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(source) Sainte Cécile, selon sa Passion, a vécu à Rome au premier ou au deuxième siècle. Jeune fille de la plus haute noblesse elle est contrainte par sa famille d'épouser le noble romain Valerius alors qu'elle a fait vœu de virginité. Toutefois, dans la chambre nuptiale, elle convertit le jeune homme au christianisme après l'apparition d'un ange, et elle le convainc à recevoir le baptême avec son frère Tiburce. Puis Cécile qui a refusé de sacrifier aux dieux païens, est condamnée à mourir étouffée dans une chaudière. Mais un miracle se produit : elle est rafraîchie par une nuée venue du ciel. Elle est alors promise à la décapitation ; le bourreau, malgré trois coups violents, ne parvient pas à détacher la tête de son corps ; elle agonise ainsi mutilée pendant trois Jours. L'iconographie représente principalement le mariage de Cécile et la conversion de Valerius (avec l'apparition de l'ange) et le martyre de la sainte dans la chaudière. A partir de la fin du XV° siècle, quand elle est figurée seule, Cécile reçoit de plus en plus souvent pour attribut un instrument de musique : orgue portatif (Raphaël, 1516), harpe, luth et même violon. Cette Cécile « musicienne » trouve son origine dans un contresens fait à la fin du Moyen Age sur une phrase du récit de sa Passion : on a cru qu'elle se rendait au supplice en jouant de l'orgue, alors qu'au contraire elle cherchait à ne pas entendre la musique qui accompagnait son martyre. Quoi qu'il en fût, elle est à l'époque moderne la patronne de la musique sacrée, des musiciens, des chanteurs et des fabricants d'instruments.
- Litanies de Sainte Cécile > ici - L’hymne médiévale « O felix Caecilia » > ici & > ici - « L’extase de Sainte Cécile » par Raphaël > ici - « Cantantibus organis » d’Henry du Mont > ici
Jeune sainte qui souffrit le martyre sous l'empereur Alexandre Sévère, Cécile est l'une des fleurs les plus suaves de la virginité chrétienne. Elle voua sa vie très jeune à Dieu; mariée de force vers l'âge de quinze ou seize ans, elle continua à respecter son vœu de virginité.
L'histoire de Sainte Cécile, qui n'est pas dénuée de beauté et de mérite, est construite en partie de légendes. La romance de Cécile et Valérien est connue depuis la légendaire passion de Cécile écrite en 535. Toutefois, son nom, le fait qu'elle fonda une église et qu'elle fut enterrée dans une crypte des catacombes de saint Callixte, le contexte tout comme l'existence d'un Valérien et d'un Tubercius, tous faits historiquement vérifiables à son sujet, il est certain que cette vie de saint est basée sur quelques faits réels. C'est l'un des martyrs des débuts de l'Église les plus vénérés, mentionné dans le canon de la messe depuis 496.
Fille d'un illustre patricien de la famille des Caecilii, dont sont issus beaucoup de sénateurs, seule chrétienne de sa famille, alors qu'elle eût consacré sa virginité à Jésus-Christ, elle dut se résigner à sortir de la maison paternelle, où elle vivait dans la prière, lecture des livres saints et le chant des cantiques, pour épouser le jeune Valérien, homme que ses parents lui choisirent, noble et bon, connu pour être de grande compréhension, mais païen.
Le soir des noces, quand les époux se trouvèrent seuls, Cécile s'adressa doucement à Valérien : « Ami très cher, lui dit-elle, j'ai un secret à te confier : mais peux-tu me promettre de le garder ? » Ayant reçu le serment du jeune homme, elle reprit : « Écoute. Un ange de Dieu veille sur moi, car j'appartiens à Dieu. S'il voit que tu m'aimes d'un mauvais amour, il me défendra, et tu mourras ; mais si tu respectes ma virginité, alors il t'aimera comme il m'aime, et sa grâce s'étendra aussi sur toi. » Troublé, Valérien répondit : « Cécile, pour que je puisse croire à ta parole, fais-moi voir cet ange.
