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Foi - Page 75

  • La Royauté sociale de Notre Seigneur

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    Le Christ Roi des individus et des sociétés (source)

    Le Christ est roi de droit sur les individus comme sur les sociétés.

    Comme seconde Personne de la Sainte Trinité, le Christ possède en commun avec le Père et le Saint-Esprit l’empire souverain sur le monde.

    Mais c’est au Christ en tant qu’Il est homme qu’est attribué le titre de Christ-Roi car la notion de royauté est une notion liée à la nature humaine.

    C’est ce qui ressort de la vision du prophète Daniel : “Je regardais dans les visions de la nuit, et voici que sur les nuées vint comme un Fils d’homme. Il s’avança jusqu’au vieillard et on l’amena devant lui. Et celui-ci lui donna puissance, gloire et règne, et tous les peuples, nations et langues le servirent, sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son royaume ne sera jamais détruit” [[Daniel, VII 13-14.]].

    Ainsi que des paroles de l’archange Gabriel à la Sainte Vierge Marie : “Tu vas concevoir et tu enfanteras un fils… Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son Père. Il régnera à jamais sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin” [[Luc, I 31 et 33]].

    A Pilate qui le questionne à ce sujet, Jésus répondit sans hésitation : “Tu l’as dit, je suis roi”.

    A Saint Jean, il apparaît comme le “prince du roi de la terre” (Apocalypse I, 5) et le “Roi des rois et Seigneur des Seigneurs” (id. XIX, 16).

    Ce pouvoir royal du Christ découle de l’union de sa nature humaine avec sa nature divine à laquelle tout est soumis. Il découle de l’Incarnation.

    Et cette même union fonde également le second titre que le Christ a à être notre roi, à savoir le droit de conquête.

    Par son sacrifice rédempteur, Jésus a délivré les hommes de l’esclavage du démon.

    Le jour des Rameaux, Il avait annoncé : “Le prince de ce monde va être jeté dehors”.

    Ce qui conduit le Pape Pie XI à écrire dans son encyclique sur le Christ-Roi : “Le Christ nous commande non seulement par droit de nature, mais par un droit acquis, le droit de Rédempteur. Que les hommes oublieux se rappellent tous combien nous avons coûté à notre Sauveur : Vous n’avez pas été rachetés au prix de matières périssables comme l’or ou l’argent, mais par le sang précieux du Christ offert comme un agneau sans tache et sans défaut” [[Encyclique “Quas Primas”, I Pi I-18-19.]].

    Une royauté universelle

    Puisque par nature et par conquête le Christ possède la royauté sur le monte entier, c’est sur tous les hommes que s’étend sa royauté.

    “Son empire ne s’étend pas seulement aux nations catholiques ou seulement à ceux qui, purifiés par le saint baptême appartiennent de choix à l’Eglise, (…) il embrasse aussi tout ce qu’il existe d’hommes n’ayant pas la foi chrétienne, de sorte qu’en toute vérité l’universalité du genre humain est soumise à la puissance de Jésus-Christ” [[Léon XIII, encyclique “Annum Sacrum”.]].

    De plus, comme le Christ a dit : “Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre” (Mat XXVIII, 18), il possède le triple pouvoir : exécutif, législatif et judiciaire.

    Du fait que le pouvoir du Verbe incarné est illimité, il ressort également que sa royauté s’exerce non seulement sur l’homme privé ou sur l’homme en tant qu’il possède une dimension religieuse – privée ou publique – mais encore sur l’homme en tant qu’il est animal social dans les domaines familial et politique.

    Aussi “Sa royauté exige que l’Etat tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens aussi bien dans la législation que dans la façon de rendre la justice et que dans la formation de la jeunesse à une doctrine saine et à une bonne discipline des moeurs” [[Pie XI, encyclique “Quas Primas”.]].

    De même, le catéchisme de l’Eglise catholique rappelle l’existence de “la royauté du Christ sur toute la création et en particulier sur les sociétés humaines” (n° 2105).

    Citant Vatican II, ce catéchisme parle du devoir “d’éclairer et d’orienter toutes les réalités temporelles (…) de telle sorte qu’elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ et soient à la louange du Créateur et Rédempteur” (n° 696) et ajoute encore qu'”aucune activité humaine, fût-elle d’ordre temporel, ne peut être soustraite à l’empire de Dieu” (n° 912).

    Enfin, la royauté du Christ est de nature telle qu’elle engendre un devoir de culte public de la part des autorités temporelles.

    “Les gouvernants sont tenus, tout comme les citoyens, de rendre au Christ un culte public et de lui obéir” [[Pie XI, encyclique “Quas Primas”.]].

    D’ailleurs, pour les gouvernants, rendre un culte public à Dieu est déjà une exigence d’ordre naturel.

    En effet, la raison humaine peut découvrir que les sociétés comme les individus sont tributaires de Dieu pour tous les biens dont elles bénéficient. Ce qui implique de leur part un devoir public de louange, de demande, de reconnaissance, voire de réparation, puisque c’est en tant qu’autorités publiques qu’elles dépendent de Dieu pour ses bienfaits.

    C’est la raison pour laquelle nous voyons les gouvernants des sociétés anciennes rendre un culte public à Dieu.

    Et certainement qu’à cette réalité peuvent s’appliquer aussi ces lignes de Léon XIII :

    “Quant à la prétention de faire l’Etat complètement étranger à la religion et pouvant administrer les affaires publiques sans tenir plus compte de Dieu que s’il n’existait pas, c’est une témérité sans exemple, même chez les païens. Ceux-ci portaient si profondément gravées au plus intime de leurs âmes, non seulement une idée vague des dieux, mais la nécessité sociale de la religion, qu’à leur sens il eût été plus aisé à une ville de se tenir debout sans être appuyée au sol que privée de Dieu” [[Encyclique “Humani Generis”.]].

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  • Soins palliatifs pour la dignité et la vie : entretien avec une doctoresse catholique (traduction revue et corrigée)

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    Un ami attentif a décelé des problèmes de traduction dans cet article que nous avions mis en ligne vendredi dernier. Il nous propose une traduction plus rigoureuse que nous publions ci-dessous en le remerciant de tout coeur pour ce travail et pour l'attention qu'il veut bien accorder aux parutions de belgicatho.

    Du CWR :

    Soins palliatifs pour la dignité et la vie
    Entretien avec la Dre Natalie King

    Natalie King, MD | Ave Maria Press

    21 novembre 2024

    Selon l'auteure de Intensive Caring: A Practical Handbook for Catholics about Serious Illness and End-of-Life Care, la médecine palliative « ne se concentre pas sur la mort du patient. Elle se concentre sur la vie du patient, sur sa vie du mieux qu'il peut malgré une maladie grave. »

    La Dre Natalie King, diplômée de la faculté de médecine de l'université de Tulane (1), est une médecin catholique spécialisée en soins palliatifs. Elle vit dans l'Utah (2).

