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Au rythme de l'année liturgique - Page 78

  • La mort du corps est un sommeil dont Dieu peut nous réveiller à tout moment (5e dimanche de carême)

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    De Benoît XVI lors de l'Angelus, place Saint-Pierre (archive, 9 mars 2008)

    Chers frères et sœurs,

    Dans notre itinéraire de Carême, nous sommes arrivés au cinquième dimanche, caractérisé dans l'Évangile par la résurrection de Lazare (Jn 11.1-45). Il s'agit du dernier grand « signe » accompli par Jésus, après que les grands prêtres réunis dans le Sanhédrin, délibérèrent pour le tuer ; et ils décidèrent de tuer aussi Lazare lui-même, qui était la preuve vivante de la divinité du Christ, Seigneur de la vie et de la mort. En réalité, cette page de l'évangile montre Jésus en tant que vrai Homme et vrai Dieu. D'abord, l'évangéliste insiste sur son amitié avec Lazare et ses sœurs Marthe et Marie. Il souligne  « Jésus leur voulait beaucoup de bien » (Jn 11.5), et pour cela, il voulut accomplir un grand miracle. « Notre ami Lazare s'est endormi, mais je vais le réveiller » (Jn 11.11) - ainsi parla-t-il aux disciples, en exprimant avec la métaphore du sommeil, le point de vue de Dieu sur la mort physique : Dieu la voit justement comme un sommeil, duquel il peut nous réveiller. Jésus a démontré un pouvoir absolu vis-à-vis de cette mort : on le voit lorsqu'il redonne la vie au jeune enfant de la veuve de Naïn (cfr Lc 7.11-17) et à la fillette de douze ans (cfr Mc 5.35-43). Il a dit justement d'elle : « Elle n'est pas morte, mais elle dort » (Mc 5.39), en s'attirant la dérision des personnes présentes. Mais en vérité, c'est justement ainsi : la mort du corps est un sommeil dont Dieu nous peut nous réveiller à tout moment.

    Ce pouvoir sur la mort n'empêcha pas Jésus d'éprouver une sincère compassion pour la douleur du détachement. En voyant pleurer Marthe et Marie et tous ceux qui étaient venus les consoler, Jésus lui-même « s'émut profondément, il se troubla » et enfin « il éclata en pleurs » (Jn 11,33.35). Le cœur du Christ est divin-humain : Dieu et Homme en lui se sont parfaitement rencontrés, sans séparation et sans confusion. Il est l'image, mieux encore, l'incarnation de Dieu qui est Amour, miséricorde, tendresse paternelle et maternelle, du Dieu qui est la Vie. Il déclara donc solennellement à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;  quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ». Et il ajouta : « Crois-tu cela ? » (Jn 11.25-26). Une question que Jésus adresse à chacun de nous ; une question qui certainement nous dépasse, dépasse notre capacité de comprendre, et il nous demande de nous confier à Lui, comme Il s'est confié au Père. La réponse de Marthe est exemplaire : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde » (Jn 11.27). Oui, Seigneur ! Nous aussi nous croyons, malgré nos doutes et nos obscurités ; nous croyons en Toi, parce que Tu as les paroles de vie éternelle ; nous voulons croire en Toi, Toi qui nous donne une espérance fiable de vie au-delà de la vie, de vie authentique et pleine dans ton Royaume de lumière et de paix.

    Confions cette prière à Marie Très sainte. Que son intercession puisse renforcer notre foi et notre espérance en Jésus, spécialement dans les moments de grande épreuve et de difficulté.

  • « Judica me », l’introït du 5e dimanche de carême

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    Trésor du grégorien : « Judica me », l’introït du 5e dimanche de carême

    source : Aleteia.org

    Rijksmuseum

    Boëtius Adamsz Bolswert, La Résurrection de Lazare, 1590 – 1633, gravure, 65,5 x 50,6 cm, Rijksmuseum, Amsterdam

    Una Voce - publié le 28/03/20

    « Faites-moi justice, mon Dieu. » La prière de Jésus au pied de l’autel se chante comme la prière déchirante d’un homme accablé, où l’effroi se transforme en confiance.

    Les paroles de l’introït du cinquième dimanche du carême sont bien connues : c’est le début du psaume 42 que le prêtre récite au bas de l’autel dans la forme extraordinaire du rite romain. Ces prières datent du Xe siècle. Elles se disaient auparavant à la sacristie. Saint Pie V les a rendues obligatoires et uniformes pour toute l’Église latine au XVIe siècle, et les a incorporées à la messe. Dans la messe de saint Paul VI, elles ont été remplacées par la préparation pénitentielle.

    La prière d’un homme accablé

    Júdica me, Déus, et discérne cáusam méam de génte non sáncta : ab hómine iníquo et dolóso éripe me. Quía tu es, Déus méus, et fortitúdo méa.

    « Faites-moi justice, mon Dieu, séparez ma cause de celle d’un peuple impie, délivrez-moi de l’homme méchant et trompeur, car vous êtes mon Dieu et ma force. »

    La mélodie commence comme la prière extrêmement humble d’un homme accablé. Júdica me Deus. Ce psaume, qui n’est d’ailleurs que la suite du psaume 41, est la prière d’un juif pieux exilé au milieu d’un peuple païen, et aspirant à retrouver la cité sainte de Jérusalem et le temple, maison de Dieu. Aujourd’hui cette prière doit être mise dans la bouche du Christ qui a quitté le ciel pour venir au milieu des hommes qui le persécutent et dont Il accepte volontairement de porter les péchés.

