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Famille - Page 84

  • Synode sur la famille : encore un livre qui tombe à pic

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    Lu sur le site du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    100-questions.jpg« Les éditions Contretemps viennent de publier un petit livre, très accessible, et qui tombe à pic : Le Synode sur la famille en 100 questions. Nous avons demandé à l'éditeur, Jean-Pierre Maugendre, de nous en dire un peu plus sur ce livre qui permettra aux laïcs de mieux saisir les enjeux d'un synode qui les concerne au premier chef et qui est souvent dénaturé par la grande presse. 

    Le Synode sur la famille est-il un tel mystère qu’il fallait 100 questions/réponses pour le présenter ?

    Jean-Pierre Maugendre : Il ne s’agit pas tant, dans ce livre, de présenter le Synode ordinaire de 2015 sur la famille que de livrer des éléments de réflexion et des réponses aux questions qui ont déjà été agitées lors du Synode extraordinaire de 2014 sur le même sujet. Ce Synode a été marqué par une grande confusion. En effet, les règles de fonctionnement prévues n’ont pas été respectées et cela, toujours au bénéfice de ceux qui souhaitaient remettre en cause la position traditionnelle de l’Église en particulier sur l’accès à la communion des divorcés remariés et sur l’homosexualité. Il est apparu au grand jour que les Pères synodaux étaient partagés, le Pape semblant plutôt soutenir ceux qui souhaitaient une évolution de la pratique de l’Église, la doctrine demeurant inchangée car inchangeable. Les auteurs de ce livre ont souhaité clarifier les questions traitées en s’appuyant sur le magistère et la pratique constante de l’Église. Sans langue de buis, ils dénoncent, par exemple, les affirmations du cardinal Kasper selon lesquelles dans l’Église primitive il aurait existé une large tolérance pour la communion des divorcés remariés. Ils refusent d’entrer dans l’opposition artificielle entre doctrine et Miséricorde, citant de nombreux textes des papes Paul VI ou Jean-Paul II : « La pédagogie concrète de l’Église doit toujours être liée à sa doctrine et jamais séparée d’elle ». (Familiaris Consortio). Rappelons, comme l’affirme la réponse à la deuxième de ces 100 questions, que ce Synode n’a aucune valeur magistérielle. Seul le Souverain Pontife possède un pouvoir de décision, le Synode n’émet qu’un avis.

    Qui sont les auteurs de ce livre ?

    Cet ouvrage, préfacé par le cardinal Medina Estevez préfet émérite de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, a été écrit par trois évêques diocésains. Il s’agit de NNSS Aldo di Cillo Pagottto, religieux de la congrégation du Saint-Sacrement et archevêque de Paraíba au Brésil, Francis Vasa évêque de Santa Rosa en Californie et Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana au Kazakhstan, auteur aux éditions Contretemps d’un ouvrage largement diffusé : Corpus Christi. La communion dans la main au cœur de la crise de l’Église. Ce livre a également reçu le soutien de quatre autres évêques diocésains, NNSS Luigi Negri archevêque de Ferrare en Italie, Anthony Sablan Apuron archevêque d’Agana (Guam), Tadeusz Kondrusiewicz archevêque métropolite de Minsk-Mohilev en Biélorussie et Patricio Bonilla Bonilla vicaire apostolique de San Cristobal en Équateur. Certains de ces évêques ont été nommés par Jean-Paul II mais d’autres par les papes Benoît XVI ou François.

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  • Effervescence synodale : Divorcés-remariés, seule la vérité rend libre

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    téléchargement (17).jpgNous avons déjà fait écho aux thèses d’un « père synodal » très médiatisé, Mgr Vesco, « dialoguant » (cliquez ici ) avec Mgr Marc Aillet. L'abbé Gérard Thieux (Opus Dei, photo) cité par son confrère Pierre Amar (Padreblog) lui répond aussi sur le blog du synode de "La Croix" . C’est ce que rapporte le site web « Aleteia » :

    L’ancien avocat Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran (Algérie) et participant au synode des évêques sur la famille,a déclaré que la discipline de l’Église à l’égard des divorcés-remariés le blessait profondément et le révoltait depuis longtemps « en raison de la violence inutile qu’elle fait subir aux personnes concernées, sans aucune distinction de leur situation individuelle ».

