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Foi - Page 74

  • Libération s'inquiète : trop de jeunes se convertissent au catholicisme

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    De Paola Belletti sur Il Timone :

    “Libération” preoccupato: troppi giovani si convertono al Cattolicesimo

    Libération s'inquiète : trop de jeunes se convertissent au catholicisme

    La foi ne disparaît pas, l'Église ne meurt pas, le cœur de l'homme continue d'être fait comme Dieu l'a voulu : agité jusqu'à ce qu'il repose en Lui.

    «C'est chez les jeunes entre 18 et 25 ans que l'augmentation est la plus forte : 36% des baptisés ont entre 18 et 25 ans, une bonne raison de maintenir l'espérance contre toute espérance. Et preuve qu'il n'y a pas d'âge pour demander le baptême, certains catéchumènes ont plus de 80 ans ! », rapporte Boulevard Voltaire. Une tendance confirmée et en hausse : à Pâques 2024, 7 135 adultes ont été baptisés, soit une augmentation de plus de 30 % par rapport à 2023. « Nouvelle encourageante, à l'heure où notre société semble dévorée par un islamisme rampant, nos anciennes racines chrétiennes ne sont pas encore mortes et enterrées; pour mieux dire : elles connaissent un regain et une vitalité qui ne cesse de nous surprendre. Les baptêmes chez les adolescents ont même enregistré une augmentation de 50 %.

    La représentante du catéchuménat des adultes et des jeunes de Grenoble, ville aux pieds des Alpes célèbre pour son dynamisme culturel, ses universités et la pratique des sports d'hiver, n'en croit pas ses yeux : « Une de nos aumôneries étudiantes s'est inscrite ! 25 candidatures en septembre, contre trois ou quatre habituellement ! Ceux qui ont demandé à être accueillis dans l'Église catholique, selon le site, ont souvent été émus par la beauté de la liturgie, le silence d'une église ou le témoignage de la vie d'un ami. Il y a une soif de vérité, de sens et d’appartenance. Surtout, même s’il n’est pas connu, comme le rappelait saint Jean-Paul II aux jeunes, c’est le Christ que cherche le cœur de l’homme. Ce sont toutes des nouvelles encourageantes.

    Mais pas pour Libération (*), journal fondé, entre autres, par Sartre, qui confirmerait peut-être désormais : l'enfer, c'est les autres (qui se convertissent à la foi catholique). Une prise de conscience que la rédaction ne peut cependant pas abandonner, perdue dans les boucles intellectuelles habituelles selon lesquelles il n'est pas possible d'être rationnel et moderne et en même temps de croire en Dieu, surtout si c'est le Dieu de la révélation et de la tradition catholique. A cela s'ajoute que, pour ceux de *Libé*, la montagne de scandales et d'abus sexuels dans l'Église aurait dû dissuader même les jeunes les plus audacieux et les plus obtus. Cependant, ils demandent le baptême et veulent connaître les enseignements d'une foi qui se révèle de plus en plus capable de répondre à leur soif.

    D'abord, parce qu'ils la reconnaîssent et la prennent au sérieux, ils ne la rabaissent pas en la réduisant à un « mal-être de jeunesse », à ce type d'acné plus ou moins gênant selon la génétique et qui serait destiné tôt ou tard à disparaître. La foi ne disparaît pas, l'Église ne meurt pas, le cœur de l'homme continue à être fait comme Dieu l'a voulu : inquiet jusqu'à ce qu'il repose en Lui. Les éditorialistes de Libération feraient donc bien de reprendre leur souffle et de se remettre au travail pour laïciser encore plus radicalement une société qui leur avait procuré de nombreuses satisfactions : éducation religieuse réduite au minimum historique, ignorance de leurs propres racines, assimilation des principaux dogmes laïcs inculqués depuis la maternelle, vastes champs ouverts à la diffusion de l'islam.

    Et pourtant, la soif de transcendance ne s’apaise pas et ce n’est pas la société laïque qui comblera ce vide, car elle s’entête à répondre uniquement par le matérialisme et l’individualisme à un besoin qui les dépasse, provoquant même le dégoût chez les jeunes. Ils en ont marre du politiquement correct, ils n'en peuvent plus : « De plus en plus de jeunes ne veulent pas de ce monde wokiste et déconstructeur que créent les journalistes de Libération, ils ont confiance en l'avenir, mais pas en celui proposé par le gauche de Libé ", ajoute l'abbé Matthieu Raffray, professeur de philosophie et de théologie. Au fond, il vaut la peine d’espérer et de prier pour que les mêmes défenseurs de la laïcité la plus extrême, si zélés dans leur ressentiment anticatholique, éprouvent à leur tour une nausée enfin saine et bénéfique. Parce que même le cœur des adeptes de Libé , qu'ils le sachent ou non, est fait de la même manière que celui des jeunes qui demandent le baptême.


    (*) Libération est un journal français de gauche, fondé en 1973 par Jean-Paul Sartre et Serge July, entre autres, à la suite du mouvement social de mai 1968. Il s'est imposé comme un moyen de contre-culture, avec une forte tendance révolutionnaire et anti- orientation politique.

    Au fil du temps, Libération a évolué vers un journal plus conventionnel, tout en conservant une ligne éditoriale progressiste. Il aborde un large éventail de sujets, tels que la politique, la culture, l'économie et la société.

