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Famille - Page 87

  • Afrique : les évêques publient une déclaration commune pré-synodale

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    Archeveques-Gh.jpgLu sur le site « aleteia » :

    Les évêques d’Afrique et de Madagascar rendent aujourd’hui publique une déclaration commune adoptée en juin dernier (8-11 juin 2015) à Accra (capitale du Ghana) lors d’une réunion de tout l’épiscopat africain et de Madagascar, préparatoire au synode ordinaire de la famille qui s’ouvrira le 4 octobre prochain.

    Dans cette déclaration signée par 45 prélats africains dont 32 présidents de Conférences épiscopales représentant 40 pays africains et Madagascar, dix cardinaux et trois prélats africains romains, les évêques africains et malgaches lancent un appel pressant aux dirigeants politiques mais aussi « aux fils et filles du bien-aimé continent africain », demandant à tous de « respecter, aimer et servir l’Afrique en vérité ». Ils le font alors qu’à la fin de la semaine s’ouvre à New York (États-Unis) le Sommet des chefs d’État devant adopter un plan mondial de développement d’ici 2030.

    Dans la tradition de saint Gélase, Pape africain, ils invitent les dirigeants politiques à « écouter la voix de leur conscience » et à se souvenir « que chaque personne humaine aura des comptes à rendre à Dieu pour ses actes ».

    Avertis des avancées culturelles, politiques et juridiques d’agents externes à l’Afrique promouvant « la santé et les droits sexuels et reproductifs » et « la perspective du genre » sur le continent africain, les évêques africains et malgaches dénoncent sans ambages le mensonge des politiques néo-colonialistes imposant aux cultures et aux gouvernements africains, « comme conditions d’aide au développement », préservatifs, contraceptifs, « services abortifs », « éducation sexuelle » purement technique et immorale, « déconstruction des stéréotypes de genre » : ces denrées, disent-ils, sont devenues plus accessibles aux africains que le mode d’emploi du développement intégral. Ils disent un « non catégorique à ce plan qui assassine [leur] continent ».

    Les évêques ciblent en particulier le Protocole de Maputo et les Observations générales n°2 sur son article 14 qui mettent les gouvernements sous pression notamment de légaliser ou dépénaliser l’avortement et de procurer à leurs populations un accès universel aux contraceptifs modernes. Ils notent que ce programme mortifère, « piloté par des agents externes à l’Afrique », se retrouve également dans des déclarations politiques panafricaines, telles que le Plan d’action de Maputo pour la Mise en œuvre du cadre d’orientation continental pour la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs, la Déclaration d’Abbis-Abeba sur la population et le développement en Afrique après 2014, ou la Position africaine commune sur le programme de développement pour l’après-2015.

    Les évêques d’Afrique et de Madagascar se déclarent « unanimement blessés au plus intime de [leur] cœur de pasteur » par « une résurgence terrifiante de l’esprit colonialiste ». Les Africains ne sont pas des partenaires serviles des agents de la gouvernance mondiale. Ils ont une contribution humaine et spirituelle prophétique à apporter à l’humanité en ce temps où la famille et la foi sont si gravement menacées.

    La déclaration a déjà été envoyée personnellement aux chefs d’État et de gouvernements africains, au Secrétaire général de l’ONU et aux responsables des institutions panafricaines, entre autres.

    Ref. Les évêques d’Afrique disent non au néocolonialisme et à l’esclavagisme idéologique 

    JPSC

  • Le pape a-t-il court-circuité le prochain synode en ouvrant la porte à un divorce qui ne dit pas son nom ?

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    C’est l’opinion de Sandro Magister sur son site chiesa : la réforme des procédures de mariage voulue par le pape François va multiplier les jugements de nullité, d’à peine quelques milliers à plusieurs millions. Ils pourront être obtenus avec une grande facilité et même en 45 jours seulement. Lorsque le synode consacré à la famille va s’ouvrir au mois d’octobre, les jeux seront déjà faits :

    ROME, le 15 septembre 2015 – Au fil des jours qui passent, on se rend de plus en plus compte de la portée révolutionnaire des deux motu proprio publiés le 8 septembre par le pape François – le second étant destiné aux Églises catholiques de rite oriental – qui sont consacrés à la réforme des procès en nullité de mariage :

    > Lettera apostolica "Mitis Judex Dominus Jesus"

    > Lettera apostolica "Mitis et Misericors Jesus"

    C’est le pape en personne qui, au début du document, indique quel est le motif de la réforme : 

    "Le nombre énorme de fidèles qui, alors même qu’ils ont le désir de répondre aux appels de leur conscience, sont trop souvent détournés de le faire par les structures juridiques de l’Église".

    Lors de la présentation officielle des deux motu proprio, le président de la commission qui a élaboré la réforme, Mgr Pio Vito Pinto, doyen de la Rote Romaine, a transformé ce motif en un objectif à atteindre :

    "Passer du nombre très limité de procès en nullité - pas plus de quelques milliers - au nombre démesuré de malheureux qui pourraient obtenir un jugement de nullité mais ne sont pas pris en considération par le système en vigueur".

    Il y a longtemps que François est tout à fait convaincu que la moitié au moins des mariages qui sont célébrés à l’église, partout dans le monde, sont invalides. Il l’avait affirmé à l’occasion de la conférence de presse qu’il avait donnée le 28 juillet 2013 à bord de l’avion qui le ramenait de Rio de Janeiro à Rome. Il l’a dit de nouveau au cardinal Walter Kasper, qui l’a raconté au cours d’une interview accordée au magazine "Commonweal" et publiée le 7 mai 2014.

