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Persécutions antichrétiennes - Page 66

  • L'hommage rendu aux martyrs des Khmers Rouges

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    2 000 fidèles à Taing Kauk en mémoire des martyrs des Khmers Rouges

    Le 20 mai, le Cambodge a rendu hommage aux quelque deux millions de victimes du génocide des Khmers Rouges, mortes entre 1975 et 1979. L’Église locale s’est également souvenue des 35 chrétiens morts en martyrs durant le génocide, dont le processus de béatification a été ouvert en 2015. La célébration a eu lieu au mémorial de Taing Kauk, dans la province de Kompong Thom à une centaine de kilomètres de Phnom Penh, en présence de 50 prêtres et plus de 2 000 fidèles. La célébration était présidée par Mgr Olivier Schmitthaeusler, MEP et vicaire apostolique de Phnom Penh.

    Le lundi 20 mai, le Cambodge faisait mémoire des victimes du génocide perpétré par les Khmers Rouges. À cette occasion, l’Église locale a célébré la messe en hommage aux victimes, au mémorial des martyrs du Cambodge, à Taing Kauk (Tang Kok), dans la province de Kompong Thom, à une centaine de kilomètres de Phnom Penh. Près de cinquante prêtres et plus de 2000 fidèles participaient à la célébration, présidée par Mgr Olivier Schmitthaeusler, MEP, vicaire apostolique de Phnom Penh. Ce dernier a notamment appelé les missionnaires catholiques engagés dans le pays à « creuser plus profondément » dans la culture cambodgienne, plutôt que d’apporter leur propre culture aux communautés qu’ils servent. « Soyons serviteurs à la manière de Jésus et en le suivant de tout notre cœur », a-t-il demandé dans son homélie. « Mourrons à nos habitudes, nos repères culturels, notre vision du monde personnelle pour donner du fruit en sortant de terre avec un regard nouveau, un cœur à cœur avec la terre humide qui nous a fait renaître avec ce peuple, qui devient notre peuple… » Mgr Schmitthaeusler a également appelé les fidèles présents, en particulier les jeunes, à s’engager davantage dans les activités de l’Église pour « annoncer la Bonne Nouvelle ». « Jeunes, laissez votre fraîcheur, votre enthousiasme, vos rêves et vos espérances éclater dans nos communautés », a-t-il ajouté. « Enracinez-vous dans notre terre… Ici c’est votre terre de naissance : humez-la, imprégniez-vous de son esprit pour repartir dans vos communautés pleins de joie, de vie et de projets, pour servir mieux et davantage. »

    35 Martyrs du Cambodge

    L’évêque a également rappelé à l’assemblée la façon dont les catholiques, au temps de la répression, célébraient la messe en secret, en se cachant des espions de Pol Pot. Il a ainsi évoqué « l’Année Zéro », quand tout avait été détruit, que les gens n’avaient plus la liberté de parler, qu’il n’y avait plus d’éducation, plus de célébrations religieuses, plus de familles et que tout appartenait à l’État. Des chrétiens sont morts en martyrs, dont Mgr Joseph Chmar Salas, premier évêque cambodgien, Mgr Paul Tep Im Sotha, et 33 autres prêtres, laïcs, femmes, catéchistes et missionnaires, dont le père Pierre Rapin, MEP. Sœur Srey Socheat, de la congrégation des Amantes de la Croix, a souligné, durant la célébration, l’importance de se souvenir de ceux qui sont morts durant ces « années noires », parce que « ce sont nos modèles, qui nous poussent à continuer notre mission dans l’Église ». Eung Try, 76 ans, a confié qu’il n’oublierait jamais ce qu’il a traversé durant le génocide, durant lequel il a perdu quinze membres de sa famille. Il explique avoir déjà pardonné aux coupables. « Je prie pour mes proches et pour ceux qui se sont rendus coupables de ces cruautés, parce que je crois en Dieu », ajoute-t-il.

    (Avec Ucanews, Phnom Penh)

    Retrouvez ici le texte intégral de l’homélie de Mgr Olivier Schmitthaeusler.