- Si tu crois au vrai Dieu et si tu reçois le baptême des chrétiens, tu pourras voir l'ange qui veille sur moi. »
Valérien accepta la condition, se rendit près de l'évêque Urbain (Urbanus), à trois milles de Rome (non le pape homonyme) lut l'évangile selon Luc, fut instruit, reçut le baptême et revint près de Cécile. Près d'elle, il aperçut un ange au visage lumineux, aux ailes éclatantes, qui tenait dans ses mains deux couronnes de roses et de lis, et qui posa l'une de ces couronnes sur la tête de Cécile, l'autre sur la tête de Valérien, et leur dit : « Je vous apporte ces fleurs des jardins du Ciel. » Les deux jeunes époux vécurent dans la chasteté et se dévouèrent aux bonnes oeuvres.
Valérien avait un frère nommé Tiburce ; au récit de ces merveilles, il abjura les idoles et se fit chrétien. Valérien et Tiburce s'employèrent à donner des sépultures aux corps des martyrs que le préfet Amalchius faisait tuer comme criminels. Les deux frères furent bientôt dénoncés, demeurèrent invincibles dans la confession de leur foi et eurent la tête tranchée. Maximus, l'officier chargé de rendre la sentence, après avoir vu une apparition de martyrs, se convertit soudainement à la religion chrétienne et subit le même sort. Les trois hommes furent exécutés aux alentours de Rome. Cécile parvint à racheter les corps et les ensevelit au cimetière Praetextatus, sur la Via Appia.
Lors de l'audience générale du mercredi 21 novembre 2007, le pape Benoît XVI évoquait cette fête : le baptisé est appelé à participer au plan de salut de Dieu à l’exemple de la Vierge Marie, rappelait-il aux pèlerins polonais présents en cette circonstance. (source : zenit.org)
Le pape a évoqué le sens de la fête de la Présentation de Marie au Temple de Jérusalem, célébrée ce 21 novembre.
« Dans la liturgie d’aujourd’hui, nous rappelons la Présentation de la bienheureuse Vierge Marie. C’est de façon accomplie qu’elle a su réaliser la volonté du Père céleste. Que Marie nous aide à insérer notre vie dans le plan divin du salut. A vous, ici présents et à ceux qui vous sont chers, une bénédiction de tout cœur ».
L'origine de la fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple serait peut-être palestinienne, précise le site missel.fr, puisque la vie de saint Jean le Silentiaire, écrite au milieu du VIe siècle par Cyrille de Scythopolis, nous apprend qu'en novembre 543, à Jérusalem, eut lieu la dédicace de la basilique Sainte-Marie-la-Neuve. En tous cas, à Constantinople, la fête de la Présentation de Marie est attestée dès le VIIIe siècle, et des homélies de saint André de Crête (mort en 740) lui sont consacrées.
La liturgie de ce jour se réfère à des textes non canoniques : le principal de ces textes a été traduit au XVIe siècle par l'érudit français Postel qui l'a intitulé le « Protévangile de Jacques ».
Il s'agit de la vie de Marie racontée en style merveilleux et sans souci de vraisemblance géographique. C’est sans doute le plus ancien « évangile de l'enfance », composé au milieu du IIe siècle et probablement en Egypte. Le texte nous est parvenu dans des versions en grec, syriaque, arménien, éthiopien, géorgien, vieux-slave. Il se présente comme l'œuvre de Jacques le Mineur, et il est déjà évoqué par saint Justin (mort vers 165) dans le « Dialogue avec Tryphon » et Origène s'y réfère explicitement dans le Commentaire de S. Matthieu.
