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Au rythme de l'année liturgique - Page 71

  • Le vrai trésor (17e dimanche du temps ordinaire)

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    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (Famille Saint-Joseph - Archive 2008) (homelies.fr)

    « Un trésor » : voilà bien une parole magique qui retient spontanément notre attention ! Les interlocuteurs de Jésus ne faisaient pas exception : bon nombre de contes orientaux sont structurés autour de la recherche d’un trésor fabuleux. Souvenons-nous de la caverne d’Ali Baba qui nous a tous fait rêver !

    Pas besoin de longs discours : quelques paroles suffisent pour solliciter notre imaginaire. Aussi Jésus se contente-t-il de nous donner la trame du scénario : au cours de son travail, un ouvrier agricole découvre un « trésor caché ». On imagine sans peine sa joie et son excitation ; mais notre homme n’en perd pas pour autant le nord. Légalement il a droit à la moitié du butin, l’autre moitié revenant au propriétaire du champ. Pour éviter de devoir partager sa découverte, notre héros préfère vendre tous ses biens et acquérir le champ, afin de faire main basse sur la totalité du magot.

    Spontanément nous nous imaginons un coffre rempli de pierres précieuses, dont la vente nous permettrait de couler des jours heureux, libres de tous soucis matériels. Mais le récit garde-t-il vraiment pour nous cette même saveur lorsque nous identifions ce fameux trésor avec le « Royaume des cieux » ? Jésus ne nous demande-t-il pas dans un autre passage, de choisir entre Dieu et l’argent ? La caverne d’Ali Baba n’est-elle pas dénoncée dans l’Evangile comme l’antre du diable ? Du coup, ce Dieu qui ne veut pas que nous nous enrichissions, n’a-t-il pas pris dans notre imaginaire l’apparence d’un épouvantail nous interdisant l’accès au bonheur ?

    Peut-être découvrons-nous, en écoutant nos réactions intérieures face à cette parabole, que nous portons en nous l’image d’un Dieu jaloux de notre bien-être. Certes nous lui obéissons parce qu’il est plus puissant qu’Ali Baba, mais le cœur n’y est pas, et nous « louchons » vers la caverne au trésor…

    Il est bon de prendre conscience de ces ambiguïtés, afin de laisser l’Esprit nous purifier de nos conceptions idolâtriques et nous relancer dans notre quête du vrai Dieu. Le « Royaume des cieux » est bel et bien un « trésor », et même un trésor infiniment plus précieux que toutes « les perles de grande valeur » du monde, puisqu’il nous donne accès au mystère de Dieu lui-même, la source de tout bien. Mais pour acquérir ce trésor ineffable, nous devons consentir à renoncer à ce que nous croyons savoir sur le mystère divin. Seul celui qui « vend tout ce qu’il a », c'est-à-dire qui se débarrasse de toutes ses précompréhensions sur Dieu, peut se disposer à accueillir l’héritage promis à ceux qui, par la foi en la Parole du Fils, s’ouvrent à la Révélation du Père.

    Remarquons bien que notre héros n’achète pas le trésor, et pour cause : il est par définition hors de prix. Mais il acquiert le champ dans lequel il est enfoui. Ne serions-nous pas cet agriculteur qui travaille la glaise de sa vie comme un ouvrier, tant qu’il n’a pas découvert qu’il ne tient qu’à lui de devenir fils et donc propriétaire ? Pour opérer cette prise de conscience, il suffit que nous renoncions à vouloir obtenir le salut par nos propres efforts, pour nous mettre à l’écoute de la Parole que le Père nous adresse en son Fils unique Jésus-Christ. Nous découvrirons alors que le don de Dieu nous précède, car « il nous a choisis dans le Christ dès avant la création du monde, pour que nous soyons, dans l’amour, saints et irréprochables sous son regard » (Ep 1, 4). Et « ceux qu’il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l’image de son Fils, pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères » (2nd lect.), afin de leur donner part à sa gloire (Ibid.).

    Le choix n’est pas entre les richesses de la caverne d’Ali Baba et la misère d’une religiosité sans âme ; mais entre les biens éphémères de ce monde qui passe, et la participation à la gloire de Dieu, dans le Royaume qui ne passera pas. Celui qui a découvert le véritable enjeu de cette vie, s’en va tout joyeux vendre tout ce qu’il possède pour acquérir ce champ précieux et en extraire son trésor spirituel. Se joignant au Psalmiste il peut alors chanter : « Mon partage, Seigneur, c’est d’observer tes paroles. Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche, plus qu’un monceau d’or ou d’argent ! » (Ps 118).

    Telle est la véritable sagesse, celle qui ne s’arrête pas aux choses qui nous entourent, mais discerne la présence cachée de celui qui nous fait signe à travers elles. Nous découvrons ainsi que la liberté ne consiste pas à user - voire abuser - de ce monde selon notre bon plaisir, mais à pouvoir nous servir des dons de Dieu pour devenir ses collaborateurs, et gouverner avec lui la création qu’il nous a confiée. C’est ce que l’Esprit avait fait comprendre au jeune Salomon, lui inspirant de demander « non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de ses ennemis, mais le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner » (1ère lect.) sa vie selon le dessein de Dieu.