    Le Christ sait qu’il a droit à la justice, mais il porte sur lui nos péchés et il en a honte ; il en souffre ; il les regrette comme s’ils étaient les siens ; il en a le cœur brisé, le cœur contrit. Voilà bien le sentiment de cette première incise – ensemble des neumes / notes comprises entre deux barres qu’elles soient petites (1/4), moyenne (demi) ou grande (grande) : une prière de contrition, réservée, retenue, sans élan ; seul le salicus — nom de ce neume de trois notes sur la syllabe — ca de Júdica — y met une certaine insistance, tout de suite atténuée d’ailleurs par le sib.

    Le cri de l’âme

    Mais voici qu’un autre sentiment se lève et domine. À l’idée d’être confondu avec ceux qui ne veulent pas se repentir, une sorte de répulsion envahit l’âme du Christ et donne à sa prière un accent à la fois de protestation indignée, de supplication ardente, de douleur et d’effroi. Cette expression qui se dessine à partir de cáusam méam atteint son maximum d’intensité sur la double note de génte. Ce n’est plus la prière qui demande humblement, c’est le cri de toute l’âme tendue vers la justice du Père. Il ne faut pas brusquer l’attaque de cáusam ni celle de génte; le mouvement et le crescendo seront progressifs. Ne pas traîner la cadence de non sáncta.

    judica_me.jpg
    Una Voce

    L’idée est la même dans la seconde phrase, mais la progression en est plus étendue ; elle se fait lentement sur ab hómine, comme si le Christ s’appliquait à modérer l’horreur qui monte en lui. Elle éclate pourtant à nouveau et plus poussée ; éripe me est un véritable appel de détresse. Le fait qu’il s’achève à la quinte supérieure en une cadence sur si, lui donne encore un caractère de souffrance plus aiguë.

    Du mouvement dans cette seconde phrase, et qu’il passe par-dessus les quarts de barre, pour atteindre éripe me dolóso ne doit pas être retenu, au contraire une très discrète accélération serait bien à sa place. La troisième phrase, plus calme. Un bon accent sur méus.

    Confiance et tendresse

    La troisième phrase est tout autre. Le Christ ne demande plus, il ne se plaint plus, il fait confiance. Tout le long des neumes qui redescendent paisibles vers la tonique, il n’y a plus qu’une tendresse confiante, abandonnée, sûre d’avoir ce qu’elle veut du Père infiniment aimant, juste et fort. Elle est particulièrement expressive dans la première incise avec le si naturel de Deus, qui y met une clarté de paix, et la distropha — neume de deux notes — de méus d’une si intime ferveur.

    Le psaume, par son caractère discret, paisible et lumineux, entre bien dans le développement de cette nouvelle idée : l’âme, ranimée par son abandon en la force du Seigneur, se livre à lui, heureuse et confiante, pour qu’il la conduise à la montagne du sacrifice et, par-delà le sacrifice, au lieu de sa béatitude.

    Emítte lúcem túam et veritátem túam : ípsa me deduxérunt et adduxérunt in móntem sánctum túum, et in tabernácula túa. « Envoyez votre lumière et votre vérité : ce sont elles qui me guideront et me conduiront vers votre sainte montagne dans votre temple. ». Le psaume est une prière : qu’il ne soit pas trop rapide.

  • L’Annonciation du Seigneur à la Vierge Marie : "l’incarnation du Fils de Dieu est le mystère central de la foi chrétienne"

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    l'ANNUNCIAZIONE di FRA ANGELICO - Italacad

    Du pape Benoît XVI, lors de son voyage à Cuba, le 26 mars 2012 (source) :

    ... la fête que l’Église universelle célèbre aujourd’hui : l’Annonciation du Seigneur à la Vierge Marie. En effet, l’incarnation du Fils de Dieu est le mystère central de la foi chrétienne, et en lui, Marie occupe un rôle de premier ordre. Mais, que veut dire ce mystère ? et quelle importance a-t-il pour nos vies concrètes ?

    Voyons avant tout ce que signifie l’Incarnation. Dans l’évangile de saint Luc, nous avons écouté les paroles de l’ange à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre. C'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1, 35). En Marie, le Fils de Dieu se fait homme, accomplissant ainsi la prophétie d’Isaïe : « Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel, qui signifie ‘Dieu-avec-nous’ » (Is 7, 14). Oui, Jésus, le Verbe fait chair, est le Dieu-avec-nous, qui est venu habiter parmi nous et partager notre condition humaine elle-même. L’apôtre saint Jean l’exprime de la manière suivante : « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous » (Jn 1, 14). L’expression « s’est fait chair » souligne la réalité humaine la plus concrète et la plus tangible. Dans le Christ, Dieu est venu réellement au monde, il est entré dans notre histoire, il a installé sa demeure parmi nous, accomplissant ainsi l’intime aspiration de l’être humain que le monde soit réellement un foyer pour l’homme. En revanche, quand Dieu est jeté dehors, le monde se transforme en un lieu inhospitalier pour l’homme, décevant en même temps la vraie vocation de la création d’être un espace pour l’alliance, pour le « oui » de l’amour entre Dieu et l’humanité qui lui répond. C’est ce que fit Marie, étant la prémisse des croyants par son « oui » sans réserve au Seigneur.

