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Famille - Page 80

  • Synode : propos iconoclastes

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    Synode : propos iconoclastes 

    A quelques jours de la conclusion du synode, le soufflé médiatique est déjà en train de retomber. Et l’on ne peut s’empêcher de se poser des questions sur tout ce battage qui, aux yeux de l'opinion publique, s’est focalisé sur la question de l’accès des divorcés remariés à la communion et sur celle de l’attitude à l’égard des personnes homosexuelles. Comme si, dans la pratique, tout cela n’était pas largement dépassé. Il suffit de regarder autour de soi pour s’apercevoir que de nombreux ecclésiastiques ne se privent pas de bénir des remariages après divorces et que certains en font tout autant pour les « unions homosexuelles ». Et il faut bien reconnaître que l’on (pas seulement les personnes divorcées remariées) s’avance aujourd’hui pour communier sans être très regardant sur son degré d’adéquation aux exigences des commandements de Dieu et de l’Eglise… Et d’ailleurs, quelle valeur accorde-t-on encore à la communion eucharistique ? Quand on pense à l’investissement humain et financier que représente la tenue de ces deux synodes, on ne peut que s’interroger sur le profit réel d’une telle entreprise. N’y aurait-il pas d’autres priorités quand on voit nos églises désertées, quand on voit où en est l’enseignement de la foi dans nos écoles, quand les séminaires et les noviciats sont vides, quand de nombreux clercs renoncent à leurs engagements ou vivent dans le concubinage, quand – en un mot - on mesure l’effondrement spirituel de nos sociétés et le degré d'immoralité ambiante ? Quand on pense à tout ça, on ne peut que sourire en voyant certaines de nos excellences plastronner à Rome et nous délivrer d’augustes paroles sur l’Eglise qui change et sur les ouvertures décisives qui nous conduisent vers des temps nouveaux… Il serait bien plus rassurant de voir Rome se préoccuper de l’état réel de nos Eglises européennes qui agonisent plutôt que d’organiser de stériles débats qui font penser à ces querelles autour du sexe des anges qui – dit-on – absorbaient les théologiens byzantins alors que les Turcs s’apprêtaient à s’emparer de leur empire moribond.

  • Synode : « C dans l’air » du temps sur France 5

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    Lu sur le site « Pro Liturgia » de Denis Crouan : «  L’émission télévisée “C dans l’air” de lundi était consacrée au synode. On y a surtout parlé du Pape François et les invités sur le plateau de “France 5” étaient unanimes : nous avons un Souverain Pontife exceptionnel, populaire, humble, fin théologien, ouvert... Soit. La question de la Communion a été évoquée. Mais aucun des “spécialistes” invités par Yves Calvi n’a été capable de dire, en préalable à tout débat sur le sujet, ce qu’était la Communion, ce qu’elle représentait pour un fidèle catholique. Donc, on s’est limité au problème de sa réception : qui a le droit et qui n’a pas le droit de recevoir l’Hostie. Finalement, le débat reflétait bien la mentalité actuelle d’une majorité de fidèles : la Communion est le signe que l’assemblée “fait Eglise” avec un pape sympa. Ite missa est. 

    P.S. Au cours de l'émission, on aura aussi appris que “la liturgie n'est pas trop le truc du Pape”. Dommage, car selon les enseignements de Vatican II, elle est le sommet et la source de la vie de l'Eglise ». 

    Un regard superficiel et mondain, en effet,  avec quelques incontournables comme l’inénarrable Caroline Pigozzi, journaliste à "Paris-Match" (voir ici). Dommage pour une émission de grande écoute, qui a déjà fait mieux dans des secteurs réputés plus importants que la religion.

    JPSC

  • Confusions et ambiguïtés du rapport synodal sur la famille : vers une conception protestante de la liberté de conscience ?

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    Lu sur le blog « Salon beige » ce 26 octobre 2015:

    Aline Lizotte, docteur canonique en philosophie et directrice de l'Institut Karol Wojtyla, analyse le texte issu du synode sur la famille pour le Figarovox :

    "Même s'il n'a pas pris position pour éviter un vote négatif d'une partie des évêques, le synode a suggéré au pape, et cela a été voté, que la question de la communion des divorcés remariés ne soit plus réglée par un oui ou par un non, mais à travers un «discernement» au cas par cas, selon des critères préétablis par l'Eglise: est-ce une évolution notable de la théologie morale catholique?

