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Santé - Page 114

  • Quand la Belgique se jette à corps perdu dans l'euthanasie

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    Lu sur le site de Famille Chrétienne :

    La Belgique, à corps perdu dans l’euthanasie

    Par Matthieu Bruynseel

    En Belgique, le nombre d’euthanasies a augmenté de 50 % en deux ans… et encore, il ne s’agit que des euthanasies déclarées. Au cœur du problème : la peur de souffrir ou de perdre son autonomie.

    Les années passent et les statistiques ne cessent de progresser à grande vitesse. Selon le dernier rapport de la commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie, publié fin août, 3 239 déclarations d’euthanasie ont été enregistrées en Belgique sur la période 2012-2013, contre 2 086 les deux années précédentes. A en croire le rapport, cette hausse spectaculaire des euthanasies (+ 55%) s’expliquerait par « la diffusion progressive de l’information relative aux décisions en fin de vie auprès du public et des médias ».

    Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’euthanasie ne concerne pas que des personnes âgées, voire très âgées. Les demandes proviennent majoritairement (2 088 sur 3 239, soit 65 %) de personnes d’âge moyen, entre 40 et 80 ans. Les derniers chiffres montrent cependant une augmentation du nombre de déclarations chez les plus de 80 ans.

    Qu’est-ce qui motive alors ces gens dans la fleur de l’âge à vouloir mourir ? Bien souvent, il s’agit de la peur de se voir diminuer. « On entend souvent le patient dire : “Je ne veux pas être dépendant” », explique de Dr Timothy Devos, du service hématologie à l’hôpital universitaire de Louvain. Pour cette génération fortement touchée par le cancer, le simple risque de ne plus pouvoir être autonome est insupportable… même dans les cas où une rémission est possible. Si on ne peut que respecter cette peur de souffrir, il faut remarquer que c’est la banalisation de l’euthanasie qui fait croire aux patients que leur diminution physique leur enlèverait toute dignité.

    Les exemples sordides d’euthanasie pour raisons psychologiques ne manquent pas.

    Dans la plupart des cas, l’euthanasie est demandée suite à des souffrances physiques. Mais le rapport national indique que le nombre d’euthanasies pour raisons psychiques devient presque aussi élevé. Un violeur condamné à trente ans de prison ; un transsexuel dont l’opération de changement de sexe avait échoué… les exemples sordides d’euthanasie pour raisons psychologiques ne manquent pas. Une dérive qui était pourtant considérée comme improbable il y a quelques années.

    Pour le médecin flamand, « on peut dire que les mentalités ont profondément changé. La loi a eu une influence énorme. Pour la faire passer, on a présenté des cas extrêmes, mais la pente glissante a aujourd'hui été dépassée ».  Une preuve a posteriori que la loi belge de 2002 a également modifié la conception de la dignité des malades, en favorisant l’idée selon laquelle ceux qui souffrent n’auraient plus de raison de vivre.

    Les vrais chiffres : une histoire belge ?

    Sujet d’étonnement : la très grande différence entre la pratique en zone flamande (au nord du pays) et en zone francophone (au sud). En effet, 80 % des déclarations d’euthanasies proviennent de Flandre. Une différence du simple au quadruple ! Une situation qui interpelle d’autant plus qu’elle ne correspond pas au ratio démographique.  « Les Flamands sont plus proches de la mentalité hollandaise. Il est possible que les gens aient été influencés par la proximité avec les Pays-Bas », analyse le Dr Devos.

    Mais cela révèle surtout un problème sous-jacent : les chiffres officiels ne reflètent pas la situation réelle. En effet, ce sont les médecins eux-mêmes qui doivent transmettre le chiffre des euthanasies à la commission. Or, un grand nombre d’entre eux avouent ne tenir aucune donnée des euthanasies qu’ils pratiquent. Une situation reconnue par la commission, qui admet quelle « n’a pas la possibilité d’évaluer la proportion du nombre d’euthanasies déclarées par rapport au nombre d’euthanasies réellement pratiquées ». Ce qui relativise de facto la différence observée entre les euthanasies chez les francophones et celles en Flandre.