    « Avez-vous compris tout cela ? » demande Jésus tout en jetant un regard circulaire insistant sur ceux qui l’entourent. Devant leur réponse affirmative le Seigneur conclut par une parole quelque peu énigmatique. Quel est donc ce scribe devenu disciple du Royaume, sinon celui qui a « compris » l’enseignement des paraboles et a tout vendu pour suivre Jésus, afin d’entrer avec lui dans le Royaume ? De serviteur d’un patrimoine terrestre qui ne lui appartenait pas, il est devenu comme « un maître de maison » qui dispose du trésor qu’elle contient. Car les quelques biens de ce monde que nous avons mis tant de mal à rassembler, nous serons en tout cas retirés au moment du grand passage, qui mettra en lumière la vanité de notre soif de posséder ; alors que dès à présent nous est offert l’accès à un Royaume si vaste, que nous n’aurons pas assez de l’éternité pour en faire le tour ! Vraiment : que pourrions-nous imaginer de plus précieux que la foi qui fait de nous les héritiers du Dieu vivant ?

    « Loué sois-tu Père, toi qui nous appelles jour après jour à nous laisser réconcilier avec toi par ton Fils en qui nous sommes justifiés, afin de pouvoir nous donner part à ta gloire. Mais ce mystère de grâce n’est accessible que dans la foi, c'est-à-dire dans l’accueil inconditionnel de la Révélation de ton dessein d’amour. Donne-nous de nous tenir devant ta Parole comme une page blanche sur laquelle l’Esprit écrit en lettres de feu le mystère de notre filiation divine. Qu’à travers ombres et lumières nous puissions grandir vers la vraie connaissance, celle qui nous identifie à Jésus-Christ Notre-Seigneur, en qui nous sommes tes enfants. »

    Père Joseph-Marie

  • Evangile et homélie du 16e dimanche du temps ordinaire : la parabole de l'ivraie

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    Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,24-43.

    En ce temps-là, Jésus proposa cette parabole à la foule : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. 
    Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. 
    Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. 
    Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?” 
    Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?” 
    Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. 
    Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” » 
    Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ. 
    C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches. » 
    Il leur dit une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. » 
    Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole, 
    accomplissant ainsi la parole du prophète : ‘J’ouvrirai la bouche pour des paraboles, je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde.’ 
    Alors, laissant les foules, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. » 
    Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; 
    le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. 
    L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. 
    De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. 
    Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; 
    ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. 
    Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »

    La parabole de l'ivraie, homélie du Père Simon Noël

    La parabole de l'ivraie n'offre guère de difficultés de compréhension, puisque Notre Seigneur lui même en a fourni l'explication, comme il l'avait déjà fait pour la parabole du semeur. Le semeur c'est Jésus, le Fils qui est venu en ce monde de la part du Père pour nous annoncer la Bonne Nouvelle. Le champ, c'est le monde. Le bon grain ce sont ceux qui ayant accueilli l’Évangile vivent dans la grâce de Dieu une vie d'amour de Dieu et du prochain. L'ivraie ce sont ceux qui vivent dans le péché, ceux qui, comme l'a dit l'ange qui est apparu aux trois bergers de Fatima, ne croient pas , n'adorent pas, n'espèrent pas et n'aiment pas Dieu. Au lieu d'être les enfants de Dieu, ils sont les fils du diable. La moisson c'est la fin des temps, quand Jésus apparaîtra dans sa gloire, et les moissonneurs ce sont les anges qui escorteront le Christ lorsqu'il reviendra.

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  • 16e dimanche du temps ordinaire : des images pour croire

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    Du Père Raphaël Devillers o.p. (source) :

    DES IMAGES POUR CROIRE

    Le grand discours de Jésus sur les paraboles se situe au centre de l’évangile de Matthieu : en 7 images, Jésus essaie de faire comprendre ce qu’est le « Royaume de Dieu » que son Père lui a donné mission d’inaugurer sur terre. Loin d’être une transfiguration immédiate du monde (ce qui ferait de nous des sujets irresponsables), ce Royaume commence par l’annonce de la Bonne Nouvelle à des hommes qui doivent se prononcer, s’engager comme des acteurs libres.
    Dans la 1ère parabole, lue dimanche passé, Jésus s’est comparé à un semeur qui lance la Parole de Dieu : celle-ci est reçue diversement, il y a beaucoup d’échecs mais la réussite finale est assurée.

