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Spiritualité

  • Héritiers, fils adoptifs... Quelle est la postérité littéraire de Newman ?

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    D'Hubert Darbon sur le site de La Nef :

    13 novembre 2025

    La postérité littéraire de Newman : quels héritiers, quels fils adoptifs ?

    En plus de son immense œuvre théologique, Newman peut être considéré comme un grand homme de lettres. Joyce, Claudel, Chesterton, Tolkien, Lewis… sont à leur façon ses héritiers ou admirateurs.

    « Livres à lire : avant tout Pascal (…). Beaucoup de livres de mystique (…). Bossuet (…). Dante. Tout ce que vous pourrez trouver de Newman ». Voilà le conseil adressé par Paul Claudel à son correspondant Jacques Rivière qui, engagé sur un chemin de conversion semé de cahots, lui demandait ce qui était susceptible de le soutenir. L’œil de poète et de dramaturge de Claudel, cet inclassable chrétien, ne s’y trompait pas, qui reconnaissait à travers les siècles une familiarité entre ces grands noms qui ne tenait pas à la seule foi catholique. Pascal, Bossuet et Dante furent des écrivains chrétiens, mais de même qu’on ne saurait les considérer dépouillés de la foi qui animait leurs écrits, de même il serait malvenu d’oublier le génie littéraire et poétique à travers quoi s’exprima cette foi. Dressant sa liste, Claudel rappelait non seulement l’importance apologétique de John Henry Newman, mais encore sa légitimité d’homme de lettres.

    L’influence de Newman dépassa de beaucoup la stricte sphère des ecclésiastiques et des théologiens : il fut pour bien des écrivains un pair ou un maître loué pour la richesse et la « grave beauté de son style ». Le mot est de James Joyce, qui dans Portrait de l’artiste en jeune homme, sa pseudo-autobiographie, plaçait la prose de Newman, « claustrale et veinée d’argent », au-dessus de toutes les autres : « Personne n’a jamais écrit en anglais une prose comparable à celle d’un insignifiant petit pasteur anglican devenu plus tard prince de la seule véritable Église. » Des trente-deux auteurs que, démontrant sa virtuosité et sa grande culture, il entreprit d’imiter à l’épisode 14 d’Ulysse, le seul à n’être pas parodié mais « rendu dans toute sa pureté » fut Newman.

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  • Les évêques des États-Unis vont consacrer leur pays au Sacré-Cœur de Jésus

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    Du Catholic Herald :

    Les évêques vont consacrer les États-Unis au Sacré-Cœur de Jésus

     
    Les évêques des États-Unis ont voté pour consacrer leur pays au Sacré-Cœur de Jésus dans le cadre des célébrations marquant le 250e anniversaire de la fondation de la nation.

    Lors de leur assemblée annuelle à Baltimore le 11 novembre, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) a approuvé la proposition par 215 voix contre 8, avec sept abstentions.

    Aucune explication publique n'a été fournie concernant les huit votes dissidents, bien qu'il soit allégué que ces objections découlaient de préoccupations œcuméniques.

    L'acte de consécration aura lieu en juin 2026 et se conclura à la solennité du Sacré-Cœur de Jésus, qui tombe le 12 juin de cette année-là.

    Dans un message publié sur X, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) a annoncé que les évêques accompagneraient la consécration d'une nouvelle et de ressources de prière. « Par cet acte de consécration », précisait le communiqué, « les évêques cherchent à renouveler la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus et à reconnaître la royauté du Christ, en harmonisant l'ordre temporel avec l'esprit de l'Évangile. »

    L'évêque Kevin Rhoades de Fort Wayne–South Bend (Indiana), président du Comité sur la liberté religieuse de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), a présenté la proposition. Il a expliqué que l'initiative serait soutenue par une série de podcasts et d'autres médias « mettant en lumière des catholiques qui, de diverses manières, témoignent de l'expérience du catholicisme en Amérique ».

    Il a ajouté que ces réflexions seraient accompagnées de supports pédagogiques sur la contribution de l'Église à la vie nationale, notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'histoire des immigrants catholiques, ainsi que sur un « patriotisme authentique » enraciné dans la foi.

    Les évêques encouragent également les diocèses à impliquer les fidèles en promouvant des actes de dévotion liés à cet anniversaire, tels que 250 heures d'adoration eucharistique ou 250 œuvres de miséricorde. Mgr Rhoades a déclaré que cette initiative visait à approfondir la vénération nationale pour le Sacré-Cœur, symbole d'amour divin et d'unité.

    L'évêque a rappelé qu'en 1925, le pape Pie XI avait institué la fête du Christ Roi et avait parlé de consacrer les familles et les nations au Sacré-Cœur comme moyen de reconnaître la royauté du Christ.