    On peut donc penser que le nombre réel d’euthanasies est bien supérieur aux chiffres donnés par la commission. Contrairement à ce qu’évoque le rapport, les euthanasies pourraient constituer bien plus que les  1,5 % du nombre total de décès dans le petit royaume.

     Lire également : Un détenu belge va être euthanasié (Alliance Vita)

  • Une ligne de crête délicate entre ne pas tuer et ne pas s'acharner

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    Lu sur Alliance Vita :

    Titouan : “Une ligne de crête délicate entre ne pas tuer et ne pas s’acharner ” T. Derville.

    Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, invité de Wendy Bouchard sur Europe 1 midi, vendredi 19 septembre, réagit sur le traitement de la situation de Titouan, grand prématuré de Poitiers et pose la question de l’accueil du handicap.

    Extraits des propos de Tugdual Derville :

    “Comme chacun de nous, je suis rempli d’émotion devant la détresse de ces parents face à cet enfant né trop tôt et victime de graves séquelles, d’une hémorragie cérébrale. J’ai entendu ce matin qu’il était décédé, avec un état qui s’est dégradé, selon les médecins. Je voudrais rendre hommage à l’amour de ses parents, à ce petit bout ’chou qui est un petit frère humain qui est passé quelques semaines parmi nous, et aussi aux soignants qui font un travail très difficile en néonatologie.

    Nous sommes devant une ligne de crête très difficile : on n’a pas le droit de tuer, mais on ne doit pas s’acharner non plus, ce n’est pas « la vie à tout prix ».

    Il est très difficile de savoir à partir de quand s’arrêter (…). Mais ce qui me préoccupe, c’est si on commence à dire d’une personne par exemple hémiplégique ou lourdement handicapée, « il vaut mieux qu’elle ne vive pas ». Le handicap est une catastrophe, mais les personnes handicapées méritent notre accueil dans tous les cas.

    On comprend les parents, ils ont été dans la sidération, dans la souffrance, dans la colère devant ce drame. Ils disent ne pas avoir été entendus, mais je ne suis pas dans le dossier médical. Sur un cas aussi douloureux, on ne peut pas avoir de position personnelle, sans savoir ce qui s’est réellement passé.

    Nous méconnaissons la qualité de la prise en charge par les équipes soignantes des tout-petits handicapés ou porteurs d’anomalies, ou très prématurés. Les parents n’ont pas droit de vie et mort sur leur enfant, c’est trop lourd. Par ailleurs, ils n’ont pas l’expertise nécessaire pour évaluer les séquelles possibles. Il faut un dialogue avec l’équipe médicale et un soutien de toute la société.

    Personne ne souhaite un enfant handicapé, mais attention à ne pas créer une désespérance par rapport aux personnes handicapées, elles ont leur place parmi nous.

    Comme fondateur de l’association « A bras ouverts », j’ai beaucoup appris et reçu de jeunes handicapés… Autour des personnes handicapées, la solidarité de la société est nécessaire, c’est un enjeu de civilisation majeur.

    Lire également : Le CHU de Poitiers décide de l'arrêt des soins pour Titouan, prématuré de quatre mois

  • A propos d'un présumé acharnement thérapeutique sur un grand prématuré

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    Lues sur Boulevard Voltaire ces réflexions d'une infirmière anesthésiste au sujet d'une situation délicate montée en épingle par les médias : 

    Qui veut une vie de handicap pour son fils ?

    Il n’y a de véritable liberté que dans le choix du bien. Le bien de l’enfant, pas celui des parents prioritairement.   

    « Qui veut une vie de handicap pour son fils ? » Cette phrase est posée tel un choix incongru. Il faut aujourd’hui « choisir » entre l’enfant avec et l’enfant sans handicap. Allons, levez le doigt ceux qui font le choix d’un enfant avec handicap ! Personne… Qui pourrait, de manière purement raisonnable, faire ce choix ? C’est la question posée par la maman de Titouan dont nous avons entendu les pleurs sur les ondes en début de semaine.

