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Au rythme de l'année liturgique - Page 3

  • La nativité de saint Jean-Baptiste

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    saint_jean_baptiste.jpgDe Benoît XVI, cette catéchèse sur saint Jean-Baptiste

    ... la vénération de saint Jean-Baptiste est ancienne et profonde. Dans les évangiles, son rôle par rapport à Jésus apparaît très nettement. Saint Luc, en particulier, raconte sa naissance, sa vie dans le désert, sa prédication, et saint Marc nous parle de sa mort dramatique. Jean-Baptiste initie sa prédication sous l’empereur Tibère, en 27-28 après Jésus-Christ, et l’invitation très claire qu’il adresse à la foule accourue pour l’écouter est de préparer le chemin pour accueillir le Seigneur, de rendre droits les sentiers tordus de sa propre vie à travers une conversion du cœur radicale (cf. Luc 3, 4). Pourtant le Baptiste ne se limite pas à prêcher la pénitence et la conversion mais, en reconnaissant que Jésus est « l’Agneau de Dieu » venu pour enlever le péché du monde (Jean 1, 29), il a la profonde humilité de montrer en Jésus le véritable Envoyé de Dieu, en se mettant de côté pour que le Christ puisse grandir, être écouté et suivi. Dans un acte ultime, le Baptiste témoigne par son sang de sa fidélité aux commandements de Dieu, sans céder ni reculer, en accomplissant jusqu’au bout sa mission. Dans ses homélies, saint Bède, moine du IXème siècle, dit ceci : Saint Jean a donné sa vie pour [le Christ], même si on ne lui a pas ordonné de renier Jésus Christ, on lui a ordonné de taire la vérité (cf. Homélies 23 : CCL 122, 354). Et il n’a pas tu la vérité et c’est ainsi qu’il est mort pour le Christ qui est la Vérité. C’est justement par amour de la vérité qu’il ne s’est pas abaissé en se compromettant et qu’il n’a pas eu peur d’adresser des paroles fortes à celui qui s’était éloigné des voies de Dieu.

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  • Homélie pour la nativité de saint Jean-Baptiste

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    Joseph-Marie Verlinde, Homélie en la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste, vendredi 24 juin 2011, homelies.fr.

    L’Eglise ne célèbre que trois naissances : celle du Fils de Dieu, celle de sa mère, et celle de Jean-Baptiste. La nativité de ce dernier fut même célébrée bien avant celle de la Vierge Marie : elle est attestée dès le IVe s.

    De tous les autres saints nous retenons uniquement le jour de leur naissance à la vie définitive au moment du grand passage de ce monde à l’autre. L’exception faite pour saint Jean se fonde sur la parole insistante de l’Ange annonçant la destinée extraordinaire de cet enfant (Lc 1, 13-17), et surtout sur la grâce de sanctification reçue dès le sein de sa mère, lors de la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth (Lc 1, 39-56). Puisque l’enfant fut purifié du péché originel et oint de l’Esprit de sainteté, il est légitime de fêter sa naissance comme la célébration de l’entrée d’un saint dans notre monde.

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  • "Notre nature affamée porte la marque d’une indigence qui est comblée par la grâce de l’Eucharistie" (Léon XIV)

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    SOLENNITÉ DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST
    SAINTE MESSE, PROCESSION ET BÉNÉDICTION EUCHARISTIQUE

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Place Saint-Jean-de-Latran
    Dimanche 22 juin 2025

    ________________________________________

    Chers frères et sœurs, qu’il est beau d’être avec Jésus ! L’Évangile qui vient d’être proclamé en témoigne lorsqu’il raconte que les foules restaient des heures et des heures avec lui à l’écouter parler du Royaume de Dieu et guérir les malades (cf. Lc 9, 11). La compassion de Jésus pour ceux qui souffrent manifeste la proximité aimante de Dieu, qui vient dans le monde pour nous sauver. Quand Dieu règne, l’homme est libéré de tout mal. Cependant, même pour ceux qui reçoivent la bonne nouvelle de Jésus, l’heure de l’épreuve vient. Dans ce lieu désert, où les foules ont écouté le Maître, le soir tombe et il n’y a rien à manger (cf. v. 12). La faim du peuple et le coucher du soleil sont des signes de la finitude qui pèse sur le monde, sur chaque créature : le jour s’achève, tout comme la vie des hommes. C’est à cette heure, dans l’indigence, la misère et des ténèbres, que Jésus reste parmi nous.

    Au moment même où le soleil décline et où la faim grandit, alors que les apôtres eux-mêmes demandent de renvoyer la foule, le Christ nous surprend par sa miséricorde. Il a de la compassion pour le peuple affamé et invite ses disciples à prendre soin de lui : la faim n’est pas un besoin qui n’a rien à voir avec l’annonce du Royaume et le témoignage du salut. Au contraire, cette faim concerne notre relation avec Dieu. Cinq pains et deux poissons ne semblent toutefois pas suffisants pour nourrir le peuple : apparemment raisonnables, les calculs des disciples révèlent au contraire leur faible foi. Car, en réalité, avec Jésus, nous avons tout ce qu’il faut pour donner force et sens à notre vie.

    À cet appel de la faim, en effet, il répond par le signe du partage : il lève les yeux, dit la bénédiction, rompt le pain et donne à manger à tous ceux qui sont présents (cf. v. 16). Les gestes du Seigneur n’inaugurent pas un rituel magique complexe, mais témoignent avec simplicité de la reconnaissance envers le Père, de la prière filiale du Christ et de la communion fraternelle que soutient l’Esprit Saint. Pour multiplier les pains et les poissons, Jésus divise ceux qui sont là : ainsi, ils suffisent pour tous, voire ils débordent. Après avoir mangé – et mangé à satiété –, ils emportèrent douze paniers (cf. v. 17).