    L'évêque Rhoades a conclu que la consécration offrait l'occasion de promouvoir une dévotion renouvelée et de rappeler aux fidèles leur mission de « servir notre nation en perfectionnant l'ordre temporel dans l'esprit de l'Évangile », faisant écho à l'appel du Concile Vatican II.

  • Armistice : honorer ceux de 14-18, un devoir de piété filiale

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    De l'abbé Christian Vénard, sur son blog (archive 2018) :

    Honorer ceux de 14-18 pour mieux servir aujourd’hui notre Patrie

    Défendre sa patrie est pour le chrétien une œuvre de charité. Honorer les combattants morts à la guerre est non seulement un devoir de piété filiale, mais plus encore une manière d’accepter avec courage de reprendre le flambeau qu’ils nous ont transmis.

    Ces vers de Charles Péguy (Eve, 1913) semblent appartenir à un monde révolu, et ce n’est pas le spectacle désolant des controverses venues émailler le centenaire de l’armistice de 1918 qui démentira cette impression. 

    « Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles.
    Car elles sont le corps de la cité de Dieu.
    Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu,
    Et les pauvres honneurs des maisons paternelles.»

    Il est vrai que l’effroyable massacre de la Première guerre mondiale a poussé les intellectuels européens vers des philosophies pacifistes et antimilitaristes, au point que la défense de la patrie a pu, jusqu’à une période très récente, apparaître comme une valeur réactionnaire, sinon « fascisante », à tout le moins définitivement dépassée.

    Le chrétien défend sa patrie

    Pour les fidèles, le Catéchisme de l’Église catholique (n°2239) est pourtant clair : «L’amour et le service de la Patrie relèvent du devoir de reconnaissance et de l’ordre de la charité.» Ces lignes n’induisent pas que la Foi catholique serait en elle-même porteuse de valeurs bellicistes ; bien au contraire : on le voit ainsi dans la manière dont, aujourd’hui, les théologiens évitent l’utilisation sémantique de la « guerre juste », les principes en étant saufs. De nombreux auteurs, ethnologues, paléontologues, philosophes, écrivains ou juristes ont cherché à comprendre si la guerre et la violence étaient inscrites au cœur même de l’être humain, et de la société. Pour nous chrétiens, cet état est la conséquence terrible du péché de nos premiers parents, de la destruction de l’harmonie voulue aux origines par le Créateur. Au travers de tant et tant de lettres et de témoignages des poilus de 14-18, on entend la lutte intérieure entre leur volonté de défendre la Patrie et leur aspiration à la paix. Leurs expériences décrivent tout à la fois ce désir de paix, de retour au foyer, l’absurdité de la guerre, mais aussi, la ferme décision de remplir leur devoir de Français, quoi qu’il en puisse coûter. Le saint prêtre Daniel Brottier disait : « Si j’ai fait quelque chose de bien dans ma vie, c’est sur les champs de batailles.» Jésus lui-même, dans sa vie terrestre, exprime l’un de ses plus beaux compliments à un officier de l’armée romaine… d’occupation ! « Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi », dit-il à son sujet à ceux qui le suivaient à Capharnaüm (Mt 8.10). La défense de la Cité, par la force armée, n’est pas contradictoire avec le désir de paix universelle que porte le message évangélique. Ainsi poursuit le Catéchisme (n°2310) : « Les pouvoirs publics ont dans ce cas le droit et le devoir d’imposer aux citoyens les obligations nécessaires à la défense nationale. Ceux qui se vouent au service de la patrie dans la vie militaire, sont des serviteurs de la sécurité et de la liberté des peuples. S’ils s’acquittent correctement de leur tâche, ils concourent vraiment au bien commun de la nation et au maintien de la paix.»

    Un devoir de piété filiale

    Laissons donc les controverses benoîtement pacifistes aux oubliettes de l’histoire contemporaine et aux vieilles lunes soixante-huitardes. Un journaliste écrivait il y a quelques jours : « Ne pas placer les commémorations du 11 Novembre sous le signe de la victoire revient à nier la motivation patriotique des soldats français d’alors et à laisser entendre qu’ils sont morts pour rien. » Se pose néanmoins, au moment où nous commémorons la victoire de 1918 la question du pourquoi. Pourquoi commémorer tant de sacrifices consentis ? La première réponse semble évidente : par sens de l’honneur et par respect pour l’héritage reçu. Ainsi le père Doncoeur, célèbre aumônier des tranchées, s’écriait aux lendemain de la Grande Guerre : « Nos morts ont des droits sur nous. Ils exigent autre chose qu’une démarche : un engagement et un don […] Une main vigoureuse nous entraîne au sacrifice, en des modes différents mais également impérieux, et –qui sait ?- peut-être demain à une mort analogue. » Oui c’est un devoir de piété filiale vis-à-vis de ceux qui sont morts, qui ont été blessés dans leur chair et très souvent dans leur âme. Comme le fit Judas Maccabées pour les soldats d’Israël morts au combat : « Car, s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient succombé ressusciteraient, la prière pour les morts était superflue et absurde. Mais il jugeait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui meurent avec piété : c’était là une pensée religieuse et sainte. Voilà pourquoi il fit ce sacrifice d’expiation, afin que les morts soient délivrés de leurs péchés.» (2M 12, 44-45).