    Pour cela, en contemplant le mystère de l’Incarnation, nous ne pouvons pas nous empêcher de tourner notre regard vers elle et nous remplir d’étonnement, de gratitude et d’amour en voyant comment notre Dieu, en entrant dans le monde, a voulu compter avec le consentement libre d’une de ses créatures. Ce n’est que quand la Vierge répondit à l’ange : « Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38), que le Verbe éternel du Père commença son existence humaine dans le temps. Il est émouvant de voir comment Dieu non seulement respecte la liberté humaine, mais semble en avoir besoin. Et nous voyons aussi comment le commencement de l’existence terrestre du Fils de Dieu est marqué par un double « oui » à la volonté salvatrice du Père : celui du Christ et celui de Marie. Cette obéissance à Dieu est celle qui ouvre les portes du monde à la vérité et au salut. En effet, Dieu nous a créés comme fruit de son amour infini, c’est pourquoi vivre conformément à sa volonté est la voie pour rencontrer notre authentique identité, la vérité de notre être, alors que s’éloigner de Dieu nous écarte de nous-mêmes et nous précipite dans le néant. L’obéissance dans la foi est la vraie liberté, l’authentique rédemption qui nous permet de nous unir à l’amour de Jésus en son effort pour se conformer à la volonté du Père. La rédemption est toujours ce processus de porter la volonté humaine à la pleine communion avec la volonté divine (cf. Lectio divina avec le clergé de Rome, 18 février 2010).

    Chers frères, nous louons aujourd’hui la Très Sainte Vierge pour sa foi et nous lui disons aussi avec sainte Elisabeth : « Heureuse celle qui a cru » (Lc 1, 45). Comme dit saint Augustin, avant de concevoir le Christ dans son sein, Marie le conçut dans la foi de son cœur. Marie crut et s’accomplit dans ce qu’elle croyait (cf. Sermon 215, 4 : PL 38, 1074). Demandons au Seigneur de faire grandir notre foi, qu’il la rende vive et féconde dans l’amour. Demandons-lui de savoir accueillir en notre cœur comme elle la parole de Dieu et de l’appliquer avec docilité et constance.

    La Vierge Marie , de par son rôle irremplaçable dans le mystère du Christ, représente l’image et le modèle de l’Église. L’Église aussi, de même que fit la Mère du Christ, est appelée à accueillir en soi le mystère de Dieu qui vient habiter en elle. Chers frères, je connais les efforts, l’audace et l’abnégation avec lesquels vous travaillez chaque jour pour que, dans les réalités concrètes de votre pays, et en cette période de l’histoire, l’Église reflète toujours plus son vrai visage comme un lieu où Dieu s’approche et rencontre les hommes. L’Église, corps vivant du Christ, a la mission de prolonger sur la terre la présence salvatrice de Dieu, d’ouvrir le monde à quelque chose de plus grand que lui-même, l’amour et la lumière de Dieu. Cela vaut la peine, chers frères, de dédier toute sa vie au Christ, de grandir chaque jour dans son amitié et de se sentir appelé à annoncer la beauté et la bonté de sa vie à tous les hommes, nos frères. Je vous encourage dans cette tâche de semer dans le monde la parole de Dieu et d’offrir à tous le vrai aliment du corps du Christ. Pâques s’approchant déjà, décidons-nous sans peur et sans complexe à suivre Jésus sur le chemin de la croix. Acceptons avec patience et foi n’importe quel contrariété ou affliction, avec la conviction que dans sa résurrection il a vaincu le pouvoir du mal qui obscurcit tout, et a fait se lever un monde nouveau, le monde de Dieu, de la lumière, de la vérité et de la joie. Le Seigneur n’arrêtera pas de bénir par des fruits abondants la générosité de votre dévouement.

    Le mystère de l’incarnation, dans lequel Dieu se fait proche de nous, nous montre également la dignité incomparable de toute vie humaine. C’est pourquoi, dans son projet d’amour, depuis la création, Dieu a confié à la famille fondée sur le mariage, la très haute mission d’être la cellule fondamentale de la société et la vraie Église domestique. C’est avec cette certitude que, vous, chers époux, vous devez être spécialement pour vos enfants, le signe réel et visible de l’amour du Christ pour l’Église.

  • 25 mars : le pape invite à renouveler l'acte de consécration à la Vierge

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    D'Hèlène Ginabat sur zenit.org :

    Le pape François confie « la cause de la paix à la Reine de la Paix »

    Et invite à continuer de prier pour l’Ukraine

    François a rappelé la prochaine célébration, ce samedi 25 mars 2023 de la solennité de l’Annonciation : « nos pensées se tournent vers le 25 mars de l’année dernière, lorsque, en union avec tous les évêques du monde, l’Église et l’humanité, en particulier la Russie et l’Ukraine, ont été consacrées au Cœur Immaculé de Marie ».

    Le pape argentin, qui a célébré le dixième anniversaire de son pontificat le 13 mars dernier, a invité tous les croyants et toutes les communautés, en particulier les groupes de prière, à « renouveler chaque 25 mars l’acte de consécration à Notre-Dame, afin qu’elle, qui est Mère, nous préserve tous dans l’unité et la paix ».

  • La disparition des rituels traditionnels nous fait-elle passer à côté de quelque chose ? (Annelies Verlinden, Ministre de l'Intérieur)

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    D'Annelies Verlinden sur le site de Knack :

    La disparition des rituels traditionnels nous fait-elle passer à côté de quelque chose ?

