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Eglise - Page 1355

  • Le cardinal Danneels, ancien archevêque de Malines et Bruxelles, seul belge au prochain conclave

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    De l’agence Belga relayée par « La Libre » (extrait) :

    « (…) Le pape Benoît XVI a annoncé lundi qu'il quittera sa fonction le 28 février.

    En mars, les 119 cardinaux électeurs, ceux qui ont moins de 80 ans, se réuniront en conclave pour désigner un successeur.

    L'église catholique de Belgique y sera représentée par le cardinal Godfried Danneels, qui soufflera ses 80 bougies au mois de juin. L'archevêque André-Joseph Léonard n'a pas encore le titre "nobiliaire" de cardinal et ne peut de ce fait participer à ce vote. Cela le désole-t-il? "Désolé? Non, je ne suis jamais désolé par quelque chose", a-t-il répondu.

    Le nouveau pape, estime Mgr Léonard, devra avoir des capacités de leader et une expérience internationale. Il devra être apte à nouer le contact avec les gens, être ouvert à la communauté oecuménique et maintenir un dialogue interreligieux. Et être en bonne santé. Etre "cardinal" n'est pas une condition indispensable pour être élu pape, mais l'histoire nous apprend que c'est presque toujours le cas.

    Le cardinal Danneels, seul prélat belge à prendre part au conclave

    Le cardinal Godfried Danneels sera le seul prélat belge à prendre part au conclave qui se tiendra dans quelques semaines pour choisir un successeur au pape Benoît XVI, a confirmé le canoniste Rik Torfs. Le sénateur CD&V voit dans la démission du pape "une nouvelle étape surprenante dans l'histoire de la papauté". La désignation d'un nouveau pape se passe habituellement lors d'un conclave auquel prennent part les 120 cardinaux-électeurs qui n'en sortent - au sens premier du terme - que lorsque la fumée est blanche, signe qu'un successeur a été trouvé. Rik Torfs confirme également que seul le cardinal Danneels prendra part au vote, Mgr Léonard, l'archevêque de Malines-Bruxelles n'étant pas cardinal.

    Le canoniste qualifie par ailleurs la démission de Benoît XVI de "cas unique". Le dernier pape à avoir renoncé à sa charge est, selon ce spécialiste du droit canon, le pape Celestin V, en 1294. D'autres papes ont également démissionné mais cela s'inscrit dans le contexte de lutte entre Rome et Avignon. "C'est très exceptionnel mais c'est possible", poursuit Rik Torfs. "Tant que c'est volontaire". "Le pape est la plus haute instance au sein de l'Eglise, donc personne ne peut accepter ou approuver son retrait".

    La manière dont la recherche d'un successeur va se dérouler n'est pas encore définie, selon le juriste louvaniste. "Le règlement de la succession du pape dépend énormément du pape défunt", poursuit Rik Torfs. "Quand et comment cela se déroulera doit encore être déterminé."

    Un désavantage éventuel au retrait du pape actuel pourrait être, selon le canoniste, que les cardinaux n'osent pas opter pour un profil radicalement différent afin de ne pas heurter son prédécesseur.

    Enfin, aucun candidat sérieux ne se dégage pour l'instant, ajoute Rik Torfs. » Ici : Pape Léonard I? "Je suis trop âgé"

    Lors du conclave de 2005 qui élit  Benoît XVI, Mgr Danneels pensait être lui-même un candidat sérieux. Il avait même prévu de s’appeler Jean XXIV. Il manifesta une vive contrariété après l’élection de Joseph Ratzinger au Souverain Pontificat. Curieux (et un peu ridicule ?).

  • Départ de Benoît XVI : et vous, qu'en pensez-vous ?

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    Nous avons relayé des réactions en sens divers depuis l'annonce faite par le pape de renoncer à la poursuite de son ministère à la tête de l'Eglise. Il y a près de 650 sources dans la presse recensées par Google qui y font écho. Il est évidemment curieux de constater l'ampleur de la réaction soulevée par cette décision alors que de nombreuses voix se complaisent à célébrer l'extinction du christianisme dans notre société occidentale. Mais qu'en pensent nos amis et nos visiteurs qui se sont pressés par centaines sur ce blog tout au long de cette journée mémorable ? Leurs commentaires seraient les bienvenus...