    Reprendre le flambeau

    La deuxième réponse est tout aussi impérieuse. À l’heure où nos pays européens (...) sont confrontés à une nouvelle guerre totalitaire, face à l’islamisme combattant, il est du devoir de chacun d’entretenir la mémoire des héros passés, mais plus encore de relever les défis à venir. Or, pour ce faire, il importe que chaque citoyen sache quelles valeurs, quelles vertus, quelle société valent la peine d’y sacrifier son bien le plus cher : sa propre vie. Commémorer n’est donc pas seulement regarder avec respect et émotion le passé glorieux des soldats de 14-18, mais plus encore, accepter avec courage de prendre le flambeau transmis, de retrouver le sens de la transcendance dans une société qui en manque tant. Cela nécessite ce courage dont parlait si bien le père Jerzy Popielusko : « Malheur à la société dont les citoyens ne sont pas guidés par le courage ! Ils cessent alors d’être des citoyens pour devenir de simples esclaves. Si le citoyen renonce à la vertu du courage, il devient esclave et se cause le plus grand des torts, à lui-même, à sa personne, mais aussi à sa famille, à son groupe professionnel, à la Nation, à l’État et à l’Église ; même si la peur et la crainte lui font facilement obtenir du pain et des avantages secondaires… ».

  • France : le Congrès Mission a réuni près de 15 000 catholiques à l’Accor Arena de Paris, les 7 et 8 novembre

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    mariage

    De Clémence Nava sur le site de Famille Chrétienne :

    Congrès Mission : le cœur missionnaire de l’Église battait à Bercy

    Selon les premières estimations de l’équipe d’organisation, entre 13 000 et 15 000 personnes ont pris part à cette grand-messe de la mission à Bercy ainsi qu’en divers points de la capitale tout au long du week-end.

    Le pari est réussi, et haut la main ! Pour fêter son dixième anniversaire, le Congrès Mission avait vu grand, les 7 et 8 novembre, en investissant un lieu d’ordinaire dévolu aux stars du sport et de la chanson : l’Accor Arena de Paris-Bercy. Après des éditions délocalisées en région et à l’international, celle-ci a franchi un cap qui restera dans les mémoires.

    En témoigne la densité du programme, autour du thème « Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie » : veillées spirituelles dans un décor digne d’un show à l’américaine, messe présidée par le cardinal Dieudonné Nzapalainga, spiritain centrafricain archevêque de Bangui, ateliers, tables rondes, village d’exposants, projection de films, temps d’adoration, marches au départ de quatre églises parisiennes… Selon les premières estimations de l’équipe d’organisation, entre 13 000 et 15 000 personnes ont pris part à cette grand-messe de la mission à Bercy ainsi qu’en divers points de la capitale tout au long du week-end.

  • Saint Martin (11 novembre)

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    1111martin.jpgLors de l'Angelus du dimanche 11 novembre 2007, le pape Benoît XVI adressait le message suivant :

    Chers frères et sœurs,

    Aujourd’hui, 11 novembre, l’Eglise rappelle saint Martin, évêque de Tours, l’un des saints les plus célèbres et les plus vénérés d’Europe. Né de parents païens en Pannonie, l’actuelle Hongrie, vers 316, il fut destiné par son père à la carrière militaire. Encore adolescent, Martin découvrit le christianisme et, surmontant de nombreuses difficultés, il s’inscrivit parmi les catéchumènes pour se préparer au Baptême. Il reçut le sacrement vers l’âge de vingt ans mais dût rester encore longtemps dans l’armée où il donna un témoignage de sa nouvelle manière de vivre : il était respectueux et compréhensif envers tous, traitait son serviteur comme un frère et évitait les divertissements vulgaires. Lorsqu’il termina son service militaire il se rendit à Poitiers, en France, auprès du saint évêque Hilaire. Ordonné diacre et prêtre par ce dernier, il choisit la vie monastique et fonda, avec quelques disciples, le plus ancien monastère connu en Europe, à Ligugé. Environ dix ans plus tard, les chrétiens de Tours, restés sans pasteur, l’acclamèrent évêque de Tours. Martin se consacra alors avec un zèle ardent, à l’évangélisation des campagnes et la formation du clergé. Même si de nombreux miracles lui sont attribués, saint Martin est surtout célèbre pour un acte de charité fraternelle. Alors qu’il était encore jeune soldat, il rencontra sur la route un pauvre transi de froid et tout tremblant. Il prit alors son propre manteau, le partagea en deux avec son épée et en donna la moitié à cet homme. La nuit même, Jésus lui apparut en songe, souriant, enveloppé dans ce même manteau.