  • La pénétration d'un islam intolérant de tendance wahhabite en Afrique est préoccupante

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    De Jacques Berset sur le Portail catholique suisse :

    Einsiedeln: Aide à l'Eglise en Détresse dénonce la montée d'un islam intolérant

    La pénétration en Afrique d’un islam radical de tendance wahhabite – financé par l’Arabie saoudite et le Qatar – préoccupe Aide à l’Eglise en Détresse (AED-ACN). L’œuvre d’entraide basée à Lucerne l’a dénoncé lors du traditionnel pèlerinage des amis et bienfaiteurs de la section suisse d’AED à Notre-Dame des Ermites à Einsiedeln, dimanche 19 mai 2019.

    200 millions de chrétiens sont discriminés et persécutés aujourd’hui dans le monde, relève l’organisation catholique AED/ACN, qui a organisé dans l’après-midi un podium intitulé “La plus grande persécution des chrétiens depuis 2000 ans”. “Un chrétien est assassiné toutes les cinq minutes dans le monde en raison de son appartenance à la communauté chrétienne”, a-t-on pu entendre en introduction.

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  • Tristes Pâques pour les chrétiens chinois

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    Du site Bitter Winter :

    Sombre Pâques pour les chrétiens de Chine

    Zhang Wenshu

    Démolition du lieu de rassemblement d’une église de maison

    Le jour de Pâques, la police a effectué une descente dans une église de maison située dans le district de Gaoxin de la ville de Binzhou, dans la province de Shandong, dans l’est de la Chine. Le lieu de congrégation a été démoli de force et trois croyants ont été arrêtés.

    Ce jour-là, quelques croyants s’étaient rendus tôt à l’église pour se préparer aux célébrations. Néanmoins, ils se sont soudain fait surprendre par des agents de police en patrouille. Plus de 30 personnes du district de Gaoxin, notamment des agents de la sécurité publique et des forces spéciales de la police, le maire du district, le chef du poste de police et un électricien, n’ont pas tardé à débarquer à l’église. Ils ont bloqué l’entrée de l’église, ont interdit aux piétons de passer et ont empêché les fidèles d’y entrer.

    Des agents de la sécurité publique gardent l’entrée du lieu de rassemblement
    Des agents de la sécurité publique gardent l’entrée du lieu de rassemblement

    Des agents des forces spéciales de la police, armés de fusils, ont fouillé le lieu de congrégation à la recherche du croyant responsable des célébrations, mais ils ne sont pas parvenus à le trouver. La police a arrêté trois hommes parmi les croyants et a dispersé les autres dans la cour de l’église pour les surveiller tous ensemble. Ils ont alors commencé à attaquer l’église et ont confisqué tout ce qu’ils ont trouvé, notamment des bibles, des meubles et un piano. Peu de temps après, les fils électriques du lieu de rassemblement ont été coupés et les toits, les portes et les fenêtres ont été démolis. Les trois fidèles arrêtés ont été ensuite relâchés, mais les membres de la congrégation ont été de fait dispersés. « C’était à la fois révoltant et effrayant d’entendre le bruit des portes et des fenêtres fracassées », a déclaré un croyant à Bitter Winter.

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  • Nouvelle reconnaissance d'un martyr espagnol lors de la Guerre civile

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    D'Aleteia.org :

    Père de famille et médecin, le martyre de Mariano Mullerat I Soldevila

    MARIANO MULLERAT I SOLDEVIA

    Nous sommes en 1936. La guerre d’Espagne fait rage. Mariano Mullerat i Soldevilla, un médecin espagnol, est arrêté, enlevé et tué à cause de sa foi chrétienne. Il est reconnu martyr par l'Église Catholique et a été béatifié le 23 mars 2019.

    Mariano Mullerat I Soldevila était un médecin espagnol, connu pour sa dévotion et son engagement auprès des pauvres. En 1936, alors que la guerre civile espagnole fait rage, il est arrêté par la milice, puis tué. Jusqu’au bout, il aura aimé Dieu. Au point de lui donner sa vie. L’Eglise catholique le reconnaît comme martyr. Il a été béatifié par le cardinal Giovanni Angelo Becciu à Tarragone, le 23 mars 2019.

