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Spiritualité

  • "L'annonce pascale est la nouvelle la plus belle, la plus joyeuse et la plus bouleversante qui ait jamais résonné au cours de l'histoire" (Léon XIV)

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    LÉON XIV

    AUDIENCE GÉNÉRALE

    Place Saint-Pierre
    Mercredi 5 novembre 2025

    Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance IV. La résurrection du Christ et les défis du monde actuel 3. La Résurrection donne espérance à la vie quotidienne

    Chers frères et sœurs, bonjour, bienvenue !

    La Pâque de Jésus n'est pas un événement appartenant à un passé lointain, désormais ancré dans la tradition comme tant d'autres épisodes de l'histoire humaine. L'Église nous enseigne à actualiser la mémoire de la Résurrection chaque année, le dimanche de Pâques, et chaque jour, lors de la célébration eucharistique, au cours de laquelle s'accomplit pleinement la promesse du Seigneur ressuscité : « Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde » (Mt 28, 20).

    C'est pourquoi le mystère pascal constitue le pivot de la vie chrétienne, autour duquel gravitent tous les autres événements. Nous pouvons donc dire, sans irénisme ni sentimentalisme, que chaque jour est Pâques. Comment ?

    Nous vivons heure après heure tant d'expériences différentes : douleur, souffrance, tristesse, mêlées de joie, d'émerveillement, de sérénité. Mais à travers chaque situation, le cœur humain aspire à la plénitude, à un bonheur profond. Une grande philosophe du XXe siècle, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, née Edith Stein, qui a beaucoup exploré le mystère de la personne humaine, nous rappelle cette dynamique de recherche constante de l'accomplissement.

    « L'être humain – écrit-elle – aspire toujours à recevoir à nouveau le don de l'être, afin de pouvoir puiser ce que l'instant lui donne et lui enlève en même temps » (Essere finito ed Essere eterno. Per una elevazione al senso dell'essere, Rome 1998, 387). Nous sommes plongés dans la limite, mais aussi portés à la dépasser.

    L'annonce pascale est la nouvelle la plus belle, la plus joyeuse et la plus bouleversante qui ait jamais résonné au cours de l'histoire. Elle est l’“Évangile” par excellence, qui atteste la victoire de l'amour sur le péché et de la vie sur la mort, et c'est pourquoi elle est la seule capable de satisfaire la demande de sens qui trouble notre esprit et notre cœur. L'être humain est animé par un mouvement intérieur, tendu vers un au-delà qui l'attire constamment. Aucune réalité contingente ne le satisfait. Nous tendons vers l'infini et l'éternel. Cela contraste avec l'expérience de la mort, anticipée par les souffrances, les pertes, les échecs. De la mort, « nul homme vivant ne peut échapper », chante saint François (cf. Cantique de frère Soleil).

    Tout change grâce à ce matin où les femmes, venues au tombeau pour oindre le corps du Seigneur, l'ont trouvé vide. La question posée par les mages venus d'Orient à Jérusalem : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » (Mt 2,1-2), trouve sa réponse définitive dans les paroles du mystérieux jeune homme vêtu de blanc qui s'adresse aux femmes à l'aube de Pâques : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici » (Mc 16,6).

    Depuis ce matin-là jusqu'à aujourd'hui, chaque jour, Jésus portera également ce titre : le Vivant, comme il se présente lui-même dans l'Apocalypse : « Moi, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles » (Ap 1,17-18). Et en Lui, nous avons la certitude de pouvoir toujours trouver l'étoile polaire vers laquelle orienter notre vie apparemment chaotique, marquée par des événements qui nous semblent souvent confus, inacceptables, incompréhensibles : le mal, sous ses multiples facettes, la souffrance, la mort, des événements qui concernent tout le monde et chacun d'entre nous. En méditant sur le mystère de la Résurrection, nous trouvons la réponse à notre soif de sens.

    Face à notre fragile humanité, l'annonce pascale devient soin et guérison, elle nourrit l'espoir face aux défis effrayants que la vie nous pose chaque jour, tant au niveau personnel que planétaire. Dans la perspective de Pâques, la Via Crucis - le Chemin de Croix se transforme en Chemin de Lumière - Via Lucis. Nous avons besoin de savourer et de méditer la joie après la douleur, de revivre dans une lumière nouvelle toutes les étapes qui ont précédé la Résurrection.

    Pâques n'élimine pas la croix, mais la vainc dans le duel prodigieux qui a changé l'histoire humaine. Notre époque également, marquée par tant de croix, invoque l'aube de l'espérance pascale. La Résurrection du Christ n'est pas une idée, une théorie, mais l'Événement qui est à la base de la foi. Lui, le Ressuscité, par l'Esprit Saint, continue de nous le rappeler, afin que nous puissions être ses témoins même là où l'histoire humaine ne voit pas la lumière à l'horizon. L'espérance pascale ne déçoit pas. Croire vraiment en la Pâques à travers le cheminement quotidien signifie révolutionner notre vie, être transformés pour transformer le monde avec la force douce et courageuse de l'espérance chrétienne.