  • Orthodoxes et coptes réaffirment leur opposition à la justification des relations homosexuelles

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    D'InfoCatolica :

    Orthodoxes et coptes réaffirment leur opposition à la justification des relations homosexuelles

    Les représentants des Églises orthodoxes et de l'Église copte se sont réunis au monastère de Saint-Bishoy, à Wadi El Natrun, pour une réunion préparatoire axée sur l'unité des Églises. Parmi les accords figurent la réaffirmation de la position sur le mariage en tant qu'union entre un homme et une femme et le rejet des relations homosexuelles.

    La rencontre a été organisée par Tawadross II, patriarche copte d'Alexandrie, sous la devise « L'amour du Christ nous presse » (II Corinthiens 5 : 14).

    La rencontre a débuté par une prière dans l'église de la Transfiguration, présidée par le patriarche Tawadros, qui a souligné l'importance de « construire des relations d'amour dans le Christ, d'approfondir la compréhension mutuelle, le dialogue continu et la prière inlassable ». Le patriarche œcuménique Bartholomée a envoyé un message soulignant l'importance de l'unité des chrétiens et de la coopération mutuelle afin de ne pas « mettre un obstacle à l'Évangile du Christ » (1 Corinthiens 9, 12).

    Les coprésidents de la Commission mixte pour le dialogue théologique entre les Églises orthodoxes et coptes, le métropolite Emmanuel de Chalcédoine et le métropolite Thomas de Quosia et Mir, ont présenté les progrès antérieurs du dialogue et formulé des recommandations pour les actions futures. Ils ont également rappelé les dirigeants qui ont joué un rôle crucial dans les étapes précédentes dudit dialogue.

    Les participants ont évalué les mesures concrètes nécessaires pour restaurer la pleine communion entre les Églises, en tenant compte de la « Feuille de route » préparée à Athènes en 2014. Les discussions ont porté sur les Déclarations concertées, leur mise en œuvre et la manière de relever les défis sociaux et éthiques contemporains.

    Mariage authentique, non aux couples homosexuels

    En outre, les Églises ont abordé des questions telles que la crise familiale et les défis anthropologiques présents dans la société d'aujourd'hui. Les représentants ont réaffirmé leur position sur le mariage en tant qu'union entre un homme et une femme et ont exprimé leur rejet de la justification des relations entre personnes du même sexe au titre de la « liberté humaine absolue ».

    Il convient de noter que coptes et orthodoxes ont exprimé leur opposition catégorique au document Fiducia Supplicans, par lequel Rome donne libre cours à la bénédiction des couples homosexuels.

    Les participants ont convenu que les deux sous-commissions mixtes sur les questions liturgiques et pastorales poursuivent leurs travaux et qu'un site Internet commun soit créé pour faciliter l'accès aux documents du dialogue bilatéral. Ils ont également exprimé leur souhait qu'en 2025 tous les chrétiens célèbrent Pâques selon la tradition canonique de Nicée, car elle commémorera le 1700e anniversaire du premier Concile œcuménique.

  • 19 septembre : Mémoire des Apparitions de la Salette

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    451.jpgLe message délivré par la Vierge à deux bergers, Maximin et Mélanie, à La Salette en 1846 (apparitions reconnues par l'Eglise), est un message de mise en garde qui ne ménage personne; la Vierge avertit le monde des malheurs à venir en conséquence des graves désordres qui se multiplient en particulier dans l'Eglise et de l'atiédissement de la foi. Elle présente un visage désolé, en larmes, et appelle à la conversion et à la pénitence. Si certains avertissements sont à resituer dans le cadre historique de l'époque, d'autres restent très actuels et nous interpellent, notamment quand il s'agit de notre allergie à toute forme de pénitence et de la désacralisation du dimanche.

    Plusieurs écrivains ont été très marqués par le message de La Salette : Huysmans, Bloy et Claudel, notamment. Bloy a consacré un livre à "Celle qui pleure" qui est en ligne ici : http://www.biblisem.net/etudes/bloycell.htm où il relève des prédictions qui rendent un étrange son d'actualité à l'heure des affaires de pédophilie :

    "Les prêtres, ministres de mon Fils, les prêtres, par leur mauvaise vie, par leurs irrévérences et leur impiété à célébrer les Saints Mystères, par l’amour de l’argent, l’amour de l’honneur et des plaisirs, les prêtres sont devenus des CLOAQUES D’IMPURETÉ. Oui, les prêtres demandent vengeance et la vengeance est suspendue sur leurs têtes. Malheur aux prêtres et aux personnes consacrées à Dieu, lesquelles, par leurs infidélités et leur mauvaise vie, crucifient de nouveau mon Fils ! Les péchés des personnes consacrées à Dieu crient vers le Ciel et appellent la vengeance, et voilà que la vengeance est à leurs portes, car il ne se trouve personne pour implorer miséricorde et pardon pour le peuple ; IL N’Y A PLUS D’ÂMES GÉNÉREUSES, il n’y a plus personne digne d’offrir la Victime sans tache à l’Éternel, en faveur du monde."

    Cfr un site consacré aux apparitions de La Salette : http://jesusmarie.free.fr/apparitions_salette.html et un article bien complet : http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-11473097.html et aussi, lors du 170e anniversaire : http://www.famillechretienne.fr/eglise/pelerinages-et-rassemblements/la-salette-170e-anniversaire-de-l-apparition-de-la-vierge-203478

  • Le 19 septembre 1846, à La Salette...

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    Du site de l'Eglise catholique en France :

    La Vierge réconciliatrice de La Salette

    statue_Notre_Dame_de_ la_Salette

    « Avancez, n’ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle. »

    Le 19 septembre 1846, à La Salette en Isère, deux enfants bergers, Maximin Giraud et Mélanie Calvat, ont vu la Vierge Marie. Elle leur confie un message de conversion pour son peuple, qui souffre de mauvaises récoltes. L’évêque de Grenoble, Mgr Philibert de Bruillard, reconnaît l’apparition en 1851.