  • Des catholiques chinois mobilisés pour empêcher la démolition de statues

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    Du "Portail catholique suisse" cath.ch :

    Chine: sit-in de catholiques pour empêcher la démolition de statues

    18.05.2019 par Jacques Berset, cath.ch

    Des catholiques chinois ont organisé un sit-in afin d’empêcher les autorités locales de démolir des statues sur le site du sanctuaire de Shengdiliang, dans le diocèse de Xiwanzi, situé dans la province chinoise du Hebei. Ils craignent une nouvelle série de persécutions après que les autorités aient dépouillé de sa croix une église de la province.

    Lorsque les fidèles ont appris que les autorités prévoyaient de démolir les statues de Jésus Bon Pasteur, de l’évêque lazariste Joseph-Martial Mouly, premier évêque de Xiwanzi, et du Père lazariste Matthieu Shi, premier curé de la paroisse de la ville, ils ont commencé à passer la nuit sur le site, dès le 13 mai 2018. Quelques jours plus tard, une vingtaine de catholiques gardaient encore le sanctuaire à flanc de colline et étaient surveillés par les autorités.

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  • Burkina Faso : la série noire continue...

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    De Vatican News :

    Nouvel assassinat d’un prêtre au Burkina Faso

    Un salésien espagnol a été poignardé ce vendredi 17 mai 2019 dans la ville de Bobo Dioulasso, au sud-ouest du pays.

    L’Église catholique du Burkina Faso fait face à une nouvelle épreuve, au terme d’une semaine particulièrement dramatique, déjà marquée par deux attentats, les dimanche 12 et lundi 13 mai, qui avaient coûté la vie à 10 personnes. L’agence Fides, organe lié à la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples, a fait savoir ce samedi que le père Fernando Fernández, un prêtre salésien de nationalité espagnole, a été poignardé hier vers midi, dans le centre salésien de Don Bosco dans la ville de Bobo Dioulasso, au sud-ouest du Burkina Faso. L'information nous a été directement confirmée par l'archevêché.

    Durant le déjeuner, un ancien cuisinier qui avait travaillé durant sept ans dans cette structure, s’est jeté avec un couteau sur le religieux espagnol, en le tuant. Un autre prêtre, de nationalité togolaise, le père Germain Plakoo-Mlapa, directeur des études, a été blessé, mais il a été hospitalisé et il est maintenant hors de danger. L’assassin a été immédiatement arrêté par la police, lui évitant un lynchage de la part des étudiants et des autres gens accourus entre temps. Selon les premiers éléments de l’enquête, il semble que le cuisinier aurait voulu se venger de son licenciement, survenu il y a deux mois.

    Le père Fernández était l’économe du centre Don Bosco de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du Burkina Faso, qui se trouve au sud-ouest du pays, dans la province de Houet, à environ 300 kilomètres de la capitale Ouagadougou. Les salésiens ont développé trois institutions dans cette ville : un centre d’aide pour les enfants des rues, un centre d’alphabétisation, et un centre de formation professionnelle avec plus de 300 étudiants.

    L’assassinat du salésien espagnol est le dernier épisode en date d’une série de violences à l’encontre des communautés religieuses du pays. Le 15 février dernier, un autre prêtre salésien espagnol, le père Antonio César Fernández Fernández, avait été tué dans un attaque djihadiste perpétrée à 40 kilomètres de la frontière sud du Burkina Faso. Et cette semaine, deux attentats très graves ont frappé la communauté catholique. Le dimanche 12 mai, un groupe armé a attaqué la paroisse de Dablo, tuant le prêtre Siméon Yampa ainsi que cinq fidèles. Le lendemain, lundi 13 mai, c’est une procession mariale qui était visée à Singa. Quatre fidèles ont été exécutés par des agresseurs qui ont détruit la statue de la Vierge.

