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Au rythme de l'année liturgique - Page 82

  • Accueillir l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (homélie pour le 2ème dimanche du temps ordinaire)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 2ème dimanche du temps ordinaire (15 janvier 2023) :

    Baptisés dans l’Esprit

    Nous voilà plongés dans la grâce des commencements, et en assistant aux premières heures de la vie publique du Seigneur Jésus nous avons l’occasion d’explorer la question : qui est-il et que vient-il apporter au monde ? Il est, dit Jean le Précurseur, « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Cela signifie que dans une situation de faiblesse, vulnérable comme un petit agneau, il sera capable de s’offrir lui-même comme l’agneau du sacrifice, et que cette offrande résoudra le gros problème de l’humanité : le péché. Le péché est une désunion avec Dieu. Que ce soit un grave problème, il suffit d’ouvrir les yeux autour de nous pour le comprendre. D’où viennent tant de malheurs, d’où vient la guerre, la haine dans les familles, la pauvreté, tant de personnes abandonnées, désorientées, découragées, exploitées, rejetées ? C’est le péché, celui que nous commettons et celui que nous subissons. Si nous vivions dans la paix de Dieu, en harmonie avec Dieu, tout cela n’arriverait pas. Si nous nous laissions aimer et guérir par Dieu plutôt que de devenir blessants parce que nous avons été blessés, tout cela n’arriverait pas. Si nous laissions les commandements de Dieu guider notre vie plutôt que de n’en faire qu’à notre tête, tout cela n’arriverait pas. Et comment pourrions-nous sortir de cette situation catastrophique ? En accueillant l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, qui réconcilie l’humanité avec son Créateur qui l’aime tant et se trouve tant de fois rejeté. Il n’opérera pas cette réconciliation en imposant un ordre nouveau, mais en donnant sa vie. Et nous accueillons cette démarche du Seigneur en y reconnaissant son amour. C’est ce que nous vivons dans chaque messe, qui s’appelle eucharistie, c’est-à-dire action de grâce : nous disons au Seigneur notre reconnaissance pour tant d’amour. C’est pourquoi aussi nous mettons un crucifix dans nos maisons : pour nous rappeler à quel point nous avons été aimés puisque le Fils de Dieu a donné sa vie pour enlever le péché du monde alors que nous étions menacés de désespérance devant tout ce mal.

    Répondre à l’Agneau de Dieu qui donne sa vie en y reconnaissant tout l’amour de Dieu, voilà qui nous met sur la piste de cette deuxième chose que le Seigneur nous apporte, d’après Jean-Baptiste : il vient baptiser dans l’Esprit Saint. Qu’est-ce que ce baptême dans l’Esprit, que Jésus donne ? Jean baptisait dans l’eau, Jésus baptise dans l’Esprit Saint, car il nous branche sur la vie de Dieu. L’Esprit Saint est la personne de la Sainte Trinité qui nous rend capables de vivre du don de Dieu. Il est lui-même le « don de Dieu », comme on le dit à la confirmation. Par exemple, sans l’Esprit Saint, lorsque nous entendons parler de l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, nous disons « bof, ça ne me dit rien ». Avec l’Esprit Saint, nous nous laissons toucher par tant d’amour et nous devenons capables de changer notre vie en fonction de cet amour, pour faire de tous nos choix une réponse d’amour.

    Le baptême dans l’Esprit est une pratique courante du Renouveau charismatique, mais en réalité il est déjà contenu dans notre baptême et notre confirmation. Je voudrais citer un discours du cher pape Benoît XVI à la Pentecôte 2008 : « chers frères et sœurs, redécouvrons la beauté d’être baptisés dans l’Esprit Saint ; reprenons conscience de notre baptême et de notre confirmation, sources de grâce toujours actuelle. Demandons à la Vierge Marie d’obtenir aujourd’hui aussi pour l’Église une Pentecôte renouvelée, qui insuffle en chacun, spécialement les jeunes, la joie de vivre l’Évangile et d’en témoigner » (Benoît XVI, Pentecôte 2008)

    Demandons au Seigneur : viens me baptiser dans l’Esprit Saint ! Renouvelle en moi la vie que tu y as déposée le jour de mon baptême, le jour de ma confirmation ! Fais de moi une chrétienne nouvelle, un chrétien nouveau, ébloui de ton amour, désireux de te répondre amour pour amour ! Fais de moi un témoin de cette bonne nouvelle : Dieu, le Créateur de tout l’univers, nous invite à être ses enfants !

  • Homélie pour la solennité de l'Epiphanie : Sortons de nous-mêmes pour entrer dans sa joie !

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    Une homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le dimanche de l'Epiphanie (année A) (archive 2017) :

    Laon, vitrail, détail,

    Sortons de nous-mêmes pour entrer dans sa joie !

    Comment vient-on à Dieu ? Comment le découvre-t-on ? Il y a tant de chemins selon les personnalités, les histoires et les situations de chacun. Il y a le chemin de Marie, celui de Joseph, celui des bergers surpris dans leurs champs. Aujourd’hui la liturgie nous fait regarder le chemin des mages. Ils viennent à Dieu à partir de ce qu’ils connaissent, l’observation des astres, l’interprétation des signes du ciel. Ils ont pu se mettre en mouvement parce qu’ils sont des chercheurs, des gens qui ne se contentent pas d’une vision superficielle pour passer ensuite à autre chose. Ils voulaient approfondir, creuser ce qu’ils pressentaient de grand, sans se dire : cette question est trop difficile, remettons-la à plus tard. Les mages nous apprennent à creuser les grandes intuitions, sans nous laisser divertir par une vie trépidante.

    Il fallait une autre attitude importante aux mages pour venir à Dieu : ils étaient capables de sortir de ce qu’ils connaissaient, de leurs sécurités. On ne vient pas à Dieu sans sortir de soi-même. Dieu a l’initiative de l’amour, il vient, puis nous devons sortir nous aussi à sa rencontre. Nous le faisons aujourd’hui en nous arrêtant pour Lui, en prenant le temps de la prière. Nous sortons à sa rencontre en ouvrant notre cœur à ceux qui vivent près de nous et auxquels nous nous sommes trop habitués et que nous regardons distraitement : nos enfants, notre mari, notre épouse, nos condisciples, nos amis, nos parents, nos voisins, etc.) Les regarder avec un regard d’amour neuf, c’est aussi sortir de soi vers Dieu. Nous le faisons aussi en considérant comment nous pouvons venir en aide aux chrétiens d’Orient, aux habitants d’Afrique qui vivent dans une pauvreté et une injustice indescriptibles, et tant d’autres. Il faut sortir de soi vers Dieu, pour ne pas ressembler à Hérode. Lui n’est pas sorti, car il voulait plutôt tout ramener à lui, il ne voulait pas prendre le risque de servir Dieu, il voulait que tout aille comme il l’avait décidé lui-même.