    Les numéros 84, 85 et 86 de la relation synodale sont pour le moins confus sinon ambigus. On n'y parle pas directement d'interdiction ou de permission de communier, mais de trouver les divers modes d'intégration en vue d'une meilleure participation à la vie communautaire chrétienne.

    Parmi ces différents modes d'intégration, il y aurait la permission de devenir parrains, de faire la catéchèse, de lire les textes à la messe, bref, de participer aux actes qui préparent à la vie sacramentelle.

    Mais il y a aussi la possibilité de communier. Jean Paul II n'était pas allé aussi loin. Tout en refusant fermement la possibilité de participer à la communion, il avait, lui aussi, bien affirmé que les divorcés faisaient partie de la communauté chrétienne - ils n'étaient pas excommuniés - et qu'ils devaient s'unir à la prière de l'Eglise, participer au sacrifice eucharistique et prendre part aux oeuvres de charité sociales.

    Aujourd'hui le numéro 84 du document final va plus loin, puisqu'il parle de «dépasser» les «exclusions» dans le domaine liturgique, éducatif, pastoral et … «institutionnel». Ce mot est vague mais il est très important car il peut tout désigner dans l'Eglise. Qu'est ce qui empêcherait en effet un divorcé remarié de devenir diacre…

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  • Bilan du Synode 2015 sur la famille: le commentaire d’Henri Tincq dans « Le Monde »

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    Extrait :

    pape-francois-synode.jpg"C’est une victoire à l’arrachée pour ce pape jésuite qui, depuis deux ans et demi, bouscule les siens, sous le regard étonné du monde. Jusqu’au bout de ce synode, il aura pris des risques pour exiger du changement sans toucher à la doctrine, pour assouplir la «discipline»catholique dans ce domaine de la morale où le monde séculier guette tous les conservatismes et les progrès de l’Église. Jusqu’au bout, François aura fait souffler l’esprit du concile Vatican II des années 1960, celui qui avait permis à l’Église catholique, après des siècles d’«intransigeance» anti-moderne, de sortir de sa forteresse, de faire son aggiornamento (mise à jour), de s’ouvrir au monde libéral et laïque.

    Courant progressiste

    «Le monde change et nous devons observer les signes du temps», insista François dans son intervention finale, reprenant, mot à mot, le discours des papes du dernier concile (Jean XXIII et Paul VI). Juste avant le vote final, il défia une ultime fois les conservateurs:

    «Les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre, mais l’esprit; non les idées, mais les hommes; non les formules, mais la gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon. Le premier devoir de l’Église n’est pas de distribuer des condamnations ou des anathèmes, mais de proclamer la miséricorde.»

    Ce «petit air» de réformes est venu d’un courant progressiste, minoritaire au départ, principalement allemand et germanophone, conduit par trois personnalités d’ouverture: le cardinal Walter Kasper, ancien responsable de la Curie romaine; Reinhard Marx, archevêque de Münich et président des évêques allemands; Christoph Schönborn, archevêque de Vienne. L’Allemagne, comme la France, fait partie de ces pays occidentaux confrontés aux évolutions brutales de la vie des couples, où les familles catholiques réclamaient le plus de changement dans le discours, devenu inaudible, d’une Église isolée.

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  • Au terme des travaux du synode, le pape garde la main et sa ligne de conduite :

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    Par un discours musclé samedi 24 octobre et une homélie le lendemain, le pape François a conclu l’assemblée du Synode sur la famille en mettant l’accent sur la miséricorde envers les situations familiales, et en fustigeant « les routiniers de la grâce que ne se laissent pas déranger ». Son discours a été applaudi, mais la salle ne s’est pas levée unanimement.  Conclusion de l’un de ses proches, dont les propos ont été notés par Sébastien Maillard, dans « La Croix » : « son pontificat devra être long s’il veut rendre son processus de réforme irréversible ». JPSC

    « Alors que les évêques concluent leur rapport final en demandant « un document sur la famille » au pape François, celui-ci a imprimé la direction : la miséricorde. « Aujourd’hui est un temps de miséricorde! », s’est-il exclamé dans son homélie dimanche 25 octobre à la messe de clôture du synode. À l’approche du jubilé prévu à cet effet et qui s’ouvrira le 8 décembre, il a prononcé la veille un discours tonique, marquant l’importance qu’il attache à cette attitude: « Le premier devoir de l’Église n’est pas celui de distribuer des condamnations ou des anathèmes mais il est celui de proclamer la miséricorde de Dieu ».   

