Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Au rythme de l'année liturgique - Page 67

  • Homélie pour la fête de l'Annonciation du Seigneur (25 mars)

    IMPRIMER

    Fra_Filippo_Lippi_-_Annunciation_-_WGA13231.jpgEvangile selon saint Luc, chapitre 1, vv. 26-38 :

    Au sixième mois d’Élisabeth, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. 
    L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » A cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » 
    Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait : ‘la femme stérile’. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »
    Alors l’ange la quitta.

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (fsJ) (homelies.fr - Archive 2004)

    Le narrateur de ce récit hors du commun prend soin de commencer par présenter les acteurs. A tout Seigneur tout honneur : l’attention se porte d’abord sur l’ « Ange Gabriel », être de lumière qui contemple Dieu face à face dans une adoration incessante. La désignation « Ange » précise son ministère : messager du Très-Haut. C’est probablement pour accréditer cette mission tout à fait extraordinaire que l’évangéliste introduit une redondance en précisant que « l’Ange fut envoyé par Dieu ».
    On s’attend à découvrir immédiatement l’identité de l’interlocuteur de l’Ange, le bénéficiaire de sa visite ; mais il n’en est rien : le narrateur indique d’abord la région dans laquelle il se rend puis, opérant un zoom supplémentaire, la localité où il a rendez-vous. Cette insistance ne saurait être fortuite : il n’est pas indifférent que le choix de Dieu se soit porté sur cette province à la limite de la Terre Sainte, ouverte sur le monde païen, et jouxtant avec la Samarie. L’accumulation de détails géographiques nous fait comprendre que malgré son aspect insolite, le récit qui nous est proposé n’a rien de mythique. De plus, la rencontre bien réelle entre ciel et terre se tient au carrefour des nations, annonçant déjà le caractère universel de l’événement .

    Lire la suite

  • Dimanche in albis ou de Quasimodo

    IMPRIMER

    Selon une tradition ancienne, ce dimanche, le premier après celui de Pâques, s'appelle dimanche in albis. En ce jour, les néophytes de la veillée pascale revêtaient une fois encore leur vêtement blanc, symbole de la lumière que le Seigneur leur avait donnée au baptême. Ils déposaient ensuite ce vêtement blanc, mais la luminosité nouvelle qui leur avait été communiquée, ils devaient la faire entrer dans leur vie quotidienne. La flamme délicate de la vérité et du bien que le Seigneur avait allumée en eux, il devaient la conserver avec diligence pour apporter ainsi à notre monde quelque chose de la luminosité et de la bonté de Dieu. On l’appelle également dimanche de « Quasimodo », du premier mot de chant de l’introït de la messe de ce jour.

    1 Petr.,2, 2 « Quasimodo geniti infantes, alleluia : rationabile, sine dolo lac concupiscite, alleluia, alleluia » : Comme des enfants nouveau-nés, alleluia, ayez soif d’un lait spirituel très pur, alleluia, alleluia. Ps. 80, 2 « Exultate Deo adjutori nostro : jubilate Deo Jacob » : Exultez en Dieu notre secours, acclamez le Dieu de Jacob.

    JPSC

  • L'homélie de Jean-Paul II pour le dimanche de la Miséricorde (2001)

    IMPRIMER

    CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE
    DU DIMANCHE DE LA DIVINE MISÉRICORDE

    HOMÉLIE DE JEAN PAUL II (source)

    Dimanche 22 avril 2001

    1. "Ne crains pas, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant; je fus mort, et me voici vivant pour les siècles des siècles" (Ap 1, 17-18).

    Dans la seconde lecture, tirée du livre de l'Apocalypse, nous avons écouté ces paroles réconfortantes. Elles nous invitent à tourner le regard vers le Christ, pour faire l'expérience de sa présence rassurante. A chacun, quelle que soit la condition dans laquelle il se trouve, même la plus complexe et dramatique, le Ressuscité répète:  "Ne crains pas!"; je suis mort sur la croix, mais à présent "me voici vivant pour les siècles des siècles", "Je suis le Premier et le Dernier, le Vivant".

    "Le Premier", c'est-à-dire la source de chaque être et prémisse de la nouvelle création; "le Dernier", le terme définitif de l'histoire; "le Vivant", la source intarissable de la Vie qui a vaincu la mort pour toujours. Dans le Messie crucifié et ressuscité nous reconnaissons les traits de l'Agneau immolé sur le Golgotha, qui implore le pardon pour ses bourreaux et qui ouvre les portes du ciel pour les pécheurs repentis; nous entrevoyons le visage du Roi immortel qui détient désormais "la clef de la Mort et de l'Hadès" (Ap 1, 18).

    2. "Rendez grâce à Yahvé, car il est bon, car éternel est son amour!" (Ps 117, 1).