    Telle est la logique qui sauve le peuple affamé : Jésus agit selon le style de Dieu, en enseignant à faire de même. Aujourd’hui, en lieu et place des foules mentionnées dans l’Évangile, il y a des peuples entiers, humiliés par la cupidité des autres plus encore que par leur propre faim. Face à la misère de beaucoup, le cumul des richesses par quelques-uns est signe d’une arrogance indifférente, qui engendre la souffrance et l’injustice. Au lieu de partager, l’opulence gaspille les fruits de la terre et du travail de l’homme. Particulièrement, en cette année jubilaire, l’exemple du Seigneur reste pour nous un critère urgent d’action et de service : partager le pain, pour multiplier l’espérance, c’est proclamer l’avènement du Royaume de Dieu.

    En nourrissant les foules, Jésus annonce en effet, qu’il sauvera tout le monde de la mort. Tel est le mystère de la foi que nous célébrons dans le sacrement de l’Eucharistie. De même que la faim est un signe de notre pauvreté extrême, ainsi rompre le pain est un signe du don divin du salut.

    Mes très chers amis, le Christ est la réponse de Dieu à la faim de l’homme, car son corps est le pain de la vie éternelle : prenez et mangez-en tous ! L’invitation de Jésus embrasse notre expérience quotidienne : pour vivre, nous avons besoin de nous nourrir de la vie, en la prenant aux plantes et aux animaux. Pourtant, manger quelque chose de mort nous rappelle que nous aussi, malgré ce que nous mangeons, nous mourrons. En revanche, lorsque nous nous nourrissons de Jésus, pain vivant et vrai, nous vivons pour Lui. En s’offrant tout entier, le Crucifié Ressuscité se donne à nous qui découvrons ainsi que nous sommes faits pour nous nourrir de Dieu. Notre nature affamée porte la marque d’une indigence qui est comblée par la grâce de l’Eucharistie. Comme l’écrit saint Augustin, le Christ est vraiment « panis qui reficit, et non deficit panis qui sumi potest, consumi non potest » (Sermo 130, 2) : un pain qui nourrit et ne manque pas ; un pain que l’on peut manger mais qui ne s’épuise pas. L’Eucharistie, en effet, est la présence véritable, réelle et substantielle du Sauveur (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 1413), qui transforme le pain en Lui-même, pour nous transformer en Lui. Vivant et vivifiant, le Corpus Domini fait de nous, c’est-à-dire de l’Église elle-même, le corps du Seigneur.

    C’est pourquoi, suivant les paroles de l’apôtre Paul (cf. 1 Co 10, 17), le Concile Vatican II enseigne que « par le sacrement du pain eucharistique, est représentée et réalisée l’unité des fidèles qui, dans le Christ, forment un seul corps. À cette union avec le Christ, lumière du monde, de qui nous procédons, par qui nous vivons, vers qui nous tendons, tous les hommes sont appelés » (Const. dogm. Lumen gentium, n. 3). La procession que nous allons bientôt commencer est le signe de ce cheminement. Ensemble, pasteurs et troupeau, nous nous nourrissons du Très Saint Sacrement, nous l’adorons et nous le portons dans les rues. Ce faisant, nous le présentons au regard, à la conscience, au cœur des personnes. Au cœur de ceux qui croient, pour qu’ils croient plus fermement ; au cœur de ceux qui ne croient pas, pour qu’ils s’interrogent sur la faim que nous avons dans l’âme et sur le pain qui peut la rassasier.

    Restaurés par la nourriture que Dieu nous donne, nous portons Jésus dans le cœur de tous, lui qui implique tout le monde dans l’œuvre du salut, invitant chacun à participer à sa table. Heureux les invités qui deviennent témoins de cet amour !

  • Le culte de l’Eucharistie et son caractère sacré

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    Une homélie du pape Benoît XVI :

    020109_adoration.jpg« Ce soir, je voudrais méditer avec vous sur deux aspects, liés entre eux, du Mystère eucharistique: le culte de l’Eucharistie et son caractère sacré. Il est important de les prendre à nouveau en considération pour les préserver des visions incomplètes du Mystère lui-même, comme celles que l’on a pu constater dans un passé récent.
    Avant tout, une réflexion sur la valeur du culte eucharistique, en particulier de l’adoration du Très Saint Sacrement. C’est l’expérience que nous vivrons aussi ce soir, après la messe, avant la procession, pendant son déroulement et à son terme.

    Une interprétation unilatérale du concile Vatican II avait pénalisé cette dimension en réduisant en pratique l’Eucharistie au moment de la célébration. En effet, il a été très important de reconnaître le caractère central de la célébration, à travers laquelle le Seigneur convoque son peuple, le rassemble autour de la double table de la Parole et du Pain de vie, le nourrit et l’unit à lui dans l’offrande du Sacrifice. Cette mise en valeur de l’assemblée liturgique dans laquelle le Seigneur agit et réalise son mystère de communion, demeure naturellement valable, mais elle doit être replacée dans un juste équilibre.

    En effet - comme c’est souvent le cas - pour souligner un aspect, on finit par en sacrifier un autre. Ici, l’accent mis sur la célébration de l’Eucharistie s’est fait aux dépends de l’adoration, en tant qu’acte de foi et de prière adressée au Seigneur Jésus, réellement présent dans le Sacrement de l’autel. Ce déséquilibre a aussi eu des répercussions sur la vie spirituelle des fidèles. En effet, si l’on concentre tout le rapport avec Jésus Eucharistie dans le seul moment de la Sainte Messe, on risque de vider de sa présence le reste du temps et de l’espace existentiels. Et ainsi, l’on perçoit moins le sens de la présence constante de Jésus au milieu de nous et avec nous, une présence concrète, proche, au milieu de nos maisons, comme “Cœur battant” de la ville, du pays, du territoire avec ses différentes expressions et activités. Le Sacrement de la Charité du Christ doit pénétrer toute la vie quotidienne.