    22 mars 2023

    Les rituels relient les gens, et le fait de vivre des rituels ensemble peut rendre une société plus proche et reconnaissable. Ils constituent ainsi une main tendue dans un monde en pleine mutation", a écrit la ministre de l'intérieur Annelies Verlinden (CD&V) en réponse au jeûne du Ramadan.

    Dans notre société moderne et sécularisée, de nombreux rituels et traditions anciens ont été relégués dans la sphère privée. Pas du jour au lendemain, mais progressivement. Ils ont été remplacés par des alternatives commerciales, souvent partagées avec enthousiasme sur les médias sociaux. Manquons-nous quelque chose lorsque les rituels traditionnels disparaissent, ou les alternatives sont-elles suffisantes ?

    Aujourd'hui, la communauté musulmane entame le Ramadan : un mois de jeûne et de réflexion. La même semaine, les chrétiens sont à mi-chemin du carême qui les mènera à Pâques. Deux périodes qui revêtent encore aujourd'hui une signification particulière pour de nombreuses personnes. Les deux communautés de foi partagent alors la prière, la charité et le jeûne, et font le lien entre le repentir et le pardon des péchés.

    Je ne sais pas combien de personnes participent au carême en silence ou non. J'en fais certainement partie, mais je ne sais pas toujours ce que font les gens autour de moi. Si vous annoncez que vous ne mangerez pas de viande pendant quarante jours ou que vous ne boirez pas d'alcool pendant tout le mois de février, vous êtes applaudi. Si vous dites aux gens que vous participez à un jeûne chrétien, un silence gênant s'ensuit souvent. Pourtant, toutes ces traditions peuvent être ramenées à une seule et même intention : se remettre en question et remettre en cause ses habitudes, sortir de sa zone de confort, faire un espace de réflexion et de purification, et partager cette expérience avec d'autres.

    Elle renvoie à une nécessité inhérente à l'être humain. Une nécessité qui, d'ailleurs, est accueillie avec empressement par les acteurs commerciaux. Ils proposent des solutions toutes faites au chercheur spirituel d'aujourd'hui. Le lieu de pèlerinage est peut-être déjà en train de changer : au lieu de Jérusalem, de la Cité du Vatican ou de Lourdes, c'est le mont Everest qui figure désormais sur la liste des choses à faire. Et ce, peut-être pour l'ultime selfie. Quarante jours de jeûne font place à OMAD et NOMAD tout au long de l'année : un repas par jour ou pas de repas du tout. Amazon compte plus de 10 000 livres sur le "jeûne intermittent" sur son étagère virtuelle.

    Alors que le jeûne n'apprend qu'à résister à la tentation de tout "dévorer" et de toujours opter pour la solution la plus facile ou la plus rapide. Prendre le temps de donner, de prier, de réduire ses dépenses. Car la "gratification instantanée" s'est entre-temps imposée partout. Et à en juger par le contenu des publicités, il semble qu'il s'agisse surtout de choses matérielles. La société de livraison de turbo Gorillas, par exemple, se vante que toutes vos courses seront à votre porte dans les 10 minutes suivant votre commande. Le manque réel demeure, mais le désir à court terme est satisfait.

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  • Les visions d'une religieuse oubliée éclairent d'un jour nouveau la vie de saint Joseph

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    De Courtney Mares sur Catholic News Agency :

    Les visions d'une religieuse oubliée éclairent d'un jour nouveau la vie de saint Joseph
     
    San Jos   Alonso Miguel de Tovar
    Détail de Joseph avec l'enfant et la tige fleurie, par Alonso Miguel de Tovar (1678-1752). Domaine public.

    19 mars 2023

    Saint Joseph n'a pas de paroles consignées dans les Saintes Écritures, mais les méditations publiées d'une religieuse italienne du XVIIIe siècle offrent la possibilité d'imaginer les détails de la vie quotidienne de la Sainte Famille telle qu'elle aurait pu être du point de vue du père nourricier de Jésus.

    La révélation personnelle de la servante de Dieu, Maria Cecilia Baij, décrite dans le livre "La vie de saint Joseph", offre un portrait intime de la vie de prière, de souffrance et de joie au sein de la Sainte Famille.

    Comme un artiste peut remplir les détails d'un tableau représentant une scène de la vie du Christ dans la Bible, le récit de Baij permet au lecteur de s'attarder sur les scènes qui auraient pu constituer la vie de Joseph avec Jésus et Marie, en se concentrant particulièrement sur sa vie intérieure.

    Il commence par la naissance de Joseph et raconte en 75 pages sa vie avant sa rencontre avec Marie, en mettant l'accent sur la façon dont Dieu l'a préparé par des grâces à avoir le privilège de rencontrer la future Mère de Dieu.

    À partir de là, le lecteur accompagne Joseph alors qu'il exulte dans l'Incarnation dans le sein de Marie, endure des épreuves sur le chemin de Bethléem, pleure de joie en tenant le Sauveur du monde dans ses bras, chante des hymnes de louange à Dieu avec Marie, travaille avec l'enfant Jésus dans son atelier, et s'abandonne continuellement à la volonté de Dieu face à l'incertitude.

    Bien que l'Église ne considère pas qu'il soit obligatoire de croire aux révélations privées comme une question de foi, le livre a reçu l'imprimatur et le nihil obstat du Vatican, le déclarant officiellement exempt d'erreurs doctrinales et morales.

    Pascal Parente, professeur à l'Université catholique d'Amérique, a traduit le manuscrit du XVIIIe siècle en anglais.