    2ème PARABOLE : L’IVRAIE

    Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?” Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?” Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” »

    Si le Royaume a commencé, pourquoi y a-t-il tant de mal ? C’est qu’il y a un autre semeur, satan, le diable qui, dès le début, au désert, lançait à Jésus des suggestions perverses pour le faire dévier (4, 3-11). Si Jésus n’a pas cédé, il en va autrement de nous qui laissons le mal étendre ses ramifications telle l’ivraie, la mauvaise herbe, « la zizanie », dans le champ du bon blé.
    La tentation est de vouloir éradiquer ce mal au plus vite, de vouloir un monde parfait où ne subsistent que les bons. Les grands conquérants veulent imposer leur modèle ; les idéologies veulent exterminer ceux qui ne sont pas « dans la ligne du Parti » ; il est arrivé à l’Eglise de vouloir être la communauté des « purs » et de faire taire ceux qu’on estimait mauvais. Déjà les deux apôtres Jacques et Jean, furieux d’être refusés dans un village, demandaient à Jésus de la consumer par le feu mais Jésus les avait vertement réprimandés (Luc 9, 53). Un philosophe parlait de « la pureté dangereuse ».
    La parabole est donc une exhortation à la patience et un interdit de la condamnation. D’abord parce que nous n’avons pas tous les éléments pour juger et que nous pouvons faire de fausses estimations ; ensuite parce que les hommes ne sont pas des végétaux fixés dans leur espèce et que certains, mauvais, peuvent un jour se convertir et devenir bons ; ensuite parce que le bien peut se développer dans son affrontement au mal, la présence d’un défaut peut faire grandir en sainteté : enfin parce nous devons laisser le jugement à Celui-là seul qui peut l’exercer en vérité. Soyons patients, supportons, ne condamnons pas tout en maintenant l’espérance que la Lumière l’emportera. Seul Dieu peut réaliser la Jérusalem céleste.

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  • Message du pape François à l'occasion de la 3ème journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées

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    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS À L'OCCASION DE LA 3ème JOURNÉE MONDIALE DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES

    source

    23 juillet 2023

    « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge » (Lc 1, 50)

    Chers frères et sœurs !

    « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge » (Lc 1, 50) : c’est le thème de la 3ème Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Âgées. C’est un thème qui nous renvoie à une rencontre bénie : la rencontre entre la jeune Marie et sa parente âgée Élisabeth (cf. Lc 1, 39-56). Cette dernière, remplie de l’Esprit Saint, adresse à la Mère de Dieu des paroles qui, des milliers d’années plus tard, rythment notre prière quotidienne : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni » (v. 42). Et l’Esprit Saint, déjà descendu sur Marie, l’inspire à répondre par le Magnificat, où elle proclame que la miséricorde du Seigneur s’étend d’âge en âge. L’Esprit Saint bénit et accompagne toute rencontre fructueuse entre les différentes générations, entre grands-parents et petits-enfants, entre jeunes et personnes âgées. Dieu désire en effet que les jeunes réjouissent le cœur des personnes âgées et qu’ils puisent la sagesse de leurs expériences, comme Marie l’a fait avec Élisabeth. Mais, avant tout, le Seigneur désire que nous ne laissions pas les personnes âgées seules, que nous ne les reléguions pas en marge de la vie, comme c’est malheureusement trop souvent le cas aujourd’hui.

    Cette année, la proximité entre la célébration de la Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Âgées et celle des Journées Mondiales de la Jeunesse est belle ; toutes les deux ont pour thème “la hâte” (cf. v. 39) de Marie à rendre visite à Élisabeth et nous amènent à réfléchir sur le lien entre jeunes et personnes âgées. Le Seigneur souhaite que les jeunes, en les rencontrant, accueillent l’appel à préserver la mémoire, et qu’ils reconnaissent, grâce à elles, le don d’appartenir à une histoire plus grande. L’amitié d’une personne âgée aide le jeune à ne pas réduire sa vie au présent et à se rappeler que tout ne dépend pas de ses propres capacités. Pour les plus âgés, en revanche, la présence d’un jeune ouvre l’espérance que ce qu’ils ont vécu ne sera pas perdu et que leurs rêves se réaliseront. En définitive, la visite de Marie à Élisabeth, et la conscience que la miséricorde du Seigneur se transmet d’une génération à l’autre, révèlent que nous ne pouvons pas avancer – ni même nous sauver – tout seuls et que l’intervention de Dieu se manifeste toujours ensemble, dans l’histoire d’un peuple. C’est Marie elle-même qui le dit dans le Magnificat, en exultant en Dieu qui a accompli des merveilles nouvelles et surprenantes, fidèle à la promesse faite à Abraham (cf. v. 51-55).

