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Au rythme de l'année liturgique - Page 85

  • Jésus est le Fils de Dieu

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le dimanche des Rameaux (archive 13 avril 2014):

    Pour expliquer la mise à mort de Jésus beaucoup avancent une raison politique ou sociale: les puissants n’auraient pas supporté la menace que la prédication et l’attitude de Jésus faisaient peser sur leur pouvoir ou sur l’ordre social. Il y a sûrement un peu de cela, mais cette explication ne remonte pas à la racine du problème qu’était Jésus pour ses adversaires. Si Jésus a été crucifié, c’est qu’il est le Fils de Dieu, qu’il a agi en Fils de Dieu et que l’humanité ne l’a pas supporté. Le désordre social que Jésus apportait ne reposait pas sur des revendications, mais sur la place qu’il faisait au pauvre et au pécheur, leur manifestant que Dieu venait vers eux, qu’ils comptaient pour lui et qu’il les appelait tandis que tant d’autres voulaient les ignorer. Cette place nouvelle ne leur était pas donnée simplement par un homme sympathique et altruiste, elle leur était offerte par Celui que le Père a envoyé du monde de Dieu dans le monde des hommes.

    Jésus est le Fils de Dieu. C’est ce qui a causé son rejet, et c’est une identité que nous les chrétiens avons à notre tour tendance à relativiser dans un vain effort de présenter un Christ acceptable par tous. Être le Fils de Dieu n’est pas pour Jésus une identité exotique et indéfinissable, une bizarrerie chrétienne un peu périmée que nous tiendrions surtout de saint Paul qui aurait forcé les traits des évangiles dans son sens un peu dogmatique. Jésus est le Fils de Dieu, cela veut dire qu’il nous révèle le Père sans voile, sans déformation, sans hésitation. Par lui Dieu, le créateur de l’immense univers, visite les hommes, les relève, leur ouvre un avenir et la vie éternelle par la communion à son cœur. Nous ne pouvons pas taire cela.

    Il nous est donné de côtoyer le Christ, de le connaître, de l’aimer, de le suivre. Avec lui nous rencontrons celui par qui tout est. Lorsque nous le tenons dans nos mains, nous portons le trésor le plus grand de la terre. Il n’y a pas de mot pour dire la puissance de vie qui est en lui. Le rejeter, ce n’est pas ignorer un bonheur facultatif ou superflu, mais c’est perdre la source et préférer les ténèbres à la lumière.

    En cette semaine sainte, vivons intensément aux côtés de Jésus, vrai Dieu et vrai homme, accueillons son amitié et allons comme lui à la rencontre des pauvres de ce monde, des pauvres matériellement, affectivement et spirituellement. Ils doivent connaître la vie de Dieu, nul ne peut les en priver.

  • Rameaux : aller en pèlerinage avec le Seigneur vers le haut (Benoît XVI)

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    CÉLÉBRATION DU DIMANCHE DES RAMEAUX
    ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR 

    HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

    Place Saint-Pierre
    XXVIe Journée Mondiale de la Jeunesse
    Dimanche 17 avril 2011

    Chers frères et sœurs,
    Chers jeunes!

    Chaque année, le dimanche des Rameaux, nous sommes à nouveau émus de gravir avec Jésus le mont vers le sanctuaire, et de l’accompagner tout au long de ce chemin vers le haut. En ce jour, sur toute la face de la terre et à travers tous les siècles, jeunes et personnes de tout âge l’acclament en criant: «Hosanna au fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!»

    Mais que faisons-nous vraiment lorsque nous nous insérons dans une telle procession – parmi la foule de ceux qui montaient avec Jésus à Jérusalem et l’acclamaient comme roi d’Israël? Est-ce quelque chose de plus qu’une cérémonie, qu’une belle coutume? Cela a-t-il quelque chose à voir avec la véritable réalité de notre vie, de notre monde? Pour trouver la réponse, nous devons avant tout clarifier ce que Jésus lui-même a, en réalité, voulu et fait. Après la profession de foi, que Pierre avait faite à Césarée de Philippe, à l’extrême nord de la Terre Sainte, Jésus s’était mis en route, en pèlerin, vers Jérusalem pour les fêtes de la Pâque. Il est en chemin vers le Temple dans la Cité Sainte, vers ce lieu qui, pour Israël, garantissait de façon particulière la proximité de Dieu à l’égard de son peuple. Il est en chemin vers la fête commune de la Pâque, mémorial de la libération d’Égypte et signe de l’espérance dans la libération définitive. Il sait qu’une nouvelle Pâque l’attend et qu’il prendra lui-même la place des agneaux immolés, s’offrant lui-même sur la Croix. Il sait que, dans les dons mystérieux du pain et du vin, il se donnera pour toujours aux siens, il leur ouvrira la porte vers une nouvelle voie de libération, vers la communion avec le Dieu vivant. Il est en chemin vers la hauteur de la Croix, vers le moment de l’amour qui se donne. Le terme ultime de son pèlerinage est la hauteur de Dieu lui-même, à laquelle il veut élever l’être humain.