  • Frédéric Lenoir : la démission de Benoît XVI n’a pas le même sens que celles des précédents historiques

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    Philosophe, sociologue et historien des religions, Frédéric Lenoir est chercheur associé à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et directeur de la rédaction du magazine "Le Monde des religions".

    Cette démission est-elle un signe d'évolution de l'Eglise catholique ?

     - Oui. Cette démission n'a rien de semblable aux trois ou quatre autres du passé, qui étaient liées à des affaires politiques extrêmement importantes. Là, nous sommes en face d'un pape qui dit "je ne suis plus en mesure d'exercer correctement ma charge, je suis trop fatigué". C'est une évolution vers l'idée, tabou pour l'instant, qu'il faut revenir sur la notion d'une élection à vie du pape. Je ne serai pas étonné que lors de la prochaine élection, cette possibilité de limiter le mandat du pape à un certain âge soit à l'ordre du jour. Cette décision est une vraie évolution. 

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  • Le vicaire général du diocèse de Liège commente la démission de Benoît XVI

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    Sur le site web du diocèse de Liège, l'abbé Borras, vicaire général apporte les précisions suivantes concernant les démissions de papes dans l'histoire de l'Eglise, extraite de l'ouvrage J.-B. d'ONORIO, Le Pape et le gouvernement de l'Eglise, Paris, Fleurus-Tardy, 1992, p. 74, note 25.

    "Après la remise de ses insignes pontificaux par le Pape saint Célestin V en 1294, son successeur Boniface VIII -qui l'y avait vraisemblablement incité- décréta que toute renonciation devait demeurer absolument libre. Contrairement à ce qui se dit couramment. Célestin V ne fut pas le seul pape à avoir démissionné, ni même le premier: au IIIème siècle, saint Pontien, déporté dans les mines de Sardaigne, renonça à ses fonctions en 235; Benoît IX, déposé par un synode réuni à Rome par l'empereur Henri III en 1045, se démit de la charge pontificale -avant d'entamer une carrière d'antipape!- qu'il vendit à son parrain -excellent prêtre au demeurant- devenu ainsi Grégoire VI, lui-même contraint à l'abdication en 1046 par le synode de Sutri à la demande d'Henri III pour condamner ce pape sirnoniaque qui avait néanmoins veillé à se faire confirmer par le clergé de Rome... En 1415, Grégoire XII accepta la renonciation à la tiare suggérée par le concile de Constance pour résoudre le schisme d'Occident. On peut ranger dans la même catégorie des Papes du « grand refus » (selon l'expression de Dante), saint Martin Ier qui, déporté en 653 en Crimée par l'Empereur de Constantinople Constant II, agréa l'élection, en 654, de son successeur saint Eugène Ier et fut considéré, par ce fait, comme ayant abdiqué. Plus près de nous, durant l'occupation de Rome par les Allemands, la menace d'Hitler de s'emparer du Pape conduisit Pie XII à prendre des dispositions pour qu'en cas d'arrestation, contrairement au sort de Pie VI déporté par le Directoire, il fût considéré comme démissionnaire, de sorte que le prisonnier des nazis aurait été Eugenio Pacelli, et non pas le Souverain Pontife."

    Ici :Le pape Benoît XVI renonce à sa charge

    Précédents recommandables ou pas, cette décision du bientôt ex-Benoît XVI trouble l’Eglise, bien plus que l’exercice du pontificat par un pape aux capacités amoindries par l’âge.  

  • Joseph Ratzinger est il un homme libre ?

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    L'Eglise catholique recense plus d'un milliard de fidèles dans le monde. Le Père Matthieu Rougé, ancien aumônier des parlementaires à Paris, revient sur cet événement historique qu'est la démission du Pape Benoît XVI.

    « Que faut-il lire dans l'annonce de la démission du Pape, qui sera effective le 28 février prochain ?