    Elle dit sa douleur, sa profonde souffrance de voir son fil s ainsi abîmé. Elle vient demander, implorer même la mort pour son fils parce qu’elle ne se sent pas capable d’accueillir son tout-petit. Titouan a eu le mauvais goût d’arriver trop tôt, et quand un invité arrive à l’avance, eh bien, tout n’est pas prêt pour le recevoir. C’est le corps de Titouan qui n’est pas prêt, tout immature qu’il est. Et certainement sa maman.

    Il chamboule toute la mécanique parfaitement huilée de l’accueil du joli poupon potelé qui a la décence d’arriver au jour prévu. Il est arrivé 4 mois en avance et a souffert d’hémorragie cérébrale comme un grand nombre de prématurés. Ces lésions cérébrales peuvent être cause de handicap dans 40 % des cas, qui iront de troubles « dys » légers jusqu’au polyhandicap. Il y aura donc 60 % des enfants qui n’auront aucune séquelle.

    Les parents de Titouan demandent l’arrêt de ce qu’ils considèrent comme étant de l’acharnement thérapeutique, une ventilation semble-t-il légère, l’alimentation et l’hydratation. On arrêterait donc l’alimentation de Titouan, pratique qui ne se cache plus vraiment depuis que le Centre d’éthique clinique Cochin a publié une étude sur cette adaptation, pour le moins tortueuse, de la loi Leonetti. Les parents devraient donc choisir entre le handicap et la santé, qui aurait un air de puritanisme sanitaire, entre une vie annoncée comme uniquement constituée de souffrance et la mort. Entre la vie et la mort.

    Le choix de la mort serait courageux, paraît-il. Car, dans la mort, Titouan sera débarrassé de son handicap et dans la vie, il ne pourrait pas être une personne, un homme à part entière. La maman dit qu’elle ne veut pas de cette vie pour son enfant, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne veut pas de son enfant. Comme on la comprend. Mais peut-être que lui se trouvera heureux de cette vie tant qu’il est sous le regard aimant et protecteur de sa mère, de celle qui est là pour le protéger de tous les dangers – et en premier de la mort – en le nourrissant de lait et d’amour, peu importe ses capacités et incapacités.

    Le choix, le véritable choix est la réalisation de la liberté. Il n’y a de véritable liberté que dans le choix du bien. Le bien de l’enfant, pas celui des parents prioritairement. Le bien de l’enfant, pas un moindre mal. Son bien peut-il être dans la mort, lieu de néant, où la possibilité du choix n’existe pas, où la possibilité d’être n’est plus (si nous excluons les croyants) ? Mais surtout lieu où nous ne subirons pas le handicap de Titouan, où nous ne serions pas exposés à ses demandes incessantes pour qu’on s’intéresse à lui, pour qu’on se préoccupe, se soucie de lui. Notre société permet-elle à la maman de Titouan d’accueillir celui-ci ? L’encourage-t-elle dans ce sens ou bien la pousse-t-elle des deux mains dans le dos vers une demande d’euthanasie, vers un eugénisme qui ne veut pas trop dire son nom ? Il est bon de se scandaliser de cette demande, mais également nécessaire de s’interroger sur le regard que nous portons sur Titouan et ses petits camarades, et sur la manière dont nous les admettrons au sein de la communauté humaine.

  • Lettre ouverte à Frank Van Den Bleeken

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    Une amie nous adresse cette lettre adressée à Frank Van Den Bleeken à qui la Belgique propose l'euthanasie faute de pouvoir lui administrer les soins appropriés :

    Cher Frank,

    Sais-tu que certains pensent à toi même si tu te trouves derrière les barreaux ? Comme nous pensons aussi à tous ceux qui sont exclus du monde... et enfermés à tes côtés.

    Ta souffrance est sans nul doute énorme et elle dure depuis tellement longtemps. Toi seul peut voir comment elle t'enferme sur toi. 

    Alors, je voudrais juste réfléchir et comprendre...

    Ta demande de mort n'est-elle pas révélatrice d'un IMMENSE échec de la psychiatrie belge ? Les Pays-Bas seraient mieux que nous pour les prisonniers qui ont besoin de soins psychiatriques ? Cafouillage politique et juridique ?

    Ton avocat dit que "les médecins sont seuls juges" Quel paternalisme...