    En réalité, c’est une erreur que d’opposer la célébration et l’adoration, comme si elles étaient concurrentes. C’est justement le contraire : le culte du Saint Sacrement constitue comme le “milieu” spirituel dans lequel la communauté peut célébrer l’Eucharistie d’une manière juste et vraie. C’est seulement lorsqu’elle est précédée, accompagnée et suivie de cette attitude intérieure de foi et d’adoration que l’action liturgique peut exprimer toute sa signification et sa valeur.

    La rencontre avec Jésus dans la Messe se réalise vraiment et pleinement lorsque la communauté est en mesure de reconnaître que, dans le Sacrement, il habite dans sa maison, nous attend, nous invite à sa table, et puis, après que l’assemblée s’est dispersée, qu’il reste avec nous, par sa présence discrète et silencieuse, et nous accompagne de son intercession, en continuant à recueillir nos sacrifices spirituels et à les offrir au Père.

    A ce propos, je voudrais souligner l’expérience que nous allons vivre ensemble aussi ce soir. Au moment de l’adoration, nous sommes tous sur le même plan, agenouillés devant le Sacrement de l’Amour. Le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel se trouvent réunis dans le culte eucharistique. (...) Il est évident pour tous que ces moments de veillée eucharistique préparent la célébration de la Messe, préparent les cœurs à la rencontre, si bien qu’elle en devient elle aussi plus féconde. Etre tous en silence de façon prolongée devant le Seigneur présent dans son Sacrement, est l’une des expériences les plus authentiques de notre “être Eglise”, qui est accompagnée de façon complémentaire par celle de célébrer l’Eucharistie, en écoutant la Parole de Dieu, en chantant, en s’approchant ensemble de la table du Pain de vie.

    Communion et contemplation ne peuvent pas être séparées, elles vont de pair. Pour communier vraiment avec une autre personne, je dois la connaître, savoir rester auprès d’elle en silence, l’écouter, la regarder avec amour. Le vrai amour et la vraie amitié vivent toujours de cette réciprocité de regards, de silences intenses, éloquents, pleins de respect, et de vénération, afin que la rencontre soit vécue en profondeur, de façon personnelle et non pas superficielle. Et hélas, s’il manque cette dimension, même la communion sacramentelle peut devenir, de notre part, un geste superficiel. En revanche, dans la vraie communion, préparée par l’entretien de la prière et de la vie, nous pouvons dire au Seigneur des paroles de confiance, comme celles qui viennent de résonner dans le psaume responsorial : “Je suis ton serviteur fils de ta servante, / tu as défait mes liens. / Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâces, / j'appellerai le nom du Seigneur” (Ps 115, 16-17).

    Je voudrais maintenant passer brièvement au deuxième aspect : le caractère sacré de l’Eucharistie. Là aussi, on a, dans un passé récent, senti les conséquences d’un certain malentendu sur le message authentique de la Sainte Ecriture. La nouveauté chrétienne concernant le culte a été influencée par une certaine mentalité sécularisée des années soixante et soixante-dix du siècle dernier. Il est vrai, et cela reste toujours valable, que le centre du culte n’est plus désormais dans les rites et dans les sacrifices anciens, mais dans le Christ lui-même, dans sa personne, dans sa vie, dans son mystère pascal. Et cependant, on ne doit pas déduire de cette nouveauté fondamentale que le sacré n’existe plus, mais qu’il a trouvé son accomplissement en Jésus Christ, Amour divin incarné.

    La Lettre aux Hébreux que nous avons écoutée ce soir dans la seconde lecture, nous parle justement de la nouveauté du sacerdoce du Christ, “grand prêtre des biens à venir” (He 9, 11), mais il ne dit pas que le sacerdoce est terminé. Le Christ “est médiateur d’une nouvelle alliance” (He 9, 15), scellée dans son sang, qui purifie “notre conscience des œuvres mortes” (He 9, 14). Il n’a pas aboli le sacré, mais il l’a porté à son accomplissement, en inaugurant un culte nouveau, qui est certes pleinement spirituel, mais qui cependant, tant que nous sommes en chemin dans le temps, se sert encore de signes et de rites, qui ne disparaîtront qu’à la fin, dans la Jérusalem céleste, là où il n’y aura plus aucun temple (cf. Ap 21, 22). Grâce au Christ, le caractère sacré est plus vrai, plus intense, et, comme il advient pour les commandements, plus exigeant aussi ! L’observance rituelle ne suffit pas, mais il faut la purification du cœur, et l’engagement de la vie.

    Je voudrais aussi souligner que le sacré a une fonction éducative et que sa disparition appauvrit inévitablement la culture, en particulier la formation des nouvelles générations. Si, par exemple, au nom d’une foi sécularisée qui n’aurait plus besoin des signes sacrés, on abolissait la procession du “Corpus Domini” dans la ville, le profil spirituel de Rome se trouverait “aplati” et notre conscience personnelle et communautaire s’en trouverait affaiblie. Ou bien, pensons à une mère et à un père qui, au nom de la foi désacralisée, priveraient leurs enfants de tout rituel religieux: ils finiraient en réalité par laisser le champ libre aux innombrables succédanés présents dans la société de consommation, à d’autres rites et à d’autres signes, qui pourraient devenir plus facilement des idoles. Dieu, notre Père, n’a pas agi ainsi avec l’humanité : il a envoyé son Fils dans le monde, non pour abolir, mais pour porter le sacré aussi à son accomplissement. Au sommet de cette mission, lors de la Dernière Cène, Jésus a institué le sacrement de son Corps et de son Sang, le Mémorial de son Sacrifice pascal. En agissant ainsi, il s’est mis lui-même à la place des sacrifices anciens, mais il l’a fait à l’intérieur d’un rite, qu’il a commandé aux apôtres de perpétuer, comme le signe suprême du véritable Sacré, qui est Lui-même. C’est avec cette foi, chers frères et sœurs, que nous célébrons aujourd’hui et chaque jour le Mystère eucharistique et que nous l’adorons comme le centre de notre vie et le cœur du monde. Amen. »

    (Benoît XVI, Homélie pour la Fête-Dieu du 7 juin 2012)

    Lu sur le site « Pro Liturgia » : http://www.proliturgia.org/

     JPSC

  • Ave Verum (Byrd, Mozart)

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    Ave Ave verum corpus
    Natum de Maria Virgine
    Vere passum immolatum
    In cruce pro homine
    Cujus latus perforatum
    Unda fluxit et sanguine
    Esto nobis praegustatum
    In mortis examine
    In mortis examine.