    Notre procession d’aujourd’hui veut donc être l’image de quelque chose de plus profond, l’image du fait qu’avec Jésus, nous nous mettons en route pour le pèlerinage: par la voie haute vers le Dieu vivant. C’est de cette montée dont il s’agit. C’est le chemin auquel Jésus nous invite. Mais comment pouvons-nous maintenir l’allure dans cette montée? Ne dépasse-t-elle pas nos forces? Oui, elle est au-dessus de nos propres possibilités. Depuis toujours, les hommes ont été remplis – et aujourd’hui ils le sont plus que jamais – du désir d’"être comme Dieu", d’atteindre eux-mêmes la hauteur de Dieu. Dans toutes les inventions de l’esprit humain, on cherche, en fin de compte, à obtenir des ailes pour pouvoir s’élever à la hauteur de l’Être, pour devenir indépendants, totalement libres, comme Dieu l’est. Nombreuses sont les choses que l’humanité a pu réaliser: nous sommes capables de voler. Nous pouvons nous voir, nous écouter et nous parler d’un bout à l’autre du monde. Toutefois, la force de gravité qui nous tire vers le bas est puissante. Avec nos capacités, ce n’est pas seulement le bien qui a grandi. Les possibilités du mal ont aussi augmenté et se présentent comme des tempêtes menaçantes au dessus de l’histoire. Nos limites aussi sont restées: il suffit de penser aux catastrophes qui, ces derniers mois, ont affligé et continuent d’affliger l’humanité.

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  • Gloria, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redemptor

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    L'hymne Gloria, laus ou « Gloria, laus et honor tibi » (en français : À toi gloire, louange et honneur) était traditionnellement attribuée, avec le titre d'un chant de procession, à l'évêque Théodulfe d'Orléans (mort vers 820), lorsqu'il était détenu à l'abbaye Saint-Aubin d'Angers vers 810-815. Ce chant est toujours en vigueur aujourd'hui pour la procession du dimanche des Rameaux dans l'Église catholique.

    R/ Gloria, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redemptor,
    Cui puerile decus prompsit Hosanna pium.
    Gloire, louange et honneur à Toi, Christ Roi Sauveur.
    Pour toi le cortège des enfants chanta "Hosanna !"

    1.- Israel es tu rex, Davidis et inclyta proles,
    Nomine qui in Domini, rex benedicte, venis.
    Tu es le roi d'Israël, tu es le glorieux rejeton de David,
    roi béni qui viens au nom du Seigneur.

    2.- Cœtus in excelsis te laudat cælicus omnis,
    et mortalis homo, et cuncta creata simul.
    Le chœur céleste en entier te loue au plus haut des cieux ;
    à lui se joint l'homme mortel et toute la création.

    3.- Plebs Hebræa tibi cum palmis obvia venit ;
    Cum prece, voto, hymnis, adsumus ecce tibi.
    Le peuple hébreu vint au devant de toi avec des palmes,
    avec nos prières, nos vœux et nos hymnes, nous voici devant toi.

    4.- Hi tibi passuro solvebant munia laudis ;
    nos tibi regnanti pangimus ecce melos.
    Ceux-ci te payaient leur tribut de louanges, alors que tu allais souffrir ;
    Et nous, voici que nous te célébrons par nos chants, maintenant que tu règnes.

    5.- Hi placuere tibi, placeat devotio nostra ;
    rex bone, rex clemens, cui bona cuncta placent.
    Ils ont su te plaire, que te plaise aussi notre dévotion :
    bon Roi, doux Roi, à qui plaît tout ce qui est bon.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gloria,_laus_et_honor

  • Prière pour les Rameaux : « Je t’accueille Seigneur »

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    Un ami nous partage cette prière en forme de poème, publiée par Ronald Barakat sur le site « aleteia » :  

    "J’accueille ton sourire en attendant ta Croix."