    Nous faisons nôtre l'exclamation du Psalmiste, que nous avons chantée dans le Psaume responsorial:  la miséricorde du Seigneur est éternelle! Pour comprendre jusqu'au bout la vérité de ces paroles, laissons-nous conduire par la liturgie au coeur de l'événement de salut, qui unit la mort et la résurrection du Christ à notre existence et à l'histoire du monde. Ce prodige de miséricorde a radicalement changé le destin de l'humanité. C'est un prodige dans lequel apparaît en plénitude l'amour  du  Père  qui,  pour notre rédemption, ne recule pas même devant le sacrifice de son Fils unique.

    Dans le Christ humilié et qui souffre, les croyants et les non-croyants peuvent admirer une solidarité surprenante, qui l'unit à notre condition humaine au-delà de toute mesure imaginable. La Croix, également après la résurrection du Fils de Dieu, "parle et ne cesse jamais de parler de Dieu-le-Père, qui est toujours fidèle à son amour éternel envers l'homme [...] Croire en un tel amour signifie croire dans la miséricorde" (Dives in misericordia, n. 7).

    Nous voulons rendre grâce au Seigneur pour son amour, qui est plus fort que la mort et que le péché. Il se révèle et se réalise comme miséricorde dans notre existence quotidienne et il invite chaque homme à avoir, à son tour, "miséricorde" à l'égard du Crucifié. Le programme de vie de chaque baptisé et de l'Eglise tout entière n'est-il pas précisément d'aimer Dieu et d'aimer son prochain et même ses "ennemis", en suivant l'exemple de Jésus?

    3. Avec ces sentiments, nous célébrons le deuxième Dimanche de Pâques, qui depuis l'année dernière, année du grand Jubilé, est également appelé "Dimanche de la Miséricorde divine". C'est pour moi une grande joie de pouvoir me joindre à vous tous, chers pèlerins et fidèles venus de divers pays pour commémorer, après un an, la canonisation de soeur Faustyna Kowalska, témoin et messagère de l'amour miséricordieux du Seigneur. L'élévation aux honneurs des autels de cette humble religieuse, fille de ma terre, ne représente pas seulement un don pour la Pologne, mais aussi pour toute l'humanité. Le message dont elle a été la détentrice constitue la réponse adéquate et incisive que Dieu a voulu offrir aux hommes de notre temps, marqué par d'immenses tragédies. Jésus dit un jour à soeur Faustyna:  "L'humanité ne trouvera pas la paix, tant qu'elle ne s'adressera pas avec confiance à la Miséricorde divine" (Petit journal, p. 132). La Miséricorde divine! Voilà le don pascal que l'Eglise reçoit du Christ ressuscité et qu'il offre à l'humanité, à l'aube du troisième millénaire.

    4. L'Evangile, qui vient d'être proclamé, nous aide à saisir pleinement le sens et la valeur de ce don. L'évangéliste Jean nous fait en quelque sorte partager l'émotion éprouvée par les Apôtres lors de la rencontre avec le Christ, après sa résurrection. Notre attention s'arrête  sur  le  geste  du  Maître,  qui transmet aux disciples craintifs et stupéfaits la mission d'être ministres de la Miséricorde divine. Il leur montre ses mains et son côté qui portent les signes de la passion et leur dit:  "Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie" (Jn 20, 21). Ayant dit cela "il souffla sur eux et leur dit:  Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus" (Jn 20, 22-23). Jésus leur confie le don de "remettre les péchés", un don qui naît des blessures de ses mains, de ses pieds et surtout de son côté transpercé. C'est de là qu'une vague de miséricorde se déverse sur l'humanité tout entière.

    Nous revivons ce moment avec une grande intensité spirituelle. Aujourd'hui, le Seigneur nous montre à nous aussi ses plaies glorieuses et son coeur, fontaine intarissable de lumière et de vérité, d'amour et de pardon.

    5. Le Coeur du Christ! Son "Sacré Coeur" a tout donné aux hommes:  la rédemption, le salut, la sanctification. De ce coeur surabondant de tendresse sainte Faustyna Kowalska vit se libérer deux rayons de lumière qui illuminaient le monde. "Les deux rayons - selon ce que Jésus lui-même lui confia - représentent le sang et l'eau (Petit journal, p. 132). Le sang rappelle le sacrifice du Golgotha et le mystère de l'Eucharistie; l'eau, selon le riche symbolisme de l'évangliste Jean, fait penser au baptême et au don de l'Esprit Saint (cf. Jn 3, 5; 4, 14).

    A travers le mystère de ce coeur blessé, le flux restaurateur de l'amour miséricordieux de Dieu ne cesse de se répandre également sur les hommes et sur les femmes de notre temps. Ce n'est que là que celui qui aspire au bonheur authentique et durable peut en trouver le secret.