    Soucieuse de la qualité et de l'éthique des soins prodigués aux patients à tous les stades de leur vie, elle est l'auteure de Intensive Caring: A Practical Handbook for Catholics about Serious Illness and End-of-Life Care, qui vient d'être publié par Ave Maria Press.

    Elle s’est récemment entretenue avec Catholic World Report (CWR) sur les soins palliatifs, son propre parcours dans cette discipline et les questions morales liées à la fin de vie.

    CWR : Vous êtes médecin en « soins palliatifs ». Que sont les « soins palliatifs » ? Quel est, selon vous, le lien entre les « soins palliatifs » et votre statut de médecin catholique ?

    Dr King : En grandissant, je n'avais jamais entendu parler des soins palliatifs. J'ai fait des études de médecine, comme la plupart des gens, pour pouvoir comprendre le fonctionnement du corps humain, diagnostiquer ses dysfonctionnements et travailler à les traiter et à les corriger si nécessaire pour retrouver la santé.

    En cours de route, j’ai découvert la médecine palliative, une sous-spécialité médicale axée sur les soins aux personnes souffrant de problèmes médicaux graves ou chroniques (souvent incurables). Pensez à des problèmes comme l’insuffisance cardiaque congestive (3), les accidents vasculaires cérébraux, la démence, l’insuffisance rénale, les problèmes pulmonaires et de nombreux cancers. Avec l’évolution des technologies de santé, de nombreuses personnes se retrouvent à vivre pendant des années avec des problèmes médicaux comme ceux-là. Ces problèmes ne sont peut-être pas immédiatement mortels, mais ils auront une incidence considérable sur la façon dont les gens vivent avec eux.

    Ces problèmes médicaux peuvent avoir des conséquences considérables sur la vie des personnes concernées, avec de nombreux symptômes, des tensions et même des effets secondaires liés aux traitements nécessaires. Les tensions peuvent s'étendre au-delà du physique et inclure également des dimensions émotionnelles, financières, spirituelles et relationnelles. Souvent, la maladie grave n'affecte pas seulement le patient, mais aussi toutes les personnes qui l'aiment dans sa vie.

    Les médecins en médecine palliative sont formés pour aider les personnes dans ce genre de situation à vivre la meilleure vie possible le plus longtemps possible. Nous travaillons avec une équipe interdisciplinaire (comprenant souvent des infirmières, des travailleurs sociaux et des aumôniers) pour identifier les effets de la maladie sur le patient et trouver des solutions créatives pour le soutenir.

    En tant que catholique, travailler comme médecin en médecine palliative est un immense cadeau. C’est un véritable privilège de prendre soin des patients et de leurs familles alors qu’ils traversent une maladie grave. J’ai l’occasion de constater la richesse de leur personnalité et l’amour qui les unit à leur famille et à Dieu. J’ai l’occasion de les accompagner, de les aider à défendre leurs intérêts et de mettre en lumière leur dignité et leur valeur intrinsèques. J’y trouve une telle beauté et ma foi rend tout cela encore plus significatif.

    CWR : Certaines personnes confondent les soins palliatifs avec les « soins de fin de vie », imaginant les « soins palliatifs » comme un joli euphémisme pour « mouroir ».

    Dr King : Il y a beaucoup de choses que les gens trouvent déroutantes dans mon domaine de médecine palliative. Je suis d'accord avec vous : même en tant que médecin généraliste en médecine interne, je ne comprenais pas certains aspects des soins palliatifs avant de me spécialiser dans ce domaine. Les malentendus et la confusion que j'ai rencontrés m'ont incitée à écrire le livre Intensive Caring.

    De plus, il est très stressant de faire face à une maladie grave. Et puis, il faut se retrouver dans le système de santé, défendre les meilleurs soins et veiller à ce que ces soins soient également respectueux et respectueux de la vie. C'est très difficile, et je veux contribuer à clarifier les choses.
    On pense souvent à tort que la médecine palliative est la même chose que les soins en fin de vie. Ce n’est pas vrai. Il faut considérer les soins palliatifs comme un ensemble de soins plus vaste, et les soins en fin de vie comme un sous-ensemble de ceux-ci. Les soins en fin de vie sont un type de soin palliatif, mais tous les soins palliatifs ne sont pas des soins de fin de vie.

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  • "Les sept péchés contre le Saint-Esprit : une tragédie synodale" par le cardinal Müller

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    Du cardinal Gerhard Müller sur First Things :

    Les sept péchés contre le Saint-Esprit : une tragédie synodale

    L« Et quiconque a des oreilles, entend ce que l’Esprit dit aux Églises » (Ap 2, 11). Ce passage de l’Écriture est fréquemment cité pour justifier une soi-disant « Église synodale », un concept qui contredit au moins partiellement, sinon complètement, la conception catholique de l’Église. Des factions aux motivations cachées ont détourné le principe traditionnel de la synodalité, c’est-à-dire la collaboration entre les évêques (collégialité) et entre tous les croyants et pasteurs de l’Église (sur la base du sacerdoce commun de tous ceux qui sont baptisés dans la foi), pour faire avancer leur programme progressiste. En effectuant un virage à 180 degrés, la doctrine, la liturgie et la moralité de l’Église catholique doivent être rendues compatibles avec une idéologie néo-gnostique éveillée. 

    Leurs tactiques sont remarquablement similaires à celles des anciens gnostiques, dont Irénée de Lyon, élevé au rang de docteur de l’Église par le pape François, a écrit : « Au moyen de leurs plausibilités astucieusement construites, ils détournent l’esprit des inexpérimentés et les prennent en otage. . . . Ces hommes falsifient les oracles de Dieu et se révèlent de mauvais interprètes de la bonne parole de la révélation. Au moyen de paroles spécieuses et plausibles, ils incitent astucieusement les simples d’esprit à s’interroger [sur une compréhension plus contemporaine] » jusqu’à ce qu’ils soient incapables « de distinguer le mensonge de la vérité » ( Contre les hérésies , livre I, préface). La révélation divine directe est utilisée comme arme pour rendre acceptable l’auto-relativisation de l’Église du Christ (« toutes les religions sont des chemins vers Dieu »). La communication directe entre le Saint-Esprit et les participants au Synode est invoquée pour justifier des concessions doctrinales arbitraires (« le mariage pour tous » ; des fonctionnaires laïcs à la tête du « pouvoir » ecclésiastique ; l'ordination de femmes diacres comme trophée dans la lutte pour les droits des femmes) comme le résultat d'une vision supérieure, qui peut surmonter toutes les objections de la doctrine catholique établie.

