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Au rythme de l'année liturgique - Page 2

  • Il y a 50 ans, saint Josémaria décédait à Rome

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    Du site de l'Opus Dei :

    26 juin 1975 : cinquante ans après

    Il y a 50 ans, saint Josémaria décédait à Rome. Nous proposons une sélection de documents pour commémorer le jour de son départ vers le ciel. Depuis lors, une nouvelle étape a commencé dans l'Opus Dei, où sa vie et son message ont inspiré des milliers de chrétiens déterminés à sanctifier leur quotidien. Il rêvait que cette lumière de Dieu devienne une « grande catéchèse », transmise par la force de l'amitié.

    https://opusdei.org/fr/saint-josemaria/

  • Le pape aux séminaristes : "vous êtes appelés à aimer avec le cœur du Christ !"

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    MÉDITATION DU SAINT-PÈRE LÉON XIV 
    AUX SÉMINARISTES À L'OCCASION DE LEUR JUBILÉ

    Basilique Saint-Pierre, Autel de la Confession
    mardi 24 juin 2025

    Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Que la paix soit avec vous !

    Éminences, Excellences, aux formateurs et surtout à vous tous séminaristes, bonjour à tous !

    Je suis très heureux de vous rencontrer et je vous remercie tous, séminaristes et formateurs, pour votre chaleureuse présence. Merci tout d'abord pour votre joie et votre enthousiasme. Merci parce que, par votre énergie, vous alimentez la flamme de l'espérance dans la vie de l'Église !

    Aujourd'hui, vous n'êtes pas seulement des pèlerins, mais aussi des témoins d'espérance : vous me témoignez, à moi et à tous, parce que vous vous êtes laissés entraîner dans l'aventure fascinante de la vocation sacerdotale en un temps difficile. Vous avez accepté l'appel à devenir des annonciateurs doux et forts de la Parole qui sauve, serviteurs d'une Église ouverte et en marche missionnaire.

    Et je dis aussi un mot en espagnol : merci d’avoir accepté avec courage l’invitation du Seigneur à le suivre, à être disciple, à entrer au séminaire. Qu’ils soient dignes et ne me prennent pas.

    [Et je dis aussi un mot en espagnol : merci d’avoir courageusement accepté l’invitation du Seigneur à le suivre, à être ses disciples, à entrer au séminaire. Il faut être courageux et ne pas avoir peur !]

    Au Christ qui vous appelle, dites « oui », avec humilité et courage ; et ce « me voici » que vous lui adressez germe dans la vie de l’Église et se laisse accompagner par le chemin nécessaire de discernement et de formation.

    Jésus, comme vous le savez, vous appelle avant tout à vivre une expérience d'amitié avec lui et avec vos compagnons de route (cf. Mc 3, 13) ; une expérience destinée à croître durablement même après l'ordination et qui concerne tous les aspects de la vie. En effet, rien en vous ne doit être abandonné, mais tout doit être repris et transfiguré selon la logique du grain de blé, pour devenir des personnes et des prêtres heureux, des « ponts » et non des obstacles à la rencontre avec le Christ pour tous ceux qui s'approchent de vous. Oui, il doit grandir et nous devons diminuer, afin que nous puissions être des bergers selon son Cœur [1] .

    En parlant du Cœur de Jésus-Christ, comment ne pas rappeler l'encyclique Dilexit nos, donnée par le bien-aimé Pape François ? [2] Précisément en ce temps que vous vivez, temps de formation et de discernement, il est important de tourner votre attention vers le centre, vers le « moteur » de tout votre cheminement : le cœur ! Le séminaire, quelle que soit sa conception, doit être une école des affections. Aujourd'hui, de manière particulière, dans un contexte social et culturel marqué par le conflit et le narcissisme, nous devons apprendre à aimer et à le faire comme Jésus [3] .

    Comme le Christ a aimé avec le cœur de l'homme [4] , vous êtes appelés à aimer avec le cœur du Christ ! Aimer avec le cœur de Jésus. Mais pour apprendre cet art, vous devez travailler votre vie intérieure, là où Dieu fait entendre sa voix et d'où naissent les décisions les plus profondes ; mais qui est aussi un lieu de tension et de lutte (cf. Mc 7, 14-23), pour vous convertir afin que toute votre humanité puisse respirer l'Évangile. Le premier travail doit donc être fait sur la vie intérieure. Souvenez-vous bien de l'invitation de saint Augustin à revenir au cœur, car c'est là que se trouvent les traces de Dieu. Descendre dans le cœur peut parfois nous effrayer, car il y a aussi des blessures. N'ayez pas peur d'en prendre soin, laissez-vous aider, car c'est précisément de ces blessures que naîtra la capacité d'être aux côtés de ceux qui souffrent. Sans vie intérieure, même la vie spirituelle est impossible, car Dieu nous parle précisément là, dans le cœur. Dieu nous parle dans notre cœur, nous devons savoir l'écouter. [Dieu nous parle dans notre cœur, nous devons savoir l'écouter]. Une partie de ce travail intérieur consiste aussi à apprendre à reconnaître les mouvements du cœur : non seulement les émotions rapides et immédiates qui caractérisent l'âme des jeunes, mais surtout les sentiments, qui aident à découvrir le sens de sa vie. Si vous apprenez à connaître votre cœur, vous serez de plus en plus authentique et n'aurez plus besoin de porter de masques. Et le chemin privilégié qui nous conduit intérieurement est la prière : à une époque où nous sommes hyperconnectés, il devient de plus en plus difficile de faire l'expérience du silence et de la solitude. Sans la rencontre avec Lui, nous ne pouvons même pas nous connaître vraiment nous-mêmes.

    Je vous invite à invoquer fréquemment l'Esprit Saint, afin qu'il forme en vous un cœur docile, capable de saisir la présence de Dieu, notamment en écoutant les voix de la nature et de l'art, de la poésie, de la littérature [5] et de la musique, ainsi que des sciences humaines [6] . Dans l'engagement rigoureux de l'étude théologique, sachez également écouter avec un esprit et un cœur ouverts les voix de la culture, comme celles des récents défis de l'intelligence artificielle et des réseaux sociaux.[7]. Surtout, comme Jésus l’a fait, sachez écouter le cri souvent silencieux des petits, des pauvres et des opprimés et de tant de personnes, surtout des jeunes, qui cherchent un sens à leur vie.