    Rameaux07.jpg 

    Je  t’accueille, Seigneur,

    Aux portes de ma ville,

    Toi le Libérateur

    De mon âme servile ;

     

    Je t’accueille en cette heure

    Comme étant plus qu’un roi ;

    Et ton regard m’effleure,

    Et mon amour s’accroît.

     

    Du haut de ta monture

    Tu pénètres mon cœur ;

    Tu guéris sa blessure

    D’un rayon enchanteur ;

     

    Je t’accueille, ô Seigneur,

    Mais c’est toi qui m’accueilles :

    Mes fleurons de douleur

    Un à un tu les cueilles.

     

    Dominant les rameaux,

    Et d’un geste humble et calme,

    Tu balayes nos maux

    Avec les mêmes palmes.

     

    Emporté par la foule

    Tu caresses chacun,

    Et tu tances la houle

    Qui gronde en quelques-uns.

     

    Ton Alliance m’entraîne

    Durant la procession

    Où tu sèmes les graines

    Vives, de ta Passion.

     

    Je te suis et m’enivre

    Des pluies de buis béni

    Par ta main qui fait vivre,

    Et vivre à l’infini ;

     

    Par ta main qui m’asperge

    De tes Eaux, de tes Mots,

    Qui rend mon âme vierge,

    Portée sur tes Rameaux.

     

    Je t’accueille, Seigneur,

    D’un élan extatique ;

    À travers les clameurs

    Je reçois ta Musique ;

     

    J’accueille ton sourire

    En attendant ta Croix

    Qui me fait déjà dire

    Et redire : Je crois !

    JPSC

  • Liège: la semaine sainte 2023 à l'église du Saint-Sacrement (Bd d'Avroy, 132)

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  • Saint Jean Climaque (30 mars)

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    jbdmxvt4.jpgBenoît XVI a consacré sa catéchèse à Jean Climaque, le mercredi 11 février 2009 :

    Chers frères et sœurs,

    Après vingt catéchèses consacrées à l'Apôtre Paul, je voudrais reprendre aujourd'hui la présentation des grands Ecrivains de l'Eglise d'Orient et d'Occident de l'époque médiévale. Et je propose la figure de Jean, dit Climaque, translittération latine du terme grec klímakos, qui signifie de l'échelle (klímax). Il s'agit du titre de son œuvre principale, dans laquelle il décrit l'ascension de la vie humaine vers Dieu. Il naquit vers 575. Sa vie se déroula donc pendant les années où Byzance, capitale de l'empire romain d'Orient, connut la plus grande crise de son histoire. A l'improviste, le cadre géographique de l'empire se transforma et le torrent des invasions barbares fit s'effondrer toutes ses structures. Seule tint bon la structure de l'Eglise, qui continua pendant ces temps difficiles à exercer son action missionnaire, humaine et socio-culturelle, en particulier à travers le réseau des monastères, dans lesquels œuvraient de grandes personnalités religieuses, comme celle, précisément, de Jean Climaque.

    Jean vécut et raconta ses expériences spirituelles dans les montagnes du Sinaï, où Moïse rencontra Dieu et Elie en entendit la voix. On conserve des informations le concernant dans une brève Vita (pg 88, 596-608), écrite par le moine Daniel de Raito:  à seize ans, Jean, devenu moine sur le mont Sinaï, y devint le disciple de l'abbé Martirio, un "ancien"; c'est-à-dire un "sage". Vers vingt ans, il choisit de vivre en ermite dans une grotte au pied de la montagne, dans un lieu appelé Tola, à huit kilomètres du monastère de Sainte-Catherine. Mais la solitude ne l'empêcha pas de rencontrer des personnes souhaitant avoir une direction spirituelle, ainsi que de se rendre en visite dans plusieurs monastères à Alexandrie. En effet, sa retraite d'ermite, loin d'être une fuite du monde et de la réalité humaine, déboucha sur un amour ardent pour les autres (Vita 5) et pour Dieu (Vita 7). Après quarante ans de vie érémitique vécue dans l'amour pour Dieu et pour son prochain, des années pendant lesquelles il pleura, il pria, il lutta contre les démons, il fut nommé higoumène du grand monastère du mont Sinaï et revint ainsi à la vie cénobitique, dans un monastère. Mais, quelques années avant sa mort, nostalgique de sa vie d'ermite, il laissa à son frère, moine dans le même monastère, la conduite de la communauté. Il mourut après 650. La vie de Jean se développe entre deux montagnes, le Sinaï et le Thabor, et on peut vraiment dire que de lui rayonna la lumière vue par Moïse sur le Sinaï et contemplée par les trois apôtres sur le Thabor.