  • La clôture de l’Année Jubilaire de Dom Guéranger

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    Père Jacques-Marie Guilmard,
    moine de Solesmes, responsable des Archives de Dom Guéranger

    Vous participez à l’organisation de la clôture de l’Année Jubilaire de Dom Guéranger, à saint-Denis. De quoi s’agit-il ?

    PG Dom Guéranger a été un grand serviteur de l’Église au 19e siècle (1805-1875). Son rôle de restaurateur monastique, de liturgiste, de confesseur de la foi, était jadis très connu. Désormais, on le redécouvre à l’occasion de son procès en canonisation qui est ouvert depuis quelque temps. Bien des éléments de son existence révèlent, semble-t-il, une vraie sainteté. Les membres de l’Association pour la canonisation de Dom Guéranger (ACDG) ont voulu célébrer les 150 ans de sa mort, par une Année Jubilaire qui recouvre une Année Liturgique complète depuis le 1er dimanche de l’Avent 2024 jusqu’à la fête du Christ-Roi 2025.

    Juste auparavant le Christ-Roi, il y a la fête de sainte Cécile.

    PG Oui, Dom Guéranger aimait beaucoup sainte Cécile, la Reine de l’Harmonie. Par sa prière, Cécile doit préparer les cœurs, les nations, les sociétés, l’Univers à l’Harmonie du Règne du Christ.

     Pourquoi allez vous à Saint-Denis ?

    PG L’idée est venue spontanément à l’Association pour la Canonisation de Dom Guéranger. L’idée était juste, et elle a été confortée au fur et à mesure. Dom Guéranger fut l’homme de l’Église et de l’Église romaine. Or Saint-Denis a été marquée très tôt par la papauté. Le pape Étienne II quitte Rome pour obtenir le secours de Pépin-le-Bref. Il arrive en 754 à Saint-Denis, et il en profite pour sacrer roi Pépin, ainsi que ses deux fils Carloman et Charlemagne. Pépin a été formé à Saint-Denis, et plus tard il y sera enterré. Ces sacres sont le début de la réforme carolingienne qui donnera naissance à une Civilisation marquée par l’autorité spirituelle de l’Église de Rome sur une grande partie de l’Occident.

    Dom Guéranger a été moine et abbé, mais non pas à Saint-Denis ?

    PG Certes, mais la reprise de la vie bénédictine à Solesmes en 1833 se rattache au monachisme pratiqué à Saint-Denis. Malgré les différences, Solesmes fut une nouvelle pousse de la vie monastique qui prolongea le millénaire bénédictin grandiose de Saint-Denis. On notera d’ailleurs, qu’avant même la reprise de la vie monastique à Solesmes, on avait proposé au jeune abbé Guéranger de s’installer dans l’antique abbaye.

    Dom Guéranger est aussi l’homme de la liturgie et du chant grégorien. Saint-Denis n’est pas concerné !

    PG Justement, si. On sait depuis quelques années que le chant grégorien de l’Office bénédictin a été diffusé depuis Saint-Denis, à partir de 834 environ. En effet, c’est à ce moment-là que Hilduin, l’abbé de Saint-Denis, écrivit une biographie précisément de saint Denis et qu’il adopta pour son monastère la Règle de saint Benoît – ce qui n’était pas encore le cas. Hilduin devait donc adapter le chant grégorien de l’Office séculier aux lois liturgiques propres à la nouvelle Règle. Or, on constate que tous, absolument tous les livres de chant grégorien conformes à la Règle de saint Benoît, incluent la célébration de saint Denis comme personne – qui, hors du monastère Saint-Denis, n’était guère célébré. C’est exactement ce chant que va restaurer Dom Guéranger, 1000 ans plus tard.

    Dom Guéranger connaissait-il le lien rattachant ce chant à Saint-Denis ?

    PG Non, bien sûr, car ce que j’ai mentionné, est un aspect de la vie de l’abbé Hilduin de Saint-Denis que l’on a découvert récemment.

    Pourtant, il est certain qu’au plan biographique, on a faussement identifié en un seul personnage plusieurs saints portant le nom de Denis.

    PG Il y a eu effectivement plusieurs Denis. Mais ils composent une unique figure au triple visage. On connaît l’évêque missionnaire décapité à Montmartre, dont la légende dit qu’il a porté sa tête jusqu’à l’actuelle église Saint-Denis. Il y a surtout le Denis, surnommé d’un qualificatif compliqué le Pseudo-Aréopagite. Il fut l’auteur de plusieurs ouvrages de mystique qui ont eu un rayonnement majeur dans l’Occident jusqu’au 17e siècle, et dont le même Hilduin fut le premier à propager les écrits.

