient pas été suffisantes, institue l’Eucharistie pour que nous puissions l’avoir toujours près de nous et parce que — dans la mesure où nous pouvons comprendre — celui qui n’a besoin de rien, ne veut pas se passer de nous. La Trinité s’est éprise de l’homme » [5].

    Nous en serons toujours étonnés. Nous avons beau penser à tous les dons de Dieu le Père, nous n’arriverons jamais à le comprendre. « C’est le médicament de l’immortalité, l’antidote pour ne pas mourir, le remède pour vivre en Jésus-Christ pour toujours » [6]. Nous ne méritons pas une telle sollicitude, tant d’affection et d’attention. Nous cherchons à le payer de retour, mais, même pour cela, nous avons besoin de son aide. « Le christianisme n’est pas une sorte de moralisme, un simple système éthique. Ni notre action ni notre capacité morale n’en sont à l’origine. Le christianisme est avant tout un don : Dieu se donne à nous, il ne donne pas quelque chose, mais il se donne lui-même. […] De ce fait l’acte central de l’être chrétien est l’Eucharistie : la gratitude d’avoir été gratifié, la joie pour la vie nouvelle qu’il nous donne » [7].


    DANS LES MOTS que le prêtre récite avant la consécration, « en te rendant grâce il le bénit, il le rompit et le donna à ses disciples, en disant », nous retrouvons la disposition reconnaissante du cœur de Jésus face à Dieu le Père. Nous, nous voulons avoir la même attitude que Jésus. Il est facile que de la reconnaissance jaillisse la générosité pour répandre la vie nouvelle que nous avons reçue. Nous chercherons à aimer ceux qu’il aime et comme il les aime : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » (Jn 13, 34). Par le Christ, avec lui et en lui, nous sommes capables d’aimer jusqu’au bout. Comme Jésus, nous nous mettons à genoux devant les hommes pour leur laver les pieds. Nous comprendrons leurs misères et nous les porterons sur nos épaules.

    Ainsi, point de jugement, de jalousie ou de comparaison, mais plutôt l’intercession, la joie et la gratitude envers Dieu pour les merveilles qu’il accomplit chez les autres. « La sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Église, c’est à dire le Christ lui-même, lui notre Pâque, lui le pain vivant, lui dont la chair, vivifiée par l’Esprit-Saint et vivifiante, donne la vie aux hommes » [8]. Nous en tirons force et vie pour les apporter jusqu’au dernier recoin de la terre, jusqu’au cœur de tous ceux qui nous entourent.

    Ce jour, où Dieu a fait don à l’Église de ce sacrement, nous fournit aussi l’occasion de prier pour la sainteté des prêtres, afin qu’ils servent chaque jour l’Église avec le même amour que le Seigneur. Par notre prière, nous pouvons les aider à accomplir le désir qui les anime en tant que prêtres : « Nous ne choisissons pas ce que nous devons faire, mais nous sommes des serviteurs du Christ dans l’Église et nous travaillons comme l’Église nous le dit, là où l’Église nous appelle, et nous essayons d’être exactement cela : des serviteurs qui ne font pas leur propre volonté, mais la volonté du Seigneur. Dans l’Église, nous sommes véritablement des ambassadeurs du Christ et des serviteurs de l’Évangile » [9].

    Parmi tant de dons que Jésus nous a offerts aujourd’hui, nous pensons aussi à sa Mère. Nous pouvons avoir recours à elle, témoin principal du sacrifice du Christ, afin que, avec son aide, nous ayons une vie animée par la reconnaissance humble devant tous les dons reçus.


    [1]. Saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 83.

    [2]. Pape François, Homélie, 9 avril 2020.

    [3]. Pape François, Homélie, 5 avril 2020.

    [4]. Saint Thomas d’Aquin, Opuscule 57, en la fête du Corps du Christ, lect. 1-4.

    [5]Quand le Christ passe, n° 84.

    [6]. Saint Ignace d’Antioche, Épître aux Éphésiens, 90.

    [7]. Benoît XVI, Homélie, 20 mars 2008.

    [8]. Concile Vatican II, Décr. Presbyterorum ordinis, n° 5.

    [9]. Benoît XVI, Lectio divina, 10 mars 2011.

  • Ubi Caritas et Amor

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    Pro offertorio Comme offertoire (Jeudi Saint)
    ℟. Ubi cáritas et amor, Deus ibi est.
    ℣. Congregávit nos in unum Christi amor.
    ℣. Exultémus, et in ipso iucundémur.
    ℣. Timeámus, et amémus Deum vivum.
    ℣. Et ex corde diligámus nos sincéro.