    Chers frères et soeurs, le geste de charité de saint Martin s’inscrit dans la logique qui poussa Jésus à multiplier les pains pour les foules affamées, mais surtout à se donner lui-même comme nourriture pour l’humanité dans l’Eucharistie, Signe suprême de l’amour de Dieu, Sacramentum caritatis. C’est la logique du partage, à travers lequel on exprime de manière authentique son amour pour son prochain. Que saint Martin nous aide à comprendre que ce n’est qu’à travers un engagement commun de partage que l’on peut répondre au grand défi de notre temps : celui de construire un monde de paix et de justice, dans lequel tout homme puisse vivre dignement. Ceci pourra advenir si prévaut un modèle mondial de solidarité authentique, en mesure d’assurer à tous les habitants de la planète la nourriture, l’eau, les soins médicaux nécessaires, mais également le travail et les ressources énergétiques, de même que les biens culturels, les connaissances scientifiques et technologiques.

    Nous nous tournons maintenant vers la Vierge Marie afin qu’elle aide tous les chrétiens à être, comme saint Martin, des témoins généreux de l’Evangile de la charité et d’infatigables constructeurs de partage solidaire.

  • Saint Martin : un saint européen

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    De sur The Catholic Thing :

    Saint Martin : Saint européen

    11 novembre 2024

    Né dans les plaines de Pannonie, dans l'actuelle Hongrie, élevé en Italie et finalement connu dans la France actuelle comme l'apôtre des Gaules, saint Martin de Tours (316 après J.-C. - 397 après J.-C.) a laissé un héritage qui s'étend sur tout le continent européen. Le nom de l'homme qui n'a jamais voulu être qu'un saint ermite orne de nombreuses villes, écoles, églises et même des bouteilles de vin de la République tchèque à la Croatie en passant par la France.

    Le 11 novembre, jour de sa fête, est une date propice dans l'histoire de l'Europe et du monde. En 1918, la « guerre pour mettre fin à toutes les guerres » a été déclarée terminée à Compiègne, en France, à seulement quatre heures de Tours. Le saint soldat aurait souri. Il savait par expérience que le cycle des querelles et de la violence humaines ne s'arrête jamais. Seuls les noms changent : la barbarie, l'arianisme, le nazisme... ou l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'interaction récurrente de l'Homme déchu avec le péché est sans fin.

    Le jeune Martin est né d'un père légionnaire romain de haut rang et couronné de succès, à une époque où le christianisme était encore jeune. Entouré de serviteurs chrétiens tout au long de sa jeunesse, il a remarqué la différence de comportement marquée entre ceux qui suivaient le Christ et ceux qui adoraient les divinités romaines. À dix ans, il a demandé le baptême, mais son père, qui restait résolument fidèle aux dieux païens de Rome, ne l'a pas autorisé.

    En tant que jeune homme, Martin fréquenta ce qui était en fait une académie militaire romaine et devint officier de cavalerie à Milan. En tant que légionnaire romain, Martin fut affecté à Amiens, où il fut baptisé et reçut les ordres mineurs. C'est également là qu'il vivra une expérience qui changera sa vie pour toujours.

    En revenant de ses manœuvres, Martin vit un pauvre mendiant légèrement vêtu étendu devant la porte de la ville. Il offrit la moitié de son manteau romain à l'âme misérable. Plus tard, il rêva que l'homme à qui il avait donné le manteau était le Christ lui-même.

    Deux ans plus tard, Martin démissionne de l'armée et rentre chez lui pour tenter de convertir son père. Il échoue mais a le bonheur de voir sa mère baptisée avant sa mort. De retour en Gaule, saint Martin devient disciple de saint Hilaire de Poitiers, évêque réputé de l'époque.

    Malgré son désir de vivre une vie simple et sainte en tant que moine, saint Martin devint célèbre grâce à sa piété et à sa capacité à accomplir des miracles. Contre sa volonté, il fut nommé évêque. La légende raconte qu'il se cacha dans un enclos à oies pour éviter de rencontrer les émissaires qui lui apportaient la nouvelle de son élévation. Aujourd'hui encore, des familles de toute l'Europe se réunissent pour déguster une oie rôtie, qui rappelle étrangement notre Thanksgiving, le 11 novembre.