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  • « Un bon catholique est ferme dans la vraie foi » (cardinal Müller)

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    De Maike Hickson sur LifeSite News :

    Entretien exclusif avec le cardinal Müller : « Un bon catholique est ferme dans la vraie foi »

    Image mise en avantLe cardinal Müller encense l'autel lors d'une messe tridentine célébrée en novembre 2025 à Philadelphie.Maike Hickson/LSN

    LifeSiteNews ) — Le 1er novembre, jour de la Toussaint, LifeSite a rencontré le cardinal Gerhard Müller à l'Institut international de la culture de Philadelphie. Au cours de cet entretien d'une heure, le prélat allemand a livré un magnifique témoignage de la foi catholique, de Jésus-Christ, de la Sainte Trinité, des sept sacrements et de la grâce de Dieu dans nos vies. Il a affirmé avec force qu'« il n'y a qu'un seul Sauveur ; il ne peut s'agir que de Dieu fait homme ».

    Le cardinal Müller nous a rappelé les aspects essentiels de notre foi qui nous font tomber amoureux de Dieu.

    « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son propre Fils, le Fils de la Sainte Trinité », a-t-il insisté. Il a ajouté que Dieu nous aide tout au long de notre vie grâce aux sept sacrements, en accordant à nos âmes la grâce nécessaire.

    Modernisme

    Au cours de notre discussion, le cardinal Müller a exposé la nature des modernistes qui sapent les enseignements de l'Église sur, par exemple, le mariage et la sexualité.

    « Les modernistes ne sont pas modernes », a-t-il déclaré. Le cardinal a expliqué qu'ils ont ravivé des hérésies gnostiques et autres, vieilles de plusieurs millénaires, dans le but de renverser « les enseignements des Apôtres », qu'ils considèrent et rabaissent au rang de « simples pêcheurs ».

    Mais, a affirmé le cardinal, « un bon catholique est ferme dans la foi véritable, dans la vérité, donnée une fois pour toutes et présente en Jésus-Christ ». Il a souligné l'importance du Credo, récité à chaque messe. Un bon catholique est « ferme dans les Saintes Écritures, dans la Tradition apostolique », a-t-il ajouté. La foi catholique « nous appelle à une conversion de notre ancienne vie » à une vie nouvelle, a-t-il déclaré, citant saint Paul.

    Il nous a donc présenté la foi traditionnelle telle qu'elle a toujours été enseignée. Cet enseignement traditionnel affirme notamment que notre séparation d'avec Dieu est due à nos propres péchés. Nous sommes appelés à nous rapprocher de Dieu par la conversion.

    Cependant, la destruction du mariage à laquelle nous assistons aujourd'hui accroît la distance entre l'homme et Dieu, a déclaré le cardinal Müller. Le premier don du Logos aux êtres humains fut de les créer homme et femme, a-t-il ajouté. Les gnostiques cherchent à abolir cette création par une créature « unisexe ». Le cardinal a expliqué que cette hérésie s'attaque ainsi directement à la création divine.

    Les idées modernistes issues de la Révolution française et apparues au XIXe siècle, puis resurgissant aux alentours du Concile Vatican II, ont engendré une « injuste opposition au sein de la société », a affirmé le cardinal. Cependant, « nous sommes frères et sœurs en Jésus-Christ, nous sommes solidaires, nous devons être unis dans la vérité qui vient de Dieu, et les idéologues… divisent le peuple », a-t-il déclaré. Le cardinal Müller a décrit les idées des Jacobins, des marxistes et des communistes comme de simples variantes d'une même idéologie. « Et elles divisent les sociétés », a-t-il poursuivi. « Elles divisent l'Église. »

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  • De Maria numquam satis

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    De Diego Blázquez Bernaldo de Quirós sur Omnes :

    "De Maria numquam satis"

    La dévotion mariale, vécue pleinement, est essentielle en cette période marquée par la solitude et la désorientation : Marie nous montre que la vraie foi consiste à écouter Dieu, à lui obéir et à lui faire confiance.

    11 octobre 2025

    Il existe des expressions qui résument une intuition séculaire du cœur chrétien. L'une d'elles, ancienne et féconde, affirme : « De Maria numquam satis » : de Marie, on ne peut jamais en dire assez. Ce n'est pas un slogan pieux, mais une règle d'or spirituelle et théologique : plus nous approfondissons le mystère de la Mère du Seigneur, plus l'horizon de l'Évangile s'élargit, car Marie ne se dresse pas entre le Christ et nous ; elle nous conduit à Lui. Son nom n'est pas un obstacle, mais une porte ; elle ne rivalise pas avec le Fils, elle le désigne ; elle n'éclipse pas l'Église, elle la recrée dans sa forme la plus pure.