    Si vous prenez soin de votre cœur, par des moments quotidiens de silence, de méditation et de prière, vous pouvez apprendre l'art du discernement. Apprendre à discerner est également une tâche importante. Jeunes, nous portons en nous de nombreux désirs, rêves et ambitions. Notre cœur est souvent surchargé et nous nous sentons parfois confus. Au contraire, à l'exemple de la Vierge Marie, notre intériorité doit devenir capable de garder et de méditer. Capable de synballein – comme l'écrit l'évangéliste Luc (2, 19.51) : rassembler les fragments [8] . Gardez-vous de la superficialité et rassemblez les fragments de vie dans la prière et la méditation, en vous demandant : qu'est-ce que ce que je vis m'enseigne ? Qu'est-ce que cela dit à mon cheminement ? Où le Seigneur me conduit-il ?

    Très chers, ayez un cœur doux et humble comme celui de Jésus (cf. Mt 11, 29). À l'exemple de l'apôtre Paul (cf. Ph 2, 5ss), puissiez-vous vous imprégner des sentiments du Christ pour progresser en maturité humaine, notamment affective et relationnelle. Il est important, voire nécessaire, depuis le séminaire, de se concentrer sur la maturation humaine, en rejetant tout déguisement et toute hypocrisie. En gardant le regard fixé sur Jésus, nous devons apprendre à donner un nom et une voix à la tristesse, à la peur, à l'angoisse, à l'indignation, en intégrant tout cela dans la relation avec Dieu. Les crises, les limites, les fragilités ne doivent pas être occultées, elles sont plutôt des occasions de grâce et de vivre Pâques.

    Dans un monde où règnent souvent l'ingratitude et la soif de pouvoir, où la logique du gaspillage semble parfois prévaloir, vous êtes appelés à témoigner de la gratitude et de la générosité du Christ, de l'exaltation et de la joie, de la tendresse et de la miséricorde de son Cœur. À pratiquer l'accueil et la proximité, le service généreux et désintéressé, en laissant l'Esprit Saint « oindre » votre humanité avant même l'ordination.

    Le Cœur du Christ est animé d'une immense compassion : il est le Bon Samaritain de l'humanité et il nous dit : « Allez, et vous aussi, faites de même » ( Lc 10, 37). Cette compassion le pousse à rompre le pain de la Parole et du partage pour les foules (cf. Mc 6, 30-44), nous laissant entrevoir le geste du Cénacle et de la Croix, lorsqu'il se serait donné à manger, et il nous dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » ( Mc 6, 37), c'est-à-dire faites de votre vie un don d'amour.

    Chers séminaristes, la sagesse de l'Église Mère, aidée par l'Esprit Saint, recherche toujours, au fil du temps, les méthodes les plus adaptées à la formation des ministres ordonnés, en fonction des besoins des lieux. Dans cet engagement, quelle est votre tâche ? Ne jamais vous contenter de peu, ne jamais vous contenter de rien, ne jamais être de simples bénéficiaires passifs, mais être passionnés par la vie sacerdotale, vivre le présent et regarder l'avenir avec un cœur prophétique. J'espère que cette rencontre vous aidera chacun à approfondir votre dialogue personnel avec le Seigneur, afin de lui demander d'assimiler toujours davantage les sentiments du Christ, les sentiments de son Cœur. Ce Cœur qui bat d'amour pour vous et pour toute l'humanité. Bon chemin ! Je vous bénis.

    Chers séminaristes,

    Je suis heureux de pouvoir vous accompagner ce matin, à l'occasion de votre Jubilé, avec les prêtres qui vous accompagnent dans votre chemin de formation. Vous venez de diverses Églises du monde et avez des expériences de vie très différentes, mais dans le Seigneur nous formons tous un seul corps. En effet, il n'y a qu'une seule espérance à laquelle vous avez été appelés, celle de votre vocation (cf. Ep 4, 4). Aujourd'hui, sur la tombe de l'apôtre Pierre et avec moi, son successeur, vous renouvelez solennellement la foi de votre baptême. Ce Credo est la racine d'où jaillit le « Me voici » que vous direz avec joie le jour de votre ordination sacerdotale. Que Dieu, qui a commencé son œuvre en vous, la mène à son achèvement.

    [récitation du Credo en latin]

    Prions. Père, en cette année jubilaire, ouvre à ton Église la voie du salut, accueille nos bonnes intentions et exauce notre désir de nous convertir à toi pour devenir d'authentiques témoins de l'Évangile. Avec la grâce de l'Esprit Saint, guide nos pas vers la bienheureuse espérance de rencontrer ton visage dans la Jérusalem céleste, où ton Royaume atteindra son accomplissement complet et parfait et où tout se réalisera dans le Christ, ton Fils. Il vit et règne avec toi et l'Esprit Saint pour les siècles des siècles.

    [bénédiction]

    Meilleurs vœux à tous et bon pèlerinage d’espérance !

    _________________

    [1] Cf. Saint Jean-Paul II, Exhortation. Ap. Pastores dabo vobis (25 mars 1992), 43.

    [2] Lettre encyclique Dilexit nos , sur l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ (24 octobre 2024).

    [3] Cf. ibid. , 17.

    [4] Concile œcuménique Vatican II, Constitution Gaudium et spes , 22.

    [5] Cf. François, Lettre sur le rôle de la littérature dans l’éducation , 17 juillet 2024.

    [6] Concile œcuménique Vatican II, Constitution Gaudium et spes , 62.

    [7] Congrégation pour le Clergé, Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis , Le don de la vocation sacerdotale (8 décembre 2016), 97.

    [8] Cf. François, Lettre encyclique Dilexit nos, sur l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ (24 octobre 2024), 19.

  • La nativité de saint Jean-Baptiste

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    la nativité de Jean-Baptiste par Ghirlandaio (Santa Maria Novella, Florence)

    Méditation et historique (missel.free.fr)

    L'Église célèbre la naissance du Sauveur au solstice d'hiver et celle de Jean-Baptiste au solstice d'été. Ces deux fêtes, séparées l'une de l'autre par un intervalle de six mois, appartiennent au cycle de l'Incarnation ; elles sont, par leur objet, dans une mutuelle dépendance ; à cause de ces relations, on peut leur donner le même titre, c'est en latin : nativitas, naissance ; natalis dies,Noël.