    Le père Pierre Amar de Padreblog, pour lui répondre, lui fait part du message d’un frère prêtre, enfant de parents divorcés, le Père Gérard Thieux et reproduit la lettre de ce dernier sur le blog du synode du quotidien catholique La Croix pour sortir d’une vision binaire qui ne rend service ni à la vérité, ni à la miséricorde.

    « Cher Monseigneur,

    Ce sont vos propos qui me blessent profondément et qui blessent, je pense, toutes celles et ceux qui, comme mes propres parents, s’efforcent de rester fidèles à l’enseignement de l’Église tout en acceptant une situation qui les a fait souffrir, certes, mais dont ils ont accepté dans la foi les conséquences.

    Je sais de quoi je parle car je suis moi-même enfant de parents divorcés (j’avais 2 ans au moment de leur divorce) et qui se sont remariés très vite. J’ai toujours été traité avec beaucoup d’affection aussi bien par mes parents que par leur second conjoint respectif, et permettez-moi de vous dire que s’ils avaient subi une violence inutile – comme vous dites – ils m’auraient traité bien différemment.

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  • Synode : après le premier coup au but tiré par les conservateurs

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    De Sandro Magister :

    Synode. Le premier coup au but est tiré par les conservateurs

    Principalement grâce au rapport introductif du cardinal Erdö, qui a critiqué avec beaucoup de fermeté les "ouvertures" ambigües du document de base. Mais les novateurs s’occupent déjà de contre-attaquer. Et ils comptent sur l'appui du pape 

    ROME, le 8 octobre 2015 – Au cours de ces premiers jours du synode consacré à la famille, le pape François a déjà pris la parole en deux occasions.

    La première fois, conformément au programme, il l’a fait en sa qualité de président, lorsqu’il a prononcé le discours d’ouverture des travaux, le lundi 5 octobre :

    > Introduzione del Santo Padre Francesco

    La seconde fois, il a parlé le matin du mardi 6 octobre. Il y a été incité par le lancement, la veille, de la discussion des pères synodaux.

    Le texte de cette seconde intervention n’a pas été rendu public mais, d’après le compte-rendu qu’en a fait "L'Osservatore Romano", François a tenu à réaffirmer trois points :

    • la validité, en tant que base de discussion, de l'"Instrumentum laboris", qu’il a personnellement approuvé, a-t-il dit, et qui est constitué de la "Relatio" finale du synode précédent "et des contributions parvenues ultérieurement qui y ont été intégrées" ;
    • le fait que la "Relatio" finale de 2014 et les deux discours qu’il avait lui-même prononcés au commencement et à la fin de cette session doivent être considérés comme les seuls "documents officiels du synode de l’année dernière" ;
    • la certitude que, dans la démarche mise en œuvre par le synode jusqu’à maintenant, "la doctrine catholique à propos du mariage n’a pas été touchée".

    En disant cela, François a surtout voulu repousser les contestations les plus radicales qui, à la veille du synode, s’étaient manifestées contre l'"Instrumentum laboris".

    Un exemple de ces contestations est le texte, signé par trois théologiens et soutenu par quelques évêques et cardinaux européens, que www.chiesa a publié le 29 septembre :

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  • Synode sur la famille : le pharisien et le fils prodigue (sur la question du chemin pénitentiel)

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    vision-660d1.pngThibaud Collin met le doigt sur l’équivoque de l’ « Instrumentum laboris » du synode concernant le chemin pénitentiel supposé ouvrir l’accès des divorcés-remariés aux sacrements de pénitence et de l’eucharistie. C’est sur le blog publié par le journal « La Croix »

    « Un des points du synode âprement débattus porte sur la nature du « chemin pénitentiel » que l’Eglise pourrait mettre en place pour les personnes divorcées et remariées civilement désirant retrouver la vie sacramentelle. Parfois, un tel chemin est présenté comme une troisième voie permettant de sortir de « l’impasse » du tout (l’admission immédiate) ou rien (le refus persistant). Or à lire le passage de l’Instrumentum laboris présentant cette solution, on constate qu’il n’en est rien puisque ce chemin peut se comprendre de deux manières opposées et, ultimement, réductibles à ce qui était présenté comme les termes mêmes de l’impasse dont on voulait sortir !