    Pour mieux accueillir le style de l’agir de Dieu, rappelons-nous que le temps doit être vécu dans sa plénitude, parce que les réalités les plus grandes et les rêves les plus beaux ne se réalisent pas en un instant, mais à travers une croissance et une maturation : en chemin, en dialogue, en relation. C’est pourquoi ceux qui se concentrent uniquement sur l’immédiat, sur leurs propres avantages à obtenir rapidement et avec avidité, sur le “tout et maintenant”, perdent de vue l’action de Dieu. Au contraire, son projet d’amour s’étend sur le passé, le présent et l’avenir, il embrasse et relie les générations. C’est un projet qui va au-delà de nous-mêmes, mais où chacun est important et, surtout, est appelé à aller plus loin. Pour les plus jeunes, il s’agit d’aller au-delà de l’immédiat où la réalité virtuelle nous enferme et nous détourne souvent de l’action concrète. Pour les plus âgés, il s’agit de ne pas s’attarder sur les forces qui s’affaiblissent et de ne pas regretter les occasions perdues. Regardons vers l’avant ! Laissons-nous modeler par la grâce de Dieu qui, d’âge en âge, nous libère de l’immobilisme et des regrets du passé !

    Dans la rencontre entre Marie et Élisabeth, entre jeunes et personnes âgées, Dieu nous donne son avenir. En effet, le chemin de Marie et l’accueil d’Élisabeth ouvrent la porte à la manifestation du salut : à travers leur étreinte, sa miséricorde fait irruption dans l’histoire humaine avec une joyeuse douceur. Je voudrais donc inviter chacun à penser à cette rencontre, mieux, à fermer les yeux et à imaginer un instant cette étreinte entre la jeune Mère de Dieu et la vieille mère de saint Jean-Baptiste ; à se la représenter dans l’esprit et à la visualiser dans le cœur, pour la fixer dans l’âme comme une lumineuse icône intérieure.

    Et j’invite ensuite à passer de l’imagination au concret en faisant quelque chose pour étreindre les grands-parents et les personnes âgées. Ne les laissons pas seuls, leur présence dans les familles et les communautés est précieuse, elle nous donne la conscience de partager le même héritage et de faire partie d’un peuple où l’on conserve les racines. Oui, ce sont les personnes âgées qui nous transmettent notre appartenance au Peuple saint de Dieu. L’Église, tout comme la société, a besoin d’elles. Elles livrent au présent un passé nécessaire pour construire l’avenir. Honorons-les, ne nous privons pas de leur compagnie et ne les privons pas de la nôtre, ne permettons pas qu’elles soient rejetées !

    La Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Âgées veut être un petit signe délicat d’espérance pour eux et pour toute l’Église. Je renouvelle donc mon invitation à tous – diocèses, paroisses, associations, communautés – à la célébrer en mettant l’accent sur la joie débordante d’une rencontre renouvelée entre jeunes et personnes âgées. À vous jeunes, qui vous préparez à partir pour Lisbonne ou qui vivrez les Journées Mondiales de la Jeunesse chez vous, je voudrais dire : avant de vous mettre en route, allez rendre visite à vos grands-parents, rendez visite à une personne âgée qui vit seule ! Sa prière vous protégera et vous porterez dans votre cœur la bénédiction de cette rencontre. À vous personnes âgées, je demande d’accompagner par la prière les jeunes qui s’apprêtent à célébrer les JMJ. Ces jeunes sont la réponse de Dieu à vos demandes, le fruit de ce que vous avez semé, le signe que Dieu n’abandonne pas son peuple, mais qu’Il le rajeunit toujours avec l’imagination de l’Esprit Saint.

    Chers grands-parents, chers frères et sœurs âgés, que la bénédiction de l’étreinte entre Marie et Élisabeth vous parvienne et qu’elle remplisse vos cœurs de paix. Je vous bénis avec affection. Et vous, s’il vous plaît, priez pour moi.

    Rome, Saint-Jean-de-Latran, 31 mai 2023, Fête de la Visitation de la Vierge Marie.

    FRANÇOIS

  • Custodi me (graduel grégorien pour le 15ème dimanche du temps ordinaire)

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    Graduale Graduel
    Ps. 16, 8 et 2 Ps. 16,8 et 2
    ℟. Custódi me, Dómine, ut pupíllam óculi: sub umbra alárum tuárum prótege me. ℣. De vultu tuo iudícium meum pródeat: óculi tui vídeant aequitátem. ℟. Défends-moi, Seigneur, comme la prunelle de l'oeil, protège-moi à l'ombre de Tes ailes. ℣. Que mon jugement procède de Ta face ; que Tes yeux voient l'équité.
  • Les aventures de la Parole à semer (homélie pour le 15ème dimanche du temps ordinaire)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 15ème dimanche du temps ordinaire (année A) (archive 2020) :

    Les aventures de la Parole à semer

    Quand Jésus raconte cette parabole du semeur, il y a déjà quelques temps que les apôtres l’accompagnent, et ils ont eu l’occasion de constater la diversité des réponses à Jésus. Ils ont vu certains l’accueillir inconditionnellement dans leur vie, au point de changer de façon de penser et de comportement. Ils ont éprouvé avec peine le refus sur lequel Jésus a butté plus d’une fois. Mais aussi toute la gamme des accueils enthousiastes qui se sont terminés en abandon ou en indifférence. Et aujourd’hui nous nous posons les mêmes questions que les apôtres et nous nous demandons : que faut-il pour que nos enfants, nos petits-enfants, nos amis, nos collègues accueillent aussi l’Évangile dans leur vie ?