    Pourquoi célébrer la naissance de Jean-Baptiste, se demande saint Augustin, dans un sermon qui se lit à l'office nocturne ? La célébration de l'entrée de Jésus-Christ dans ce monde s'explique fort bien ; mais les hommes - et Jean-Baptiste en est un - sont d'une condition différente ; s'ils deviennent des saints, leur fête est plutôt celle de leur mort : leur labeur est consommé, leurs mérites sont acquis ; après avoir remporté la victoire sur le monde, ils inaugurent une vie nouvelle qui durera toute l'éternité. Saint Jean-Baptiste est le seul à qui soit réservé cet honneur ; et cela dès le cinquième siècle, car la nativité de la Vierge Marie ne fut instituée que beaucoup plus tard. Ce privilège est fondé sur ce fait que Jean a été sanctifié dès le sein de sa mère Élisabeth, quand elle reçut la visite de Marie sa cousine ; il se trouva délivré du péché originel ; sa naissance fut sainte, on peut donc la célébrer. C'est un homme à part, il n'est inférieur à personne, non surrexit inter natos mulierum major Jobanne Baptista. L'ange Gabriel vint annoncer sa naissance, son nom et sa mission, nous dit saint Maxime, dans une leçon de l'octave ; sa naissance merveilleuse a été suivie d'une existence admirable, qu'un glorieux trépas a couronnée ; l'Esprit Saint l'a prophétisé, un ange l'a annoncé, le Seigneur a célébré ses louanges, la gloire éternelle d'une sainte mort l'a consacré. Pour ces motifs, l'Église du Christ se réjouit dans tout l'univers de la naissance du témoin qui signala aux mortels la présence de celui par lequel leur arrivent les joies de l'éternité.

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  • La nativité de saint Jean-Baptiste

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    saint_jean_baptiste.jpgDe Benoît XVI, cette catéchèse sur saint Jean-Baptiste

    ... la vénération de saint Jean-Baptiste est ancienne et profonde. Dans les évangiles, son rôle par rapport à Jésus apparaît très nettement. Saint Luc, en particulier, raconte sa naissance, sa vie dans le désert, sa prédication, et saint Marc nous parle de sa mort dramatique. Jean-Baptiste initie sa prédication sous l’empereur Tibère, en 27-28 après Jésus-Christ, et l’invitation très claire qu’il adresse à la foule accourue pour l’écouter est de préparer le chemin pour accueillir le Seigneur, de rendre droits les sentiers tordus de sa propre vie à travers une conversion du cœur radicale (cf. Luc 3, 4). Pourtant le Baptiste ne se limite pas à prêcher la pénitence et la conversion mais, en reconnaissant que Jésus est « l’Agneau de Dieu » venu pour enlever le péché du monde (Jean 1, 29), il a la profonde humilité de montrer en Jésus le véritable Envoyé de Dieu, en se mettant de côté pour que le Christ puisse grandir, être écouté et suivi. Dans un acte ultime, le Baptiste témoigne par son sang de sa fidélité aux commandements de Dieu, sans céder ni reculer, en accomplissant jusqu’au bout sa mission. Dans ses homélies, saint Bède, moine du IXème siècle, dit ceci : Saint Jean a donné sa vie pour [le Christ], même si on ne lui a pas ordonné de renier Jésus Christ, on lui a ordonné de taire la vérité (cf. Homélies 23 : CCL 122, 354). Et il n’a pas tu la vérité et c’est ainsi qu’il est mort pour le Christ qui est la Vérité. C’est justement par amour de la vérité qu’il ne s’est pas abaissé en se compromettant et qu’il n’a pas eu peur d’adresser des paroles fortes à celui qui s’était éloigné des voies de Dieu.

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  • Homélie pour la nativité de saint Jean-Baptiste

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    Joseph-Marie Verlinde, Homélie en la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste, vendredi 24 juin 2011, homelies.fr.

    L’Eglise ne célèbre que trois naissances : celle du Fils de Dieu, celle de sa mère, et celle de Jean-Baptiste. La nativité de ce dernier fut même célébrée bien avant celle de la Vierge Marie : elle est attestée dès le IVe s.

    De tous les autres saints nous retenons uniquement le jour de leur naissance à la vie définitive au moment du grand passage de ce monde à l’autre. L’exception faite pour saint Jean se fonde sur la parole insistante de l’Ange annonçant la destinée extraordinaire de cet enfant (Lc 1, 13-17), et surtout sur la grâce de sanctification reçue dès le sein de sa mère, lors de la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth (Lc 1, 39-56). Puisque l’enfant fut purifié du péché originel et oint de l’Esprit de sainteté, il est légitime de fêter sa naissance comme la célébration de l’entrée d’un saint dans notre monde.

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  • "Notre nature affamée porte la marque d’une indigence qui est comblée par la grâce de l’Eucharistie" (Léon XIV)

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    SOLENNITÉ DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST
    SAINTE MESSE, PROCESSION ET BÉNÉDICTION EUCHARISTIQUE

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Place Saint-Jean-de-Latran
    Dimanche 22 juin 2025

    ________________________________________

    Chers frères et sœurs, qu’il est beau d’être avec Jésus ! L’Évangile qui vient d’être proclamé en témoigne lorsqu’il raconte que les foules restaient des heures et des heures avec lui à l’écouter parler du Royaume de Dieu et guérir les malades (cf. Lc 9, 11). La compassion de Jésus pour ceux qui souffrent manifeste la proximité aimante de Dieu, qui vient dans le monde pour nous sauver. Quand Dieu règne, l’homme est libéré de tout mal. Cependant, même pour ceux qui reçoivent la bonne nouvelle de Jésus, l’heure de l’épreuve vient. Dans ce lieu désert, où les foules ont écouté le Maître, le soir tombe et il n’y a rien à manger (cf. v. 12). La faim du peuple et le coucher du soleil sont des signes de la finitude qui pèse sur le monde, sur chaque créature : le jour s’achève, tout comme la vie des hommes. C’est à cette heure, dans l’indigence, la misère et des ténèbres, que Jésus reste parmi nous.

    Au moment même où le soleil décline et où la faim grandit, alors que les apôtres eux-mêmes demandent de renvoyer la foule, le Christ nous surprend par sa miséricorde. Il a de la compassion pour le peuple affamé et invite ses disciples à prendre soin de lui : la faim n’est pas un besoin qui n’a rien à voir avec l’annonce du Royaume et le témoignage du salut. Au contraire, cette faim concerne notre relation avec Dieu. Cinq pains et deux poissons ne semblent toutefois pas suffisants pour nourrir le peuple : apparemment raisonnables, les calculs des disciples révèlent au contraire leur faible foi. Car, en réalité, avec Jésus, nous avons tout ce qu’il faut pour donner force et sens à notre vie.