    Ce sont les pauvres que Marie appelle en premier : le père de Maximin, M. Giraud, va en être tout ébranlé, lui le sceptique mécréant qui refusa d’abord d’écouter les sornettes de son fils. Mais quand il vit le blé gâté, il s’inquiéta profondément devant la famine, et fut bouleversé, rejoint par l’amour du Dieu Père auquel il n’arrivait plus à croire. Et quand, guéri de son asthme, il redescendit de la montagne où il avait bu à la source, dès le lendemain, il reçut le sacrement de la réconciliation et de l’eucharistie, à laquelle il participa désormais tous les jours jusqu’à sa mort.

    Le sacrement de réconciliation

    Il n’est jamais trop tard pour bien faire, et avoir le courage de prendre nos responsabilités pour redonner toute sa place à ce merveilleux sacrement, comme Vatican II l’avait demandé.

    Le Carême

    La Vierge Marie, dans son apparition à La Salette, insiste pour donner toute sa place au Carême. Elle le fait en termes vigoureux et provocateurs : « Le Carême, ils vont à la boucherie comme des chiens.» Peut-on mieux dénoncer le paganisme de « société de consommation » de nos pays riches qui sont aveugles sur « la grande famine. »

    « Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle…

    Marie nous rappelle l’importance du Carême, temps liturgique annuel pour nous mettre résolument, par la prière, à la suite du Christ en marche vers sa Pâques. Le temps du passage par la souffrance et la mort vers la résurrection du Christ est un temps privilégié de conversion personnelle et collective, de lutte contre le péché qui détruit notre communauté humaine. C’est un temps de transfiguration avec le Christ et de partage avec tous ceux qui souffrent de grande famine.

    …et tout le reste vous sera donné par surcroît. » (Matthieu 6, 33)

    « Si Marie vient nous parler de la conversion à La Salette, c’est qu’elle fait confiance à tout son peuple, elle nous appelle à devenir responsables : qu’as-tu fait de ton frère en grande famine? Marie nous invite à redécouvrir avec elle, Jésus-Christ, son fils et à soumettre notre vie à l’évangile : « s’ils se convertissent, les pierres et les rochers deviendront des monceaux de blé ! », dit-elle à Maximin et Mélanie.

  • Pluralité des religions : quand Mgr Chaput recadre le pape

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    De Mgr Chaput sur First Things :

    Le pape et les autres religions

    Le pape François a l’habitude, désormais bien établie, de dire des choses qui laissent les auditeurs confus et leur font espérer qu’il voulait dire autre chose que ce qu’il a réellement dit.

    A la fin de son récent voyage à Singapour, le pape a laissé un discours préparé pour un groupe interreligieux de jeunes et a proposé quelques réflexions générales sur la religion. Comme ses commentaires étaient improvisés, ils manquaient naturellement de la précision que possède normalement un texte préparé, et il faut donc espérer que ce qu'il a dit n'est pas tout à fait ce qu'il voulait dire.

    Selon les médias, le pape François a déclaré que « les religions sont comme des langues différentes pour arriver à Dieu, mais Dieu est Dieu pour tous. Puisque Dieu est Dieu pour tous, alors nous sommes tous enfants de Dieu ». Il a ajouté : « Si vous commencez à vous disputer en disant : « Ma religion est plus importante que la vôtre, la mienne est vraie et la vôtre ne l’est pas », où cela nous mènera-t-il ? Il n’y a qu’un seul Dieu, et chacun de nous a une langue pour arriver à Dieu. Certains sont sikhs, musulmans, hindous, chrétiens, et ce sont des chemins différents [vers Dieu] ». L’intention positive du Saint-Père était évidente.

    Le pape François a ensuite ajouté un appel au dialogue interreligieux. Il a parlé du dialogue comme s’il s’agissait d’une fin en soi. « Le dialogue interreligieux, a-t-il dit, est quelque chose qui crée un chemin. » La question est alors : un chemin vers où ?

    L’idée que toutes les religions ont le même poids est une idée particulièrement erronée que le successeur de Pierre semble soutenir. Il est vrai que toutes les grandes religions expriment un désir humain – souvent avec beauté et sagesse – pour quelque chose de plus que cette vie. Les humains ont besoin d’adorer. Ce désir semble être inscrit dans notre ADN. Mais toutes les religions ne sont pas égales dans leur contenu ou leurs conséquences. Il existe des différences substantielles entre les religions citées par le pape. Elles ont des notions très différentes de qui est Dieu et de ce que cela implique pour la nature de la personne humaine et de la société. Comme l’a prêché saint Paul il y a deux mille ans, la recherche de Dieu peut prendre de nombreuses formes imparfaites, mais elles sont toutes une recherche imparfaite du Dieu unique, vrai et trinitaire de l’Écriture Sainte. Paul condamne les fausses religions et prêche Jésus-Christ comme la réalité et l’accomplissement du Dieu inconnu que les Grecs adorent (Actes 17:22–31). 

    En termes simples : toutes les religions ne recherchent pas le même Dieu, et certaines religions sont à la fois erronées et potentiellement dangereuses, matériellement et spirituellement.