    Qu’on en juge : « Pour affronter ce thème, un commun accord existe sur l’hypothèse d’un itinéraire de réconciliation ou voie pénitentielle, sous l’autorité de l’évêque, pour les fidèles divorcés et remariés civilement, qui se trouvent dans une situation de concubinage irréversible. En référence à Familiaris Consortio 84, un parcours de prise de conscience de l’échec et des blessures qu’il a produit est suggéré, avec le repentir et la vérification de l’éventuelle nullité du mariage, l’engagement à la communion spirituelle et la décision de vivre dans la continence. D’autres, par voie pénitentielle entendent un processus de clarification et de nouvelle orientation, après l’échec vécu, accompagné d’un prêtre député à cela. Ce processus devrait conduire l’intéressé à un jugement honnête sur sa propre condition, où ce même prêtre puisse faire mûrir son évaluation pour pouvoir faire usage du pouvoir de lier et de dissoudre en fonction de la situation. »

    Il est clair qu’entendu dans sa deuxième signification, le chemin pénitentiel introduirait une rupture majeure dans l’économie sacramentelle puisqu’elle rendrait possible l’absolution en l’absence du repentir de son péché et du ferme propos de ne pas le commettre.

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  • Synode sur la famille J+2 : le pape François répond aux interpellations

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    L-intervention-surprise-du-pape-Francois-au-synode-sur-la-famille_article-default-mode-standard-double.jpgLe pape François, au deuxième jour du synode romain sur la famille, a dû exceptionnellement intervenir pour recadrer le débat. Certains évêques en effet, lundi soir et mardi matin, avaient fait part, en assemblée, de leurs questions, voire de leurs doutes, sur deux aspects. Lu sur le site web du Figaro ce compte rendu  de Jean-Marie Guénois :

    "Le premier touchait le changement de règlement du synode. François a décidé, en septembre dernier, de limiter les grandes assemblées plénières au profit d'un travail en petits groupes. Et, seconde inquiétude, à propos de ces nouvelles règles: la nomination par le Pape d'une commission spéciale d'une dizaine de personnes, déjà au travail pour rédiger, en parallèle, le document de synthèse finale du synode alors que le débat des 360 évêques et experts du synode, lui, ne fait que commencer, et pour trois semaines. Certains se demandent donc pourquoi être là s'ils ne maîtrisent pas la synthèse finale. 

    Le second point de préoccupation touchait la question des divorcés remariés. Lundi, lors de la séance d'ouverture, le rapporteur général du synode, le cardinal Erdo, a opposé une fin de non-recevoir à toute évolution pastorale sur le sujet. Mais le secrétaire spécial du synode, Mgr Bruno Forte, et surtout le cardinal Marx, archevêque de Munich et président de la conférence des évêques [d’Allemagne ndB], ont mis en cause cette fermeture: «Nous ne pouvons pas marcher en arrière, il faut avancer», a insisté ce dernier en rappelant que, de toute façon, «le Pape tirera à la fin de ce qu'il estimera être juste pour son pontificat». Là aussi, la tendance progressiste du synode doutait de l'intérêt d'une seconde session après celle d'octobre 2014, si c'était pour maintenir un statu quo sur la question des divorcés remariés.

    Les groupes de travail seront pris en compte, assure le Pape

    Pour mettre fin à cette confusion, le pape François a donc pris la parole une seconde fois en deux jours pour clarifier les choses, sur le fond et sur la forme. Par principe et pour laisser la parole aux évêques, jamais un Pape n'intervient dans les débats d'un synode. Il se contente d'introduire et de conclure les débats. Benoît XVI l'avait fait une fois pour éclaircir un obscur point théologique mais non pour calmer une polémique.

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  • Une catholique divorcée et remariée témoigne en faveur des règles de l'Eglise

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    Via christroi.overblog.com :

    Très beau témoignage public de Béatrice Bourges au sujet du divorce vécu par les catholiques dans l'Eglise, et des règles de l'Eglise.