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  • Il est le Seigneur de la vie au point que la mort ne peut pas lui résister (homélie pour le 5ème dimanche du carême)

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    Ce message c’est que Jésus est aussi un homme menacé, qui doit redoubler de prudence en rentrant en Judée car on cherche à le lapider (v.8), si bien que retourner en Judée c’est déjà commencer à mourir (v.16 et 50). Jésus est l’envoyé qui domine sur la mort et qui en même temps acceptera que la mort s’empare de lui et qu’elle anéantisse sa vie.

    Nous qui voulons être disciples — est c’est la plus grande chose qu’on puisse désirer —, accueillons dans notre cœur ces deux réalités. Car, par moment, dans notre vie nous sommes unis au Christ glorieux qui triomphe de la mort et de tous ses ennemis ; et par moment nous sommes au pied de la croix, tout s’effondre autour de nous, il n’y a plus aucune assurance. N’allons pas croire que Dieu n’est plus là dans ces moments de détresse, car c’est encore un moment où Dieu se révèle et agit. C’est justement là, au cœur de la détresse, qu’il agrandit notre vie et qu’il prépare ses meilleurs coups. C’est là, lorsque nous sommes fidèles au Christ malgré la peur ou la souffrance, c’est là qu’il renverse le pouvoir de la mort et de tout ce qui tourne autour : la peur, le repli sur soi, l’égoïsme, le rejet des autres, l’amour de l’argent. Nous sommes pris dans le grand combat de Dieu contre le mal. Si spontanément nous espérons trouver chez lui des armes de facilité, assez souvent il ne nous propose que des armes de fidélité, les mêmes qu’il a données à Jésus son Fils pour mener à bien sa mission.

    Cela est au-dessus de nos forces. Comment être un disciple à ce prix ? C’est si grand, si vertigineux ? Le Père le sait, et il nous donne son Esprit au plus profond de nous, pour réaliser cette fidélité qui trace le chemin de la victoire. L’Esprit nous aidera à prier comme il faut. Car prier ce n’est pas demander à Dieu que les choses s’arrangent comme nous le voulons. Prier, c’est demander à Dieu de réaliser sa victoire dans nos vies et dans le monde ; c’est s’unir à Dieu, se mettre résolument de son côté, car nous contemplons son visage d’amour, son sourire posé sur nous, et nous désirons vivre toujours avec lui. Prier, c’est s’acheminer vers le Père et entraîner les autres avec nous.

  • La mort du corps est un sommeil dont Dieu peut nous réveiller à tout moment (5e dimanche de carême)

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    De Benoît XVI lors de l'Angelus, place Saint-Pierre (archive, 9 mars 2008)

    Chers frères et sœurs,

    Dans notre itinéraire de Carême, nous sommes arrivés au cinquième dimanche, caractérisé dans l'Évangile par la résurrection de Lazare (Jn 11.1-45). Il s'agit du dernier grand « signe » accompli par Jésus, après que les grands prêtres réunis dans le Sanhédrin, délibérèrent pour le tuer ; et ils décidèrent de tuer aussi Lazare lui-même, qui était la preuve vivante de la divinité du Christ, Seigneur de la vie et de la mort. En réalité, cette page de l'évangile montre Jésus en tant que vrai Homme et vrai Dieu. D'abord, l'évangéliste insiste sur son amitié avec Lazare et ses sœurs Marthe et Marie. Il souligne  « Jésus leur voulait beaucoup de bien » (Jn 11.5), et pour cela, il voulut accomplir un grand miracle. « Notre ami Lazare s'est endormi, mais je vais le réveiller » (Jn 11.11) - ainsi parla-t-il aux disciples, en exprimant avec la métaphore du sommeil, le point de vue de Dieu sur la mort physique : Dieu la voit justement comme un sommeil, duquel il peut nous réveiller. Jésus a démontré un pouvoir absolu vis-à-vis de cette mort : on le voit lorsqu'il redonne la vie au jeune enfant de la veuve de Naïn (cfr Lc 7.11-17) et à la fillette de douze ans (cfr Mc 5.35-43). Il a dit justement d'elle : « Elle n'est pas morte, mais elle dort » (Mc 5.39), en s'attirant la dérision des personnes présentes. Mais en vérité, c'est justement ainsi : la mort du corps est un sommeil dont Dieu nous peut nous réveiller à tout moment.