    À cet appel de la faim, en effet, il répond par le signe du partage : il lève les yeux, dit la bénédiction, rompt le pain et donne à manger à tous ceux qui sont présents (cf. v. 16). Les gestes du Seigneur n’inaugurent pas un rituel magique complexe, mais témoignent avec simplicité de la reconnaissance envers le Père, de la prière filiale du Christ et de la communion fraternelle que soutient l’Esprit Saint. Pour multiplier les pains et les poissons, Jésus divise ceux qui sont là : ainsi, ils suffisent pour tous, voire ils débordent. Après avoir mangé – et mangé à satiété –, ils emportèrent douze paniers (cf. v. 17).

    Telle est la logique qui sauve le peuple affamé : Jésus agit selon le style de Dieu, en enseignant à faire de même. Aujourd’hui, en lieu et place des foules mentionnées dans l’Évangile, il y a des peuples entiers, humiliés par la cupidité des autres plus encore que par leur propre faim. Face à la misère de beaucoup, le cumul des richesses par quelques-uns est signe d’une arrogance indifférente, qui engendre la souffrance et l’injustice. Au lieu de partager, l’opulence gaspille les fruits de la terre et du travail de l’homme. Particulièrement, en cette année jubilaire, l’exemple du Seigneur reste pour nous un critère urgent d’action et de service : partager le pain, pour multiplier l’espérance, c’est proclamer l’avènement du Royaume de Dieu.

    En nourrissant les foules, Jésus annonce en effet, qu’il sauvera tout le monde de la mort. Tel est le mystère de la foi que nous célébrons dans le sacrement de l’Eucharistie. De même que la faim est un signe de notre pauvreté extrême, ainsi rompre le pain est un signe du don divin du salut.

    Mes très chers amis, le Christ est la réponse de Dieu à la faim de l’homme, car son corps est le pain de la vie éternelle : prenez et mangez-en tous ! L’invitation de Jésus embrasse notre expérience quotidienne : pour vivre, nous avons besoin de nous nourrir de la vie, en la prenant aux plantes et aux animaux. Pourtant, manger quelque chose de mort nous rappelle que nous aussi, malgré ce que nous mangeons, nous mourrons. En revanche, lorsque nous nous nourrissons de Jésus, pain vivant et vrai, nous vivons pour Lui. En s’offrant tout entier, le Crucifié Ressuscité se donne à nous qui découvrons ainsi que nous sommes faits pour nous nourrir de Dieu. Notre nature affamée porte la marque d’une indigence qui est comblée par la grâce de l’Eucharistie. Comme l’écrit saint Augustin, le Christ est vraiment « panis qui reficit, et non deficit panis qui sumi potest, consumi non potest » (Sermo 130, 2) : un pain qui nourrit et ne manque pas ; un pain que l’on peut manger mais qui ne s’épuise pas. L’Eucharistie, en effet, est la présence véritable, réelle et substantielle du Sauveur (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 1413), qui transforme le pain en Lui-même, pour nous transformer en Lui. Vivant et vivifiant, le Corpus Domini fait de nous, c’est-à-dire de l’Église elle-même, le corps du Seigneur.

    C’est pourquoi, suivant les paroles de l’apôtre Paul (cf. 1 Co 10, 17), le Concile Vatican II enseigne que « par le sacrement du pain eucharistique, est représentée et réalisée l’unité des fidèles qui, dans le Christ, forment un seul corps. À cette union avec le Christ, lumière du monde, de qui nous procédons, par qui nous vivons, vers qui nous tendons, tous les hommes sont appelés » (Const. dogm. Lumen gentium, n. 3). La procession que nous allons bientôt commencer est le signe de ce cheminement. Ensemble, pasteurs et troupeau, nous nous nourrissons du Très Saint Sacrement, nous l’adorons et nous le portons dans les rues. Ce faisant, nous le présentons au regard, à la conscience, au cœur des personnes. Au cœur de ceux qui croient, pour qu’ils croient plus fermement ; au cœur de ceux qui ne croient pas, pour qu’ils s’interrogent sur la faim que nous avons dans l’âme et sur le pain qui peut la rassasier.

    Restaurés par la nourriture que Dieu nous donne, nous portons Jésus dans le cœur de tous, lui qui implique tout le monde dans l’œuvre du salut, invitant chacun à participer à sa table. Heureux les invités qui deviennent témoins de cet amour !

  • Le culte de l’Eucharistie et son caractère sacré

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    Une homélie du pape Benoît XVI :

    020109_adoration.jpg« Ce soir, je voudrais méditer avec vous sur deux aspects, liés entre eux, du Mystère eucharistique: le culte de l’Eucharistie et son caractère sacré. Il est important de les prendre à nouveau en considération pour les préserver des visions incomplètes du Mystère lui-même, comme celles que l’on a pu constater dans un passé récent.
    Avant tout, une réflexion sur la valeur du culte eucharistique, en particulier de l’adoration du Très Saint Sacrement. C’est l’expérience que nous vivrons aussi ce soir, après la messe, avant la procession, pendant son déroulement et à son terme.

    Une interprétation unilatérale du concile Vatican II avait pénalisé cette dimension en réduisant en pratique l’Eucharistie au moment de la célébration. En effet, il a été très important de reconnaître le caractère central de la célébration, à travers laquelle le Seigneur convoque son peuple, le rassemble autour de la double table de la Parole et du Pain de vie, le nourrit et l’unit à lui dans l’offrande du Sacrifice. Cette mise en valeur de l’assemblée liturgique dans laquelle le Seigneur agit et réalise son mystère de communion, demeure naturellement valable, mais elle doit être replacée dans un juste équilibre.