    IL A FUSTIGÉ LES « ROUTINIERS DE LA GRÂCE » 

    Prononcé devant les pères synodaux à la fin de leurs travaux, suivis par le pape durant les trois semaines, son discours sonne comme une sévère critique envers ceux qui ont opté dans les débats pour une approche sèchement doctrinale devant les situations familiales irrégulières. « Les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre mais l’esprit, non les idées mais l’homme », a rappelé le pape. Il s’en est pris aux « cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église » pour juger « les cas difficiles et les familles blessées ».

    Dimanche, dans son homélie, il a fait valoir l’exemple du Christ qui « se laisse toucher » par la demande d’un homme et le rencontre avec respect« en tête à tête », comme une illustration du discernement accompagné que prônent les pères synodaux dans leur rapport. Il a fustigé, à l’inverse, les « routiniers de la grâce » qui avancent ,« sans (se) laisser déranger , » « celui qui gêne ou n’est pas à la hauteur est à exclure ».

    LA SALLE NE S’EST PAS LEVÉE UNANIMEMENT

    Ces paroles sévères répondent à des prises de position ultra-rigoristes que le pape aura pu observer durant ce Synode. Jusqu’au recours, a-t-il dénoncé samedi 24 octobre, à « des méthodes pas du tout bienveillantes ». Un propos qui vise en particulier la publication d’une lettre privée de cardinaux critiquant sa gestion des travaux qu’ils soupçonnaient d’être manipulatrice. Recevoir cette lettre a attristé le pape François, selon un proche témoin.

    La parole conclusive du pape était attendue après un synode durant lequel sa méthode et l’accent qu’il met sur la miséricorde ont rencontré une résistance plus marquée et organisée que l’an dernier. Son discours, samedi, a été applaudi, mais la salle ne s’est pas levée unanimement. Comme le confie un de ses proches, « son pontificat devra être long s’il veut rendre son processus de réforme irréversible ».

    Malgré cela, Jorge Bergoglio, sans s’inquiéter d’unité, a retenu de ces semaines l’« image vivante d’une Église qui n’utilise pas des formulaires préparés d’avance ». Comme une première illustration, selon son discours du 17 octobre dernier, de « l’Église synodale » qu’il veut développer.

    Sébastien Maillard, à Rome »

    Ref. Au terme des travaux du synode, le pape garde la main

  • Synode sur la famille : comment le Pape a perdu sa bataille

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    562339ba35700fb92fcddfa6 (1).jpgLes avis se suivent et, comme prévu ne se ressemblent pas: "Les conclusions du synode sur la famille ont été rendues ce samedi 24 octobre, et témoignent de l'échec du Pape François à convaincre sur les deux thématiques principales des réunions (homosexualité et ouverture aux divorces remariés). Pour autant, ni les conservateurs, ni les progressistes ne peuvent se targuer de l’avoir remporté".

    Alors, un joli flop ? C’est le point de vue de Bernard Lecomte journalisteéditeurblogueur et écrivain français, auteur de plusieurs ouvrages à succès sur la papauté, qui est interrogé ici par « Atlantico ». (25 octobre ) : 

    « Atlantico : Le synode sur la famille s’achève ce week-end au Vatican. Le pape a-t-il réussi son pari ?

    Bernard Lecomte : La réponse, à première vue, est plutôt négative. Rien d’important ne semble avoir émergé de ces deux ans de réunions très sérieuses, de débats et de polémiques, de questionnaires compliqués, de textes contradictoires, de synthèses contestées et d’interventions du pape : pas de texte retentissant, pas de conclusion péremptoire, par de décision spectaculaire ! Sur le plan médiatique, on retiendra que le pape François n’a pas réussi à convaincre la majorité de ses cardinaux sur les deux sujets qui avaient retenu l’attention l’an dernier, et qui étaient devenus emblématiques :l’ouverture aux divorcés remariés et aux couples homosexuels.

    Au contraire, un clivage s’est profondément creusé, sur ces deux thèmes, forçant le pape lui-même à répéter plusieurs fois, et avec insistance, qu’il n’a jamais été question de toucher au dogme de l’indissolubilité du mariage.