Ce texte raconte en effet : « Les mois se succédèrent pour la petit fille. Lorsqu'elle eut deux ans, Joachim dit : Menons-la au Temple du Seigneur, afin que s'accomplisse la promesse que nous avons faite, sinon le Tout-Puissant nous avertirait et l'offrande que nous lui ferions serait rejetée. Mais Anne répondit : Attendons la troisième année pour que l'enfant soit en âge de reconnaître son père et sa mère. Et Joachim répondit : Attendons ! »
« Lorsque la petite fille eut trois ans, continue le récit, Joachim dit : Appelez les filles d'Hébreux de race pure, et qu'elles prennent chacune un flambeau, un flambeau qui ne s'éteindra pas. L'enfant ne devra pas retourner en arrière et son cœur ne se fixera pas hors du Temple du Seigneur. Elles obéirent à cet ordre et elles montèrent ensemble au Temple du Seigneur. Et le prêtre accueillit l'enfant et la prit dans ses bras. Il la bénit, en disant : Il a glorifié ton nom, le Seigneur, dans toutes les générations. C'est en toi qu'aux derniers jours il révélera la Rédemption qu'il accorde aux fils d'Israël ! Et il fit asseoir l'enfant sur le troisième degré de l'autel. Et le Seigneur Dieu fit descendre sa grâce sur elle. Et, debout sur ses pieds, elle se mit à danser. Et elle fut chère à toute la maison d'Israël. Les parents redescendirent du Temple, et ils étaient remplis d'admiration, et ils louaient Dieu l'enfant ne s'était pas retournée en arrière. Et Marie demeurait dans le Temple du Seigneur, semblable à une colombe, et la main d'un Ange la nourrissait ».
Nous empruntons à Evangelizo.org l'explication de cette fête dont le fondement n'est pas dans les Ecritures mais attesté par la Tradition :
Les parents qui aiment Dieu lui ont, de tout temps, consacré leurs enfants, avant et après leur naissance. Parmi les Juifs, existait de plus l'usage de consacrer quelques fois à Dieu les enfants en bas âge ; on les amenait au Temple, où avait lieu la cérémonie de la consécration, puis ils habitaient dans les dépendances du Temple et servaient les prêtres et les lévites dans leurs fonctions. Nous avons des exemples de cette consécration spéciale dans la personne de Samuel et de quelques autres saints personnages. Il y avait aussi des appartements pour les femmes dévouées au service divin.
La mère de la Vierge Marie s'appelait en hébreu « Anne », mais nous la connaissons par le latin via le grec sous le nom d'« Anne ». Cette Anne et son époux Joachim, selon une ancienne tradition confirmée depuis par les papes, auraient amené leur fille Marie au temple alors qu'elle était encore une jeune fille, pour la consacrer à Dieu. La commémoration de cette « Présentation de Notre-Dame » est la fête que l'Église célèbre aujourd'hui.
Vous n’avez probablement pas prêté la moindre attention à cette fête. Peut-être avez-vous pensé au fond de votre esprit : « Oh, Marie a été présentée au temple comme Jésus », et vous en êtes resté là. Mais bien sûr, il n’y a pas eu de présentation rituelle des premières filles. Si Marie a été « présentée » et que ce fait était si important que l’Église le commémore encore, quelle en était la raison ?
Je ne dirai pas que le plus ancien document écrit de cette tradition, le Proto-Evangile de Jacques , soit fiable, mais il est certainement très intéressant et digne de votre attention. Selon cet « évangile apocryphe » et d’autres semblables, Anne était stérile et pendant plus de vingt ans, elle a supplié Dieu de lui donner un enfant.
Un jour, elle se rendit au jardin pour se promener, s'assit sous un laurier et, voyant précisément un nid de moineau dans l'arbre (voir Psaume 84:3), elle pria cette lamentation poignante :
Hélas ! Qui m'a engendré ? Et quel sein m'a produit ? . . .
Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme les oiseaux du ciel ; car les oiseaux du ciel aussi produisent des fruits devant toi, ô Éternel !
Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme les bêtes de la terre ; car les bêtes de la terre elles-mêmes produisent des fruits devant toi, ô Éternel !
Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme ces eaux, car ces eaux-là sont productives devant toi, ô Éternel !
Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme cette terre, car la terre elle-même donne ses fruits en leur saison, et elle te bénit, ô Seigneur.