    Les mages ne sont pas seulement sortis à la rencontre du Fils de Dieu, ils lui ont apporté des cadeaux. Des cadeaux assez peu utiles pour un enfant, pas de hochet ni de dromadaire en peluche. Mais des cadeaux qui disent leur reconnaissance. Ils disent ce qu’ils savent de cet enfant et qu’ils en sont heureux. Nous allons leur emboîter le pas. Offrons de l’or en disant au Christ que nous sommes heureux qu’il soit roi et que nous aimerions qu’il le soit davantage. Nous lui présentons notre cœur pour qu’il y règne. Nous lui présentons le cœur de tant d’autres personnes, pour qu’il y apporte la paix et le désir de servir.

    Offrons de l’encens au Christ, en lui disant que nous sommes heureux qu’il soit Dieu, en l’exaltant de tout notre cœur, en contemplant l’infini qui est en lui. Tressaillons de joie car Dieu qui nous semble parfois loin est en réalité si proche, couché dans la crèche de notre cœur, faisant de nous son temple, des gens qui abritent Dieu et le rayonnent autour d’eux.

    Enfin, offrons de la myrrhe au Christ, en pensant à tout ce qu’il fera pour nous, jusqu’à accepter de mourir sur la croix trahi, méprisé, insulté, abandonné de tous. Offrons cette myrrhe en considérant qu’il est présent jusque dans les moments les plus durs de notre vie, lui le Fils de Dieu qui n’a jamais abandonné l’humanité, qui lui a tenu la main dans les situations les plus incompréhensibles. Et avec tous ces cadeaux dans les bras, laissons le Christ nous introduire déjà dans sa gloire, dans son monde où l’amour vaut plus que son pesant d’or, où la vie illumine les plus profondes ténèbres, où la joie d’exister s’empare de nous car il nous appelle à l’éternité avec lui.

  • L'homélie du pape François lors des premières vêpres de la solennité de Marie Mère de Dieu

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    PREMIÈRES VÊPRES EN LA SOLENNITÉ DE MARIE MÈRE DE DIEU ET TE DEUM EN ACTION DE GRÂCES POUR L'ANNÉE ÉCOULÉE

    HOMÉLIE DE SA SAINTETÉ LE PAPE FRANÇOIS

    Basilique Saint-Pierre
    Samedi 31 décembre 2022

    "Né d'une femme" (Ga 4, 4).

    Lorsque, dans la plénitude des temps, Dieu s'est fait homme, il n'est pas descendu en piqué dans le monde depuis le haut du ciel. Il est né de Marie. Il n'est pas né d'une femme, mais d'une femme. C'est essentiellement différent, cela signifie que Dieu a voulu prendre chair d'elle. Il ne s'est pas servi d'elle, mais a demandé son "oui", son consentement. Et c'est ainsi qu'avec elle a commencé le lent voyage de la gestation d'une humanité libre de péché, remplie de grâce et de vérité, remplie d'amour et de fidélité. Une humanité belle, bonne et vraie, faite à l'image et à la ressemblance de Dieu, mais en même temps tissée de notre chair offerte par Marie... jamais sans elle... toujours avec son consentement... en toute liberté, gratuitement, respectueusement, dans l'amour.

    Et c'est ainsi que Dieu a choisi d'entrer dans le monde et d'entrer dans l'histoire. C'est la voie. Et ce chemin est essentiel, aussi essentiel que le fait même qu'il soit venu. La maternité divine de Marie - maternité virginale, virginité féconde - est la voie qui révèle le plus grand respect de Dieu pour notre liberté. Lui qui nous a créés sans nous n'a pas voulu nous sauver sans nous (cf. S. Agostino, Sermon CLXIX, 13).

    Le chemin qu'il a choisi pour venir nous sauver est le chemin sur lequel il nous invite aussi à le suivre pour continuer à tisser avec lui l'humanité nouvelle, libre, réconciliée. C'est le mot : humanité réconciliée. Il s'agit d'un style, d'une manière de se rapporter à nous, d'où découle la multiplicité des vertus humaines du vivre ensemble bon et digne. L'une de ces vertus est la bonté, en tant que mode de vie qui favorise la fraternité et l'amitié sociale (cf. l'encyclique Fratelli tutti, 222-224).

    Et en parlant de bonté, en ce moment, ma pensée va naturellement au cher Pape émérite Benoît XVI qui nous a quittés ce matin. Nous sommes émus en nous souvenant de lui comme d'une personne si noble, si aimable. Et nous ressentons une telle gratitude dans nos cœurs : gratitude envers Dieu pour l'avoir donné à l'Église et au monde ; gratitude envers lui pour tout le bien qu'il a accompli, et surtout, pour son témoignage de foi et de prière, surtout dans ces dernières années de sa vie recueillie. Dieu seul connaît la valeur et la force de son intercession, des sacrifices qu'il a offerts pour le bien de l'Église.

    Et ce soir, je voudrais reproposer la bonté aussi comme vertu civique, en pensant en particulier à notre diocèse de Rome.

    La bonté est un aspect important de la culture du dialogue, et le dialogue est indispensable pour vivre en paix, pour vivre en frères et sœurs, qui ne sont pas toujours d'accord - c'est normal - mais qui néanmoins se parlent, s'écoutent et essaient de se comprendre et de se rapprocher les uns des autres. Il suffit de penser à ce que serait le "monde sans le dialogue patient des nombreuses personnes généreuses qui maintiennent la cohésion des familles et des communautés. Contrairement aux désaccords et aux conflits, le dialogue persistant et courageux ne fait pas les gros titres, mais aide tranquillement le monde à mieux vivre" (ibid., 198). La bonté fait donc partie du dialogue. Ce n'est pas seulement une question de "bonnes manières" ; ce n'est pas une question d'"étiquette", de comportement courtois..... Non. Ce n'est pas ce que nous voulons dire lorsque nous parlons de gentillesse. Il s'agit plutôt d'une vertu à retrouver et à pratiquer au quotidien pour aller à contre-courant et humaniser nos sociétés.

    Les méfaits de l'individualisme consumériste sont sous les yeux de tous. Et le dommage le plus grave est que les autres, les gens qui nous entourent, sont perçus comme des obstacles à notre tranquillité, à notre bien-être. Les autres nous "gênent", nous "dérangent", nous privent du temps et des ressources nécessaires pour faire ce qui nous plaît. Notre société individualiste et consumériste a tendance à être agressive, puisque les autres sont des concurrents avec lesquels il faut rivaliser (cf. ibid., 222). Et pourtant, au sein même de nos sociétés, et même dans les situations les plus difficiles auxquelles nous sommes confrontés, il y a des personnes qui montrent comment il est possible de "cultiver la bonté" et qui, par leur style de vie, "deviennent des étoiles qui brillent au milieu des ténèbres" (ibid.).

    Saint Paul, dans la même Lettre aux Galates dont est tirée la lecture de cette liturgie, parle des fruits de l'Esprit Saint, parmi lesquels l'un d'entre eux est mentionné en utilisant le mot grec chrestotes (cf. 5,22). C'est celui que nous pouvons comprendre comme "bonté" : une attitude bienveillante qui soutient et réconforte les autres et qui évite toute forme de rudesse et de dureté. C'est une manière de traiter son prochain en veillant à ne pas le blesser par ses paroles ou ses actes, en essayant d'alléger son fardeau, de l'encourager, de le réconforter, de le consoler, sans jamais l'humilier, le mortifier ou le mépriser (cf. Fratelli tutti, 223).