  • Face à la violence, les musulmans doivent sortir de leur silence

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    A lire sur le site du portail catholique suisse :

    Daniel Marguerat: face à la violence, les musulmans doivent sortir de leur silence

    17.05.2019 par Jacques Berset, cath.ch

    Face à la violence islamiste, les musulmans doivent sortir de leur silence, estime le théologien protestant Daniel Marguerat, professeur honoraire de l’Université de Lausanne. Ce spécialiste du Nouveau Testament prend la défense de Shafique Keshavjee, auteur du livre controversé “L’islam conquérant”.

    Daniel Marguerat demande aux musulmans de faire une relecture critique du Coran, et  prend  ouvertement la défense des chrétiens persécutés dans certains pays musulmans, et dont le sort est souvent ignoré par la grande presse occidentale.

    à lire ICI

  • Chine : pèlerinages interdits, le Fujian étend son emprise sur les catholiques clandestins

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    Du site Bitter Winter :

    Pèlerinages interdits, le Fujian étend son emprise sur les catholiques clandestins

     

    Les autorités ont adopté de nouvelles mesures de répression, notamment l’interdiction des pèlerinages et la « conversion politique » personnalisée, à l’encontre de ceux qui refusent d’adhérer à l’Association patriotique des catholiques chinois.

    An Xin

    La basilique Notre-Dame de Bon-Secours de Sheshan, sanctuaire national, située au sommet de la colline de Sheshan, dans le district de Songjiang à Shanghai, est une grande église catholique romaine et un célèbre lieu de pèlerinage. Alors que d’autres lieux de pèlerinage ont été la cible de mesures de répression, Sheshan reste la seule destination du pays à continuer d’accueillir des pèlerins catholiques clandestins chinois. Des dizaines de milliers de fidèles s’y rendent chaque année en mai, le mois des dévotions à la Vierge Marie, malgré les mesures de restriction et de répression constantes du gouvernement.

    À plus de 800 kilomètres de Sheshan, un gouvernement local de la province de Fujian a lancé une opération pour empêcher les pèlerinages à la Basilique en 2019. Selon un document que Bitter Winter a pu obtenir, en prévision du 70e anniversaire de la République populaire de Chine cette année, les autorités « renforcent la sensibilité politique et la planification du travail », pour sauvegarder la sécurité et la stabilité sociales et politiques et éliminer tous les éléments considérés comme « instables » tels que l’Église catholique clandestine.

    Le document contient une liste de mesures préventives spécifiques :
    – la Brigade de sécurité nationale, la Brigade de sécurité du réseau et les postes de police de proximité doivent renforcer la collecte d’indices sur les mouvements de catholiques clandestins qui organisent des pèlerinages de groupe sur la colline de Sheshan sous différents noms ;
    – obtenir des informations sur les organisations religieuses et les groupes étrangers « anti-PCC » qui participent aux activités de pèlerinage sur la colline de Sheshan ;
    – exercer un contrôle strict sur le clergé et les croyants qui relèvent de la juridiction, et mettre tout en œuvre pour empêcher les églises clandestines d’organiser des pèlerinages de groupe sur la colline de Sheshan ;
    – intensifier la surveillance sur Internet et les téléphones portables ; supprimer ou bloquer rapidement les informations « nuisibles » (c’est-à-dire susceptibles de nuire à la capacité du PCC à maintenir sa stabilité politique) pour éliminer les « éléments instables » et punir, conformément à la loi, les individus qui diffusent des informations « nuisibles ».

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  • En Inde, les attaques contre les chrétiens se multiplient

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Père Savarimuthu Sabkar : « Depuis 2014, on observe de nombreuses attaques contre les chrétiens »

    17/05/2019

    En Inde, les agressions contre les minorités religieuses, en particulier les musulmans et les chrétiens, se sont multipliées depuis l’arrivée au pouvoir, en 2014, de Narendra Modi et du parti nationaliste hindou du BJP. Ce thème n’a pas manqué d’être évoqué dans la campagne électorale, alors que le scrutin législatif marathon, qui convoque 900 millions d’électeurs aux urnes, va s’achever le 19 mai. À la cathédrale du Sacré-Cœur de Delhi, le père Savarimuthu Sabkar, porte-parole de l’archidiocèse de Delhi, alerte sur l’augmentation des attaques perpétrées contre la petite minorité chrétienne en Inde, qui représente un peu plus de 2,3 % d’une population d’1,3 milliards d’Indiens. L’organisation Portes ouvertes classe l’Inde au 10e rang des pays où les chrétiens sont les plus persécutés.