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  • L'évêque d'Anvers se démarque de l'enseignement traditionnel de l'Eglise sur la sexualité humaine

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Mgr Bonny s’en prend à “Humanae vitae”. L’envoyé de la Belgique au synode critique le concept même de loi naturelle

    L’évêque d’Anvers, à moins de deux mois du synode sur la famille auquel il participera en tant qu’envoyé de l’Eglise catholique en Belgique, s’en est pris dans un livre collectif à l’enseignement traditionnel sur la sexualité humaine, la contraception et jusqu’au concept de loi naturelle qui ne s’accorde pas, selon lui, avec la multiplicité des histoires et des cheminements de chacun. Mgr Johan Bonny s’oppose frontalement à Humanae vitae – ce texte si largement oublié déjà dans les documents officiels sortis du synode extraordinaire en octobre dernier.
    Mgr Bonny avait déjà à plusieurs reprises rallié la cause d’une modification de l’enseignement pérenne de l’Eglise, proposant même une forme de « reconnaissance » des unions homosexuelles (voir ici et ici). Sa nouvelle intervention s’est faite sous forme de contribution à un livre publié par l’édieteur allemand Herder Verlag, Zerreißprobe Ehe (« le mariage à l’épreuve »), sous le titre : Le synode des évêques sur la famille : les attentes d’un évêque diocésain. Le livre est préfacé par le cardinal Lehmann.
    L’encyclique Humanae vitae, soutient-il, n’a pas recueilli le « consensus » des évêques, raison pour laquelle elle a été dès sa publication à l’origine de « tensions, des conflits et de fractures ». Mgr Bonny regrette que l’Eglise ne laisse pas davantage de place à la « conscience individuelle » des fidèles en ce qui concerne « les méthodes de planning familial et du contrôle des naissances » et il espère que le synode sur la famille saura corriger tout cela.
    « Toutes les constitutions et tous les décrets du Concile Vatican, y compris les plus difficiles, ont finalement été acceptés dans le cadre d’un consensus. Il ne restait presque rien de cette collégialité trois ans plus tard, lorsque Humanae vitae a paru. Que le pape rendrait un jugement concernant les problèmes de « la population, la famille et les naissances », le Concile l’avait prévu. Mais qu’il allait ignorer la recherche collégiale du plus large consensus possible, le Concile ne l’a pas prévu. »
    C’est une « déchirure qui ne doit pas durer », selon Mgr Johan Bonny.
    On notera que son idée de la « collégialité » est celle d’une sorte de démocratie épiscopale, où la fidélité à la tradition qui assure à l’Eglise de se conformer à l’enseignement de son Chef, le Christ, peut passer par pertes et profits. C’est le péché commun à toute forme de démocratie positiviste : elle ne se soucie pas de la vérité, faisant toujours primer la majorité numérique.
    Plus largement, Mgr Bonny conteste l’enseignement traditionnel de l’Eglise sur la sexualité et le caractère peccamineux – « intrinsèquement désordonné » – des actes homosexuels. « Le progrès scientifique nous permet de modifier ce point de vue. D’abord, on sait que l’homosexualité existe aussi dans le monde animal. » C’est oublier la différence de nature entre l’homme doué de raison et l’animal, qui n’a pas de responsabilité morale, n’ayant pas de liberté… Après tout, les animaux volent, tuent, torturent, abandonnent leur progéniture ou la dévore sans que cela justifie de semblables comportements humains.
    Mgr Bonny affirme pourtant que selon « saint Thomas, l’homme et la femme s’attirent l’un l’autre par un instinct naturel, comme cela est le cas avec tous les autres animaux. L'attraction à l’égard di sexe opposé est universelle et ne connaît pas d'exceptions. Selon cette approche, une action contre l'inclination hétérosexuelle représente une rupture consciente de l'instinct naturel ; d’où vient le concept d'un “péché contre la nature”, comme l'apôtre Paul l’a répété. » Les « progrès scientifiques » indiqueraient donc  que saint Paul s’est trompé tout comme saint Thomas – sauf que le péché contre nature est celui qui va contre la propre nature de l’homme, à comprendre dans sa différence spécifique par rapport à l’animal : être doué de raison et de liberté.
    Mais pour Mgr Bonny, « dans notre culture personnaliste, l’interdiction des relations homosexuelles est considérée comme une discrimination inacceptable : il y aurait donc des hommes et des femmes qui n’ont pas le droit de vivre leur sexualité, pour la seule raison qu’ils ne vivent pas de la même manière que l’immense majorité des gens ! », s’exclame-t-il.
    C’est dans ce contexte qu’il qualifie lui-même de « personnaliste » que Bonny rejette la « loi naturelle » comme fondement de la moralité parce qu’elle considère certains actes comme bons ou mauvais indépendamment de l’histoire et de la biographie personnelle des individus. C’est le relativisme moral : s’il est vrai qu’une personne ne pèche pas nécessairement en posant un acte mauvais, lorsqu’il n’a pas conscience de faire le mal par exemple, cela n’autorise pas à faire disparaître la distinction objective entre le bien et le mal. Et encore moins à laisser cette appréciation, devenue changeante et subjective, aux hommes – à moins de leur dire « Vous serez comme des dieux » !
    Il va de soi que Mgr Bonny propose de mettre au rebut toutes les exigences de l’Eglise en matière de l’exercice sexualité : il le fait en rejetant toute forme d’interdit général qui ferait porter à l’Eglise une « énorme responsabilité » : « Nous savons désormais que l’interdit imposé de l’extérieur sur la pratique sexuelle provoque des déplacements inconscients des émotions correspondantes : cela peut conduire à des conséquences désastreuses – alcoolisme, drogue et autres abus, maladies psychosomatiques, problèmes relationnels, intolérance, agressivité, autoritarisme, etc. »
    Pour vivre heureux, vivons couchés – avec qui bon nous semble !
    Toutes les citations rapportées ci-dessus proviennent du blog de Mathias von Gersdorff et de LifeSiteNews.
  • Les cours hebdomadaires de l'Institut Européen de Bioéthique reprennent le 24 septembre

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    Cycle de formation

    Questions de BIOETHIQUE

    A partir du 24 septembre

    Cours hebdomadaire

    Les jeudis de 9h30 à 11h30 (congés scolaires exclus)

    « Mères porteuse, euthanasie des personnes démentes, soins palliatifs, acharnement thérapeutique…. »

    • Comment le citoyen peut-il se former pour participer au débat et exercer judicieusement certains choix difficiles?
    • Quid de l’engagement en tant que catholiques ?