    En tant qu'évêque, il a vécu une vie pauvre, essayant sans relâche de convertir les tribus germaniques qui s'étaient installées dans les forêts du nord de la France. L'hagiographie l'associe donc souvent aux arbres.

    Saint Martin et le mendiant  par un artiste inconnu, v. 1490 [Galerie nationale hongroise (Magyar Nemzeti Galeria) Budapest]

    Dans un de ces récits, des bûcherons païens coupaient un pin et mirent au défi l'évêque Martin de se tenir sous l'arbre pendant qu'il était abattu. S'il restait indemne, ils promettaient de se convertir. Le lendemain, les bûcherons se rendirent à l'église pour être baptisés par saint Martin lui-même.

    La réputation de saint Martin était si grande qu'il devint l'ami et le conseiller de nombreux piliers et saints de l'Église, parmi lesquels saint Ambroise, saint Augustin et saint Jérôme. Il entra dans l'éternité le 8 novembre 397.

    Au Moyen Âge, son tombeau devint un lieu de pèlerinage et de miracles, souvent pour ceux qui voyageaient sur le chemin de Saint-Jacques vers Compostelle en Espagne.

    En Europe du Nord, les jours sont courts en novembre. La nuit tombe tôt et vite. À partir de la Toussaint, le dôme gris acier du ciel hivernal s'abaisse et reste, apparemment impénétrable à la lumière pendant plusieurs mois. Le Requiem de Mozart est à l'honneur dans les salles de concert, une ode à la mémoire d'une société autrefois agricole qui a reconnu que la moisson était terminée et que le monde s'endormait jusqu'à la Résurrection du printemps.

    Curieusement, c’est aussi au milieu des ténèbres d’une Europe de plus en plus post-chrétienne que perdure la fête de Saint Martin.

    En Allemagne, la Saint-Martin est également connue sous le nom de Fête des Lanternes ou Laternfest. Les enfants d'âge scolaire fabriquent des lanternes artisanales qu'ils transportent lors d'une procession nocturne dans leurs communautés, qui se termine par un feu de camp, des chants traditionnels autour du feu de camp sur le thème des lanternes, puis un dîner familial à la maison composé d'oie rôtie, de chou rouge et de pommes de terre.

    En France, Saint Martin est le patron des vignerons. Selon la légende, son âne aurait déjeuné de vignes pendant que son maître accomplissait ses devoirs épiscopaux. L'année suivante, les vignerons ont constaté une amélioration de la qualité des vignes. Désormais, la taille du fruit le plus sacré de France commence le 11 novembre en grande pompe et bien sûr avec quelques gorgées de vin.

    Dans la Croatie, encore très catholique, et même dans la République tchèque, très athée, la bénédiction du vin nouveau a toujours lieu le jour de la Saint-Martin.

    Nous devons une grande partie de ce que nous savons de ce vénérable saint à un autre saint : Sulpice Sévère (363-425 apr. J.-C.), qui était presque contemporain de lui. Tout comme saint Martin, il est né de parents aisés mais a décidé de se priver d'une vie confortable en servant le Christ et l'Église. Saint Sulpice fut l'un des premiers historiens chrétiens et est connu pour ses chroniques d'histoire sacrée, en plus de sa biographie de saint Martin de Tours.

    L'Europe n'est plus identifiée à la chrétienté. Le tristement célèbre Martin Luther, baptisé le jour de la Saint-Martin, le 11 novembre 1483, allait détruire non seulement l'Église bien-aimée de son saint patron, mais aussi la véritable source d'unité de l'Europe, l'Eucharistie.

    Pourtant, accrochée aux célébrations séculaires de la Saint-Martin, une chose persiste obstinément dans la mémoire collective européenne : un rappel que la vraie foi et la foi d’un saint homme ne peuvent être entièrement oubliées.

    Saint Martin de Tours, priez pour l'Europe, priez pour nous.

  • Le pape appelle à un regain de respect et de beauté dans la liturgie de l'Église

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    Du Catholic Herald :

     
    9 novembre 2025

    Le pape appelle à un regain de respect et de beauté dans la liturgie de l'Église

     
    Le pape Léon XIV a célébré dimanche la fête de la dédicace de la basilique du Latran en appelant à un regain de respect et de beauté dans la liturgie de l'Église.