    ℟. Ubi cáritas et amor, Deus ibi est.
    ℣. Simul ergo cum in unum congregámur:
    ℣. Ne nos mente dividámur, caveámus.
    ℣. Cessent iúrgia malígna, cessent lites.
    ℣. Et in médio nostri sit Christus Deus.

    ℟. Ubi cáritas et amor, Deus ibi est.
    ℣. Simul quoque cum beátis videámus,
    ℣. Gloriánter vultum tuum, Christe Deus:
    ℣. Gáudium quod est imménsum, atque probum, Saécula per infiníta saeculórum. Amen.
    ℟. Là où sont la charité et l'amour, Dieu est présent.
    ℣. L'amour du Christ nous a rassemblés et nous sommes un.
    ℣. Exultons et réjouissons-nous en lui.
    ℣. Craignons et aimons le Dieu vivant
    ℣. et aimons-nous les uns les autres d'un cœur sincère.

    ℟. Là où sont la charité et l'amour, Dieu est présent.
    ℣.Ne formons donc tous qu'un seul corps :
    ℣.Ne soyons pas divisés de cœur, prenons garde.
    ℣. Cessent les querelles méchantes, cessent les disputes.
    ℣. Et que le Christ soit au milieu de nous.

    ℟. Là où sont la charité et l'amour, Dieu est présent.
    ℣. Qu'avec les bienheureux, nous voyions
    ℣. Votre glorieux visage, ô Christ Dieu,
    ℣. Joie immense et divine;
    ℣. Pendant la durée infinie des siècles.
  • Nos autem gloriari oportet in cruce Domini nostri Jesu Christi (Palestrina)

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    Introit de la messe du soir du Jeudi Saint

    Nos autem gloriari oportet in cruce Domini nostri Jesu Christi: in quo est salus, vita et resurrectio nostra: per quem salvati et liberati sumus.

    Deus misereatur nostri, et benedicat nobis:

    illuminet vultum suum super nos, et misereatur nostri.

    Pour nous il faut nous glorifier dans la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, en qui est notre salut, notre vie et notre résurrection, et par qui nous avons été sauvés et délivrés.

    Que Dieu aie pitié de nous et nous bénisse:

    que rayonne son visage sur nous, et qu'Il aie pitié de nous.

  • L’office des ténèbres du Samedi saint : voyage au bout de la nuit

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    Publié le 06 Avr 2023 Sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    « Si les trois cérémonies majeures du Triduum sacré – Messe vespérale du Jeudi Saint, Office de la Croix le Vendredi Saint et Vigile Pascale – sont familières à nombre de fidèles, les offices des Ténèbres sont plus méconnus. Est-ce dû à l’horaire auquel ils sont chantés, peu familial, ou à l’absence d’action liturgique qui les rend peu perméables au néophyte ?  Coup de projecteur sur un office éminemment singulier.

    Communauté Saint-Martin, Office des Ténèbres du Samedi-Saint

    Héritage très ancien des temps où les Matines étaient chantées au cœur de la nuit, ce qui se pratique encore en certains monastères, les Ténèbres rassemblent les deux offices de Matines et Laudes pour chacun des trois jours saints. Cet office nous plonge dans la contemplation de l’abaissement inouï du Fils de Dieu, « qui se fit pour nous obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2, 8).

    Alors que d’ordinaire l’office des Laudes s’achève au lever du soleil, symbole triomphant de la gloire de Dieu chantée par l’Église, le principe même des Ténèbres consiste à terminer l’office dans une obscurité profonde. Les rideaux d’un vaste drame en trois actes s’ouvrent sous les yeux de notre âme : les funérailles du Fils de Dieu.

    « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » : laisser la liturgie nous plonger dans l’obscurité

    Afin de baigner les cœurs dans la compassion aux souffrances du Sauveur, la liturgie se dépouille entièrement de ce qui pouvait rappeler la joie du Ciel ou même la Gloire de Dieu. Les traditionnelles formules telles que « Domine, labia mea aperies / Seigneur ouvrez mes lèvres », « Deus in adjutorium meum intende / Dieu venez à mon aide », « Tu autem Domine, miserere nobis / Vous aussi Seigneur ayez pitié de nous », et même le Gloria Patri ont disparu. Les hymnes de même.