    Béatrice Bourges, auteur du livre "Béatrice B. catholique divorcée remariée", qui ne communie pas, explique pourquoi la discipline de l'Eglise (l'interdiction de communier pour les divorcés remariés) n'est pas un enchaînement mais un chemin de libération (présentation de Famille Chrétienne) :

    Sans titre.png

    « Finalement, ces règles, au lieu de m’enchaîner, me libéraient, écrit-elle. […] Et c’était bien dans l’obéissance que je trouvais ma liberté. » [1]

    Dans ce chemin de libération, Béatrice Bourges, interrogée par Charlotte d'Ornellas sur "Boulevard Voltaire", a également un message pour le clergé. Elle explique qu'elle a "du mal à comprendre que les prêtres ne rappellent jamais que d’autres situations empêchent également de communier" :

    "Je parle d’autant plus librement sur le sujet que je ne demande rien à l’Église, je lui obéis et je ne vais pas communier. Je n’ai absolument aucune revendication. J’ai été révoltée mais je suis désormais sereine, j’ai la foi et je fais confiance à l’Église.

    Mais il est sain qu’elle fasse comprendre à ses fidèles que le divorce n’est pas un caprice mais une blessure, souvent profonde. Je ne me suis pas mariée pour divorcer.

    Les commentaires violents de certains – faut-il rappeler que nous sommes tous pécheurs ? – ne sont pas seulement inutiles, ils éloignent des personnes de l’Église au moment où elles ont besoin de son Amour et de sa compassion. Je me suis convertie après m’être remariée et le Christ est venu me chercher là où j’étais. Même si, à cet endroit, ce n’était pas le meilleur !

    Je ne demande pas une réponse positive de la part de l’Église, je demande qu’on puisse se poser la question de cette souffrance sans tomber dans un discours violent et accusateur. Accepter d’aborder le sujet, ce n’est pas abandonner ses exigences : cela peut simplement permettre à certaines des personnes de revenir vers le Christ.

    [...]

    Pour appeler avant tout certains fidèles à la bienveillance. Ce livre est un cri de détresse : beaucoup ne réalisent pas le mal qu’ils font par les mots qu’ils choisissent. Le divorce n’est jamais une partie de plaisir. À 30 ans, je me suis retrouvée seule avec deux enfants, alors que j’étais destinée au mariage. Il est facile d’imaginer la difficulté et la souffrance que cela a représenté. Je me suis éloignée complètement de l’Église car je n’ai pas su y trouver la main secourable dont j’avais tellement besoin. Puis je me suis remariée et c’est ensuite que je suis revenue à la foi.

    Je ne communie pas, mais je vais à la messe et le Christ vient à moi. J’ai une place, malgré mes péchés, comme chacun d’entre nous ! Tout n’est pas si simple, la vie n’est pas si simple. Et les jugements hâtifs sont bien souvent dévastateurs.

    Il y avait également un message pour le clergé. Les prêtres appellent souvent à venir communier pendant leur sermon, semblant oublier que, dans l’assemblée, certains restent à leur banc et se sentent alors abandonnés. Je ne peux communier, et je l’accepte. Mais j’ai du mal à comprendre que les prêtres ne rappellent jamais que d’autres situations empêchent également de communierParfois, l’Église, dont la vocation est de proposer un absolu, ne bouscule pas assez les consciences.

    Nous, divorcés-remariés, ne sommes pas une caste à part. J’avais enfin envie de m’adresser aux divorcés-remariés qui se sont éloignés de l’Église, envie de leur dire que le Christ les attend à la messe. Je comprends leur réticence, j’ai été dans leur cas, mais qu’ils y retournent et ils verront, ils ne seront pas déçus !

    Ma foi me pousse à leur dire : « Revenez ! C’est là que se trouve la vraie Joie ! » [2]

     

    La réflexion de Béatrice Bourges est essentielle et son témoignage capital: ils répondent par avance au clergé qui autorise l'accès à la communion sacramentelle aux divorcés remariés, et plus largement distribue la communion à tout le monde sans vérifier la licéité des situations. Elle sous entend que l'on trouve la liberté d'abord dans une recherche de la vérité, et que la découverte de la vérité s'accompagne d'une connaissance des limites et des frontières à ne pas dépasser (ici les "règles" de l'Eglise), étape essentielle de la "libération" et de la guérison intérieure, qui vient de Dieu.