    La bonté est un antidote contre plusieurs pathologies de nos sociétés : un antidote contre la cruauté, qui peut malheureusement s'insinuer comme le poison s'infiltre dans le cœur, en intoxiquant les relations ; un antidote contre l'anxiété et la frénésie distraite qui nous fait nous concentrer sur nous-mêmes, en fermant les autres (cf. ibid., 224). Ces "maladies" de notre quotidien nous rendent agressifs, nous rendent incapables de demander "puis-je", ou même de dire "pardon", ou de dire simplement "merci". Ces trois mots extrêmement humains pour vivre ensemble : puis-je, pardon, merci. Avec ces trois mots, nous avançons dans la paix, dans l'amitié humaine. Ce sont les mots de la bonté : puis-je, pardon, merci. Cela nous fera du bien de nous demander si nous les utilisons souvent dans notre vie : puis-je, pardon, merci. Ainsi, lorsque nous rencontrons une personne aimable dans la rue, dans un magasin ou au bureau, nous sommes étonnés, cela semble être un petit miracle car, malheureusement, la gentillesse n'est plus courante. Mais, grâce à Dieu, il existe encore des personnes aimables qui savent mettre de côté leurs propres préoccupations pour prêter attention aux autres, pour offrir le cadeau d'un sourire, pour donner un mot d'encouragement, pour écouter quelqu'un qui a besoin de se confier et de se défouler (cf. ibid.).

    Chers frères et sœurs, je pense que le fait de retrouver la bonté comme vertu personnelle et civique pourrait contribuer grandement à améliorer la vie au sein des familles, des communautés et des villes. C'est pourquoi, alors que nous abordons la nouvelle année en tant que Ville de Rome, mon souhait pour nous tous qui vivons ici est que nous puissions grandir dans cette vertu : la bonté. L'expérience enseigne que la bonté, si elle devient un style de vie, peut créer un vivre ensemble sain, elle peut humaniser les relations sociales, en diffusant l'agressivité et l'indifférence (cf. ibid.).

    Regardons l'icône de la Vierge Marie. Aujourd'hui et demain, ici dans la basilique Saint-Pierre, nous pouvons la vénérer à travers l'image de la Vierge du Carmine d'Avigliano, près de Potenza. Ne considérons pas sa maternité divine comme acquise ! Laissons-nous surprendre par le choix de Dieu, qui aurait pu venir au monde de mille manières en manifestant sa puissance, mais qui a voulu être conçu en toute liberté dans le sein de Marie, qui a voulu être formé pendant neuf mois comme tout enfant et qui, finalement, est né d'elle, est né d'une femme. Ne passons pas rapidement sur ce point. Arrêtons-nous pour contempler et méditer, car il y a là une caractéristique essentielle du mystère du salut. Et essayons d'apprendre la "méthode" de Dieu, son infini respect, sa "bonté" pour ainsi dire, car la voie d'un monde plus humain se trouve dans la maternité divine de la Vierge.

  • LVe Journée mondiale de la Paix : le message du pape François

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    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS

    POUR LA CÉLÉBRATION DE LA LVe JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

    1er JANVIER 2023 (source)

    Personne ne peut se sauver tout seul.
    Repartir après la Covid-19 pour tracer ensemble des sentiers de paix

    « Pour ce qui est des temps et des moments de la venue du Seigneur, vous n’avez pas besoin, frères, que je vous en parle dans ma lettre. Vous savez très bien que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit » (Première Lettre de Saint Paul aux Thessaloniciens 5, 1-2).

    1. L'Apôtre Paul invitait par ces mots la communauté de Thessalonique à rester ferme dans l'attente de la rencontre avec le Seigneur, les pieds et le cœur sur terre, capable de porter un regard attentif sur la réalité et les événements de l'histoire. C'est pourquoi, même si les événements de notre existence semblent tragiques et que nous nous sentons poussés dans le tunnel sombre et pénible de l'injustice et de la souffrance, nous sommes appelés à garder le cœur ouvert à l'espérance, en faisant confiance à Dieu qui se rend présent, nous accompagne avec tendresse, nous soutient dans notre fatigue et, surtout, guide notre chemin. C'est pourquoi saint Paul exhorte constamment la communauté à veiller, en recherchant le bien, la justice et la vérité : « Ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres » (5, 6). C'est une invitation à rester en éveil, à ne pas nous enfermer dans la peur, la souffrance ou la résignation, à ne pas céder à la distraction, à ne pas nous décourager, mais à être au contraire comme des sentinelles capables de veiller et de saisir les premières lueurs de l'aube, surtout aux heures les plus sombres.

    2. La Covid-19 nous a plongés dans la nuit, déstabilisant notre vie ordinaire, chamboulant nos plans et nos habitudes, bouleversant l'apparente tranquillité des sociétés, même les plus privilégiées, entrainant désorientation et souffrance, causant la mort de beaucoup de nos frères et sœurs.

    Entrainé dans un tourbillon de défis imprévus et dans une situation qui n'était pas très claire, même du point de vue scientifique, le monde de la santé s'est mobilisé pour soulager la douleur de nombre de personnes et tenter d'y remédier, tout comme les Autorités politiques qui ont dû prendre des mesures importantes en termes d'organisation et de gestion de l'urgence.

    En plus des manifestations physiques, la Covid-19 a provoqué, parfois à long terme, un malaise général qui a grandi dans le cœur de nombreux individus et familles, avec des effets considérables alimentés par de longues périodes d'isolement et diverses restrictions de liberté.

    En outre, nous ne pouvons pas oublier la manière dont la pandémie a touché certains aspects sensibles de l’ordre social et économique, faisant ressortir des contradictions et des inégalités. Elle a menacé la sécurité de l'emploi de nombreuses personnes et aggravé la solitude de plus en plus répandue dans nos sociétés, notamment celle des plus faibles et des pauvres. Pensons, par exemple, aux millions de travailleurs clandestins dans de nombreuses régions du monde, qui sont restés sans emploi et sans aucun soutien durant tout le confinement.

    Les individus et la société progressent rarement dans des situations générant un tel sentiment de défaite et d'amertume : ce dernier affaiblit les efforts dépensés pour la paix et provoque des conflits sociaux, des frustrations et des violences de toutes sortes. En ce sens, la pandémie semble avoir bouleversé même les parties les plus paisibles de notre monde, faisant ressortir d'innombrables fragilités.

    3. Après trois années, l’heure est venue de prendre le temps de nous interroger, d'apprendre, de grandir et de nous laisser transformer, tant individuellement que communautairement ; un temps privilégié pour se préparer au "jour du Seigneur". J'ai déjà eu l’occasion de répéter qu’on ne sort jamais identiques des moments de crise : on en sort soit meilleur, soit pire. Aujourd'hui, nous sommes appelés à nous demander : qu'avons-nous appris de cette situation de pandémie ? Quels chemins nouveaux devons-nous emprunter pour nous défaire des chaînes de nos vieilles habitudes, pour être mieux préparés, pour oser la nouveauté ? Quels signes de vie et d'espérance pouvons-nous saisir pour aller de l'avant et essayer de rendre notre monde meilleur ?