    "Le récit de la vie de saint Joseph ne visait pas essentiellement à fournir un enseignement exégétique ou historique, mais plutôt à servir de moyen d'édification", écrit Parente, décédé en 1971, dans son introduction au texte.

    "Il révèle le chef le plus aimant et le plus aimable de la Sainte Famille sous un jour nouveau qui ne peut manquer d'impressionner à la fois l'esprit et le cœur du lecteur, le rendant ainsi participant à la paix et à l'harmonie célestes qui régnaient dans la Sainte Famille de Nazareth".

    Le manuscrit a été achevé avant la mort de Baij en 1766 mais est resté inconnu jusqu'à ce qu'un moine bénédictin, Dom Willibrord van Heteren, trouve les écrits de Baij en 1900 au couvent Saint-Pierre de Montefiascone, en Italie, et en publie quelques extraits.

    Vingt ans plus tard, un prêtre local, Mgr Peter Bergamschi, s'est intéressé aux écrits de Baij dans les archives du couvent et les a présentés au pape Benoît XV lors d'une audience privée le 17 mars 1920, pendant le mois de Saint-Joseph. Le pape encouragea Bergamaschi à les publier.

    Maria Cecilia Baij est née en 1694 à Montefiascone, une ville de montagne située à environ 60 miles au nord de Rome, sur les rives du lac de Bolsena. À l'âge de 20 ans, elle prononce ses vœux religieux au sein de la communauté bénédictine de Montefiascone. Elle a été nommée abbesse en 1743 et est restée à ce poste jusqu'à sa mort, à l'âge de 72 ans.

    Dans ses prières au couvent, Baij recevait à la fois des attaques du diable et des révélations mystiques sur la vie du Christ, de saint Joseph, de la Sainte Famille et de saint Jean-Baptiste, qu'elle consignait dans de longs manuscrits en obéissant à son confesseur.

    Son couvent bénédictin, Saint-Pierre, est toujours actif aujourd'hui, plus de 250 ans après sa mort. Les sœurs accueillent les pèlerins qui empruntent la Via Francigena, un chemin de pèlerinage médiéval qui passe par leur ville. Les sœurs possèdent encore tous les manuscrits originaux de Baij.

    On pense que Baij a achevé son récit de la vie de saint Joseph en décembre 1736. Tout au long du texte, Joseph est souvent représenté en train de prier, adressant des louanges à Dieu seul ou avec la Vierge Marie et Jésus.

    Baij écrit : "Parfois, lorsque Joseph travaillait très dur, il s'approchait de son épouse et lui demandait de condescendre à chanter pour lui un hymne à la louange de Dieu, et de soulager ainsi sa fatigue. La Sainte Vierge accédait volontiers à ses demandes. Son chant des hymnes de l'exaltation divine était si délicieux que Joseph était souvent transporté dans l'extase".

    Il dit un jour à Marie : "Mon épouse, ton chant seul suffit à consoler tous les cœurs affligés ! Quelle consolation tu m'as donnée par ce chant ! Quel soulagement pour ma fatigue ! Quelle grande joie pour moi de t'entendre parler ou chanter !

    "Pour la très sainte Vierge, ces paroles ont été l'occasion d'une louange supplémentaire à Dieu, source de tout ce qui est bon. Dieu a répandu ces grâces dans mon cœur, lui dit-elle, afin que vous soyez consolés et soulagés dans vos tribulations et vos affiliations. L'amour et la gratitude du saint envers Dieu ne cessèrent de croître et il continua à s'émerveiller de la vertu de sa très sainte épouse".

    Cette histoire a été initialement publiée sur CNA le 16 mars 2021.

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour la Catholic News Agency. Diplômée de l'Université de Harvard, elle a fait des reportages dans des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • Quand Benoît XVI évoquait saint Joseph

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    Sans titre.pngChers amis, aujourd'hui (c'était le 19 mars 2011) nous célébrons la fête solennelle de saint Joseph.

    Je remercie de tout cœur à ceux qui auront pour moi une intention dans leur prière, pour le jour de ma fête. ... 

    un humble saint, un humble travailleur, qui a été rendu digne d'être le Gardien du Rédempteur.  

    Saint Matthieu caractérise saint Joseph par un mot: «c'était un juste», «dikaios», de «dike», et dans la vision de l'Ancien Testament, comme nous la trouvons par exemple dans le Psaume 1, «juste» est l'homme qui est plongé dans la Parole de Dieu, qui vit dans la Parole de Dieu, qui vit la Loi non comme un «joug», mais comme une «joie», qui vit — pourrions-nous dire — la Loi comme un «Evangile».

    Saint Joseph était juste, il était plongé dans la Parole de Dieu, écrite, transmise à travers la sagesse de son peuple, et c'est précisément de cette manière qu'il était préparé et appelé à connaître le Verbe incarné — le Verbe venu parmi nous comme un homme —, et prédestiné à garder, à protéger ce Verbe incarné; cela demeure sa mission pour toujours: protéger la sainte Eglise et Notre Seigneur.  

    Nous nous confions en ce moment à sa protection, nous prions pour qu'il nous aide dans notre humble service. Allons de l'avant avec courage sous cette protection. Nous sommes reconnaissants pour les humbles saints, prions le Seigneur afin qu'il nous rende nous aussi humbles dans notre service et, de cette manière, saints dans la compagnie des saints.  