    Mais celui qui, en faisant appel à l’inspiration personnelle et collective de l’Esprit Saint, cherche à concilier l’enseignement de l’Église avec une idéologie hostile à la révélation et avec la tyrannie du relativisme, se rend coupable de diverses manières d’un « péché contre l’Esprit Saint » (Mt 12, 31 ; Mc 3, 29 ; Lc 12, 10). Il ne s’agit là, comme nous l’expliquerons ci-dessous sous sept aspects différents, que d’une « résistance à la vérité connue » lorsque « un homme résiste à la vérité qu’il a reconnue, afin de pécher plus librement » (Thomas d’Aquin, Somme théologique II-II, q. 14, a. 2).

    1. Considérant le Saint-Esprit comme une personne divine

    C'est un péché contre le Saint-Esprit que de ne pas le confesser comme la personne divine qui, en unité avec le Père et le Fils, est l'unique Dieu, mais de le confondre avec la divinité numineuse anonyme des études religieuses comparées, l'esprit populaire collectif des Romantiques, la volonté générale de Jean-Jacques Rousseau, le Weltgeist de Georg WF Hegel, ou la dialectique historique de Karl Marx, et enfin avec les utopies politiques, du communisme au transhumanisme athée.

    2. Considérer Jésus-Christ comme la plénitude de la vérité et de la grâce

    C’est un péché contre le Saint-Esprit que de réinterpréter l’histoire du dogme chrétien comme une évolution de la révélation, reflétée par des niveaux de conscience avancés dans l’Église collective, au lieu de confesser la plénitude insurpassable de la grâce et de la vérité en Jésus-Christ, le Verbe de Dieu fait chair (Jean 1:14-18).

    Irénée de Lyon, le Doctor Unitatis , a établi une fois pour toutes, contre les gnostiques de tous les temps, les critères de l'herméneutique catholique (c'est-à-dire de l'épistémologie théologique) : 1) l'Écriture Sainte ; 2) la tradition apostolique ; 3) l'autorité doctrinale des évêques en vertu de la succession apostolique.

    Selon l’analogie de l’être et de la foi, les vérités révélées de la foi ne peuvent jamais contredire la raison naturelle, mais peuvent (et le font) entrer en conflit avec son utilisation idéologique abusive. Il n’existe a priori aucune nouvelle connaissance scientifique (qui est toujours faillible en principe) qui puisse remplacer les vérités de la révélation surnaturelle et de la loi morale naturelle (qui sont toujours infaillibles dans leur nature profonde). Le pape ne peut donc ni réaliser ni décevoir les espoirs de changement dans les doctrines révélées de la foi, car « cette fonction d’enseignement n’est pas au-dessus de la parole de Dieu, mais la sert, en enseignant seulement ce qui a été transmis » ( Dei Verbum , 10).

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  • Saint Colomban (23 novembre) et la fin de vie

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    De sur le CWR :

    Saint Colomban et la fin de vie

    « Notre premier devoir, dit le missionnaire irlandais, est de ne rien aimer ici, mais d’aimer les choses d’en haut, de désirer les choses d’en haut, de savourer les choses d’en haut et de chercher notre patrie là-bas, car la patrie est là où se trouve notre Père. »

    La fenêtre de Saint Colomban dans la crypte de l'abbaye de Bobbio. (Image : Trebbia / Wikipédia) ; à droite : les restes de saint Colomban dans la crypte de l'abbaye de Bobbio. (Image : Davide Papalini / Wikipédia)
    Pour les catholiques, novembre est en réalité la fin de l’année et un rappel de notre propre fin. L’année liturgique est celle au cours de laquelle nous célébrons les mystères de l’Incarnation du Christ. C’est pourquoi, pendant de nombreux siècles, les pays catholiques ont célébré leur nouvel an civil le jour de l’Annonciation, en mars. C’est pourquoi nous commençons l’année liturgique par la période d’attente de la naissance du Christ, le Fils du Dieu vivant, à Noël. En 2024, novembre est précisément la fin de l’année. Le 1er décembre est le premier jour de l’Avent.

    Novembre est donc le moment idéal pour faire ce que les anciens appelaient  le memento mori : se souvenir de notre mort. C'est ainsi que nous commençons le mois. Le 1er novembre est la Toussaint, jour où nous nous rappelons que, si nous avons suivi le Christ de près, nous pouvons nous aussi être « chez nous avec le Seigneur » lorsque nous sommes « loin de notre corps » (2 Corinthiens 5:8). Nous pouvons aussi être des saints. Nous y prêtons une attention particulière le jour suivant, lorsque nous célébrons la Toussaint et nous nous souvenons de tous les fidèles défunts, en priant pour que si le péché a courbé ou blessé leur âme de telle manière qu'elle les a empêchés de jouir pleinement de la présence du Christ, Dieu les rende pleinement droits, pleinement guéris des séquelles du péché et capables d'entrer pleinement dans le cœur du ciel pour le voir face à face.

    En pensant aux fidèles défunts, nous pensons à nous-mêmes et au fait que nous partirons un jour nous aussi. Arriverons-nous à rejoindre la patrie céleste ? Pour y parvenir, nous devons adopter une attitude appropriée à notre vie ici-bas.

    Notre vie ici sur terre est précieuse et précieuse, mais pas parce qu’elle est une fin en soi. Les gens aiment excuser les décisions folles, voire mauvaises, en invoquant le principe YOLO : You Only Live Once (On ne vit qu’une fois). Bien que cela puisse être vrai de notre vie terrestre (nous ne croyons pas à la réincarnation), ce n’est pas vrai de la vie humaine dans son ensemble. Cette vie, comme le grand apologiste Frank Sheed aimait à le dire, est à la fois un test et une préparation à la continuation de la vie au-delà de la tombe. Peut-être que la meilleure réponse à quelqu’un qui justifie l’injustifiable est YOLF : You Only Live Forever (On ne vit qu’éternellement). Avec un rappel que ce à quoi ressemblera l’éternité dépend de la façon dont nous répondons dans cette vie au Seigneur de la vie, Jésus-Christ.

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  • Mali : Un groupe djihadiste exige la « jizya » des chrétiens

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    De Maria Lozano sur zenit.org :

    © AED

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    Mali : Un groupe djihadiste exige la « jizya » aux chrétiens

    Ils imposent une sorte d’impôt illégal qui conditionne la libre pratique de leur foi

    22 novembre 2024

    Selon les informations reçues par l’Aide à l’Église en Détresse (AED), un groupe extrémiste islamiste actif dans la région taxe à hauteur de 25 000 francs CFA (environ 40 dollars) tous les adultes chrétiens de plus de 18 ans à Douna-Pen, le plus grand village chrétien de la partie orientale de Koro, dans le diocèse de Mopti. Le versement de cette somme conditionne désormais la libre pratique du christianisme dans la région.