    Dans cette parabole, Jésus nous fait connaître le cœur humain et ses réactions quand la Vérité en personne vient à lui. Il décrit des attitudes néfastes à la Parole qui sont de toujours, mais qui sont grandement amplifiées par la culture contemporaine. Aujourd’hui, le diable a facile d’enlever la Parole dès qu’elle semée, avant même qu’elle ne touche un cœur. Dans la culture du zapping, on est encouragé à être « l’homme d’un moment » (Mt 13,21), qui ne trouve pas utile de persévérer dans la difficulté, encore moins dans la persécution. Et que dire de la séduction des gadgets technologiques, des voyages fascinants, des loisirs toujours plus divers et palpitants, qui forcément accaparent notre cœur et étouffent la Parole.

    Ce n’est pas étonnant que l’Église connaisse de grandes difficultés au milieu d’une telle culture qui produit tant de terres impropres à la Parole. Il y a un défi spécial pour elle à prémunir ses enfants de toutes ces tendances qui étoufferont à coup sûr le bon grain semé. Souvent nous n’en sommes pas conscients. Nous parlons peu du combat pour garder la foi. Et c’est sûrement pour notre temps que Jésus a dit : « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la Terre ? » (Lc 18,8).

    Néanmoins, nous devons encore nous laisser interpeller nous-mêmes. Car bien qu’il soit difficile à la Parole de s’enraciner durablement dans les cœurs, encore faut-il qu’elle soit semée ! Et là, on peut dire que notre Église a bien péché. Il n’y a pas si longtemps que parler d’évangéliser était vu comme une insulte. Sûrement, ça serait du prosélytisme, et il faudra cesser ces pratiques, dans un esprit d’ouverture… Avec tout ça, la Parole reste entassée dans nos greniers, et elle pourrit là, bien gardée à l’abri de toute critique. Ce n’est pas cela que le Seigneur veut.

    Ô Christ, donne-nous l’élan d’être disciples missionnaires ! Permets-nous de dire sans honte notre amour pour toi ! Permets-nous d’être quelque peu incorrects, donne-nous des occasions d’interpeller ceux que nous croisons et de leur dire : est-ce vraiment parce que tu as réfléchi que tu estimes que Dieu ne doit pas être cherché ni aimé ? Crois-tu que, parce que tout le monde est indifférent, tu as raison de l’être aussi ? Si Dieu existe et qu’il t’aime, prendras-tu le risque de bouder son amour sans lui répondre ? Est-ce vraiment raisonnable de faire passer le Seigneur après tant de choses ?

    Ce n’est pas facile de parler ainsi car nous sommes dans une culture libérale individualiste, où la grande question pour chacun ce sont mes petites affaires. Mais c’est vraiment une triste perspective, celle d’essayer de tirer son épingle du jeu jusqu’à ce que la mort un jour nous emporte. Alors que nous sommes tant aimés, alors qu’un cœur divin attend notre réponse !

    Ô Christ, guéris nos cœurs ! Nous te le demandons avec confiance, car le Père a dit par le prophète Isaïe : « ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » (Is 55,11)

  • Venez vous tous qui m'aimez, et sachez que je suis doux et humble de coeur (14e dimanche du T.O.)

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    Homélie du Frère Jean-Philippe REVEL (Paroisse Saint-Jean-de-Malte - Aix-en-Provence) pour le quatorzième dimanche du temps ordinaire – A

    Frères et sœurs, dans un grand nombre de psaumes ou de textes de l'Ancien Testament, on nous parle des luttes et des victoires d'Israël. Les victoires de Dieu sont les victoires de son peuple et réciproquement. C'est un refrain qui revient ainsi très souvent dans la Bible, et nous venons de l'entendre dans le psaume que nous avons chanté : "Je suis émerveillé par la puissance de ta gloire, et je me répète les prodiges que tu as accomplis". Voilà une réflexion typique de ces luttes d'Israël contre ses ennemis et des victoires que Dieu lui donne de remporter.

    Quelquefois, cela tourne à la violence, comme nous le chantons tous les dimanches sans peut-être bien nous en rendre compte : "Partout sur la terre s'entassent leurs cadavres, il leur a fracassé la tête". D'autres fois, cela tourne plutôt à l'exultation cosmique : "Que gronde la mer et tout ce qui vit en elle, que les arbres battent des mains, que les fleuves se réjouissent et que les forêts dansent de joie". C'est l'ambiance habituelle de ces psaumes et de tous ces textes.