    Ne restent que les psaumes encadrés de sobres antiennes, les leçons des nocturnes et les répons qui donnent à eux seuls l’atmosphère spirituelle de ces Offices. Ils ne conservent plus que ce qui leur est essentiel dans la forme, et ils ont perdu toutes ces aspirations vives que les siècles y avaient ajoutées.

    Au maître autel, les six cierges sont de cire jaune, comme les quinze cierges du chandelier mystérieux qui trône dans le chœur. C’est l’extinction progressive de ce chandelier qui marque la seule action liturgique de ces offices. Ces flammes soufflées au rythme des psaumes qui s’achèvent nous représentent ce mystère de la Gloire de Dieu qui peu à peu abandonne Notre-Seigneur…

    Un seul, celui qui est placé à l’extrémité supérieure du chandelier à quinze branches, reste allumé. Pendant le Cantique du Benedictus, en conclusion de l’office de Laudes, les six cierges qui brûlaient sur l’autel sont pareillement éteints. Alors le cierge restant, solitaire, est posé quelques instants sur l’autel, luttant seul contre les ombres qui remplissent l’église : le Christ, abandonné de tous, est cloué à la Croix, mourant pour les hommes, alors que les ténèbres s’amoncellent dans le ciel. Puis le cierge est caché, figure de la sépulture du Christ.

    Alors les clercs présents au chœur, ainsi que les fidèles à genoux dans les travées de la nef, sont invités « taper sur leur banc ». Ce bruit, volontairement confus, se fait entendre tandis que le dernier flambeau a plongé dans l’obscurité. Ce tumulte joint aux ténèbres, explique dom Guéranger, exprime les convulsions de la nature, au moment de la mort du Rédempteur. Mais tout à coup le cierge reparaît ; le bruit cesse. Pourquoi donc ? Car le Rédempteur a triomphé de la mort.

    Les trois jours, ce sont exactement les mêmes cérémonies qui se répètent ; le seul changement est à l’autel : mercredi soir, les nappes sont encore présentes : Jésus n’est pas encore aux mains de ses bourreaux, nous assistons à son agonie au Mont des Oliviers (comme le chante le premier répons) ; jeudi soir, l’autel a été dépouillé : Jésus est entré pleinement dans sa passion, et nous assistons aux profondeurs de ses souffrances ; vendredi soir, la croix est dévoilée, montrant à tous le corps sans vie du Rédempteur : les Ténèbres sont alors le chant de deuil de l’Église qui pleure son Epoux.

    Jérémie, prophète de la déréliction

    La structure des Ténèbres est parfaitement symétrique sur les trois jours. Aux premiers nocturnes, les lamentations du prophète Jérémie, témoin impuissant du malheur et de la ruine de Jérusalem infidèle, font retentir chaque soir leurs accents déchirants sur une mélodie que l’on ne retrouve en aucune autre circonstance, culminant avec la déchirante Oraison de Jérémie du Samedi Saint ; à chaque fois, revient ce lancinant appel à la conversion, seule moyen de sauver la Cité Sainte, qui s’adresse à chacun de nos cœurs : « Jérusalem, Jérusalem, convertis-toi au Seigneur ton Dieu. »

    Les répons, reconstitution de la Passion

    Les répons séparant les leçons sont les seules pièces grégoriennes véritablement développées de ces offices. Ils fondent, par les textes qui les composent, la progression des trois jours en reconstituant les trois étapes du drame de la Passion : trahison, crucifixion, sépulture. Les âmes n’ont qu’à se laisser porter par les différents sentiments que provoquent en elles ces mélodies tour à tour plaintives, graves, tristes ou violentes.

    Le Jeudi Saint met en scène la trahison : nous assistons d’abord à l’agonie du Christ, nous invitant à regretter nos fautes qui font de lui l’Homme de douleur prophétisé par Isaïe. Puis advient la trahison de Judas : nous sommes alors confrontés à nos propres trahisons.

    Les trois derniers répons représentent les douloureux reproches de Jésus : d’abord à tous ceux qui fomentent des complots contre Lui, figures des âmes tièdes qui ne se détournent pas assez du péché ; ensuite aux apôtres (et à nous à travers eux) qui n’ont pas pu veiller une heure avec Lui, malgré l’infinie abondance des grâces reçues ; enfin aux anciens du Peuple, tous ces hommes à l’âme flétrie, qui se sont détournés, de cet esprit d’enfance sans lequel nul n’entrera au Royaume des cieux…

    Le Vendredi Saint nous fait assister à la Crucifixion : commençant par nous dévoiler les sentiments d’abandon et de trahison qui remplissent l’âme de Jésus, ils nous montrent le voile du Temple qui se déchire en même temps que Jésus promet le Paradis au bon larron.