    Célébrant la messe à la cathédrale de Rome devant plus de 2 700 fidèles, le pape a déclaré que « le soin apporté à la liturgie au siège de Pierre doit être tel qu’il puisse être offert en exemple à tout le peuple de Dieu, dans le respect des normes, attentif aux différentes sensibilités de ceux qui y participent… et en même temps fidèle à ce style de sobriété solennelle propre à la tradition romaine, qui peut faire tant de bien aux âmes de ceux qui y participent activement. »

    Sa Sainteté a décrit la liturgie comme « la source de toute sa puissance » et a insisté sur le fait qu'elle doit servir d'exemple à tout le peuple de Dieu. Il a ajouté qu'« il faut veiller tout particulièrement à ce que la simple beauté du rite romain puisse exprimer ici la valeur du culte pour la croissance harmonieuse de tout le corps du Seigneur », citant saint Augustin qui rappelait que « la beauté n'est autre que l'amour, et l'amour est la vie ».

    Dans la suite de son homélie, le pape a évoqué les fondations de la basilique, posées sous l'empereur Constantin après la légalisation du christianisme au début du IVe siècle, et consacrée par le pape Sylvestre Ier comme la « Mère de toutes les Églises ». Le Latran, a-t-il déclaré, est « bien plus qu'un monument ou un mémorial historique », mais « un signe de l'Église vivante, bâtie avec des pierres choisies et précieuses en Jésus-Christ, la pierre angulaire ».

    Il a utilisé l'image d'un « chantier » pour décrire la vie de l'Église, exhortant les croyants à « creuser en eux-mêmes et autour d'eux » et à bâtir avec humilité et patience. « Jésus nous transforme et nous appelle à œuvrer sur le grand chantier de Dieu, nous façonnant avec sagesse selon son plan de salut », a-t-il déclaré. « Ne soyons ni précipités ni superficiels, sans nous laisser entraver par des critères mondains qui, trop souvent, exigent des résultats immédiats et méconnaissent la sagesse de l'attente. »

    Concélébrant avec le pape étaient le cardinal Baldassare Reina, archiprêtre de la basilique et vicaire général du diocèse de Rome, Mgr Renato Tarantelli Baccari, vice-gérant du diocèse, ainsi qu'environ 160 prêtres et dix évêques. Le pape Léon XIV a souligné que même dans la longue histoire ecclésiale de Rome, « il y a eu des moments critiques, des pauses et des ajustements aux projets en cours », mais que « grâce à la ténacité de ceux qui nous ont précédés, nous pouvons nous rassembler dans ce lieu merveilleux ».

    Il a conclu en exprimant l'espoir que tous ceux qui s'approchent de l'autel de la cathédrale de Rome « ​​puissent alors repartir remplis de cette grâce dont le Seigneur veut inonder le monde », affirmant que la liturgie demeure le cœur de l'unité et de la mission de l'Église.

  • Saint Léon le Grand, pape et père de l'Eglise (10 novembre)

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    Saint Léon Le Grand, Pape et docteur de l'Église - Infos sur le saint du  jour - Vatican News

    Lors de l'audience générale du mercredi 5 mars 2008, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à ce pape, Père de l'Eglise :

    Saint Léon le Grand

    Chers frères et soeurs,

    En poursuivant notre chemin parmi les Pères de l'Eglise, véritables astres qui brillent de loin, nous abordons pendant notre rencontre d'aujourd'hui la figure d'un Pape qui, en 1754, fut proclamé Docteur de l'Eglise par Benoît XIV:  il s'agit de saint Léon le Grand. Comme l'indique l'épithète que la tradition lui attribua très tôt, il fut véritablement l'un des plus grands Papes qui aient honoré le Siège romain, contribuant largement à en renforcer l'autorité et le prestige. Premier Evêque de Rome à porter le nom de Léon, adopté ensuite par douze autres Souverains Pontifes, il est également le premier Pape dont nous soit parvenue la prédication qu'il adressait au peuple qui se rassemblait autour de lui pendant les célébrations. Il est naturel de penser également à lui dans le contexte des actuelles Audiences générales du mercredi, des rendez-vous qui pendant les dernières décennies sont devenus pour l'Evêque de Rome une forme habituelle de rencontre avec les fidèles et avec de nombreux visiteurs de toutes les parties du monde.

    Léon était originaire de la région italienne de la Tuscia. Il devint diacre de l'Eglise de Rome autour de l'an 430 et, avec le temps, il acquit au sein de celle-ci une position de grande importance. Ce rôle de premier plan poussa Galla Placidia, qui à cette époque dirigeait l'Empire d'Occident, à l'envoyer en Gaule en 440 pour résoudre une situation difficile. Mais au cours de l'été de cette année, le Pape Sixte III - dont le nom est lié aux magnifiques mosaïques de Sainte-Marie-Majeure - mourut, et ce fut précisément Léon qui lui succéda, recevant la nouvelle alors qu'il accomplissait justement sa mission de paix en Gaule. De retour à Rome, le nouveau Pape fut consacré le 29 septembre 440. C'est ainsi que commença son pontificat, qui dura plus de vingt-et-un an, et qui a été sans aucun doute l'un des plus importants de l'histoire de l'Eglise. A sa mort, le 10 novembre 461, le Pape fut enterré auprès de la tombe de saint Pierre. Ses reliques sont conservées aujourd'hui encore dans l'un des autels de la Basilique vaticane.