    Benoît XVI,

    http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2011/march/documents/hf_ben-xvi_spe_20110319_esercizi-spirituali_fr.html

  • Il y a une lumière pour ta vie. Accueille-la ! (homélie pour le dimanche de Laetare)

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    L'homélie du 4e dimanche de carême, année A, 19 mars 2023, par l'abbé Christophe Cossement :

    La nostra gioia è camminare nella luce del signore – Opera Santa Teresa  Ravenna

    Il y a une lumière pour ta vie. Accueille-la !

    Jésus accomplit une œuvre de lumière, l’œuvre de lumière par excellence : il rend la vue à un aveugle de naissance. Devant cela, les pharisiens se divisent. Certains reconnaissent l’œuvre de Dieu, « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » D’autres estiment que Jésus a violé le repos du sabbat et donc ne peut pas être homme de Dieu. Ces derniers ont-ils une conception trop étroite ? Ont-ils besoin d’avoir une conception plus laxiste du sabbat pour admettre qu’on peut prendre ses libertés avec l’interdiction de faire aucun ouvrage ? Nous ferions fausse route en regardant les choses ainsi. Jésus ne s’est jamais présenté comme un maître qui prend ses libertés par rapport à la Loi. Mais il est un maître qui lui redonne tout son sens, qui l’accomplit. Il est maître du sabbat parce qu’il en est l’auteur, pas parce qu’il accommode la loi à ses priorités personnelles.

    S’ils avaient compris que le sabbat est le jour de Dieu, le jour pour le Seigneur, les pharisiens adversaires pourraient se réjouir de cette victoire de Dieu sur les ténèbres, sur le découragement qu’instille le malin dans nos vies. Ou au moins admettre qu’ils ne comprennent pas, qu’ils sont aveugles. Mais ils disent « nous voyons » et considèrent les autres, ceux qui reconnaissent l’action du Christ, comme des moins que rien.

    Jésus avait dit qu’il était la lumière du monde, qui fait refluer les ténèbres et permet d’accomplir les œuvres de Dieu. De cela, les pharisiens n’ont rien à faire. Est-ce que cela arrive encore de nos jours ? Bien sûr, dans le monde étranger à la foi ou hostile à Dieu, on n’admettra pas que Jésus peut agir encore de la sorte, ni même qu’il ait un jour agi comme cela. Mais même dans le monde chrétien, c’est loin d’être répandu que Jésus peut agir dans une vie et lui ouvrir des perspectives insoupçonnées. On entend beaucoup de propositions de réforme de la morale de l’Église qui consiste plutôt à adapter l’appel de Dieu à nos limites que de croire que le Seigneur peut patiemment les repousser. Trop souvent, au lieu de dire : « crois que le Seigneur peut t’aider à changer, à te convertir », on dit : « attends que nous parvenions à changer ce qu’on a toujours cru que le Seigneur te demande… » « Bientôt l’Église appellera bon ce qui a été dit mauvais jusqu’ici ». Et pourtant, dans l’Évangile, il y a tant d’exemple de la façon dont le Seigneur change une vie, en dépassant ce qu’on croyait possible.

    Quand les pharisiens aimeraient un peu moins de lumière de la part du Seigneur, afin de rester centrés sur leurs conceptions humaines déguisées en piété, les petits et les pauvres désirent toujours plus de lumière pour réconforter leur vie. Aux pharisiens qui lui ordonnent « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous que cet homme est un pécheur », l’aveugle répond : « Jamais encore on n’avait entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire ». Je fais le souhait que l’Église avance davantage dans cette voie qui consiste à affirmer que Dieu agit aujourd’hui dans nos vies, qu’il peut sauver ce qui paraît perdu, qu’il permet une espérance nouvelle. Nous ne sommes pas condamnés à ce qui paraît humainement possible. Bien sûr, « qui fait l’ange fait la bête » disait déjà Pascal. Il ne s’agit pas d’annoncer un évangile irréaliste, une conversion facile, magique, et finalement superficielle. Mais d’entendre à nouveau le Seigneur nous dire : « crois-tu au Fils de l’homme ? » Et aussi : « si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te demande à boire, c’est toi qui lui demanderais de l’eau vive ».Oui, le Christ appelle aujourd’hui des ténèbres à la lumière, et cette lumière vient de son cœur. Cherchons-le et conduisons-y ceux qui nous entourent. Seigneur, fais de nos paroisses des communautés missionnaires !

  • 4e dimanche de Carême : Nous sommes tous des aveugles-nés

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    Guérison-de-laveugle-né-par-Duccio-di-Buoninsegna.jpgLecture Patristique: saint Ephrem le Syrien (v. 306 – 373)

    Diatessaron XVI, 28-30

                «Jésus cracha sur le sol et avec sa salive il fit de la boue qu’il appliqua sur les yeux de l’aveu­gle», et la lumière jaillit de la terre, comme au commencement, quand l’ombre du ciel, «la ténèbre, était répandue sur tout», lorsqu’il commanda à la lumière et qu’elle naquit des ténèbres. Ainsi il guérit le défaut qui existait depuis la naissance, pour montrer que lui, dont la main achevait ce qui manquait à la nature, il était bien celui dont la main avait façonné la création au commencement. Et comme ses adversaires refusaient de le croire antérieur à Abraham, il leur prouva par cette œuvre qu’il était le Fils de celui qui, de sa main, forma le premier «Adam avec la terre» ; en effet il guérit le défaut de l’aveugle par les gestes de son corps.