    En effet - comme c’est souvent le cas - pour souligner un aspect, on finit par en sacrifier un autre. Ici, l’accent mis sur la célébration de l’Eucharistie s’est fait aux dépends de l’adoration, en tant qu’acte de foi et de prière adressée au Seigneur Jésus, réellement présent dans le Sacrement de l’autel. Ce déséquilibre a aussi eu des répercussions sur la vie spirituelle des fidèles. En effet, si l’on concentre tout le rapport avec Jésus Eucharistie dans le seul moment de la Sainte Messe, on risque de vider de sa présence le reste du temps et de l’espace existentiels. Et ainsi, l’on perçoit moins le sens de la présence constante de Jésus au milieu de nous et avec nous, une présence concrète, proche, au milieu de nos maisons, comme “Cœur battant” de la ville, du pays, du territoire avec ses différentes expressions et activités. Le Sacrement de la Charité du Christ doit pénétrer toute la vie quotidienne.

    En réalité, c’est une erreur que d’opposer la célébration et l’adoration, comme si elles étaient concurrentes. C’est justement le contraire : le culte du Saint Sacrement constitue comme le “milieu” spirituel dans lequel la communauté peut célébrer l’Eucharistie d’une manière juste et vraie. C’est seulement lorsqu’elle est précédée, accompagnée et suivie de cette attitude intérieure de foi et d’adoration que l’action liturgique peut exprimer toute sa signification et sa valeur.

    La rencontre avec Jésus dans la Messe se réalise vraiment et pleinement lorsque la communauté est en mesure de reconnaître que, dans le Sacrement, il habite dans sa maison, nous attend, nous invite à sa table, et puis, après que l’assemblée s’est dispersée, qu’il reste avec nous, par sa présence discrète et silencieuse, et nous accompagne de son intercession, en continuant à recueillir nos sacrifices spirituels et à les offrir au Père.

    A ce propos, je voudrais souligner l’expérience que nous allons vivre ensemble aussi ce soir. Au moment de l’adoration, nous sommes tous sur le même plan, agenouillés devant le Sacrement de l’Amour. Le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel se trouvent réunis dans le culte eucharistique. (...) Il est évident pour tous que ces moments de veillée eucharistique préparent la célébration de la Messe, préparent les cœurs à la rencontre, si bien qu’elle en devient elle aussi plus féconde. Etre tous en silence de façon prolongée devant le Seigneur présent dans son Sacrement, est l’une des expériences les plus authentiques de notre “être Eglise”, qui est accompagnée de façon complémentaire par celle de célébrer l’Eucharistie, en écoutant la Parole de Dieu, en chantant, en s’approchant ensemble de la table du Pain de vie.

    Communion et contemplation ne peuvent pas être séparées, elles vont de pair. Pour communier vraiment avec une autre personne, je dois la connaître, savoir rester auprès d’elle en silence, l’écouter, la regarder avec amour. Le vrai amour et la vraie amitié vivent toujours de cette réciprocité de regards, de silences intenses, éloquents, pleins de respect, et de vénération, afin que la rencontre soit vécue en profondeur, de façon personnelle et non pas superficielle. Et hélas, s’il manque cette dimension, même la communion sacramentelle peut devenir, de notre part, un geste superficiel. En revanche, dans la vraie communion, préparée par l’entretien de la prière et de la vie, nous pouvons dire au Seigneur des paroles de confiance, comme celles qui viennent de résonner dans le psaume responsorial : “Je suis ton serviteur fils de ta servante, / tu as défait mes liens. / Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâces, / j'appellerai le nom du Seigneur” (Ps 115, 16-17).

    Je voudrais maintenant passer brièvement au deuxième aspect : le caractère sacré de l’Eucharistie. Là aussi, on a, dans un passé récent, senti les conséquences d’un certain malentendu sur le message authentique de la Sainte Ecriture. La nouveauté chrétienne concernant le culte a été influencée par une certaine mentalité sécularisée des années soixante et soixante-dix du siècle dernier. Il est vrai, et cela reste toujours valable, que le centre du culte n’est plus désormais dans les rites et dans les sacrifices anciens, mais dans le Christ lui-même, dans sa personne, dans sa vie, dans son mystère pascal. Et cependant, on ne doit pas déduire de cette nouveauté fondamentale que le sacré n’existe plus, mais qu’il a trouvé son accomplissement en Jésus Christ, Amour divin incarné.

    La Lettre aux Hébreux que nous avons écoutée ce soir dans la seconde lecture, nous parle justement de la nouveauté du sacerdoce du Christ, “grand prêtre des biens à venir” (He 9, 11), mais il ne dit pas que le sacerdoce est terminé. Le Christ “est médiateur d’une nouvelle alliance” (He 9, 15), scellée dans son sang, qui purifie “notre conscience des œuvres mortes” (He 9, 14). Il n’a pas aboli le sacré, mais il l’a porté à son accomplissement, en inaugurant un culte nouveau, qui est certes pleinement spirituel, mais qui cependant, tant que nous sommes en chemin dans le temps, se sert encore de signes et de rites, qui ne disparaîtront qu’à la fin, dans la Jérusalem céleste, là où il n’y aura plus aucun temple (cf. Ap 21, 22). Grâce au Christ, le caractère sacré est plus vrai, plus intense, et, comme il advient pour les commandements, plus exigeant aussi ! L’observance rituelle ne suffit pas, mais il faut la purification du cœur, et l’engagement de la vie.

    Je voudrais aussi souligner que le sacré a une fonction éducative et que sa disparition appauvrit inévitablement la culture, en particulier la formation des nouvelles générations. Si, par exemple, au nom d’une foi sécularisée qui n’aurait plus besoin des signes sacrés, on abolissait la procession du “Corpus Domini” dans la ville, le profil spirituel de Rome se trouverait “aplati” et notre conscience personnelle et communautaire s’en trouverait affaiblie. Ou bien, pensons à une mère et à un père qui, au nom de la foi désacralisée, priveraient leurs enfants de tout rituel religieux: ils finiraient en réalité par laisser le champ libre aux innombrables succédanés présents dans la société de consommation, à d’autres rites et à d’autres signes, qui pourraient devenir plus facilement des idoles. Dieu, notre Père, n’a pas agi ainsi avec l’humanité : il a envoyé son Fils dans le monde, non pour abolir, mais pour porter le sacré aussi à son accomplissement. Au sommet de cette mission, lors de la Dernière Cène, Jésus a institué le sacrement de son Corps et de son Sang, le Mémorial de son Sacrifice pascal. En agissant ainsi, il s’est mis lui-même à la place des sacrifices anciens, mais il l’a fait à l’intérieur d’un rite, qu’il a commandé aux apôtres de perpétuer, comme le signe suprême du véritable Sacré, qui est Lui-même. C’est avec cette foi, chers frères et sœurs, que nous célébrons aujourd’hui et chaque jour le Mystère eucharistique et que nous l’adorons comme le centre de notre vie et le cœur du monde. Amen. »

    (Benoît XVI, Homélie pour la Fête-Dieu du 7 juin 2012)

    Lu sur le site « Pro Liturgia » : http://www.proliturgia.org/

     JPSC

  • Ave Verum (Byrd, Mozart)

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    Ave Ave verum corpus
    Natum de Maria Virgine
    Vere passum immolatum
    In cruce pro homine
    Cujus latus perforatum
    Unda fluxit et sanguine
    Esto nobis praegustatum
    In mortis examine
    In mortis examine.