    Ô véritable corps
    Né de la Vierge Marie,
    Qui a été sacrifié et immolé
    Sur la croix pour l’être humain
    Dont le côté a été transpercé
    D’où l’eau et le sang mêlés ont jailli
    Soit pour nous un avant-goût du paradis
    Dans l’épreuve de la mort
    Dans l’épreuve de la mort. 

  • Recevons avec foi le corps du Christ qui nous est donné en communion et soyons des témoins de la vraie vie dans notre monde !

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    Une homélie de Mgr Jean-Pierre Delville pour la solennité de la Fête-Dieu (archive 2016) :

    « Chers Frères et Sœurs,

    La Fête-Dieu de cette année est placée sous le signe de la miséricorde. Miséricorde signifie « avoir du cœur » pour celui qui est dans la misère ou la pauvreté « miséricorde ». Il s’agit de partager mes faibles moyens, mes propres pauvretés, avec celui qui est dans la difficulté et dans la faim.

    Ainsi à la dernière cène (1 Cor 11,23-26), face à la souffrance et à la mort, Jésus partage le pain et le vin. Face à la pauvreté de sa vie, à l’échec apparent de sa mission, face à la pauvreté des disciples qui vont se sentir abandonnés, Jésus ne baisse pas les bras, il ne tombe pas dans la déprime, encore moins dans la fuite. Il partage le peu qu’il a, le pain et le vin, en disant qu’ils sont son corps et son sang. Ils représentent une vie fragile, une vie qui va être enlevée. Mais ils représentent en même temps un partage de cette vie : prenez et mangez-en, buvez-en tous : ceci est mon corps, ceci est mon sang, dit Jésus. C’est comme à la multiplication des pains, qui avait commencé avec 5 pains et 2 poissons pour 5000 hommes : la pauvreté des moyens, quand elle est partagée, devient source de vie et de salut (Lc 7,11-17). Le corps et le sang du Christ, donnés en communion, nous associent à sa vie, à sa mort et à sa résurrection. Notre pauvreté est dépassée, nous sommes rassasiés, comme la foule au désert ; nous recevons une vie nouvelle, par notre communion à la pauvreté du Christ.

    Encore aujourd’hui, on pourrait se moquer de l’eucharistie et dire : « Mais ce n’est qu’un bout de pain, que voulez-vous que cela fasse ? Pourquoi le vénérez-vous tellement ? » Et pourtant nous déployons toute une liturgie, toute une vénération et tout un faste, comme ce soir, pour ce bout de pain. Pourquoi ? Parce que c’est la pauvreté partagée par le Christ, et ce partage nous révèle sa divinité. Dieu est dans ce partage de la pauvreté et nous communique sa divinité.

    Cette communion nous invite à l’action concrète, elle nous invite aux œuvres de miséricorde. Comme disait Jésus : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Et pour éclairer cela, le cardinal Oscar Maradiaga nous disait mardi dernier à la cathédrale : « Il existe un lien intime et indissoluble entre l'eucharistie et la charité, entre la présence eucharistique et la mission, entre l'adoration et la justice sociale ». Cet engagement nous pousse à l’action et, au-delà même des premiers gestes de charité, il nous pousse à agir sur les structures injustes de notre monde. Comme disait le cardinal Maradiaga : « Satisfaire la faim, implique également de découvrir les raisons de la faim et de travailler pour briser les chaînes qui maintiennent les plus pauvres piégés dans la pauvreté ». Une œuvre de miséricorde est de visiter les prisonniers. « Nous sommes invités à visiter ceux qui sont des criminels, qui parfois ont commis des crimes graves », ajoutait-il . C’est particulièrement urgent dans notre pays avec la crise des prisons. L’opinion publique a tendance à mépriser les prisonniers. J’entendais dire à la TV la réaction suivante : « Les prisons ne sont quand même pas des clubs Med ! » Ce genre de réflexion va contre l’évangile. On doit reconnaître la valeur de tout homme, même prisonnier. Nos équipes d’aumôniers de prison sont engagées à fond dans l’aide aux prisonniers ces jours-ci ; les membres de l’aumônerie vont eux-mêmes distribuer des repas aux prisonniers, sans négliger la situation des gardiens ; et je les félicite pour leur engagement. Une autre pauvreté partagée est celle de visiter les malades ; « le Christ s'identifie avec ces personnes malades, quand nous les visitons ; c’est donc lui que nous visitons sous une autre apparence, et nous mêmes, nous obtenons aussi une guérison », disait le cardinal Maradiaga. Nous rejoignons l’intuition de sainte Julienne de Cornillon qui, au 13e siècle, était d’abord au service des malades comme directrice d’un hôpital, la léproserie de Cornillon, avant d’être aussi la promotrice de la fête du Saint-Sacrement, fête destinée à favoriser l’union du chrétien au Christ par la communion eucharistique.