    Il fit cela pour l’utilité de ceux qui cherchaient des miracles afin de croire. Ce n’est pas la piscine de Siloé qui ouvrit les yeux de l’aveugle, comme ce ne furent pas les eaux du Jourdain qui purifièrent Naaman ; c’est le commandement du Seigneur qui accomplit tout. Bien plus, ce n’est pas l’eau de notre baptême, mais les noms qu’on prononce sur elle qui nous purifient.

    Ceux qui voyaient la lumière maternelle étaient conduits par un aveugle qui voyait la lumière de l’esprit; et, dans sa nuit, l’aveugle était conduit par ceux qui voyaient extérieurement, mais étaient spirituellement aveugles. L’aveugle lava la boue de ses yeux, et il se vit lui-même ; les autres lavèrent l’aveuglement de leur cœur et ils s’examinèrent eux-mêmes. Ainsi, en ouvrant extérieurement les yeux d’un aveugle, notre Seigneur ouvrait secrètement les yeux de beaucoup d’autres aveugles.

                L’aveugle a lavé la boue de ses yeux, et il s’est vu lui-même ; les autres ont lavé l’aveuglement de leur cœur, et ils se sont examinés eux-mêmes. Ainsi, en ouvrant extérieurement les yeux d’un aveugle, notre Seigneur ouvrait secrètement les yeux de beaucoup d’autres aveugles… Dans ces quelques mots du Seigneur étaient cachés des trésors admirables, et dans cette guérison, était esquissé un symbole : Jésus, fils du Créateur.

  • Réjouis-toi, Jérusalem ! et rassemblez-vous, vous tous qui l'aimez !

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    Introitus Introït
    Isai. 66, 10 et 11  
    LAETÁRE, Ierúsalem: et convéntum fácite, omnes qui dilígitis eam: gaudéte cum laetítia, qui in tristítia fuístis: ut exsultétis, et satiémini ab ubéribus consolatiónis vestrae. Ps. 121, 1 Laetátus sum in his, quae dicta sunt mihi: in domum Dómini íbimus. V/. Glória Patri. Réjouis-toi, Jérusalem, et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez ; tressaillez de joie avec elle, vous qui avez été dans la tristesse afin que vous exultiez et soyez rassasiés à la mamelle de vos consolations. V/. Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur.

    Graduale Graduel
    Ps. 121, 1 et 7  
    R/. Laetátus sum in his, quae dicta sunt mihi: in domum Dómini íbimus. V/. Fiat pax in virtúte tua: et abundántia in túrribus tuis. R/. Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur. V/. Que la paix soit dans tes forteresses, et l’abondance dans tes tours.
  • Stockel (Woluwe-Saint-Pierre), 20-26 mars : grande retraite de Carême "Oser faire plaisir à Jésus, un fameux Mystère!" avec le Père Descouvemont

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    Du lundi 20 au dimanche 26 mars 2023, aura lieu la traditionnelle grande retraite de Carême.  Cette année, le thème de la retraite sera « Oser faire plaisir à Jésus. Un fameux mystère ! »  Elle sera animée par le Père Pierre Descouvemont, prêtre du diocèse de Cambrai, théologien, auteur de nombreux ouvrages.      Il poursuit actuellement un ministère d'enseignement (conférences, retraites) et anime des chroniques sur différentes radios chrétiennes.   Chaque jour de la semaine de retraite, la messe sera célébrée à 9h et à 18h30 ; le Saint Sacrement exposé de 14h à 18h, et une conférence aura lieu du lundi au samedi de 20h30 à 22h et le dimanche à 9h45.  

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  • Dieu a soif de notre foi et il veut que nous trouvions en Lui la source de notre bonheur authentique

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    (en visite à la paroisse romaine Sainte Marie Libératrice (quartier du Testaccio), le dimanche 24 février 2008)

    Chers frères et sœurs,

    (...) Dans les textes bibliques d'aujourd'hui, troisième Dimanche de Carême, les éléments de méditation plus que jamais indiqués pour cette circonstance significative nous sont utiles. A travers le symbole de l'eau, que nous retrouvons dans la première lecture et dans le passage évangélique de la Samaritaine, la Parole de Dieu nous transmet un message toujours vivant et toujours actuel: Dieu a soif de notre foi et il veut que nous trouvions en Lui la source de notre bonheur authentique. Le risque de chaque croyant est celui de pratiquer une religiosité non authentique, de ne pas chercher la réponse aux attentes les plus profondes du cœur en Dieu, d'utiliser au contraire Dieu comme s'il était au service de nos désirs et de nos projets.

    Dans la première lecture, nous voyons le peuple juif qui souffre du manque d'eau dans le désert et, pris par le découragement, comme en d'autres circonstances, il se plaint et réagit de manière violente. Il en arrive à se rebeller contre Moïse, il en arrive presque à se rebeller contre Dieu. L'auteur saint rapporte ce qui suit: "Ils mirent Yahvé à l'épreuve en disant: "Yahvé est-il au milieu de nous, ou non?"" (Ex 17, 7).

    Le peuple exige de Dieu qu'il aille à la rencontre de ses attentes et de ses exigences, plutôt que de s'abandonner avec confiance entre ses mains, et dans l'épreuve il perd confiance en Lui. Combien de fois cela arrive-t-il également dans notre vie; dans combien de circonstances, au lieu de nous conformer docilement à la volonté divine, nous voudrions que Dieu réalise nos desseins et exauce chacune de nos attentes; dans combien d'occasions notre foi manifeste-t-elle sa fragilité, notre confiance sa faiblesse, notre religiosité sa contamination par des éléments magiques et purement terrestres. En ce temps quadragésimal, alors que l'Eglise nous invite à parcourir un itinéraire de conversion véritable, accueillons avec une humble docilité l'avertissement du Psaume responsorial: "Aujourd'hui si vous écoutiez sa voix! N'endurcissez pas vos cœurs comme à Meriba, comme au jour de Massa dans le désert, où vos pères m'éprouvaient, me tentaient, alors qu'ils me voyaient agir" (Ps 94, 7-9).