    Aujourd'hui, le texte du prophète Zacharie va nous précipiter dans une tout autre perspective : "Exulte de joie, fille de Sion, car ton roi est vainqueur (c'est classique), tressaille d'allégresse car il vient vers toi juste, vainqueur, humble, porté non pas sur un char de triomphe, non pas même sur un cheval caparaçonné, mais porté par un âne, le petit d'une ânesse". Ce roi vient justement pour détruire les chars de guerre, pour casser les arc et briser les lances. Voici donc qu'il appelle tous les peuples à la paix, voici donc que la victoire n'est plus une victoire triomphale, ou plutôt c'est un autre triomphe, c'est le triomphe de la douceur et de la paix.

    L'évangile va faire retentir ce même thème : "Je te bénis Père d'avoir caché cela aux sages et aux savants et de l'avoir révélé aux tout-petits". A qui Dieu a-t-il révélé cela ? Aux savants, aux spécialistes, aux théologiens, non. Le mystère de Dieu, seuls peuvent y pénétrer le Père qui connaît le Fils et le Fils qui connaît le Père, ce n'est pas un mystère de déploiement de force et de splendeur, c'est un mystère d'humilité. Dieu vient à nous, et c'est ce que Jésus a fait le jour des Rameaux, monté sur un ânon, le petit d'une ânesse. La victoire du Christ, celle qu'il apporte sur la croix n'est pas une victoire militaire, ce n'est même pas une victoire de prestige, c'est une victoire beaucoup plus profonde. C'est cela que saint Paul veut dire quand il parle de "l'ordre de la chair", c'est-à-dire de ce qui se voit, des apparences, et l'ordre de l'esprit, c'est-à-dire de ce qui est caché au fond du cœur et précisément, il faut être petit, pauvre, humble, monté sur un ânon pour pénétrer dans ce mystère de la vraie puissance de Dieu, de la vraie victoire de Dieu.

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  • Quand Jean-Paul II évoquait sainte Maria Goretti (6 juillet)

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    MESSAGE DU PAPE JEAN PAUL II À L'ÉVÊQUE D'ALBANO À L'OCCASION DU CENTENAIRE DE LA MORT DE SAINTE MARIA GORETTI

    A mon Vénéré frère Mgr Agostino VALLINI, Evêque d'Albano

    1. Il y a cent ans, le 6 juillet 1902, à l'hôpital de Nettuno, mourait Maria Goretti, sauvagement poignardée le jour précédent dans le petit village de Le Ferriere, dans l'Agro Pontino. En raison de son histoire spirituelle, de la force de sa foi, de sa capacité à pardonner son bourreau, elle figure parmi les saintes les plus aimées du XXème siècle. C'est donc de façon opportune que la Congrégation de la Passion de Jésus-Christ, à laquelle est confié le soin du Sanctuaire  dans  lequel  repose la dépouille mortelle de la sainte, a voulu célébrer cet événement avec une solennité particulière.

    Sainte Maria Goretti fut une jeune fille à laquelle l'Esprit de Dieu accorda le courage de rester fidèle à la vocation chrétienne, jusqu'au sacrifice suprême de la vie. Son jeune âge, le manque d'instruction scolaire et la pauvreté du milieu dans lequel elle vivait n'empêchèrent pas à la grâce de manifester ses prodiges en elle. C'est même précisément dans ces conditions qu'apparut de façon éloquente la prédilection de Dieu pour les personnes humbles. Les paroles avec lesquelles Jésus bénit le Père céleste pour s'être révélé aux petits et aux humbles, plutôt qu'aux sages et aux savants du monde (cf. Mt 11, 25) nous reviennent à l'esprit.

    Il a été observé à juste titre que le martyre de sainte Maria Goretti ouvrit ce qui devait être appelé le siècle des martyrs. C'est précisément dans cette perspective, au terme du grand Jubilé de l'An 2000, que j'ai souligné comment "la vive conscience de la pénitence ne nous a pas empêchés de rendre gloire au Seigneur pour ce qu'il a fait au cours de tous les siècles, en particulier au cours du siècle que nous laissons derrière nous, assurant à son Eglise une vaste cohorte de saints et de martyrs" ( Novo millennio ineunte, n. 7).

    2. Maria Goretti, née à Corinaldo, dans les Marches, le 16 octobre 1890, dut très tôt prendre la route de l'émigration avec sa famille, arrivant, après plusieurs étapes, à Le Ferriere di Conca, dans l'Agro Pontino. Malgré les problèmes liés à la pauvreté, qui ne lui permirent pas d'aller à l'école, la petite Marie vivait dans un milieu familial serein et uni, animé par la foi chrétienne, où les enfants se sentaient accueillis comme un don et étaient éduqués par  leurs  parents  au respect d'eux-mêmes et des autres, ainsi qu'au sens du devoir accompli par amour de Dieu. Cela permit à la petite fille de grandir de façon sereine en nourrissant en elle une foi simple, mais profonde. L'Eglise a toujours reconnu à la famille le rôle primordial et fondamental de lieu de sanctification pour ceux qui en font partie, à commencer par les enfants.