    Frères et Sœurs, cette pauvreté partagée, cette communion, est un secret de vie. Jésus nous dit (Jn 6,56-59) : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » « Celui qui mange ce pain vivra éternellement ». C’est dans communion au Christ que nous trouvons la vraie vie. Cette communion au Christ passe par le canal de l’Église. Ainsi l’évangile de la multiplication des pains se termine par : « on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers ». Douze : le chiffre des tribus d’Israël, le chiffre des disciples, le symbole de l’Église. C’est dans la communion ecclésiale que la communion au Christ donne ses fruits. Nous avons célébré ici dans cette église du Saint-Sacrement, où la communauté a voulu garder la richesse de la liturgie ancienne et la beauté des chants latins. Ainsi cette église est comme l’un des douze paniers qui composent l’Église et qui alimentent l’humanité !

    Alors recevons avec foi le corps du Christ qui nous est donné en communion et soyons des témoins de la vraie vie dans notre monde !

    Amen ! Alleluia ! »

  • La Fête-Dieu à l'église du Saint-Sacrement (Liège)

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    affiche fête dieu 2025.jpg

  • Saint Louis de Gonzague : un modèle pour les jeunes (21 juin)

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    Du site des jésuites d'Europe occidentale francophone :

    Saint Louis de Gonzague

    Ce jeune jésuite italien est né en 1568 à Castiglione, dans l’actuelle province de Lombardie. Fêté le jour du solstice d’été, le 21 juin, saint Louis de Gonzague est proposé comme modèle à la jeunesse, et spécialement aux étudiants. 

    En 1991, le pape Jean Paul II l’a également déclaré saint patron des personnes atteintes du SIDA.

    Un modèle pour les jeunes

    Saint Louis de Gonzague 2

    Échapper aux richesses, à la gloire humaine et au pouvoir : la vie de Louis de Gonzague est à mille lieux des modèles courants dans l’esprit des jeunes… et de ce que leurs parents peuvent souhaiter pour eux. Né dans une famille noble, fils aîné du marquis de Castiglione, Louis semble jouir d’une voie toute tracée : dès l’âge de 13 ans, il vit à la cour de Philippe II d’Espagne. Toutefois, l’expérience de cette vie l’aide à découvrir qu’il a soif d’autre chose : le luxe et le laxisme moral dont il est témoin le laissent insatisfait. Il devra lutter avec son père pour le convaincre de son désir de devenir religieux en entrant dans la Compagnie de Jésus. À 17 ans, il renonce  solennellement à ses droits héréditaires en faveur de son frère cadet et part pour Rome où, avec la bénédiction du pape Sixte Quint, il entre au noviciat jésuite. L’aimant était suffisamment puissant pour que le jeune homme se laisse attirer, en dépit des difficultés et contre l’avis paternel, et pour qu’il renonce aux honneurs et à la vie facile. Habité d’un désir plus grand que tout ce qui brille dans l’imaginaire, Louis interroge nos conceptions habituelles : faut-il rêver de richesse, de célébrité, de pouvoir ?

    Un appel à vivre le présent

    Fresques de la chapelle Saint-Louis de Gonzague-Franklin à Paris.

    « Que ferais-tu si tu apprenais que tu allais mourir dans l’heure ? », telle est la question-piège qui fut posée à Louis de Gonzague, pendant un temps de récréation. La question rejoint un conseil d’Ignace : quand il s’agit d’opérer une décision importante, « me projeter au jour de ma mort et considérer ce que j’aimerais avoir choisi aujourd’hui ». On peut deviner les réponses d’un jeune homme édifiant : « aller saluer ma mère » ou « m’agenouiller à la chapelle devant le Saint Sacrement », etc. Les hagiographes ont mis une tout autre réponse dans la bouche du jeune Louis : « Je continuerais à jouer, comme je le fais maintenant ». Une manière toute personnelle de rejoindre le carpe diem (cueille le jour) si cher à beaucoup de jeunes ! Plutôt que de me projeter dans le futur ou de regretter le passé, j’aimerais vivre chaque instant pleinement, avec la conviction que c’est ce que j’ai à vivre.

    L’héroïsme de l’agere contra

    Vitrail de la chapelle Saint-Louis de Gonzague-Franklin à Paris.

    Après le noviciat, Louis de Gonzague reste dans la ville éternelle, au Collège Romain, pour des études de philosophie et de théologie. Alors qu’il n’a que 23 ans, la peste fait des ravages dans la ville. Avec les autres étudiants jésuites, il est invité à prendre soin des malades. On se souvient l’avoir vu, surmontant un dégoût personnel, porter un pestiféré pour le conduire à l’hôpital. Agere contra : aller à l’encontre de ses envies personnelles, réagir contre ses dégoûts. C’est un exercice par lequel on a souvent mis les jeunes religieux à l’épreuve. Mais, trop souvent, cet agere contra est associé à des exercices aussi artificiels qu’inutiles. Dans la situation de Louis, il n’y avait rien d’artificiel : un malade – peut-être un mourant – qu’on ne pouvait laisser mourir comme un chien ! Cet acte reste d’actualité : il y a beaucoup de personnes dont nous détournons le regard, que nous préférons ignorer et oublier… Je me convaincs que je ne puis m’arrêter, je n’ose pas risquer la rencontre… et, pourtant, c’est mon frère qui est malade, réfugié, sans-abri. Tant pis pour les risques de contagion : c’est aujourd’hui que je vis ce que j’ai à vivre !

    Louis continue d’étudier intensément et multiplie les austérités au point d’avoir un mal de tête lancinant. Sa vie spirituelle est alors douloureuse et tourmentée. À 22 ans, il reçoit la révélation que sa vie sera brève. Cette révélation transforme sa vie spirituelle qui sera désormais plus dépouillée, plus sereine, plus abandonnée à Dieu. Louis meurt en 1591, pestiféré à son tour, à 23 ans. Il est canonisé par Benoît XIII en 1726 et proclamé, en 1729, patron de la jeunesse, spécialement des étudiants.