    Mais il y a pire : nous citoyens, en ne réagissant pas, en ne te signifiant pas notre "CARE", n'allons-nous pas avaliser ta demande de mort ? En restant silencieux et passifs, n'allons pas, dans l'ombre, armer le bras du médecin qui, pour le coup, sera non pas ton bourreau, mais ton "sauveur" ?

    Cher Frank, quoique tu aies fait, au nom de ta dignité d'être humain avec nous, accepte que nous prenions ensemble soin de toi....

    Ton combat, ton vrai combat pour d'autres aussi avec toi, est de nous appeler à rendre les prisons dignes ! 

    Bats-toi avec nous ! Reste en vie car elle est tellement précieuse...

  • Euthanasie : quand la Belgique se singularise une nouvelle fois

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    Lu ICI :

    Frank Van Den Bleeken, réclamait un traitement médical pour mettre fin à d’insupportables souffrances psychologiques. Faute de pouvoir lui fournir ce traitement, la Belgique lui a accordé une autre demande : celle d’être euthanasié.

    Frank Van Den Bleeken, a 50 ans. Actuellement détenu à la prison de Merksplas, il est incarcéré depuis 30 ans pour meurtre et faits de mœurs mais ne bénéficie d’aucun traitement psychologique approprié en Belgique. Il y a trois ans, l’homme avait rentré une demande d’euthanasie, expliquant souffrir de douleurs psychologiques insurmontables. Cette demande lui avait alors été refusée par la Commission de la justice qui  estimait que tous les critères n’étaient pas remplis, notamment que tous les moyens thérapeutiques n’avaient pas été épuisés. Il avait bien rentré une demande pour être transféré vers une prison néerlandaise où un traitement adéquat pouvait lui être fourni, mais cette demande lui a également été refusée par le ministère de la Justice.

    Finalement, un accord est intervenu entre le SPF justice et l’avocat de l’intéressé. Frank Van Den Bleeken sera euthanasié faute de soins appropriés chez nous. L’accord devrait être acté aujourd’hui par la Cour d’appel de Bruxelles.

    Voir le Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique

  • Belgique : le nombre de personnes euthanasiées en hausse de 84% en 4 ans

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    A partir de la 17e minute, Etienne Dujardin, juriste et coordinateur des Dossards, répond aux questions de Cyril Lepeigneux sur la hausse effarante du nombre de personnes euthanasiées en Belgique : une hausse de 84% en 4 ans!

  • Loi sur l'euthanasie : incombe-t-il à la Commission de contrôle d'interpréter la loi ?

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    La loi du 28 mai 2002 relative à l’euthanasie prévoit que la Commission fédérale chargée du contrôle et de l’application de la loi, dresse tous les deux ans un rapport à l’intention du législateur. Voici donc la sixième mouture, qui couvre les années 2012-2013.

    Le rapport comporte tout d’abord un volet statistique, dont on retiendra ici que le nombre d’euthanasies déclarées a pratiquement doublé en 4 ans (une augmentation  de 89%), passant de 953 euthanasies déclarées en 2010 à 1807 en 2013. La Commission estime que cette augmentation est due à la « diffusion progressive de l’information auprès du public et des médecins ». Ces morts provoquées représentent aujourd’hui 1,7% du total des décès en Belgique. 

    De plus en plus de personnes ont par ailleurs demandé à être euthanasiées alors que leur décès n’était pas prévu à brève échéance (13% des euthanasies). Ces chiffres devraient toutefois vraisemblablement être revus à la hausse pour inclure certains cas d’euthanasies pratiquées, sur base de déclarations anticipées de fin de vie, sur des personnes inconscientes de façon irréversible. En effet, le rapport range de façon arbitraire tous ces cas dans la catégorie des décès à brève échéance, alors que l’échéance est parfois indéterminée (« Lorsque l’euthanasie a été pratiquée chez un patient irréversiblement inconscient sur la base d’une déclaration anticipée, l’échéance du décès, si elle était indéterminée, a été classée brève. »).