    Dans ce contexte familial, Marie acquit une solide confiance dans l'amour providentiel de Dieu, une confiance qui s'est manifestée en particulier au moment de la mort de son père, frappé par la malaria. "Maman, ne perds pas courage, Dieu nous aidera", disait la petite fille dans ces moments difficiles, réagissant avec force au profond vide laissé en elle par la mort de son père.

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  • 6 juillet: Sainte Maria Goretti, Vierge et Martyre (1890-1902)

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    Source : viechretienne.catholique.org

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    Maria naquit dans le petit village de Corinaldo, le 16 octobre 1890, troisième d’une famille de sept enfants. En 1899, son père, cultivateur pauvre, déménagea dans une ferme au bord de la Méditerranée, près de Nettuno. Il mourut peu de temps après, laissant six enfants à nourrir.

    Assunta, son épouse, décida de continuer la rude tâche à peine commencée et confia la garde des petits à Maria, âgée alors que de neuf ans. La petite fille d’une maturité précoce devint très vite une parfaite ménagère. Le jour de la Fête-Dieu, elle communia pour la première fois avec une ferveur angélique. Elle s’appliquait avec délices à la récitation quotidienne du chapelet. Maria Goretti ne put apprendre à lire, car la pauvreté et l’éloignement du village l’empêchèrent de fréquenter l’école.

    La pieuse enfant ne tint cependant aucun compte des difficultés et des distances à parcourir lorsqu’il s’agissait de recevoir Jésus dans le Saint Sacrement. « Je puis à peine attendre le moment où demain j’irai à la communion », dit-elle l’après-midi même où elle allait sceller de son sang sa fidélité à l’Epoux des vierges.

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  • 3 juillet: saint Thomas, apôtre

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    Saint Thomas d'après El Greco

    Source : http://www.cassicia.com/FR/Vie-de-saint-Thomas-apotre-Fete-le-21-decembre-Il-evangelisa-le-Moyen-Orient-jusqu-aux-Indes-Il-rencontra-les-Rois-Mages-qu-il-catechisa-et-baptisa-No_645.htm

    Saint Thomas était probablement originaire d’une pauvre famille de Galilée. Il était dépourvu de connaissances humaines, mais d’un esprit réfléchi et d’une volonté ferme jusqu’à l’obstination ; d’autre part, il avait du cœur et du dévouement. Ces deux caractères de sa physionomie paraissent en deux paroles que l’Évangile cite de lui.

    Peu avant Sa Passion, Jésus veut retourner en Judée ; les Apôtres Lui rappellent les menaces de Ses ennemis. Saint Thomas seul s’écrie : « Eh bien ! allons et mourons avec Lui ! » Voilà le dévouement du cœur de l’apôtre.

    Après Sa Résurrection, le Sauveur était apparu à plusieurs de Ses disciples, en l’absence de saint Thomas. Quand, à son retour, on lui raconta cette apparition, il fut si étonné d’une telle merveille, qu’il en douta et dit vivement : « Je ne le croirais pas avant d’avoir mis mes doigts dans Ses plaies. » Voilà le second caractère de saint Thomas, esprit trop raisonneur.

    Mais son premier mouvement d’hésitation, en chose si grave, ne fut pas un crime et le bon Sauveur répondit à son défi et le récompensa de son acte de générosité antérieur. Que fit alors saint Thomas ? nous le savons ; un cri du cœur s’échappa de ses lèvres : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

    Dieu permit l’hésitation de cet Apôtre pour donner aux esprits difficiles une preuve de plus en faveur de la Résurrection de Jésus-Christ. Saint Augustin attribue à saint Thomas, parmi les douze articles du Symbole, celui qui concerne la Résurrection.

    Quand les Apôtres se partagèrent le monde, le pays des Parthes et des Perses et les Indes furent le vaste lot de son apostolat. La Tradition rapporte qu’il rencontra les Rois-Mages, les premiers adorateurs de Jésus parmi les Gentils, qu’il les instruisit, leur donna le Baptême et les associa à son ministère.

    Il traversa la Mésopotamie, la Médie, la Perse, pénétra dans l’Inde et visita l’île de Taprobane, qu’on croit être celle de Ceylan. Consumé par l’austérité de la pénitence, il ressemblait à une ombre plus qu’à un homme, au dire de saint Jean Chrysostôme. Il mourut dans une ville de la côte de Coromandel, nommée jadis Calamine, et aujourd’hui Meliapour par les Hindous et San Thomé par les Européens.

