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Eglise - Page 1354

  • Autour du départ du pape

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    Sur zenit.org :

    ROME

    SPÉCIAL

    Sur "Benoît-et-moi" :

  • L'inutile grain de sel de Gabriel Ringlet

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    RTL n'a pu s'empêcher d'accorder à l'oracle de Malèves une tribune pour y débiter ses propos convenus en phase avec la déliquescence morale et spirituelle de la société belge. Un ami nous écrit à ce propos :

    Nous avons entendu par les médias la réaction de divers responsables écclésiastiques belges : Mgr Léonard, Mgr Harpigny, l'abbé De Beukelaer (mais étrangement pas le cardinal Danneels qui sera le seul Belge au conclave) : Tous rendent unanimement hommage à Benoit XVI et comprennent sa décision de se retirer de sa haute fonction si sa santé ne lui permet plus de l'exercer.
     
    "Hier, au journal télévisé de RTL, nous avons entendu un tout autre son de cloche de la part de l'abbé Ringlet qui a déclaré espérer que l'Eglise saisirait cette occasion pour élire un pape résolument "progressiste", "en phase avec la société", c'est-à-dire, si j'ai bien compris, une Eglise qui autoriserait toutes les perversités qui ont été légalisées ces dernières années (soit, à peu près "tout" à part la pédophilie). Tout ce qui serait légal ne serait plus considéré comme un péché. L'abbé n'a pas dit comment l'Eglise qui est universelle devrait solutionner le paradoxe que les lois diffèrent dans chaque pays. On ne peut pas imaginer qu'un acte soit considéré comme un péché en Amérique (par exemple), mais pas chez nous. 
     
    Sans doute, cet abbé se voit-il déjà à la place de Mgr Léonard, sans doute à la grande satisfaction de nos politiciens, surtout Madame Onkelinckx qui a osé déclaré un jour que les Chrétiens de Belgique "méritaient mieux". 
     
    Si un jour une telle situation devait arriver et que l'Eglise ne devienne plus que le miroir de l'idéologie dominante "politiquement correcte", au lieu de continuer à dénoncer le péché qui gangrène notre société occidentale jusque dans les plus hauts niveaux de pouvoir, alors je pense qu'un bon Chrétien (c'est-à-dire celui qui veut suivre le Christ) devrait quitter celle-ci pour son propre salut."

  • Carême 2013 : le message du pape : Foi et Charité

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    MESSAGE DE CAREME 2013

    Cité du Vatican, 1 février 2013 (VIS). "Croire dans la charité suscite la charité. Nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous", tel est le titre du message de Benoît XVI pour le Carême (15 octobre 2012), dont voici le texte complet: "Dans le contexte de l'Année de la foi, le Carême nous offre une occasion précieuse pour méditer sur le rapport entre foi et charité: entre le fait de croire en Dieu, dans le Dieu de Jésus Christ, et l'amour qui est le fruit de l'action de l'Esprit Saint et qui nous guide sur un chemin de consécration à Dieu et aux autres.

    "1. La foi comme réponse à l'amour de Dieu. Dans ma première encyclique, j’ai déjà offert certains éléments pour saisir le lien étroit entre ces deux vertus théologales, la foi et la charité. En partant de l'affirmation fondamentale de l'apôtre Jean: Nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous, je rappelais qu'à l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive... Comme Dieu nous a aimés le premier, l’amour n’est plus seulement un commandement, mais il est la réponse au don de l'amour par lequel Dieu vient à notre rencontre. La foi constitue l'adhésion personnelle, qui inclut toutes nos facultés, à la révélation de l'amour gratuit et passionné que Dieu a pour nous et qui se manifeste pleinement en Jésus-Christ. La rencontre avec Dieu Amour interpelle non seulement le coeur, mais également l'esprit. La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l’amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l’acte totalisant de l’amour. Ce processus demeure cependant constamment en mouvement, car l’amour n’est jamais achevé ni complet. De là découle pour tous les chrétiens, et en particulier, pour les personnes engagées dans les services de charité, la nécessité de la foi, de la rencontre avec Dieu dans le Christ, qui suscite en eux l’amour et qui ouvre leur esprit à l’autre, en sorte que leur amour du prochain ne soit plus imposé pour ainsi dire de l’extérieur, mais qu’il soit une conséquence découlant de leur foi qui devient agissante dans l’amour. Le chrétien est une personne conquise par l'amour du Christ et donc, mû par cet amour, il est ouvert de façon concrète et profonde à l'amour pour le prochain. Cette attitude naît avant tout de la conscience d'être aimés, pardonnés, et même servis par le Seigneur, qui se penche pour laver les pieds des apôtres et s'offre lui-même sur la croix pour attirer l'humanité dans l'amour de Dieu. La foi nous montre le Dieu qui a donné son Fils pour nous et suscite ainsi en nous la certitude victorieuse qu’est bien vraie l’affirmation: Dieu est Amour. La foi, qui prend conscience de l’amour de Dieu qui s’est révélé dans le coeur transpercé de Jésus sur la croix, suscite à son tour l’amour. Il est la lumière, l’unique lumière, qui illumine sans cesse un monde plongé dans l’obscurité, et qui nous donne le courage de vivre et d’agir. Tout cela permet de comprendre que l'attitude principale qui distingue les chrétiens est précisément l’amour fondé sur la foi et modelé par elle".