    Pourquoi fêter ensemble saint Louis de Gonzague et la musique le 21 juin ? Article de la revue Christus

    La vie de saint Louis de Gonzague en vidéo

    Lettre de saint Louis de Gonzague à sa mère (10 juin 1591) : « Je chanterai sans fin les miséricordes de Dieu ! »

    Que la grâce et la consolation de l’Esprit-Saint, très vénérée mère, soient toujours avec vous.

    Votre lettre m’a trouvé encore vivant dans cette région des morts, mais prêt à partir pour aller à jamais louer Dieu dans la terre des vivants. Je pensais qu’à cette heure j’aurais déjà fait le pas décisif. Si « la charité, comme dit saint Paul, pousse à pleurer avec ceux qui pleurent et à se réjouir avec ceux qui sont dans la joie », la joie de votre Seigneurie devra être bien grande, pour la grâce que Dieu nous accorde dans ma personne, Dieu Notre-Seigneur me conduisant au vrai bonheur et m’assurant que je ne le perdrai pas.

    Je vous avoue que je m’abîme et que je me perds dans la considération de cette bonté divine, cette mer immense, sans rivage et sans fond, qui m’appelle à un repos éternel après de bien courtes et bien légères fatigues. Elle m’invite du haut du ciel à ce souverain bonheur que j’ai cherché avec trop de négligence et elle me promet la récompense du peu de larmes que j’ai versées. Que votre Seigneurie veille donc à ne pas offenser cette infinie Bonté, ce qui arriverait sûrement si vous veniez à pleurer comme mort celui qui va vivre en la présence de Dieu et qui vous servira plus par ses prières qu’il ne le fit ici-bas.

    Notre séparation ne sera pas longue ; nous nous reverrons au ciel et, réunis pour ne plus nous séparer, nous jouirons de notre Rédempteur, nous le louerons de toutes nos forces et nous chanterons éternellement ses miséricordes. Tout ce qu’il fait est bien fait, puisque s’il nous enlève ce qu’il nous avait donné, c’est pour le mettre en lieu sûr et nous rendre ce que tous nous désirons davantage.

    Je vous écris tout cela uniquement à cause du désir que j’ai que vous, Madame ma mère, et toute la famille receviez la nouvelle de ma mort comme une grande faveur. Que votre bénédiction maternelle m’accompagne et me dirige dans la traversée de l’océan de ce monde et me fasse arriver heureusement au port de mes désirs et de mes espérances. Je vous écris avec d’autant plus de plaisir qu’il ne me reste plus d’autre preuve à vous donner de l’amour et du profond respect qu’un fils doit à sa mère.

    (Acta Sanctorum , Juin 5, p. 878 ; trad. fr. in : E. Delpierre et A. Noché,
    Saint Louis de Gonzague et la Renaissance italienne . Le Puy 1945, pp. 313-314).

  • Saint Louis Gonzague, le patron des jeunes expliqué par Don Bosco

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    D'Antonio Tarallo sur la NBQ :

    Saint Louis Gonzague, le patron des jeunes expliqué par Don Bosco

    Dans l'un de ses écrits les plus connus, Le jeune homme providentiel, Don Bosco indique aux jeunes un programme de vie pour devenir des saints, en proposant Saint Louis de Gonzague comme modèle. Qui, au Paradis, jouit d'une gloire si grande qu'elle étonne une mystique comme sainte Madeleine de Pazzi.

    21_06_2024

    Saints et jeunes, vous le pouvez. C'est ce que confirme le témoignage de la vie de saint Louis de Gonzague (1568-1591), dont la commémoration liturgique a lieu aujourd'hui. Le saint, religieux de la Compagnie de Jésus, connu par tous comme le saint patron de la jeunesse catholique, nous offre l'occasion de réfléchir sur la sainteté juvénile. La séquence des jeunes saints est longue et pleine de biographies vraiment extraordinaires : depuis l'aube du christianisme, en passant par les religieux jésuites, jusqu'au futur Saint Charles Acutis (1991-2006), dont la date de canonisation sera annoncée lors du consistoire du 1er juillet prochain.

    Et si nous nous intéressons à la sainteté chez les jeunes, nous ne pouvons pas ne pas mentionner l'un des saints "âgés" qui a été un promoteur extrême de la sainteté, précisément chez les garçons : saint Jean Bosco (1815-1888). Du saint salésien, parmi les nombreux écrits qu'il a publiés, il nous reste un précieux volume, Le jeune homme providentiel (1847), que nous pourrions définir comme le point culminant de ses expériences pastorales parmi les jeunes du premier Oratoire et qui constitue la base du développement de son programme de sainteté parmi les jeunes. Dans ce volume, nous trouvons ce qu'il appelle lui-même les "horizons de la spiritualité juvénile", une synthèse des pratiques religieuses qu'un jeune devrait suivre.

    Dès les premières lignes, l'objectif de l'œuvre est clair : "Un mode de vie chrétien, joyeux et satisfait" ; un modèle de vie qui peut conduire les jeunes à devenir "la consolation des parents, l'honneur de la patrie, de bons citoyens sur la terre pour être un jour d'heureux habitants du ciel". Un beau programme, un programme saint, que saint Jean Bosco a toujours essayé de transmettre à ses garçons. Divisé en trois parties (plus un appendice contenant les laudes sacrées), le volume est un véritable vade-mecum de la sainteté juvénile. Et c'est justement en écrivant cela que le saint piémontais se réfère à saint Louis de Gonzague, qu'il considère comme un modèle à suivre pour tous les jeunes. La première partie du livre contient des instructions et des réflexions importantes sur le Seigneur, les devoirs du chrétien et une liste de vérités éternelles. La deuxième partie, en revanche, propose une séquence d'exercices particuliers de piété chrétienne en usage au XIXe siècle. La troisième et dernière partie contient l'Office de Notre-Dame et les formulaires pour la célébration des vêpres tout au long de l'année liturgique.