    Le rapport décrit ensuite l’application de la loi, dont ressortent les éléments suivants :

    - A propos des personnes qui ont été euthanasiées alors qu’elles n’étaient pas en fin de vie, le rapport mentionne quelques cas de cancers débutants mais précise que les autres patients euthanasiés souffraient de maladies ou d’affections non-terminales. C’est le cas notamment des patients atteints d’affections neuro-psychiques (4%) ou de personnes souffrant de « pathologies multiples » propres au grand âge (5% des cas). A ce sujet, la Commission souligne que le nombre d’euthanasies pratiquées pour pathologies multiples est « nettement plus élevé » en 2012-2013 qu’en 2011 (on passe de 23 en 2011 à 109 en 2013). Le rapport souligne à ce propos qu’il y a eu une divergence de vue au sein de la Commission quant à la justification d’une euthanasie pour ces pathologies non terminales et « normales » liées à l’âge du patient.
       2004  2005  2006 2007 
    2008 
     2009 2010 
    2011 
     2012 2013 
     Affections  neuro-psychiques  6
     5  4  13  21  25  33  53  67
     "Pathologies multiples"  9 11 

    10 
    12 
    18 
    16 
    23 
    57 
    109 

    - Sur l’ensemble des patients euthanasiés, 75% d’entre eux avaient entre 60 et 89 ans, et l’on relèvera la proportion croissante des euthanasies en maison de repos ou/et de soins.

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  • A propos de la perte d'un être cher

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    De la lettre du Professeur Joyeux (La Lettre du Professeur Joyeux est un service d'information indépendant sur la santé, spécialisé dans la prévention des maladies auprès du grand public et des familles) :

    À propos de la perte d’un être cher

    Je reçois beaucoup de mails, de France comme de l’étranger, suite au livre publié avec Laurence en 2014 : « J’aimerais tant qu’on se revoie… mon fils » (Ed FX de Guibert). 

    Un internaute manifestement non concerné résume le livre ainsi : « Ces échanges épistolaires entre le chirurgien cancérologue et une mère qui vient de perdre son fils de 19 ans peuvent accompagner les parents qui ont à faire face à la perte d'un enfant. » 

    En réalité, je me rends compte que ce dialogue délicat avec Laurence, qui a vu son fils partir dans des souffrances inimaginables, touche plus de personnes que je ne le pensais. Chacun est concerné par la perte d’un être cher, quel que soit son âge et même quand le départ est plus ou moins attendu. 

    Que de questions qui taraudent les jours et les nuits ! Où est-il ? Pense-t-il encore ? Il nous manque tellement… Y a-t-il un espoir de le retrouver ? Néant ou certitude d’un avenir improbable ? Faire son deuil n’a pas de sens, est-ce possible ?

    Voici la quatrième de couverture de ce livre : 

    « Parce qu’un jour, l’impossible, l’inimaginable se produit, devient la réalité… Un enfant, son enfant s’en va, ailleurs, au-delà… Après le choc, après le chaos, reste un mince espoir qui redonne goût à la vie, l’envie de continuer : son âme reste vivante, l’amour l’emporte, l’amour plus fort que la mort… Mais le chemin pour y parvenir est long, très long, si long… » 

    Terrassée par la mort de Tristan, emporté par un cancer foudroyant à 19 ans, Laurence, sa mère, est au bord du suicide. Un soir, par hasard, elle envoie un message sur le site d’un chirurgien qu’elle ne connaît pas, une « bouteille à la mer »… Stupeur : contre toute attente, une réponse arrive aussitôt : « Il faut accepter de vivre […] sous sa protection… Ce n’est plus lui qui a besoin de vous, c’est vous qui avez besoin de lui… L’amour ne peut pas finir. Les vivants qui sont partis peuvent nous laisser des signes… Pendant plus d’un an, le dialogue serré et presque quotidien se poursuit entre cette maman profondément blessée et le cancérologue. Ce livre bouleversant en est la transcription brute, puisse-t-il être aussi un signe pour tous ceux qui guettent une espérance. » 

    Cette lettre très simple, cette semaine, est destinée à faire patienter. Je réponds évidemment dès que je le peux. Laurence, avec laquelle je continue de correspondre, me demande de mettre sur le net la conférence que je donne sur le sujet. Elle m’écrivait récemment : 