    Ô véritable corps
    Né de la Vierge Marie,
    Qui a été sacrifié et immolé
    Sur la croix pour l’être humain
    Dont le côté a été transpercé
    D’où l’eau et le sang mêlés ont jailli
    Soit pour nous un avant-goût du paradis
    Dans l’épreuve de la mort
    Dans l’épreuve de la mort. 

  • Recevons avec foi le corps du Christ qui nous est donné en communion et soyons des témoins de la vraie vie dans notre monde !

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    Une homélie de Mgr Jean-Pierre Delville pour la solennité de la Fête-Dieu (archive 2016) :

    « Chers Frères et Sœurs,

    La Fête-Dieu de cette année est placée sous le signe de la miséricorde. Miséricorde signifie « avoir du cœur » pour celui qui est dans la misère ou la pauvreté « miséricorde ». Il s’agit de partager mes faibles moyens, mes propres pauvretés, avec celui qui est dans la difficulté et dans la faim.

    Ainsi à la dernière cène (1 Cor 11,23-26), face à la souffrance et à la mort, Jésus partage le pain et le vin. Face à la pauvreté de sa vie, à l’échec apparent de sa mission, face à la pauvreté des disciples qui vont se sentir abandonnés, Jésus ne baisse pas les bras, il ne tombe pas dans la déprime, encore moins dans la fuite. Il partage le peu qu’il a, le pain et le vin, en disant qu’ils sont son corps et son sang. Ils représentent une vie fragile, une vie qui va être enlevée. Mais ils représentent en même temps un partage de cette vie : prenez et mangez-en, buvez-en tous : ceci est mon corps, ceci est mon sang, dit Jésus. C’est comme à la multiplication des pains, qui avait commencé avec 5 pains et 2 poissons pour 5000 hommes : la pauvreté des moyens, quand elle est partagée, devient source de vie et de salut (Lc 7,11-17). Le corps et le sang du Christ, donnés en communion, nous associent à sa vie, à sa mort et à sa résurrection. Notre pauvreté est dépassée, nous sommes rassasiés, comme la foule au désert ; nous recevons une vie nouvelle, par notre communion à la pauvreté du Christ.

    Encore aujourd’hui, on pourrait se moquer de l’eucharistie et dire : « Mais ce n’est qu’un bout de pain, que voulez-vous que cela fasse ? Pourquoi le vénérez-vous tellement ? » Et pourtant nous déployons toute une liturgie, toute une vénération et tout un faste, comme ce soir, pour ce bout de pain. Pourquoi ? Parce que c’est la pauvreté partagée par le Christ, et ce partage nous révèle sa divinité. Dieu est dans ce partage de la pauvreté et nous communique sa divinité.

    Cette communion nous invite à l’action concrète, elle nous invite aux œuvres de miséricorde. Comme disait Jésus : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Et pour éclairer cela, le cardinal Oscar Maradiaga nous disait mardi dernier à la cathédrale : « Il existe un lien intime et indissoluble entre l'eucharistie et la charité, entre la présence eucharistique et la mission, entre l'adoration et la justice sociale ». Cet engagement nous pousse à l’action et, au-delà même des premiers gestes de charité, il nous pousse à agir sur les structures injustes de notre monde. Comme disait le cardinal Maradiaga : « Satisfaire la faim, implique également de découvrir les raisons de la faim et de travailler pour briser les chaînes qui maintiennent les plus pauvres piégés dans la pauvreté ». Une œuvre de miséricorde est de visiter les prisonniers. « Nous sommes invités à visiter ceux qui sont des criminels, qui parfois ont commis des crimes graves », ajoutait-il . C’est particulièrement urgent dans notre pays avec la crise des prisons. L’opinion publique a tendance à mépriser les prisonniers. J’entendais dire à la TV la réaction suivante : « Les prisons ne sont quand même pas des clubs Med ! » Ce genre de réflexion va contre l’évangile. On doit reconnaître la valeur de tout homme, même prisonnier. Nos équipes d’aumôniers de prison sont engagées à fond dans l’aide aux prisonniers ces jours-ci ; les membres de l’aumônerie vont eux-mêmes distribuer des repas aux prisonniers, sans négliger la situation des gardiens ; et je les félicite pour leur engagement. Une autre pauvreté partagée est celle de visiter les malades ; « le Christ s'identifie avec ces personnes malades, quand nous les visitons ; c’est donc lui que nous visitons sous une autre apparence, et nous mêmes, nous obtenons aussi une guérison », disait le cardinal Maradiaga. Nous rejoignons l’intuition de sainte Julienne de Cornillon qui, au 13e siècle, était d’abord au service des malades comme directrice d’un hôpital, la léproserie de Cornillon, avant d’être aussi la promotrice de la fête du Saint-Sacrement, fête destinée à favoriser l’union du chrétien au Christ par la communion eucharistique.

    Frères et Sœurs, cette pauvreté partagée, cette communion, est un secret de vie. Jésus nous dit (Jn 6,56-59) : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » « Celui qui mange ce pain vivra éternellement ». C’est dans communion au Christ que nous trouvons la vraie vie. Cette communion au Christ passe par le canal de l’Église. Ainsi l’évangile de la multiplication des pains se termine par : « on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers ». Douze : le chiffre des tribus d’Israël, le chiffre des disciples, le symbole de l’Église. C’est dans la communion ecclésiale que la communion au Christ donne ses fruits. Nous avons célébré ici dans cette église du Saint-Sacrement, où la communauté a voulu garder la richesse de la liturgie ancienne et la beauté des chants latins. Ainsi cette église est comme l’un des douze paniers qui composent l’Église et qui alimentent l’humanité !