    6. "Jésus, j'ai confiance en Toi". Cette prière, chère à tant de fidèles, exprime bien l'attitude avec laquelle nous voulons nous aussi nous abandonner avec confiance entre tes mains, ô Seigneur, notre unique Sauveur.

    Tu brûles du désir d'être aimé, et celui qui se met en harmonie avec les sentiments de ton coeur apprend à être le constructeur de la nouvelle civilisation de l'amour. Un simple acte de confiance suffit à briser la barrière de l'obscurité et de la tristesse, du doute et du désespoir. Les rayons de ta miséricorde divine redonnent l'espérance de façon particulière à celui qui se sent écrasé par le poids du péché.

    Marie, Mère de la Miséricorde, fais en sorte que nous conservions toujours vivante cette confiance dans ton Fils, notre Rédempteur. Assiste-nous, toi aussi, sainte Faustyna, que nous rappelons aujourd'hui avec une affection particulière. Avec toi nous voulons répéter, en fixant notre humble regard sur le visage du divin Sauveur:  "Jésus, j'ai confiance en Toi". Aujourd'hui et à jamais. Amen.

    Lire également : Jean-Paul II avait laissé un dernier manuscrit sur la Miséricorde divine

  • Homélie pour le Dimanche de la Miséricorde

    IMPRIMER

    Du Père Simon Noël osb sur son blog :

    Homélie pour le Dimanche de la Miséricorde

    On sait que la miséricorde tient une grande place dans la vie spirituelle du pape, comme elle était aussi au cœur de la vie de saint Jean-Paul II. Le pape François a confié un jour comment était née sa vocation. Alors qu'il était un jeune lycéen, un 21 septembre, fête de saint Matthieu, il entra dans une église de Buenos Aires, pour se confesser. A cette occasion, il fit une expérience intérieure de la divine miséricorde, qui fut si profonde, qu'il sentit qu'il valait la peine désormais d'y consacrer sa vie. Telle fut l'origine de son appel à se donner totalement à Dieu.

    L'évangile que nous avons entendu nous parle justement de ce mystère. Jésus envoie ses disciples, en leur donnant le Saint-Esprit, afin qu'ils aillent dans le monde, vers les hommes, leur apporter le pardon des péchés. C'est donc le soir de la résurrection que Jésus a institué le sacrement de la réconciliation, le sacrement du pardon et de la miséricorde.

    Le soir de Pâques, au cénacle, à ses apôtres, et huit jours après, à saint Thomas, Jésus montre ses plaies glorieuses, les plaies de sa passion, celle du cœur transpercé tout particulièrement, plaies qui furent sanglantes le vendredi saint, mais qui désormais sont transfigurées par la résurrection. Les âmes mystiques se sont toujours plu à voir dans ses plaies les sources de cette divine miséricorde, qui se répand dans le monde, sur les âmes et les corps.

    En hébreu, le mot qui désigne la miséricorde divine est le même mot que celui qui désigne les entrailles maternelles : rahamîm.

    L'amour de Dieu s'est incarné dans le Christ, venu sur terre pour qu'aucun des enfants du Père ne soit perdu, mais ait la vie. Tous les actes de Jésus sont le fruit de la miséricorde. Cette miséricorde est manifestée à l'heure de la croix. Jésus, chargé de nos péchés et de nos souffrances, nous a rendus libres et capables de dire à Dieu : Abba, Père.

    Écoutons ce que les docteurs de l’Église ont pu dire sur ce thème. D'abord saint Éphrem, un père syriaque du 4e siècle, dans son homélie sur la femme pécheresse : Je sais que j'ai péché au-delà de toute mesure, et je ne puis dire tout ce qu'il y a en moi d'impureté et de débauche. Cependant, comparé à l'abondance de sa miséricorde, aux trésors de sa pitié, mes péchés, quelque nombreux qu'ils soient, ne sont qu'une goutte d'eau, et j'ai la conviction que, si j'ai seulement le bonheur de m'approcher de lui, je serai purifié de toutes mes fautes et de toutes mes iniquités, parce qu'il fera sortir de moi tout ce qu'il y a de dérèglements et d'injustices, tant sont grandes sa divinité, sa sainteté et son innocence.

    Saint Augustin, dans la Cité de Dieu : Le péché seul, en effet, sépare les hommes d'avec Dieu, et s'ils peuvent être purifiés en cette vie, ce n'est point par la vertu, mais bien par la miséricorde divine.

    Saint Bonaventure, dans l'Aiguillon de l'amour divin : Oui, la miséricorde de notre Dieu est immense. Quand même se trouveraient en vous tous les péchés qui ont jamais été, tous les crimes qui seront commis à l'avenir, la miséricorde du Seigneur l'emporterait encore infiniment sur tout cela.