    Selon des sources fiables qui ont préféré garder l’anonymat pour des raisons de sécurité, les extrémistes ont commencé cette pratique il y a quelques jours en collectant en toute impunité cette sorte d’impôt illégal. Ceux qui n’ont pas pu ou voulu obéir se sont vus menacés de la fermeture de leur lieu de culte.

    Douna-Pen n’est pas la première localité à subir cette fiscalité religieuse. A Dougouténé également, les habitants ont été les premiers à devoir payer cet impôt qui s’apparente à la « Jizya », un précepte coranique qui exige des fidèles des « religions du livre » à payer les autorités islamiques en échange d’une « protection ».  

    Les habitants de la région craignent que la pression des extrémistes ne s’étendent à d’autres villages, menaçant encore davantage la liberté religieuse et la sécurité locale. Il y a plusieurs mois, les extrémistes islamiques avaient exigé la fermeture des églises protestantes et catholiques de Douna-Pen. Puis, une paix précaire avait permis aux habitants de pratiquer à nouveau leur foi, mais à condition de ne pas utiliser les instruments de musique lors du culte, ce qui est une restriction à leur liberté religieuse.

    Conséquences désastreuses

    Une source a exprimé sa profonde inquiétude face à cette escalade, alors que la situation est déjà précaire pour les Chrétiens : « Nous croyons vivre dans un État laïc où de telles pratiques ne devraient pas pouvoir prospérer, mais malheureusement, c’est en train de devenir une nouvelle réalité. Si les autorités n’agissent pas, la population paiera des impôts qui iront directement dans les caisses des terroristes, agissant sous la bannière du djihadisme en République du Mali ». Il ajoute : « Nous savons que le pays est vaste et que des actions se déroulent ailleurs. Mais si rien n’est fait dans cette zone dans un bref délai, les conséquences seront désastreuses ! Ici, les gens sont tués comme des rats ! ».

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    Douna-Pen, située dans la commune de Dioungani, abrite une importante population chrétienne. La récente extorsion financière n’est que le dernier chapitre d’une histoire de violence et de persécution qui sévit dans la région. La situation est aggravée par le manque d’infrastructures de base, telles que les routes et l’approvisionnement en eau, ainsi que par la fermeture des écoles en raison de l’insécurité.

    Il est à craindre que le prélèvement forcé de ces taxes par les groupes extrémistes islamiques ne crée de profondes divisions au sein de la population, érode la confiance envers le gouvernement et compromette encore davantage la fragile stabilité de la région. De nombreux habitants craignent d’être abandonnés par l’État malien. La source a conclu par un appel du cœur : « C’est le cri d’un citoyen qui croit toujours en la République du Mali et en ses dirigeants, mais nous avons besoin d’une action immédiate pour empêcher qu’un conflit religieux ne prenne racine dans ce pays. Que Dieu nous vienne en aide ! » 

  • Huit millions de pèlerins attendus à Goa pour l’exposition décennale des reliques de saint François Xavier

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    Du site "Ad extra" (Missions Etrangères de Paris) :

    Goa : 8 millions de pèlerins attendus pour l’exposition décennale des reliques de saint François Xavier

    La procession des reliques de saint François Xavier, de la basilique de Bom Jesus à la Sé Cathedral de Vieux-Goa, le jeudi 21 novembre.La procession des reliques de saint François Xavier, de la basilique de Bom Jesus à la Sé Cathedral de Vieux-Goa, le jeudi 21 novembre.© Asianews

    22/11/2024

    Du 21 novembre au 5 janvier a lieu l’exposition décennale des reliques de saint François Xavier à Vieux-Goa, dans l’État de Goa sur la côte ouest indienne. Près de 8 millions de pèlerins sont attendus. Le corps du patron des missions et des missionnaires repose depuis 1637 dans la basilique du Bon-Jésus de Vieux-Goa. Tous les dix ans depuis 1782, les reliques du missionnaire sont exposées à la vue des fidèles. Une messe d’ouverture a été célébrée ce jeudi par l’archevêque de New Delhi en présence de plus de 12 000 personnes.

    Les derniers préparatifs battaient leur plein ces derniers jours dans la basilique du Bon-Jésus (Bom Jesus) de Vieux-Goa, cité historique de l’État de Goa sur la côte ouest de l’Inde, et ancienne capitale de l’Inde portugaise. Le corps (sans les bras) de saint François Xavier repose en hauteur dans la sacristie de la basilique, dans une châsse, depuis 1637. Tous les dix ans depuis 1782, la châsse est abaissée et transportée en procession. Les reliques sont ensuite exposées durant 45 jours à la vue des fidèles. Il s’agit de la 18e exposition des reliques de saint François Xavier.

    Cette année, le reliquaire en argent est exposé dans la cathédrale Sainte-Catherine de Goa (également appelée « Sé Cathedral »), située à 450 m de là. Les reliques resteront exposées tous les jours, de 7 heures du matin à 18 heures. L’exposition des reliques est organisée sur le thème « Nous sommes les messagers de la Bonne Nouvelle ». Des messes quotidiennes sont célébrées durant tout l’événement, en konkani et en anglais, pour les nombreux pèlerins. L’événement, qui a débuté ce jeudi 21 novembre et qui dure jusqu’au 5 janvier, attend près de 8 millions de pèlerins.

    Plus de 12 000 personnes pour la messe d’ouverture

    Avant le début des premières célébrations, le gouverneur de Goa, P. S. Sreedharan Pillai, et le ministre en chef de l’État de Goa, Pramod Sawant, ont rendu hommage aux reliques dans la basilique, avant qu’elles soient transportées vers la cathédrale.

    Ce jeudi, une chaîne de 2 000 personnes entourait la procession des reliques jusqu’à la cathédrale de Goa.

    Ce jeudi, une chaîne de 2 000 personnes entourait la procession des reliques jusqu’à la cathédrale de Goa. Crédit : @dip_goa

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  • Saint Clément, troisième successeur de Pierre (23 novembre)

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    414.jpgLors de l'audience générale du mercredi 7 mars 2007, le pape Benoît XVI consacrait son enseignement à la belle figure du troisième successeur de saint Pierre, saint Clément, évêque de Rome à la fin du premier siècle :

    Chers frères et soeurs,

    Nous avons médité au cours des derniers mois sur les figures de chaque Apôtre et sur les premiers témoins de la foi chrétienne, que les écrits du Nouveau Testament mentionnent. A présent, nous consacrons notre attention aux Pères apostoliques, c'est-à-dire à la première et à la deuxième génération dans l'Eglise après les Apôtres. Et nous pouvons ainsi voir comment débute le chemin de l'Eglise dans l'histoire.