    Ce cours est ouvert à tous, sans exigence d’une formation préalable.

    Les cours ont lieu dans les locaux de l’Institut d’Etudes Théologiques (IET),

    24 Boulevard St Michel,

    1040 Bruxelles

    PAF: 120 euros (60 pour les moins de 30 ans)

    Coordonnées bancaires de l’asbl Sophia : Banque ING : 363-0055152-96

    Infos : 0477 042 367 (Carine Brochier)

    Inscriptions : institutsophia@yahoo.fr

    Comprendre, penser, communiquer et agir !

  • "Chaque famille peut aider une famille migrante"

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    Communiqué de presse
    Chaque famille peut aider
    une famille migrante

    Cette croix fut posée sur la Colline des Croix en Lituanie en 2009 par des représentants de la FAFCE et ses membres, pour toutes les familles chrétiennes en Europe.
    Bruxelles, le 10 septembre 2015

    De nombreuses portes se sont dèjà ouvertes dans les familles, les paroisses, les communautés en Europe pour accueillir des familles de réfugiés venant de Syrie et d'Irak; des familles contraintes à quitter leurs maisons et leurs pays parce qu'elles sont persécutées, nombre d'entre elles sont de familles de chrétiens persécutés.
     
    Il y a quelques jours le Saint Père François a adressé un appel pressant à toutes les paroisses d'Europe pour que chacune accueille au moins une famille de réfugiés, dans la longue tradition de solidarité et d'hospitalité de nos pays. La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE) se fait un honneur de relayer cet appel: toute famille chrétienne  peut aider une autre famille chrétienne - la solidarité entre familles est un sujet familial pour toutes les familles.
     
    Réflexion et action sont nécessaires à l'échelle européenne, mais ces nombreuses familles ne peuvent plus attendre que des accords politiques soient mis en place. L'action sur le terrain, fondé sur la subsidiarité doit être entreprise maintenant, y compris dans les pays d'origine qui ne sont plus capables d'assurer la sécurité de leurs ressortissants chrétiens.
     
    La FAFCE appelle sollennellement chaque Etat membre de l'UE à soutenir toutes les initiatives prises en ce sens pour permettre l'accueil d'autant de familles que leurs propres familles le souhaitent et le peuvent;
    La FAFCE presse les Etats membres de commencer résolument une coopération dans ce domaine: l'avenir de l'Europe commande un pas supplémentaire dans la droite ligne des objectifs initiaux de sa fondation. 
     
     
    Contact: Maria Hildingsson, Secrétaire Général
    Mob. +32 4 70 20 39 18
    info@fafce.org
    La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe, FAFCE, détient un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe, est membre de la Plateforme des droits fondamentaux de l’UE et représente les associations familiales de 15 Etats européens. 

  • Réforme du processus de reconnaissance des nullités de mariage : 6 idées fausses et 6 développements

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    d435d85c8f04304556c8962dec78ce92_82.jpgLu sur le site « forum catholique » cette traduction d’un article paru en anglais dans le National Catholic Register. L’auteur du texte, M. Benoît Nguyen, est un avocat en droit civil et canonique. Il sert comme conseiller théologique et aviseur canonique pour le diocèse de Corpus Christi (Texas). Il est également professeur auxiliaire à l’Institut de formation spirituelle d’Avila.]: 

     "Les documents du Pape François, publiés mardi - un pour l'Église latine (Mitis Iudex Dominus Iesus) et l'autre pour les Églises orientales (Mitis et Misericors Iesus) – appellent à une lecture attentive afin de comprendre l'évolution des lois canoniques concernant la procédure de déclaration de nullité de mariage.

    Malheureusement, le sensationnalisme qui a entouré cela a causé quelques idées fausses ainsi que de fausses déclarations qui, à leur tour, peuvent entraîner des difficultés à comprendre certaines des réformes. (…) Je tiens à mettre en évidence six idées fausses et également six développements concernant ces réformes.

    Idées fausses 

    1. Tout d'abord, prenons le plus grand malentendu qui est rapporté, à savoir celle concernant les enseignements de l'Église sur le mariage. La doctrine catholique sur le mariage et l'indissolubilité n'a pas changée et ne changera pas. Il faut dire clairement, et à plusieurs reprises, que les réformes d’aujourd’hui du Pape François sont des changements procéduraux et non pas des changements dans les enseignements de l'Église ni même des changements dans le droit canonique ou la jurisprudence pour les cas de mariage. Ceux qui clament que ce sont des changements dans les croyances de l'Église sur le mariage se trompent tout simplement. 

    2. Le but de ces réformes n’est pas de rendre plus facile l’obtention d’une déclaration de nullité au sens du laxisme. Le but est de rendre le processus d'enquête plus efficace et plus accessible. Qu'on soit d'accord ou non avec eux, ces changements sont là parce que le Pape et la commission qui a étudié cette question ont vu les zones où le processus a été soit nié ou retardé inutilement. Malheureusement, même les lois les plus « serrées » peuvent être détournées ou traitées avec laxisme, mais ce sont des questions relatives au personnel et qui sont extérieures à la portée de ces réformes. Maintenant, comme avant, il sera important pour les évêques, les canonistes et les fidèles non seulement d'acquérir une compréhension claire des enseignements de l'Église et des lois canoniques sur le mariage mais aussi faire preuve de vigilance que le processus n’est pas détourné. Catéchèse et fidélité seront la clef.

    3. Il n'y a aucun nouveau motif pour déclarer un mariage nul. Il s'agit d'un malentendu majeur. Les motifs permettant de déterminer si un mariage a été conclu validement restent les mêmes. Chaque cas doit continuer à être déterminé à la lumière — et seulement à cette lumière — des motifs canoniques établis. Le Pape n'a pas établi de nouveaux motifs, et les évêques ne peuvent, ni les tribunaux ou les juges, évoquer de nouveaux motifs dans ces réformes de la procédure. 