    Les catholiques croient que Jésus-Christ a révélé une fois pour toutes à toute l’humanité qui est Dieu. Il nous a rachetés par sa mort et sa résurrection, et il nous a donné la mission d’amener toute l’humanité à lui. Comme notre foi l’enseigne très clairement, seul Jésus-Christ sauve. Le Christ n’est pas simplement un grand enseignant ou prophète parmi d’autres. Pour emprunter une pensée à C. S. Lewis, si Jésus n’était qu’un parmi tant d’autres, il serait aussi un menteur, car il a affirmé avec insistance : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6). Un Dieu d’amour peut accepter l’adoration de tout cœur sincère et charitable, mais le salut ne vient que par son fils unique, Jésus-Christ.

    C’est pourquoi Jésus n’a pas dit : « Restez sur votre chemin et parlons-en. »

    Nous sommes appelés chrétiens parce que nous croyons que Jésus-Christ est Dieu, la deuxième personne de la Trinité. Dès le début de notre foi, les disciples du Christ étaient uniques parmi les religions du monde parce qu’ils acceptaient comme vraie l’affirmation extraordinaire du Christ selon laquelle il est Dieu – en partie à cause de ses miracles, en partie à cause de sa prédication, mais en fin de compte à cause de sa mort et de sa résurrection corporelle. Les chrétiens ont également toujours cru que cette réalité rend le christianisme catégoriquement distinct de toutes les autres religions, et exige en retour un engagement total de nos vies. ( Pour la christologie de l’Église, voir : le Nouveau Testament, le concile de Nicée, le concile d’Éphèse, le concile de Chalcédoine, le concile de Trente, le concile Vatican II, le Catéchisme de l’Église catholique, le document du Vatican Dominus Jesus, qui tous, parmi tant d’autres, enseignent clairement la divinité du Christ et son rôle unique dans l’histoire du salut.)

    Suggérer, même vaguement, que les catholiques suivent un chemin plus ou moins semblable à celui des autres religions pour arriver à Dieu, c’est vider le martyre de son sens. Pourquoi donner sa vie pour le Christ alors que d’autres chemins peuvent nous conduire au même Dieu ? Un tel sacrifice serait insensé. Mais le témoignage des martyrs est plus important aujourd’hui que jamais. Nous vivons à une époque où la religion dominante est de plus en plus le culte de soi. Nous avons besoin des martyrs – et de chacun de nous en tant que confesseur de Jésus-Christ – pour rappeler à un monde incroyant que le chemin vers une vie véritablement riche consiste à se donner pleinement à l’autre, à l’ autre.

    L'évêque de Rome est le chef spirituel et institutionnel de l'Église catholique dans le monde entier. Cela signifie, entre autres, qu'il a le devoir d'enseigner la foi clairement et de la prêcher de manière évangélique. Les commentaires inconsidérés ne peuvent que semer la confusion. Or, trop souvent, la confusion contamine et sape la bonne volonté de ce pontificat.

    Les chrétiens considèrent que seul Jésus est le chemin qui mène à Dieu. Suggérer, insinuer ou laisser les autres inférer le contraire est un manque d’amour, car l’amour véritable veut toujours le bien de l’autre, et le bien de tous est de connaître et d’aimer Jésus-Christ, et par lui le Père qui nous a créés.

    Charles J. Chaput, OFM Cap., est l'archevêque émérite de Philadelphie.

  • Le "moindre mal" : qu'est-ce qui ne va pas dans le discours de François

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    De Tommaso Scandroglio sur la NBQ :

    Le "moindre mal" : qu'est-ce qui ne va pas dans le discours de François

    Sur le vol de retour de son dernier voyage apostolique, le Pape a déclaré que Trump et Harris "sont contre la vie", l'un à l'égard des migrants et l'autre à l'égard des enfants à naître, et que "nous devons choisir le moindre mal". Analysons les paroles de François d'un point de vue moral.

    18_09_2024

    Les hauteurs de la pensée du pape François correspondent précisément aux hauteurs atteintes par les avions qui le ramènent chez lui après ses voyages apostoliques. Lors de la Conférence de presse de retour de Singapour, un journaliste, en vue des élections américaines, demande au pape pour quel candidat un électeur catholique devrait voter : Trump, « qui voudrait expulser onze millions de migrants », ou Harris, « en faveur de l'interruption de grossesse » ?

    Le pape François affirme que « tous deux sont contre la vie, celui qui rejette les migrants et celui qui tue les enfants ». Immédiatement après une autre question similaire : « Peut-il y avoir des circonstances dans lesquelles il est moralement permis de voter pour un candidat en faveur de la fin de la vie ? Réponse de François : « Dans la morale politique, en général, on dit que ne pas voter c'est mal, ce n'est pas bien : il faut voter. Et il faut choisir le moindre mal. Qui est le moindre mal, cette dame ou ce monsieur ? Je ne sais pas, tout le monde en conscience pense et fait cela. »

    Le Saint-Père, dans ces réponses, a abordé de nombreux sujets. Essayons de les examiner également. Dans un premier temps, tenons-nous en aux déclarations de Trump : il souhaite expulser les migrants illégaux. Cette décision d'un point de vue moral est bonne. Ce n'est pas un mal moral. L'immigration clandestine est contraire à la loi. Il existe bien un droit à migrer, mais dans le respect des lois équitables du pays d'accueil. L'Église n'a jamais été favorable à un accueil inconditionnel et aveugle des émigrés : « La régulation des flux migratoires selon des critères d'équité et d'équilibre est une des conditions indispensables pour que les insertions se fassent avec les garanties exigées par la dignité des personnes. personne humaine » (Conseil pontifical Justice et Paix, Recueil de la doctrine sociale de l'Église, 298) ; en ce qui concerne les flux migratoires, la « politique de coopération internationale [...] doit être accompagnée d'une réglementation internationale adéquate capable d'harmoniser les différents cadres législatifs, en vue de sauvegarder les besoins et les droits des émigrés et des familles et, en même temps, ceux des sociétés d'accueil des émigrés eux-mêmes » (Benoît XVI, Caritas in veritate, 2009).