    Alors recevons avec foi le corps du Christ qui nous est donné en communion et soyons des témoins de la vraie vie dans notre monde !

    Amen ! Alleluia ! »

  • La Fête-Dieu à l'église du Saint-Sacrement (Liège)

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  • Saint Louis de Gonzague : un modèle pour les jeunes (21 juin)

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    Du site des jésuites d'Europe occidentale francophone :

    Saint Louis de Gonzague

    Ce jeune jésuite italien est né en 1568 à Castiglione, dans l’actuelle province de Lombardie. Fêté le jour du solstice d’été, le 21 juin, saint Louis de Gonzague est proposé comme modèle à la jeunesse, et spécialement aux étudiants. 

    En 1991, le pape Jean Paul II l’a également déclaré saint patron des personnes atteintes du SIDA.

    Un modèle pour les jeunes

    Saint Louis de Gonzague 2

    Échapper aux richesses, à la gloire humaine et au pouvoir : la vie de Louis de Gonzague est à mille lieux des modèles courants dans l’esprit des jeunes… et de ce que leurs parents peuvent souhaiter pour eux. Né dans une famille noble, fils aîné du marquis de Castiglione, Louis semble jouir d’une voie toute tracée : dès l’âge de 13 ans, il vit à la cour de Philippe II d’Espagne. Toutefois, l’expérience de cette vie l’aide à découvrir qu’il a soif d’autre chose : le luxe et le laxisme moral dont il est témoin le laissent insatisfait. Il devra lutter avec son père pour le convaincre de son désir de devenir religieux en entrant dans la Compagnie de Jésus. À 17 ans, il renonce  solennellement à ses droits héréditaires en faveur de son frère cadet et part pour Rome où, avec la bénédiction du pape Sixte Quint, il entre au noviciat jésuite. L’aimant était suffisamment puissant pour que le jeune homme se laisse attirer, en dépit des difficultés et contre l’avis paternel, et pour qu’il renonce aux honneurs et à la vie facile. Habité d’un désir plus grand que tout ce qui brille dans l’imaginaire, Louis interroge nos conceptions habituelles : faut-il rêver de richesse, de célébrité, de pouvoir ?

    Un appel à vivre le présent

    Fresques de la chapelle Saint-Louis de Gonzague-Franklin à Paris.

    « Que ferais-tu si tu apprenais que tu allais mourir dans l’heure ? », telle est la question-piège qui fut posée à Louis de Gonzague, pendant un temps de récréation. La question rejoint un conseil d’Ignace : quand il s’agit d’opérer une décision importante, « me projeter au jour de ma mort et considérer ce que j’aimerais avoir choisi aujourd’hui ». On peut deviner les réponses d’un jeune homme édifiant : « aller saluer ma mère » ou « m’agenouiller à la chapelle devant le Saint Sacrement », etc. Les hagiographes ont mis une tout autre réponse dans la bouche du jeune Louis : « Je continuerais à jouer, comme je le fais maintenant ». Une manière toute personnelle de rejoindre le carpe diem (cueille le jour) si cher à beaucoup de jeunes ! Plutôt que de me projeter dans le futur ou de regretter le passé, j’aimerais vivre chaque instant pleinement, avec la conviction que c’est ce que j’ai à vivre.

    L’héroïsme de l’agere contra

    Vitrail de la chapelle Saint-Louis de Gonzague-Franklin à Paris.

    Après le noviciat, Louis de Gonzague reste dans la ville éternelle, au Collège Romain, pour des études de philosophie et de théologie. Alors qu’il n’a que 23 ans, la peste fait des ravages dans la ville. Avec les autres étudiants jésuites, il est invité à prendre soin des malades. On se souvient l’avoir vu, surmontant un dégoût personnel, porter un pestiféré pour le conduire à l’hôpital. Agere contra : aller à l’encontre de ses envies personnelles, réagir contre ses dégoûts. C’est un exercice par lequel on a souvent mis les jeunes religieux à l’épreuve. Mais, trop souvent, cet agere contra est associé à des exercices aussi artificiels qu’inutiles. Dans la situation de Louis, il n’y avait rien d’artificiel : un malade – peut-être un mourant – qu’on ne pouvait laisser mourir comme un chien ! Cet acte reste d’actualité : il y a beaucoup de personnes dont nous détournons le regard, que nous préférons ignorer et oublier… Je me convaincs que je ne puis m’arrêter, je n’ose pas risquer la rencontre… et, pourtant, c’est mon frère qui est malade, réfugié, sans-abri. Tant pis pour les risques de contagion : c’est aujourd’hui que je vis ce que j’ai à vivre !

    Louis continue d’étudier intensément et multiplie les austérités au point d’avoir un mal de tête lancinant. Sa vie spirituelle est alors douloureuse et tourmentée. À 22 ans, il reçoit la révélation que sa vie sera brève. Cette révélation transforme sa vie spirituelle qui sera désormais plus dépouillée, plus sereine, plus abandonnée à Dieu. Louis meurt en 1591, pestiféré à son tour, à 23 ans. Il est canonisé par Benoît XIII en 1726 et proclamé, en 1729, patron de la jeunesse, spécialement des étudiants.

    Pourquoi fêter ensemble saint Louis de Gonzague et la musique le 21 juin ? Article de la revue Christus

    La vie de saint Louis de Gonzague en vidéo

    Lettre de saint Louis de Gonzague à sa mère (10 juin 1591) : « Je chanterai sans fin les miséricordes de Dieu ! »

    Que la grâce et la consolation de l’Esprit-Saint, très vénérée mère, soient toujours avec vous.

    Votre lettre m’a trouvé encore vivant dans cette région des morts, mais prêt à partir pour aller à jamais louer Dieu dans la terre des vivants. Je pensais qu’à cette heure j’aurais déjà fait le pas décisif. Si « la charité, comme dit saint Paul, pousse à pleurer avec ceux qui pleurent et à se réjouir avec ceux qui sont dans la joie », la joie de votre Seigneurie devra être bien grande, pour la grâce que Dieu nous accorde dans ma personne, Dieu Notre-Seigneur me conduisant au vrai bonheur et m’assurant que je ne le perdrai pas.