    Églises d’Asie : En quoi la situation de la minorité catholique a-t-elle changé en Inde depuis l’arrivée au pouvoir, en 2014, de Narendra Modi et du parti nationaliste hindou du BJP ?

    Père Savarimuthu Sabkar : Les groupes marginaux de l’hindutva, (« l’hindouité », basée sur la suprématie ethnique de la majorité hindoue, ndlr), que l’on surnomme les « groupes safran », sont plus téméraires. Ils pensent agir comme ils l’entendent et être au-dessus des lois. Ils ont un sentiment d’immunité et d’impunité : ils croient qu’ils ne seront ni arrêtés ni condamnés. Depuis 2014, on observe de nombreuses attaques contre les chrétiens. Les difficultés se concentrent en particulier dans les petites paroisses des zones rurales, au cœur de la région hindiphone du nord de l’Inde, comme en Uttar Pradesh ou au Rajasthan. Depuis le mois de janvier de cette année, 86 incidents ont déjà été répertoriés. Mais cela n’est jamais mentionné dans les grands médias. C’est comme si la situation était passée sous silence par la presse.

    Sous-entendez-vous qu’il y aurait une pression exercée sur les médias afin qu’ils ne publient pas ce genre d’informations ?

    Probablement. Qui contrôle les médias ? Aujourd’hui, il est très clair que les propriétaires des grandes maisons de presse sont pro-BJP et pro gouvernement. Personne n’ose poser les vraies questions au gouvernement.

    Les chrétiens sont-ils visés uniquement par des groupes extrémistes ou par l’ensemble de l’appareil politique et idéologique du BJP ?

    Nous faisons face à deux organisations principales. Il y a d’une part l’organisation du RSS (le Corps des volontaires nationaux, matrice idéologique du BJP où Narendra Modi a fait ses classes, et qui avait été interdit après l’assassinat du Mahatma Gandhi par l’un de ses membres, ndlr) et, d’autre part le BJP, visage politique du RSS, sans mentionner les dizaines d’autres organisations qui leur sont liées. Le cœur de l’idéologie du RSS est de penser que l’Inde est une nation hindoue. Selon ce principe, si les musulmans et les chrétiens veulent rester en Inde, ils doivent être à la merci de la majorité hindoue. L’excuse est de dire que les incidents contre les minorités ne sont causés que par des extrémistes. Mais c’est pourtant dans l’ADN même de l’idéologie du RSS et du BJP, basée sur la suprématie hindoue.

    J’ai rencontré Narendra Modi en 2014, la veille de Noël, avec un groupe d’évêques. Il nous a dit que nous ne pouvions pas être ensemble. Comment un Premier ministre peut-il dire une telle chose ? Nous avons réagi et il nous a alors dit qu’il protégerait notre minorité car c’était aussi sa responsabilité. Mais ses propos nous ont choqués. Des déclarations fréquentes de plusieurs responsables politiques du BJP avancent l’idée de libérer l’Inde des chrétiens et des musulmans d’ici 2021. Certains ont déclaré que les hindous étaient les enfants légitimes de l’Inde et que les musulmans et les chrétiens étaient illégitimes. C’est très préoccupant. Il y a aussi eu des attaques à l’encontre de Mère Teresa, l’accusant et de n’avoir visé qu’à convertir des gens.

    Les attaques dirigées contre les chrétiens le sont-elles ainsi toujours sous le prétexte des « conversions forcées » au christianisme ?

    C’est souvent le cas. En général, la police procède à l’arrestation du pasteur ou du prêtre en affirmant qu’il dérange l’ordre public. Lors des arrestations, les policiers ne viennent pas seuls et sont toujours accompagnés par un large groupe d’extrémistes hindous. C’est là où qu’est le problème. Ensuite, il nous faut entamer une procédure judiciaire pour défendre le droit des inculpés à prêcher leur religion, en accord avec la Constitution. Et ils sont finalement relâchés.