    Nous passons ensuite à la déclaration de François selon laquelle « il faut voter », sous-entendant « toujours ». Dans la moralité naturelle, il existe la catégorie des devoirs négatifs absolus (actions qui ne doivent jamais être accomplies), des devoirs négatifs contingents (actions qui dans certaines circonstances ne doivent pas être accomplies) et des devoirs affirmatifs contingents (actions qui doivent être accomplies dans certaines circonstances). Mais la catégorie des devoirs affirmatifs absolus, c’est-à-dire des actions qui doivent toujours être accomplies, n’existe pas. Cela est dû au principe d’efficacité ou de proportionnalité : il est parfois bon d’omettre une action abstraitement bonne pour un bien plus grand. Voter en soi est une bonne chose, si vous votez pour une bonne loi ou un bon programme électoral, mais parfois il est bon de ne pas voter pour un bien commun. Par exemple, on peut s'abstenir pour protester, pour faire entendre sa dissidence, pour dénoncer le décalage entre la base électorale et les dirigeants politiques, pour manifester sa méfiance envers la classe politique, etc. Naturellement, précisément dans le respect du principe d'efficacité, il faudra peser le pour et le contre, c'est-à-dire évaluer si l'abstention du vote entraînera plus de bénéfices que de préjudices. Quoi qu’il en soit, il est faux de considérer le vote comme un devoir absolu.

    Revenons aux paroles du Pape. Il estime à tort que Trump veut nuire moralement lorsqu’il déclare qu’il s’efforcera de renvoyer chez eux les immigrés illégaux et que, de son côté, Harris souhaite également du mal en étant en faveur de l’avortement. Dans son imagination, Trump est un homme pro-vie avec le défaut d’être contre les migrants et Harris est un candidat pro-immigration mais avec le défaut d’être contre la vie émergente. D'après les paroles du Pape, nous comprenons bien qu'il sait que Trump est en faveur d'un mal moindre que Harris, mais il ne peut pas le dire car François ne peut pas être pro-Trump et se réfugie donc dans la rhétorique : « Qui est le moindre mal, cette dame ou ce monsieur ? Je ne sais pas, tout le monde en conscience pense et fait cela. »

    Mais au-delà du vote pour Trump ou Harris , ce qui suscite le plus de consternation, c'est le principe, pas du tout catholique, exprimé par François : « Il faut choisir le moindre mal ». Un de ses collègues, Paul VI, lui répond : « Il n'est pas permis, même pour des raisons très graves, de faire le mal pour qu'il en résulte du bien, c'est-à-dire de faire l'objet d'un acte positif de volonté de ce qui est intrinsèquement désordonné et donc indigne de la personne humaine, même si c'est dans l'intention de sauvegarder ou de promouvoir les biens individuels, familiaux ou sociaux » ( Humanae vitae , 18). Le moindre mal ne peut être choisi simplement parce qu’il est mauvais. Entre deux maux de gravité différente, il ne faut donc choisir aucun d’eux : une action est bonne parce qu’elle tend au plus grand bien possible.

  • Joseph de Cupertino (18 septembre), un saint extraordinaire et déroutant

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    (Missel.free.fr) La vie de Joseph de Cupertino est assurément l’une des plus extraordinaires et des plus déroutantes de l’hagiographie, mais que son procès de canonisation se soit déroulé sous les yeux desLumières, suffit à garantir que l’Eglise s’est posé toutes les questions qu’on était en droit d’attendre en pareil cas.

    Le père de Joseph Désa, un menuisier de grande vertu, avait si peu d’entendement dans les affaires que sa femme, pour se protéger des agents de justice, dut se cacher dans une étable où elle accoucha (17 juin 1603). L’enfant fut baptisé à Notre-Dame-des-Neiges de Cupertino (diocèse de Nardo), petite ville du royaume de Naples, entre Brindes et Otrante, où il vécut toute son enfance sous la conduite énergique de sa mère, Françoise Zanara. Si, comme le disent les actes de sa canonisation, dès sa plus tendre enfance, à l’âge de cinq ans, il donna de tels signes de sainteté que, pour être déjà vénéré comme un homme parfait, l’âge seul lui manquait, il n’en n’était pas moins extrêmement maladroit, manuellement et intellectuellement. Atteint d’une étrange maladie, il attribua sa guérison à la Sainte Vierge et, résolu à consacrer sa vie à Dieu, il s’imposa de grandes mortifications.

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  • Pourquoi les papes ne devraient pas donner une conférence de presse à 10 kilomètres d'altitude...

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    De Roland Noé sur kath.net/news :

    Pourquoi les papes ne devraient pas donner une conférence de presse à 10 kilomètres d'altitude...

    16 septembre 2024

    ... mais cela ne changerait rien au problème fondamental de François : il parle parfois trop ET quand le mur du Vatican tombera-t-il enfin ? - Un commentaire de Roland Noé sur les récentes déclarations retentissantes du Pape

    Tout d'abord : peut-être que le prochain pape devrait publier un décret interdisant à tout jamais les conférences de presse papales à plus de 10 000 mètres. Aucune personne normale au monde ne donne régulièrement des conférences de presse dans les avions. Pourquoi un pape doit-il faire cela ? C'est complètement inutile. Un pape est censé prêcher l'Évangile. C'est ça! Le voyage du dernier pape s'est déroulé dans un calme merveilleux, ce qui a certainement été un enrichissement pour de nombreuses personnes présentes. Il n'y a eu aucune mention d'excitation, mais le dernier jour est venu, d'abord la rencontre avec des jeunes et la conversation interreligieuse, puis les éloges de la Chine d'une hauteur de 10 kilomètres : "C'est un grand pays, j'admire la Chine, je la respecte". dit le chef de l'église.