     

    Notes

    [1] Béatrice B. Catholique divorcée remariée Famille Chrétienne | 05/10/2015 

    [2] Entretien avec Béatrice Bourges, Boulevard Voltaire

  • Synode sur la famille : le « cadrage » du cardinal Erdö pour les divorcés remariés

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    peter-erdo.jpgDans son rapport introductif présenté lundi matin lors de l’ouverture du Synode et destiné à orienter les travaux, le cardinal Peter Erdö, qui en est le Rapporteur général,,s’est longuement attardé sur la question des divorcés remariés. On parle de (re) cadrage, mais il n’a rien dit de bien neuf sur fond du problème posé par une « voie pénitentielle » ouvrant l’accès aux sacrements sans renoncer à une vie de type marital, avec les conséquences logiques qui devraient s’en suivre pour les autres formes de concubinage. Lu sur le site de famille chrétienne sous la signature de Jean-Marie Dumont(extrait) :

    La nécessité de la conversion

    […] Sur ce thème, le cardinal Erdö commence par rappeler si « l’accompagnement pastoral miséricordieux de ces personnes » est un « devoir », il ne doit en aucune manière remettre en question « la vérité de l’indissolubilité du mariage enseignée par Jésus Christ lui-même ». La miséricorde, ajoute-t-il aussi, « offre au pécheur le pardon, mais demande la conversion ». À la suite des évêques et cardinaux qui ont pris position au fil des mois contre la proposition du cardinal Kasper, le cardinal Erdö souligne que ce n’est « pas avant tout le comportement qui peut avoir provoqué le divorce » ou le « naufrage » du « premier » mariage qui empêche les divorcés remariés d’accéder aux sacrements mais « le maintien d’une seconde relation ». Une critique à peine voilée des propositions du cardinal Kasper qui évoquait, comme première condition pour que les divorcés remariés puissent accéder aux sacrements, un énigmatique« repentir de l’échec de leur premier mariage ».

    La voie pénitentielle

    Autre sujet sur lequel le cardinal Erdö cadre les débats : l’idée d’un « chemin pénitentiel » pour les divorcés remariés (et pour toute personne en situation de péché grave ?), aux contours encore très flous. Il note d’ailleurs que cette notion peut être appréhendée de manière très diverse. L’une d’entre elles correspondrait à la mise en œuvre de ce que l’exhortation apostolique Familiaris Consortio (1981) prévoyait pour des personnes divorcées remariées ne pouvant pas, « pour de graves motifs – par exemple l’éducation des enfants » nés de cette seconde union, rompre avec leur nouvelle relation. Comme l’expliquait l’exhortation apostolique, ceux-ci peuvent sous certaines conditions – notamment le repentir « d’avoir violé le signe de l’Alliance et de la fidélité au Christ » et l’engagement à la continence – recevoir à nouveau les sacrements. Avec des règles harmonisées pour toute l’Église, un tel « chemin pénitentiel »pourrait permettre d’inscrire la démarche de conversion de ces personnes dans un cadre plus organisé qu’il ne l’est aujourd’hui.

    Une autre piste évoquée par le cardinal Erdö concerne « les personnes qui ne sont pas prêtes au changement de leur condition » (c’est-à-dire à rompre avec leur nouveau conjoint ou à vivre dans la continence si cette rupture est impossible du fait de raisons graves), mais qui « manifestent un désir de conversion » : pour celles-ci, le cardinal Erdö évoque une « voie pénitentielle » qui impliquerait que les prêtres puissent entendre leur confession, leur donner des bons conseils, leur proposer des exercices de pénitence, sans leur donner l’absolution. Cette proposition peut être rapprochée de celle, plus vaste, présentée dans le dernier numéro de Famille Chrétienne : le rétablissement d’un ordre des pénitents pour les personnes ayant besoin de temps pour se convertir. Dans cet ordre qui pourrait être instauré au niveau de chaque diocèse, les personnes en état de péché grave (adultère, concubinage, etc.) pourraient bénéficier d’un accompagnement spécifique et progressif vers la conversion, par étapes. Et accéder, une fois qu’elles auraient pris les moyens de lever la « contradiction objective » de « leur état et de leur condition de vie » (Familiaris consortio) avec l’Évangile, aux sacrements.[…]

    Ref. Synode sur la famille : le « cadrage » du cardinal Erdö pour les divorcés remariés

    JPSC

  • Un synode prophétique pour la famille ?