    Particulièrement en ce qui concerne l'Article 14 de Mitis Iudex Dominus Iesus (MIDI), le Pape François n’a pas établi ici de nouveaux motifs de nullité de mariage. Une lecture attentive de l'Article 14 indique que ce sont des situations où il est possible pour une partie de demander le nouveau processus, plus court, par lequel un cas peut être soumis à l'évêque diocésain. Ces situations peuvent comprendre : le manque de foi, la brièveté de la vie conjugale, l'avortement, la persistance dans des aventures extra-conjugales, la dissimulation malveillante de graves questions, la grossesse non planifiée, la violence physique et l’absence médicalement prouvée de l'usage de la raison. Ce sont des situations permettant la demande d'une certaine procédure. Il serait tout simplement erroné d’y voir là de nouveaux motifs.

    Il est tout aussi erroné de voir chacun de ces motifs, pris un à un, comme une déduction d’invalidité. En d'autres termes, aussi tentant que cela soit possible de tirer des conclusions hâtives, la simple présence d’un quelconque motif ne veut pas nécessairement dire qu'il y a un mariage invalide. Cela signifie simplement qu'une partie peut demander la nouvelle procédure qui est plus courte. Une fois qu'il y a une volonté concernant quelle procédure utiliser, le juge ou l'évêque doit encore déterminer, selon le droit canonique, s'il y a un manque de capacité, une absence de consentement ou un manque de forme canonique (pour les catholiques), suivant le motif spécifique.

    4. Le Pape François n'a pas fait de norme servant à déclarer plus facilement un mariage nul. La norme, pour arriver à une décision positive, reste très élevée; le juge ou l'évêque doit parvenir à la certitude morale (Canon 1608). Le Pape François, à l'Article 12, réaffirme clairement cela. Il souligne qu'une simple prépondérance de la preuve ne suffit pas. Il est clair que la certitude morale reste la norme. En d'autres termes, une décision positive ne peut être donnée si le mariage était seulement possiblement invalide. Elle ne pourrait même pas être donnée si le mariage était probablement invalide. Au contraire, il peut seulement être donné s'il est moralement certain d'avoir été un mariage invalide. 

    5. Le Pape n'a pas éliminé les tribunaux de seconde instance. Ce qui est être éliminé c’est plutôt l'appel obligatoire de la décision positive du tribunal diocésain local. Les parties, ainsi que le défenseur du lien, sont toujours libres d'interjeter appel de la décision à un second tribunal d'instance, généralement métropolitain ou archidiocésain. En outre, la capacité d'une partie d'en appeler à la Rote romaine est conservée.

    6. Le Pape François ne demande pas un abandon total des frais de tribunal. Il encourage plutôt que le processus se fasse aussi libre que possible en tenant compte des salaires justes et décents de ceux qui travaillent dans les tribunaux. Ainsi, une taxe de dépôt appropriée est permise et appropriée en justice.

    Évolution de la situation 

    En gardant tout cela à l'esprit, il y a plusieurs nouveautés qui sont mises en œuvre dans ces réformes ainsi que certaines choses dans les documents qui sont oubliées par beaucoup.

    1. Le plus grand changement dans la procédure de déclaration nullité est l'ajout de «processus brevior coram episcopo» autrement dit, le "processus plus court" par laquelle un évêque diocésain est autorisé à déterminer le cas lui-même. Lorsque les deux parties à l'affaire consentent, ou lorsqu’il peut y avoir une situation telle que celles décrites à l'Article 14 (mentionné ci-dessus), on peut faire une demande à l'évêque diocésain.

    Il existe plusieurs procédures requises pour cela, mais à grands traits, l'évêque diocésain doit alors nommer ce qu'on appelle un « instructeur » pour le cas, ainsi que deux assesseurs, pour évaluer les faits à la lumière des lois canoniques. Le défenseur du lien doit également être informé et impliqué. Ceux-ci donnent leur évaluation de l'affaire à l'évêque qui peut prendre une décision s'il est capable d'atteindre la certitude morale sur la nullité du mariage. Si ce n'est pas le cas, il doit renvoyer l'affaire à la procédure ordinaire. Une partie conserve le droit d'interjeter appel de la décision à la Cour métropolitaine (archidiocésaine) ou à la Rote romaine.

    2. Ce qui peut être le plus oublié au milieu de toute la controverse est l'appel du Pape au niveau local — c'est-à-dire au niveau des paroisses et doyennetés — pour les personnes afin d’aider le processus. Le document envisage de former le personnel local pour aider les parties alors qu'ils se préparent à entamer le processus. Ce serait une grande aide pastorale pour beaucoup de personnes qui pourraient se méprendre ou confondre concernant la procédure de déclaration de nullité ou concernant les enseignements de l'Église sur le mariage. Le document réclame éventuellement la mise en place de groupes diocésains ou même interdiocésain pour aider à cet égard et même mettre sur pied un « manuel » qui pourra être utilisé par ceux qui sont engagés dans ce travail. 

    3. Actuellement, les cas de nullité de mariage sont habituellement réservés à un « tribunal collégial », c'est-à-dire, généralement un panel de trois juges. Il est prévu pour un diocèse, en raison de la pénurie de personnel, d'en appeler à la Conférence des évêques pour l'autorisation d'utiliser un seul juge qui est un religieux pour les cas de nullité de mariage. Cette option est généralement accordée aux tribunaux. Une partie est toujours libre de demander un tribunal collégial, et un tribunal d'appel doit toujours utiliser une formation de trois juges.