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  • La "grande fatigue" du pape

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    Jean-Marie Guénois, dans le Figaro, décrit de façon très approfondie l'évolution de l'état du pape durant ces derniers mois et met en évidence un affaiblissement et une fragilité de plus en plus évidents et qui expliquent cette décision qui nous déconcerte.

    C'est ici : comment-benoit-xvi-a-muri-une-decision-historique.php

  • Benoît XVI nous surprendra-t-il encore ?

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    C'est l'hypothèse de l'abbé de Tanoüarn :

    Benoît, pourquoi ?

    Le secret de l'annonce avait été bien gardé. Même le Père Lombardi, responsable de la communication au Vatican, n'était pas au courant. Il a dû improviser une conférence de presse au dernier moment. Il est comme ça, Benoît XVI, c'est un intellectuel, il a ses coquetteries, il aime surprendre. Il veut prendre de court. Jusque dans sa démission, il aura eu l'initiative. Souvenez-vous le Motu proprio libéralisant la messe traditionnelle [désormais théoriquement, elle est en vente libre, en réalité enfermée dans quelques salles de shoot comme... le CSP à Paris], ce Motu proprio Summorum pontificum, ce fut un coup de tonnerre dans un ciel serein. Et la désexcommunication des quatre évêques : "il a fait ça"... Eh bien ! Cette fois c'est la même chose : il a osé ! Ce vieux Monsieur aime les coups d'audace.

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  • Benoît XVI abandonne en chantier l’encyclique qu’il préparait sur la foi : elle ne verra jamais le jour.

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    Commentaire de l’abbé de Tanouärn (Institut du Bon Pasteur) :

    « Vatican Information Service annonce ce matin que "l'encyclique sur la foi, n'étant pas prête, ne sera pas publiée". Voilà une première grande perte. Nous avions eu Deus caritas, sur l'amour, nous avions eu Spe salvi, sur l'espérance. il manquait l'encyclique sur la foi. Mais elle était annoncée à l'occasion de l'année de la foi justement. L'une des raisons qui me faisait regretter cette renonciation d'hier, c'était cette encylique. Hier, un ami , journaliste religieux, me disait : "Mais qu'est-ce qui prouve que le pape ne va pas la publier avant de partir ?". Aujourd'hui l'annonce est faite : il nous faudra y renoncer. Quel dommage !

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    On nous parle cependant d’une renonciation au pontificat longuement mûrie. Mais peut-être pas si posément décidée ? Allez savoir…

  • 9 propositions pour vivre le carême en ligne

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    La Croix présente neuf formules pour vivre le carême en profitant des apports journaliers de prières, textes et méditations proposées par diverses initiatives (carmes, dominicains, jésuites, renouveau...): Neuf-propositions-pour-vivre-un-Careme-en-ligne

  • Une décision "courageuse et intelligente"

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    De Philippe Pichot-Bravard sur l'Homme Nouveau :

    Ce lundi 11 février, le Saint-Père Benoît XVI a annoncé sa prochaine abdication au cours d'un consistoire. Cette nouvelle a surpris le monde entier, et elle a attristé de nombreux catholiques attachés filialement, affectivement, à la personne du Pape Ratzinger.

    Cette abdication ne manquera pas d'éclairer la lecture qui sera faite de l'histoire d'un grand pontificat. Loin d'avoir été un pape de transition, comme d'aucuns l'ont affirmé au début du pontificat, pour se rassurer, le pontificat de Benoît XVI, malgré sa relative brièveté, restera comme un pontificat marquant, difficile et courageux. Alors que Jean-Paul II avait assuré la transition, une très longue transition, entre le pontificat de Paul VI et celui de Benoît XVI, Benoît XVI a pu, dans un contexte très délicat, malgré les attaques violentes qu'il a essuyées, amorcer de manière décisive une œuvre de restauration et de reconquête spirituelle dont la portée ne sera appréciée à sa juste valeur que dans plusieurs décennies.