    Ce pouvoir sur la mort n'empêcha pas Jésus d'éprouver une sincère compassion pour la douleur du détachement. En voyant pleurer Marthe et Marie et tous ceux qui étaient venus les consoler, Jésus lui-même « s'émut profondément, il se troubla » et enfin « il éclata en pleurs » (Jn 11,33.35). Le cœur du Christ est divin-humain : Dieu et Homme en lui se sont parfaitement rencontrés, sans séparation et sans confusion. Il est l'image, mieux encore, l'incarnation de Dieu qui est Amour, miséricorde, tendresse paternelle et maternelle, du Dieu qui est la Vie. Il déclara donc solennellement à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;  quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ». Et il ajouta : « Crois-tu cela ? » (Jn 11.25-26). Une question que Jésus adresse à chacun de nous ; une question qui certainement nous dépasse, dépasse notre capacité de comprendre, et il nous demande de nous confier à Lui, comme Il s'est confié au Père. La réponse de Marthe est exemplaire : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde » (Jn 11.27). Oui, Seigneur ! Nous aussi nous croyons, malgré nos doutes et nos obscurités ; nous croyons en Toi, parce que Tu as les paroles de vie éternelle ; nous voulons croire en Toi, Toi qui nous donne une espérance fiable de vie au-delà de la vie, de vie authentique et pleine dans ton Royaume de lumière et de paix.

    Confions cette prière à Marie Très sainte. Que son intercession puisse renforcer notre foi et notre espérance en Jésus, spécialement dans les moments de grande épreuve et de difficulté.

  • « Judica me », l’introït du 5e dimanche de carême

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    Trésor du grégorien : « Judica me », l’introït du 5e dimanche de carême

    source : Aleteia.org

    Rijksmuseum

    Boëtius Adamsz Bolswert, La Résurrection de Lazare, 1590 – 1633, gravure, 65,5 x 50,6 cm, Rijksmuseum, Amsterdam

    Una Voce - publié le 28/03/20

    « Faites-moi justice, mon Dieu. » La prière de Jésus au pied de l’autel se chante comme la prière déchirante d’un homme accablé, où l’effroi se transforme en confiance.

    Les paroles de l’introït du cinquième dimanche du carême sont bien connues : c’est le début du psaume 42 que le prêtre récite au bas de l’autel dans la forme extraordinaire du rite romain. Ces prières datent du Xe siècle. Elles se disaient auparavant à la sacristie. Saint Pie V les a rendues obligatoires et uniformes pour toute l’Église latine au XVIe siècle, et les a incorporées à la messe. Dans la messe de saint Paul VI, elles ont été remplacées par la préparation pénitentielle.

    La prière d’un homme accablé

    Júdica me, Déus, et discérne cáusam méam de génte non sáncta : ab hómine iníquo et dolóso éripe me. Quía tu es, Déus méus, et fortitúdo méa.

    « Faites-moi justice, mon Dieu, séparez ma cause de celle d’un peuple impie, délivrez-moi de l’homme méchant et trompeur, car vous êtes mon Dieu et ma force. »

    La mélodie commence comme la prière extrêmement humble d’un homme accablé. Júdica me Deus. Ce psaume, qui n’est d’ailleurs que la suite du psaume 41, est la prière d’un juif pieux exilé au milieu d’un peuple païen, et aspirant à retrouver la cité sainte de Jérusalem et le temple, maison de Dieu. Aujourd’hui cette prière doit être mise dans la bouche du Christ qui a quitté le ciel pour venir au milieu des hommes qui le persécutent et dont Il accepte volontairement de porter les péchés.

    Le Christ sait qu’il a droit à la justice, mais il porte sur lui nos péchés et il en a honte ; il en souffre ; il les regrette comme s’ils étaient les siens ; il en a le cœur brisé, le cœur contrit. Voilà bien le sentiment de cette première incise – ensemble des neumes / notes comprises entre deux barres qu’elles soient petites (1/4), moyenne (demi) ou grande (grande) : une prière de contrition, réservée, retenue, sans élan ; seul le salicus — nom de ce neume de trois notes sur la syllabe — ca de Júdica — y met une certaine insistance, tout de suite atténuée d’ailleurs par le sib.