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  • Dieu est dans son Lieu Saint (Introit pour la fête de la Dédicace de Saint-Jean de Latran)

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    Dieu est dans son Lieu Saint,

    Dieu qui rend unanimes les habitants de la maisonnée ;

    C’est lui qui donnera la force et la vaillance à son peuple.

    V/ Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent,

    Et qu’ils fuient devant sa face, ceux qui le haïssent !

    (Ps 67, 6-7, 36 et 2) **

    Deus in loco sancto suo

    Deus qui inhabitare facit unanimes in domo

    Ipse dabit virtutem et fortitudinem plebi suae.

    V/ Exsurgat Deus, et dissipentur inimici eius

    Et fugiant, qui oderunt eum, a facie eius.

  • Fête de la dédicace de la basilique Saint-Jean de Latran, cathédrale de Rome (9 novembre)

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    Saint-Jean-de-Latran, la "mère de toutes les églises" du monde

    Evangile selon saint Jean, chapitre 2, versets 13-22

    Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les marchands de boeufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs boeufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture : L'amour de ta maison fera mon tourment.
    Les Juifs l'interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »
    Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »
    Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
    Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps. Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

    Homélie du Père Joseph Marie Verlinde fsJ (homelies.fr - archive 2008)

    Aux juifs qui lui demande de justifier le geste d’autorité qu’il vient de poser en chassant les vendeurs, Jésus répond solennellement : « Détruisez ce Sanctuaire et en trois jours je le relèverai ».

    Le terme grec (naos) utilisé par Jésus et traduit par « Sanctuaire », ne désigne pas l’ensemble de l’édifice du Temple (iéron), avec l’esplanade, l’enceinte et ses dépendances ; mais ce terme (naos) est réservé au tout petit édifice au cœur du Temple, qui abrite le saint des saints ; le lieu où Dieu réside, où il est invoqué et où il est adoré.

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  • Co-Rédemptrice : les fidèles font pression en faveur du dogme

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    D'Ermes Dovico sur la NBQ :

    Co-Rédemptrice, les fidèles font pression en faveur du dogme

    Non seulement le titre marial auquel s'oppose désormais la DDF a été enseigné par des papes et des saints, mais le Saint-Siège a également reçu d'innombrables demandes concernant sa définition dogmatique. Étrange cas du titre Mediatrix gratiarum : même Léon XIV l'utilise, mais Fernández le conteste. La Bussola s'entretient avec le mariologue Mark Miravalle.

    8/11/2025

    Le fait qu'un titre nécessite une explication ne signifie pas qu'il faille le rejeter, surtout lorsqu'il a été utilisé par divers papes, saints et docteurs de l'Église, et lorsqu'un sensus fidelium a déjà été exprimé dans de nombreuses pétitions adressées au Saint-Siège. C'est ce que souligne le théologien Mark Miravalle, titulaire de la chaire Saint Jean-Paul II de mariologie à l'Université franciscaine de Steubenville (Ohio), où il enseigne depuis 1986. Conférencier, auteur et éditeur de plus de vingt ouvrages sur la mariologie et la théologie spirituelle, Miravalle est président de Vox Populi Mariae Mediatrici, un mouvement qui milite pour la reconnaissance dogmatique de Marie comme Mère spirituelle de l'humanité par la définition conjointe des titres de Corédemptrice, Médiatrice et Avocate.

    La Nuova Bussola a interviewé Miravalle au sujet de Mater populi fidelis, la note doctrinale publiée le 4 novembre 2025, dans laquelle le Dicastère pour la Doctrine de la Foi exprime son opinion critique sur l'utilisation du titre de Corédemptrice et Médiatrice de toutes les grâces.

    Professeur Miravalle, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) a publié une note doctrinale affirmant qu’« il est toujours inapproprié d’utiliser le titre de Corédemptrice » car « ce titre risque d’occulter la médiation unique du salut par le Christ ». Vous avez abordé cette objection, ainsi que d’autres, dans un essai que vous avez publié en 2001. Parler de Corédemptrice revient-il à assimiler Marie à Jésus ou à occulter le Rédempteur ?

    Je tiens tout d’abord à saluer le document du DDF pour son engagement à garantir la primauté absolue et infinie de Jésus-Christ comme notre seul Rédempteur et Médiateur divin, mais il convient également de reconnaître et d’honorer la participation humaine incomparable de Marie, Mère de Jésus, à la réalisation historique de la Rédemption.