C'est un Laudato si' de la fertilité. Elle regarde chaque partie de la nature et y voit la fécondité. Pourtant, elle-même, par sa stérilité, est devenue une étrangère, une paria de cette « maison commune ». (Observez combien tout cela est différent de notre « écologisme » ! )
Un ange lui apparaît alors et lui annonce qu’elle concevra – ce qu’Anne croit et accepte immédiatement – et en réponse, elle fait écho aux paroles de son homonyme : « L’Éternel, mon Dieu, est vivant ! Si j’engendre un homme ou une femme, je l’offrirai en offrande à l’Éternel, mon Dieu ; il le servira dans les choses saintes tous les jours de sa vie. » (Voir 1 Samuel 1:11. Notez qu’en grec, les nourrissons et les jeunes enfants sont désignés par le neutre, « il ».)
Le Proto-Evangile est typiquement assez terre à terre, mais il commente avec une belle simplicité la conception de Marie, à propos du père après son retour de la garde de ses troupeaux : « Et Joachim se reposa le premier jour dans sa maison. » Le mari se reposa dans sa maison et devint père.
Après avoir accouché, Anne demande à la sage-femme : « Qu'ai-je enfanté ? » La sage-femme lui répond : « Une fille ». Sans aucun signe de déception, Anne prend l'enfant dans ses bras, la regarde et s'exclame : « Mon âme a été magnifiée aujourd'hui ! » Et, quelle que soit la valeur de ce récit, il est tout à fait plausible qu'Anne ait connu et répété plus tard le chant de son homonyme (1 Samuel 2:1-10), et que le Magnificat de Marie soit sa propre appropriation du chant de sa mère.
La tradition raconte que Joachim et Anne ont attendu que Marie ait trois ans pour l’amener au Temple. Ils l’ont placée au bas d’un escalier de pierre abrupt qui menait au Temple ; des vierges tenant des lanternes se tenaient au sommet. L’enfant allait-elle ramper jusqu’à eux ? Bien plus, Marie a monté l’escalier rapidement et avec assurance. Elle est allée directement à « la maison de son père » (cf. Lc 2, 49).
Au Temple, elle apprendrait à lire, à écrire, à connaître la Loi et les prophètes, et ne vivrait plus avec ses parents, qui moururent quand elle avait sept ou huit ans.
Son fils, s’identifiant comme le Seigneur Dieu du temple, enseignera plus tard : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. » (Mt 10, 37)
À l'âge de 12 ans (avant les règles), selon cette tradition, les prêtres exigeaient qu'elle se fiance à un homme plus âgé, veuf, choisissant parmi les candidats Joseph, réticent au début, à cause du signe d'une colombe, qui se posait sur sa verge ou peut-être même jaillissait de celle-ci.
Ainsi en est-il de la tradition. On peut se demander : si l’Église commémore la présentation de Marie, quelles leçons cette fête nous enseigne-t-elle ?
Il ne faut pas beaucoup d'inventivité allégorique pour comprendre que cela nous enseigne à désirer une éducation religieuse pour nos enfants. La Présentation de Marie a parfois été appelée une Illatio , une introduction, un engagement, une étape concluante. Pourquoi un père et une mère chrétiens, s'ils n'y étaient pas contraints, confieraient-ils définitivement leur enfant à des non-croyants ? Imaginez Joachim et Anne laissant Marie à la cour d'Hérode pour qu'elle l'instruise.
De toute évidence, Anne nous enseigne aussi combien nous devons désirer ardemment avoir une descendance et donc vénérer notre pouvoir de procréation. Nous voyons chez Anne l’étrangeté de l’économie divine. Elle donne sa fille à Dieu, et pourtant, précisément par le vœu de Marie de rester vierge à jamais, Anne devient la grand-mère de toute l’humanité. Sa fille, par les mots « Voici ta mère », devient encore plus qu’Ève la « mère de tous les vivants » (Gn 3, 20).