    Je vous avoue que je m’abîme et que je me perds dans la considération de cette bonté divine, cette mer immense, sans rivage et sans fond, qui m’appelle à un repos éternel après de bien courtes et bien légères fatigues. Elle m’invite du haut du ciel à ce souverain bonheur que j’ai cherché avec trop de négligence et elle me promet la récompense du peu de larmes que j’ai versées. Que votre Seigneurie veille donc à ne pas offenser cette infinie Bonté, ce qui arriverait sûrement si vous veniez à pleurer comme mort celui qui va vivre en la présence de Dieu et qui vous servira plus par ses prières qu’il ne le fit ici-bas.

    Notre séparation ne sera pas longue ; nous nous reverrons au ciel et, réunis pour ne plus nous séparer, nous jouirons de notre Rédempteur, nous le louerons de toutes nos forces et nous chanterons éternellement ses miséricordes. Tout ce qu’il fait est bien fait, puisque s’il nous enlève ce qu’il nous avait donné, c’est pour le mettre en lieu sûr et nous rendre ce que tous nous désirons davantage.

    Je vous écris tout cela uniquement à cause du désir que j’ai que vous, Madame ma mère, et toute la famille receviez la nouvelle de ma mort comme une grande faveur. Que votre bénédiction maternelle m’accompagne et me dirige dans la traversée de l’océan de ce monde et me fasse arriver heureusement au port de mes désirs et de mes espérances. Je vous écris avec d’autant plus de plaisir qu’il ne me reste plus d’autre preuve à vous donner de l’amour et du profond respect qu’un fils doit à sa mère.

    (Acta Sanctorum , Juin 5, p. 878 ; trad. fr. in : E. Delpierre et A. Noché,
    Saint Louis de Gonzague et la Renaissance italienne . Le Puy 1945, pp. 313-314).

  • Saint Louis Gonzague, le patron des jeunes expliqué par Don Bosco

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    D'Antonio Tarallo sur la NBQ :

    Saint Louis Gonzague, le patron des jeunes expliqué par Don Bosco

    Dans l'un de ses écrits les plus connus, Le jeune homme providentiel, Don Bosco indique aux jeunes un programme de vie pour devenir des saints, en proposant Saint Louis de Gonzague comme modèle. Qui, au Paradis, jouit d'une gloire si grande qu'elle étonne une mystique comme sainte Madeleine de Pazzi.

    21_06_2024

    Saints et jeunes, vous le pouvez. C'est ce que confirme le témoignage de la vie de saint Louis de Gonzague (1568-1591), dont la commémoration liturgique a lieu aujourd'hui. Le saint, religieux de la Compagnie de Jésus, connu par tous comme le saint patron de la jeunesse catholique, nous offre l'occasion de réfléchir sur la sainteté juvénile. La séquence des jeunes saints est longue et pleine de biographies vraiment extraordinaires : depuis l'aube du christianisme, en passant par les religieux jésuites, jusqu'au futur Saint Charles Acutis (1991-2006), dont la date de canonisation sera annoncée lors du consistoire du 1er juillet prochain.

    Et si nous nous intéressons à la sainteté chez les jeunes, nous ne pouvons pas ne pas mentionner l'un des saints "âgés" qui a été un promoteur extrême de la sainteté, précisément chez les garçons : saint Jean Bosco (1815-1888). Du saint salésien, parmi les nombreux écrits qu'il a publiés, il nous reste un précieux volume, Le jeune homme providentiel (1847), que nous pourrions définir comme le point culminant de ses expériences pastorales parmi les jeunes du premier Oratoire et qui constitue la base du développement de son programme de sainteté parmi les jeunes. Dans ce volume, nous trouvons ce qu'il appelle lui-même les "horizons de la spiritualité juvénile", une synthèse des pratiques religieuses qu'un jeune devrait suivre.

    Dès les premières lignes, l'objectif de l'œuvre est clair : "Un mode de vie chrétien, joyeux et satisfait" ; un modèle de vie qui peut conduire les jeunes à devenir "la consolation des parents, l'honneur de la patrie, de bons citoyens sur la terre pour être un jour d'heureux habitants du ciel". Un beau programme, un programme saint, que saint Jean Bosco a toujours essayé de transmettre à ses garçons. Divisé en trois parties (plus un appendice contenant les laudes sacrées), le volume est un véritable vade-mecum de la sainteté juvénile. Et c'est justement en écrivant cela que le saint piémontais se réfère à saint Louis de Gonzague, qu'il considère comme un modèle à suivre pour tous les jeunes. La première partie du livre contient des instructions et des réflexions importantes sur le Seigneur, les devoirs du chrétien et une liste de vérités éternelles. La deuxième partie, en revanche, propose une séquence d'exercices particuliers de piété chrétienne en usage au XIXe siècle. La troisième et dernière partie contient l'Office de Notre-Dame et les formulaires pour la célébration des vêpres tout au long de l'année liturgique.

    Le style est direct et, si l'on y prête attention, on a presque l'impression que c'est la voix même de Don Bosco qui sort des lignes : "Il y a deux tromperies principales avec lesquelles le démon tend à éloigner les jeunes de la vertu. La première consiste à leur faire croire que servir le Seigneur consiste en une vie mélancolique, loin de tout plaisir et de toute joie. Il n'en est rien, chers jeunes gens. Je veux vous enseigner un mode de vie chrétien qui soit à la fois joyeux et satisfait, en vous indiquant quels sont les vrais amusements et les vrais plaisirs, afin que vous puissiez dire avec le saint prophète David : servons le Seigneur dans une sainte joie : serve Domino in laetitia".

    Et qu'est-ce que saint Jean Bosco écrit sur les jeunes ? Ou plutôt, qu'écrit-il en particulier aux jeunes pour leur montrer le chemin de la sainteté ? Voici la réponse : " Persuadés, chers enfants, que nous sommes tous créés pour le ciel, nous devons orienter toutes nos actions dans ce sens. Le grand amour que Dieu vous porte doit vous y pousser tout particulièrement. Car s'il aime tous les hommes comme l'ouvrage de ses mains, il a une affection particulière pour les jeunes, faisant d'eux ses délices : Deliciae meae esse cum filiis hominum. Tu es donc la joie et l'amour de ce Dieu qui t'a créé. Il vous aime parce que vous avez encore le temps de faire beaucoup de bonnes œuvres ; il vous aime parce que vous êtes à un âge simple, humble, innocent, et qu'en général vous n'êtes pas encore devenus la proie malheureuse de l'ennemi infernal". Des lignes efficaces pour indiquer aux jeunes leur mission : "Faites beaucoup de bonnes œuvres".

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