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    johan-bonny.jpgDans une intervention dont les termes enrobent la pensée plus qu’ils ne l’expriment exactement, l’évêque Bonny d’Anvers a pris pour la première fois (5 octobre) la parole au nom de l’épiscopat belge devant les pères synodaux:

    "1. Des enquêtes sociologiques démontrent que le mariage et la famille demeurent des valeurs très importantes dans notre culture occidentale contemporaine. Tant les chrétiens que ceux qui partagent des opinions différentes, nourrissent un désir véritable d'amitié authentique, de relations durables, d’avoir enfants et petits-enfants, de créer un tissu de relations familiales. Ce désir est un ancrage positif pour l'Eglise, lors de l’annonce de l'Evangile. En même temps, notre société doute de la ‘faisabilité’ et la ‘durabilité’ du mariage et de la famille (IL 65). Il est donc important que l'Eglise fasse entendre un message convaincant en faveur du choix du mariage et des enfants, ainsi que du cheminement qui mène à ce choix. Cadre institutionnel du mariage et de la famille, le mariage civil mérite lui aussi dans ce contexte, la considé-ration nécessaire (IL 63, 66 et 102). Nos contemporains comptent également sur le partenariat de l'Eglise pour développer des structures sociales et des cadres juri-diques favorables au mariage et à la vie familiale. Sur ce point, le Synode peut en-voyer un signal puissant et si nécessaire, à contre-courant.

    2. Même parmi les croyants, le mariage sacramentel n’est plus de facto, l’unique modèle de mariage et de vie de famille. Les expériences de nos contemporains sont très diverses et variées. Plus qu’autrefois, leurs vies suivent un parcours personnel. Cette évolution, malgré les risques et les contraintes, offre aussi des possibilités et des opportunités. Il est important pour l'Eglise de saisir les éléments positifs ou constructifs de cette évolution (IL 56 et 98), pour apprécier les ‘semences du Verbe’ qui habitent ces vécus (IL 56 et 99), pour reconnaitre les étapes de croissance des personnes qui se construisent jour après jour (IL 60), pour révéler et promouvoir la ‘divine pédagogie de la grâce’ dans le cheminement que Dieu effectue avec les per-sonnes (IL 62), pour saluer en la ‘symphonie des différences’ une ‘praeparatio evangelica’ (IL 83), et surtout pour arrêter les exclusions (IL 72 et 121). Aujourd’hui, pour les couples mariés et les familles, le chemin de l'Evangile prend la voie du dialogue et du respect mutuel.

    3. Dans leurs églises locales, les évêques doivent apporter une réponse pastorale à des questions et des besoins très divers. Dans le monde entier, des croyants et leurs pasteurs ont saisi l’opportunité du Synode et du questionnaire, pour soumettre leurs demandes urgentes au Pape et aux évêques. Ces questions diffèrent selon les pays et les continents. Elles ont cependant comme dénominateur commun, le désir que l'Église se place dans «le grand courant de la miséricorde» (IL 68 et 106). Il est important que le Synode reconnaisse aux évêques locaux l’espace d’action et la responsabilité nécessaires à formuler dans la portion du peuple de Dieu qui leur est confiée, des réponses adéquates aux questions pastorales. Les Conférences épiscopales jouent ici un rôle particulier. Le Synode ne traite pas seulement de ‘la famille comme Eglise’ mais aussi de ‘l'Eglise comme famille’. Chaque famille sait combien il faut de patience et de créativité pour construire l'unité dans la diversité."

    JPSC

  • La reconstruction du mariage

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    caffarra.jpgEn vue du Synode sur la famille d’octobre prochain, l’Université Pontificale de la Sainte Croix à Rome a organisé un symposium sur « Mariage et famille. La question anthropologique et l’évangélisation de la famille ». La leçon inaugurale était confiée au cardinal-archevêque de Bologne Carlo Caffarra qui a parlé de la manière de proposer une vision chrétienne du mariage dans une culture occidentale qui a démoli le mariage naturel. Présentation sur le site web « didoc.be » :

    « Carlo Caffarra a commencé par faire l’ébauche de la situation du mariage en Occident.