    « J'admire la Chine ! » ? – Pas un mot de critique à l’égard du régime communiste et de la persécution des chrétiens qui perdure encore. Que ressentent les chrétiens persécutés là-bas alors que le Pape ne les mentionne même pas et que la Chine est si aveuglément louée ? Le Pape n'a-t-il aucun sentiment pour les chrétiens de là-bas ?

    Puis est venue la phrase impossible sur les élections américaines et Biden/Harris, qui a exprimé de diverses manières l'incompétence de François : « Tous deux sont contre la vie – ceux qui marginalisent les migrants et ceux qui tuent des enfants. » Je suis désolé, mais quoi ? Deux sujets qui se situent à des niveaux moraux, complètement différents sont mis en balance, ce qui est malhonnête du seul point de vue théologique moral.

    Premièrement, la question du « meurtre de petits enfants innocents ». Ici, l'Église a toujours enseigné qu'il s'agit d'un « crime ignoble » (Vatican II désigne le meurtre de jeunes enfants jusqu'à leur naissance, mais Trump est au moins en faveur de restrictions strictes, François ne semble pas le savoir). Est-il si mal informé ? Mgr Strickland le dit clairement sur X : « L'immigration est un gâchis compliqué, l'avortement est clairement le meurtre d'un enfant à naître. Le choix est clair, car l’avortement est un mal écrasant, et les catholiques croyants ne peuvent pas soutenir directement l’avortement . »

    La question de la « migration » est d’un tout autre niveau moral et il faut l’examiner d’une manière très différenciée. Bien sûr, pour un chrétien, il faut être bienveillant envers les vrais réfugiés et les aider autant que cela est humainement possible. Je pense ici aux réfugiés de guerre d'Ukraine et je suis encore choqué aujourd'hui quand je pense aux photos que j'ai personnellement reçues à la frontière polono-ukrainienne en accompagnant les transports humanitaires. Mais il est clairement douteux que ce soit un péché grave de ne pas accueillir des migrants. Je connais un réfugié d'Afrique qui se tient chaque jour devant un supermarché et vend son "journal" par tous les temps pour pouvoir survivre; il est chrétien et se bat pour pouvoir séjourner en Autriche; il envoie une partie de l'argent qu'il reçoit à sa famille en Afrique.

    Le destin de l'individu est presque toujours aléatoire, mais le problème fondamental demeure : à un moment donné, les maisons des gens sont pleines, à un moment donné, les pays sont tout simplement submergés, surtout lorsque certaines migrations en provenance de certains pays comme la Syrie, l'Afghanistan, etc., et ainsi des pays entiers sont hors de contrôle. Des pays comme la Suède et le Danemark l’ont compris depuis longtemps. Des pays comme l’Allemagne commencent tout juste à le comprendre. Aux États-Unis, de plus en plus de démocrates se prononcent en faveur de restrictions à l'immigration. Des dizaines de millions de migrants à la frontière sud submergent chaque année les États-Unis et la plupart des gens là-bas ne veulent pas de cela. Pas un seul Harris n’est favorable à l’ouverture complète des frontières.

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  • Quand le gouvernement chinois interdit une appli de prière...

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    De sur First Things :

    Interdit en Chine

    Hallow, l'application de prière lancée en 2018, est l'un des outils spirituels les plus populaires de la planète, ayant été téléchargée quelque 14 millions de fois dans plus de 150 pays, selon son fondateur Alex Jones. 

    J’ai donc été ravie lorsque Hallow m’a contactée il y a quelques mois pour me demander d’utiliser des éléments de Witness to Hope , le premier volume de ma biographie du pape saint Jean-Paul II, dans une série de méditations et de prières qui devait être lancée cet été. J’ai préparé un guide de prononciation phonétique pour Jim Caviezel, qui devait lire des textes du livre, et j’ai été ravie que les méditations soient dirigées par mon ami Mgr James Shea, président de l’Université de Mary à Bismarck, dans le Dakota du Nord. Tout semblait en ordre. 

    Puis, à la mi-juillet, peu après la mise en ligne de la série John Paul II/ Witness to Hope , Alex Jones a été soudainement informé que l’application Hallow avait été retirée de l’App Store d’Apple en Chine parce que le gouvernement communiste, par l’intermédiaire de son administration du cyberespace, avait déterminé que la série incluait du contenu « illégal ». Hallow a été annulée en Chine. 

    Quel était le contenu illégal qui a conduit l'Administration du cyberespace de Chine à émettre ce diktat brutal et irréversible ? Des descriptions du rôle de Jean-Paul II dans l'effondrement du communisme européen ? Le témoignage lumineux de Jean-Paul II sur Jésus-Christ comme réponse à la question de savoir quelle est la vie de chaque être humain, y compris celle de chaque Chinois ? 

    Pour saisir toute l’absurdité de tout cela, il suffit d’examiner le bilan du régime communiste chinois depuis son arrivée au pouvoir en 1949.