    Les documents, délivrés motu proprio (à l'initiative propre du Pape), permettront à un évêque diocésain de permettre à un juge administratif unique de siéger seul sans avoir à demander l'autorisation de la Conférence des évêques catholiques. Mais, le Pape François demande, cependant, que lorsque c'est possible, deux assesseurs soient nommés dans le cas où un seul juge administratif est utilisé afin d'aider le juge à déterminer la décision. Un tribunal d'appel doit toujours utiliser un panel de juges.

    4. L'utilisation des laïcs comme juges a été autorisée par le Code de droit canonique de 1983. Cependant, actuellement, il n’est pas possible pour un laïc de siéger sur un tribunal collégial (jury) en vue de compléter le panel des juges (Canon 1421.2). Le motu proprio permettra à un panel de juges laïcs de trancher l'affaire tant que l'un des juges est un dignitaire religieux. La présomption est que le clerc qui juge est toujours celui qui est le juge président (ponens). (…) 

    5. Un changement technique mais important est aussi le témoignage d'un témoin. Actuellement, le témoignage ou la déclaration d'un témoin n'est pas suffisante pour constituer une preuve complète. En d'autres termes, une déclaration de témoin doit être corroborée afin de compter comme une preuve complète, acceptée. Les documents permettent de prendre le témoignage d'une personne comme une preuve complète sous certaines circonstances : si sa crédibilité est soutenue, s'il n'y a pas d'autres preuves contraires, si la déclaration a été faite d'office, etc. Cependant, il devrait être noté que s'il y a une raison de douter de la crédibilité de la personne, qu’elle soit malveillante ou non, le témoignage non corroboré ne peut toujours pas compter comme preuve complète.

    6. Enfin, une curiosité est la dimension mariale du document, non pas tant dans ses mots ou le contenu, mais dans les dates; il a été signé par le Pape François en la solennité de l'Assomption (15 août) ; publié à la Nativité de la Vierge (8 septembre) ; et prendra effet à la solennité de l'Immaculée Conception (8 décembre). Puisse la Sainte Vierge étendre sa protection maternelle sur l'Église, sur le mariage et sur les familles, et sur la mise en œuvre de ces réformes."

    Source

    Réforme du processus de nullités 

    JPSC

  • Le pape François va réformer la reconnaissance des nullités de mariage

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    55edd2e135709767898dc5fa.jpgOn l’oubliait un peu, mais bien à tort : un synode n’est jamais qu’un organe consultatif. Le pape François n'a d’ailleurs pas attendu les recommandations de son assemblée d’octobre prochain pour décider d’assouplir la procédure de reconnaissance de nullité d'un mariage sacramentel.

    Il prive peut-être ainsi ce synode d’une échappatoire pour éluder l'autre débat: celui de la dissolution canonique d'un premier mariage suivi du remariage religieux de divorcés civilement remariés. Lu dans « La Libre » de ce jour :

    « Le pape François doit rendre publiques mardi deux lettres visant à simplifier la procédure de reconnaissance de nullité d'un mariage, a annoncé lundi le Vatican, à un mois du synode des évêques sur la famille.

    A l'été 2014, le pape avait créé une commission chargée de travailler sur cette réforme, tout en sauvegardant le principe de l'indissolubilité du sacrement du mariage.

    Reconnaître la nullité d'un mariage revient à dire qu'en raison d'un vice au départ, le sacrement n'a jamais eu lieu. Cela permet aux anciens époux de se remarier religieusement, alors que l'Eglise refuse le divorce et considère un remariage civil comme une infidélité au véritable conjoint.

    Les deux lettres - l'une pour le Code de droit canon et l'autre pour le Code des canons des Eglises orientales - devraient simplifier des procédures jusqu'alors longues, chères et compliquées.

    En janvier, Jorge Bergoglio avait confié que ce parcours était "souvent perçu comme long et fatigant". Il a aussi plusieurs fois exprimé le souhait que la procédure soit gratuite.

    Deux solutions ont particulièrement été évoquées: la réduction à un seul jugement au lieu de deux et la mise en place d'un recours administratif sous la responsabilité d'un évêque.

    De plus, le manque de foi des époux pourrait davantage être pris en compte parmi les motifs de nullité. Les fiancés passent en effet souvent devant un prêtre sous la pression sociale, sans se rendre compte que le sacrement qu'ils reçoivent est un engagement pour la vie. »

    Ref. Le pape va simplifier la procédure de reconnaissance des nullités de mariage

     JPSC

  • L’été des cardinaux pour l’unité des catholiques

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    Entretien_avec_cardinal_Burke.jpgVoici l’éditorial de Philippe Maxence dans le n° de rentrée du bimensuel catholique « L’Homme Nouveau ». Il met en exergue la figure montante du cardinal Sarah et rend justice au Cardinal Burke, en publiant les bonnes feuilles d’un livre du prélat, dont la sortira de presse est prévue pour la mi-septembre. JPSC.

    « La parution du livre d’entretiens avec le cardinal Robert Sarah en février dernier a permis à un large public de découvrir ce serviteur de l’Église à la parole claire et directe, loin des discours équivoques et des compromissions mondaines (1).L’entretien que nous avions eu avec lui, puis l’une de ses interventions importantes que nous avions publiée par la suite ont d’ailleurs largement rencontré l’enthousiasme de nos lecteurs (2). Au mois de juillet dernier, le cardinal Sarah s’est rendu également dans plusieurs endroits de France, confirmant à chaque fois cet enthousiasme. Il a surtout offert aux fidèles d’asseoir leur vie spirituelle dans la splendeur de la vérité. Et la grande nouvelle du christianisme, c’est que la vérité a un visage et un nom et qu’elle est entrée dans notre Histoire humaine pour nous conduire à la vie éternelle.

    Un autre cardinal vient également nous apporter le réconfort d’un discours ferme et profondément ancré dans le Christ. Sur le fond, l’accord est total entre le cardinal Robert Sarah et le cardinal Raymond Leo Burke qui répond aux questions de Guillaume d’Alançon, dans un livre à paraître à la mi-septembre aux éditions Artège (3). En exclusivité, on en trouvera ici de bonnes feuilles (cf. page 14-15). On pourrait croire que les deux cardinaux appartiennent à un même clan ou une même coterie. Or, si finalement les propos du cardi­nal africain et du cardinal américain entrent en syntonie, c’est que l’un et l’autre servent la même Église et ont reçu le même enseignement, bel exemple de l’universalité réelle de l’Église.