    Le saint curé d'Ars dans l'un de ses sermons : Ce n'est pas le pécheur qui revient à Dieu pour lui demander pardon, mais c'est Dieu qui court après le pécheur et qui le fait revenir à lui. Il y en a qui disent : « J'ai fait trop de mal, le Bon Dieu ne peut pas me pardonner ». C'est un gros blasphème. C'est mettre une borne à la miséricorde de Dieu et elle n'en a point : elle est infinie.

    On connaît la célèbre déclaration de sainte Thérèse de l'enfant Jésus : Oui, je le sens, quand même j'aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j'irais, le cœur brisé de repentir, me jeter dans les bras de Jésus car je sais combien il chérit l'enfant prodigue qui revient à lui.

    Dans une lettre d'août 1954, Marthe Robin écrivait : Plongez-vous dans l'amour du Bon Dieu, quelles que soient les fautes que vous pourriez avoir commises ; parce qu'une âme n'est pas agréable à Dieu parce qu'elle est sans péché, mais parce qu'elle croit en sa miséricorde, et qu'en toute confiance elle s'abandonne en son amour.

    Et concluons par une phrase de saint Jean-Paul II, dans une homélie qu'il fit en 2002 à Cracovie : Dans la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix et l'homme trouvera le bonheur.

  • Mardi de Pâques : Rabbouni!

    IMPRIMER

    Evangile du jour selon saint Jean, chapitre 20, vv. 11-18

    Marie Madeleine restait là dehors, à pleurer devant le tombeau. Elle se penche vers l'intérieur, tout en larmes, et, à l'endroit où le corps de Jésus avait été déposé, elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l'un à la tête et l'autre aux pieds. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé le Seigneur mon Maître, et je ne sais pas où on l'a mis. »
    Tout en disant cela, elle se retourne et aperçoit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui demande : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le gardien, elle lui répond : « Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et moi, j'irai le reprendre. »
    Jésus lui dit alors : « Marie ! » Elle se tourne vers lui et lui dit : « Rabbouni ! » ce qui veut dire : « Maître » dans la langue des Juifs. Jésus reprend : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père. Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
    Marie Madeleine s'en va donc annoncer aux disciples : « J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit. »

    Homélie (homelies.fr - Archive 2007)

    Marie est revenue au tombeau, elle pleure. Quel bel enseignement pour nous en cette octave pascale. La joie de la résurrection est si proche d’elle, et elle ne voit rien. La rencontre du ressuscité est à sa portée, mais elle reste aveuglée et accablée par ses soucis.

    Lire la suite

  • L'homélie du pape lors de la veillée pascale

    IMPRIMER

    VEILLÉE PASCALE EN LA NUIT SAINTE

    HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

    Basilique Saint-Pierre
    Samedi Saint, 30 mars 2024

    _______________________________________

    Les femmes se rendent au tombeau aux premières lueurs du jour, mais elles gardent en elles les ténèbres de la nuit. Bien qu’elles soient en chemin, elles sont encore immobiles : leur cœur est resté au pied de la croix. Encore étourdies par les larmes du Vendredi saint, elles sont paralysées par la douleur, elles sont enfermées dans le sentiment que tout est maintenant fini, qu’une pierre a été posée sur l’histoire de Jésus. C’est justement la pierre qui est au centre de leurs pensées. Elles se demandent : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? » (Mc 16, 3). Mais lorsqu’elles arrivent sur place, la force surprenante de Pâques les bouleverse : «  Levant les yeux - dit le texte - elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande » (Mc 16, 4).

    Arrêtons-nous, chers frères et sœurs, sur ces deux moments qui nous conduisent à la joie inouïe de Pâques : dans un premier temps, les femmes se demandent avec angoisse qui roulera la pierre ; dans un deuxième temps, levant les yeux, elles voient que la pierre a déjà été roulée.

    Tout d’abord – premier temps – il y a la question qui hante leurs cœurs brisés par la douleur : qui roulera la pierre du tombeau pour nous ? Cette pierre représentait la fin de l’histoire de Jésus, enseveli dans la nuit de la mort. Lui, la vie venue dans le monde, il a été tué ; Lui qui a manifesté l’amour miséricordieux du Père, on ne lui a pas fait pitié ; Lui qui a libéré les pécheurs du poids de la condamnation, il a été condamné à la croix. Le Prince de la paix qui avait délivré une femme adultère de la fureur violente des pierres, git enseveli derrière une grosse pierre. Cette pierre, obstacle insurmontable, était le symbole de ce que les femmes portaient dans leur cœur, le point final de leur espérance : tout s’était brisé contre elle, avec le sombre mystère d’une douleur tragique qui avait empêché la réalisation de leurs rêves.

