Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Spiritualité

  • « Comme s’ils étaient au paradis » : le cardinal Sarah sur la réalité théologique perdue de la musique sacrée

    IMPRIMER

    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    « Comme s’ils étaient au paradis » : Le cardinal Sarah sur la réalité théologique perdue de la musique sacrée

    Une conversation sur les raisons pour lesquelles une meilleure musique sacrée est indispensable, sur les causes et les modalités de sa chute dans la médiocrité et la banalité, et sur les solutions possibles pour la faire revivre.

    Un nouveau livre explore la musique sacrée à travers un entretien de l'auteur Peter Carter avec le cardinal Robert Sarah.
    Un nouveau livre explore la musique sacrée : l’auteur Peter Carter s’entretient avec le cardinal Robert Sarah. (Photo : Ignatius Press / Ignatius Press)

    La musique sacrée possède une grandeur objective et une finalité essentielle qu'il convient de redécouvrir : celle de conduire les âmes vers le divin, vers le ciel et vers la sainteté, affirme le co-auteur d'un nouvel ouvrage dans un entretien avec le cardinal Robert Sarah sur le sujet.

    Dans *Le Chant de l'Agneau — Musique Sacrée et Liturgie Céleste*Peter Carter discute avec l'ancien préfet du Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements de la riche tradition spirituelle de la musique sacrée catholique, des Pères de l'Église au Concile Vatican II, jusqu'à nos jours. 

    Dans cet entretien téléphonique accordé au Register le 13 novembre, Carter, directeur de la musique sacrée à l'Institut Aquinas de l'Université de Princeton, explique pourquoi une meilleure musique sacrée est indispensable, comment et pourquoi beaucoup la considèrent comme tombée dans la médiocrité et la banalité, et comment la revitaliser. Il expose également ses espoirs concernant son livre : il souhaite qu'il aide les musiciens catholiques à mieux comprendre l'importance de la musique sacrée et qu'il encourage les évêques et les prêtres dans ce domaine. 

    Monsieur Carter, qu'est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Comment l'idée vous est-elle venue ? 

    L'intérêt particulier de ce livre aujourd'hui réside dans sa capacité à répondre au désir et au besoin de beauté, de sincérité et d'intégrité dans la liturgie, en espérant qu'il transcende les enjeux politiques et les débats qui entourent les controverses liturgiques. Le cardinal Sarah appelle à un renouvellement constant de la liturgie sacrée par la redécouverte de l'enseignement et de la tradition de la musique sacrée de l'Église, et nous montre pourquoi cette tradition est non seulement pertinente aujourd'hui, mais mérite aussi qu'on s'y plonge pour comprendre et aimer pleinement ce que l'Église considère comme un « trésor d'une valeur inestimable ».

    Il y a quelques années, un livre célèbre intitulé « Pourquoi les catholiques ne savent pas chanter : la culture du catholicisme et le triomphe du mauvais goût » a fait son apparition. Dans votre ouvrage, vous évoquez la musique sacrée qui nous plonge, même imparfaitement, dans l'atmosphère céleste. Pourquoi la musique sacrée a-t-elle souvent été considérée comme si pauvre au sein de l'Église ces dernières décennies ? 

    L'un des plus beaux compliments qu'on puisse adresser à un musicien d'église est d'entendre dire que sa musique a donné l'impression d'être « au ciel ». Bien que cela puisse paraître hyperbolique, cette expression renvoie à une réalité théologique profonde : participer à la liturgie sur terre, c'est, par essence, partager le culte céleste de Dieu, entourés de saints et d'anges à l'autel. Ainsi, la musique sacrée, et en réalité tous les aspects de la liturgie, doivent nous guider vers cette vérité profonde, en nous instruisant et en nous invitant à l'adoration divine.

    Le problème persistant du manque d'inspiration dans la musique sacrée peut être compris en reformulant la question : pourquoi tant de musique liturgique n'oriente-t-elle pas les âmes vers l'adoration de Dieu ? Une musique de piètre qualité résulte rarement d'une négligence intentionnelle, mais plutôt d'une incompréhension des objectifs premiers. Souvent, l'accent est mis sur le lien humain, la création d'une atmosphère accueillante et le renforcement de la communauté. Ce sont là des objectifs louables en soi, mais ils ne constituent pas la finalité première de la liturgie qui, comme le dit saint Pie X, est dédiée à l'adoration et à la gloire de Dieu. Secondairement, la liturgie et la musique sacrée ont pour but la sanctification et l'édification des fidèles. La communauté est essentielle, mais elle doit s'inscrire pleinement dans la finalité première de la glorification de Dieu.

    Quels sont vos objectifs pour ce livre ? En quoi espérez-vous qu’il contribue à changer l’approche actuelle de la musique sacrée dans l’Église ?