    De fausses images

    Ici ou là, dans la presse ou sur les blogues, des propos circulent accusant le cardinal Burke d’incarner l’Église de la richesse, du passé, de la dureté de cœur, du faste, voire de l’ignorance des réalités du monde actuel. Pour l’avoir rencontré à plusieurs reprises, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, cette image grossière, médiatiquement facile, ne me semblait pas correspondre à la réalité du personnage pas plus, qu’à l’époque, ne correspondait au cardinal Ratzinger la caricature faite de lui d’un « Panzerkardinal ». Là aussi, pour avoir eu l’honneur de m’entretenir à plusieurs reprises avec lui, j’avais pu constater cette contrefa­çon journalistique.

    C’est pourquoi nous avons enquêté sur le cardinal Burke et nous livrons dans le dossier de ce numéro le fruit de nos recherches. On y constatera qu’issu d’une simple famille rurale, Raymond Burke a toujours cherché à entrer dans l’esprit de l’Église et non à incarner des idées personnelles, aussi justes soient-elles. Sa formation de juriste l’a certainement incliné à s’effacer toujours davantage derrière l’Église qu’il a promis de servir à son ordination. Jean-Paul II, qui l’a choisi comme évêque, puis Benoît XVI, qui l’a appelé à Rome, ne s’y sont d’ailleurs pas trompés.

    Une humilité rayonnante

    De ce fait, comme saint Paul, ce cardinal américain n’hésite pas à rappeler, à temps et à contretemps, l’enseignement du Christ. On verra dans le dossier de ce numéro que ce rappel s’accompagne de rencontres avec des personnes blessées qui parfois ne comprennent pas le message de l’Église. C’est l’une de ces personnes, un homosexuel, qui a révélé au grand jour sa rencontre avec le cardinal Burke, choqué des attaques dont ­celui-ci était l’objet. Le cardinal n’en avait jamais parlé publiquement. À l’humilité ostentatoire de certains, il préfère assurément une humilité plus discrète qui implique de remplir jusqu’au bout, malgré certains désagréments bien réels, le rôle dont l’Église l’a investi.

    Mais l’on verra aussi que le cardinal Burke est loin d’être isolé, notamment dans sa défense du mariage catholique et, plus largement, de l’enseignement de l’Église en matière de liturgie. Là encore, c’est le contraire qui aurait été étonnant. Pas besoin, en effet, de représenter un parti ou un courant dès lors que l’on s’efface entièrement derrière l’enseignement reçu et transmis depuis les apôtres et certifié par le magistère constant de l’Église. Paradoxalement, il est heureux qu’un cardinal comme Raymond Burke n’ait rien de spécifique en la matière. C’est quand la personnalité et les idées personnelles supplantent le rappel de la doctrine catholique, qui est notre bien commun à tous, qu’il faut s’inquiéter. Un autre livre du cardinal Burke sur l’Eucharistie, à paraître également en septembre aux éditions Via Romana, illustre bien à ce titre la beauté d’un auteur s’effaçant derrière le patrimoine spirituel et doctrinal de l’Église (4). À nous, à notre place, d’adopter une attitude similaire plutôt que d’entretenir cette espèce de guerre civile qui oppose des catholiques à d’autres catholiques, des frères à des frères.

     

    1.Cardinal Robert Sarah, Dieu ou rien, entretien sur la foi, Fayard, 422 p., 21,90 euros.
    2. Cf. nos numéros 1588 du 11 avril 2015 et 1594 du 4 juillet 2015.
    3. Guillaume d’Alançon, Un cardinal au cœur de l’Église, Artège, 230 p., 18,50 euros.
    4. La Sainte Eucharistie, sacrement de l’amour divin, Via Romana, 300 p., 23 euros.

    Ce billet a été publié dans L'Homme Nouveau, je commande le numéro 

    Ref.L’été des cardinaux pour l’unité des catholiques

  • Un commentaire sur la rencontre du pape François avec Monseigneur Gaillot

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    Le-pape-Francois-et-Mgr-Jacques-Gaillot-une-rencontre-entre-freres_article_popin (1).jpgLe père Cédric Burgun, maître de conférence en droit canonique à l'Institut catholique de Paris commente sur le site « aleteia » les propos attribués au pape François par Mgr Gaillot, à l'issue de sa rencontre de près d’une heure avec celui-ci.

    Extraits :

    Aleteia : Le pape François aurait partagé à Mgr Gaillot, l’évêque de Parténia (Algérie), sa peine pour les migrants « chair de l’Église », pourquoi ?

    Père Cédric Burgun : Les migrants sont une des nouvelles formes de pauvreté à laquelle le monde est confronté aujourd’hui et l’Église s’est toujours montrée attentive aux pauvres. Ce n’est bien sûr pas la seule forme de pauvreté mais une nouvelle que nous ne pouvons donc ni ignorer ni repousser […]

    Savons-nous porter sur les migrants un regard en « frères de sang », issus d’une même chair ?

    […] L’appel à la décroissance de nos pays riches lancé par le pape François dans son encyclique Laudato si’, assimilant l’enrichissement de nos pays occidentaux à une forme de vol des pays pauvres, devrait nous faire réfléchir. Rappelons que dans le projet européen initial, Robert Schuman voulait faire de l’Europe un lieu de solidarité effective envers les plus pauvres. Notre Europe actuelle perd son âme lorsque ses dirigeants tardent tant à ouvrir les yeux sur ces problèmes particulièrement graves.

    Le pape François n’entend pas se rendre en France pour le moment, préférant rendre visite à « des petits pays qui ont besoin d’aide ». La France est-elle encore un grand pays chrétien sans problème ?