    Après avoir touché du doigt la fragilité qui caractérise la réalité humaine ainsi que notre existence personnelle, nous pouvons dire avec certitude que la plus grande leçon léguée par la Covid-19 est la conscience du fait que nous avons tous besoin les uns des autres, que notre plus grand trésor, et aussi le plus fragile, est la fraternité humaine fondée sur notre filiation divine commune, et que personne ne peut se sauver tout seul. Il est donc urgent de rechercher et de promouvoir ensemble les valeurs universelles qui tracent le chemin de cette fraternité humaine. Nous avons également appris que la confiance dans le progrès, la technologie et les effets de la mondialisation n'a pas seulement été excessive, mais s'est transformée en un poison individualiste et idolâtre, menaçant la garantie souhaitée de justice, de concorde et de paix. Dans notre monde qui court très vite, les problèmes généralisés de déséquilibres, d'injustices, de pauvretés et de marginalisations alimentent très souvent des troubles et des conflits, et engendrent des violences voire des guerres.

    Tandis que, d'une part, la pandémie a fait émerger tout cela, nous avons fait d'autre part des découvertes positives : un retour bénéfique à l'humilité ; une réduction de certaines prétentions consuméristes ; un sens renouvelé de la solidarité qui nous incite à sortir de notre égoïsme pour nous ouvrir à la souffrance des autres et à leurs besoins ; un engagement, parfois vraiment héroïque, de tant de personnes qui se sont dépensées pour que tous puissent mieux surmonter le drame de l'urgence.

    Il a résulté de cette expérience une conscience plus forte qui invite chacun, peuples et nations, à remettre au centre le mot "ensemble". En effet, c'est ensemble, dans la fraternité et la solidarité, que nous construisons la paix, que nous garantissons la justice et que nous surmontons les événements les plus douloureux. En effet, les réponses les plus efficaces à la pandémie ont été celles qui ont vu des groupes sociaux, des institutions publiques et privées, des organisations internationales, s'unir pour relever le défi en laissant de côté les intérêts particuliers. Seule la paix qui naît de l'amour fraternel et désintéressé peut nous aider à surmonter les crises personnelles, sociales et mondiales.

    4. Dans le même temps, au moment où nous osions espérer que le pire de la nuit de la pandémie de Covid-19 avait été surmonté, une nouvelle calamité terrible s'est abattue sur l'humanité. Nous avons assisté à l’apparition d'un autre fléau : une guerre de plus, en partie comparable à la Covid-19 mais cependant motivée par des choix humains coupables. La guerre en Ukraine sème des victimes innocentes et répand l'incertitude, non seulement pour ceux qui sont directement touchés, mais aussi pour tout le monde, de manière étendue et indiscriminée, y compris pour tous ceux qui, à des milliers de kilomètres de distance, souffrent des effet collatéraux - il suffit de penser aux problèmes du blé et du prix du carburant.

    Ce n'est certes pas l'ère post-Covid que nous espérions ou attendions. En effet, cette guerre, comme tous les autres conflits répandus de par le monde, est une défaite pour l’humanité entière et pas seulement pour les parties directement impliquées. Alors qu’un vaccin a été trouvé pour la Covid-19, des solutions adéquates n'ont pas encore été trouvées pour la guerre. Le virus de la guerre est certainement plus difficile à vaincre que ceux qui affectent l'organisme humain, car il ne vient pas de l'extérieur mais de l'intérieur, du cœur humain, corrompu par le péché (cf. Évangile de Marc 7, 17-23).

    5. Que nous est-il donc demandé de faire ? Tout d'abord, de nous laisser changer le cœur par l'urgence que nous avons vécue, c'est-à-dire permettre à Dieu, à travers ce moment historique, de transformer nos critères habituels d'interprétation du monde et de la réalité. Nous ne pouvons plus penser seulement à préserver l'espace de nos intérêts personnels ou nationaux, mais nous devons y penser à la lumière du bien commun, avec un sens communautaire c'est-à-dire comme un "nous" ouvert à la fraternité universelle. Nous ne pouvons pas continuer à nous protéger seulement nous-mêmes, mais il est temps de nous engager tous pour guérir notre société et notre planète, en créant les bases d'un monde plus juste et plus pacifique, effectivement engagé dans la poursuite d'un bien qui soit vraiment commun.

    Pour y parvenir et vivre mieux après l'urgence de la Covid-19, nous ne pouvons pas ignorer un fait fondamental : les nombreuses crises morales, sociales, politiques et économiques que nous vivons sont toutes interconnectées. Ce que nous considérons comme étant des problèmes individuels sont en réalité causes ou conséquences les unes des autres. Nous sommes appelés à relever les défis de notre monde, avec responsabilité et compassion. Nous devons réexaminer la question de la garantie de la santé publique pour tous ; promouvoir des actions en faveur de la paix pour mettre fin aux conflits et aux guerres qui continuent à faire des victimes et à engendrer la pauvreté ; prendre soin, de manière concertée, de notre maison commune et mettre en œuvre des mesures claires et efficaces pour lutter contre le changement climatique ; combattre le virus des inégalités et garantir l'alimentation ainsi qu’un travail décent pour tous, en soutenant ceux qui n'ont pas même un salaire minimum et se trouvent en grande difficulté. Le scandale des peuples affamés nous blesse. Nous devons développer, avec des politiques appropriées, l'accueil et l'intégration, en particulier des migrants et de ceux qui vivent comme des rejetés dans nos sociétés. Ce n'est qu'en nous dépensant dans ces situations, avec un désir altruiste inspiré par l'amour infini et miséricordieux de Dieu, que nous pourrons construire un monde nouveau et contribuer à édifier le Royaume de Dieu qui est un Royaume d'amour, de justice et de paix.

    En partageant ces réflexions, je souhaite qu'au cours de la nouvelle année, nous puissions marcher ensemble en conservant précieusement ce que l'histoire peut nous apprendre. Je présente mes meilleurs vœux aux Chefs d'État et de Gouvernement, aux Responsables des Organisations internationales, aux Leaders des différentes religions. À tous les hommes et femmes de bonne volonté, je leur souhaite de construire, jour après jour en artisans de la paix, une bonne année ! Que Marie Immaculée, Mère de Jésus et Reine de la Paix, intercède pour nous et pour le monde entier.

    Du Vatican, le 8 décembre 2022                                             

    François

  • Prière à la Sainte Famille (pape François)

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    sagrada-familia.jpgLors de la messe du pèlerinage des familles, le 27 octobre 2013, le pape a récité une prière dont voici la traduction (zenit.org) :

     

    Prière à la Sainte Famille

     

    Jésus, Marie et Joseph,
    vers vous, Sainte Famille de Nazareth,
    aujourd'hui nous tournons le regard
    avec admiration et confiance;
    en vous nous contemplons
    la beauté de la communion dans l'amour véritable;
    à vous nous confions toutes nos familles,
    afin que se renouvellent en elles les merveilles de la grâce.
    Sainte Famille de Nazareth,
    école séduisante du saint Évangile:
    apprends-nous à imiter tes vertus
    avec une sage discipline spirituelle,
    donne-nous un regard limpide
    qui sache reconnaître l'oeuvre de la Providence 
    dans les réalités quotidiennes de la vie.