    Frères et sœurs, cela peut nous arriver aussi. Nous sentons parfois qu’une pierre tombale a été lourdement placée à l’entrée de notre cœur, étouffant la vie, éteignant la confiance, nous emprisonnant dans le tombeau des peurs et de l’amertume, bloquant le chemin vers la joie et l’espérance. Ce sont des “pierres de la mort”  et nous les rencontrons le long du chemin, dans toutes ces expériences et ces situations qui nous volent l’enthousiasme et la force d’avancer : dans les souffrances qui nous touchent et dans la mort d’êtres chers qui laissent en nous des vides insurmontables ; nous les rencontrons dans les échecs et les peurs qui nous empêchent d’accomplir le bien qui nous tient à cœur ; nous les rencontrons dans toutes les fermetures qui freinent nos élans de générosité et ne nous permettent pas de nous ouvrir à l’amour ; nous les rencontrons dans les murs de caoutchouc de l’égoïsme – ce sont de véritables murs de caoutchouc – égoïsme et indifférence qui repoussent l’engagement à construire des villes et des sociétés plus justes et à taille humaine ; nous les rencontrons dans toutes les aspirations à la paix brisées par la cruauté de la haine et la férocité de la guerre. Lorsque nous vivons ces déceptions, nous avons le sentiment que nombre de rêves sont destinés à être brisés, et nous nous demandons, nous aussi, avec angoisse : qui nous roulera la pierre du tombeau ?

    Pourtant, ces mêmes femmes qui avaient les ténèbres dans le cœur témoignent d’une chose extraordinaire : en levant les yeux, elles ont vu que la pierre avait déjà été roulée, alors qu’elle était très grande. Voilà la Pâque du Christ, voici la force de Dieu : la victoire de la vie sur la mort, le triomphe de la lumière sur les ténèbres, la renaissance de l’espérance dans les décombres de l’échec. C’est le Seigneur, le Dieu de l’impossible, qui a roulé pour toujours la pierre et commencé à ouvrir nos cœurs, pour que l’espérance n’ait pas de fin. C’est donc vers Lui que nous devons, nous aussi, lever les yeux.

    Et alors – deuxième temps – : levons nos yeux vers Jésus. Après avoir assumé notre humanité, il est descendu dans les abîmes de la mort et les a traversés par la puissance de sa vie divine, ouvrant une brèche de lumière infinie pour chacun. Ressuscité par le Père dans sa chair, dans notre chair, par la force de l’Esprit Saint, il a ouvert une page nouvelle pour le genre humain. Dès lors, si nous laissons Jésus nous prendre par la main, aucune expérience d’échec et de douleur, aussi douloureuse soit-elle, ne peut avoir le dernier mot sur le sens et le destin de notre vie. Désormais, si nous nous laissons saisir par le Ressuscité, aucune défaite, aucune souffrance, aucune mort ne pourra arrêter notre marche vers la plénitude de la vie. Dorénavant, « nous, chrétiens, nous disons que cette histoire ... a un sens, un sens qui embrasse toute chose, un sens qui n’est plus corrompu par des absurdités et des obscurités ... un sens que nous appelons Dieu ... C’est vers Lui que confluent toutes les eaux de notre transformation ; elles ne s’enfoncent pas dans les abîmes du néant et de l’absurde ... parce que son tombeau est vide et que Lui, qui était mort, s’est montré comme le vivant » (K. RAHNER, Qu'est-ce que la Résurrection ? Méditations sur le Vendredi saint et Pâques, Brescia 2005, 33-35).

    Frères et sœurs, Jésus est notre Pâque, Il est Celui qui nous fait passer des ténèbres à la lumière, qui s’est lié à nous pour toujours et nous sauve des abîmes du péché et de la mort, nous entraînant dans la ruée lumineuse du pardon et de la vie éternelle. Frères et sœurs, levons les yeux vers Lui, accueillons Jésus, le Dieu de la vie, dans nos vies, renouvelons-Lui notre “oui” aujourd'hui, et aucune pierre ne pourra étouffer nos cœurs, aucune tombe ne pourra enfermer la joie de vivre, aucun échec ne pourra nous condamner au désespoir. Frères et sœurs, levons les yeux vers Lui et demandons-Lui que la puissance de sa résurrection fasse rouler les pierres qui oppressent nos âmes. Levons les yeux vers Lui, le Ressuscité, et marchons avec la certitude que, sur le fond obscur de nos attentes et de nos morts, se trouve déjà la vie éternelle qu’Il est venu apporter.