    Grand pays chrétien non. Quand moins de 5% de la population française pratique encore, on ne peut même plus parler d’un pays chrétien. Mais je ne regrette pas pour autant les propos du Saint-Père. Je comprends que le Pape souhaite se rendre au chevet de pays qui n’ont encore jamais reçu la visite du Successeur de Pierre. Ils sont encore nombreux. La France a été assez privilégiée à ce point de vue au cours de son Histoire. Toutefois, le ministère de Pierre est aussi de conforter la foi des Églises locales en difficulté, et la France en aurait bien besoin pour garder l’espérance.

    À la question de la bénédiction des couples homosexuels ou divorcés remariés, le pape François aurait convenu que « la bénédiction de Dieu est pour tout le monde ». S’agit-il pour autant d’une reconnaissance de ces situations ?.

    […] Donner une bénédiction c’est dire du bien, c’est encourager l’homme ou la femme dans ce qu’il accomplit de bon. En revanche, la question de la bénédiction d’un couple homosexuel ou divorcé remarié en tant que tel est une autre question. Aujourd’hui, on ne peut bénir une situation qui irait à l’encontre de l’enseignement de l’Église. Et enfin, gardons-nous de réagir ou d’interpréter trop rapidement des propos rapportés et sortis de leur contexte. Au synode l’an passé, nous en avons eu des exemples…

    (Propos recueillis par Alexandre Meyer)

    Tout l’article ici : Migrants : « L’Europe est en train de perdre son âme »

     Un commentaire autorisé, prudent et nuancé. Le Père Cédric Burgun est l’auteur chez Artège de La Famille c’est sacré ! (2015, 169 p., 14,90 euros)

    JPSC

  • Philippines : les fidèles appelés à s'engager personnellement contre le mariage homosexuel

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    D'Eglises d'Asie (Agence d'Information des Missions Etrangères de Paris) :

    Appel de l’épiscopat catholique à s’engager contre le mariage homosexuel

     

    Dans sa dernière lettre pastorale, publiée le 28 août dernier, la Conférence des évêques catholiques des Philippines (CBCP) appelle les fidèles à s’engager personnellement contre la légalisation du mariage homosexuel, alors que des militants LGBT (lesbian, gay, bisexual and transgender) accentuent la pression pour qu’une loi soit votée en ce sens.

    Intitulée « Réponse pastorale à l’acceptation des modes de vie homosexuels et à la légalisation des unions homosexuelles », la lettre de l’épiscopat catholique interpelle particulièrement « le devoir moral » des législateurs et des personnalités politiques, en leur demandant de « s’opposer clairement et publiquement » à tout projet de loi légalisant le mariage homosexuel. « Voter en faveur d’une loi si nuisible au bien commun serait gravement immoral », prévient l’épiscopat catholique.

    Dans un premier temps, cette lettre rappelle les fondements anthropologiques de l’homme et de la femme « égaux en dignité et à la fois différents sans être interchangeables », les fondements bibliques du mariage hétérosexuel, à savoir « la complémentarité sexuelle et la fécondité », en vue de la création d’une famille pour le bien de la société et pour l’épanouissement des enfants.

    Ensuite, la lettre aborde la nature de l’homosexualité, précisant que si « l’attirance homosexuelle n’est pas un péché », c’est une attitude « désordonnée » au sens qu’elle n’est pas ordonnée autour de l’union d’un homme et d’une femme, dans une relation de complémentarité naturelle. « L’Eglise catholique regarde ses enfants ayant des tendances homosexuelles avec une compassion maternelle et un amour paternel (…) ; elle les invite à développer des relations fraternelles chastes avec les hommes et les femmes (…), à témoigner de la nature vivifiante de relations fondées sur l’amitié et non sur des actes sexuels, reconnaissant que, comme dans tout combat spirituel, le défi est difficile et requiert une vie spirituelle forte, ouverte à la grâce et la miséricorde de Dieu. Le recours régulier au sacrement de la réconciliation et à l’Eucharistie seront d’une aide précieuse pour grandir en sainteté », est-il précisé. L’Eglise invite également chaque fidèle à entretenir des relations charitables avec les personnes ayant des tendances homosexuelles.

    En ce qui concerne les pratiques homosexuelles, même si elles partent d’une affection réelle et sincère, elles ne sont ni unitives, ni procréatives et sont « contraires aux lois naturelles ». Par conséquent, elles sont considérées comme « un péché grave contre la chasteté ». Les unions homosexuelles n’ont « aucun des fondements biologiques ou anthropologiques du mariage et de la famille, car elles ne peuvent contribuer naturellement à la procréation ou à la survie de l’espèce humaine. Elles n’ont rien en commun avec le projet de Dieu dans le mariage et la famille, et ce serait donc une injustice de leur accorder une reconnaissance légale identique au mariage hétérosexuel », est-il précisé.

    Bien que dans de nombreux pays occidentaux la légalisation des mariages homosexuels se généralise, les évêques philippins appellent les fidèles « catholiques à ne pas participer à des cérémonies qui célèbrent ou légitimisent les unions homosexuelles », ayant toutefois conscience que cela puisse être une lourde croix à porter pour les familles concernées. Dernièrement, certaines Eglises protestantes, acquises à la cause LGBT, ont célébré des cérémonies d’unions homosexuelles pour leurs fidèles. Très médiatisée sur les réseaux sociaux philippins, les revendications LGBT ont également été portées par des stars du show-business philippin.

    Début août, dans la banlieue de Manille, deux couples homosexuels avaient déposé une demande de mariage auprès des autorités locales qui a été déboutée. Devant un drapeau arc-en-ciel, emblème de la cause gay, ils avaient alors brandi une pancarte : « Nous sommes rejetés. » En juin dernier, à Manille, une gay-pride avait été organisée pour célébrer la légalisation du mariage homosexuel par la Cour suprême américaine. Les Philippines, ancienne colonie américaine, indépendante depuis 1948, reste très influencée par la culture et la société américaine. Catholique à 80 %, le pays demeure toutefois un des seuls au monde où le divorce et l’avortement ne sont pas légalisés à ce jour.