    Au deuxième nocturne, c’est le cœur de la détresse du Christ qui est illustré, avec les ténèbres qui couvrent la terre lorsqu’Il s’écrie vers son Père : « Pourquoi m’avez-Vous abandonné ? », rejoignant ainsi toutes les âmes qui font l’expérience de la nuit spirituelle, cet état où l’on se sent abandonné de Dieu. Le dernier nocturne n’est qu’une longue suite de plaintes exprimant toute la douleur de l’Homme-Dieu : douleur physique bien sûr, mais surtout douleur de nous voir si infidèles à l’amour qu’Il nous porte…

    Le Samedi Saint est en quelque sorte une veillée funèbre autour du Tombeau du Christ. Les répons du premier nocturne se contentent de rappeler les évènements de la veille, suscitant dans les âmes le deuil et l’angoisse bien sûr, mais également une grande tendresse envers Jésus : c’est toute la fécondité surnaturelle de la componction, par laquelle le pécheur revient au Père, sauvé par les mérites que lui a acquis la mort du Fils. Les répons des deux derniers nocturnes invitent l’âme à contempler les effets de la Passion. On entre plus profondément dans le mystère de la Rédemption, source de grande paix.

    Obéissant jusqu’à la mort…

    À la fin de l’Office, du chœur plongé dans l’obscurité la plus complète monte une dernière mélodie qui chaque jour se prolonge un peu : « Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort / la mort de la Croix / et c’est pourquoi Dieu l’a exalté en lui donnant un Nom au-dessus de tout nom. » Très grave Jeudi et Vendredi, le verset du Samedi, dernier chant de ces Offices, revêt une grande légèreté, comme une clarté céleste : à l’image d’une Église voulant sécher les larmes de ses enfants en leur donnant enfin l’explications de toutes ces souffrances endurées par son Époux.

    En définitive, c’est en se laissant porter par les impressions conjuguées de l’obscurité grandissante et de la profondeur des chants que nous pourrons réellement entrer dans l’esprit de ces Ténèbres. Ils nous porteront par une longue méditation de la Passion aux portes du Sépulcre, où nous pourrons attendre avec toute l’Eglise la lumière de la Résurrection. »

    Chanoine Baudouin Chaptal +

  • Qu'au nom du Seigneur tout genou fléchisse

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    In nomine Domini omne genu flectatur,
    caelestium, terrestrium et infernorum :
    quia Dominus factus oboediens usque ad mortem,
    mortem autem crucis :
    ideo Dominus Iesus Christus in gloria est Dei Patris.
     
    Au nom du Seigneur, que tout genou fléchisse,
    aux cieux, sur terre et aux enfers :
    car le Seigneur s'est fait obéissant jusqu'à la mort,
    et la mort de la croix :
    voilà pourquoi le Seigneur Jésus-Christ est en la gloire de Dieu le Père.
     
    Ps.  1
    Domine exaudi orationem meam
    et clamor meus ad te (per)veniat.
     
    Seigneur, exaucez ma prière,
    et que mon cri (par)vienne jusqu’à vous.
  • Leçon des Ténèbres du Mercredi Saint (Charpentier)

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    Leçon de ténèbres du Mercredi saint, H. 96 :

    Première Leçon "Incipit lamentatio Jeremiae Prophetae" - Aleph · Concerto Vocale · René Jacobs

    Charpentier: Leçons de Ténèbres du Mercredy Sainct ℗ harmonia mundi Released on: 1986-09-20 Conductor: René Jacobs Musical Ensemble: Concerto Vocale Composer: Marc-Antoine Charpentier

    Auto-generated by YouTube.

  • Méditation pour le Mercredi Saint

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    Du site de l'Opus Dei :

    Méditation : Mercredi Saint

    Les thèmes proposés pour la méditation du jour sont : Judas était un apôtre choisi par Jésus ; la miséricorde divine est plus grande que notre faiblesse ; l’espérance nous ramène à Dieu.