    Sœur, frère, que ton cœur explose de joie en cette nuit sainte, en cette nuit sainte! chantons ensemble la résurrection de Jésus : « Chantez, chantez-le tous, fleuves et plaines, déserts et montagnes... chantez le Seigneur de la vie qui sort du tombeau, plus brillant que mille soleils. Peuples brisés par le mal et meurtris par l'injustice, peuples sans place, peuples martyrs, chassez en cette nuit les chantres du désespoir. L'homme des douleurs n'est plus en prison : il a ouvert une brèche dans la muraille, il se hâte de venir à vous. Que le cri inattendu s'élève dans les ténèbres : il est vivant, il est ressuscité ! Et vous, frères et sœurs, petits et grands ... vous qui êtes dans la misère, vous qui vous sentez indignes de chanter ... une flamme nouvelle traverse votre cœur, une fraîcheur nouvelle imprègne votre voix. C’est la Pâque du Seigneur – frères et sœurs – c’est la fête des vivants » (J-Y. QUELLEC, Dieu face nord, Ottignies 1998, 85-86).

  • Le Christ est vraiment ressuscité ! Alleluia !

    IMPRIMER

    XB_iconsexplained.com.jpgC'est le jour de la Résurrection, Peuples, rayonnons de joie !
    C'est la Pâque du Seigneur.
    De la mort à la vie et de la terre aux cieux,
    Christ Dieu nous a menés
    Chantons l'hymne de la victoire.

    Le Christ est ressuscité des morts, purifions nos sens
    et nous verrons le Christ resplendissant,
    dans l'inaccessible lumière de la Résurrection.
    Et nous l'entendrons nous crier :
    "Réjouissez-vous" en chantant l'hymne de la victoire.

    Le Christ est ressuscité des morts.
    Que le ciel se réjouisse, que la terre soit dans l'allégresse.
    Que le monde soit en fête, le monde visible et invisible,
    car le Christ est ressuscité, Lui l'éternelle allégresse.

    Christ est ressuscité des morts.
    Par la mort, il vaincu la mort.
    A ceux qui sont dans le tombeau, il a donné la vie.

    (1ère ode des matines byzantines de Pâques)

    L'équipe de belgicatho souhaite aux amis et aux visiteurs de ce blog une lumineuse fête de Pâques, au grand soleil du Ressuscité.

  • Christos anesti !

    IMPRIMER

    Orthodox Music, Divna Ljubojevic - ♫ Hristos Anesti ♫

  • Jésus, le seul Dieu ressuscité dans l’histoire des religions

    IMPRIMER

    a rock formation in a cave

    D'

    Jésus, le seul Dieu ressuscité dans l’histoire des religions

    Pourquoi Jésus est-il vraiment unique dans toute l’histoire des religions ? Il est le seul dont des témoins attestent, au prix de leur vie, que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts. C’est par elle que Jésus manifeste une humanité transfigurée qui préfigure notre propre résurrection.

    Le dessin de la figure de Jésus s’achève avec un trait absolument unique, lui aussi, à savoir le témoignage rendu à sa résurrection d’entre les morts. Il n’est aucun autre homme, dans l’histoire, duquel on ait affirmé sérieusement une chose pareille. Et la nature et le contexte de ce témoignage sont tels que la seule explication plausible du surgissement et du succès d’une telle affirmation est la réalité de son objet, à savoir l’événement réel — et, en ce sens, pleinement historique — de la résurrection.

    Un témoignage massif et universel

    Le témoignage du Nouveau Testament concernant la résurrection de Jésus est massif et universel. Les quatre Évangiles ont été rédigés à la lumière de la foi pascale et ne peuvent se comprendre qu’à cette lumière. On ne les saisit adéquatement qu’en les lisant en fonction de leurs derniers chapitres. Même le récit de Noël, dans l’Évangile de Luc, est écrit à la lumière de Pâques. Or, non seulement les Évangiles parlent chacun de la résurrection de Jésus dans leur conclusion, mais leur concept même, qui est d’être un eu-angelion (en grec), une « Bonne Nouvelle », serait impensable et contradictoire si le porteur et l’objet de cette « joyeuse annonce » n’avait abouti qu’à l’échec de la mort en croix, si Dieu avait définitivement abandonné celui qui se présentait comme son Fils, si le Royaume de Dieu annoncé par Jésus s’était éventé avec sa mort infamante. Quant au livre des Actes des Apôtres, il est tout entier consacré à l’annonce de la mort et de la Résurrection de Jésus depuis Jérusalem jusqu’à Rome en passant par toute la Palestine, l’Asie Mineure et la Grèce.

    Il en va de même pour saint Paul, dont les lettres sont toutes portées par la foi en la Résurrection, comme en témoigne éminemment le passage, célèbre entre tous, où il s’en prend à des hérétiques (déjà !) qui niaient la résurrection des morts (1 Cor 15, 12-20). L’épître aux Hébreux, elle aussi, est tout entière suspendue à la foi pascale puisqu’elle célèbre le sacerdoce éternel du Christ qui, par sa résurrection, est devenu « un grand prêtre souverain qui a traversé les cieux » (He 4, 14). Le rôle de la résurrection est également central dans les épîtres catholiques (de Jacques, Pierre, Jean et Jude) et surtout dans l’Apocalypse, qui culmine dans la contemplation de l’Agneau pascal, immolé et ressuscité (Ap 5). Par sa résurrection, Jésus a été réhabilité, il a été glorifié et il a atteint sa pleine stature humaine.