    « Quand on perd un enfant, on se retrouve brutalement à l’état d’enfant soi-même, un grand retour en arrière, sauf qu’on n’est plus un enfant. Alors, outre la culpabilité ou la dévalorisation de soi-même et bien d’autres sentiments non fondés, on ressent surtout de la peur : peur de l’avenir, peur que cela recommence, peur des autres, mais surtout, je crois, peur de soi-même… livré à soi-même…et ceci même si on est très bien entouré, aimé, on se sent seul, désespérément seul… plus personne ne nous guide, décide à notre place… nous rassure. Finalement, on ressent qu’on ne peut réellement compter que sur soi et cela engendre la peur… une grande peur… Un enfant n’a pas peur car il a ses parents, il a une confiance absolue en eux, il s’en remet à eux complètement, en confiance… Adulte, on n’a plus personne en qui avoir cette confiance… Je ne vois que Dieu qui puisse redonner cette confiance, personne d’autre… »  (...)

  • Ne me réanimez pas

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    Jeanne Smits, sur son blog, nous informe des progrès de la mentalité euthanasique aux Pays-Bas et en Flandre :

    C’est encore une retombée de la « société euthanasique » où par définition, se répand une propagande pro-mort qui est véritablement une culture de mort. Aux Pays-Bas comme en Belgique néerlandophone, le nombre de porteurs d’un refus de réanimation augmente de manière « explosive ». Plaque d’identité ou format carte de crédit, c’est un petit document que l’on garde sur soi en toute circonstance pour décourager toute tentative de secours en cas de crise cardiaque, arrêt respiratoire ou autre AVC.

    Les partisans de la non-réanimation ont entendu dire que les chances de guérir après une réanimation sont modestes. Et même si les statistiques affichées sont un peu meilleures lorsque les soins sont donnés à l’hôpital, leur crainte est de survivre à l’état de « légume ».

    Le risque de devenir totalement dépendant à la suite d’une réanimation est pourtant minime : 1 % (la probabilité d’y survivre, elle, se situe entre 10 et 20 %).

    Aux Pays-Bascomme en Flandres, ce sont les associations pour la « mort digne » ou la « fin de vie choisie »  (c’est équivalent) qui font la promotion et la distribution de ces documents non officiels mais qui sont généralement respectés par les soignants puisque cela leur est imposé par la loi. Aux Pays-Bas, la NVVE commercialise les plaques d’identité marquées de la photo, du nom et des coordonnées du porteur, pour la modique somme de 37,50 €. On ne peut l’obtenir sans devenir membre. Il suffit ensuite de les porter.

    En Belgique, la procédure est plus compliquée : il faut faire préciser ses directives anticipées (refus de réanimation, demande d’euthanasie en cas de coma, don d’organes, directives pour l’enterrement, don du corps à la science) et les mettre en sécurité chez une personne de confiance. La « Leifkaart » portée sur soi renvoie vers cette personne. Et c’est gratuit, grâce au concours de plusieurs associations « humanistes ».

    Aux Pays-Bas, le nombre total de plaques commandées atteint désormais plus de 20.000 ; le nombre d’enregistrements est passé de 1.200 en 2007 à 5.000 en 2013. En Belgique l’augmentation des demandes a été encore bien plus rapide et le nombre de porteurs avoisine les 30.000. L’association LEIF annonce une attente de deux mois pour la fourniture des cartes.

    Cette nouvelle mode n’est certainement pas sans rapport avec la propagande médiatique et les réunions d’information, souvent organisées par les associations pour l’euthanasie, visant à sensibiliser la population sur le risque de la démence ou de la dépendance. Aux Pays-Bas, beaucoup de directives anticipées sont rédigées en ces occasions.

    L’association néerlandaise du cœur a réagi à l’information en invitant les Néerlandais à bien réfléchir avant de faire un tel choix, rappelant que la réanimation offre la chance d’une seconde vie. Elle cite le cas d’un cycliste amateur réanimé l’an dernier à 58 ans à la suite d’une défaillance cardiaque. Il est aujourd’hui en pleine santé.