    Est-ce que les organisations et les ONG évangéliques, qui ont une approche prosélyte et affichent une politique de conversion, ne ternissent pas le nom des autres chrétiens ?

    Le vrai problème n’est pas là. La Constitution de l’Inde donne le droit à des individus de se convertir. Si quelqu’un veut être baptisé, il en a le droit. Pour cela, il y a toute une procédure, qui mêle à la fois une initiation religieuse et une certification légale avec un document à signer pour affirmer sa pleine liberté dans l’acte de se convertir. Parfois, certains groupes évangéliques ne suivent pas correctement la procédure ; je ne le nie pas. Mais je ne peux pas les blâmer en les accusant d’être la cause du problème : nous avons des procédures, des lois et une police qui sont en charge de faire appliquer les lois et de trancher sur ces questions. Pourquoi des brigades hindoues deviennent-elles les gardiennes de la loi, de la culture et de la religion hindoue ?

    En Inde, il y a toujours eu des incidents contre les chrétiens. Ce n’est pas nouveau.

    C’est vrai. Mais les statistiques montrent néanmoins que les attaques contre notre communauté sont en augmentation constante. Le problème actuel concerne l’impunité des auteurs de ces attaques. Personne n’est jamais arrêté. Les attaquants ne visent pas seulement des chrétiens mais aussi les musulmans qui, quant à eux, ont été victimes de lynchages. Beaucoup d’entre eux ont été tués (d’après l’organisation Human Rights Watch, au moins 44 personnes, dont 36 musulmans, ont été tués entre mai 2015 et décembre 2018, ndlr). Dans les campagnes, les communautés religieuses étaient unifiées. L’Église avait une influence auprès des hindous. Aujourd’hui, l’atmosphère a changé : tout est interprété selon la division religieuse et les lignes communales. C’est un vrai danger. Nous, chrétiens et musulmans, sommes les victimes. Aujourd’hui, nous savons que les nationalistes hindous visent ces deux minorités religieuses. Pour unir nos forces, nous avons développé davantage de dialogue et d’unité entre nous.

    Vous restez aussi une communauté très influente qui, par exemple, dirige les meilleures écoles du pays.

    Les nationalistes hindous n’ont aucun problème avec le fait que nous dirigions de grandes institutions éducatives et certains d’entre eux les fréquentent. Mais ils ne veulent pas que nous éduquions les pauvres et que nous les poussions à se battre pour revendiquer leurs droits.

    Pensez-vous que le RSS ait une réelle stratégie visant à cibler les minorités ?

    Le RSS prétend même avoir une sorte d’armée parallèle, avec des hommes en uniformes. Leur stratégie est de créer des agitations religieuses et d’intervenir pour « maintenir l’ordre ». Leur cible principale concerne les musulmans. Ils nous voient comme une menace moindre car nous sommes inférieurs en nombre.

    Avez-vous le sentiment que ces milices hindoues sont de mieux en mieux organisées ?

    Non, elles deviennent juste plus audacieuses. Mais aujourd’hui, les gens réalisent ce qui est en train de se passer. Et les partis politiques d’opposition sont puissants, en particulier en Uttar Pradesh. Et puis il faut savoir que si le nord du pays, le cœur hindiphone, vote pour Narendra Modi, cela n’est pas du tout le cas dans le sud de l’Inde, mieux éduqué et qui reste très opposé à l’idéologie nationaliste hindoue.

    Votre communauté affiche son inquiétude. Le mois dernier, pour la première fois depuis sa nomination en 2013, l’archevêque de Delhi, Mgr Anil Couto, a écrit une lettre ouverte pour dénoncer « une atmosphère politique turbulente » qui « menace les principes démocratiques » de la nation…

    En réalité, la peur ne concerne pas seulement notre communauté. Nous sommes face à une menace pour notre pays, pour notre identité « séculaire » (multiconfessionnelle, ndlr) et nos valeurs constitutionnelles. Tous les groupes de la société civile sont inquiets. Nous craignons que le BJP procède à des modifications de notre Constitution. Notre archevêque a ainsi évoqué une « atmosphère politique turbulente », ce qui a créé la polémique. Mais le climat et les événements qui ont lieu en Inde, y compris les questions sur l’indépendance de notre système judiciaire, nous obligent à mener une réflexion sur ce qui est en train de se passer.