    Les catholiques et les missionnaires catholiques chinois, y compris ce brave (et honteusement non béatifié) évêque de Brooklyn, Francis Ford, ont été martyrisés en masse. Au cours du « Grand Bond en avant » de 1958-1962, 45 millions de Chinois sont morts, dont 30 millions de faim . 1,6 million de plus sont morts lors de la « Grande Révolution culturelle prolétarienne » de 1966-1976, et des millions d’autres ont été tellement traumatisés par l’humiliation publique et les camps de rééducation que leur vie a été ruinée. Au printemps 1989, pas moins de dix mille Chinois ont été tués lors du massacre de la place Tiananmen.

    La politique draconienne de l'enfant unique en Chine a conduit au génocide des filles à naître, à un nombre incalculable d'avortements forcés et sans doute à des millions d'autres, les femmes tentant de cacher leur grossesse non autorisée aux furets du gouvernement. Il semblerait que le régime chinois prélève des organes sur des adeptes condamnés du Falun Gong. Le gouvernement chinois mène depuis des décennies une campagne visant à détruire la culture traditionnelle tibétaine et enferme aujourd'hui des centaines de milliers de ses citoyens non chinois dans des camps de concentration pour « rééducation par le travail ». La population chinoise est aujourd'hui la plus surveillée de l'histoire, et ses possibilités d'éducation et de carrière dépendent de son assentiment au régime. 

    La Chine a rompu toutes les garanties qu’elle avait données concernant la préservation des libertés civiles à Hong Kong lorsque cette ville est revenue sous souveraineté chinoise en 1997. Le gouvernement fantoche de la Région administrative spéciale de Hong Kong emprisonne quiconque ose dénoncer cette trahison, y compris des martyrs blancs comme l’entrepreneur médiatique Jimmy Lai. La Chine mène régulièrement des opérations militaires provocatrices en mer de Chine méridionale, menace des voisins comme le Vietnam et les Philippines, et répartit d’énormes sommes d’argent d’investissement dans le monde entier alors qu’elle cherche à créer un réseau mondial d’influenceurs politiques par le biais de son initiative Belt and Road.

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  • Robert Bellarmin (fêté aujourd'hui) affirmait déjà le droit de résister à une loi injuste

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    Le droit de résistance passive et active à une loi injuste (source : missel.free.fr)

    L’encyclique Evangelium vitæ (25 mars 1995) relance le débat sur la résistance passive aux lois injustes (prudemment appelée objection de conscience) et la race des journalistes mondains qui parlent de tout sans en rien connaître, ont cru y découvrir une nouveauté. Il m’a semblé intéressant, puisque nous célébrons la fête de saint Robert Bellarmin[1], de nous rappeler ce qu’il enseignait du droit de résistance passive et active à une loi injuste.

    C’est la révolte des Vénitiens contre Paul V (1606)[2] qui força Robert Bellarmin à exposer ses idées sur la légitimité de la résistance à une loi injuste, quand les théologiens de la Sérénissime République qui affirmaient que L’homme n’est pas tenu d’obéir au pape quand ce que celui-ci commande est contraire à la loi de Dieu, et même dans quelques autres cas, et qui déclaraient coupables de péché mortel ceux qui avaient obéi à Paul V. Certes, Bellarmin souligne que lorsque le commandement d’un homme est manifestement contraire à la loi de Dieu, c’est un devoir de lui désobéir ; ainsi en va-t-il pour les princes séculiers qui commandent à tous leurs sujets de renier le Christ ou de sacrifier aux idoles, ainsi en va-t-il pour un pape, homme de mauvaise vie, comme l’ont été quelques-uns au temps passé (si les récits qui nous sont parvenus sont véridiques), et voulant user de fait d’une injuste violence (...) si, par exemple, un pape voulait ruiner l’église de Saint-Pierre, pour en bâtir un palais à ses parents, ou s’il voulait déposer tous les évêques, et par ce moyen mettre l’Eglise en trouble, ou s’il voulait faire la guerre sans occasion ni sujet, pour ôter les Élats à leurs vrais possesseurs, ou en gratifier ses proches, les docteurs indiquent les remèdes suivants : avoir recours à Dieu par l’oraison, admonester ledit pape avec tout respect et révérence, n’obéir point à ses commandements notoirement injustes, et enfin lui résister, et empêcher qu’il ne fasse le mal projeté. A Paolo Sarpi[3] qui objectait : Si le prince me commande quelque chose qui soit au détriment des biens temporels, je lui dois obéir, d’autant que le bien particulier doit céder au bien commun, Bellarmin répondait : Je dis que cette raison n’est de mise, d’autant qu’il peut arriver que le prince commande injustement la perte de biens temporels ; et si cette injustice est évidente, je ne lui dois pas obéir ; l’exemple de Naboth est trop clair qui refusa d’obéir au roi Achaz[4].

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  • Saint Robert Bellarmin (17 septembre) : l'illustration claire et efficace de la doctrine catholique

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    De BENOÎT XVI, lors de l'AUDIENCE GÉNÉRALE du Mercredi 23 février 2011 (source) :

    Saint Robert Bellarmin

    Chers frères et sœurs,

    Saint Robert Bellarmin, dont je désire vous parler aujourd’hui, nous ramène en esprit à l’époque de la douloureuse scission de la chrétienté occidentale, lorsqu’une grave crise politique et religieuse provoqua l’éloignement de nations entières du Siège apostolique.