  • L'abandon d'un enfant trisomique ou quand la GPA montre son vrai visage

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    Abandon d'un enfant trisomique : le vrai visage de la GPA (via Fondation Lejeune)

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L'abandon d'un enfant trisomique à l'issue d'un contrat de mère porteuse a suscité l'émoi du monde entier. Pour Jean-Marie Le Méné le rejet de cet enfant handicapé fait voler en éclats le mythe d'une GPA éthique.

    Comment la naissance d'un enfant trisomique ruine la GPA

    L'affaire de la GPA, dans laquelle un couple australien s'est emparé de l'enfant sain et a rejeté son jumeau trisomique qu'il a abandonné à la mère porteuse thaïlandaise, suscite des commentaires plutôt embarrassés. On comprend pourquoi. 

    Le mythe de la GPA vient d'être pulvérisé en plein vol.

    D'un coup de baguette magique, la GPA quitte les strass et les paillettes qui la présentaient en bonne fée pourvoyeuse de Bébés-Cadum pour gentils couples en mal d'enfants.

    Voilà que «le-couple-à-qui-nul-ne-saurait-imposer-une-souffrance» se transforme en client-roi parfaitement odieux qui bouffe ce qui lui plait et laisse le reste sur le bord de l'assiette.

    Voilà que le refus par la mère porteuse de l'avortement du jumeau handicapé devient un acte de résistance.

    Voilà que l'enfant trisomique devient une victime symbolique qui déclenche un élan international de générosité et le rend bénéficiaire - pour l'aider à vivre - d'une somme dix fois supérieure à celle promise à sa mère infortunée.

    Bref, c'est l'horreur pour les promoteurs de la GPA qui sont pris à contre-pied. Les stéréotypes se retournent, la logique de la GPA s'inverse, Pierre Bergé peut se remettre à la couture.

    Pourtant, rien ne devait poser de problème. Le couple était bien comme il faut, à l'ancienne, composé d'un homme et d'une femme, et frappé d'infertilité. Il s'agissait donc d'une indication quasiment médicale pour laquelle certaines bonnes âmes seraient tentées d'être accommodantes (le fameux «cas où» le GPA serait acceptable). La mère porteuse avait plus qu'honoré son contrat puisqu'elle avait donné naissance non pas à un, mais à deux enfants. N'était-ce pas une bonne nouvelle, pour tout couple en mal d'enfants, que d'être comblés par une surabondance imprévue?

    Nul complot n'a été ourdi pour faire dérailler ce train d'une transgression si bien partie. Mais la nature humaine (qui, rappelons-le, ne devrait plus exister) a subrepticement repris ses droits. La réalité de la GPA a montré son vrai visage, à savoir qu'il s'agit d'une vraie grossesse dans le ventre d'une vraie femme.

    D'abord, la biologie nous enseigne que la procréation assistée occasionne davantage de grossesses gémellaires. Ce genre de situation risque donc d'être fréquent. Ainsi, on rencontrera des couples qui, sans même que l'un de leurs jumeaux soit malade, refuseront tout simplement d'avoir deux enfants parce qu'ils n'en avaient commandé qu'un seul auprès de la mère porteuse. Qu'à cela ne tienne, nous dira-t-on, il y a l'avortement sélectif portant sur l'un des jumeaux, comme cela a été proposé à la jeune Thaïlandaise? Ce n'est pas si simple. L'acte consiste en une injection létale sur l'un des fœtus qui, une fois mort, restera in utero jusqu'au terme du développement de l'autre fœtus. Et la mère accouche à la fois d'un bébé vivant et d'un bébé mort. Faut-il préciser qu'il s'agit d'une pratique extrêmement contestée …

    Ensuite, la mère porteuse reste une femme. Et l'appartenance à la nature humaine, qu'on le veuille ou non, se caractérise par la liberté. En l'occurrence, la parturiente s'est vue immédiatement proposer l'avortement du jumeau atteint dès que le diagnostic prénatal de la trisomie a été posé. Mais manque de «chance» pour ses clients, cette jeune maman de 21 ans, qui avait déjà deux enfants, a refusé d'avorter, fût-ce sélectivement, assumant les risques qui en découleraient pour elle et sa famille.