    Saint Clément, Evêque de Rome au cours des dernières années du premier siècle, est le troisième Successeur de Pierre, après Lin et Anaclet. Sur sa vie, le témoignage le plus important est celui de saint Irénée, Evêque de Lyon jusqu'en 202. Il atteste que Clément "avait vu les Apôtres", "les avait rencontrés", et avait "encore dans les oreilles leur prédication, et devant les yeux leur tradition" (Adv. haer. 3, 3, 3). Des témoignages tardifs, entre le quatrième et le sixième siècle, attribuent à Clément le titre de martyr.

    L'autorité et le prestige de cet Evêque de Rome étaient tels que divers écrits lui furent attribués, mais son unique œuvre certaine est la Lettre aux Corinthiens. Eusèbe de Césarée, le grand "archiviste" des origines chrétiennes, la présente en ces termes:  "Une lettre de Clément reconnue comme authentique, grande et admirable nous a été transmise. Elle fut écrite par lui, de la part de l'Eglise de Rome, à l'Eglise de Corinthe... Nous savons que depuis longtemps, et encore de nos jours, celle-ci est lue publiquement au cours de la réunion des fidèles" (Hist. Eccl. 3, 16). On attribuait à cette lettre un caractère presque canonique. Au début de ce texte - écrit en grec - Clément regrette que "les adversités imprévues, qui ont eu lieu l'une après l'autre" (1, 1), ne lui aient pas permis une intervention plus prompte. Ces "adversités" doivent être comprises comme la persécution de Domitien:  c'est pourquoi la date de la rédaction de la lettre doit remonter à l'époque qui suivit immédiatement la mort de l'empereur et la fin de la persécution, c'est-à-dire tout de suite après 96. 
    L'intervention de Clément - nous sommes encore au I siècle - était rendue nécessaire par les graves problèmes que traversait l'Eglise de Corinthe:  en effet, les prêtres des communautés avaient été déposés par plusieurs jeunes contestataires. Cet événement douloureux est rappelé, encore une fois, par saint Irénée, qui écrit:  "Sous Clément, un conflit important étant apparu parmi les frères de Corinthe, l'Eglise de Rome envoya aux Corinthiens une lettre très importante pour qu'ils se réconcilient dans la paix, qu'ils renouvellent leur foi et annoncent la tradition, qu'ils avaient reçue des Apôtres depuis peu de temps" (Adv. haer. 3, 3, 3). Nous pourrions donc dire que cette lettre constitue un premier exercice du Primat romain après la mort de saint Pierre. La lettre de Clément reprend des thèmes chers à saint Paul, qui avait écrit deux longues lettres aux Corinthiens, en particulier la dialectique théologique, éternellement actuelle, entre l'indicatif du salut et l'impératif de l'engagement moral. Il y a avant tout l'heureuse annonce de la grâce qui sauve. Le Seigneur nous prévient et nous donne le pardon, il nous donne son amour, la grâce d'être chrétiens, ses frères et soeurs. C'est une annonce qui remplit notre vie de joie et qui donne de l'assurance à notre action:  le Seigneur nous prévient toujours avec sa bonté et la bonté du Seigneur est toujours plus grande que tous nos péchés. Il faut cependant que nous nous engagions de manière cohérente avec le don reçu et que nous répondions à l'annonce de salut par un chemin généreux et courageux de conversion. Par rapport au modèle paulinien, la nouveauté est que Clément fait suivre la partie doctrinale et la partie  pratique, qui étaient constitutives de toutes les lettres pauliniennes, par une "grande prière" qui conclut pratiquement la lettre.

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  • «Dans la foi, une diversité raisonnable ne peut pas se transformer en relativisme» (cardinal Zen)

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    De Samuele Pinna sur Il Timone :

    «Dans la foi, une diversité raisonnable ne peut pas se transformer en relativisme»
    18 novembre 2024

    «Dans la foi, une diversité raisonnable ne peut pas se transformer en relativisme»

    J'ai lu le livre du cardinal Joseph Zen, Una, santa, catholica e apostolica, d'une seule traite. De l'Église des Apôtres à l'Église « synodale » , édité par Aurelio Porfiri, publié par Ares. Après avoir fini de lire, j'ai imaginé - ne pouvant pas prendre l'avion pour Hong Kong - un dialogue entre moi et le Prélat, en empruntant ses paroles écrites dans le volume susmentionné. Nous vivons des temps de confusion, mais le cardinal nous invite à espérer : le Seigneur a toujours aidé l'Église « une, sainte, catholique et apostolique ». Aujourd'hui, cependant, l'unité de la foi n'est pas du tout une évidence : « Dans une époque moderne où il y a tant de courants de pensée confus - j'imagine la voix claire et ferme du Cardinal - , comment pouvons-nous promouvoir l'unité de la foi dans notre Église ? Cette unité de foi n’exclut pas une diversité saine et raisonnable, mais la diversité ne doit pas se transformer en relativisme , et des principes opposés ne peuvent être acceptés comme s’ils étaient tous deux valables. Insister sur des positions qui contredisent les enseignements traditionnels de l’Église, c’est promouvoir délibérément la division . » Allez, je voudrais maintenant parler de l'Épouse du Christ, car il me semble que l'idée d'ecclésiologie qui est populaire aujourd'hui est extrêmement faible. Ensuite, il y a l'erreur récurrente de penser l'Église comme une réalité formée après le Nouveau Testament, alors que c'est exactement le contraire : « Jésus a voulu bâtir son Église sur les apôtres, non sur un livre ». L'Évangile, écrit sous l'inspiration du Saint-Esprit, doit être interprété dans la Tradition Sacrée vivante. La Tradition sacrée, le Credo et le Magistère sont des éléments indispensables de l'Église. Si je dis : « Je veux le Christ seulement dans l’Évangile. Je ne veux pas de Tradition Sacrée. Je ne veux pas du Credo. Je ne veux pas du Magistère", je n'ai pas la moindre chance de trouver le Christ . C'est Lui qui veut être rencontré dans la Tradition Sacrée à travers le Credo et le Magistère. C'est Lui qui a appelé certains hommes à être des instruments de sa grâce . »