    Né le 4 octobre 1542 à Montepulciano, près de Sienne, il est le neveu, du côté de sa mère, du Pape Marcel II. Il reçut une excellente formation humaniste avant d’entrer dans la compagnie de Jésus le 20 septembre 1560. Les études de philosophie et de théologie, qu’il accomplit au Collège romain, à Padoue et à Louvain, centrées sur saint Thomas et les Pères de l’Eglise, furent décisives pour son orientation théologique. Ordonné prêtre le 25 mars 1570, il fut pendant quelques années professeur de théologie à Louvain. Appelé par la suite à Rome comme professeur au Collège romain, il lui fut confiée la chaire d’«Apologétique »; au cours de la décennie où il occupa cette fonction (1576-1586), il prépara une série de leçons qui aboutirent ensuite aux « Controverses », œuvre devenue immédiatement célèbre en raison de la clarté et de la richesse de son contenu et de son ton essentiellement historique. Le Concile de Trente s’était conclu depuis peu et pour l’Eglise catholique, il était nécessaire de renforcer et de confirmer son identité notamment face à la Réforme protestante. L’action de Robert Bellarmin s’inscrit dans ce contexte. De 1588 à 1594, il fut d’abord père spirituel des étudiants jésuites du Collège romain, parmi lesquels il rencontra et dirigea saint Louis Gonzague, puis supérieur religieux. Le Pape Clément VIII le nomma théologien pontifical, consulteur du Saint-Office et recteur du Collège des pénitenciers de la Basilique Saint-Pierre. C’est à la période 1597-1598 que remonte son catéchisme, Doctrine chrétienne abrégée, qui fut son œuvre la plus populaire.

    Le 3 mars 1599, il fut créé cardinal par le Pape Clément VIII et, le 18 mars 1602, il fut nommé archevêque de Capoue. Il reçut l’ordination épiscopale le 21 avril de la même année. Au cours des trois années où il fut évêque diocésain, il se distingua par son zèle de prédicateur dans sa cathédrale, par la visite qu’il accomplissait chaque semaine dans les paroisses, par les trois synodes diocésains et le Concile provincial auquel il donna vie. Après avoir participé aux conclaves qui élurent les Papes Léon XI et Paul V, il fut rappelé à Rome, où il devint membre des Congrégations du Saint-Office, de l’Index, des rites, des évêques et de la propagation de la foi. Il reçut également des charges diplomatiques, auprès de la République de Venise et de l’Angleterre, pour défendre les droits du Siège apostolique. Dans ses dernières années, il rédigea divers livres de spiritualité, dans lesquels il résuma le fruit de ses exercices spirituels annuels. Le peuple chrétien tire aujourd’hui encore une profonde édification de leur lecture. Il mourut à Rome le 17 septembre 1621. Le Pape Pie XI le béatifia en 1923, le canonisa en 1930 et le proclama docteur de l’Eglise en 1931.

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  • Hildegarde de Bingen, prophétesse et docteur de l'Eglise (17 septembre)

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    HILDEGARDE DE BINGEN, PROPHÉTESSE ET DOCTEUR DE L’ÉGLISE

    Hildegarde de Bingen, prophétesse et docteur de l’Église

    Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179) est une religieuse bénédictine allemande du Moyen Âge devenue Docteur de l’Église en 2012, notamment grâce à ses écrits dans lesquels elle raconte ses visions. Elle est aujourd’hui très connue pour ses connaissances exceptionnelles en matière d’alimentation et de médecine naturelle notamment.

    Sainte Hildegarde, sous la plume d’Emmanuelle Martin, responsable de l’école Sainte-Hildegarde à Fallais (Belgique) (source) :
     
    Une enfant extraordinaire. Je m’appelle Hildegarde. Je suis née à Bermersheim, en Rhénanie (Allemagne), le 16 septembre 1098 sous le Saint Empire romain germanique. Mes parents s’appelaient Hildebert et Mechtilde et j’étais leur dixième enfant. Ils me vouèrent à Dieu dès ma naissance, comme on offre la dîme à l’Église. Ils étaient nobles et ne manquaient pas de richesses, mais ce sont de richesses spirituelles que Dieu, à qui je fus vouée, me combla dès mon plus jeune âge. « Depuis mon enfance, lorsque mes os, mes nerfs et mes veines n’étaient pas encore développés (…) j’ai toujours dans mon âme le don de voir. Dans la vision, mon esprit, selon la volonté de Dieu, s’élève dans les hauteurs célestes porté par les différents courants… tout ce que j’ai vu ou appris dans ces visions, j’en garde le souvenir. Je vois, j’entends et je connais et j’apprends ce que je connais en un même instant. »[i] « Dans la 3e année de mon jeune âge, je vis une lumière tellement grande que mon âme en fut effrayée, mais à cause de mon jeune âge, je n’ai rien pu expliquer. » [ii] Mes parents se rendirent compte très tôt de ce que leur dernière petite fille avait des dons extraordinaires. Ainsi, lorsque j’avais 5 ans, je dis un jour à ma nourrice devant une vache prête à mettre bas : « Regarde, comme il est joli le petit veau, blanc et marqué de nombreuses taches sur le front, les pattes et le dos. »[iii] Le veau naquit comme je l’avais décrit. Je compris un jour que j’étais seule à voir tout cela après avoir posé des questions à ma nourrice qui me dit ne rien voir de ce que je voyais. Alors, je fus saisie d’une grande frayeur et je n’osais plus en parler à personne. Pendant longtemps, très longtemps, « jusqu’au moment où Dieu a voulu que par sa grâce cela fut manifesté, j’ai caché tout cela sous un paisible silence »[iv]. Ma santé était très fragile, j’étais une enfant chétive et je le restai toute ma vie. Dieu m’a expliqué plus tard qu’il voulait m’abaisser afin que je ne m’enorgueillisse pas de tous ces dons.

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