    Compte tenu des nombreux exemples de papes, de saints, de bienheureux, de théologiens et de mystiques qui ont utilisé le titre de Corédemptrice pendant près d'un millénaire pour exprimer avec justesse le rôle subordonné et unique de la Vierge Marie auprès de Jésus dans la Rédemption, la qualification de ce titre comme « inapproprié » a suscité une grande confusion, notamment parmi les fidèles. S'il est toujours important de définir clairement les vérités concernant Marie, le titre de Corédemptrice n'a jamais été utilisé dans la tradition catholique ni dans l'enseignement pontifical pour placer Marie au même niveau que la divinité de Jésus. Une telle affirmation serait hérétique et blasphématoire.

    Nous ne pouvons affirmer que les sept utilisations de ce titre par le pape saint Jean-Paul II, par exemple, étaient inappropriées, sans parler des utilisations par saint Pio de Pietrelcina, sainte Thérèse de Calcutta, saint John Henry Newman, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, sainte Gemma Galgani, saint Maximilien Kolbe, sœur Lucie de Fatima, et tant d'autres saints et mystiques contemporains.

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  • Le bienheureux Jean Duns Scot, champion de l'Immaculée (8 novembre)

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    Le mercredi 7 juillet 2010, lors de l'audience générale, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à ce théologien médiéval :

    Chers frères et sœurs,

    Ce matin — après plusieurs catéchèses sur de nombreux grands théologiens — je veux vous présenter une autre figure importante dans l'histoire de la théologie: il s'agit du bienheureux Jean Duns Scot, qui vécut à la fin du XIIIe siècle. Une antique inscription sur sa tombe résume les points de référence géographiques de sa biographie : «L’Angleterre l'accueillit; la France l'instruisit; Cologne, en Allemagne, en conserve la dépouille; c'est en Ecosse qu'il naquit». Nous ne pouvons pas négliger ces informations, notamment parce que nous possédons très peu d'éléments sur la vie de Duns Scot. Il naquit probablement en 1266 dans un village qui s'appelait précisément Duns, non loin d’Edimbourg. Attiré par le charisme de saint François d'Assise, il entra dans la Famille des Frères mineurs et, en 1291, il fut ordonné prêtre. Doué d'une intelligence brillante et porté à la spéculation — cette intelligence qui lui valut de la tradition le titre de Doctor subtilis, «Docteur subtil» — Duns Scot fut dirigé vers des études de philosophie et de théologie auprès des célèbres universités d'Oxford et de Paris. Après avoir conclu avec succès sa formation, il entreprit l'enseignement de la théologie dans les universités d'Oxford et de Cambridge, puis de Paris, en commençant à commenter, comme tous les Maîtres de ce temps, les Sentences de Pierre Lombard. Les principales œuvres de Duns Scot représentent précisément le fruit mûr de ces leçons, et prennent le titre des lieux où il les professa: Ordinatio (appélée dans le passé Opus Oxoniense — Oxford),Reportatio Cantabrigiensis (Cambridge), Reportata Parisiensia (Paris). A celles-ci il faut ajouter au moins les Quodlibeta (ou Quaestiones quodlibetales), œuvre très importante formée de 21 questions sur divers thèmes théologiques. Lorsqu’un grave conflit éclata entre le roi Philippe IV le Bel et le Pape Boniface VIII, Duns Scot s’éloigna de Paris et préféra l'exil volontaire, plutôt que de signer un document hostile au Souverain Pontife, ainsi que le roi l'avait imposé à tous les religieux. De cette manière — par amour pour le Siège de Pierre —, avec les Frères franciscains, il quitta le pays.

    Chers frères et sœurs, ce fait nous invite à rappeler combien de fois, dans l’histoire de l'Eglise, les croyants ont rencontré l'hostilité et même subi des persécutions à cause de leur fidélité et de leur dévotion à l'égard du Christ, de l'Eglise et du Pape. Nous tous regardons avec admiration ces chrétiens qui nous enseignent à conserver comme un bien précieux la foi dans le Christ et la communion avec le Successeur de Pierre et, ainsi, avec l'Eglise universelle.

    Toutefois, les rapports entre le roi de France et le successeur de Boniface VIII redevinrent rapidement des rapports d'amitié, et en 1305, Duns Scot put rentrer à Paris pour y enseigner la théologie sous le titre de Magister regens, nous dirions aujourd'hui professeur titulaire. Par la suite, ses supérieurs l'envoyèrent à Cologne comme professeur du Studium de théologie franciscain, mais il mourut le 8 novembre 1308, à 43 ans à peine, laissant toutefois un nombre d’œuvres important.

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