    - Judas était un apôtre choisi par Jésus

    - La miséricorde divine est plus grande que notre faiblesse

    - L'espérance nous ramène à Dieu


    « ALORS, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : “Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ?” Ils lui remirent trente pièces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer » (Mt 26, 14-16). Traditionnellement, l’Église rappelle la trahison de Judas le mercredi saint. Qu’elles sont loin de l’âme de cet apôtre, s’apprêtant à trahir Jésus, les premières rencontres avec celui qu’il avait considéré comme le Messie ! Car Judas avait été choisi personnellement par le Christ. Il aurait pu être aussi heureux que les autres, tout près de Jésus, et devenir une des colonnes de l’Église. Cependant, il a opté pour vendre, au prix d’un esclave, celui qui lui avait tout donné. Dieu a voulu que la Sainte Écriture ne passe pas sous silence cette réalité.

    Le dénouement tragique s’est produit au cours de la Dernière Cène, lorsque Jésus est assailli par l’angoisse de la passion toute proche et le déchirement entraîné par l’abandon de ceux qu’il aimait. « Pendant le repas, il déclara : “Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer” » (Mt 26, 21). Les autres onze apôtres, forts de l’expérience de leur rudesse et montrant par là une grande confiance dans les propos du Christ, s’exclament tout étonnés : “Serait-ce moi, Seigneur ?” Prenant la parole, il dit : “Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là !” Judas, celui qui le livrait, prit la parole : “Rabbi, serait-ce moi ?” Jésus lui répond : “C’est toi-même qui l’as dit !” » (Mt 26, 22-25)

    Nous ne savons pas si Judas a regardé Jésus dans les yeux. Il n’y aurait découvert ni rancune ni colère. Le Christ, son ami, continuait de le regarder avec la même conviction avec laquelle il l’avait appelé quelques années plus tôt pour faire de lui un apôtre, pour l’avoir près de lui. « Que pouvons-nous faire devant Dieu qui nous a servis jusqu’à éprouver la trahison et l’abandon ? Nous pouvons ne pas trahir ce pour quoi nous avons été créés, ne pas abandonner ce qui compte. Nous sommes au monde pour l’aimer, lui et les autres. Le reste passe, cela demeure » [1].


    CEPENDANT, la trahison de Judas n’a pas été la folie d’un instant mais probablement la conséquence d’une suite de manques d’amour. Nous trouvons dans l’Évangile selon saint Jean un épisode significatif : les critiques, quelques jours avant la Pâque, face au gaspillage de Marie de Béthanie qui a oint Jésus avec le parfum. Judas a osé critiquer indirectement le comportement de cette femme, avançant une raison altruiste ; or, d’après l’Écriture « il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait » (Jn 12, 6).

    Cela dit, cette offense, pas plus que tout autre faiblesse, ne sont pas assez fortes pour faire plier un Dieu qui appelle chacun de nous constamment et attend toujours notre retour. Saint Josémaria voyait dans cette manière d’être de Dieu, si empreinte de miséricorde, notre vraie armure : « Nous avons tous des misères. Mais nos misères ne doivent jamais nous conduire à ignorer l’appel de Dieu, mais plutôt à accueillir cet appel, à entrer dans cette bonté divine, comme les anciens guerriers entraient dans leur armure » [2].

    Saint Augustin conseille comme la meilleure façon d’affronter notre fragilité, une attitude humble, une demande constante devant le Seigneur. Concernant concrètement Judas l’Iscariote, il dit : « S’il avait prié au nom du Christ, il aurait demandé pardon ; s’il avait demandé pardon, il aurait eu l’espérance ; s’il avait eu l’espérance, il aurait espéré la miséricorde » [3] ; il n’aurait pas fini comme l’Écriture le signale (cf. Mt 27, 5). Le Seigneur ne souhaitait pas sa perdition, pas plus que celle de qui que ce soit. Même au moment de l’arrestation, il essaye de le faire réfléchir, en l’appelant « ami » et en acceptant son baiser. Peut-être le Christ, même déjà sur la croix, attendait-il le retour de son apôtre pour lui pardonner, comme il l’a fait avec le larron repentant.


    PIERRE aussi, en cette nuit des trahisons, a renié trois fois le Seigneur. Celui qui serait le fondement de l’Église a pleuré son péché avec des larmes d’amour. Judas, pour sa part, a manqué d’humilité pour retourner auprès du Seigneur et reconnaître son péché. Pierre a nourri fermement l’espérance, alors que Judas l’a perdue, faute d’avoir confiance dans la miséricorde du Seigneur.