    Sainte Famille de Nazareth,
    gardienne fidèle du mystère du salut:
    fais renaître en nous l'estime du silence,
    rends nos familles cénacles de prière,
    et transforme-les en de petites églises domestiques,
    renouvelle le désir de la sainteté,
    soutiens la noble peine du travail, de l'éducation,
    de l'écoute, de la compréhension réciproque et du pardon.

    Sainte Famille de Nazareth,
    réveille dans notre société la conscience
    du caractère sacré et inviolable de la famille,
    bien inestimable et irremplaçable.
    Que chaque famille soit une demeure accueillante de bonté et de paix 
    pour les enfants et pour les personnes âgées
    pour qui est malade et seul,
    pour qui est pauvre et dans le besoin.
    Jésus, Marie et Joseph,
    nous vous prions avec confiance, nous nous remettons à vous avec joie.

  • La famille, cellule de base de la société (homélie pour le dimanche de la Sainte famille)

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    La famille, cellule de base de la société

    homélie de l'abbé Christophe Cossement pour la fête de la Sainte Famille (archive 2013):

    Dans l’exhortation apostolique du pape François, Evangelium gaudium, on lit que la famille est importante pour l’Église car « il s’agit de la cellule fondamentale de la société, du lieu où l’on apprend à vivre ensemble dans la différence et à appartenir aux autres et où les parents transmettent la foi aux enfants ».

    En cette fête de la Sainte Famille nous voulons fêter toutes les familles, avec une tendresse particulière pour celles qui vivent des épreuves, en les regardant comme les cellules fondamentales nécessaires à la société. Il y a une forme de famille qui a été avalisée par le parlement mais à laquelle les Églises s’opposent, c’est la famille fondée sur le mariage homosexuel. Cette opposition ne vient pas d’une attitude rigide tournée vers le passé, mais de cette constatation toute simple  : pour donner la vie à un enfant il faut d’une façon ou d’une autre toujours un homme et une femme. La stérilité de la relation homosexuelle n’est pas une maladie, elle est dans l’ordre des choses, elle est normale, et il ne faut pas nier la réalité en imaginant des stratagèmes pour imiter la famille fondée sur l’union de l’homme et de la femme. Ce qui ne veut pas dire que nous les chrétiens devons approuver le fait qu’une société rendrait difficile la vie des personnes homosexuelles. Au contraire, c’est aussi avec amitié que nous devons entourer les familles qui existent déjà, quelles que soient leurs blessures.

    La famille est le lieu où l’on apprend « à appartenir aux autres ». Ce point me semble fondamental dans la société d’aujourd’hui toujours tentée par plus d’individualisme et donc de repli sur soi. Cette appartenance mutuelle se réalise en vivant dans le don de soi aux autres. La maman, le papa se donnent pour leur enfant, et qui pourra rendre à ses parents tout ce qu’ils lui ont donné, à commencer par le précieux don de la vie — qui n’appartient à personne ? À leur tour les enfants sont invités à se donner eux-mêmes dans la famille, par toutes sortes de services rendus gratuitement. Heureuses les familles où l’on entretient cette dimension du don gratuit en résistant à la marchandisation des tâches ! C’est le seul moyen de préparer l’avenir que d’apprendre aux jeunes à vivre comme des êtres capables de se donner eux-mêmes et de le faire dans la fidélité, durablement, au-delà de ce qui peut rapporter quelque chose.

    Ce que vit la Sainte Famille dans l’évangile de ce jour (Mt 2,13) nous fait accueillir dans cette célébration la situation de tant de familles qui vivent dans des camps de réfugiés, au Sud-Soudan, en Centrafrique, au Liban et dans les pays voisins de la Syrie, à l’est du Congo, aux Philippines, et encore maintenant en Haïti ou en Inde. Et la situation de ces familles chrétiennes qui vivent dans la menace perpétuelle d’un attentat. Nous pensons aussi à toutes les familles éprouvées parce qu’un des membres est gravement malade ou disparu trop tôt, et à toutes les familles blessées parce qu’on ne sait pas s’y aimer ou parce qu’il y a de la méchanceté, de la perversité ou de l’esprit de vengeance. Tant de famille que Dieu nous invite à porter dans notre cœur, pour que par la rencontre entre ces situations et l’Esprit Saint dans notre cœur puisse naître l’ébauche d’un monde nouveau, d’un geste, d’une prière qui commence à changer le monde.

    Comment surmonter tout ce qui blesse les personnes et les familles ? Le pape propose dans sa lettre de tisser à nouveau des liens, d’intensifier la proximité avec ceux qui nous entourent et qui nous sont présentés par le Seigneur. C’est le sens des lectures que nous avons entendues  : honorer son père, glorifier sa mère (Si 3), non pas qu’ils soient irréprochables mais parce que ce qui est digne de l’homme, ce qui le fait grandir et qui peut guérir même les péchés c’est l’amour, c’est la main tendue, c’est le cœur ouvert, c’est la présence affectueuse — et ils sont rares les cas où il faut se protéger en coupant les ponts, cela doit rester l’exception des exceptions. Intensifier les liens, nous devons le faire aussi avec ceux qui sont dans notre quartier, avec ceux qui arrivent de loin et qui sont éprouvés par une vie difficile — ceux que l’on appelle les sans-papiers. C’est à une nouvelle communion de la famille humaine que nous sommes appelés.

    Que le Seigneur nous aide à construire le monde de demain, par notre vigilance au service du renouveau des familles, cellules de base de la société !

  • Il n'y a que la crèche pour unir dans la concorde le prêtre et le philosophe athée

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    Du

    «Seule la crèche peut unir dans la concorde le prêtre et le philosophe athée»

    Le Père Grégoire Sabatié-Garat revient sur le sens profond de la Nativité et des fêtes religieuses. Selon lui, la double aspiration humaine à la concorde et à la liberté trouve dans l'évènement de Noël une réponse fondamentale.

    Prêtre du diocèse de Versailles, le Père Grégoire Sabatié-Garat est vicaire en paroisse (Conflans-Ste-Honorine, Andrésy et Maurecourt) et membre du Padreblog.

    Veillée de Noël 1940. Dans la froide obscurité du stalag XII-D près de Trèves, Jean-Paul Sartre venait d'écrire Bariona ou le Fils du tonnerre, une pièce de théâtre inspirée du genre médiéval des Mystères. «Il s'agissait simplement, écrira-t-il, de trouver un sujet qui pût réaliser, ce soir de Noël, l'union la plus large des chrétiens et des incroyants». Quel sujet fut ainsi capable d'unir largement le philosophe athée, les prêtres et tous les autres prisonniers ? C'est évidemment la Crèche, dont la vénération avait été popularisée par saint François d'Assise au début du XIIIe siècle.

     

    Les récits de la naissance de Jésus soulignent fortement son rapport à la concorde universelle : Jésus naquit dans le cadre historique de la Pax AugustiLa naissance de Jésus devait être éclairée par l'arrière-fond du règne d'Auguste, qui se voulait lui aussi porteur d'une bonne nouvelle de la paix. Dans ce rêve d'un espace unifié par la culture gréco-latine et la concorde civique, la sagesse juive se distinguait en refusant d'attendre des pouvoirs humains un quelconque salut pour ne l'espérer que de Dieu. La Crèche inaugure cette rencontre entre Rome et Jérusalem, où les grandes aspirations humaines s'ouvrent à l'irruption inouïe de Dieu dans l'histoire.