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  • Un synode qui se termine par un compromis mais qui laisse l'impression d'une Eglise divisée...

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    Telle est l'analyse de Lorenzo Bertocchi sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana que notre consoeur de "Benoît-et-moi" a pris la peine de traduire :

    LE SYNODE SE TERMINE PAR UN COMPROMIS, MAIS LAISSE L'IMPRESSION D'UNE ÉGLISE DIVISÉE

    Le long chemin synodal sur la famille a franchi la ligne. «Bien sûr, - a déclaré François dans son discours de clôture de l'Assemblée - cela ne signifie pas avoir conclu toutes les questions liées à la famille, mais avoir essayé de les éclairer avec la lumière de l'Evangile, de la tradition et de l'histoire bimillénaire de l'Eglise, inspirant à travers elles la joie de l'espérance, sans tomber dans la répétition facile de ce qui est indiscutable ou déjà dit».

    Les 94 paragraphes de la Relatio finale ont tous obtenu la majorité des deux tiers, et les seuls qui ont obtenu le résultat avec peine ont été ceux qui ont trait à la question de l'accompagnement des divorcés remariés. En particulier le paragraphe 85 a atteint les deux tiers par un seul vote, 178, contre 177 nécessaires. D'autres thèmes très sensibles, comme l'homosexualité, ont de fait disparu du texte. Une autre considération concerne la différence évidente entre la Relatio et l'Instrumentum laboris, très discutée, et, surtout, la tristement célèbre Relatio post-disceptationem du synode en 2014.

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  • "Un grand bateau qui prend une autre direction"

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    Lu sur cathobel.be (J.-J. Durré, Solène Tadié) :

    Synode : « L’Eglise n’a pas tranché, mais elle a changé de langage », assure Mgr Bonny

    A l’occasion d’une conférence de presse à Rome, les évêques belges présents au Synode pour la famille sont revenus sur les points fondamentaux de ces trois semaines de travaux.

    L’antagonisme entre le permis et le défendu, dénoncé par certains pères synodaux au début des travaux pour son effet néfaste sur le débat, s’est peu à peu dissipé pour donner lieu à un dialogue plus profond et apaisé. C’est ce qu’a laissé entendre Mgr Johan Bonny – évêque d’Anvers et représentant des évêques belges à la seconde assemblée du Synode pour la famille – lors d’une conférence de presse au Collège belge de Rome vendredi, aux côtés de Mgr Luc Van Looy, évêque de Gand, et du cardinal Godfried Danneels, archevêque émérite de Malines-Bruxelles.

    Les trois intervenants sont formels, le terme d’« écoute » fut omniprésent dans les discussions synodales, un moyen pour les participants de se prémunir du jugement et de répondre à l’appel du Pape François de « comprendre les signes des temps ». Mgr Bonny qui appelait de ses vœux une « Église qui n’exclut personne » dès l’ouverture du Synode, s’est félicité de la prééminence accordée à la pastorale dans l’orientation des travaux – qualifiée par le cardinal Danneels de « glissement » toujours plus précis de la doctrine vers le prudentiel – et a assuré que cela émergerait très nettement dans le document final, un sentiment partagé par nombre de pères synodaux d’après lui.

    Rappelant que les évêques « croient au mariage entre un homme et une femme » en tant que cellule construite sur un engagement fort, que l’Église et la société doivent soutenir, l’évêque d’Anvers a précisé qu’aucune décision tranchée ne serait prise, notamment sur les questions sensibles concernant les divorcés remariés ou l’homosexualité. Et si le cardinal Danneels affirme que  « l’Église a changé », Mgr Bonny avance pour sa part que c’est avant tout dans son langage que celle-ci a changé. 

    « L’Eglise n’est plus un bloc »

    Autre constat notable des trois intervenants, la représentation accrue du continent africain dans l’orientation des discussions, en rupture avec une époque où l’Europe « dominait les débats ». « Nous sommes passés du ‘je’ au ‘nous' », remarque la cardinal Danneels. « L’Église n’est plus un bloc, chaque pays a ses idées et on ne tait plus les désaccords comme par le passé », a-t-il ajouté, comparant celle-ci à un grand bateau qui prendrait « lentement une autre direction ».