     C'est un signe de la paradoxale modernité de ce Pape. C'est un homme d'une grande liberté intellectuelle. Il a senti que ses forces déclinaient et il a eu cette démarche originale par rapport à l'histoire de l'Eglise. C'est la preuve d'une très grande liberté. Il a respecté la fin du pontificat de Jean-Paul II, mais pour lui-même, il ne s'est pas senti contraint par l'institution. Et cela est très important pour la modernité de l'Eglise.

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  • Papabile : jeu et enjeu

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    Les Odon Vallet,  Christian Terras et autres bookmakers de la cathosphère s’en donnent déjà à qui mieux mieux sur le nom du successeur de Benoît XVI. « Qui entre pape au conclave en ressort cardinal » dit-on souvent  : mais pas toujours. Papabile ultra célèbre : le cardinal Pacelli est entré "pape" et il est sorti "pape". Autre cas connu de tous : le cardinal Montini en 1963 devenu Paul VI, mais comme l’observe le professeur Perrin (faculté de théologie catholique de Strasbourg) sur le « Forum Catholique » avant de poursuivre en des termes bien sévères sur une des problématiques qui empoisonnent l’Eglise depuis près de cinquante ans :

    « Plus fréquente est une certaine indécision initiale entre quelques candidats : par exemple, ce fut le cas en 2005, l'élu était sur les listes mais on ne savait pas s'il pouvait avoir une majorité du fait de quelques autres "challengers" de poids. Ou le recours à l'outsider parmi les papabli de 2è rang comme ce fut le cas avec Jean-Paul II en 1978 quand la division sur les cardinaux de 1er rang est trop forte. Nous verrons bien ce que le Saint-Esprit et la faiblesse ou la ruse cardinalices concocteront dans les cuisines du conclave.

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  • Benoît XVI: quel bilan ?

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    Selon Jean Mercier sur le site de “La Vie” (extraits):

    (…) Le pontificat de Benoît XVI prend acte d’une donne encore inconnue à la fin des années 70, lorsque Jean Paul II entre en scène. A cette époque, si l’Europe est déjà déchristianisée, l’Eglise catholique apparait encore très puissante dans certains pays comme l’Irlande, l’Allemagne, l’Autriche, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la Belgique et la Pologne. De même, l’Amérique du Sud apparaît comme majoritairement catholique.

    Trente cinq ans plus tard, la situation est totalement inversée. Dans tous ces pays, l’Eglise catholique n’a plus l’influence dont elle jouissait sur les valeurs communes comme le montre la multiplication des lois qui entrent frontalement en conflit avec son éthique à partir des années 75-80, comme celle sur le mariage homosexuel. La crise de la pédophilie lui a fait perdre un important crédit en particulier dans les pays anglo-saxons et germaniques. L’explosion du pentecôtisme a fortement relativisé la présence catholique en Amérique latine. Par ailleurs, les mutations idéologiques au sein de l’islam ont entraîné la multiplication des conflits où le christianisme est pris à partie ou mis à l’épreuve d’une radicalisation des musulmans. Tout se passe comme si le christianisme se retrouvait au confluent de trois phénomènes. Une apostasie majeure dans les pays européens, une pression jusque là inédite des valeurs libérales en matière de moeurs et d’économie, la concurrence de l’islam et du pentecôtiste.

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  • Sic transit Benoit XVI…

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    A chaud, le point de vue d’Eric de Beukelaer dans un entretien avec Dorian de Meeûs, que publie "La Libre":

    pict_474441.gifLe Curé-doyen de Liège-Rive gauche donne ses premières impressions suite à la démission du pape Benoît XVI à LaLibre.be. Pour Eric de Beukelaer, c'est une véritable surprise, même si avec le recul, la surprise n'est pas 'totale.'

    Vous êtes surpris par cette démission ?