    Le cri de l’âme

    Mais voici qu’un autre sentiment se lève et domine. À l’idée d’être confondu avec ceux qui ne veulent pas se repentir, une sorte de répulsion envahit l’âme du Christ et donne à sa prière un accent à la fois de protestation indignée, de supplication ardente, de douleur et d’effroi. Cette expression qui se dessine à partir de cáusam méam atteint son maximum d’intensité sur la double note de génte. Ce n’est plus la prière qui demande humblement, c’est le cri de toute l’âme tendue vers la justice du Père. Il ne faut pas brusquer l’attaque de cáusam ni celle de génte; le mouvement et le crescendo seront progressifs. Ne pas traîner la cadence de non sáncta.

    judica_me.jpg
    Una Voce

    L’idée est la même dans la seconde phrase, mais la progression en est plus étendue ; elle se fait lentement sur ab hómine, comme si le Christ s’appliquait à modérer l’horreur qui monte en lui. Elle éclate pourtant à nouveau et plus poussée ; éripe me est un véritable appel de détresse. Le fait qu’il s’achève à la quinte supérieure en une cadence sur si, lui donne encore un caractère de souffrance plus aiguë.

    Du mouvement dans cette seconde phrase, et qu’il passe par-dessus les quarts de barre, pour atteindre éripe me dolóso ne doit pas être retenu, au contraire une très discrète accélération serait bien à sa place. La troisième phrase, plus calme. Un bon accent sur méus.

    Confiance et tendresse

    La troisième phrase est tout autre. Le Christ ne demande plus, il ne se plaint plus, il fait confiance. Tout le long des neumes qui redescendent paisibles vers la tonique, il n’y a plus qu’une tendresse confiante, abandonnée, sûre d’avoir ce qu’elle veut du Père infiniment aimant, juste et fort. Elle est particulièrement expressive dans la première incise avec le si naturel de Deus, qui y met une clarté de paix, et la distropha — neume de deux notes — de méus d’une si intime ferveur.

    Le psaume, par son caractère discret, paisible et lumineux, entre bien dans le développement de cette nouvelle idée : l’âme, ranimée par son abandon en la force du Seigneur, se livre à lui, heureuse et confiante, pour qu’il la conduise à la montagne du sacrifice et, par-delà le sacrifice, au lieu de sa béatitude.

    Emítte lúcem túam et veritátem túam : ípsa me deduxérunt et adduxérunt in móntem sánctum túum, et in tabernácula túa. « Envoyez votre lumière et votre vérité : ce sont elles qui me guideront et me conduiront vers votre sainte montagne dans votre temple. ». Le psaume est une prière : qu’il ne soit pas trop rapide.

  • L’Annonciation du Seigneur à la Vierge Marie : "l’incarnation du Fils de Dieu est le mystère central de la foi chrétienne"

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    l'ANNUNCIAZIONE di FRA ANGELICO - Italacad

    Du pape Benoît XVI, lors de son voyage à Cuba, le 26 mars 2012 (source) :

    ... la fête que l’Église universelle célèbre aujourd’hui : l’Annonciation du Seigneur à la Vierge Marie. En effet, l’incarnation du Fils de Dieu est le mystère central de la foi chrétienne, et en lui, Marie occupe un rôle de premier ordre. Mais, que veut dire ce mystère ? et quelle importance a-t-il pour nos vies concrètes ?

    Voyons avant tout ce que signifie l’Incarnation. Dans l’évangile de saint Luc, nous avons écouté les paroles de l’ange à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre. C'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1, 35). En Marie, le Fils de Dieu se fait homme, accomplissant ainsi la prophétie d’Isaïe : « Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel, qui signifie ‘Dieu-avec-nous’ » (Is 7, 14). Oui, Jésus, le Verbe fait chair, est le Dieu-avec-nous, qui est venu habiter parmi nous et partager notre condition humaine elle-même. L’apôtre saint Jean l’exprime de la manière suivante : « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous » (Jn 1, 14). L’expression « s’est fait chair » souligne la réalité humaine la plus concrète et la plus tangible. Dans le Christ, Dieu est venu réellement au monde, il est entré dans notre histoire, il a installé sa demeure parmi nous, accomplissant ainsi l’intime aspiration de l’être humain que le monde soit réellement un foyer pour l’homme. En revanche, quand Dieu est jeté dehors, le monde se transforme en un lieu inhospitalier pour l’homme, décevant en même temps la vraie vocation de la création d’être un espace pour l’alliance, pour le « oui » de l’amour entre Dieu et l’humanité qui lui répond. C’est ce que fit Marie, étant la prémisse des croyants par son « oui » sans réserve au Seigneur.