    « L’édifice du mariage n’a pas été détruit, mais bien déconstruit, démonté pièce par pièce. Au bout du compte, nous avons toutes les pièces, mais pas l’édifice. Toutes les catégories qui composent l’institution matrimoniale existent : la conjugalité, la paternité-maternité, la filiation-fraternité. Mais elles n’ont plus de signification univoque ».

    Comment s’est produite cette déconstruction ? « On a séparé chaque fois plus le mariage de la sexualité propre à chacun des deux conjoints. (…) Et la conséquence la plus importante de cette débiologisation du mariage est sa réduction à une simple émotion privée, sans signification publique fondamentale ».

    Oubli du biologique

    Caffarra a décrit les moments fondamentaux de ce processus. « Le premier est constitué par la manière de penser la relation de la personne à son propre corps ». Face à la thèse de Saint Thomas qui affirmait l’unité substantielle de la personne, la vision platonicienne et néoplatonicienne de l’homme s’est infiltrée dans la pensée chrétienne. « Dans un deuxième temps, la séparation entre le corps et la personne a trouvé un nouvel élan dans la méthodologie de la science moderne qui exclut de l’objet d‘étude toute référence à la subjectivité, considérée comme dimension non mesurable ». C’est ainsi qu’on en arrive à « la transformation du corps en pur objet ».

    « D’une part, le donné biologique est progressivement expulsé de la définition du mariage et, d’autre part, par voie de conséquence, les catégories d’une subjectivité réduite à une pure émotivité deviennent primordiales au moment de définir le mariage ».

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  • Un appel venu de Pologne adressé aux Pères du Synode sur la famille

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    De l'Homme Nouveau :

    Un appel de Pologne aux Pères du Synode sur la famille

    Père de famille et intellectuel polonais, à la tête de la revue Christianitas, Pawel Milcareck est l’un des signataires d’un appel (texte intégral ci-dessous) aux Pères synodaux lancé par des laïcs polonais. Il a bien voulu nous expliquer le sens de cette démarche alors que vient de s'ouvrir le synode sur la famille.

    Un appel aux Pères synodaux vient d’être lancé depuis la Pologne. De quoi s’agit-il ?

    Il s’agit d’une publication, signée par les représentants de différents milieux catholiques, en vue de communiquer aux Pères synodaux quels sont les problèmes des familles chrétiennes qui nous semblent les plus importants dans le monde d’aujourd’hui et de leur indiquer l’aide que nous espérons obtenir de l’Église, notre Mère. L’élaboration du texte a été précédée de rencontres sous forme de séminaires. Ce Forum « Entre les synodes » était notre réponse à l’appel du Pape François qui avait invité tous les membres de l’Église à exprimer leur opinion.

    Qui est à l’origine du Forum « Entre les synodes » et quels en furent les participants ?

    Les travaux du Forum ont été entrepris à l’initiative de Dariusz Kar?owicz, philosophe et rédacteur de Teologia Polityczna, qui a reçu l’aide des amis de la Faculté de la philosophie chrétienne de l’Université Cardinal Stefan Wyszy?ski à Varsovie. Ensemble, ils ont invité les personnes appartenant à des milieux qui conçoivent l’enseignement catholique sur le mariage et la famille comme inviolable. Ils se sont adressés aux cercles aussi différents que les communautés charismatiques et les traditionalistes. Il y avait des rédacteurs des principaux hebdomadaires catholiques. Nous avons eu recours aux experts en théologie, droit, institutions européennes, philosophie. En dehors du Forum se sont trouvés les milieux qui s’étaient prononcés déjà l’année dernière. Leur proposition de changements radicaux de la doctrine catholique et de la discipline des sacrements a d’ailleurs été présentée dans les médias comme « la voix des laïcs catholiques ».

    Quelle est la substance de votre message aux Pères Synodaux ?

    Nous sommes d’avis que les principaux problèmes de famille se trouvent aujourd’hui en dehors du champ le plus discuté et discutable de la « relation finale » du Synode extraordinaire de 2014. Nous demandons à l’Église un soutien sous forme de l’enseignement non restreint de la théologie du mariage et de la famille. Nous demandons la solidarité avec les familles dont les droits sont constamment mis en question dans la confrontation avec les conceptions idéologiques promues par les institutions étatiques et européennes (surtout dans le domaine de l’éducation). Nous indiquons la nécessité d’une pastorale de la famille, dont celle qui encourage à avoir plus d’enfants. Nous soulignons la nécessité de fonder des écoles et d’élaborer des programmes d’enseignement catholique. Nous parlons également du besoin de mobilisation en faveur de la civilisation de la vie, y compris dans les domaines du droit et de la politique. Nous demandons un mécénat de l’Église en vue de promouvoir une culture par laquelle se manifeste la vérité de la nature de l’homme, du mariage et de la famille.