    Oui, c’est une véritable surprise. On est même un peu bluffé qu’il ait pris cette décision. Mais avec un peu de recul, je réalise que ce n’est pas une surprise ‘totale’. Benoît XVI est un pape théologien et, dès lors, il connaît bien l’Histoire de l’Eglise. Il savait donc que cela avait déjà eu lieu, même si la dernière fois date de plusieurs siècles. Il sait aussi que certains de ses prédécesseurs immédiats y avaient pensé aussi : Pie VII sous Napoléon, pendant la guerre Pie XII craignait d’être kidnappé par Hitler et plus récemment Jean-Paul II y avait pensé pour des raisons de santé. Il l'avait d’ailleurs dit récemment dans un livre-entretiens. (NDLR : extrait de ce livre : « si un pape se rend compte clairement qu'il n'est plus capable physiquement, psychologiquement ou spirituellement d'accomplir les tâches de sa fonction, il a le droit et, selon certaines circonstances, l'obligation de démissionner »). Benoît XVI disait donc qu’une démission était possible.

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  • La renonciation papale présentée à la presse

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    PRESENTATION A LA PRESSE DE LA RENONCIATION PAPALE

    Cite du Vatican, 11 février 2013 (VIS). En débit d'après-midi près la Salle de Presse du Saint Siège, le P.Federico Lombardi, SJ, a fait un exposé de la situation avant de répondre aux journalistes. Voici les moments principaux de l'intervention du Directeur: "Dans sa déclaration, le Pape précise avoir pris en compte un contexte particulièrement frénétique et rapide, où la quantité des événements et des problèmes nécessitent une plus grande vigueur que par le passé, une vigueur qu'il a vu diminuer ces derniers mois. La phrase où il se dit parfaitement conscient de sa décision est importante. Il déclare formellement renoncer au ministère d'Evêque de Rome et de Successeur de Pierre, dans le respect du droit. Le canon 332,2 du CIC dit qu'en cas de renonciation, l'acte est valide si elle est consentie librement et manifestée selon les formes. Il n'est pas besoin que qui que ce soit l'accepte. Les deux conditions sont donc la liberté et la manifestation publique, en l'occurrence un consistoire public. Benoît XVI conserve la plénitude de ses fonctions jusqu'au 28 février à 20 h, heure à laquelle s'ouvre la vacance du siège apostolique, selon les normes de la constitution apostolique Universi Domini Gregis de Jean-Paul II".

    "La déclaration du Saint-Père est cohérente avec ce qu'il avait dit dans le livre interview intitulé La lumière du monde. Le journaliste Peter Seewald lui avait posé deux questions sur une perspective de renonciation à la papauté à cause d'une situation délicate du pontificat. Benoît XVI avait répondu ne pas l'envisager parce que, avait-il dit, on ne peut fuir devant le danger. Ce n'était pas selon lui le moment de s'en aller devant la crise des abus sexuels du clergé. Dans une telle situation il convenait de résister pour surmonter la difficulté. Telle était sa pensée. Un Pape ne pourrait se retirer que dans un climat serein, ou s'il ne réussit plus à accomplir ses fonctions correctement, non face au danger dans l'espoir que d'autres s'en chargent... La seconde question était: Peut on imaginer un cas dans lequel vous pourriez estimer opportun de que le Pape se retire. Benoît XVI avait répondu: Oui, s'il parvient à la claire conclusion de ne plus être en mesure d'accomplir le devoir qui lui a été confié, physiquement, intellectuellement et spirituellement. Il aurait alors le droit et probablement aussi le devoir de renoncer à ses fonctions".

    "Avec le début de la Sede Vacante, le Pape gagnera d'abord Castelgandolfo. Puis, lorsque seront achevés les travaux d'aménagement en cours, il s'installera dans l'ancien couvent des soeurs de clôture des jardins vaticans. Tout le monde a accueilli l'annonce papale avec admiration. C'est la preuve d'un grand courage, de sa liberté d'esprit, d'une grande conscience de ses responsabilités. Par son pontificat, Benoît XVI a montré sa sollicitude pour les problèmes qui se posent à l'Eglise et au monde".

    En principe, le 1 mars débutera l'iter portant à l'élection du nouveau Pape. La date de convocation du conclave n'est pas encore connue, mais comme il n'y aura pas les Novendiales (offices pour le Pontife défunt et ses funérailles), ce qui permet de penser que le successeur de Benoît XVI sera élu pour Pâques. Benoît XVI n'aura aucun rôle dans le conclave de mars 2013, ni dans la gestion de l'Eglise durant la vacance du siège apostolique. La Constitution apostolique ne prévoit d'ailleurs aucune rôle pour le Pape qui s'est retiré.