    Le symbolisme de l'eau revient avec une grande éloquence dans la célèbre page évangélique qui raconte la rencontre de Jésus avec la samaritaine à Sicar, près du puits de Jacob. Nous saisissons immédiatement un lien entre le puits construit par le grand patriarche d'Israël pour assurer l'eau à sa famille et l'histoire du salut dans laquelle Dieu donne à l'humanité l'eau qui jaillit pour la vie éternelle. S'il existe une soif physique indispensable pour vivre sur cette terre, existe également chez l'homme une soif spirituelle que seul Dieu peut combler. Cela transparaît clairement du dialogue entre Jésus et la femme venue puiser de l'eau au puits de Jacob. Tout commence par la question de Jésus: "Donne-moi à boire" (cf. Jn 4, 5-7). Cela semble à première vue la requête d'un peu d'eau, sous le soleil de midi. En réalité, avec cette question, qui s'adresse qui plus est à une femme samaritaine - les relations entre les juifs et les samaritains n'étaient pas bonnes - Jésus ouvre chez son interlocutrice un chemin intérieur qui fait apparaître en elle le désir de quelque chose de plus profond. Saint Augustin commente: "Celui qui demandait à boire, avait soif de la foi de cette femme" (In Io ev. Tract. XV, 11: PL 35, 1514). En effet, à un certain point, c'est la femme elle-même qui demande de l'eau à Jésus (cf. Jn 4, 15), manifestant ainsi que dans chaque personne il y a un besoin inné de Dieu et du salut que Lui seul peut combler. Une soif d'infini qui ne peut être étanchée que par l'eau que Jésus offre, l'eau vive de l'Esprit. Dans quelques instants, nous écouterons ces paroles dans la préface: Jésus "demanda à la femme de Samarie de l'eau à boire, pour lui faire le grand don de la foi, et de cette foi il eut une soif si ardente qu'il alluma en elle la flamme de l'amour de Dieu".

    Chers frères et sœurs, dans le dialogue entre Jésus et la samaritaine nous voyons tracé l'itinéraire spirituel que chacun de nous, que chaque communauté chrétienne est appelée à redécouvrir et à parcourir constamment. Proclamée en ce temps quadragésimal, cette page évangélique prend une valeur particulièrement importante pour les catéchumènes déjà proches du Baptême. Ce troisième dimanche de Carême est en effet lié à ce qu'on appelle le "premier scrutin", qui est un rite sacramentel de purification et de grâce. La samaritaine devient ainsi la figure du catéchumène illuminé et converti par la foi, qui aspire à l'eau vive et qui est purifié par la parole et par l'action du Seigneur. Mais nous aussi, qui sommes déjà baptisés mais toujours en chemin pour devenir de véritables chrétiens, nous trouvons dans cet épisode évangélique un encouragement à redécouvrir l'importance et le sens de notre vie chrétienne, le véritable désir de Dieu qui vit en nous. Jésus veut nous conduire, comme la samaritaine, à professer notre foi en Lui avec force, afin que nous puissions annoncer et témoigner à nos frères la joie de la rencontre avec Lui et les merveilles que son amour accomplit dans notre existence. La foi naît de la rencontre avec Jésus, reconnu et écouté comme le Révélateur définitif et le Sauveur, dans lequel se révèle le visage de Dieu. Une fois que le Seigneur a conquis le cœur de la samaritaine, son existence est transformée et elle court sans attendre pour transmettre la bonne nouvelle à son peuple (cf. Jn 4, 29). (...)

    Et, dans un discours improvisé au même endroit le même jour :

    Aujourd'hui nous avons lu un passage de l'Evangile très actuel. La femme samaritaine dont il parle peut apparaître comme une représentante de l'homme moderne, de la vie moderne. Elle a eu cinq maris et vit avec un autre homme. Elle faisait un large usage de sa liberté, mais cependant elle ne devenait pas plus libre, elle devenait même plus vide. Mais nous voyons aussi que cette femme avait le vif désir de trouver le véritable bonheur, la véritable joie. C'est pourquoi elle était toujours inquiète et s'éloignait toujours plus du véritable bonheur.

    Mais cette femme, qui vivait une vie apparemment si superficielle, également éloignée de Dieu, au moment où le Christ lui parle, révèle qu'au plus profond de son cœur elle conservait cette question sur Dieu:  qui est Dieu? Où pouvons-nous le trouver? Comment pouvons-nous l'adorer? Dans cette femme, nous pouvons voir tout le reflet de notre vie d'aujourd'hui, avec tous les problèmes qui la concernent; mais nous voyons également que dans la profondeur du cœur se trouve toujours la question de Dieu et l'attente qu'Il se montre d'une autre façon.

    Notre activité est réellement l'attente; nous répondons à l'attente de ceux qui attendent la lumière du Seigneur, et en donnant la réponse à cette attente nous aussi nous grandissons dans la foi et pouvons comprendre que cette foi est l'eau qui étanchera notre soif.