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  • Les adieux d'un pape (qui n'est pas malade)

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    Selon Radio Vatican, Benoît XVI fera ses adieux le 27 février Place Saint-Pierre

    Benoît XVI maintiendra tous les engagements de son agenda jusqu'au 28 février, y compris les audiences à plusieurs chefs d'Etat, dont les présidents du Guatemala et de Roumanie. C'est le Directeur de la Salle de presse qui le précise mardi midi. Le Père Federico Lombardi rappelle aussi que le 27 février sera le jour de la dernière audience générale du Pape. 

    Benoît XVI en profitera pour faire en quelque sorte ses adieux, et l'audience devrait se tenir Place Saint-Pierre, "étant donné que beaucoup de monde est attendu". "Aucun autre évènement spécial n'est prévu, a expliqué le Père Lombardi, mais la messe du mercredi des Cendres, le 13 février, sera la dernière grande célébration à laquelle participeront de très nombreux cardinaux." Prévue dans l'église Saint-Sabine sur l'une des collines de Rome, la messe a été transférée à la Basilique Saint Pierre, "parce qu'il y a beaucoup de plus de place". "Beaucoup de fidèles voudront venir prier avec le Saint Père. Et à cette occasion, il y aura aussi un nombre important de cardinaux", a souligné le porte-parole. Le 28 février, à 20 heures, le Pape quittera ses fonctions. A cet horaire, tout simplement "parce que d'habitude c'est l'heure à laquelle le Saint Père finit sa journée normale de travail".

    Le Pape n'a aucune maladie spécifique

    Confirmant en quelque sorte que le Pape n'est pas malade, le Père Lombardi a expliqué que Benoît XVI avait subi récemment une intervention pour le remplacement des piles du pacemaker qu'il "porte depuis fort longtemps". "Il ne s'agissait pas d'une lourde intervention, mais bien d'une intervention normale et de routine", et "qui n'a eu aucun poids dans sa décision". "Le motif de sa démission, a ajouté le Père Lombardi, est celui que le Pape a donné, c'est-à-dire la perception que ses forces diminuent avec l'âge qui avance". Le porte-parole du Vatican a répété que le Pape "n'a aucune maladie spécifique".

    Le Père Lombardi a confirmé ce qu'a écrit l'Osservatore Romano, à savoir "que la décision du Pape a été prise après le voyage au Mexique et à Cuba, l'année dernière", mais a précisé qu'il fallait le comprendre comme le moment où le Pape a commencé à y réfléchir, dans la mesure où "il se rendait compte de la difficulté que représenteraient d'autres voyages aussi contraignants avec l'âge qui avance". "Ses pensées durant ce voyage, par ailleurs très réussi, représentent, a déclaré le Père Lombardi, un élément à insérer dans un cheminement: il n'y a pas eu un moment particulier pour la décision, et il est juste, à ce propos, de reprendre ce que le Pape avait déclaré au journaliste Peter Seewald dans son livre "Lumière dans le monde".

  • Mercredi 13 février : ouverture du carême 2013

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    imagesCAUBQ90Q.jpgComme toute fête de l’année au calendrier chrétien, le mercredi des cendres, par lequel débute le carême,  se situe en référence à la fête des fêtes qu’est Pâques qui célèbre le passage de la mort à la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ. Fête tellement importante qu’elle est célébrée durant cinquante jours (de là vient le mot Pentecôte), et qu’elle est précédée d’une préparation de quarante jours. Le mot "carême" est la contraction du mot latin quadragesima, qui signifie quarantième -sous-entendu : jour, le quarantième jour étant le jour de Pâques.

    Cette préparation est un temps de cheminement spirituel, tout entier orienté vers Pâques, pour ceux qui se préparent à être baptisés à la veillée pascale et pour tous les fidèles. Il est marqué par le jeûne (privation), la prière et le partage (charité, solidarité), et pas seulement comme pratique à observer - d’ailleurs le plus discrètement possible (voir Matthieu 6, 5-18 "Quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu… mais parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes") - mais véritable démarche spirituelle. La durée de quarante jours est d’ailleurs à mettre en relation avec les 40 jours de Jésus au désert précédant sa vie publique, eux-mêmes en relation symbolique avec les quarante ans de traversée du désert par les Hébreux avant l’entrée en Terre promise.