    Commentant ce passage de l’Évangile, saint Josémaria disait : « Voyez comme la vertu de l’espérance est grande ! Judas a reconnu la sainteté du Christ, il s’était repenti du crime qu’il avait commis, à tel point qu’il a pris l’argent, le prix de sa trahison, et l’a jeté au visage de ceux qui le lui avaient donné en récompense de sa trahison. Mais… il lui manquait l’espérance, la vertu nécessaire pour revenir à Dieu. S’il avait eu l’espérance, il aurait pu encore être un grand apôtre. Quoi qu’il en soit, nous ne savons pas ce qui s’est passé dans le cœur de cet homme, ni s’il a répondu à la grâce de Dieu au dernier moment. Seul le Seigneur sait ce qui s’est passé dans ce cœur dans ses derniers instants. Alors ne donnez jamais prise à la méfiance, ne désespérez jamais, même si vous avez fait la chose la plus stupide. Tout ce que vous avez à faire est de parler, de vous repentir, de vous laisser conduire par la main, et tout trouve une solution » [4].

    Voilà un enseignement à tirer de l’Évangile d’aujourd’hui : pour grandes qu’aient été nos offenses, plus grande encore est la miséricorde de Dieu. Tout a une solution si nous revenons auprès du Seigneur et ouvrons le cœur à la grâce, pour que le Christ puisse guérir nos blessures. « La peur et la honte, qui nous empêchent d’être sincères, sont les plus redoutables ennemis de la persévérance. Nous sommes pétris d’argile ; or, si nous parlons, l’argile acquiert la résistance du bronze » [5]. Telle est la force que l’humilité de saint Pierre, roc de l’Église, a gagnée. Nous la demandons à Jésus à travers la Vierge Marie, sa mère qui est aussi notre mère.


    [1]. Pape François, Homélie, 5 avril 2020.

    [2]. Saint Josémaria, Lettres 2, n° 47a.

    [3]. Saint Augustin, Commentaire du Psaume 108, n° 9.

    [4]. Saint Josémaria, notes prises lors d’une Méditation, 8 décembre 1968.

    [5]. Saint Josémaria, Lettres 2, n° 41a.

  • Saint Benoît Labre (16 avril)

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    De Raymond Martel, prêtre, sur le site des amis de saint Benoît Labre :

    Biographie de saint Benoît Labre

    maison

    Benoît Labre est né le 26 mars 1748 à Amettes en France. Il est l'aîné de quinze enfants d'une famille de cultivateurs.

    Très tôt, Benoît rêve d'une vie totalement donnée à Dieu. Il se sent de plus en plus attiré par la solitude et la prière. Il veut devenir moine. Après de nombreux essais sans succès, Benoît découvre que le Seigneur ne l'appelle pas à vivre dans un monastère. Dieu l'attend ailleurs.

    Une fois de plus, Benoît se met en route, mais cette fois-ci pour un long pèlerinage. Dans les divers sanctuaires situés sur son chemin, il s'arrête pour de très longs moments de prière.

    tableau

    Petit à petit, Benoît découvre que sa vocation est celle d'être pèlerin. Assoiffé de Dieu, c'est sur la route qu'il le rencontre. Un bâton à la main et un chapelet au cou, dans une vie de pauvreté et de prière, Benoît parcourt les routes d'Europe.

    Tourné vers Dieu, le coeur de Benoît l'est également vers les autres. Vivant au jour le jour, il trouve le tour de partager le peu qu'il a avec les pauvres de son entourage.

    À Rome, où Benoît passe les dernières années de sa vie, il est surnommé "le pauvre des Quarante-Heures"; on le retrouve en adoration dans les églises où le Saint-Sacrement est exposé. L'Eucharistie est au coeur de sa vie et de sa prière.

    Le 16 avril 1783, Benoît meurt à Rome à l'âge de 35 ans. La nouvelle se répand par la bouche des enfants : «Le saint est mort ! Le saint est mort !» Des miracles lui sont immédiatement attribués; ils contribueront même à la conversion de John Thayer, un ministre presbytérien.

    Le 9 février 1873, en présence du Saint-Père et à sa demande, Mgr Dominique Bartolini, secrétaire de la congrégation des Rites, procède à la lecture du décret annonçant l'éventuelle canonisation du bienheureux Benoît Labre (Voir compte-rendu de cette cérémonie et le texte intégral du décret dans les Annales catholiques, N° 62, 22 février 1873, p. 218-224). Près de neuf ans plus tard, le 8 décembre 1881, Benoît est déclaré saint.