    De son côté, Mgr Bonny a évoqué des dissensions marquées, en particulier dans les groupes linguistiques, entre francophones européens et africains, faisant état de difficultés voire d’impossibilité d’aborder certains sujets. « Nous avons besoin de plus de temps, mais un processus de changement s’est ouvert depuis l’élection du pape François », a-t-il conclu.

    Les mariages mixtes, la formation des catéchistes (visant à introduire la notion de mariage sacramentel auprès des fidèles dès l’enfance) et les façons d’intégrer des divorcés remariés ont été cités parmi les thèmes récurrents des interventions, au même titre que l’accueil des réfugiés. A cet égard, Mgr Van Looy a appelé à s’interroger sur la manière d’être « de bons samaritains » pour eux et, songeant à ces innombrables familles séparées par les guerres, il a évoqué l’instruction des enfants de réfugiés parmi les grandes priorités pour leur venir en aide.

  • L’importance de l’institution de la famille et du mariage

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    Extrait du Discours du Pape en conclusion du synode : « Au-delà des questions dogmatiques bien définies par le Magistère de l’Église, nous avons vu aussi que ce qui semble normal pour un évêque d’un continent, peut se révéler étrange, presque comme un scandale, pour l’évêque d’un autre continent; ce qui est considéré violation d’un droit dans une société, peut être requis évident et intangible dans une autre; ce qui pour certains est liberté de conscience, pour d’autres peut être seulement confusion. En réalité, les cultures sont très diverses entre elles et chaque principe général a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué. Le Synode de 1985, qui célébrait le vingtième anniversaire de la conclusion du Concile Vatican II, a parlé de l’inculturation comme de l’« intime transformation des authentiques valeurs culturelles par leur intégration dans le christianisme, et l’enracinement du christianisme dans les diverses cultures humaines»3. L’inculturation n’affaiblit par les vraies valeurs mais démontre leur véritable force et leur authenticité, puisqu’elles s’adaptent sans se transformer, mais au contraire elles transforment pacifiquement et graduellement les différentes cultures. »

    C’est ici que le discernement s’impose : en Afrique on refuse la communion aux polygames. En Europe, on veut absoudre le concubinage des divorcés-remariés et bénir les unions homosexuelles. Question de culture ou question de foi ? La question est de savoir qui, au bout du compte, transforme qui. 

    JPSC

  • Une victoire importante pour le pape François ?

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    Selon Jean-Marie Guénois (le Figaro),

    Le Synode s'achève sur une victoire importante pour le pape François 

    Au terme de trois semaines de débats, le pape a la possibilité d'ouvrir, au cas par cas, la communion pour les divorcés-remariés.

    Les évêques réunis en Synode à Rome depuis trois semaines sur les questions du mariage et de la famille ont voté à plus des deux tiers requis, tous les articles du document final qui, si le pape François le confirmait, pourrait ouvrir, au cas par cas, la communion pour les divorcés-remariés.

    Ce vote marque une victoire importante du pape réformateur après le refus, l'an passé, lors de la première session du même synode, d'une partie des évêques, d'avancer vers cette ouverture en direction des divorcés-remariés.

    L'article 85 (traduction ICI) du document portait sur l'admission des divorcés remariés à la communion et sous certains conditions. (En fait, comme le fait remarquer S. Magister, il n'y est pas fait explicitement mention, ndbelgicathol) Sur les 94 articles c'est celui qui a reçu le moins de suffrages - avec 178 votes pour et 80 votes contre - mais qui passe toutefois la majorité des deux tiers, fixée à 177 voix pour 265 votants.

    Sans être le sujet central de cette assemblée mondiale d'évêques, la question des divorcés-remariés en a été le sujet le plus brûlant et le plus disputé.

    Loin d'un feu vert pour toutes les situations, c'est la proposition des évêques allemands qui a fini par emporter l'adhésion d'au moins les deux tiers du synode même si l'opposition à cette évolution a été très puissante pendant tout le temps des débats. Et le demeurera, en particulier de la part des épiscopats africains et polonais.

    Le groupe germanophone a en effet proposé de mettre au point une série de «critères» pour évaluer - sous la responsabilité de l'évêque local - l'histoire de chaque couple de divorcés remariés qui seraient réellement motivés pour accéder aux sacrements de l'Eglise. Ensemble ils pourraient décider de leur admission à la confession et à la communion. Il s'agirait, à chaque fois, insiste-t-on à Rome, l'œuvre d'un «discernement» spécifique.