     

  • Synode : 17 cardinaux font bloc contre les théories réformistes

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    De Sandro Magister sur chiesa.espresso.repubblica.it :

    Les cardinaux anti-Kasper: ils étaient cinq, maintenant ils sont dix-sept

    Et ils interviennent en même temps par le biais de deux livres qui vont être publiés alors que le synode est proche. Au premier rang, Robert Sarah et les Africains 

    par Sandro Magister

    ROME, le 31 août 2015 – Le cardinal guinéen Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le culte divin, se trouve ces jours-ci à Ratisbonne, afin d’y présenter l'édition allemande de son livre "Dieu ou rien". Celui-ci a été publié en France au mois de février dernier et il est actuellement sur le point de paraître en neuf autres langues dans le monde entier, en raison de l'énorme intérêt qu’il a suscité, à cause de son contenu et de la personnalité de son auteur, comme www.chiesa l’a déjà montré :

    > Un pape d’Afrique noire

    À Ratisbonne, c’est le cardinal Gerhard Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, qui présentera le livre. La préface de l’édition allemande a été rédigée par l’archevêque Georg Gänswein, préfet de la maison pontificale et secrétaire particulier de Benoît XVI.

    Mais le pape émérite lui-même n’a pas manqué de dire au cardinal Sarah tout le bien qu’il pensait de son ouvrage. Il lui a notamment écrit ceci :

    "C’est avec beaucoup de profit spirituel, de joie et de gratitude que j’ai lu 'Dieu ou rien'. La réponse courageuse que votre ouvrage donne aux problèmes suscités par la théorie du 'genre' pose avec netteté, dans un monde qui n’y voit plus clair, une question anthropologique fondamentale".

    Sur près de quatre cents pages que compte l’ouvrage, il n’y en a que quelques-unes qui concernent le synode consacré à la famille. Mais ces pages-là ont produit une forte impression, en raison de la netteté et de la lucidité avec lesquelles elles s’opposent aux courants de pensée qui sont favorables à un changement dans la doctrine et dans la pastorale relatives au mariage, courants dont le représentant le plus en vue est le cardinal Walter Kasper.

    Sarah ne fait pas partie du groupe de cinq cardinaux – le premier d’entre eux étant Müller – qui, à la veille de la session du synode qui s’est tenue au mois d’octobre dernier, ont fait bloc contre les novateurs en rédigeant un ouvrage collectif qui a provoqué des réactions vives et nombreuses.

    Mais, alors que la seconde et dernière session du synode est proche, voici que de nouveaux combattants se lancent dans la bataille pour défendre la doctrine et la pastorale traditionnelles en matière de mariage : il s’agit non plus de cinq, mais de onze cardinaux, qui ont, cette fois encore, rédigé un ouvrage collectif. Et parmi eux figure Sarah.

    Les dix autres sont, par ordre alphabétique :

    - Carlo Caffarra, archevêque de Bologne, Italie ;
    - Baselios Cleemis Thottunkal, archevêque majeur de Trivandrum de l’Église syro-malankare. Inde ;
    - Josef Cordes, président émérite du conseil pontifical Cor Unum, Allemagne ;
    - Dominik Duka, archevêque de Prague, République Tchèque ;
    - Jacobus Eijk, archevêque d’Utrecht, Pays-Bas ;
    - Joachim Meisner, archevêque émérite de Cologne, Allemagne ;
    - John Onaiyekan, archevêque d’Abuja, Nigeria ;
    - Antonio Maria Rouco Varela, archevêque émérite de Madrid, Epagne ;
    - Camillo Ruini, vicaire émérite du pape pour le diocèse de Rome, Italie ;
    - Jorge Urosa Savino, archevêque de Caracas, Vénézuela.

    Le livre a pour titre :

    "Le mariage et la famille dans l’Église catholique. Onze cardinaux apportent un éclairage pastoral".

    Il sera publié à septembre en cinq langues : anglais (Ignatius Press), italien (Cantagalli), français (Artège), allemand (Herder), espagnol (Ediciones Cristiandad).

    Et il ne s’agit pas d’un travail de compilation. Les textes qui y figurent seront publiés pour la première fois, à la seule exception de celui du cardinal Ruini, qui a déjà été mis en ligne, il y a un an, sur www.chiesa :

    > Le vrai dilemme: indissolubilité ou divorce

    Pour davantage de détails et d’informations en avant-première à propos du contenu de ce livre, voir :

    > Pre-Synod Book "Eleven Cardinals Speak on Marriage and the Family"

    Mais ce n’est pas tout. En effet un autre livre collectif est sur le point d’être publié, également dans la perspective du synode. Ses  auteurs sont tous africains. Pour le moment il est édité uniquement en anglais, aux États-Unis par Ignatius Press et au Kenya par les éditions Paulines.

    Son titre est :

    "L’Afrique, nouvelle patrie du Christ. Contributions de pasteurs africains au synode consacré à la famille".

    Lire la suite sur le site de S. Magister

  • Des articles pour éclairer la thématique du prochain synode des évêques

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    De Stéphane Seminckx sur didoc.be :

    Le synode sur la famille ... avec didoc

     

    Du 4 au 25 octobre prochain aura lieu la 14ème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques. Elle aura pour thème : La vocation et la mission de la famille dans l'Eglise et dans le monde contemporain. A cette occasion, didoc a rassemblé ici tous ses titres qui ont trait aux débats de cette assemblée.

     

    Sur le mariage chrétien

    Sur la paternité responsable et Humanae Vitae

    Sur la sexualité

    Sur la question des personnes divorcées remariées

    Sur la morale fondamentale et la conscience

    Sur l'homosexualité

    Stéphane Seminckx est prêtre, docteur en médecine et en théologie.