    La prédication chrétienne à partir de la Pentecôte

    Quelle est alors la signification et la portée de cette résurrection de Jésus aux yeux du Nouveau Testament ? L’essentiel du contenu de la foi pascale nous est livré dans la première prédication chrétienne telle qu’elle nous est rapportée par saint Luc au livre des Actes des Apôtres. Voici comment Pierre, debout avec les Onze, s’exprime lors de la toute première annonce pascale au jour de la Pentecôte (probablement le 28 mai de l’an 30) : « Hommes d’Israël, écoutez ces paroles. Jésus le Nazaréen, cet homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, prodiges et signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, ainsi que vous le savez vous-mêmes, cet homme qui avait été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez pris et fait mourir en le clouant à la croix par la main des impies, mais Dieu l’a ressuscité, le délivrant des affres de l’Hadès […]. Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous avez crucifié » (Ac 2, 22-24. 36).

    La réhabilitation du Crucifié

    On le voit, le thème unique de ce discours de Pierre, comme des autres que rapportent les Actes, se résume dans l’affirmation suivante : « Ce Jésus que vous avez crucifié parce qu’il se faisait l’égal de Dieu, Dieu, lui, l’a ressuscité. » Les trois traits essentiels de la figure particulière de Jésus s’enchaînent ainsi admirablement : la prétention divine de Jésus a conduit les hommes à décider sa mort humiliante sur la croix et la résurrection d’entre les morts apparaît alors comme la réponse de Dieu à la condamnation de Jésus par les hommes.

    En deuxième lieu, Pâques confère à Jésus sa véritable figure, sa figure de gloire, en transfigurant son visage défiguré par les hommes. En effet, tout en étant de condition divine et en prétendant l’être, Jésus n’avait pas revendiqué d’être traité comme tel, mais avait accepté entièrement non seulement l’humilité de la condition humaine terrestre, mais encore l’humiliation de la Passion. Mais voici que maintenant, par la Résurrection, Dieu exalte celui que nous avons humilié et manifeste en son humanité transfigurée la gloire jusqu’ici cachée et méconnue de sa divinité, l’établissant au-dessus de tout comme Christ et Seigneur.

    La promesse de notre propre résurrection

    C’est cette exaltation pascale du Fils humilié que célèbre saint Paul dans l’hymne splendide qu’il a inséré dans son Épître aux Philippiens (2, 6-11). Il est important de noter que Jésus ressuscité n’est donc pas revenu à sa vie terrestre antérieure, mais est entré dans une condition humaine nouvelle qui n’est plus sujette à la mort. Quand il apparaît à ses disciples, il ne sort pas des « soins intensifs » ! Il est entré dans la gloire.

    Par sa résurrection, Jésus annonce notre propre résurrection. Il nous promet la vie éternelle et il est le seul à le faire. En ressuscitant Jésus livré au pouvoir de la mort et mis au rang des pécheurs — identifié au péché du monde, dit Paul (2 Cor 5, 21) — Dieu inaugure en lui une humanité nouvelle et un monde nouveau qui ont traversé le double abîme de la mort et du péché. Pâques est ainsi, pour la foi chrétienne, le début de ce que l’Écriture appelle « les cieux nouveaux et la terre nouvelle » (cf2 P 3, 13 et Ap 21, 1) et le Christ ressuscité apparaît comme le « Premier-né par rapport à toute créature », le « Premier-né d’entre les morts » (Col 1, 15-18), « prémices de ceux qui se sont endormis » (1 Cor 15, 20). Comme Premier-né d’entre les morts, Jésus promet à l’humanité qu’elle le suivra dans la gloire d’une vie nouvelle. L’être humain n’est pas seulement appelé à « survivre » dans son âme immortelle. Même nos corps seront recréés pour la vie éternelle dans un monde transfiguré. C’est cette réalité que l’Apocalypse évoque en langage poétique dans ses derniers chapitres (Ap 20-22).

    Une espérance unique et réaliste

    Aucune philosophie, aucune religion n’a osé espérer une telle destinée de gloire pour l’être humain. Le grand mérite de la foi chrétienne est d’oser nous proposer une telle espérance, en ayant de bonnes raisons de le faire et en se basant sur un événement historique (d’où la mention de Ponce Pilate, le préfet romain, dans le Credo de l’Église). Il ne s’agit pas d’un « opium pour le peuple » (Marx), mais d’une réalité plantée dans la chair de l’histoire humaine.