    La situation actuelle des chrétiens en Inde est-elle comprise à l’étranger ?

    Nous sommes dans une meilleure position que d’autres pays dans le monde, mais en Inde, nous étions dans une meilleure position par le passé. La beauté de l’Inde et de toute son identité interreligieuse est en train de se désintégrer.

    (EDA / propos recueillis par Vanessa Dougnac)

  • Syrie : les chrétiens à nouveau pris pour cible

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    De l'Agence Fides (14 mai) :

    ASIE/SYRIE - Nouveaux tirs contre des villages chrétiens le long de la nouvelle ligne de front

    aNKAWA.COM

    Hama (Agence Fides) – Les tirs d’artillerie et de missiles de la part des milices rebelles ont continué le 13 mai sur la ville syrienne d’Al-Sqaylabiyeh, dans le gouvernorat d’Hama, habitée en majorité par des chrétiens orthodoxes. Au cours du Dimanche 12, un tir d’artillerie analogue de la part des milices rebelles avait provoqué la mort immédiate d’au moins 4 adolescents chrétiens – dont trois jeunes filles – et de leur enseignante.

    Au cours de l’offensive tentée dans le nord-ouest de la province d’Hama en 2014, les milices islamistes de Jabhat al-Nusra et celle de ce qu’il est convenu d’appeler l’armée syrienne libre (FSA) avaient tenté à plusieurs reprises d’occuper Al-Sqaylabiyeh et la ville voisine de Mhardeh. Une partie des jeunes et des adultes de ces centres ont contribué à créer sur place ce qu’il est convenu d’appeler des unités de défense national, milices soutenant l’armée syrienne régulière.

    Les tirs de mortier sur Al-Sqaylabiyeh font partie de la nouvelle escalade du conflit syrien, désormais concentrée sur la province nord-ouest d’Idlib, autour des zones encore contrôlées par des milices islamistes et par la FSA. Des sources et organisations s’opposant au gouvernement syrien diffusent des nouvelles faisant état d’incursions aériennes de la part des forces aériennes syriennes et russes sur Idlib, anticipation d’une offensive générale sur l’ensemble de la zone de la part des forces armées syriennes. Les moyens de communication officiels syriens affirment que ce sont les milices rebelles qui violent l’accord de retour au calme signé l’an dernier entre la Russie et la Turquie, en continuant à se livrer à des frappes d’artillerie lourde contre des villes et des zones résidentielles sises au-delà de la zone tampon entourant Idlib, en violation des mesures de cessez-le-feu. (GV) (Agence Fides 14/05/2019)

  • Ignorer le caractère explicitement anti-chrétien des attaques terroristes au Sri Lanka serait une injustice

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    Sri Lanka : ne pas ignorer l’aspect anti-chrétien des attaques terroristes, par Mgr Auza

    Commémoration des victimes des attaques du dimanche de Pâques

    « Ignorer l’aspect explicitement anti-chrétien » des attaques terroristes au Sri Lanka « ferait une injustice aux victimes, aux survivants et à leurs familles », a déclaré Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU.

    Il a pris la parole lors de la cérémonie commémorative des victimes des attaques du dimanche de Pâques au Sri Lanka, organisée par le président de l’Assemblée générale de l’ONU et la Mission permanente du Sri Lanka le 3 mai 2019.

    « La communauté internationale est très franche, à juste titre, de dénoncer la montée de la haine anti-juive et anti-musulmane, a dit le nonce, la même norme doit être appliquée aux attaques contre des chrétiens. »

    « Ce qui s’est passé au Sri Lanka ne s’est pas produit le dimanche de Pâques par hasard, a souligné Mgr Auza. Deux grandes églises catholiques et une église évangélique ont été délibérément visées lors de services religieux. »

    Le Saint-Siège, a dit le nonce, « réitère ses sincères condoléances à la délégation et au peuple sri-lankais ». Le nonce a rappelé aussi que le pape François, en apprenant les faits, a tout de suite exprimé sa solidarité avec les Sri-lankais et a condamné cette « violence cruelle ».