    Le style est direct et, si l'on y prête attention, on a presque l'impression que c'est la voix même de Don Bosco qui sort des lignes : "Il y a deux tromperies principales avec lesquelles le démon tend à éloigner les jeunes de la vertu. La première consiste à leur faire croire que servir le Seigneur consiste en une vie mélancolique, loin de tout plaisir et de toute joie. Il n'en est rien, chers jeunes gens. Je veux vous enseigner un mode de vie chrétien qui soit à la fois joyeux et satisfait, en vous indiquant quels sont les vrais amusements et les vrais plaisirs, afin que vous puissiez dire avec le saint prophète David : servons le Seigneur dans une sainte joie : serve Domino in laetitia".

    Et qu'est-ce que saint Jean Bosco écrit sur les jeunes ? Ou plutôt, qu'écrit-il en particulier aux jeunes pour leur montrer le chemin de la sainteté ? Voici la réponse : " Persuadés, chers enfants, que nous sommes tous créés pour le ciel, nous devons orienter toutes nos actions dans ce sens. Le grand amour que Dieu vous porte doit vous y pousser tout particulièrement. Car s'il aime tous les hommes comme l'ouvrage de ses mains, il a une affection particulière pour les jeunes, faisant d'eux ses délices : Deliciae meae esse cum filiis hominum. Tu es donc la joie et l'amour de ce Dieu qui t'a créé. Il vous aime parce que vous avez encore le temps de faire beaucoup de bonnes œuvres ; il vous aime parce que vous êtes à un âge simple, humble, innocent, et qu'en général vous n'êtes pas encore devenus la proie malheureuse de l'ennemi infernal". Des lignes efficaces pour indiquer aux jeunes leur mission : "Faites beaucoup de bonnes œuvres".

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  • Les pièces grégoriennes de la Fête-Dieu

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    Du site d'Una Voce :

    Fête du Très Saint Sacrement (Fête-Dieu) : Fontgombault (1981) et En-Calcat (1964)

  • Soyons fiers de la Fête-Dieu

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    Du Frère Edouard Divry sur le site des Dominicains de Toulouse (archive 2016) :

    Soyons «fiers» de la Fête-Dieu

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    En cette solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang de notre Seigneur Jésus, la séquence chantée, Lauda Sion, va droit au but en affirmant que «c’est un dogme pour les chrétiens, que le pain se change en son Corps, que le vin devient son sang» au cours de la messe. Qu’est-ce qu’un dogme? C’est avant tout un cadeau du ciel. C’est une vérité révélée et résumée en peu de mots pour nourrir notre intelligence et stimuler l’adhésion de notre volonté. C’est un bien de notre foi. C’est la joie de notre espérance. C’est ce sur quoi s’appuie l’élan de notre charité. Si nous aimons le Père, nous «gardons ses commandements» (1 Jn 5, 3), si nous aimons le Fils nous tenons et préservons les dogmes de la foi, la «règle de doctrine» (cf. Rm 6, 17), si nous aimons le Saint-Esprit notre charité meut notre foi (cf. Ga 5, 6) «en actes et en vérité» (1 Jn 3, 18). Alors en cette Fête-Dieu, reconnaissons ensemble :

    -* sans l’eucharistie, notre liturgie serait fade
    -* sans l’eucharistie, nos assemblées tourneraient en rond, en gesticulations
    -* sans le Saint-Sacrement, notre prière deviendrait vite du nombrilisme
    -* sans le Saint-Sacrement, notre âme souffrirait d’asthénie
    -* sans la Fraction du Pain, nos relations s’étioleraient
    -* sans la Fraction du Pain, notre charité resterait comme enchâssée en nous
    -* sans le Corps et le Sang du Christ, la Révélation serait comme incomplète
    -* sans le Corps et le Sang du Christ, il n’y aurait pas de remède prophylactique, le remède d’immortalité (pharmakon athanasias).

    Au contraire l’Esprit Saint agissant en nos assemblées: Veni, Sancte Spiritus, veni! Veni Sanctificator!

    -* avec l’eucharistie, notre liturgie fait descendre le Ciel sur la Terre
    -* avec l’eucharistie, nos assemblées sont des réunions de fête des Premiers-Nés du Royaume (cf. He 12, 22-23)
    -* avec le Saint-Sacrement, nos prières, nos adorations, nous soulèvent vers le Seigneur
    -* avec le Saint-Sacrement, nos âmes reprennent force et même nos corps
    -* avec la Fractio Panis, notre charité se déploie du plus proche vers le plus lointain
    -* avec la Fractio Panis, nos relations s’étendent au rivage extrême de la Mission universelle
    -* avec le Corps et le Sang du Christ, l’Église prospère et s’agrandit
    -* avec le Corps et le Sang du Christ, l’Una Sancta garde l’unité en sauvegardant les différences légitimes
    -* avec le Corps et le Sang du Christ, la Catholica conserve la foi et la Tradition.

    Successeur des Apôtres, le Bienheureux Paul VI, alors que le Concile manifestait ses premiers fruits d’unité retrouvée, déclarait:

    «Si vous comprenez le grand problème du remembrement des chrétiens dans l’unité voulue par le Christ, si vous saisissez son importance et sa maturation historique, vous sentirez monter du fond de votre âme, précis et merveilleux, le témoignage de cette unité catholique qui vous dira intérieurement: je suis déjà dans l’unité voulue par le Christ, je suis déjà dans son bercail, parce que je suis catholique, parce que je suis avec Pierre. C’est un grand bonheur, une grande consolation; catholiques, sachez l’apprécier. Fidèles, ayez conscience de cette position privilégiée, due certainement non au mérite de quiconque, mais à la bonté de Dieu, qui vous a appelés à ce bonheur[[mercredi 22 janvier 1964 : Documents pontificaux de Paul VI, t. 2, Saint-Maurice, édit. St-Augustin, 1968, p. 72-73]]»

    Aujourd’hui, Hodie, soyons particulièrement fiers d’être catholiques et gardons jalousement le Mysterium fidei, le grand Mystère de la Foi, célébré à chaque messe et conservé dans le Tabernacle de nos églises, «ici et dans tout l’univers». Demandons au Seigneur de bénir particulièrement tous ceux qui, en ce grand jour du Dimanche de la Fête-Dieu, témoigneront publiquement de notre foi eucharistique par des processions et des adorations eucharistiques. Dans l’évangile de la multiplication des pains (cf. Lc 9, 12-15), les apôtres peu confiants poussent Jésus à renvoyer les foules; tout à l’inverse, Jésus les garde auprès de lui; à notre tour, demeurons auprès de Jésus-Eucharistie.