    L'industrie de la GPA se retrouve bien mal en point. Si elle devait se développer, il lui faudrait trouver des parades à ces retours intempestifs de la nature.

    D'une part, il conviendrait de renforcer encore l'eugénisme des procréations assistées pour être certain que l'embryon transféré sera exempt de toute maladie, donc lui faire subir toute la batterie des tests génétiques du diagnostic préimplantatoire. D'autre part, il faudra se résoudre à pratiquer des réductions embryonnaires pour ne laisser subsister qu'un seul embryon. Ces exigences d'eugénisme sécuritaire ne seront pas gratuites. 

    Mais surtout, il sera indispensable de prévoir au contrat que la mère porteuse devra avorter en cas de surproduction, de malfaçon ou défectuosité du bébé produit, ou qu'elle rembourse l'acheteur si celui-ci n'est pas satisfait, ou qu'elle reprenne l'achat si le produit lui est retourné.

    Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour imaginer qu'il sera difficile, dans le contrat de GPA qui la lie à ses clients, d'obliger une femme à avorter (ou à ne pas avorter d'ailleurs) sauf à ce que le contrat soit nul.

    Au final, on peut se demander si la naissance providentielle de cet enfant trisomique qui suscite un émoi dans le monde entier, n'est pas de nature à nous sauver, au moins pour un temps, de toute précipitation dans la légalisation de la GPA.

  • L'euthanasie, un pis-aller pour ceux qui ne peuvent s'offrir les soins palliatifs

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    Lu sur la synthèse de presse quotidienne de gènéthique.org :

    Lituanie: vers une légalisation de l'euthanasie pour les personne ne pouvant financièrement avoir accès aux soins palliatifs ?

    Le nouveau ministre de la Santé lituanien, Rimantė Šalaševičiūtė, a déclaré que la Lituanie n'était pas un Etat-providence dans lequel les soins palliatifs pourraient être accessible à tous et que l'euthanasie pourrait être une option pour les personnes qui ne souhaitent pas tourmenter leurs proches en leur imposant le spectacle de leurs souffrances.

    La ministre de la Santé a également soulevé l'idée de l'euthanasie pour les enfants, soulignant que cette option a été approuvée par la Belgique. Celle-ci pourrait également être appropriée pour la Lituanie après débat public. 

    Dans le pays, beaucoup de médecins y sont opposés. Le Dr Andrius Narbekovas, prêtre et médecin, membre de la Commission bioéthique du ministère de la Santé a déclaré aux médias : "Le ministère de la Santé doit protéger la santé et la vie, et non chercher des façons d'enlever la vie. Il va sans dire qu'il est rentable [...] Mais une société démocratique doit très clairement comprendre que nous devons prendre soin des malades, non les tuer".

  • Quand un universitaire néerlandais revient sur son soutien à l'euthanasie légale

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    “Avec le recul”, l'universitaire néerlandais Theo Boer revient sur son soutien à l'euthanasie légale

    On a beaucoup glosé sur le revirement d’un universitaire néerlandais, Theo Boer favorable en 2002 à la légalisation de l’euthanasie, cité par le tabloïde anglais The Daily Mail comme ayant supplié les Britanniques de ne pas imiter les Pays-Bas à propos du suicide assisté : « Ne faites pas notre erreur », c’est sa phrase montée à la une du quotidien conservateur. En France, le Courrier International s’est emparé du sujet dans un bref article informatif où il parle de « Theo De Boer ». De nombreux sites d’information ont cité l’article du Daily Mail rapportant les propos de Theo Boer qui y sont présentés comme une sorte d’interview.

    Récusant le procédé, le Pr Boer a contacté Alex Schadenberg d’Euthanasia Prevention Coalition en lui fournissant l’article complet qu’il avait écrit pour les médias anglais. Je vous en propose ici ma traduction. Etant donné la demande de Theo Boer, merci de ne pas tirer des citations de ce texte qui forme un tout.

    On peut y renvoyer en utilisant ce lien : http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/2014/07/avec-le-recul-luniversitaire.html. – J.S.

    Lire la traduction sur le blog de Jeanne Smits