    Ce livre offre une introduction remarquable et approfondie à la riche tradition et à l'enseignement de l'Église sur la musique sacrée, largement méconnus et négligés par de nombreux catholiques aujourd'hui. Peu de documents récents de l'Église sur la musique sacrée ont été publiés depuis Musicam Sacram en 1967. Le cardinal Ratzinger a beaucoup écrit sur ce sujet, mais il me semble opportun que le cardinal Sarah le remette en lumière aujourd'hui, en proposant ses propres réflexions sur la théologie de la musique dans la liturgie et en présentant l'enseignement traditionnel de l'Église sur la musique sacrée. Je prie également pour que ce livre contribue à former et à encourager les prêtres et les évêques dans leur rôle unique de gardiens de la liturgie, en les confortant dans la conviction que tous leurs efforts pour imprégner le culte de Dieu de beauté et d'intégrité sont véritablement nécessaires et précieux. 

    J'espère aussi que les musiciens et les catholiques qui aiment déjà la musique sacrée pourront mieux comprendre son importance et qu'ils continueront à se laisser transformer par elle pour louer Dieu avec plus de joie, de tout leur cœur et de tout leur être. Car la musique sacrée n'est pas une simple adhésion intellectuelle ; elle nous fait vivre, elle nous fait respirer et nous permet de louer Dieu. En ce sens, c'est une dimension dans laquelle nous pouvons tous continuer à progresser. 

  • Mechtilde de Hackeborn (19 novembre)

    IMPRIMER

    Klostertrachten1.jpgLe 29 septembre 2010, Benoît XVI a consacré sa catéchèse hebdomadaire à cette grande mystique, proche de Gertrude de Hefta, fêtée aujourd'hui :

    "Je voudrais vous parler aujourd’hui de sainte Mechtilde de Hackeborn, l’une des grandes figures du monastère de Helfta, ayant vécu au XIIIe siècle. Sa consœur, sainte Gertrude la Grande, dans le vie livre de l’œuvre Liber specialis gratiae (le livre de la grâce spéciale), dans lequel sont relatées les grâces spéciales que Dieu a données à sainte Mechtilde, affirme: «Ce que nous avons écrit est bien peu au regard de ce que nous avons omis. Nous publions ces choses uniquement pour la gloire de Dieu et au bénéfice de notre prochain, car il nous semblerait injuste de garder le silence sur les si nombreuses grâces que Mechtilde reçut de Dieu, moins pour elle-même, à notre avis, que pour nous et pour ceux qui viendront après nous» (Mechtilde de Hackeborn, Liber specialis gratiae, VI, 1).

    Lire la suite

  • L'homélie du pape Léon XIV pour le Jubilé des Pauvres

    IMPRIMER

    IXe JOURNÉE MONDIALE DES PAUVRES
    JUBILÉ DES PAUVRES

    MESSE

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Basilique Saint-Pierre
    XXXIIIe dimanche du Temps ordinaire, 16 novembre 2025

    Chers frères et sœurs,

    les derniers dimanches de l’année liturgique nous invitent à considérer l’histoire dans ses ultimes aboutissements. Dans la première lecture, le prophète Malachie entrevoit l’entrée dans une ère nouvelle avec l’arrivée du jour du Seigneur”. Celui-ci est décrit comme le temps de Dieu, où l’espérance des pauvres et des humbles recevra une réponse ultime et définitive du Seigneur, comme une aube faisant lever un soleil de justice, et où l’œuvre des méchants avec leur injustice, surtout au détriment des sans-défense et des pauvres, seront éradiquées et brûlées comme de la paille.

    Ce soleil de justice qui se lève, comme nous le savons, c’est Jésus Lui-même. Le jour du Seigneur, en effet, n’est pas seulement le dernier jour de l’histoire, mais aussi le Royaume qui s’approche de chaque homme dans le Fils de Dieu qui vient. Dans l’Évangile, utilisant le langage apocalyptique typique de son époque, Jésus annonce et inaugure ce Royaume : Il est Lui-même, en effet, la seigneurie de Dieu qui se rend présente et se fait une place dans les événements dramatiques de l’histoire. Ceux-ci ne doivent donc pas effrayer le disciple, mais le rendre davantage persévérant dans son témoignage et conscient que la promesse de Jésus est toujours vivante et fidèle : « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu » (Lc 21, 18).

    Telle est, frères et sœurs, l’espérance à laquelle nous nous accrochons, même dans les événements pas toujours heureux de la vie. Aujourd'hui encore, « l’Église avance dans son pèlerinage à travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu, annonçant la croix et la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne » (Lumen gentium, n. 8). Et là où tous les espoirs humains semblent s’épuiser, la seule certitude - plus stable que le ciel et la terre - que le Seigneur ne laissera pas se perdre un seul cheveu de notre tête, devient encore plus forte.

    Dans les persécutions, les souffrances, les fatigues et les oppressions de la vie et de la société, Dieu ne nous laisse pas seuls. Il se manifeste comme Celui qui prend position pour nous. Toute l’Écriture est traversée par ce fil rouge qui raconte un Dieu toujours du côté des plus petits, des orphelins, des étrangers et des veuves (cf. Dt 10, 17-19). Et en Jésus, son Fils, la proximité de Dieu atteint le sommet de l’amour : c’est pourquoi la présence et la parole du Christ deviennent joie et jubilé pour les plus pauvres, car il est venu annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres et prêcher l’année de grâce du Seigneur (cf. Lc 4, 18-19).

    Nous vivons, encore aujourd’hui de manière particulière, cet an de grâce, alors que nous célébrons, en cette Journée Mondiale, le Jubilé des pauvres. Toute l’Église exulte et se réjouit, et c’est d’abord à vous, chers frères et sœurs, que je souhaite transmettre avec force les paroles irrévocables du Seigneur Jésus Lui-même : «Dilexi te - Je t’ai aimé» (Ap 3, 9). Oui, face à notre petitesse et à notre pauvreté, Dieu nous regarde comme nul autre, et Il nous aime d’un amour éternel. Et son Église, encore aujourd’hui, peut-être surtout en cette époque encore marquée par des pauvretés anciennes et nouvelles, veut être « mère des pauvres, un lieu d’accueil et de justice » (Exhort. ap. Dilexi te, n. 39).

    Combien de pauvretés oppriment notre monde ! Il s’agit avant tout de pauvretés matérielles, mais il existe également de nombreuses situations morales et spirituelles, qui souvent touchent surtout les plus jeunes. Et le drame qui les traverse toutes de manière transversale est la solitude. Celle-ci nous met au défi de considérer la pauvreté de manière globale, car il est certes parfois nécessaire de répondre à des besoins urgents mais, plus généralement, nous devons développer une culture de l’attention, précisément pour briser le mur de la solitude. C’est pourquoi nous voulons être attentifs à l’autre, à chacun, là où nous sommes, là où nous vivons, en transmettant cette attitude déjà de la famille, pour la vivre concrètement sur les lieux de travail et d’étude, dans les différentes communautés, dans le monde numérique, partout, jusqu’aux périphéries, en devenant témoins de la tendresse de Dieu.

    Aujourd’hui, les théâtres de guerre, malheureusement présents dans différentes régions du monde, semblent nous conforter dans un sentiment d’impuissance. Mais cette mondialisation de l’impuissance est fondée sur un mensonge : la croyance que l’histoire a toujours été ainsi et ne peut changer. L’Évangile, en revanche, nous dit que le Seigneur vient nous sauver précisément dans les bouleversements de l’histoire. Et nous, communauté chrétienne, nous devons être aujourd’hui, un signe vivant de ce salut au milieu des pauvres.

    La pauvreté interpelle les chrétiens, mais elle interpelle aussi tous ceux qui ont des responsabilités dans la société. J’exhorte donc les chefs d’État et les Responsables des nations à écouter le cri des plus pauvres. Il ne peut y avoir de paix sans justice, et les pauvres nous le rappellent de multiples façons, par leurs migrations comme par leur cri, souvent étouffé par le mythe d'un bien-être et d'un progrès qui ne tiennent pas compte de chacun et oublient même nombre de créatures en les abandonnant à leur sort.

    J’exprime ma gratitude aux opérateurs de la charité, aux nombreux bénévoles, à tous ceux qui œuvrent pour soulager les conditions de vie des plus démunis, et j’exprime en même temps mon encouragement à être davantage une conscience critique dans la société. Vous savez bien que la question des pauvres renvoie à l’essentiel de notre foi, qu’ils sont pour nous la chair même du Christ et pas seulement une catégorie sociologique (cf. Dilexi te, n. 110). C'est pourquoi « l’Église, comme une mère, marche avec ceux qui marchent. Là où le monde voit des menaces, elle voit des fils; là où l’on construit des murs, elle construit des ponts » (ibid., n. 75).

    Engageons-nous tous. Comme l’écrit l’Apôtre Paul aux chrétiens de Thessalonique (cf. 2 Th 3, 6-13), dans l’attente du retour glorieux du Seigneur, nous ne devons pas mener une vie repliée sur nous-mêmes ni dans un intimisme religieux se traduisant par un désengagement des autres et de l’histoire. Au contraire, rechercher le Royaume de Dieu implique le désir de transformer la coexistence humaine en un espace de fraternité et de dignité pour tous, sans exception. Le danger de vivre comme des voyageurs distraits, indifférents à la destination finale, et se désintéressant de ceux qui partagent notre chemin, est toujours présent.

    En ce Jubilé des pauvres, laissons-nous inspirer par le témoignage des saints et des saintes qui ont servi le Christ dans les plus démunis et l'ont suivi sur le chemin de la petitesse et du dépouillement. Je voudrais notamment rappeler la figure de saint Benoît Joseph Labre qui, par sa vie de « vagabond de Dieu », a les caractéristiques pour être le patron de tous les pauvres sans abri. La Vierge Marie, à travers son Magnificat, continue de nous rappeler les choix de Dieu et de se faire la voix de ceux qui n'ont pas de voix. Qu’elle nous aide à entrer dans la nouvelle logique du Royaume, afin que l’amour de Dieu qui accueille, panse les blessures, pardonne, console et guérit se manifeste dans notre vie de chrétiens.

  • La musique sacrée bénéfique pour le cerveau comme pour l'âme

    IMPRIMER

    De Terry O'Neill sur CNA :

    La musique sacrée est bénéfique pour le cerveau comme pour l'âme, affirme un neuroscientifique.

    Il y a seize siècles, saint Augustin aurait dit : « Celui qui chante, prie deux fois. » Aujourd'hui, la recherche scientifique montre que chanter, jouer de la musique ou en écouter enrichit et renforce également son cerveau, selon la neuroscientifique catholique Kathlyn Gan.

    De plus, la musique sacrée pourrait produire des effets encore plus bénéfiques.

    Gan, qui dirige un laboratoire de recherche à l'Université de Toronto, a annoncé cette bonne nouvelle à une cinquantaine de personnes lors d'une conférence le 30 octobre à l'église Saint-François-de-Sales de Burnaby, en Ontario.

    Dans sa présentation d'une heure intitulée « La neuroscience de la musique sacrée », Gan, ancienne directrice de chœur et accompagnatrice, a décrit comment des recherches montrent que la musique peut faire partie d'un mode de vie sain qui contribue à lutter contre le déclin mental lié au vieillissement.

    La musique peut également contribuer à prévenir l'apparition de la maladie d'Alzheimer qui, dans près de 95 % des cas, peut être provoquée par des facteurs non génétiques, notamment l'obésité, l'hypertension artérielle, le tabagisme, la surdité, les lésions cérébrales et l'isolement social.

    « Non seulement la musique stimule le cerveau de manière particulière, mais elle favorise également des liens sociaux sains lorsqu'elle est pratiquée en groupe », a déclaré Gan, actuellement musicien liturgique dans l'archidiocèse de Toronto.

    Dans un entretien accordé au journal The BC Catholic, elle a expliqué que la musique est encodée et intégrée par de multiples régions du cerveau, stimulant les voies neuronales qui régulent la mémoire, le mouvement, la récompense, les émotions et l'empathie.

    « Compte tenu de ces effets, la musique peut nous aider à garder l'esprit actif et à favoriser les liens sociaux, ce qui peut contribuer à atténuer le risque de maladie d'Alzheimer », a-t-elle déclaré.

    Gan, qui a obtenu son doctorat à l'Université Simon Fraser de Burnaby et a effectué des études postdoctorales à l'Université Stanford en Californie, a déclaré que la musicothérapie est largement utilisée dans le cadre d'une approche de traitement holistique pour améliorer les problèmes comportementaux et encourager les liens sociaux aux stades intermédiaires et avancés de la maladie d'Alzheimer.

    Gan a noté que Radio-Canada avait récemment rapporté que des médecins de Montréal s'étaient associés à l'orchestre symphonique de la ville pour prescrire de la musique comme médicament.

    « Les médecins recevront des ordonnances qu’ils remettront à leurs patients », a déclaré Mélanie La Couture, directrice générale de l’Orchestre symphonique de Montréal. « Les patients nous appelleront et nous offrirons deux billets gratuits à chacun d’eux. »

    On pourrait concevoir que l'écoute ou le chant de musique sacrée, que Gan définit comme toute musique — du chant grégorien et classique au jazz et au gospel — qui contribue à la solennité et à la beauté de la messe, favorise une réflexion plus profonde sur les lectures bibliques et l'homélie, et glorifie Dieu, apporte encore plus de bienfaits.

    Cela dit, il sera difficile pour les scientifiques de prouver les bienfaits particuliers de la musique sacrée en raison des perceptions subjectives de la musique par les auditeurs ou les musiciens et de leur niveau variable de formation et de compréhension spirituelles, a déclaré Gan.

    À tout le moins, écouter ou interpréter de la musique sacrée aide une personne à approfondir sa foi et à aimer Dieu, a-t-elle déclaré dans sa présentation.

    Outre ses trois diplômes de l'Université Simon Fraser (SFU), Gan est également titulaire d'un diplôme d'études collégiales du Conservatoire royal de musique. Pianiste classique accomplie, elle partage son talent et sa foi dans les églises et au sein de la communauté. Elle se produit notamment avec ses élèves de piano dans des résidences pour aînés et des établissements de soins de longue durée, et intervient également dans des programmes de musicothérapie et d'accompagnement spirituel.

    Elle considère son ministère musical comme une forme de prière qui la pousse non seulement à reconnaître les thèmes et les images des Écritures, mais aussi à les communiquer « d'une manière qui honore le contexte historique des hymnes et qui partage ma propre spiritualité et mon expérience vécue ».

    Ses études et son ministère ont non seulement approfondi son appréciation de la complexité de l'esprit humain et de sa capacité à refléter l'humilité, la compassion, le pardon et l'amour du Christ, mais ils ont également « favorisé ma croissance spirituelle et enrichi ma foi », a-t-elle déclaré.

    Terry O'Neill est un collaborateur régulier du journal The BC Catholic à Vancouver, en Colombie-Britannique.
  • Sainte Elisabeth de Hongrie (17 novembre)

    IMPRIMER

    Du site de la Communauté franciscaine capucine de Mons :

    bio ste elisabeth de hongrie - Prière des Futurs Parents

    Ste Élisabeth de Hongrie, fille du roi de Hongrie née en 1207, est la patronne du Tiers-Ordre régulier et du Tiers-Ordre séculier (ou OFS, Ordre Franciscain séculier) 

    Sa vie

    Élisabeth est née à Presbourg, en 1207.
    Fille du roi de Hongrie, André II, et de Gertrude de Méranie.
    Elle est fiancée dès l’âge de 4 ans, avec Louis, le fils aîné du landgrave de Thuringe, Herman I.
    La cour de Thuringe est alors brillante, cultivée ; et Élisabeth y reçoit une éducation soignée, dans le château de Wartburg, forteresse qui domine la ville d’Eisenach.
    Dès son enfance, elle manifeste une grande piété, un esprit de pénitence, et un constant dévouement envers les pauvres qu’elle appelle « ses plus chers amis ».
    En 1221, âgée de 14 ans, elle épouse son fiancé, Louis IV, qui vient de succéder à son père, comme landgrave de Thuringe.

    Il semble que le couple soit très uni et en plein accord sur la place à accorder à la prière et à la charité envers les pauvres. Louis IV porte le surnom de Louis le Charitable.

    Ce prince, à la différence des courtisans, a toujours admiré sa vertu. Partageant la sollicitude de sa femme pour les misères du peuple, le landgrave lui laisse toute liberté de continuer ses exercices religieux; il l’aide même à fonder près de son château un hôpital de lépreux.

    À cette époque, les Frères mineurs nouvellement fondés, commencent à se répandre dans toute l’Allemagne et un certain frère Rüdiger d’Halberstadt rencontre la princesse et l’initie à l’esprit franciscain qui correspond si bien à ses propres aspirations.
    Près du château de Wartburg, elle fait édifier un hôpital, pour accueillir les pauvres et les lépreux.
    En 1227, Louis IV part pour la Ve croisade, mais tombe malade avant de s’embarquer, et meurt à Brindisi. Ses ossements sont rapportés en Thuringe.

    Restée veuve en 1227, Élisabeth a d’abord à souffrir des persécutions de ses beaux-frères qui, désirent le pouvoir et l’accusent de négliger les affaires de l’état et de dissiper en aumônes les trésors de l’État, la privent de la régence et la chassent brutalement avec ses quatre (ou trois?)* enfants de la résidence souveraine. Son oncle, alors évêque de Bamberg, lui offre un asile jusqu’au moment où on lui propose de reprendre le pouvoir, qu’elle refuse. Peu après elle décide de se consacrer totalement à la prière et aux bonnes œuvres et se met sous la direction spirituelle de son confesseur, Conrad de Marburg, auprès duquel elle vient résider, dans une humble habitation.
    Après avoir assuré l’avenir de ses enfants et confié leur éducation à de nobles amies, elle prend l’habit des pénitents (ce n’est pas encore le Tiers-Ordre de saint François).

    Elle utilise les revenus de son douaire pour la construction et la gestion d’un hôpital à Marbürg, l’hospice St-François, et vit dans la pauvreté, la prière et l’assistance aux pauvres et aux malades.
    Quelques unes de ses suivantes et de ses anciennes servantes vivent auprès d’elle, au service des malades.
    Conrad de Marburg, son confesseur, lui ayant interdit de demander l’aumône, elle doit travailler aussi pour assurer sa subsistance. Sous son influence, elle se livre à des mortifications qui abrègent sa vie. Épuisée par les malheurs, les fatigues et les mortifications, elle meurt à peine âgée de 24 ans, le 17 novembre 1231.
    Le pape Grégoire IX la canonise en 1235,.

    Lire la suite

  • Le Seigneur dit : Mes pensées sont des pensées de paix et non d’affliction (introit du 33e dimanche du T.O.)

    IMPRIMER

    Introitus

    Dicit Dominus:
    ego cogito cogitationes pacis,
    et non afflictionis:
    invocabitis me,
    et ego exaudiam vos :
    et reducam captivitatem vestram
    de cunctis locis.
     
    Le Seigneur dit :
    Mes pensées sont des pensées de paix et non d’affliction:
    vous m’invoquerez,
    et moi, je vous exaucerai:
    et je vous ramènerai de captivité,
    de tout lieu.
     
    Ps.  1
    Benedixisti, Domine, terram tuam.
    Vous avez-béni, Seigneur, votre terre.
     
    Avertisti captivitatem Iacob.
    Vous avez révoqué la captivité de Jacob
  • 33e dimanche : ce qui doit vraiment nous inquiéter

    IMPRIMER

    Du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr) (archive 2013)

    Sans aucun doute, le Temple devait être très beau, avec ses colonnes et ses boiseries sculptées, ses draperies brodées, ses revêtements d’or. Commencé par Hérode le Grand en 19 avant notre ère pour tenter de gagner la faveur des juifs, il était en voie d’achèvement du temps de Jésus. Il sera terminé en 63 et… détruit en 70 par les armées du général romain Titus. Les pèlerins devaient rester bouche-baie, un peu comme nous le sommes devant la Basilique Saint Pierre de Rome, ou un Hindou devant le Taj Mahal. Il est vrai que la contemplation d’un édifice imposant et beau donne une impression de sécurité, comme si les pierres défiaient l’histoire et que pour un instant nous échappions nous aussi à l’usure du temps.

    L’intervention de Jésus vient rompre le charme : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit ». Pour les Juifs, ces paroles sont blasphématoires : le prophète Jérémie n’avait échappé que de justesse à la mort pour moins que cela. D’ailleurs, ce sera le motif de condamnation de notre Seigneur.

    Pourtant, quoi de plus normal que l’énoncé de Jésus : tout comme les plus hautes montagnes finissent par être érodées par les vents et se transformer en collines, puis en plaines, ainsi ce monde passe et ses plus beaux édifices sont éphémères, surtout lorsque la furie des hommes s’acharne sur eux. Jésus ne fait que nous arracher à nos rêveries de toute puissance et d’immortalité terrestre, pour nous ramener à la réalité de ce monde où tout est vanité.

    Mais l’auditoire du Seigneur ne l’entend pas ainsi : il croit comprendre que le Rabbi fait allusion aux événements de la fin du monde : pressons-le et demandons-lui de nous révéler le temps et les signes avant-coureurs ! Les sectes contemporaines n’ont décidément rien inventé : la fièvre apocalyptique est de tous les temps. 

    Lire la suite

  • "Sacré-Coeur" : 6 séances spéciales en présence du Père Marot et d'Alicia Beauvisage

    IMPRIMER

    Source

    Après un véritable triomphe en France, le film Sacré‑Cœur est enfin arrivé dans les cinémas belges : un docu‑fiction bouleversant qui explore la dévotion au Cœur de Jésus, touchant des publics de tous horizons. Une occasion unique de découvrir « la puissance de l’amour personnel et inconditionnel », dans un cinéma près de chez vous.

    A l'issue de la séance, le père Édouard Marot et Alicia Beauvisage échangeront avec le public lors d’une séance de questions-réponses.

    En partenariat avec RCF, les cinémas Kinepolis, Pathé et Stuart proposent six séances exceptionnelles dans toute la Belgique :

    Jeudi 20/11, 19h30 Kinepolis Liège-Rocourt (infos et billets)
    Dimanche 23/11, 19h30 Ciné Stuart La Louvière (infos et billets suivront prochainement)
    Lundi 24/11, 19h30 Kinepolis Braine (infos et billets)
    Mardi 25/11, 19h30 Kinepolis Bruxelles (infos et billets)
    Mercredi 26/11, 19h30 Pathé Acinapolis Namur (infos et billets)
    Jeudi 27/11, 19h30 Pathé Louvain la Neuve (infos et billets)

  • Le sanctuaire de l'Enfant Jésus de Prague à Horion-Hozémont (Liège) (video)

    IMPRIMER

  • Saint Albert le Grand (15 novembre)

    IMPRIMER

    Lors de l'audience générale du mercredi 24 mars 2010, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à ce grand maître de la théologie du Moyen Age :

    Chers frères et sœurs,

    L'un des plus grands maîtres de la théologie médiévale est saint Albert le Grand. Le titre de « grand » (magnus), avec lequel il est passé à l'histoire, indique l'étendue et la profondeur de sa doctrine, qu'il associa à la sainteté de sa vie. Mais ses contemporains déjà n'hésitaient pas à lui attribuer des titres d'excellence; l'un de ses disciples, Ulrich de Strasbourg, le définit comme « merveille et miracle de notre temps ».

    Il naquit en Allemagne au début du XIIIe siècle, et tout jeune encore, il se rendit en Italie, à Padoue, siège de l'une des plus célèbres universités du moyen-âge. Il se consacra à l'étude de ce que l'on appelle les « arts libéraux »: grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, astronomie et musique, c'est-à-dire de la culture générale, manifestant cet intérêt typique pour les sciences naturelles, qui devait bientôt devenir le domaine de prédilection de sa spécialisation. Au cours de son séjour à Padoue, il fréquenta l'église des dominicains, auxquels il s'unit par la suite avec la profession des vœux religieux. Les sources hagiographiques font comprendre qu'Albert a pris cette décision progressivement. Le rapport intense avec Dieu, l'exemple de sainteté des frères dominicains, l'écoute des sermons du bienheureux Jourdain de Saxe, successeur de saint Dominique à la tête de l'Ordre des prêcheurs, furent les facteurs décisifs qui l'aidèrent à surmonter tout doute, vainquant également les résistances familiales. Souvent, dans les années de notre jeunesse, Dieu nous parle et nous indique le projet de notre vie. Comme pour Albert, pour nous tous aussi, la prière personnelle nourrie par la Parole du Seigneur, l'assiduité aux sacrements et la direction spirituelle donnée par des hommes éclairés sont les moyens pour découvrir et suivre la voix de Dieu. Il reçut l'habit religieux des mains du bienheureux Jourdain de Saxe.

    Après son ordination sacerdotale, ses supérieurs le destinèrent à l'enseignement dans divers centres d'études théologiques liés aux couvents des Pères dominicains. Ses brillantes qualités intellectuelles lui permirent de perfectionner l'étude de la théologie à l'Université la plus célèbre de l'époque, celle de Paris. Albert entreprit alors l'activité extraordinaire d'écrivain, qu'il devait poursuivre toute sa vie.

    Lire la suite

  • Saint Albert le Grand, évêque et docteur de l'Église (1193-1280)

    IMPRIMER

    Saint Albert Le Grand.jpgSur Evangelizo.org :     

           Saint Albert le Grand naquit aux environs d'Augsbourg de parents riches. Dès son enfance, il montra dans ses études une rare perspicacité ; le goût des sciences lui fit abandonner les traditions chevaleresques de sa famille et le conduisit à l'université de Padoue où il sut tempérer son ardeur pour l'étude par une vive piété. À l'âge de trente ans, encore incertain de son avenir, mais inspiré par la grâce, il alla se jeter aux pieds de la très Sainte Vierge, et crut entendre la céleste Mère lui dire : « Quitte le monde et entre dans l'Ordre de Saint-Dominique. » Dès lors, Albert n'hésita plus, et malgré les résistances de sa famille, il entra au noviciat des Dominicains. Tels furent bientôt ses progrès dans la science et la sainteté, qu'il dépassa ses maîtres eux-mêmes.

    Lire la suite

  • Pourquoi trois papes affirment que le roman sur l'Antéchrist « Le Maître de la Terre » a prédit notre époque

    IMPRIMER

    De KV Turley sur le NCR :

    Pourquoi trois papes affirment que le roman sur l'Antéchrist « Le Maître de la Terre » a prédit notre époque

    Dans la vision prophétique de Benson, l'Église persiste au sein d'un monde sans Dieu, obsédé par le progrès, le plaisir et le pouvoir.

    Le pape Benoît XVI, le pape François et le pape Léon XIV.
    Le pape Benoît XVI, le pape François et le pape Léon XIV. (photo : Wikimedia Commons / Domaine public)

    En 2015, lors d'un vol retour des Philippines vers le Vatican, le pape François déclara aux journalistes : « Il y a un livre… il s'intitule Le Maître de la Terre. L'auteur est Benson… Je vous suggère de le lire. Sa lecture vous permettra de bien comprendre ce que j'entends par colonisation idéologique. » Il poursuivit en qualifiant le roman de prophétique, notamment au regard des évolutions modernes telles que la laïcité, le relativisme et la notion de « progrès » déconnectée de tout ancrage spirituel ou moral. 

    Le livre en question, Le Maître de la Terre (1907), est un roman dystopique et apocalyptique écrit par le père Robert Hugh Benson, un Anglais converti. Il imagine un monde du XXIe siècle où le christianisme a largement décliné tandis que l'humanisme séculier – ou « humanitarisme » – a pris le pouvoir, les élites politiques et culturelles s'unissant autour d'un leader charismatique mondial. L'Église – et la papauté – survivent, de justesse, et c'est là le nœud du conflit au cœur de l'intrigue. 

    C’était pour le moins un choix inhabituel de la part d’un pape. Mais le pape François a réitéré sa suggestion lors d’un discours prononcé à Budapest en 2023, mettant en garde son auditoire issu du monde universitaire et culturel contre un avenir dominé par la technologie – et la menace que cela représente pour la culture et, en fin de compte, pour ce que signifie être humain. 

    Le prédécesseur du pape François, alors cardinal Joseph Ratzinger, avait également cité « Le Maître de la Terre » lors d'une conférence à Milan en février 1992, le qualifiant d'ouvrage qui « donne matière à réflexion ». Son successeur, le pape Léon XIV, s'exprimant en septembre 2023 en tant que cardinal Robert Prevost, a lui aussi recommandé le roman de Benson, affirmant qu'il met en garde contre ce qui pourrait arriver à un monde sans foi.  

    Il n'est peut-être pas surprenant que ce roman ait suscité autant d'attention, puisque son intrigue est centrée sur un pontife assiégé à une époque où la religion est attaquée par des élites laïques technologiquement supérieures. 

    Fils d'un ancien archevêque anglican de Canterbury, Benson se convertit au catholicisme le 11 septembre 1903, à l'âge de 31 ans. Il avait publié plusieurs œuvres de fiction avant Le Seigneur du monde , principalement des romans historiques. Son roman de 1907 marquait donc une rupture à bien des égards et soulève la question : d'où lui venait cette inspiration ? 

    « À la fin du XIXe siècle, la littérature apocalyptique connaissait une sorte de renaissance, à l'image de l'essor de la science-fiction », explique l'auteure et critique Kristen Van Uden Theriault. Dans un entretien accordé au Register, elle précise que cette période a vu naître une littérature dystopique largement imprégnée d'une perspective laïque positive, tout en distillant des avertissements prophétiques sur les dangers d'un progrès technologique effréné, du collectivisme et du totalitarisme. Elle cite deux œuvres marquantes qui intègrent une dimension religieuse à la littérature dystopique :  le Conte allégorique de l'Antéchrist de Vladimir Soloviev (1900) et Le Maître de la Terre de Benson  . 

    Elle perçoit également un lien fascinant entre ce genre et saint John Henry Newman. Newman, contemporain de Benson et lui aussi un converti de renom de l'anglicanisme, avait beaucoup écrit sur l'Antéchrist, s'intéressant principalement à la montée des idéologies erronées qui ont préparé le monde à son avènement. 

    « Benson et Newman reconnaissaient tous deux les dangers des idéologies modernes — à savoir le communisme, le socialisme et le modernisme, mais aussi le libéralisme, que l’on peut caractériser comme la version tempérée et lente de ces homologues plus radicaux », a poursuivi Thériault. 

    Au cœur de la mise en garde de Newman, suggérait-elle, se trouve « la tyrannie du subjectivisme » : le désir de réduire la religion à une affaire de conscience personnelle plutôt que de la percevoir comme une vérité objective. Elle affirme que le système fictif de l’humanitarisme de Benson — un substitut athée à la religion — « incarne les forces sociales contre lesquelles Newman nous avait mis en garde. L’ordre social, qui ressemblait jadis à la hiérarchie céleste, est désormais façonné à l’image de l’homme déchu. » 

    Alors, étant donné que le roman se déroule au XXIe siècle, dans quelle mesure le juge-t-elle prophétique aujourd'hui ? Thériault le considère comme « prémonitoire à bien des égards ». Elle cite les prédictions de Benson concernant un organisme de gouvernance international – semblable à la Société des Nations, puis aux Nations Unies – et l'euthanasie institutionnalisée, notamment au regard de la loi canadienne sur l'aide médicale à mourir. 

    « Plus profondément, sa description d'une société sans Dieu, guidée par le plaisir, le scientisme et le rejet de Dieu, résonne comme une description de notre siècle. La vie ne vaut rien dans le paysage apocalyptique infernal de Benson, tout comme dans notre culture de mort contemporaine », ajoute-t-elle. 

    À la fin du roman de Benson, l'Église n'est plus qu'un vestige et l'Antéchrist semble triompher. Pourtant, Thériault estime que le message du livre demeure « celui de tous les écrits véritablement catholiques sur l'Antéchrist : un message d'espoir. Malgré les machinations perfides de l'Antéchrist, nous savons qui l'emporte à la fin. » 

    En tant que roman suscitant un débat théologique, il fonctionne – mais en tant qu'œuvre de fiction, comment résiste-t-il à l'épreuve du temps aujourd'hui ? 

    « Au début du XXe siècle, les romans dystopiques et futuristes pullulaient : un amas sombre, déprimant et mal écrit », observait la romancière et universitaire Eleanor Bourg Nicholson . Pourtant, elle trouve le roman de Benson différent. 

    « À la fois spéculatif et mystique, [cet ouvrage] se distingue pour deux raisons : premièrement, il présente des personnages réels et vivants — des hommes et des femmes crédibles et auxquels on peut s’identifier — et non pas une simple allégorie prosélyte ; et deuxièmement, parce qu’il aborde avec audace la réalité sombre et oppressante que le monde doit et va finir, et qu’il perçoit cette réalité à travers le prisme de la foi. » 

    L'un des grands atouts du genre spéculatif, expliquait-elle, réside dans la possibilité qu'il offre aux lecteurs de se confronter à des questions morales profondes. « Quelle est la relation de l'homme avec Dieu ? Quel est le but de la religion ? Quel est le sens même de l'existence humaine ? La vie et la mort, le salut et la damnation – ces thèmes se retrouvent au cœur de nombreuses œuvres de ce genre, et ils sont assurément au cœur même du Maître de la Terre. » C'est peut-être là, à elle seule, ce qui explique son attrait auprès des papes et des prélats. 

    Nicholson perçoit également une dimension prophétique dans le livre, dont elle constate que nombre d'éléments se retrouvent dans la vie moderne. « Benson conçoit l'Antéchrist comme un homme politique affable et inoffensif, une figure charismatique promouvant la "paix" — quelqu'un que l'on peut facilement imaginer séduire le public de nos jours », a-t-elle observé. 

    S'adressant au Register, l'auteur et éditeur Joseph Pearce considère lui aussi Benson comme « un visionnaire », soulignant que son roman inattendu a ouvert la voie à des œuvres ultérieures telles que Le Meilleur des mondes d'Huxley et 1984 d'Orwell.  

    « Benson était en avance sur son temps, un pionnier, un avant-gardiste au sens le plus profond du terme », a déclaré Pearce, ajoutant : « Ce livre a manifestement exercé une influence considérable sur le XXe siècle et semble résonner de façon tout aussi inquiétante à notre époque. La pérennité de la pertinence est l'une des marques d'un grand livre, et celui-ci en est assurément un. » 

    Benson a bien écrit, sinon une suite à proprement parler, du moins un livre avec un thème similaire mais une perspective totalement différente, a noté Pearce. 

    Il semble qu'il ait écrit son roman futuriste suivant, L'Aube de toutes choses, pour donner une tournure plus optimiste à l'atmosphère sombre du Maître de la Terre. Mais je ne pense pas que l'Apocalypse soit sombre d'un point de vue chrétien. Dans la mesure où le roman se termine sur une note apocalyptique, il annonce le Second Avènement promis par les Écritures. 

    « Comment cela pourrait-il être autre chose que la plus heureuse des fins ? »