    C’est pour tenir les quarante jours de jeûne et de privation, en dehors des dimanches qui sont toujours jour de fête et de résurrection - même en temps de Carême - que le début de celui-ci fut avancé au mercredi avant le 1er dimanche de carême. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (cf. Genèse 3, 19 "Souviens-toi que tu es poussière…"), elle évoque aussi le péché et la fragilité de l’homme (cf. Sagesse 15, 10 ; Ézéchiel 28, 18 ; Malachie 3, 21) et son regret du péché (cf. Judith 4, 11-15 ; Ézéchiel 27, 30). Pour les chrétiens, l’imposition des cendres est avant tout, un rite pénitentiel dont la signification est portée par la phrase que prononce le prêtre en faisant le geste : "Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle." (Marc 1, 15).  

    "Ne tarde pas, dit le Seigneur, convertis-toi à Dieu, et ne diffère pas de jour en jour." Ce sont les paroles de Dieu et non les miennes; vous ne les avez pas entendues de moi, mais moi je les entends avec vous : "Ne tarde pas, dit-il, convertis-toi au Seigneur." Mais toi tu réponds : "Demain! demain!" (dans le latin du texte : "Cras! cras!") Quel croassement de corbeau! Comme le corbeau envoyé de l'arche n'y est pas revenu et, maintenant qu'il est vieux, dit encore : Demain! demain! C'est le cri du corbeau : tête blanche et coeur noir. Demain! demain! c'est le cri du corbeau : le corbeau n'est pas revenu à l'arche, la colombe est revenue. Qu'il se perde donc, le croassement du corbeau, et que se fasse entendre le gémissement de la colombe." Saint Césaire d'Arles, 470-542

    Copie de P1010258.JPG

     

    extrait de :http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    Messe chantée et imposition des cendres en l’église du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132)  à 18 heures ce mercredi 13 février.

  • La démission du Pape, un évènement « apocalyptique » (complété)

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    par Massimo Introvigne (Nuova Bussola Quotidiana - 11-02-2013) (traduction par nos soins)

    La démission de Benoît XVI […] constitue un évènement techniquement « apocalyptique ». Mais ce mot doit être entendu correctement. Nous ne nous référons pas aux intox, qui circulent amplement sur Internet, à propos des fausses prophéties attribuées à la Renaissance au saint évêque irlandais Malachie de Aarmagh (1094-1148) ou à d’autres annonces de la fin du monde, totalement étrangères au style catholique. Bien compris, l’adjectif « apocalyptique » ne contient aucune prédiction chronologique sur la fin du monde, mais indique que nous vivons dans un temps de difficulté extrême pour l’Eglise et pour la société, dans laquelle un processus pluriséculaire de déchristianisation se « révèle » dans sa putréfaction finale, avec une virulence antireligieuse, antichrétienne et anticatholique inouïe.

    Dans le célèbre discours de Ratisbonne du 12 septembre 2006 et dans son encyclique de 2007 «Spe salvi» – une grande encyclique, décisive pour l’interprétation de l’histoire, dont le Pape a pu regretter à plusieurs reprises l’écho insuffisant qu’elle a eu parmi les catholiques– Benoît XVI a précisément montré comment nous sommes véritablement parvenues au bout d’un processus qui nous a progressivement éloignés de la synthèse de foi et de raison durement construire par l’Europe chrétienne durant tant de siècles de prière, d’étude et de travail. Premièrement, Martin Luther (1483-1546), en même temps que le rationalisme de la Renaissance, élimine la raison, ouvrant la route à un dangereux fidéisme et entamant la destruction de la chrétienté médiévale. Ensuite, l’Illuminisme, avec le prétexte de  réhabiliter la raison, la sépare radicalement de la foi, devient et finit par compromettre l’intégrité même de cette raison qu’il déclarait vouloir sauver. En troisième lieu, les idéologies du 20e siècle, critiquant l’idée abstraite de liberté de l’Illuminisme, finissent par mettre en discussion l’essence même de la liberté, se transformant en machines sanguinaires de tyrannie et d’oppression. Enfin, la quatrième étape : le nihilisme contemporain, caractérisé par un relativisme agressif qui devient « dictature » et attaque les sanctuaires de la vie et de la famille.

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  • Quo vadis Domine ?