    Je me demande si avec cette pensée « forte » on ne perd pas de vue « les signes des temps » : « Certains considèrent le concile de Trente, l'encyclique Quanta Cura du pape Pie IX et la condamnation du modernisme par le pape Pie comme un refus pour s'adapter aux temps qui changent. Mais lorsqu’un organisme est touché par un virus, il a besoin d’un médicament qui empêche sa propagation. Les médicaments ne sont pas de la nourriture, et encore moins des friandises. Certains n'acceptent pas Veritatis Splendor de Jean-Paul II , mais face à la menace du relativisme éthique, comment le Pape pourrait-il ne pas défendre l'existence de valeurs morales objectives ? ». C'est la tâche, ou plutôt le service de l'autorité : « L'autorité représente Dieu. Sa tâche est de créer un pont entre le Ciel et l'humanité. Si, au lieu de servir de pont ou de passage entre le Ciel et l’homme, il devient un obstacle, il viole la volonté de Dieu. Être leader d’une communauté est une vocation et non une carrière. Celui qui est choisi ne doit pas regarder ses propres intérêts mais doit se soucier de plaire à Dieu et de servir ceux qui lui sont confiés. Au cours des deux mille dernières années, les apôtres et leurs successeurs ont-ils imité leur maître Jésus ? Ont-ils éprouvé un esprit de service ? Il est facile pour un chef religieux d’être idolâtré. Et plus ils sont idolâtrés, plus grande est la tentation de « contrôler les gens ». Pour entretenir la conscience de cette tentation, les papes se définissent généralement comme « le serviteur des serviteurs » .

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  • Fraternité Sacerdotale Saint Pie X : le Message du Supérieur général et de ses Assistants à l’occasion du cinquantième anniversaire de la déclaration du 21 novembre 1974

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    Message du Supérieur général et de ses Assistants à l’occasion du cinquantième anniversaire de la déclaration du 21 novembre 1974.

    Il y a cinquante ans, Mgr Marcel Lefebvre publiait une déclaration mémorable qui allait devenir la charte de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Véritable profession de foi aux résonances éternelles, cette déclaration exprime l’essence de la Fraternité, sa raison d’être, son identité doctrinale et morale, et par conséquent sa ligne de conduite. Aussi la Fraternité ne pourrait-elle s’écarter d’un iota de son contenu et de son esprit qui, cinquante ans plus tard, demeurent parfaitement appropriés à l’heure présente.

    Cette déclaration renferme deux idées absolument centrales, qui se complètent et se soutiennent mutuellement : la première affirme la nature essentiellement doctrinale du combat propre à la Fraternité ; la seconde exprime dans quel but il est mené.

    Il s’agit d’un combat doctrinal, face à un ennemi bien identifié : la Réforme du Concile, présentée comme un tout empoisonné, conçue dans l’erreur et menant à l’erreur. C’est son esprit de fond qui est remis en question, et par conséquent tout ce que cet esprit a pu produire : « Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d’adopter cette Réforme et de s’y soumettre de quelque manière que ce soit. La seule attitude de fidélité à l’Eglise et à la doctrine catholique, pour notre salut, est le refus catégorique d’acceptation de la Réforme. »

    L’histoire de ces cinquante dernières années n’a fait que confirmer la pertinence de cette analyse. La Réforme étant corrompue en elle-même et dans ses principes, il apparaît impossible de restaurer quoi que ce soit dans l’Eglise sans d’abord mettre en discussion les principes mêmes du Concile, et refuser toutes les erreurs qui y sont contenues : tous ceux qui se sont efforcés de garder à la fois la Tradition et la Réforme, de les marier ou de les enrichir mutuellement, ont inévitablement échoué. Parallèlement, le mépris et la haine envers la Tradition et la Messe de toujours n’ont cessé d’augmenter, manifestant d’une manière concrète qu’à deux doctrines incompatibles correspondent deux cultes inconciliables, deux façons irréductibles de concevoir l’Eglise et sa mission auprès des âmes.

    Commencée au Concile, cette Réforme est toujours en cours et continue de produire ses fruits. Aujourd’hui, à travers la synodalité, on assiste au renversement complet de la structure même de l’Eglise : à la transmission de la Vérité divine reçue du Verbe incarné, se substitue l’élaboration par l’homme d’un système où Dieu n’a plus sa place, et où l’esprit humain souffle à la place de l’Esprit-Saint. C’est le renversement diabolique de l’Evangile lui-même.

    Face à cette démolition de l’Eglise clairement dénoncée, Mgr Lefebvre nous encourage à poursuivre le combat doctrinal, c’est-à-dire à militer saintement pour le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ, Voie, Vérité et Vie. Aujourd’hui comme hier, notre mission n’est autre que la restauration de toutes choses dans le Christ. Tout restaurer : à commencer par le sacerdoce, dans toute sa pureté doctrinale, dans toute sa charité missionnaire ; restaurer le saint sacrifice de la messe, cœur de la vie de l’Eglise ; restaurer la vie chrétienne, qui n’est autre que la vie même du Christ, marquée de l’esprit de la croix, pour l’amour et la gloire du Père ; restaurer la vérité catholique, pour lui redonner sa splendeur et lui permettre d’illuminer le monde ; restaurer, dans l’Eglise et dans la société civile, la reconnaissance des droits du Christ, roi des nations.

    « Jésus-Christ était hier, il est aujourd’hui, et il sera le même dans tous les siècles. Ne vous laissez point emporter à une diversité d’opinions et à des doctrines étrangères. Car il est bon d’affermir son cœur par la grâce. » (He 13, 8-9)

    La seconde idée qui domine la déclaration de 1974 est la volonté lucide et déterminée d’agir dans le seul but de servir l’Eglise catholique et romaine.

    Ce n’est en effet que dans l’Eglise de toujours et dans sa Tradition constante que nous trouvons la garantie d’être dans la Vérité, de continuer à la prêcher et à la servir.

    Mais surtout, nous sommes bien conscients que le fait de garder la Tradition, et de prendre tous les moyens nécessaires pour la conserver et la transmettre, correspond à un devoir de charité que nous remplissons vis-à-vis de toutes les âmes et de l’Eglise tout entière. Dans cette perspective, notre combat est profondément désintéressé. La Fraternité ne recherche pas d’abord sa propre survie : elle cherche principalement le bien de l’Eglise universelle et, pour cette raison, elle est par excellence une œuvre d’Église, qui avec une liberté et une force uniques, répond adéquatement aux besoins propres d’une époque tragique sans précédent.

    Ce seul but est toujours le nôtre aujourd’hui, au même titre qu’il y a cinquante ans : « C’est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre œuvre de formation sacerdotale sous l’étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la sainte Église catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures. »

    C’est à l’Eglise que la Tradition appartient ; c’est en elle et pour elle que nous la gardons dans toute son intégrité, « en attendant que la vraie lumière de la Tradition dissipe les ténèbres qui obscurcissent le ciel de la Rome éternelle ». Dans la certitude surnaturelle et inébranlable que cette même Tradition triomphera, et avec elle l’Eglise tout entière. Et dans la certitude renouvelée que les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle.