    Mgr Auza a voulu « en son nom », témoigner de la « profonde proximité humaine et spirituelle avec le peuple sri-lankais ».

    Ce « crime terroriste odieux, injustifiable et inhumain », a dit le nonce, est une « manifestation concrète du fondamentalisme extrémiste et du radicalisme ». « Mais les mots de condamnation, même sincères, ne suffisent pas, a-t-il souligné : des actions sont nécessaires pour éliminer ce fléau à la racine. »

    L’une des actions nécessaires dans la lutte contre ces violences, selon Mgr Auza, « consiste à décrire les attaques par leur nom propre ».

    La récente résolution adoptée le 2 avril par l’Assemblée générale de l’ONU sur la lutte contre le terrorisme et les autres actes de violence, a expliqué Mgr Auza, condamne « toutes les attaques terroristes contre des lieux de culte motivés par la haine religieuse, y compris l’islamophobie, la violence et l’antisémitisme et la christianophobie ».

    « Les attaques terroristes sont toujours et partout déplorables, a conclu le nonce, mais les attaques contre les croyants religieux lors des cultes sont les attaques les plus honteuses et les plus lâches contre la paix que l’on puisse imaginer. C’est ce qui s’est passé au Sri Lanka. Et le monde entier pleure à juste titre. »

  • Burkina Faso : quatre catholiques tués lors d'une procession en l'honneur de la Vierge Marie

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    Du site de l'Express :

    Burkina Faso : des catholiques tués lors d'une procession religieuse dans le Nord

    Ces violences s'inscrivent aussi dans un contexte de tension dans le pays, confronté à une multiplication des attaques de groupes islamistes.

    Nouvelle attaque au Burkina Faso. Quatre catholiques ont été tués lundi (13 mai) lors d'une procession religieuse en honneur de la Vierge Marie à Zimtenga, dans le nord du pays.  

     

    Selon l'Agence nationale de presse burkinabè, les assaillants ont stoppé la procession. "Ils ont laissé partir les mineurs, exécuté quatre adultes et détruit la statue de la Vierge", a raconté un habitant cité par l'AIB. Dimanche, six personnes, dont le prêtre célébrant la messe, avaient déjà été tuées lors d'une attaque, attribuée à des djihadistes par les autorités, contre une église catholique à Dablo, également dans le nord du pays. 

    Fin avril dernier, six autres personnes, dont un pasteur, avaient été tuées dans l'attaque d'une église protestante à Silgadji, toujours dans le Nord. Il s'agissait de la première attaque djihadiste d'une église au Burkina depuis 2015.  

    400 morts depuis 2015

    Ces attaques d'églises surviennent au moment où France, qui lutte contre les groupes djihadistes au Sahel, a mené la semaine dernière une opération pour libérer quatre otages- deux Français, une Sud-Coréenne et une Américaine - aux mains de djihadistes, également dans le nord du Burkina. 

    Ces violences s'inscrivent aussi dans un contexte de tension au Burkina, déstabilisé par le renversement du président Blaise Compaoré en 2014 et confronté à une multiplication des attaques de groupes islamistes qui ciblent de plus en plus fréquemment les églises, selon des experts.  

    Dimanche, le gouvernement avait dans un communiqué "observé qu'après avoir échoué à opposer les communautés par des assassinats ciblés de chefs coutumiers et de leaders communautaires, les groupes terroristes s'attaquent maintenant à la religion dans le funeste dessein de nous diviser". Les attaques djihadistes ciblent régulièrement des responsables religieux, chrétiens et musulmans, principalement dans le nord du pays où les chrétiens représentent environ 35 % de la population, et les musulmans 65 %.  

    D'abord concentrées dans le Nord, ces attaques ont ensuite visé la capitale Ouagadougou et d'autres régions, notamment l'Est, et fait depuis 2015 près de 400 mors, selon un comptage de l'AFP.