Et puis nous voyons la priorité de l'amour chrétien sur l'affection familiale naturelle, et de la virginité sur l'état matrimonial. Nous voyons même l'amour du mari sous un jour clair, puisque Joseph reçoit Marie du temple comme une fille à protéger et à chérir.
Pour nous tous, c'est une célébration de Marie, la Mère du Très Bel Amour. (Sirach 24, 24).
BBses Ángeles de San José Lloret Martí et ses compagnes martyres
Angeles de San José, au siècle Francisca Lloret Martí, naît à Villajoyosa, diocèse de Orihuela-Alicante, le 16 janvier 1875.
Le 20 avril 1903 Francisca entra dans la Congrégation des Sœurs de la Doctrine Chrétienne ; en 1905, elle émit les vœux temporels et prit Ángeles de San José comme nom de religion.
Elle fut ensuite secrétaire générale, supérieure locale et enfin, le 16 février 1936 Supérieure Générale.
Mère Angèle de Saint-Joseph et ses seize compagnes, religieuses espagnoles de la Congrégation de la Doctrine chrétienne, durent abandonner leur maison de la Calle Maestro Chapí nº 7, le 19 juillet 1936, lorsqu'éclata la Guerre civile. Certaines d'entre elles étaient très âgées. Elles rejoignirent d'autres consœurs qui n'avaient pas de famille pouvant les accueillir. Mère Angèle emménagea avec quatorze religieuses, dont une novice, dans un entresol que Maria Ortells, veuve d'un commerçant aisé, M. Davalos, avait mis à leur disposition, à la périphérie de Valence.
La prière continuelle fut leur règle, ainsi que la charité : elles allèrent jusqu'à tricoter des lainages pour les miliciens républicains.
Mère Angèle et ses autres compagnes furent, toutefois, arrêtées et passèrent devant le peloton d'exécution, le 20 novembre 1936, à Picadero de Paterna, à six kilomètres de la ville, en pardonnant à leurs bourreaux. La dernière mourut en lançant : « Vive le Christ Roi ! ».
Ángeles de San José Lloret Martí et ses compagnes (voir la liste) ont été béatifiées, à Rome, le 1er octobre 1995, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Le 29 septembre 2010, Benoît XVI a consacré sa catéchèse hebdomadaire à cette grande mystique, proche de Gertrude de Hefta, fêtée aujourd'hui :
"Je voudrais vous parler aujourd’hui de sainte Mechtilde de Hackeborn, l’une des grandes figures du monastère de Helfta, ayant vécu au XIIIe siècle. Sa consœur, sainte Gertrude la Grande, dans le vie livre de l’œuvre Liber specialis gratiae (le livre de la grâce spéciale), dans lequel sont relatées les grâces spéciales que Dieu a données à sainte Mechtilde, affirme: «Ce que nous avons écrit est bien peu au regard de ce que nous avons omis. Nous publions ces choses uniquement pour la gloire de Dieu et au bénéfice de notre prochain, car il nous semblerait injuste de garder le silence sur les si nombreuses grâces que Mechtilde reçut de Dieu, moins pour elle-même, à notre avis, que pour nous et pour ceux qui viendront après nous» (Mechtilde de Hackeborn, Liber specialis gratiae, VI, 1).
Élisabeth est née à Presbourg, en 1207. Fille du roi de Hongrie, André II, et de Gertrude de Méranie. Elle est fiancée dès l’âge de 4 ans, avec Louis, le fils aîné du landgrave de Thuringe, Herman I. La cour de Thuringe est alors brillante, cultivée ; et Élisabeth y reçoit une éducation soignée, dans le château de Wartburg, forteresse qui domine la ville d’Eisenach. Dès son enfance, elle manifeste une grande piété, un esprit de pénitence, et un constant dévouement envers les pauvres qu’elle appelle « ses plus chers amis ». En 1221, âgée de 14 ans, elle épouse son fiancé, Louis IV, qui vient de succéder à son père, comme landgrave de Thuringe.