    Le synode a donc transmis officiellement au pape ce «document final» et il reste à François la charge de décider de la mise en œuvre de cette nouvelle pastorale de l'Eglise qui contient toutefois de profonds germes de divisions au sein des communautés.

    Mais il ne fait pas de doute que François ira dans le sens de cette ouverture puisqu'il l'a souhaitée, dès le début de son pontificat, convoquant en fait ce synode, pour faire passer cette mesure.

    Le pape pourrait s'exprimer dans une «lettre apostolique» ou une «exhortation post synodale» ou sous une autre forme, il est souverain dans la modalité, qui pourrait être publiées au cours de «l'année jubilaire de la miséricorde» qu'il va ouvrir à Rome le 8 décembre 2015 pour aider l'Eglise à changer sa culture.

    Ce qu'un évêque belge, Mgr Van Looy, résumait d'une formule: «c'est la fin du jugement des personnes. C'est la fin d'une Eglise qui juge et le début d'une Eglise qui écoute, qui parle. Nous avons une Eglise de tendresse envers tous. Cela pourrait être le début d'une Eglise nouvelle.»

    (les "gras" sont du fait de belgicatho)

  • Le rapport final du synode est publié

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    Il est ICI, mais uniquement en italien. (Cependant, l'article 85 qui a été plus débattu est traduit sur "le Forum Romain" :

    C'est l'article qui pose problème ; il a été accepté de justesse (178 voix alors qu'il en fallait au moins 177) :

    Saint Jean-Paul II a proposé un critère global qui constitue la base de l'évaluation de ces situations [celles des divorcés remariés] : "Les pasteurs doivent savoir que, pour l'amour de la vérité, ils sont obligés de faire des distinctions parmi les situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui ont sincèrement essayé de sauver leur premier mariage et ont été injustement abandonné, et ceux qui, par leur propre faute grave, ont détruit un mariage canoniquement valide. Enfin, il y a ceux qui ont contracté un second mariage pour le bien des enfants, et sont parfois subjectivement certains en conscience que leur mariage précédent, irrémédiablement rompu, n'a jamais été valide" (FC, 84). Il est donc du devoir des prêtres d'accompagner les personnes concernées sur un chemin de discernement selon l'enseignement de l'Eglise et les lignes directrices de l'évêque. Dans ce processus il sera utile de faire un examen de conscience, lors de moments de réflexion et de repentance. Les divorcés remariés devraient se demander comment ils se sont comportés envers leurs enfants lorsque l'union conjugale est entrée en crise ; s'il y a eu des tentatives de réconciliation ; quelle est la situation du partenaire abandonné ; quelles conséquences a la nouvelle relation sur le reste de la famille et sur la communauté des fidèles ; quel exemple celle-ci offre aux jeunes qui doivent se préparer au mariage. Une réflexion sincère peut renforcer la confiance en la miséricorde de Dieu qui n'est refusée à personne.

    En outre, on ne peut nier que, dans certaines circonstances, "l'imputabilité et la responsabilité d'une action peuvent être diminuées ou annulées " (CEC, 1735) en raison de différentes contraintes. En conséquence, le jugement sur une situation objective ne doit pas conduire à un jugement sur la "culpabilité subjective" (Conseil pontifical pour les Textes législatifs, Déclaration du 24 Juin 2000, 2a). Dans certaines circonstances, les personnes rencontrent de grandes difficultés à agir différemment. Par conséquent, tout en soutenant une règle générale, il faut reconnaître que la responsabilité à l'égard de certaines actions ou décisions ne sont pas les mêmes dans tous les cas. Le discernement pastoral, tout en tenant compte de la conscience correctement formée des personnes, doit assumer la responsabilité de ces situations. Les conséquences des actes ne sont pas nécessairement les mêmes dans tous les cas.

    Par ailleurs, on trouvera ICI le discours de clôture du pape.

    Une conférence de presse s'était tenue en début d'après-midi (Radio Vatican) :

    Synode : un message de tendresse et de miséricorde pour les familles d'aujourd'hui

    (RV) À quelques heures de la conclusion du Synode sur la Famille, une conférence de presse s'est tenue ce samedi en début d'après-midi en Salle de presse du Saint-Siège. Le père Federico Lombardi a évoqué la présentation ce samedi matin du rapport final définitif, adopté à l'unanimité par la commission des 10. Il sera soumis au vote, article par article, ce samedi à partir de 16h30. Ce processus devrait prendre environ deux heures.