    Pour cela, en contemplant le mystère de l’Incarnation, nous ne pouvons pas nous empêcher de tourner notre regard vers elle et nous remplir d’étonnement, de gratitude et d’amour en voyant comment notre Dieu, en entrant dans le monde, a voulu compter avec le consentement libre d’une de ses créatures. Ce n’est que quand la Vierge répondit à l’ange : « Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38), que le Verbe éternel du Père commença son existence humaine dans le temps. Il est émouvant de voir comment Dieu non seulement respecte la liberté humaine, mais semble en avoir besoin. Et nous voyons aussi comment le commencement de l’existence terrestre du Fils de Dieu est marqué par un double « oui » à la volonté salvatrice du Père : celui du Christ et celui de Marie. Cette obéissance à Dieu est celle qui ouvre les portes du monde à la vérité et au salut. En effet, Dieu nous a créés comme fruit de son amour infini, c’est pourquoi vivre conformément à sa volonté est la voie pour rencontrer notre authentique identité, la vérité de notre être, alors que s’éloigner de Dieu nous écarte de nous-mêmes et nous précipite dans le néant. L’obéissance dans la foi est la vraie liberté, l’authentique rédemption qui nous permet de nous unir à l’amour de Jésus en son effort pour se conformer à la volonté du Père. La rédemption est toujours ce processus de porter la volonté humaine à la pleine communion avec la volonté divine (cf. Lectio divina avec le clergé de Rome, 18 février 2010).

    Chers frères, nous louons aujourd’hui la Très Sainte Vierge pour sa foi et nous lui disons aussi avec sainte Elisabeth : « Heureuse celle qui a cru » (Lc 1, 45). Comme dit saint Augustin, avant de concevoir le Christ dans son sein, Marie le conçut dans la foi de son cœur. Marie crut et s’accomplit dans ce qu’elle croyait (cf. Sermon 215, 4 : PL 38, 1074). Demandons au Seigneur de faire grandir notre foi, qu’il la rende vive et féconde dans l’amour. Demandons-lui de savoir accueillir en notre cœur comme elle la parole de Dieu et de l’appliquer avec docilité et constance.

    La Vierge Marie , de par son rôle irremplaçable dans le mystère du Christ, représente l’image et le modèle de l’Église. L’Église aussi, de même que fit la Mère du Christ, est appelée à accueillir en soi le mystère de Dieu qui vient habiter en elle. Chers frères, je connais les efforts, l’audace et l’abnégation avec lesquels vous travaillez chaque jour pour que, dans les réalités concrètes de votre pays, et en cette période de l’histoire, l’Église reflète toujours plus son vrai visage comme un lieu où Dieu s’approche et rencontre les hommes. L’Église, corps vivant du Christ, a la mission de prolonger sur la terre la présence salvatrice de Dieu, d’ouvrir le monde à quelque chose de plus grand que lui-même, l’amour et la lumière de Dieu. Cela vaut la peine, chers frères, de dédier toute sa vie au Christ, de grandir chaque jour dans son amitié et de se sentir appelé à annoncer la beauté et la bonté de sa vie à tous les hommes, nos frères. Je vous encourage dans cette tâche de semer dans le monde la parole de Dieu et d’offrir à tous le vrai aliment du corps du Christ. Pâques s’approchant déjà, décidons-nous sans peur et sans complexe à suivre Jésus sur le chemin de la croix. Acceptons avec patience et foi n’importe quel contrariété ou affliction, avec la conviction que dans sa résurrection il a vaincu le pouvoir du mal qui obscurcit tout, et a fait se lever un monde nouveau, le monde de Dieu, de la lumière, de la vérité et de la joie. Le Seigneur n’arrêtera pas de bénir par des fruits abondants la générosité de votre dévouement.

    Le mystère de l’incarnation, dans lequel Dieu se fait proche de nous, nous montre également la dignité incomparable de toute vie humaine. C’est pourquoi, dans son projet d’amour, depuis la création, Dieu a confié à la famille fondée sur le mariage, la très haute mission d’être la cellule fondamentale de la société et la vraie Église domestique. C’est avec cette certitude que, vous, chers époux, vous devez être spécialement pour vos enfants, le signe réel et visible de l’amour du Christ pour l’Église.