    «Vous avez le droit d'exiger qu'on vous montre la Crèche», écrivit Sartre, soulignant l'universalité de ce qui se donne à voir à Noël. Cette phrase si simple et prophétique reflète quelque chose de la lumière dont fut touché le futur chef de file de l'intelligentsia germanopratine ce soir-là. La Crèche appartient à tous ; son universalité est capable de toucher le cœur de quiconque aspire encore à une certaine allégresse et à la liberté.

    Les fêtes populaires non-religieuses sont la plupart du temps réjouissantes et fécondes. Mais sans leurs significations religieuses, elles finissent par poser une question amère : que reste-t-il à fêter si un salut ne nous est pas offert ?

    Grégoire Sabatié-Garat

    L'engouement suscité par une Coupe du monde de football pourtant contestée vient de montrer combien l'aspiration populaire à l'unité et à l'allégresse demeurait forte, même dans notre société postmoderne. Mais Kylian Mbappé, si grand sportif soit-il, ne saurait répondre aux aspirations existentielles de nos contemporains. Il n'en a ni la vocation ni le pouvoir. Le besoin de célébrer, de se rassembler, d'admirer demeure cependant et doit être pris au sérieux. Philippe Murray a bien décrit l'état de l'homme contemporain en recherche permanente du divertissement festif, l'homo festivus. Souvent nous «faisons la fête» pour aussitôt le montrer sur les réseaux «sociaux», comme si l'allégresse du moment présent ne nous suffisait pas. Ces réseaux donnent l'illusion de la communion (un nombre de contacts), l'illusion de la joie (un nombre de likes) mais ils laissent en définitive chacun seul face à l'algorithme et aux annonceurs publicitaires.

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  • O little town of Bethleem !

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    O little town of Bethlehem
    How still we see thee lie
    Above thy deep and dreamless sleep
    The silent stars go by
    Yet in thy dark streets shineth
    The everlasting Light
    The hopes and fears of all the years
    Are met in thee tonight

    For Christ is born of Mary
    And gathered all above
    While mortals sleep, the angels keep
    Their watch of wondering love
    O morning stars together
    Proclaim the holy birth
    And praises sing to God the King
    And Peace to men on earth

    How silently, how silently
    The wondrous gift is given
    So God imparts to human hearts
    The blessings of His heaven
    No ear may hear His coming
    But in this world of sin
    Where meek souls will receive him still
    The dear Christ enters in
     
    O holy Child of Bethlehem
    Descend to us, we pray
    Cast out our sin and enter in
    Be born to us today
    We hear the Christmas angels
    The great glad tidings tell
    O come to us, abide with us
    Our Lord Emmanuel
    O come to us, abide with us
    Our Lord Emmanuel
     

    O petite ville de Bethléem
    Comme nous te voyons encore allongée
    Au-dessus de ton sommeil profond et sans rêve
    Les étoiles silencieuses passent
    Mais dans tes rues sombres brille
    La lumière éternelle
    Les espoirs et les craintes de toutes les années
    Sont réunis en toi ce soir

    Car le Christ est né de Marie
    Et a rassemblé tous ceux qui sont là-haut
    Pendant que les mortels dorment, les anges veillent
    Leur veille d'amour émerveillé
    O étoiles du matin ensemble
    Proclament la sainte naissance
    Et chantent les louanges de Dieu le Roi
    Et la paix aux hommes sur la terre

    En silence, en silence
    Le don merveilleux est donné
    Ainsi Dieu transmet aux cœurs humains
    Les bénédictions de son ciel
    Aucune oreille ne peut entendre sa venue
    Mais dans ce monde de péché
    Où les âmes douces le recevront encore
    Le cher Christ entre en scène


    Ô saint enfant de Bethléem
    Descends vers nous, nous t'en prions
    Chasse notre péché et entre
    Nais pour nous aujourd'hui
    Nous entendons les anges de Noël
    La grande nouvelle de la joie
    Viens à nous, reste avec nous
    Notre Seigneur Emmanuel
    Viens à nous, reste avec nous
    Notre Seigneur Emmanuel

    Traduit avec www.DeepL.com/Translator

  • L'homélie du pape lors de la nuit de Noël

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    L'homélie du pape lors de la nuit de Noël :

    Basilique du Vatican
    Samedi, 24 décembre 2022

    Qu'est-ce que cette nuit dit encore à nos vies ? Après deux millénaires depuis la naissance de Jésus, après de nombreux Noëls célébrés au milieu des décorations et des cadeaux, après tant de consumérisme qui a enveloppé le mystère que nous célébrons, il y a un risque : nous savons tant de choses sur Noël, mais nous en oublions le sens. Alors, comment trouver le sens de Noël ? Et surtout, où aller pour le chercher ? L'Évangile de la naissance de Jésus semble avoir été écrit précisément pour cela : pour nous prendre par la main et nous ramener là où Dieu veut que nous soyons. Suivons l'Évangile.

    En fait, il commence par une situation similaire à la nôtre : tout le monde est occupé et s'affaire pour un événement important à célébrer, le grand recensement, qui a nécessité de nombreux préparatifs. En ce sens, l'atmosphère de l'époque était semblable à celle qui nous entoure aujourd'hui à Noël. Mais de ce scénario mondain, le récit évangélique prend ses distances : il " détache " très tôt l'image pour aller encadrer une autre réalité, sur laquelle il insiste. Elle s'attarde sur un petit objet, apparemment insignifiant, qu'elle mentionne à trois reprises et sur lequel convergent les protagonistes du récit : d'abord Marie, qui dépose Jésus "dans une crèche" (Lc 2,7) ; ensuite les anges, qui annoncent aux bergers "un enfant emmailloté, couché dans une crèche" (v. 12) ; enfin les bergers, qui trouvent "l'enfant couché dans la crèche" (v. 16). La crèche : pour trouver le sens de Noël, il faut y regarder. Mais pourquoi la crèche est-elle si importante ? Parce qu'elle est le signe, non fortuit, avec lequel le Christ entre sur la scène du monde. C'est le manifeste avec lequel il se présente, la manière dont Dieu naît dans l'histoire pour faire vivre l'histoire. Que veut-il donc nous dire à travers la crèche ? Il veut nous dire au moins trois choses : proximité, pauvreté et concret.

    1. Proximité. La mangeoire sert à rapprocher la nourriture de la bouche et à la consommer plus rapidement. Il peut ainsi symboliser un aspect de l'humanité : la voracité à consommer. Car si les animaux de l'étable consomment de la nourriture, les hommes du monde, avides de pouvoir et d'argent, consomment aussi leurs voisins, leurs frères. Combien de guerres ! Et dans combien d'endroits, aujourd'hui encore, la dignité et la liberté sont foulées aux pieds ! Et toujours les principales victimes de la voracité humaine sont les fragiles, les faibles. Même en ce Noël, une humanité insatiable d'argent, insatiable de pouvoir et insatiable de plaisir ne fait pas de place, comme elle l'a fait pour Jésus (cf. v. 7), pour les petits, pour tant d'enfants à naître, pauvres et oubliés. Je pense surtout aux enfants dévorés par les guerres, la pauvreté et l'injustice. Mais Jésus arrive juste là, un bébé dans la crèche du rejet et de l'exclusion. En Lui, l'enfant de Bethléem, il y a tout enfant. Et il y a l'invitation à regarder la vie, la politique et l'histoire avec les yeux des enfants.