    Menzingen, le 21 novembre 2024

    Davide Pagliarani
    Supérieur général

    † Alfonso de Galarreta
    1er Assistant général

    Christian Bouchacourt
    2nd Assistant général

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  • Lettre du pape François sur le renouveau de l’étude de l’histoire de l’Église (texte intégral)

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    Lettre du pape François sur le renouveau de l’étude de l’histoire de l’Église (texte intégral)

    21 novembre 2024

    Nous publions ci-dessous la lettre du pape François tel que communiqué par le Saint-Siège sur le renouveau de l’étude de l’histoire de l’Église.  

    Chers frères et sœurs,

    Par cette lettre, je voudrais partager quelques réflexions sur l’importance de l’étude de l’histoire de l’Église, en particulier pour aider les prêtres à mieux interpréter la réalité sociale. C’est une question que j’aimerais voir prise en considération dans la formation des nouveaux prêtres et des autres agents pastoraux. J

    e suis bien conscient que, dans la formation des candidats au sacerdoce, une bonne partie de l’attention est consacrée à l’étude de l’histoire de l’Église, comme il se doit. Ce que je voudrais souligner ici va plutôt dans le sens d’une invitation à promouvoir chez les jeunes étudiants en théologie une véritable sensibilité historique. Par cette expression, je veux indiquer non seulement une connaissance approfondie et précise des moments les plus importants des vingt siècles de christianisme qui sont derrière nous, mais aussi et surtout l’émergence d’une claire familiarité avec la dimension historique propre à l’être humain. Personne ne peut vraiment savoir qui il est et ce qu’il entend être demain sans nourrir le lien qui l’unit aux générations qui l’ont précédé. Et ce, non seulement au niveau de l’histoire de l’individu, mais aussi au niveau plus large des communautés. En effet, étudier et raconter l’histoire aide à maintenir allumée « la flamme de la conscience collective »,[1] faute de quoi il ne reste que la mémoire personnelle de faits liés à l’intérêt personnel ou à ses émotions, sans lien réel avec la communauté humaine et ecclésiale dans laquelle nous vivons.

    Une sensibilité historique correcte aide chacun de nous à avoir le sens des proportions, le sens de la mesure et une capacité à comprendre la réalité sans abstractions dangereuses et désincarnées, telle qu’elle est et non pas telle qu’on l’imagine ou qu’on voudrait qu’elle soit. On peut ainsi tisser une relation avec la réalité qui appelle à la responsabilité éthique, au partage, à la solidarité.

    Selon une tradition orale que je ne peux confirmer par des sources écrites, un grand théologien français disait à ses étudiants que l’étude de l’histoire nous protège du “monophysisme ecclésiologique”, c’est-à-dire d’une conception trop angélique de l’Église, d’une Église qui n’est pas réelle parce qu’elle est sans taches ni ses rides. Et nous devons aimer l’Église, comme une maman, telle qu’elle est, sinon nous ne l’aimons pas du tout, et nous n’aimons qu’un fantôme de notre imagination. L’histoire de l’Église nous aide à regarder l’Église réelle pour pouvoir aimer cette Église qui existe véritablement et qui a appris et continue d’apprendre de ses erreurs et de ses chutes. Cette Église, qui se reconnaît également dans ses moments sombres, devient capable de comprendre les taches et les blessures du monde dans lequel elle vit, et si elle essaie de le guérir et de le faire grandir, elle le fera de la même manière qu’elle essaie de se guérir et de se faire grandir, même si souvent elle n’y parvient pas.

    Il s’agit là d’un correctif à cette terrible approche qui nous fait comprendre la réalité uniquement à partir de la défense triomphaliste de notre fonction ou de notre rôle. Cette dernière approche est précisément celle qui, comme je l’ai souligné dans l’encyclique Fratelli tutti, fait considérer l’homme blessé de la parabole du bon Samaritain comme une gêne par rapport à sa propre approche de la vie, puisqu’il n’est qu’une anomalie, un sujet sans place spécifique.[2]

    Éduquer les candidats au sacerdoce à une sensibilité historique semble être une nécessité évidente. D’autant plus qu’à notre époque, « s’accentue une perte du sens de l’histoire qui se désagrège davantage. On observe la pénétration culturelle d’une sorte de ‘‘déconstructionnisme’’, où la liberté humaine prétend tout construire à partir de zéro. Elle ne laisse subsister que la nécessité de consommer sans limites et l’exacerbation de nombreuses formes d’individualisme dénuées de contenu ».[3]

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  • Sainte Cécile, patronne des musiciens (22 novembre)

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    Du site des Servants d'autel de Cotonou :

    Sainte Cécile, Patronne des musiciens

    Jeune sainte qui souffrit le martyre sous l'empereur Alexandre Sévère, Cécile est l'une des fleurs les plus suaves de la virginité chrétienne. Elle voua sa vie très jeune à Dieu; mariée de force vers l'âge de quinze ou seize ans, elle continua à respecter son vœu de virginité.

    L'histoire de Sainte Cécile, qui n'est pas dénuée de beauté et de mérite, est construite en partie de légendes. La romance de Cécile et Valérien est connue depuis la légendaire passion de Cécile écrite en 535. Toutefois, son nom, le fait qu'elle fonda une église et qu'elle fut enterrée dans une crypte des catacombes de saint Callixte, le contexte tout comme l'existence d'un Valérien et d'un Tubercius, tous faits historiquement vérifiables à son sujet, il est certain que cette vie de saint est basée sur quelques faits réels. C'est l'un des martyrs des débuts de l'Église les plus vénérés, mentionné dans le canon de la messe depuis 496.

    Fille d'un illustre patricien de la famille des Caecilii, dont sont issus beaucoup de sénateurs, seule chrétienne de sa famille, alors qu'elle eût consacré sa virginité à Jésus-Christ, elle dut se résigner à sortir de la maison paternelle, où elle vivait dans la prière, lecture des livres saints et le chant des cantiques, pour épouser le jeune Valérien, homme que ses parents lui choisirent, noble et bon, connu pour être de grande compréhension, mais païen.

    Le soir des noces, quand les époux se trouvèrent seuls, Cécile s'adressa doucement à Valérien : « Ami très cher, lui dit-elle, j'ai un secret à te confier : mais peux-tu me promettre de le garder ? » Ayant reçu le serment du jeune homme, elle reprit : « Écoute. Un ange de Dieu veille sur moi, car j'appartiens à Dieu. S'il voit que tu m'aimes d'un mauvais amour, il me défendra, et tu mourras ; mais si tu respectes ma virginité, alors il t'aimera comme il m'aime, et sa grâce s'étendra aussi sur toi. » Troublé, Valérien répondit : « Cécile, pour que je puisse croire à ta parole, fais-moi voir cet ange.