  • 25 mars : le pape invite à renouveler l'acte de consécration à la Vierge

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    D'Hèlène Ginabat sur zenit.org :

    Le pape François confie « la cause de la paix à la Reine de la Paix »

    Et invite à continuer de prier pour l’Ukraine

    François a rappelé la prochaine célébration, ce samedi 25 mars 2023 de la solennité de l’Annonciation : « nos pensées se tournent vers le 25 mars de l’année dernière, lorsque, en union avec tous les évêques du monde, l’Église et l’humanité, en particulier la Russie et l’Ukraine, ont été consacrées au Cœur Immaculé de Marie ».

    Le pape argentin, qui a célébré le dixième anniversaire de son pontificat le 13 mars dernier, a invité tous les croyants et toutes les communautés, en particulier les groupes de prière, à « renouveler chaque 25 mars l’acte de consécration à Notre-Dame, afin qu’elle, qui est Mère, nous préserve tous dans l’unité et la paix ».

  • La disparition des rituels traditionnels nous fait-elle passer à côté de quelque chose ? (Annelies Verlinden, Ministre de l'Intérieur)

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    D'Annelies Verlinden sur le site de Knack :

    La disparition des rituels traditionnels nous fait-elle passer à côté de quelque chose ?

    22 mars 2023

    Les rituels relient les gens, et le fait de vivre des rituels ensemble peut rendre une société plus proche et reconnaissable. Ils constituent ainsi une main tendue dans un monde en pleine mutation", a écrit la ministre de l'intérieur Annelies Verlinden (CD&V) en réponse au jeûne du Ramadan.

    Dans notre société moderne et sécularisée, de nombreux rituels et traditions anciens ont été relégués dans la sphère privée. Pas du jour au lendemain, mais progressivement. Ils ont été remplacés par des alternatives commerciales, souvent partagées avec enthousiasme sur les médias sociaux. Manquons-nous quelque chose lorsque les rituels traditionnels disparaissent, ou les alternatives sont-elles suffisantes ?

    Aujourd'hui, la communauté musulmane entame le Ramadan : un mois de jeûne et de réflexion. La même semaine, les chrétiens sont à mi-chemin du carême qui les mènera à Pâques. Deux périodes qui revêtent encore aujourd'hui une signification particulière pour de nombreuses personnes. Les deux communautés de foi partagent alors la prière, la charité et le jeûne, et font le lien entre le repentir et le pardon des péchés.

    Je ne sais pas combien de personnes participent au carême en silence ou non. J'en fais certainement partie, mais je ne sais pas toujours ce que font les gens autour de moi. Si vous annoncez que vous ne mangerez pas de viande pendant quarante jours ou que vous ne boirez pas d'alcool pendant tout le mois de février, vous êtes applaudi. Si vous dites aux gens que vous participez à un jeûne chrétien, un silence gênant s'ensuit souvent. Pourtant, toutes ces traditions peuvent être ramenées à une seule et même intention : se remettre en question et remettre en cause ses habitudes, sortir de sa zone de confort, faire un espace de réflexion et de purification, et partager cette expérience avec d'autres.

    Elle renvoie à une nécessité inhérente à l'être humain. Une nécessité qui, d'ailleurs, est accueillie avec empressement par les acteurs commerciaux. Ils proposent des solutions toutes faites au chercheur spirituel d'aujourd'hui. Le lieu de pèlerinage est peut-être déjà en train de changer : au lieu de Jérusalem, de la Cité du Vatican ou de Lourdes, c'est le mont Everest qui figure désormais sur la liste des choses à faire. Et ce, peut-être pour l'ultime selfie. Quarante jours de jeûne font place à OMAD et NOMAD tout au long de l'année : un repas par jour ou pas de repas du tout. Amazon compte plus de 10 000 livres sur le "jeûne intermittent" sur son étagère virtuelle.

    Alors que le jeûne n'apprend qu'à résister à la tentation de tout "dévorer" et de toujours opter pour la solution la plus facile ou la plus rapide. Prendre le temps de donner, de prier, de réduire ses dépenses. Car la "gratification instantanée" s'est entre-temps imposée partout. Et à en juger par le contenu des publicités, il semble qu'il s'agisse surtout de choses matérielles. La société de livraison de turbo Gorillas, par exemple, se vante que toutes vos courses seront à votre porte dans les 10 minutes suivant votre commande. Le manque réel demeure, mais le désir à court terme est satisfait.

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