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  • Ouverture du synode sur la famille: deux cardinaux échangent leurs points de vue

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    JPSC

  • Jésus Christ a-t-il permis un divorce sous condition ?

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    "Or je vous le dis : si quelqu’un renvoie sa femme – sauf en cas d’union illégitime [porneia, dans le texte grec originel] – et qu’il en épouse une autre, il est adultère." (Matthieu 19, 9).

    Voici qu’à l’occasion de l’ouverture du synode bis sur la famille, cette sempiternelle question de la « porneia » refait surface dans les médias. Pour en finir, relisons la réponse de Monseigneur Léonard lors du débat organise par l’Union des étudiants catholiques à l’Université de Liège  le 28 janvier dernier :

    -L’ Evangile selon saint Matthieu ne parle-t-il pas de répudiation possible pour motif de « porneia » ?

    -Le sens du mot « porneia », en grec, est assez vague. Au synode d’octobre 2014,  j’ai appris du cardinal Ravasi, président du conseil pontifical de la culture, et en lisant des livres dans les moments creux, quel était l’accord du plus grand nombre d’exégètes sur l’expression « porneia » au chapitre 19 de l’évangile de saint Matthieu, quand celui-ci rapporte les paroles de Jésus à ce sujet. Cela vise les situations où, au fond, il n’y a pas de véritable union, notamment le cas d’inceste et d’autres cas d’union irrégulière : en fait, il n’y pas là matière à répudiation ou divorce parce que ce sont des cas où il n’existe pas d’union reconnaissable par la loi, déjà au temps de Jésus. Je ne suis pas exégète et je fais confiance à des gens qui le sont ou qui ont la réputation de l’être. On a parfois compris cela autrement, dans l’orthodoxie, comme visant l’adultère du conjoint mais l’interprétation la plus probable du texte de saint Matthieu c’est que cela permet de séparer une union qui n’en était pas une : un pur concubinage, de la prostitution ou une relation incestueuse. 

    -Comment concilier les positions de l’Eglise catholique et des Eglises orthodoxes à propos du divorce ? 

    -Au synode, on a entendu la position des Eglises orthodoxes disant, d’une part, que le mariage est indissoluble mais que, d’autre part, par l’application de l’économie (au sens de disposition) de la « miséricorde » on permet, avec une dimension pénitentielle, un second et même éventuellement un troisième remariage. Cela se fait après une décision où l’évêque doit intervenir, en personne ou par des intermédiaires, avec une sorte de tribunal qui évalue les situations. Je suis très ami avec le métropolite orthodoxe de Belgique, Athenagoras Peckstadt, comme je l’étais avec son prédécesseur Pantaleimon, mais je lui ai dit : pour moi, c’est une manière de faire comme si le mariage n’était pas indissoluble. On dit qu’il est indissoluble mais on trouve un chemin pour permettre le remariage avec ce genre d’argument : l’amour n’est plus là, alors le mariage est comme mort. A mon sens cela revient à introduire une nouveauté par rapport à la parole de Jésus. On dit : je te serai fidèle en vertu d’un lien indissoluble sauf, par exemple, si tu commets l’adultère car, alors, je reprends mes billes. C’est plus raisonnable mais on n’a plus, je trouve, la folie de l’Evangile, laquelle, je le reconnais, est très exigeante. Je note aussi que cela pose un gros problème œcuménique dans des Eglises comme celles de l’Ukraine ou de la Roumanie, par exemple, où on trouve à la fois des catholiques et des orthodoxes. Là, vous avez le cas de catholiques qui font un petit passage par l’orthodoxie, le temps de se remarier, et puis qui reviennent à l’Eglise catholique… »

    Voir aussi l’article publié sur le site web aleteia ce 4 octobre 2015 : Jésus Christ a-t-il permis un divorce sous condition ?

    JPSC