Il semble que le couple soit très uni et en plein accord sur la place à accorder à la prière et à la charité envers les pauvres. Louis IV porte le surnom de Louis le Charitable.
Ce prince, à la différence des courtisans, a toujours admiré sa vertu. Partageant la sollicitude de sa femme pour les misères du peuple, le landgrave lui laisse toute liberté de continuer ses exercices religieux; il l’aide même à fonder près de son château un hôpital de lépreux.
À cette époque, les Frères mineurs nouvellement fondés, commencent à se répandre dans toute l’Allemagne et un certain frère Rüdiger d’Halberstadt rencontre la princesse et l’initie à l’esprit franciscain qui correspond si bien à ses propres aspirations. Près du château de Wartburg, elle fait édifier un hôpital, pour accueillir les pauvres et les lépreux. En 1227, Louis IV part pour la Ve croisade, mais tombe malade avant de s’embarquer, et meurt à Brindisi. Ses ossements sont rapportés en Thuringe.
Restée veuve en 1227, Élisabeth a d’abord à souffrir des persécutions de ses beaux-frères qui, désirent le pouvoir et l’accusent de négliger les affaires de l’état et de dissiper en aumônes les trésors de l’État, la privent de la régence et la chassent brutalement avec ses quatre (ou trois?)* enfants de la résidence souveraine. Son oncle, alors évêque de Bamberg, lui offre un asile jusqu’au moment où on lui propose de reprendre le pouvoir, qu’elle refuse. Peu après elle décide de se consacrer totalement à la prière et aux bonnes œuvres et se met sous la direction spirituelle de son confesseur, Conrad de Marburg, auprès duquel elle vient résider, dans une humble habitation. Après avoir assuré l’avenir de ses enfants et confié leur éducation à de nobles amies, elle prend l’habit des pénitents (ce n’est pas encore le Tiers-Ordre de saint François).
Elle utilise les revenus de son douaire pour la construction et la gestion d’un hôpital à Marbürg, l’hospice St-François, et vit dans la pauvreté, la prière et l’assistance aux pauvres et aux malades. Quelques unes de ses suivantes et de ses anciennes servantes vivent auprès d’elle, au service des malades. Conrad de Marburg, son confesseur, lui ayant interdit de demander l’aumône, elle doit travailler aussi pour assurer sa subsistance. Sous son influence, elle se livre à des mortifications qui abrègent sa vie. Épuisée par les malheurs, les fatigues et les mortifications, elle meurt à peine âgée de 24 ans, le 17 novembre1231. Le pape Grégoire IX la canonise en 1235,.
Dicit Dominus: ego cogito cogitationes pacis, et non afflictionis: invocabitis me, et ego exaudiam vos : et reducam captivitatem vestram de cunctis locis.
Le Seigneur dit : Mes pensées sont des pensées de paix et non d’affliction: vous m’invoquerez, et moi, je vous exaucerai: et je vous ramènerai de captivité, de tout lieu.
Du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr) (archive 2013)
Sans aucun doute, le Temple devait être très beau, avec ses colonnes et ses boiseries sculptées, ses draperies brodées, ses revêtements d’or. Commencé par Hérode le Grand en 19 avant notre ère pour tenter de gagner la faveur des juifs, il était en voie d’achèvement du temps de Jésus. Il sera terminé en 63 et… détruit en 70 par les armées du général romain Titus. Les pèlerins devaient rester bouche-baie, un peu comme nous le sommes devant la Basilique Saint Pierre de Rome, ou un Hindou devant le Taj Mahal. Il est vrai que la contemplation d’un édifice imposant et beau donne une impression de sécurité, comme si les pierres défiaient l’histoire et que pour un instant nous échappions nous aussi à l’usure du temps.
L’intervention de Jésus vient rompre le charme : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit ». Pour les Juifs, ces paroles sont blasphématoires : le prophète Jérémie n’avait échappé que de justesse à la mort pour moins que cela. D’ailleurs, ce sera le motif de condamnation de notre Seigneur.