    Dans la crèche du rejet et de l'inconfort, Dieu se met à l'aise : il vient là parce que c'est là que se trouve le problème de l'humanité, l'indifférence générée par la course vorace à la possession et à la consommation. Le Christ y est né et dans cette crèche nous le découvrons proche. Il vient là où il dévore la nourriture pour se faire notre nourriture. Dieu n'est pas un père qui dévore ses enfants, mais le Père qui, en Jésus, fait de nous ses enfants et nous nourrit avec tendresse. Il vient toucher nos cœurs et nous dire que la seule puissance qui change le cours de l'histoire est l'amour. Il ne reste pas distant, il ne reste pas puissant, mais il se fait proche et humble ; lui, qui était assis dans le ciel, se laisse déposer dans une crèche.

    Frère, soeur, ce soir, Dieu se fait proche de vous parce qu'il prend soin de vous. De la crèche, comme nourriture pour ta vie, Il te dit : " Si tu te sens consumé par les événements, si ta culpabilité et ton inadéquation te dévorent, si tu as faim de justice, moi, Dieu, je suis avec toi. Je sais ce que vous vivez, je l'ai vécu dans cette crèche. Je connais vos misères et votre histoire. Je suis né pour te dire que je suis avec toi et que je serai toujours avec toi". La crèche de Noël, le premier message d'un Dieu enfant, nous dit qu'il est avec nous, qu'il nous aime, qu'il nous cherche. Courage, ne laissez pas la peur, la résignation, le découragement vous vaincre. Dieu est né dans une crèche pour vous faire renaître là où vous pensiez avoir touché le fond. Il n'y a aucun mal, aucun péché dont Jésus ne veut et ne peut vous sauver. Noël signifie que Dieu est proche : renaissez dans la confiance !

    2. La crèche de Bethléem nous parle non seulement de proximité, mais aussi de pauvreté. Autour d'une crèche, en effet, il n'y a pas grand-chose : des broussailles et quelques animaux et pas grand-chose d'autre. Les gens restaient au chaud dans les hôtels, pas dans l'étable froide d'une auberge. Mais c'est là que Jésus est né, et la crèche nous rappelle qu'il n'avait personne d'autre autour de lui que ceux qui l'aimaient : Marie, Joseph et les bergers ; tous des pauvres gens, unis par l'affection et la crainte, et non par la richesse et les grandes possibilités. La crèche pauvre fait ainsi ressortir les véritables richesses de la vie : non pas l'argent et le pouvoir, mais les relations et les personnes.

    Et la première personne, la première richesse, c'est Jésus lui-même. Mais voulons-nous nous tenir à ses côtés ? Nous rapprochons-nous de lui, aimons-nous sa pauvreté ? Ou préférons-nous rester à l'aise dans nos propres intérêts ? Surtout, allons-nous Le voir là où Il est, c'est-à-dire dans la pauvre mangeoire de notre monde ? Là, Il est présent. Et nous sommes appelés à être une Église qui vénère Jésus pauvre et sert Jésus dans les pauvres. Comme l'a dit un saint évêque : "L'Église soutient et bénit les efforts visant à transformer les structures d'injustice, à une seule condition : que les transformations sociales, économiques et politiques profitent réellement aux pauvres" (O.A. Romero, Message pastoral pour la nouvelle année, 1er janvier 1980). Bien sûr, il n'est pas facile de quitter la chaleur du monde pour embrasser la beauté austère de la grotte de Bethléem, mais rappelons-nous que ce n'est pas vraiment Noël sans les pauvres. Sans eux, nous célébrons Noël, mais pas le Noël de Jésus. Frères, sœurs, à Noël, Dieu est pauvre : que la charité renaisse !

    3. Nous arrivons ainsi au dernier point : la crèche nous parle de concrétude. En effet, un bébé dans une crèche représente une scène frappante, voire grossière. Il nous rappelle que Dieu s'est bel et bien fait chair. Et donc les théories, les belles pensées et les sentiments pieux à son égard ne suffisent plus. Jésus, qui est né pauvre, a vécu pauvre et est mort pauvre, n'a pas fait beaucoup de discours sur la pauvreté, mais l'a vécue pleinement pour nous. De la crèche à la croix, son amour pour nous était tangible, concret : de la naissance à la mort, le fils du charpentier a embrassé la rugosité du bois, la rugosité de notre existence. Il ne nous a pas aimés en paroles, il ne nous a pas aimés en plaisantant !

    Et donc, Il ne se contente pas des apparences. Il ne veut pas que des bonnes intentions, Lui qui s'est fait chair. Lui, qui est né dans la crèche, recherche une foi concrète, faite d'adoration et de charité, et non de bavardages et d'apparences extérieures. Lui, qui s'est mis à nu dans la crèche et se mettra à nu sur la croix, nous demande la vérité, d'aller à la réalité nue des choses, de déposer au pied de la crèche les excuses, les justifications et les hypocrisies. Lui, qui a été tendrement enveloppé de langes par Marie, veut que nous soyons vêtus d'amour. Dieu ne veut pas l'apparence, mais le concret. Ne laissons pas passer ce Noël, frères et sœurs, sans faire quelque chose de bien. Puisque c'est sa fête, son anniversaire, offrons-lui des cadeaux qui lui sont agréables ! A Noël, Dieu est concret : en son nom, faisons renaître un peu d'espoir chez ceux qui l'ont perdu !

    Jésus, nous te regardons, couché dans la crèche. Nous te voyons si proche, proche de nous pour toujours : merci, Seigneur. Nous Te voyons pauvre, nous enseignant que la vraie richesse ne réside pas dans les choses, mais dans les personnes, surtout les pauvres : pardonne-nous, si nous ne T'avons pas reconnu et servi en eux. Nous te voyons concret, parce que concret est ton amour pour nous : Jésus, aide-nous à donner chair et vie à notre foi. Amen.

  • Un enfant nous est né, un fils nous est donné

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    Introit du jour de Noël :

    Un enfant nous est né,
    un fils nous a été donné ;
    l’insigne de son pouvoir est sur ses épaules
    et on lui donnera pour nom Ange du grand conseil.

    Chantez au Seigneur un chant nouveau,
    car il a fait des merveilles.

    Un enfant nous est né…

    Le Seigneur a fait connaître son salut,
    aux yeux des nations il a révélé sa justice.

    Un enfant nous est né...