    André-Joseph Léonard est l’archevêque émérite de Malines-Bruxelles. Source : https://fr.aleteia.org/2020/01/26/jesus-le-seul-dieu-ressuscite-dans-lhistoire-des-religions/.

  • Les méditations et prières pour le Chemin de Croix 2024 "Prier avec Jésus sur le chemin de croix" écrit par le Saint Père François, 29.03.2024

    IMPRIMER

    Les méditations et prières pour le Chemin de Croix 2024 "Prier avec Jésus sur le chemin de croix" écrit par le Saint Père François, 29.03.2024

    Introduction

    Seigneur Jésus, nous regardons ta croix et nous comprenons que tu as tout donné pour nous. Nous te consacrons ce temps. Nous voulons le passer près de toi qui, de Gethsémani au Calvaire, as prié. En cette Année de la prière, nous nous unissons à ton chemin de prière.

    De l’Évangile selon saint Marc (14, 32-37)

    Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. […] Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse. Il leur dit : “[…] Restez ici et veillez”. Allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait […] : “Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux !”. Puis il revient et trouve les disciples endormis. Il dit à Pierre : “[…] Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ?”

    Seigneur, tu as préparé par la prière chacune de tes journées et maintenant, à Gethsémani, tu prépares la Pâque. Abba ! Père ! Tout est possible pour toi – dis-tu – parce que la prière est avant tout dialogue et intimité ; mais elle est aussi lutte et demande : Éloigne de moi cette coupe ! Et elle est confiance et don : Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux. Ainsi, tu es entré en prière par la porte étroite de notre souffrance et tu l’as franchie jusqu’au bout. Tu as ressenti « peur et angoisse » (Mc 14, 33) : peur face à la mort, angoisse sous le poids de notre péché que tu as pris sur toi, alors qu’une amertume infinie t’envahissait. Mais, en plein combat, tu as prié « plus intensément » (Lc 22, 44) : tu as ainsi transformé la véhémence de la douleur en offrande d’amour.

    Tu nous as demandé une seule chose : rester avec toi, veiller. Tu ne nous demandes pas l’impossible, mais la proximité. Et pourtant, combien de fois je me suis éloigné de toi ! Combien de fois, comme les disciples, au lieu de veiller j’ai dormi, combien de fois n’ai-je pas eu le temps ou l’envie de prier, parce que j’étais fatigué, anesthésié par le confort, l’âme endormie. Jésus, répète-moi encore, à nous ton Église : « Levez-vous et priez » (Lc 22, 46). Réveille-nous, Seigneur, sors-nous de la torpeur du cœur, car aujourd’hui encore, aujourd’hui surtout, tu as besoin de notre prière.

    1. Jésus est condamné à mort

    Alors, s’étant levé, le grand prêtre, devant tous, interrogea Jésus : “Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ?”. Mais lui gardait le silence et ne répondait rien. […] Pilate lui demanda à nouveau : “Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi”. Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné (Mc 14, 60-61 ; 15, 4-5).

    Jésus, tu es la vie et tu es condamné à mort ; tu es la vérité et tu subis un faux procès. Mais pourquoi ne te plains-tu pas ? Pourquoi n’élèves-tu pas la voix et n’expliques-tu pas tes raisons ? Pourquoi ne réfutes-tu pas les savants et les puissants comme tu l’as toujours fait avec succès ? Ta réaction étonne, Jésus : au moment décisif, tu ne parles pas, tu te tais. Parce que plus le mal est fort, plus ta réponse est radicale. Et ta réponse est le silence. Mais ton silence est fécond : il est prière, il est douceur, il est pardon, il est chemin pour remédier au mal, pour convertir ce que tu souffres en un don que tu offres. Jésus, je m’aperçois que je te connais peu parce que je ne connais pas assez ton silence ; parce que dans la frénésie de courir et de faire, absorbé par les choses, pris de peur de ne pas rester à flot ou par la manie me mettre au centre, je ne trouve pas le temps de m’arrêter et de rester avec toi pour te laisser agir, Parole du Père qui œuvre dans le silence. Jésus, ton silence me secoue : il m’enseigne que la prière ne naît pas des lèvres qui remuent, mais d’un cœur qui sait être à l’écoute : parce que prier c’est se rendre docile à ta Parole, c’est adorer ta présence.

    Prions en disant : Parle à mon cœur, Jésus

    Toi qui réponds au mal par le bien

    Parle à mon cœur, Jésus

    Toi qui éteins l’agitation par la douceur

    Parle à mon cœur, Jésus

    Toi qui détestes les bavardages et les plaints

    Parle à mon cœur, Jésus

    Toi qui me connais au plus profond

    Parle à mon cœur, Jésus

    Toi qui m’aimes plus que moi-même

    Parle à mon cœur, Jésus

    Lire la suite