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  • Clôture du synode sur la famille : un peu de tout pour satisfaire chacun ?

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    Synode sur la famille : sauf surprise, l’assemblée adoptera aujourd’hui un rapport cosmétique permettant à chaque courant de se déclarer satisfait (1).  De toute façon, comme lors du concile Vatican II, le synode virtuel a déjà gagné : Sandro Magister le constatait opportunément ici.

    Pour Jean-Marie Guénois, dans le Figaro d’aujourd’hui, le synode se lavera les mains dans l’eau de l’aiguière du pape François :

    Ce samedi après-midi, les jeux seront faits au Vatican. On saura si le pape François a gagné son pari d'emporter l'adhésion de la majorité des évêques, réunis depuis trois semaines en synode, en vue de renouveler la pastorale de l'Église catholique sur le mariage et la famille. Dont une nouvelle approche de l'épineuse question des divorcés remariés. L'an passé, lors de la première session de ce synode, les évêques n'avaient pas donné l'indispensable quitus des deux tiers des voix pour que les paragraphes sur les divorcés remariés et les personnes homosexuelles soient adoptés. Mais cette année, le texte final a été préparé avec un tel soin par une commission de rédaction intégralement nommée par le pape François - qui veut à tout prix éviter un second échec - que le document «apprécié et équilibré», selon plusieurs sources de tendances opposées, devrait, sauf surprise, passer avec succès l'examen du vote final.

    Jeudi soir, les 265 votants - tous des évêques et quelques prêtres - ont reçu une première version, en italien, du projet de document final mais sans avoir… le droit de l'emporter chez eux! Ce qui a aussitôt provoqué une bronca dans l'assemblée car la majorité des évêques ne comprenant pas l'italien, ils voulaient prendre le temps de le traduire dans la nuit pour, tout de même, savoir précisément sur quoi ils allaient voter… Le cardinal Baldisseri, organisateur du synode, a finalement cédé. Ce qui a permis aux évêques de formuler, vendredi matin, leurs remarques, qui ont été ensuite intégrées dans un texte de synthèse sur lequel ils voteront, ce samedi matin. Ce sera alors la dernière séance du synode avant la messe de clôture, dimanche matin, où l'homélie de François est très attendue.

    Tout l'enjeu étant effectivement de présenter un texte qui ne soit «pas de l'eau tiède» (le cardinal africain Turkson)

    Les derniers vrais débats, vendredi matin, ont porté sur la question du rapport entre «la conscience individuelle et la norme morale», selon le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. Ce pourrait être la clé de voûte de la réforme voulue par le pape François. Échaudée, l'an passé, par le refus des évêques d'ouvrir une voie générale qui admettrait les divorcés remariés à la communion eucharistique, l'Église s'oriente, pas à pas, vers une approche beaucoup plus individuelle en réhabilitant le statut de la conscience personnelle face à la loi morale. Une conscience souveraine, en dernière analyse, à qui le Pape, en bon jésuite, veut redonner toute sa place sans pour autant l'opposer à la norme morale.

    Mais les demandes de corrections ont aussi porté sur les paragraphes plus directement concernés par l'accès à la communion des divorcés remariés. L'idée est d'éviter «toute ambiguïté», explique un témoin. Tout l'enjeu étant effectivement de présenter un texte qui ne soit «pas de l'eau tiède», a commenté le cardinal africain Turkson, tout en rassurant les tenants de la doctrine, sans fermer la porte aux réformes. Sauf que ces réformes seront de la responsabilité du Pape, qui «seul décidera», insiste-t-on. Et non du ressort d'un synode qui, faute d'accord - pour la seconde fois - sur les points sensibles, préfère jouer l'apaisement et montrer au monde un visage uni de l'Église catholique. » 

    Ref. Synode sur la famille: journée cruciale au Vatican

     (1 ) Journée cruciale ? Lire ici dans "La Libre" : "Nous avons réalisé le synode que nous espérions" (dixit l'évêque de Gand, Mgr Van Looy, sans même attendre le vote final.)

    JPSC