    - Si tu crois au vrai Dieu et si tu reçois le baptême des chrétiens, tu pourras voir l'ange qui veille sur moi. »

    Valérien accepta la condition, se rendit près de l'évêque Urbain (Urbanus), à trois milles de Rome (non le pape homonyme) lut l'évangile selon Luc, fut instruit, reçut le baptême et revint près de Cécile. Près d'elle, il aperçut un ange au visage lumineux, aux ailes éclatantes, qui tenait dans ses mains deux couronnes de roses et de lis, et qui posa l'une de ces couronnes sur la tête de Cécile, l'autre sur la tête de Valérien, et leur dit : « Je vous apporte ces fleurs des jardins du Ciel. » Les deux jeunes époux vécurent dans la chasteté et se dévouèrent aux bonnes oeuvres.

    Valérien avait un frère nommé Tiburce ; au récit de ces merveilles, il abjura les idoles et se fit chrétien. Valérien et Tiburce s'employèrent à donner des sépultures aux corps des martyrs que le préfet Amalchius faisait tuer comme criminels. Les deux frères furent bientôt dénoncés, demeurèrent invincibles dans la confession de leur foi et eurent la tête tranchée. Maximus, l'officier chargé de rendre la sentence, après avoir vu une apparition de martyrs, se convertit soudainement à la religion chrétienne et subit le même sort. Les trois hommes furent exécutés aux alentours de Rome. Cécile parvint à racheter les corps et les ensevelit au cimetière Praetextatus, sur la Via Appia.

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  • Parce que croire, ça vaut le coup. Entretien inédit avec Ratzinger

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    Du Foglio :

    Parce que croire, ça vaut le coup. Entretien inédit avec Ratzinger

    20 novembre 2024

    Autrefois, beaucoup n’étaient croyants que par conformisme, emportés par le courant. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui sont motivés par l’indifférence. Pourtant, le phénomène religieux reste présent. L'avant-première d'un dialogue inédit avec Joseph Ratzinger

    Nous publions ici une partie de l'entretien, inédit en italien, réalisé avec Joseph Ratzinger (à l'époque préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi) de l'édition allemande de l'Osservatore Romano en 1988. Le texte fait partie de « In dialogue avec le temps propre » (LEV), le nouveau volume, en trois volumes, de l'Opera Omnia de Joseph Ratzinger. Le texte rassemble tous les entretiens avec Ratzinger Benoît XVI et sera présenté demain (jeudi 21 novembre) à la LUMSA de Rome (via di Porta Castello 44) à 17 heures, en présence, entre autres, du Père Federico Lombardi, président de la Fondation Joseph Ratzinger-Benoît XVI, et Mgr. Georg Gänswein, ancien secrétaire particulier de Benoît XVI.

    Nous vivons à une époque d’indifférence. Le nombre de ceux qui ne vont pas à la messe le dimanche augmente et le nombre de ceux qui tournent le dos à l’Église et l’abandonnent est effrayant. Quelle pourrait être la raison de cet éloignement de la foi, ou peut-être « seulement » de l’Église ?

    Notre monde est un monde de réalisation technique. Nous ne sommes pas capables de tout faire, mais beaucoup, et nous espérons bientôt pouvoir faire encore plus. Les hommes doutent de plus en plus que Dieu puisse encore avoir un quelconque pouvoir dans un monde de plus en plus analysé selon les lois naturelles, et que nous puissions encore attendre de lui son aide. À cela s’ajoute le fait que, dans un monde plein de bruit et d’images, l’accès à Dieu est de plus en plus difficile. Tout comme beaucoup n’étaient autrefois croyants que par conformisme, parce qu’ils se laissaient emporter par le courant, de même aujourd’hui beaucoup se laissent emporter par l’indifférentisme sans décision personnelle particulière à cet égard. Malgré tout cela, le phénomène de la religion continue d'être présent de diverses manières : beaucoup de ceux qui personnellement ne pratiquent pas du tout la « religion » espèrent encore qu'elle existe, même s'ils n'ont pas envie d'apporter une grande contribution à cet égard. . En revanche, la religion se répand sous forme de substituts et de dégénérescences (superstition, occultisme, pratiques dites transcendantales) qui paraissent moins fatigantes et promettent à première vue la même chose. Une raison pour tourner le dos à l'Église est bien entendu aussi la condition de profonde insécurité dans laquelle l'Église semble se trouver.

    Le message semble clair et sans équivoque : apporter l’Évangile à tous les hommes. Que faut-il faire pour soutenir de manière crédible la cause du royaume de Dieu dans un environnement de plus en plus laïc ?

    Il n’y a pas de réponse standard. L'Évangile devient crédible là où il y a des gens qui se laissent pleinement saisir par lui et où l'expérience de la vie en devient la confirmation. Pensez à des mouvements tels que les Néocatéchuménaux, Communion et Libération - comment des personnes de tous âges et de toutes conditions sociales se laissent captiver par l'élan de la foi qu'ils voient vivre sans si ni mais. Nous n'avons pas besoin de recettes (il y en a trop), mais de gens qui sont impressionnés par l'Évangile et qui le mettent en pratique.

    Vous, Votre Éminence, êtes préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. D'une manière très particulière, elle se voit confier la tâche de travailler à la juste annonce du message et de la doctrine évangéliques. Le dogme en fait également partie. J'ai lu récemment cet aphorisme : "Le dogme est comme une patrie : certains craignent qu'il les limite, d'autres sont reconnaissants de connaître leur origine à laquelle ils peuvent toujours revenir." Cet aphorisme fait-il mouche ? Et si oui, qui sont ceux qui craignent qu’on leur enlève quelque chose et qui sont heureux d’avoir un refuge sûr ? Que faut-il faire pour les uns et pour les autres ?

    L'origine du dogme est dans la rencontre avec une personne : Jésus-Christ. Là où cette rencontre fait défaut, le dogme reste une formule vide de sens. C’est pourquoi la rencontre avec Jésus-Christ doit avant tout être transmise. Si cela se produit, tout le reste viendra tout seul, étape par étape : que je puisse avoir une relation avec lui non seulement, mais seulement dans la communauté de son peuple, l'Église ; que cette relation n'est pas un simple sentiment, mais me fait connaître la vérité, c'est-à-dire la participation à sa propre relation avec le Père, donc la connaissance de Dieu et de ses promesses. Tout cela est résumé dans le Credo, qui est une parole de moi-même dans le « nous » de l'Église adressée au Seigneur, par qui à mon tour je me sens en premier lieu interpellé. Ainsi, le dogme, correctement compris, est une dynamique de dépassement continu de soi et, en même temps, de sécurité dans une relation qui perdure au-delà de la mort. 

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