    COMPOSITION DU CONCLAVE

    Cite du Vatican, 11 février 2013 (VIS). Le conclave qui élira le successeur de Benoît XVI sera régi par l'Ordo Rituum Conclavis de la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, en son paragraphe 27. Le Cardinal Camerlingue, qui préside aux sorts de l'Eglise durant la vacance du siège apostolique est le Cardinal Tarcisio Bertone, nommé par Benoît XVI le 4 avril 2007. Les Cardinaux électeurs européens sont 61, latino-américains 19, nord-américains 14, africains 11, asiatiques 11, pour 1 seul provenant de l'Océanie. Ces chiffres peuvent encore varier en fonction de la date d'entrée en conclave, car le Cardinal Walter Kasper atteindra ses 80 ans le 5 mars. Le plus grand groupe est celui des Cardinaux italiens (21). Benoît XVI a créé 67 Cardinaux, les 50 restants étant de son prédécesseur. Le 28 février prochain, les 117 Cardinaux votants logeront reclus dans la Domus S.Marthae du Vatican, par décision de Jean-Paul II, d'où ils gagneront la Chapelle Sixtine pour les votes. Durant tout le conclave ils sont absolument coupés du monde extérieur. Quant au poêle de la chapelle, il fonctionnera selon le système ancestral pour annoncer l'issue des votes.

  • Interdits et stupéfaits

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    La nouvelle de la « renonciation à sa charge » (car, nous font remarquer des esprits sourcilleux, le terme « démission » est inapproprié) par Benoît XVI nous laisse interdits et stupéfaits.

    Tout d’abord parce qu’on ne s’y attendait vraiment pas. Le calendrier des prochaines prestations du Saint-Père était établi et annoncé et rien ne laissait prévoir, surtout en cette « Année de la Foi » que Joseph Ratzinger allait renoncer à poursuivre son « ministère pétrinien ». Il ne nous appartient évidemment pas d’émettre un  jugement ou une appréciation sur une décision que l’on comprendra sans doute à la lumière d’informations dont nous ne disposons pas encore à l’heure qu’il est.

    Ensuite parce que nous pensions que seule la mort du pape pouvait entraîner son remplacement, comme cela se passe depuis le XVe siècle et qu’il nous aurait semblé totalement incongru d’envisager un tel évènement. Pape, père, « Saint Père »… tout cela s’inscrit dans un champ sémantique qui semble exclure que celui qui porte de tels titres puisse renoncer à l’état dans lequel il est établi. On a du mal à concevoir que l'on puisse renoncer à exercer sa paternité.

    Les circonstances que nous vivons évoquent des flots tourmentés qui mettent rudement la barque de Pierre à l’épreuve. Benoît XVI semblait tenir, malgré son âge, le gouvernail d’une main assurée et sa détermination apparaissait comme quelque chose de rassurant face à tant d’instabilité. Il était également le garant d’une vision de continuité entre l’Eglise d’avant Vatican II et celle de l’après-concile, conformément à la ligne définie par « l’herméneutique de la continuité ». On connaissait son souci de ramener dans la communion de l’Eglise ceux qui s’en étaient éloignés au nom d’une fidélité à « l’Eglise de toujours ». Au moment de son départ, rien ne semble définitivement acquis et l’avenir paraît assez incertain quand tant de « ténors » dans le monde des prélats bien en vue tiennent des propos qui sont loin d’être toujours convergents.

    Il nous reste donc à prier et à faire confiance alors que nous sommes plongés dans cette atmosphère bizarre où nous allons assister à un conclave qui, pour la première fois depuis longtemps, ne se tiendra pas dans le deuil d’un pontife défunt et qui sera exposé plus que jamais à toutes les intrigues et toutes les pressions dans un monde médiatisé à l’excès, et cela à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise.

  • Le pape a démissionné

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    sur Radio Vatican :

    Le Pape renonce à poursuivre son Pontificat 


    Benoît XVI se démet de ses fonctions, à partir du 28 février. Le Pape l’a annoncé, en personne lundi matin, en latin. 
    Ses déclarations en français 
    Frères très chers,
    Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.