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    En décembre 2003, dans ‘Signes de foi’, Bertrand Ouellet signait cette chronique alors que le pontificat de Jean-Paul II s'acheminait vers son terme :

    Le vieux Pierre et l’avenir de la papauté

    Ces toutes dernières étapes du pontificat de Jean-Paul II sont à mes yeux une réponse qu’il donne à la question qu’il a lui-même posée sur la réforme de la papauté. En 1995, dans son encyclique sur l’oecuménisme (Ut Unum Sint), il avait en effet invité toutes les Églises à repenser avec lui le rôle du pape.

    Le vieil homme qui lutte sous nos yeux contre la maladie et le handicap n’a certes pas l’allure ou les capacités qu’on exige du PDG d’une grande corporation mondiale ou d’un chef de gouvernement. Mais de toute évidence, ce n’est pas ainsi qu’il voit l’essentiel de sa mission. Il y a une expression qui revient souvent dans ses propos. Il parle de son rôle comme du “ministère pétrinien”, c’est-à-dire du ministère de Petrus, Pierre, l’apôtre de Jésus.

    Jean-Paul II se conçoit et se présente maintenant comme le vieux Pierre. Et il estime qu’il peut être Pierre en santé ou malade, en pleine possession de ses moyens ou affaibli et limité. 

    La figure de Pierre est une figure complexe. Oui, il est le premier à avoir reconnu la vraie identité du Christ. Oui, son nom est associé depuis le début à la profession de foi chrétienne: “Le Christ est vraiment ressuscité”, disait-on dès les origines, “il est apparu à Simon-Pierre”. Mais il aussi est celui qui a essayé de détourner Jésus de sa mission; “Arrière, Satan!”, lui avait répondu le Christ. Il est celui qui a d’abord utilisé la violence le soir de l’arrestation de Jésus, tranchant l’oreille d’un opposant; Jésus l’a fermement réprimandé. Et Pierre, ne l’oublions pas, est celui qui au moment critique a renié Jésus et s’est enfui. Il n’était pas au pied de la croix.

    C’est pourtant à cet homme fougueux et impulsif que Jésus confie son Église, lui donnant lui-même le nom de Roc, Pierre, celui qui doit en être le fondement inébranlable. “Quand tu seras revenu, lui avait-il dit en prédisant son reniement, tu confirmeras tes frères dans la foi.”

    Une tradition non biblique, rapportée dans le livre apocryphe “Les Actes de Pierre”, raconte que trente ans plus tard Pierre s’est enfui de Rome pour éviter la persécution. Sur la route, il rencontre le Christ qui, lui, s’en va vers la ville. “Quo vadis, Domine?”, lui demande-t-il. “Où vas-tu, Seigneur?” Et la réponse, célèbre: “Je vais à Rome pour être crucifié de nouveau.” Pierre rebrousse chemin. Il mourra crucifié à son tour.

    Les faillites et les reniements n’ont certes pas manqué dans la longue lignée des évêques de Rome, successeurs de Pierre. Cela doit être constamment présent à la mémoire de celui qui chausse aujourd’hui “les souliers de Saint-Pierre”. Et cela permet peut-être de comprendre qu’en bout de course, quand il serait humainement possible qu’il soit lui-même tenté de “quitter la ville” comme Pierre jadis, il estime au contraire devoir être jusqu’au bout le Roc, celui qui confirme ses frères et ses soeurs dans la foi. Après tout, s’il y a un test ultime de la foi, c’est bien celui de la souffrance et de la mort. Même mourant, Pierre peut être Pierre.

    Je crois que le monde et l’Église — toutes les Églises, comme les diverses Communautés ecclésiales — auront toujours besoin de ce ministère de Pierre. S’il doit y avoir réforme de la papauté, c’est sans doute en l’allégeant des structures organisationnelles qui ont accumulé sur le pape bien des choses qui pourraient être du ressort des Églises nationales ou locales. Il ne faudrait plus que, dans les dernières années d’un “vieux Pierre”, on se demande sans cesse s’il est en mesure de “gouverner l’Église”. Son rôle est d’abord et avant tout de l’inspirer et de la soutenir dans la foi et l’unité.

    L’essentiel ministère pétrinien repose sur le témoignage d’une foi qui persévère malgré les doutes, les tentations et les épreuves. Et malgré l’âge et la maladie. Il est loin d’être inconvenant qu’il soit exercé par une personne affaiblie comme le vieillard courageux qu’est maintenant Karol Wojtyla, Jean-Paul II.