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  • L'apôtre Thomas (3 juillet)

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    BENOÎT XVI

    AUDIENCE GÉNÉRALE

    Mercredi 27 septembre 2006

    Thomas

    Chers frères et soeurs,

    Poursuivant nos rencontres avec les douze Apôtres choisis directement par Jésus, nous consacrons aujourd'hui notre attention à Thomas. Toujours présent dans les quatre listes établies par le Nouveau Testament, il est placé dans les trois premiers Evangiles, à côté de Matthieu (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15), alors que dans les Actes, il se trouve près de Philippe (cf. Ac 1, 13). Son nom dérive d'une racine juive, ta'am, qui signifie "apparié, jumeau". En effet, l'Evangile de Jean l'appelle plusieurs fois par le surnom de "Didyme" (cf. Jn 11, 16; 20, 24; 21, 2), qui, en grec, signifie précisément "jumeau". La raison de cette dénomination n'est pas claire.

    Le Quatrième Evangile, en particulier, nous offre plusieurs informations qui décrivent certains traits significatifs de sa personnalité. La première concerne l'exhortation qu'il fit aux autres Apôtres lorsque Jésus, à un moment critique de sa vie, décida de se rendre à Béthanie pour ressusciter Lazare, s'approchant ainsi dangereusement de Jérusalem (cf. Mc 10, 32). A cette occasion, Thomas dit à ses condisciples:  "Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui!" (Jn 11, 16). Sa détermination à suivre le Maître est véritablement exemplaire et nous offre un précieux enseignement:  elle révèle la totale disponibilité à suivre Jésus, jusqu'à identifier son propre destin avec le sien et à vouloir partager avec Lui l'épreuve suprême de la mort. En effet, le plus important est de ne jamais se détacher de Jésus. D'ailleurs, lorsque les Evangiles utilisent le verbe "suivre" c'est pour signifier que là où Il se dirige, son disciple doit également se rendre. De cette manière, la vie chrétienne est définie comme une vie avec Jésus Christ, une vie à passer avec Lui. Saint Paul écrit quelque chose de semblable, lorsqu'il rassure les chrétiens de Corinthe de la façon suivante:  "Vous êtes dans nos coeurs à la vie et à la mort" (2 Co 7, 3). Ce qui a lieu entre l'Apôtre et ses chrétiens doit, bien sûr, valoir tout d'abord pour la relation entre les chrétiens et Jésus lui-même:  mourir ensemble, vivre ensemble, être dans son coeur comme Il est dans le nôtre.

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  • Quand Dieu Lui-même devient notre trésor (homélie pour le 13ème dimanche du T.O.)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 13e dimanche de l’année A (2 juillet 2023) :

    Rhodo d'Irlande

    La richesse du Seigneur

    Le Seigneur est si riche pour nous, il a tant à nous apporter. Le bonheur de vivre avec lui, d’être son disciple, de se mettre à son école, ce bonheur est immense. Il remplit l’âme ; il établit dans une immense paix. Nous vivons dans la lumière de l’Esprit Saint. Dieu lui-même devient notre trésor ; comment, alors, ne pas avoir l’âme qui déborde ? Pourtant, ce n’est pas notre lot de tous les jours. Nous ne croisons pas souvent un chrétien qui nous dit : mon âme déborde de lumière et de paix… Oui, si nous croisons quelqu’un qui vient de gagner au lotto ou de tomber amoureux, nous trouvons quelqu’un de joyeux, mais la vie ce n’est pas la loterie nationale et surtout : il y a tant de déçus. Tandis que Dieu nous a tous créés pour être comblés. Où est le problème alors, pour que nous le sentions si peu ?

    Le Seigneur vient de nous donner la réponse. Celui qui est digne de lui c’est celui qui le préfère, lui, à son père, sa mère, son fils, sa fille… saint Luc ajoutera même : sa femme et ses frères et sœurs… Les deux évangélistes résument cela : perdre sa vie à cause du Seigneur Jésus. Ce n’est pas notre démarche spontanée. Nous aimerions bien, nous, pouvoir vivre notre vie comme nous l’entendons et accorder au Seigneur quelques minutes, quelques heures de notre semaine, en se disant que c’est bien assez pour qu’il nous comble de ses dons. En faisant cela, ne faisons-nous pas déjà bien plus que d’autres qui murmurent contre Dieu alors qu’ils ne lui accordent que si rarement leur attention ? Et pourtant, tout cela reste tellement en deçà de l’évangile !

    Pourquoi le Seigneur est-il si exigeant ? Parce que ce qu’il a à nous donner passe par le cœur.

    Un cœur qui désire.

    Un cœur qui se creuse.

    Un cœur qui connaît les dangers et s’en méfie (dangers de l’orgueil, de la convoitise, de l’endormissement).

    Un cœur qui écarte tous les obstacles.

    Un cœur tendu par amour.

    Bref, comme disait saint Paul, un cœur qui accepte de mourir avec le Christ pour ressusciter avec lui et mener une vie nouvelle.

    Seigneur, fais-nous la grâce de tourner fréquemment nos regards vers toi. De te consulter avant chaque décision. De nous imprégner de ta Parole en lisant fréquemment les Écritures. De nous arrêter pour prendre un temps de silence avec toi dans le secret de notre chambre. De rejoindre ton Église pour prier avec elle et avoir le cœur qui bat en union avec elle.