Pourtant, quoi de plus normal que l’énoncé de Jésus : tout comme les plus hautes montagnes finissent par être érodées par les vents et se transformer en collines, puis en plaines, ainsi ce monde passe et ses plus beaux édifices sont éphémères, surtout lorsque la furie des hommes s’acharne sur eux. Jésus ne fait que nous arracher à nos rêveries de toute puissance et d’immortalité terrestre, pour nous ramener à la réalité de ce monde où tout est vanité.
Mais l’auditoire du Seigneur ne l’entend pas ainsi : il croit comprendre que le Rabbi fait allusion aux événements de la fin du monde : pressons-le et demandons-lui de nous révéler le temps et les signes avant-coureurs ! Les sectes contemporaines n’ont décidément rien inventé : la fièvre apocalyptique est de tous les temps.
Ci-dessous la Prière pour le Roi telle qu’on peut encore l’entendre chanter (chaque dimanche après la grand’messe) dans l’une ou l’autre église du royaume de Belgique…
Domine salvum fac regem nostrum [Philippum] /et exaudi nos in die qua invocaverimus te.
Domine exaudi orationem meam/ Et clamor meus ad te veniat
Seigneur, protège notre Roi [Philippe] / et exauce-nous le jour où nous t’aurons invoqué
Seigneur écoute ma prière/ Et que mon cri parvienne jusqu’à toi.
En plain-chant tel qu’on l’interprétait avant la réforme de Solesmes :
… ou sous la forme d’un motet de Marc-Antoine Charpentier:
Lors de l'audience générale du mercredi 24 mars 2010, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à ce grand maître de la théologie du Moyen Age :
Chers frères et sœurs,
L'un des plus grands maîtres de la théologie médiévale est saint Albert le Grand. Le titre de « grand » (magnus), avec lequel il est passé à l'histoire, indique l'étendue et la profondeur de sa doctrine, qu'il associa à la sainteté de sa vie. Mais ses contemporains déjà n'hésitaient pas à lui attribuer des titres d'excellence; l'un de ses disciples, Ulrich de Strasbourg, le définit comme « merveille et miracle de notre temps ».
Il naquit en Allemagne au début du XIIIe siècle, et tout jeune encore, il se rendit en Italie, à Padoue, siège de l'une des plus célèbres universités du moyen-âge. Il se consacra à l'étude de ce que l'on appelle les « arts libéraux »: grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, astronomie et musique, c'est-à-dire de la culture générale, manifestant cet intérêt typique pour les sciences naturelles, qui devait bientôt devenir le domaine de prédilection de sa spécialisation. Au cours de son séjour à Padoue, il fréquenta l'église des dominicains, auxquels il s'unit par la suite avec la profession des vœux religieux. Les sources hagiographiques font comprendre qu'Albert a pris cette décision progressivement. Le rapport intense avec Dieu, l'exemple de sainteté des frères dominicains, l'écoute des sermons du bienheureux Jourdain de Saxe, successeur de saint Dominique à la tête de l'Ordre des prêcheurs, furent les facteurs décisifs qui l'aidèrent à surmonter tout doute, vainquant également les résistances familiales. Souvent, dans les années de notre jeunesse, Dieu nous parle et nous indique le projet de notre vie. Comme pour Albert, pour nous tous aussi, la prière personnelle nourrie par la Parole du Seigneur, l'assiduité aux sacrements et la direction spirituelle donnée par des hommes éclairés sont les moyens pour découvrir et suivre la voix de Dieu. Il reçut l'habit religieux des mains du bienheureux Jourdain de Saxe.
Après son ordination sacerdotale, ses supérieurs le destinèrent à l'enseignement dans divers centres d'études théologiques liés aux couvents des Pères dominicains. Ses brillantes qualités intellectuelles lui permirent de perfectionner l'étude de la théologie à l'Université la plus célèbre de l'époque, celle de Paris. Albert entreprit alors l'activité extraordinaire d'écrivain, qu'il devait poursuivre toute sa vie.