  • Fête-Dieu : « Il est là dans le Sacrement de Son amour… » (saint Curé d'Ars)

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    Du blogue du Mesnil Marie :

    « Il est là dans le Sacrement de Son amour… »

           A l’occasion de la fête du Très Saint-Sacrement qui, rappelons-le, dans l’Eglise universelle est célébrée, selon les demandes mêmes de Notre-Seigneur, le jeudi de la semaine qui suit le dimanche de la Sainte Trinité, et dont la solennité, dans les pays où ce jeudi n’est pas férié, est reportée au dimanche suivant, il est bon de relire et de méditer les paroles si simples et si profondes par lesquelles le Saint Curé d’Ars enseignait à ses ouailles l’amour et la dévotion envers la Sainte Eucharistie.

    Rappels :
    - Le miracle de Bolsena ici
    - Sainte Julienne du Mont-Cornillon et l’institution de la Fête-Dieu ici
    - Institution de la Fête-Dieu dans le diocèse de Liège ici
    - Institution de la Fête-Dieu par Urbain IV ici
    - Constitution apostolique « Transiturus » ici
    - Le Pain des forts ici

     

    « Il est là dans le Sacrement de Son amour… »

       « Notre-Seigneur est là, caché, qui attend que nous venions Le visiter et Lui faire nos demandes… Voyez comme Il est bon ! Il S’accommode à notre faiblesse.

       Dans le Ciel, où nous serons triomphants et glorieux, nous Le verrons dans toute Sa gloire ; s’Il se fût présenté maintenant avec cette gloire devant nous, nous n’aurions pas osé L’approcher ; mais Il Se cache comme une personne qui serait dans une prison et nous dit : « Vous ne Me voyez pas, mais ça ne fait rien. Demandez-Moi tout ce que vous voudrez, Je vous l’accorderai. »

       Il est là dans le Sacrement de Son amour, qui soupire et intercède sans cesse auprès de Son Père pour les pécheurs.
    A quels outrages n’est-Il pas exposé pour rester au milieu de nous ?

       Il est là pour nous consoler ; aussi devons-nous Lui rendre visite souvent.
    Combien un petit quart d’heure que nous dérobons à nos occupations, à quelques inutilités, pour venir Le prier, Le visiter, Le consoler de toutes les injures qu’Il reçoit, Lui est agréable !
    Lorsqu’Il voit venir avec empressement les âmes pures, Il leur sourit. Elles viennent, avec cette simplicité qui Lui plaît tant, Lui demander pardon pour tous les pécheurs des insultes de tant d’ingrats…

       Tenez, mes enfants, quand vous vous éveillez dans la nuit, transportez-vous vite en esprit devant le tabernacle, et dites à Notre-Seigneur : « Mon Dieu, me voilà. Je viens Vous adorer, Vous louer, Vous bénir, Vous remercier, Vous aimer, Vous tenir compagnie avec les anges. »
    Dites les prières que vous savez et, si vous vous trouvez dans l’impossibilité de prier, cachez-vous derrière votre ange gardien, et chargez-le de prier à votre place.

       Quand vous entrez à l’église et que vous prenez de l’eau bénite, quand vous portez la main à votre front pour faire le signe de la Croix, regardez le tabernacle : Notre-Seigneur Jésus-Christ l’entrouvre au même moment pour vous bénir.

       Si nous avions les yeux des anges, en voyant Notre-Seigneur Jésus-Christ qui est ici présent sur cet autel, et qui nous regarde, comme nous L’aimerions !
    Nous ne voudrions plus nous en séparer ; nous voudrions toujours rester à Ses pieds : ce serait un avant-goût du Ciel ; tout le reste nous deviendrait insipide.
    Mais voilà ! C’est la foi qui manque. Nous sommes de pauvres aveugles ; nous avons un brouillard devant les yeux. La foi seule pourrait dissiper ce brouillard…
    Demandez-Lui donc qu’Il vous ouvre les yeux du coeur ; dites-Lui comme l’aveugle de Jéricho : « Seigneur, faites que je voie !… »

       Lorsque nous sommes devant le Saint-Sacrement, au lieu de regarder autour de nous, fermons nos yeux et ouvrons notre coeur : le Bon Dieu ouvrira le Sien.
    Nous irons à Lui, Il viendra à nous ; l’un pour demander, l’Autre pour recevoir : ce sera comme un souffle de l’un à l’Autre.
    Que de douceur ne trouvons-nous pas à nous oublier pour chercher Dieu !

       C’est comme dans les premiers temps que je me trouvais à Ars. 
    il y avait un homme qui ne passait jamais devant l’église sans y entrer : le matin quand il allait au travail, le soir quand il en revenait, il laissait à la porte sa pelle et sa pioche, et il restait longtemps en adoration devant le Saint-Sacrement.
    J’aimais bien ça !
    Je lui ai demandé ce qu’il disait à Notre-Seigneur pendant ces longues visites qu’il Lui faisait… Savez-vous ce qu’il m’a répondu ? « Monsieur le curé, je ne Lui dis rien. Je L’avise et Il m’avise : je Le regarde et Il me regarde ».
    Que c’est beau !… »

    Extrait des sermons de Saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars.