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Spiritualité

  • Les saints Côme et Damien (26 septembre)

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    Du site du Centre catholique des médecins français :

    La decapitazione dei Santi Cosma e Damiano" di Beato Angelico

    St-Côme et St-Damien

    Histoire (IIIe siècle)

    SAINT COME ET SAINT DAMIEN

    Frères jumeaux, Côme et Damien étaient d'origine arabe. Ils étaient nés à Egée, en Cilicie (Asie Mineure), au IIIe siècle, et appartenaient à une famille noble et chrétienne. L'hagiographie conte qu'ils étaient "fort habiles dans l'art médical" et qu'ils parcouraient "villes et bourgades, guérissant les malades et délivrant, au nom de celui qu'on appelle le Christ, ceux qui sont possédés des esprits immondes". Or ils exerçaient leur art gratuitement: ils étaient ainsi devenus les Anargyres, "ceux qui repoussent l'argent". Battant en brèche l'autorité du proconsul Lysias, juge en la ville d'Egée, ils lui furent amenés. Après mille tortures qui ne parvinrent pas à les éprouver, ils subirent le martyre vers l'an 287. L'Église honore ces deux saints guérisseurs le 27 septembre; leurs noms sont inscrits parmi beaucoup d'autres dans les litanies des saints et, distinction plus rare et plus insigne, ils le sont aussi au canon de la messe.

    Au VIIIe siècle, un diplôme de Charlemagne donnant l'église de Luzarches à l'Abbaye de Saint-Denis nous apprend qu'elle était déjà placée sous le vocable de Saint-Côme et Saint-Damien. Au XIIe siècle, Jean de Beaumont, seigneur de Luzarches qui avait été parmi les premiers à se croiser, reçut, lors de son retour par Rome, des reliques des saints Côme et Damien pour prix de ses hauts faits en faveur de la chrétienté. Il en fit deux parts, une pour Luzarches et une pour Paris. A Luzarches, ces reliques furent d'abord déposées dans une collégiale dont la construction commença en 1180 et dont seuls subsistent à l'heure actuelle quelques vestiges. Puis en 1320 elles furent transférées en l'église paroissiale au cours d'une procession solennelle dont la chronique a gardé le souvenir: "Jeanne de Bourgogne, épouse de Philippe V le Long, vient à Luzarches le jeudi 23 octobre 1320 honorer les reliques des deux martyrs. La translation de ces reliques dans des châsses d'argent donne lieu à l'évêque de Paris et au chapitre de Luzarches de mander de la capitale des chirurgiens pour faire leur rapport de ces saintes reliques ".

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  • Marseille : le tressaillement de la foi selon François

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS à MARSEILLE pour la conclusion des Rencontres Méditerranéennes

    source

    [22 - 23 SEPTEMBRE 2023]

    MESSE VOTIVE DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE DE LA GARDE

    HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

    Stadio Vélodrome
    Samedi 23 septembre 2023

    ________________________________________

    On raconte dans les Écritures que le roi David, ayant établi son royaume, décida de transporter l’Arche d’Alliance à Jérusalem. Après avoir convoqué le peuple, il se leva et partit pour aller la prendre. Sur le trajet, il dansait devant elle avec le peuple, exultant de joie à la présence du Seigneur (2 S 6, 1-15). C’est avec cette scène en arrière-plan que l’évangéliste Luc nous raconte la visite de Marie à sa cousine Élisabeth : Marie elle aussi se lève et part vers la région de Jérusalem et, lorsqu’elle entre dans la maison d’Élisabeth, l’enfant que celle-ci porte en son sein, tressaille de joie en reconnaissant l’arrivée du Messie, se met à danser comme le fit David devant l’Arche (cf. Lc 1, 39-45).

    Marie est donc présentée comme la véritable Arche d’Alliance qui introduit le Seigneur incarné dans le monde. Elle est la jeune Vierge qui va à la rencontre de la vieille femme stérile et, en portant Jésus, elle devient le signe de la visite de Dieu vainqueur de toute stérilité. Elle est la Mère qui monte vers les montagnes de Juda pour nous dire que Dieu se met en route vers nous, pour nous chercher avec son amour et nous faire exulter de joie. C’est Dieu qui se met en route.

    Chez ces deux femmes, Marie et Élisabeth, la visite de Dieu se dévoile à l’humanité : l’une est jeune et l’autre âgée, l’une est vierge et l’autre stérile, et pourtant elles sont toutes deux enceintes alors que c’est “impossible”. Telle est l’œuvre de Dieu dans notre vie : Il rend possible même ce qui semble impossible, Il engendre la vie, même dans la stérilité.

    Frères et sœurs, demandons-nous avec sincérité de cœur : croyons-nous que Dieu est à l’œuvre dans notre vie ? Croyons-nous que le Seigneur, de manière cachée et souvent imprévisible, agit dans l’histoire, accomplit des merveilles et est à l’œuvre également dans nos sociétés marquées par le sécularisme mondain et par une certaine indifférence religieuse ?

    Il y a un moyen de discerner si nous avons cette confiance dans le Seigneur. Quel est ce moyen ? L’Évangile dit que « lorsqu’Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle » (v.41). Voilà le signe : tressaillir. Celui qui croit, qui prie, qui accueille le Seigneur tressaille dans l’Esprit, sent que quelque chose bouge à l’intérieur, il “danse” de joie. Et je voudrais m’arrêter sur cela : le tressaillement de la foi.

    L’expérience de foi provoque avant tout un tressaillement devant la vie. Tressaillir c’est être “touché à l’intérieur”, avoir un frémissement intérieur, sentir que quelque chose bouge dans notre cœur. C’est le contraire d’un cœur plat, froid, installé dans la vie tranquille, qui se blinde dans l’indifférence et devient imperméable, qui s’endurcit, insensible à toute chose et à tout le monde, même au tragique rejet de la vie humaine qui est aujourd’hui refusée à nombre de personnes qui émigrent, à nombre d’enfants qui ne sont pas encore nés, et à nombre de personnes âgées abandonnées. Un cœur froid et plat traîne la vie de manière mécanique, sans passion, sans élan, sans désir. Et on peut tomber malade de tout cela dans notre société européenne : le cynisme, le désenchantement, la résignation, l’incertitude, un sentiment général de tristesse - tout à la fois : la tristesse, cette tristesse dissimulée dans les cœurs -. Quelqu’un les a appelées “passions tristes” : c’est une vie sans tressaillement.

    Celui qui est né à la foi, en revanche, reconnaît la présence du Seigneur, comme l’enfant dans le sein d’Élisabeth. Il reconnaît son œuvre dans le fleurissement des jours et il reçoit un regard nouveau pour voir la réalité. Même au milieu des difficultés, des problèmes et des souffrances, il perçoit quotidiennement la visite de Dieu et se sent accompagné et soutenu par Lui. Face au mystère de la vie personnelle et aux défis de la société, celui qui croit connaît un tressaillement, une passion, un rêve à cultiver, un intérêt qui pousse à s’engager personnellement. Maintenant, chacun d'entre nous peut se      demander : est-ce que je ressens ces choses ? Est-ce que j'ai ces     choses ? Celui qui est ainsi sait que le Seigneur est présent en toute chose, qu’il appelle, qu’il invite à témoigner de l’Évangile pour édifier avec douceur, à travers les dons et les charismes reçus, un monde nouveau.

    L’expérience de la foi, en plus d’un tressaillement devant la vie, provoque aussi un tressaillement devant le prochain. Dans le mystère de la Visitation, en effet, nous voyons que la visite de Dieu n’a pas lieu à travers des événements célestes extraordinaires, mais dans la simplicité d’une rencontre. Dieu vient sur le seuil d’une maison de famille, dans la tendre étreinte entre deux femmes, dans le croisement de deux grossesses pleines d’émerveillement et d’espérance. Et, dans cette rencontre, il y a la sollicitude de Marie, l’émerveillement d’Élisabeth, la joie du partage.

    Rappelons-le toujours, même dans l’Église : Dieu est relation et souvent il nous rend visite à travers des rencontres humaines, quand nous savons nous ouvrir à l’autre, quand il y a un tressaillement pour la vie de ceux qui passent chaque jour à nos côtés et quand notre cœur ne reste pas impassible et insensible devant les blessures de ceux qui sont les plus fragiles. Nos villes métropolitaines, et tant de pays européens comme la France où coexistent des cultures et des religions différentes, sont en ce sens un grand défi contre les exacerbations de l’individualisme, contre les égoïsmes et les fermetures qui produisent solitudes et souffrances. Apprenons de Jésus à éprouver des frémissements pour ceux qui vivent à nos côtés, apprenons de Lui qui, devant les foules fatiguées et épuisées, ressent de la compassion et s’émeut (cf. Mc 6, 34), tressaille de miséricorde devant la chair blessée de ceux qu’il rencontre. Comme l’affirme votre grand saint, Vincent de Paul, « il faut tâcher d’attendrir nos cœurs et de les rendre susceptibles des souffrances et des misères du prochain, et prier Dieu qu’il nous donne le véritable esprit de miséricorde, qui est le propre esprit de Dieu », jusqu’à reconnaître que les pauvres sont « nos seigneurs et maîtres » (Correspondance, entretiens, documents,Paris 1920-25, p. 341 ; pp. 392-393).

    Frères, sœurs, je pense aux nombreux “tressaillements” qu’a connus la France, à son histoire riche de sainteté, de culture, d’artistes et de penseurs qui ont passionné tant de générations. Aujourd’hui encore, notre vie, la vie de l’Église, la France, l’Europe ont besoin de cela : de la grâce d’un tressaillement, d’un nouveau tressaillement de foi, de charité et d’espérance. Nous avons besoin de retrouver passion et enthousiasme, de redécouvrir le goût de l’engagement pour la fraternité, d’oser encore le risque de l’amour dans les familles et envers les plus faibles, et de retrouver dans l’Évangile une grâce qui transforme et rend belle la vie.

    Regardons Marie qui se dérange en se mettant en route et qui nous enseigne que Dieu est précisément come cela : il nous dérange, il nous met en mouvement, il nous fait “tressaillir”, comme avec Élisabeth. Et nous voulons être des chrétiens qui rencontrent Dieu par la prière et nos frères par l’amour, des chrétiens qui tressaillent, vibrent, accueillent le feu de l’Esprit pour se laisser brûler par les questions d’aujourd’hui, par les défis de la Méditerranée, par le cri des pauvres, par les “saintes utopies” de fraternité et de paix qui attendent d’être réalisées.

    Frères et sœurs, avec vous, je prie la Vierge, Notre-Dame de la Garde, de veiller sur votre vie, de garder la France, de garder toute l’Europe, et de nous faire tressaillir dans l’Esprit. Et je voudrais le faire avec les paroles de Paul Claudel : 

    « Je vois l’église ouverte. [...]  
    Je n’ai rien à offrir et rien à demander.
    Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
    Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela :
    Que je suis votre fils et que vous êtes là. [...]
    Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes [...]
    Parce que vous êtes là pour toujours,
    Simplement parce que vous êtes Marie,
    Simplement parce que vous existez,
    Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée ! »

    (« La Vierge à midi », Poèmes de Guerre 1914-1916, Paris, 1922).

    ____________________________

    Salutation à la fin de la Messe

    Merci, Excellence, pour vos paroles, et merci à vous tous, frères et sœurs, pour votre présence et pour vos prières. Merci !

    Arrivé au terme de cette visite, je tiens à exprimer ma gratitude pour l'accueil chaleureux qui m'a été réservé, ainsi que pour tout le travail et les préparatifs qui ont été faits. Je remercie Monsieur le Président de la République et, à travers lui, je salue cordialement toutes les Françaises et tous les Français. Je salue Madame le Premier Ministre, qui est venue m’accueillir à l’aéroport ; je salue également les Autorités présentes, en particulier le Maire de Marseille.

    Et j'embrasse toute l'Église de Marseille, avec ses communautés paroissiales et religieuses, ses nombreux établissements scolaires et ses œuvres caritatives. Cet archidiocèse a été le premier au monde à avoir été consacré au Sacré-Cœur de Jésus, en 1720, au cours d'une épidémie de peste ; vous avez donc à cœur d'être aussi des signes de la tendresse de Dieu dans l'"épidémie de l'indifférence" actuelle. Merci pour votre service, doux et déterminé, qui témoigne de la proximité et de la compassion du Seigneur !

    Plusieurs d'entre vous sont venus de diverses régions de France : merci à vous ! Je voudrais saluer les frères et sœurs venus de Nice, accompagnés par l'évêque et le maire, et qui ont survécu au terrible attentat du 14 juillet 2016. Souvenons-nous dans la prière de tous ceux qui ont perdu la vie dans cette tragédie et dans tous les actes terroristes perpétrés en France et dans toutes les parties du monde. Le terrorisme est lâche. Ne nous lassons pas de prier pour la paix dans les régions ravagées par la guerre, en particulier pour le peuple ukrainien meurtri.

    Une salutation pleine d'affection pour les malades, les enfants et les personnes âgées, qui sont la mémoire de la civilisation ; et une pensée particulière pour les personnes dans le besoin et pour tous les travailleurs de cette ville ; Jacques Loew, le premier prêtre ouvrier de France, a travaillé sur le port de Marseille. Que la dignité des travailleurs soit respectée, promue et protégée !

    Chers frères et sœurs, je porterai dans mon cœur les rencontres de ces journées. Que Notre Dame de la Garde veille sur cette ville, mosaïque d'espérance, sur toutes vos familles et sur chacun de vous. Je vous bénis. S'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi. Ce travail n’est pas facile ! Merci.

  • Salus populi ego sum (introit du 25e dimanche du temps ordinaire)

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    Introitus Introït
    Ps 30,7-8  
    SALUS pópuli ego sum, dicit Dóminus: de quacúmque tribulatióne clamáverint ad me, exáudiam eos: et ero illórum Dóminus in perpétuum. Ps. 77, 1 Atténdite, pópule meus, legem meam: inclináte aurem vestram in verba oris mei. V/. Glória Patri. Moi Je suis le salut du peuple, dit le Seigneur ; en quelque tribulation qu’ils crient vers Moi, Je les exaucerai, et Je serai leur Seigneur pour toujours. Ps.Mon peuple, soyez attentif à ma loi, prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche. V/. Gloire au Père.
  • Les ouvriers de la onzième heure (25e dimanche du temps ordinaire)

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    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,1-16a.

    En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « En effet, le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. 
    Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne. 
    Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. 
    Et à ceux-là, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.” 
    Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. 
    Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?” 
    Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.” 
    Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.” 
    Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier. 
    Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. 
    En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : 
    “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !” 
    Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? 
    Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : 
    n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?” 
    C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. » 

    Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 

    Les ouvriers de la onzième heure, homélie du Père Simon Noël osb (source)

    Lambert Jacobsz, mort en 1637

    La parabole que nous venons d'entendre est une parabole plutôt déroutante, car le Seigneur nous semble ne pas être juste selon nos catégories humaines habituelles. Si un ouvrier travaille pour moi deux heures et un autre seulement une heure, je paierai le premier deux fois plus que le second.

    Il est évident que cette parabole n'est pas à prendre au pied de la lettre et cela nous invite à en rechercher le sens spirituel.

    Les différentes heures du jour dont on nous parle représentent les âges de la vie ou les différentes périodes de l'histoire religieuse de l'humanité. Certains sont chrétiens et servent Dieu depuis leur plus tendre enfance. D'autres se convertissent dans leur jeunesse, ou leur âge mûr ou enfin sur le tard. Certains même ne se convertissent qu'au moment de la mort. Tous recevront la même récompense. Le denier que le maître de la vigne paie à tous ceux qui ont travaillé pour lui symbolise la récompense éternelle du paradis, accordée à tous ceux qui meurent en état de grâce, quel que soit le moment où ils se sont convertis. Le paradis est un don de la miséricorde divine. Personne de toute manière n'y a droit et Dieu n'est pas injuste en traitant tous les sauvés avec une identique miséricorde. Mais la justice de Dieu sera quand même satisfaite. Car Dieu donnera un degré de bonheur éternel en proportion de nos mérites. Prenons une comparaison. Si on demande à des gens de venir avec un verre, pour qu'on le remplisse d'eau fraîche, ceux qui viennent avec de grands verres recevront plus d'eau que ceux qui viennent avec des verres de moindre contenance. Il en sera de même, quand nous entrerons dans la vie éternelle et que le Seigneur nous dira : Entre dans la joie de ton maître. Selon la grandeur de notre cœur, ou de notre capacité d'amour, nous recevrons une vie et une joie plus ou moins grandes. Voici ce que disait à ce sujet le curé d'Ars : Il faut bien savoir et se persuader que Dieu n'opère dans nos âmes que selon le degré de nos opérations, de nos désirs, de nos actes intérieurs produits à cette fin. Un vase prend de l'eau à une fontaine selon sa capacité.

    Par contre tous les saints, les petits comme les grands, connaîtront un bonheur parfait, à la mesure de leur degré d'amour et de sainteté. Cela doit donc nous inciter à nous sanctifier de plus en plus tout au long de notre vie, à croître sans cesse dans l'amour. Et cela n'a rien à voir avec le moment de notre conversion. Un âme qui se convertit à la dernière heure peut mourir avec une telle perfection de contrition et d'amour qu'elle aura un ciel plus beau que celle qui aura servi Dieu toute se vie mais dans la tiédeur et la médiocrité.

    Il y a donc le mérite de l'homme. Certes personne ne mérite le ciel. Je le rappelle c'est un don gratuit de la divine miséricorde. Ce qui est premier c'est toujours la grâce de Dieu. Mais il y faut la collaboration libre de l'homme et c'est en cela que consiste le mérite. Une préface que l'on dit à la messe des saints le dit à merveille : Lorsque tu couronnes les mérites, tu couronnes tes propres dons.
     
    Les premiers seront les derniers et les derniers premiers. Un autre sens de la parabole, c'est que à tous les âges de l'histoire le salut et la conversion sont possibles. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, nous dit saint Paul. Divers peuples sont entrés les uns après les autres dans le salut de Dieu. Le peuple juif a été le premier appelé, mais, selon beaucoup de commentateurs, il sera finalement le dernier à reconnaître en Jésus, le Messie de Dieu et le seul Sauveur. Et lorsqu'il le fera en tant que peuple, alors le monde sera prêt pour le retour en gloire de Notre-Seigneur, qui viendra rendre à chacun le salaire promis. 
  • Allez vous aussi à ma vigne (25e dimanche du T.O.)

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    Lors de l'Angelus du dimanche 21 septembre 2008, à Castelgandolfo, Benoît XVI a commenté l'évangile de ce jour sur les ouvriers de la dernière heure :

    ... dans l'Evangile d'aujourd'hui (cf. Mt 20, 1-16a), Jésus raconte précisément la parabole du patron de la vigne qui appelle des ouvriers à travailler dans sa vigne, à différentes heures du jour. Le soir venu, il donne à tous le même salaire, une pièce d'argent, suscitant les protestations des ouvriers de la première heure. Il est clair que cette pièce d'argent représente la vie éternelle, don que Dieu réserve à tous. Et ceux qui sont considérés les "derniers", s'ils l'acceptent, deviennent même les "premiers", alors que les "premiers" peuvent risquer de devenir les "derniers". Un premier message de cette parabole est que le patron ne tolère pas, d'une certaine manière, l'inactivité:  il veut que tous soient engagés dans sa vigne. Et, en réalité, le fait d'être appelés est déjà la première récompense:  pouvoir travailler dans la vigne du Seigneur, se mettre à son service, collaborer à son œuvre, constitue en soi une récompense inestimable, qui compense toutes les peines. Mais seul celui qui aime le Seigneur et son Royaume le comprend; celui qui travaille en revanche uniquement pour son salaire, ne comprendra jamais la valeur de ce trésor inestimable.

    C'est saint Matthieu, apôtre et évangéliste - dont c'est d'ailleurs aujourd'hui la fête liturgique -, qui raconte la parabole. Il me plaît de souligner que Matthieu a personnellement fait cette expérience (cf. Mt 9, 9). Avant que Jésus l'appelle, il exerçait en effet le métier de publicain et était par conséquent considéré comme un pécheur, exclu de la "vigne du Seigneur". Mais tout change quand Jésus, en passant près de sa table des impôts, le regarde et lui dit:  "Suis-moi". Matthieu se leva et le suivit. Le publicain se transforma immédiatement en disciple du Christ. Il était le "dernier" et se retrouva le "premier", grâce à la logique de Dieu qui, - heureusement pour nous! - est différente de celle du monde. "Vos pensées ne sont pas mes pensées - dit le Seigneur par la bouche du prophète Isaïe - et mes voies ne sont pas vos voies" (Is 55, 8). Saint Paul, dont nous célébrons une année jubilaire particulière, a lui aussi connu la joie de se sentir appeler par le Seigneur à travailler dans sa vigne. Et quel travail il a accompli! Mais, comme il le confesse lui-même, c'est la grâce de Dieu qui a agi en lui, cette grâce qui a transformé le persécuteur de l'Eglise en apôtre des nations. Au point de lui faire dire:  "Pour moi, certes, la Vie, c'est le Christ, et mourir représente un gain". Mais il ajoute immédiatement:  "Cependant, si la vie dans cette chair doit me permettre encore un fructueux travail, j'hésite à faire un choix" (Ph 1, 21-22). Paul a bien compris que travailler pour le Seigneur est déjà sur cette terre, une récompense.

    La Vierge Marie, que j'ai eu la joie de vénérer à Lourdes il y a une semaine, est le sarment parfait de la vigne du Seigneur. En Elle a germé le fruit béni de l'amour divin:  Jésus, notre Sauveur. Qu'Elle nous aide à toujours répondre avec joie à l'appel du Seigneur, et à trouver notre bonheur dans le fait de pouvoir travailler généreusement pour le Royaume des cieux.

  • Saint Padre Pio (23 septembre)

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    Du site de KTO Télévision :

    Le 23 septembre, l'Église célèbre saint Padre Pio, au jour anniversaire de sa mort. Il est l'un des saints les plus connus du XXe siècle.

    Une sainte vie marquée par le mysticisme

    Sa vie, les innombrables miracles qu'il accomplit, les apparitions qu'il reçut et plus globalement l'aura qui émanait du saint Padre Pio ont contribué de son vivant à la popularité de celui qui fut canonisé en l'an 2002 par le pape saint Jean-Paul II. Comme le curé d'Ars, il avait un charisme de confesseur et passait des heures dans son confessional. Sa vie fut marquée par de nombreuses prières et souffrances endurées pour le salut des autres : pour un simple passant jusqu'au Pape, pour l'Église ou l'Italie, le Padre Pio obtint d'immenses grâces du Ciel. Ses célèbres stigmates, ces plaies aux mains, aux pieds et sur le côté semblables aux blessures du Christ, l'ont fait souffrir toute sa vie dès leurs apparitions en 1918 après qu'il eut une vision de Jésus.

    Un religieux célèbre en son temps

    Il acquit, bien malgré lui, une renommée mondiale lorsque se répandit la rumeur de ses stigmates, ces plaies rappelant les blessures du Christ durant sa passion que plusieurs saints et saintes reçurent durant leur vieUn temps largement dépassé par l'ampleur de l'engouement autour de lui, lui qui voulait simplement être « un pauvre frère qui prie », il passa sa vie jusqu'à sa mort en 1968 à oeuvrer jusqu'à 19 heures par jour dans son église à San Giovanni Rotondo, en Italie. Il célèbra la messe devant des millions de fidèles, et l'on estime à 5 millions le nombre de personnes qui se sont confessées au saint italien. Le pape émérite Benoît XVI et le pape François se sont tous les 2 rendus en pèlerinage à San Giovanni Rotondo.

    « La vie et la mission de Padre Pio témoignent que les difficultés et les douleurs, si elles sont acceptées par amour, se transforment en un chemin privilégié de sainteté, qui ouvre vers la perspective d’un bien plus grand, remarqué seulement par le Seigneur », saint Jean-Paul II, 16 juin 2002.

    Les papes Benoît XVI et François sur les pas du Padre Pio

  • Le saint Padre Pio (23 septembre)

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    p-pio.jpgSaint Pio de Petrelcina, prêtre de l'ordre des frères mineurs capucins (Evangile au Quotidien)

    Pio, au siècle Francesco Forgione, naît le 25 mai 1887 à Pietrelcina, en Italie du Sud, entre Naples et Foggia (Campanie). Quatrième des sept enfants d’un couple de paysans, il entre à 16 ans chez les capucins et prend le nom de frère Pio. De santé fragile, il retourne pour de longs séjours dans son village. Ses frères capucins témoigneront que le démon venait lui rendre visite dans sa chambre. Fra Pio a alors vécu dans une « nuit obscure » qui rappelle celle des mystiques comme Jean de la Croix ou de sa contemporaine, Thérèse de Lisieux. Il confie : « Le doute qui m’assaille toujours et me persécute partout est d’ignorer si ce que je fais reçoit ou non l’approbation de Dieu. »

    Ordonné prêtre le 10 août 1910, il est affecté, six ans après, au couvent de San Giovanni Rotondo, dans les Pouilles. Il y demeurera jusqu’à sa mort, le 23 septembre 1968, à 81 ans. Le rayonnement spirituel du Padre Pio a donné naissance à deux œuvres importantes : l’hôpital Casa Sollievo della Sofferenza (maison pour le soulagement de la souffrance) et les groupes de prière. Par deux fois, le Padre Pio a dû subir des mesures disciplinaires et des restrictions dans l’exercice de son ministère.

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  • Koekelberg (23 septembre - 8 octobre) : Quinze jours avec Thérèse

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    Du site Thérèse 2023 :

    Thérèse 2023

    Quinze jours avec Thérèse

    A l’occasion du double anniversaire célébré en 2023, un programme particulièrement riche et varié est organisé pendant quinze jours autour du 1er octobre, fête de Ste Thérèse. Des activités pour jeunes, familles et tout public prendront place du 23 septembre au 8 octobre 2023. Les reliques de la Carmélite prêtées par Lisieux seront pendant tout ce temps à la Basilique de Koekelberg (petite exception : le jeudi 28 septembre elles voyageront entre 15h30 et 21h30).

    Prier Ste Thérèse et lui demander son intercession, comme c’est le cas lors des soirée Pétales de roses.
    PENDANT TOUTE LA QUINZAINE
    • possibilité de vénérer les reliques de sainte Thérèse – heures d’ouverture de 8h à 18h. (sauf le jeudi 28 septembre, les reliques seront parties après 15h30)
    • Exceptionnellement, la nuit du 29 au 30 septembre, une nuit de prière suivra la soirée de guérison
    • exposition photos et textes « brûlure d’amour » prêtée par les Amis du Carmel de Lisieux (visite accompagnée à 10h FR, 14h NL, 15h FR, 16h FR).
    • vêpres à 17h
    • confessions de 14h30 à 17h
    ÉVÉNEMENTS PHARES
     THÉRÈSE VIENT REJOINDRE CHACUN
  • "Le publicain Matthieu qui, devenu Apôtre, continue à nous annoncer la miséricorde salvatrice de Dieu"

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    Saint Matthieu du Caravage... - Secret World

    Benoît XVI, lors de l'audience générale du mercredi 30 août 2006, a consacré sa catéchèse à l'apôtre et évangéliste Matthieu (source):

    Chers frères et soeurs,

    En poursuivant la série de portraits des douze Apôtres, que nous avons commencée il y a quelques semaines, nous nous arrêtons aujourd'hui sur Matthieu. En vérité, décrire entièrement sa figure est presque impossible, car les informations qui le concernent sont peu nombreuses et fragmentaires. Cependant, ce que nous pouvons faire n'est pas tant de retracer sa biographie, mais plutôt d'en établir le profil que l'Evangile nous transmet.

    Pour commencer, il est toujours présent dans les listes des Douze choisis par Jésus (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15; Ac 1, 13). Son nom juif signifie "don de Dieu". Le premier Evangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise:  "le publicain" (Mt 10, 3). De cette façon, il est identifié avec l'homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite:  "Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit:  "Suis-moi". L'homme se leva et le suivit" (Mt 9, 9). Marc (cf. 2, 13-17) et Luc (cf. 5, 27-30) racontent eux aussi l'appel de l'homme assis à son bureau de publicain, mais ils l'appellent "Levi". Pour imaginer la scène décrite dans Mt 9, 9, il suffit de se rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé ici, à Rome, dans l'église Saint-Louis-des-Français. Dans les Evangiles, un détail biographique supplémentaire apparaît:  dans le passage qui précède immédiatement le récit de l'appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm (cf. Mt 9, 1-8; Mc 2, 1-12) et l'on mentionne la proximité de la mer de Galilée, c'est-à-dire du Lac de Tibériade (cf. Mc 2, 13-14). On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément "au bord du lac" (Mt 4, 13), où Jésus était un hôte permanent dans la maison de Pierre.

    Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l'Evangile, nous pouvons effectuer deux réflexions. La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C'est pour ces motifs que, plus d'une fois, les Evangiles parlent à la fois de "publicains et pécheurs" (Mt 9, 10; Lc 15, 1), de "publicains et de prostituées" (Mt 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (cf. Mt 5, 46:  ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l'un d'eux, Zachée, comme le "chef des collecteurs d'impôts et [...] quelqu'un de riche" (Lc 19, 2), alors que l'opinion populaire les associait aux "voleurs, injustes, adultères" (Lc 18, 11). Sur la base de ces éléments, un premier fait saute aux yeux:  Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu'il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante:  "Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs" (Mc 2, 17).

    La bonne annonce de l'Evangile consiste précisément en cela:  dans l'offrande de la grâce de Dieu au pécheur! Ailleurs, dans la célèbre parabole du pharisien et du publicain montés au Temple pour prier, Jésus indique même un publicain anonyme comme exemple appréciable d'humble confiance dans la miséricorde divine:  alors que le pharisien se vante de sa propre perfection morale, "le publicain... n'osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant:  "Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis!"". Et Jésus commente:  "Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste. Qui s'élève sera abaissé; qui s'abaisse sera élevé" (Lc 18, 13-14). Dans la figure de Matthieu, les Evangiles nous proposent donc un véritable paradoxe:  celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même devenir un modèle d'accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les merveilleux effets dans sa propre existence. A ce propos, saint Jean Chrysostome formule une remarque significative:  il observe que c'est seulement dans le récit de certains appels qu'est mentionné le travail que les appelés effectuaient. Pierre, André, Jacques et Jean sont appelés alors qu'ils pêchent, Matthieu précisément alors qu'il lève l'impôt. Il s'agit de fonctions peu importantes - commente Jean Chrysostome - "car il n'y a rien de plus détestable que le percepteur d'impôt et rien de plus commun que la pêche" (In Matth. Hom.:  PL 57, 363). L'appel de Jésus parvient donc également à des personnes de basse extraction sociale, alors qu'elles effectuent un travail ordinaire.

    Une autre réflexion, qui apparaît dans le récit évangélique, est que Matthieu répond immédiatement à l'appel de Jésus:  "il se leva et le suivit". La concision de la phrase met clairement en évidence la rapidité de Matthieu à répondre à l'appel. Cela signifiait pour lui l'abandon de toute chose, en particulier de ce qui lui garantissait une source de revenus sûrs, même si souvent injuste et peu honorable. De toute évidence, Matthieu comprit qu'être proche de Jésus ne lui permettait pas de poursuivre des activités désapprouvées par Dieu. On peut facilement appliquer cela au présent:  aujourd'hui aussi, il n'est pas admissible de rester attachés à des choses incompatibles avec la "sequela" de Jésus, comme c'est le cas des richesses malhonnêtes. A un moment, Il dit sans détour:  "Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi" (Mt 19, 21). C'est précisément ce que fit Matthieu:  il se leva et le suivit! Dans cette action de "se lever", il est légitime de lire le détachement d'une situation de péché et, en même temps, l'adhésion consciente à une nouvelle existence, honnête, dans la communion avec Jésus.

    Rappelons enfin que la tradition de l'Eglise antique s'accorde de façon unanime à attribuer à Matthieu la paternité du premier Evangile. Cela est déjà le cas à partir de Papia, Evêque de Hiérapolis en Phrygie, autour de l'an 130. Il écrit:  "Matthieu recueillit les paroles (du Seigneur) en langue hébraïque, et chacun les interpréta comme il le pouvait" (in Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. III, 39, 16). L'historien Eusèbe ajoute cette information:  "Matthieu, qui avait tout  d'abord prêché parmi les juifs, lorsqu'il décida de se rendre également auprès d'autres peuples, écrivit dans sa langue maternelle l'Evangile qu'il avait annoncé; il chercha ainsi à remplacer par un écrit, auprès de ceux dont il se séparait, ce que ces derniers perdaient avec son départ" (Ibid., III, 24, 6). Nous ne possédons plus l'Evangile écrit par Matthieu en hébreu ou en araméen, mais, dans l'Evangile grec que nous possédons, nous continuons à entendre encore, d'une certaine façon, la voix persuasive du publicain Matthieu qui, devenu Apôtre, continue à nous annoncer la miséricorde salvatrice de Dieu et écoutons ce message de saint Matthieu, méditons-le toujours à nouveau pour apprendre nous aussi à nous lever et à suivre Jésus de façon décidée.

  • Hakuna, le mouvement ecclésial et de jeunesse catholique en plein essor qui a commencé en Espagne

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    Just talk about Christ' - Meet Hakuna, Spain's 'pringado' Catholic youth  movement

    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    Hakuna, le mouvement de jeunes catholiques espagnols "pringado".

    19 septembre 2023

    Si vous êtes un jeune catholique hispanophone, vous avez probablement entendu parler de "Hakuna" - pas la célèbre phrase du "Roi Lion", mais le mouvement ecclésial et de jeunesse catholique en plein essor qui a commencé en Espagne, s'est répandu dans toute l'Europe et a commencé à apparaître dans certaines paroisses des États-Unis également. 

    Et si vous n'avez jamais entendu parler de Hakuna, il y a de fortes chances que vous ayez déjà entendu l'une des chansons du groupe, même sans le savoir.

    De l'extérieur, Hakuna semble être un autre groupe de jeunes catholiques - un parmi tant d'autres.

    Le groupe dit être un mouvement de catholiques dans la vingtaine et la trentaine, qui utilisent la musique pour montrer la beauté de la vie et la beauté du Christ. Ils organisent des heures d'adoration, des conférences de formation, des activités caritatives, des retraites et des activités missionnaires. 

    Ils écrivent également de la musique pop catholique, qui, disent-ils, montre leur "joie radicale". Leurs chansons ont pris de l'ampleur sur Instagram, où le groupe compte près de 100 000 adeptes, et sur YouTube, où leurs chansons sont visionnées des millions de fois. 

    Alors que de nombreux groupes catholiques affirment aujourd'hui ne pas savoir comment attirer les jeunes vers les activités religieuses, Hakuna est en pleine expansion. Rapidement. 

    Moins de dix ans après sa fondation par le père José Pedro Manglano, Hakuna s'est répandu dans près de 40 villes espagnoles, 10 autres pays européens, six pays d'Amérique latine, plus la Corée du Sud et Boston - et le groupe dit qu'il prévoit de commencer bientôt dans d'autres villes américaines.

    Hakuna a vu le jour à Madrid, capitale très sécularisée de l'Espagne, autrefois épicentre catholique de l'Europe, où sont nés d'autres apostolats contemporains avec une spiritualité centrée sur les laïcs, parmi lesquels l'Opus Dei et le Chemin Néocatéchuménal. 

    Le groupe a vu le jour à l'époque où le père Manglano - que les étudiants appellent "Don Josepe" - a emmené une centaine d'étudiants aux Journées mondiales de la jeunesse de Rio de Janeiro en 2013.

    "J'ai rencontré Don Josepe quand j'avais 16 ans, il y a environ 10 ans", a déclaré à The Pillar Victoria González, l'un des premiers membres de Hakuna. 

    "Nous étions un groupe d'amis qui cherchaient à améliorer notre formation spirituelle au-delà de ce que nous recevions à l'école, alors nous lui avons demandé et il a commencé à donner ces conférences dans une église d'Aravaca, dans la banlieue de Madrid. Nous étions 15 ou 20 dans cette petite paroisse de banlieue, la plupart d'entre nous dans les dernières années du lycée ou les premières années de l'université. Don Josepe distribuait des feuilles avec des points sur le sujet qu'il allait aborder et utilisait un tableau noir pour l'expliquer. Ensuite, nous avions une heure d'adoration devant le Saint-Sacrement et c'était à peu près tout", a-t-elle ajouté.

    Après les Journées Mondiales de la Jeunesse de 2013, Manglano, alors prêtre de l'Opus Dei, a emmené son groupe d'étudiants servir pendant un mois à Nova Friburgo, une ville du sud-est du Brésil qui avait été touchée par des catastrophes naturelles.  

    Lors de réunions en Espagne, certains participants se sont demandés ce que cela signifierait de prendre au sérieux un encouragement papal unique, lancé par le pape François à Rio : " Hagan Lío " - ce qui se traduit en gros par " faire du désordre ". 

    "Je n'ai pas pu aller à Rio parce que j'avais commencé à travailler, mais voir comment mes amis sont revenus était incroyable. Quelque chose a changé en eux", a déclaré Mme González. 

    Elle se souvient de conversations enthousiastes sur la manière de vivre apostoliquement en tant que jeunes laïcs catholiques.

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  • La Croix : quand le scandale devient salut

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    Lu sur le site web de « L’Homme Nouveau »

    images (25).jpg« À l’heure où la laïcité, fût-elle positive, tend à faire disparaître la croix (elle serait un signe ostentatoire…) de l’espace public, la fête de l’Exaltation de la sainte Croix (14 septembre) vient nous rappeler que la Rédemption ne peut passer que par elle.

    Quand le scandale a du sens

    Pour le chrétien, la Croix est tout un emblème : le symbole de sa Rédemption, l’instrument par lequel le Fils de Dieu, Jésus-Christ, offrit librement sa vie comme rançon du genre humain que le péché originel avait séparé de Dieu. Mais aux temps anciens, la Croix avait une toute autre signification : elle était le terrible outil de la justice romaine, le supplice le plus ignominieux réservé aux condamnés de la pire espèce.

    Et c’est justement ce supplice que dut endurer Jésus, malgré son innocence. Alors l’impensable se produit : la croix, cet objet de scandale, devient l’instrument de la sagesse de Dieu… Et à travers elle, c’est toute souffrance qui cesse d’être un coup aveugle du destin pour devenir une clef, cette fameuse clef de la Maison de David que le Seigneur place sur l’épaule de son Grand-Prêtre dans la vision du prophète Isaïe (Is XXII, 22) ; clef ouvrant l’accès à de nouveaux horizons, souvent insoupçonnés, dans les contours de notre vie spirituelle.

    Je suis la porte…

    « Je suis la porte de la bergerie ; celui qui ne passe pas par moi est un voleur. » (Jn X, 1) Cet avertissement de Jésus s’applique aussi à la Croix, puisqu’elle est la clef nous ouvrant la porte de son Cœur.

    Aussi vouloir profiter de la Rédemption sans Croix n’est guère possible ; et même le bon larron, duquel on dit qu’il a tout volé dans sa vie, jusqu’à son ciel, a dû y passer. « On ira tous au Paradis », chantait Polnareff, mais il oubliait d’ajouter la condition indispensable que Jésus nous a donnée pourtant : « celui qui veut venir après moi, qu’il se renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt XVI, 24)

    C’est là toute la difficulté du combat spirituel : oser ce pari fou d’accepter la Croix pour y trouver le bonheur. Notre rationalisme nous hurle la vanité d’un tel espoir, notre sensiblerie y répugne… Et pourtant quelque part, dans les profondeurs de notre âme, nous croyons entrevoir une vague lueur de foi mêlée d’un peu d’espérance : « Et si c’était vrai ? Et si c’était réellement par cette Croix que j’obtenais l’objet de mes désirs ? » C’est le pari de Constantin sur le pont Milvius, de Clovis à Tolbiac et d’Héraclius contre Chosroès (cette dernière victoire permit le retour de la Vraie Croix, volée par les Perses, à Jérusalem; et c’est elle que nous commémorons aujourd’hui), le pari grâce auquel ont été écrites les plus belles pages de l’histoire de la christianisation du monde…

    Tu me refuses, je t’écrase ; tu m’embrasses, je t’élève.

    Le paradoxe de la Croix – on ne le comprend souvent que trop tard – se trouve dans son obstination à entrer dans notre vie. Personne n’échappe à sa Croix, pas même le Christ. Sa prière à Gethsémani allait pourtant dans ce sens : « Père, s’il est possible, que ce calice (ou cette Croix) s’éloigne de moi. » (Mt

    XXVI, 39) Mais aussitôt sa volonté reprend la maîtrise de sa sensibilité épouvantée, et il s’empresse d’ajouter : « Cependant, non pas ma volonté mais la vôtre. »

    Nous ne sommes pas plus forts que lui. Dans la plupart des situations, la Croix nous fait peur. Si ce n’est pas le cas, c’est souvent parce que nous n’avons pas bien estimé sa taille et son poids… Mais quoique nous y fassions, pas moyen d’y échapper : cette Croix sera la nôtre, et il ne peut y avoir devant elle que deux attitudes : la refuser ou l’embrasser.

    Refuser sa Croix, c’est finalement l’attitude du jeune homme riche qui refuse de suivre le Christ, retenu captif par l’abondance de ses biens. Mais il ignore que cet appel qu’il ressentait à l’intime de son coeur ne le quittera jamais, comme un reproche lancinant adressé par sa conscience. Toute sa vie, il portera le poids de ce regret : « Si je le croisais à nouveau, pensera-t-il, combien ma réponse serait différente ! » Toute Croix, qu’elle soit physique comme une jambe qu’on se casse ou morale comme enfant qui s’éloigne, est définitive ; celui qui la refuserait en subirait brutalement, frontalement, toute la douleur. Comme si cette Croix voulait à  toute force l’écraser pour le punir de l’avoir refusée. Le seul moyen de faire cesser sa Croix, c’est de la traverser, ou plutôt de s’en servir comme d’une passerelle pour nous rendre sur l’autre rive : cette nouvelle étape de notre vie spirituelle, à laquelle Dieu nous appelle. Et ce n’est que lorsque nous y sommes parvenus que cette Croix prend tout son sens : parce nous l’avons embrassée, elle nous a élevés…

    « Et moi, disait Jésus à la foule des Juifs, quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi. » (Jn XII, 32) S’il nous appelle à le rejoindre, par la sainteté, c’est par la Croix qu’il nous en donne les moyens.

    Et si cette fête de l’Exaltation de la Sainte Croix était justement l’occasion de cesser de voir nos Croix en noir, pour enfin comprendre, comme le montre Martin Steffens dans La Vie en bleu, qu’elles sont bleues, de cette couleur du Ciel vers lequel elles nous font monter ? »

    Ref. https://hommenouveau.fr/la-croix/

    à lire également : Quel avenir pour la messe traditionnelle ? Entretien avec Jean-Pierre Maugendre

  • "Chrétiens dans un monde qui ne l’est plus"; que faire ?

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    Du site de l'excellente revue La Nef :

    Chrétiens dans un monde qui ne l’est plus

    L’abbaye Notre-Dame de Fontgombault, grande amie de La Nef, fêtait le 9 septembre 2023 les 75 ans de la restauration de l’Abbaye par les moines venus de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes. À cette occasion, le Père abbé a demandé à Christophe et à Elisabeth Geffroy de donner une conférence sur le thème : « Chrétiens dans un monde qui ne l’est plus ».

    Ils commencent dans les premières parties par analyser la déchristianisation en cours, ses causes internes et externes, ce qu’elle est à l’échelle de l’histoire l’Église. Puis ils s’attachent à décrire ce que veut dire un monde qui n’est plus chrétien, avant de proposer des pistes d’actions – notamment, se mettre à l’école des moines.

    PLAN

    • 1/ Un constat peu original : la déchristianisation de l’Occident, accélérée depuis quelques décennies et d’une radicalité effrayante
    • 2/ Comment comprendre cette déchristianisation ?
    • 3/ Le rôle du contexte socio-politique dans cette déchristianisation
    • 4/ Un monde qui n’est plus chrétien : qu’est-ce à dire ?
    • 5/ Dès lors, que faire ? Comment rendre l’homme à sa vocation originelle ?
      a) par l’action, pour que l’homme habite le monde
      b) par le martyre, à l’exemple des moines, pour triompher de Satan
      c) par le sacré, pour que l’homme ait soif de Dieu
    • Conclusion

    Lire le texte de cette conférence sur le site de La Nef