    (Isaïe 9, 6 / Psaume 97, 1-2)

  • Il y a un Dieu qui ne nous laisse pas seuls

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour la veillée de Noël, 24 décembre 2022 :

    Nous ne serons plus jamais seuls

    Est-ce qu’il y a un Dieu, et est-ce qu’on peut compter sur lui ? C’est une question que beaucoup de gens se sont un jour posée, et à laquelle ils ont souvent répondu « non ». Et s’ils en sont arrivés là, c’est principalement à cause des épreuves de la vie, de l’irruption de la souffrance dans la vie des hommes — et spécialement celle des innocents. Où est Dieu ? Est-ce même respectueux pour ceux qui souffrent de penser qu’il existe ? Nous pouvons réfléchir à cela en essayant d’imaginer la situation du peuple de Dieu dont nous a parlé Isaïe. Jérusalem méritait le nom de « Délaissée » et de « Désolation », nous dit le prophète. Parfois, nous pensons que nos vies aussi pourraient bien s’appeler « désolation » ou « abandon ». Nous nous sentons seuls avec nos problèmes, et il n’y a rien de pire que de se sentir abandonné devant quelque chose d’apparence insurmontable.

    Alors, qu’est-ce que le prophète a encore à dire ? Il dit qu’il ne sera tranquille que quand la justice brillera aux yeux de tous. La justice, dans la Bible, ce n’est pas seulement la réparation d’une injustice subie, mais c’est le bonheur de se sentir ajusté, reconnu à sa juste valeur. Et quelle est cette juste valeur : c’est qu’au lieu d’être délaissé, je suis choisi ; c’est qu’au lieu d’être oublié, je suis préféré. Bref, j’ai du prix pour mon Dieu ! Le prophète ne sera content que quand Jérusalem aura compris qu’elle a du prix pour Dieu, à l’image d’une fiancée pour son fiancé.

    À celui qui se sent seul et abandonné, Dieu vient dire : mon cœur cherche ton cœur. Mais aussitôt on pourra se dire : comment puis-je savoir que ce n’est pas seulement une histoire de mots, un conte, un beau roman ? C’est là qu’il est temps de se rappeler la suite des lectures et d’avoir un peu de mémoire. C’est comme ça que vit un chrétien : il se souvient de ce que Dieu a fait et il change sa vie en fonction de cela. Au lieu de vivre dans l’inquiétude et la peur de manquer, il s’appuie sur la fidélité de Dieu pour avancer. Alors, avec saint Paul, il se rappelle comment Dieu a fait sortir son peuple de la servitude en Égypte, et comment il a donné un roi puissant qui a été comme un abri pour son peuple : David, le petit berger. Et que bien plus tard est venu un sauveur, selon la promesse de Dieu.

    Le chrétien se souvient de tout cela, et alors il commence à se dire : je ne suis pas seul, je ne suis pas abandonné : le sauveur est venu, il est là. Il me reste une chose à faire : l’accueillir. Voilà, c’est cela : accueillir le sauveur qui s’approche de ma vie et veut me faire comprendre à quel point il m’aime. Aujourd’hui nous avons un modèle pour la façon d’accueillir le sauveur : c’est saint Joseph, qui doit tout d’un coup faire de la place dans sa vie à un petit bébé qui ne vient même pas de lui, mais de l’Esprit Saint. S’il l’accueille, il passera sa vie avec l’Emmanuel, celui dont le nom veut dire « Dieu avec nous ». Il passera sa vie avec un enfant qu’il nommera « Jésus », c’est-à-dire « le Seigneur sauve ». Ah oui, quel bonheur de partager sa vie avec celui qui porte avec lui cette certitude : Dieu sauve ! Je ne suis plus abandonné… Ma vie ne se perdra jamais.

    Il y a un Dieu, qui ne nous laisse pas seuls, qui veut nous faire comprendre à quel point il nous aime. Chouette ! Mais pour l’accueillir, quel déménagement ! Quelle perte de nos repères ! Quel saut dans la confiance ! Je vous souhaite de pouvoir le faire. Je vous souhaite de faire une confiance énorme au Seigneur, en misant sur la prière, sur les sacrements, sur la générosité avec tous ceux qui sont dans le besoin. Que notre vie à chacune, à chacun, quitte tout ce qui est superficiel, exagérément distrayant, pour plonger dans ce qui est profond et qui rassasie vraiment notre âme, le plus profond de nous. Revenons à Jésus, dans la messe, dans une prière prolongée et dans le partage. Nous ne mériterons plus jamais d’être appelé « délaissé », mais bien plutôt « choisi », « préféré », « sauvé ».

  • Que les cieux se réjouissent, et que la terre tressaille ! Les voeux de belgicatho

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    NativitÀ di Beato Angelico

    L'équipe de belgicatho vous présente tous ses voeux de sainte et heureuse fête de Noël et propose à votre méditation ces fortes paroles de saint Grégoire le Théologien, évêque de Nazianze, dans son discours trente-huitième, consacré à la Théophanie, ou Naissance du Sauveur. Une parole que l'on ne pourrait entendre et rester froid, comme le soulignait Dom Guéranger :

    « Le Christ naît ; rendez gloire. Le Christ descend des cieux ; marchez au-devant de lui. Le Christ est sur la terre ; hommes, élevez-vous. Toute la terre, chantez au Seigneur ! et pour réunir tout dans une seule parole : Que les cieux se réjouissent, et que la terre tressaille, pour Celui qui est, tout à la fois, du ciel et de la terre. Le Christ revêt notre chair, soyez émus de crainte et d'allégresse : de crainte, à cause du péché ; d'allégresse, à cause de l'espérance. Le Christ naît d'une Vierge : femmes, honorez la virginité, afin de devenir mères du Christ.

    « Qui  n'adorerait Celui qui était dès le  commencement ? qui ne louerait et  ne célébrerait Celui qui vient de naître ? Voici que les ténèbres se dissipent ; la lumière est créée ; l'Egypte demeure sous les ombres, et Israël est éclairé par la colonne lumineuse. Le peuple, qui était assis dans les ténèbres de l'ignorance, aperçoit la lueur d'une science profonde.  Les choses anciennes ont fini ; tout est devenu nouveau. La lettre fuit, l'esprit triomphe ;  les ombres sont passées, la vérité fait son entrée. La nature voit violer ses lois : le moment est venu de  peupler le monde céleste : le Christ commande ; gardons-nous de résister.

    « Toutes les nations, battez des mains: car un petit Enfant nous est né, un Fils nous a été donné. La marque de sa principauté est sur son épaule : car la croix sera le moyen de son élévation ; son nom est l'Ange du grand conseil, c'est-à-dire du conseil paternel.

    « Que Jean s'écrie: Préparez la voie du Seigneur ! Pour moi, je veux faire retentir aussi la puissance d'un si grand jour : Celui qui est sans chair s'incarne ; le Verbe prend un corps ; l'Invisible se montre aux yeux, l'Impalpable se laisse toucher ; Celui qui ne connaît pas le temps prend un commencement ; le Fils de Dieu est fait fils de l'homme. Jésus-Christ était hier ; il est aujourd'hui ; il sera à jamais. Que le Juif s'en offense ; que le Grec s'en moque ; que la langue de l'hérétique s'agite dans sa bouche impure. Ils croiront quand ils le verront, ce Fils de Dieu, monter au ciel ; et si encore à ce moment ils s'y refusent, ils croiront bien, alors qu'il en descendra, et paraîtra sur son tribunal de juge. »