    1. Marie dans l'économie du Verbe incarné

    La foi de l'Église confesse Marie Théotokos, Mère de Dieu, non pour exagérer sa grandeur, mais pour protéger la vérité de Jésus-Christ : vrai Dieu et vrai homme. Nous l'avons appris à Éphèse (431), lorsque les Pères, touchés par la foi des simples, ont proclamé avec force ce qui était déjà vécu dans la liturgie : « Celui qui est né de Marie est le Verbe éternel fait chair ». Si le Christ n'était pas une seule personne divine, Marie ne serait pas la Mère de Dieu ; et si Marie n'était pas la Mère de Dieu, le Christ ne serait pas Emmanuel. En son nom, la christologie est gardée.

    Saint Irénée (IIe siècle) l'a perçu avec une grande lucidité : de même que le nœud de la désobéissance d'Ève fut dénoué par l'obéissance de Marie, « ce que la vierge Ève a lié par l'incrédulité, la Vierge Marie l'a dénoué par la foi ». En Marie, Dieu récapitule l'histoire humaine depuis ses origines : une femme, une parole, un « oui ». Ce qui était tordu est redressé dans la simplicité de Nazareth.

    2. L'obéissance qui rend le monde fertile

    « Qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38). Ce n’est pas de la résignation, c’est la liberté dans son expression la plus pure : la liberté confiée. Saint Ambroise enseignait aux vierges de Milan que, chez Marie, la virginité n’est pas stérile : elle est sponsale, pleinement féconde par l’Esprit. Dans son humanité, elle offre à Dieu la part la plus pure d’elle-même, et Dieu lui répond en lui donnant son propre fruit. Ce n’est pas un hasard si saint Augustin, si zélé pour l’initiative de la grâce, a souligné que Marie a conçu d’abord dans la foi, puis dans le sein maternel : fides concepit, fides peperit. C’est pourquoi son « oui » n’était pas seulement un moment d’émotion ; c’était un chemin de vie. Marie est le « oui » incarné.

    3. La Nouvelle Ève et l'Arche de Présence

    L’Écriture inscrit en lettres capitales ce que la tradition révélera à la lumière pascale. La Fille de Sion accueille le Saint d’Israël ; l’Arche d’Alliance, que David reçoit avec tremblement, réapparaît lors de la visitation : la Parole entre dans la maison de Zacharie et Jean tressaillit dans le sein d’Élisabeth, comme David dansait devant l’Arche (cf. 2 Sam 6 ; Lc 1). Les montagnes tremblent, l’Esprit Saint couvre de son ombre et la bénédiction se répand sous la forme d’un Magnificat. Saint Éphrem, la Harpe de l’Esprit, affectionne les images saisissantes : l’Infini est porté par les bras d’une jeune fille ; le Feu repose sans brûler ; le buisson brûle sans se consumer. Rien de tout cela n’est littérature : c’est dogmatique en poésie.

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  • La Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre continue de croître : plus de vocations, plus de jeunes et de fidélité en temps de crise

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    D'InfoVaticana :

    La FSSP continue de croître : plus de vocations, plus de jeunes et de fidélité en temps de crise

    La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) a publié ses statistiques annuelles, et les chiffres parlent d'eux-mêmes : 579 membresdont 387 prêtres30 diacres et 162 séminaristes. À l'heure où la pénurie de vocations touche l'Église universelle, la croissance soutenue de cette fraternité traditionnelle témoigne d'une vitalité qui interpelle le reste du monde catholique.

    Une communauté qui s'épanouit dans la fidélité

    Fondée en 1988 par des prêtres restés fidèles au Pape, la FSSP est aujourd’hui une réalité ecclésiale présente sur les cinq continents. Son charisme est simple et profondément catholique : former des prêtres au service de la liturgie traditionnelle et de la doctrine pérenne de l’Église, en pleine communion avec Rome.

    Loin de disparaître, cette communauté a connu une croissance soutenue qui réfute l'idée que le « catholicisme traditionnel » appartienne au passé. Son âge moyen de 39 ans en témoigne : de jeunes prêtres, bien formés et attachés à la liturgie et à la vie sacramentelle.

    Les chiffres d'un phénomène silencieux

    • Nombre total de membres : 579, dont 394 sont incardinés.
    • 387 prêtres exercent un ministère actif dans 151 diocèses, avec 251 centres de messe et 48 paroisses personnelles.
    • 30 diacres et 162 séminaristes, un chiffre qui assure la continuité générationnelle.
    • Âge moyen : 39 ans . Décès : 16.

    Derrière ces chiffres se cache une réalité pastorale dynamique : des séminaires pleins, des fidèles engagés et une demande croissante pour la messe traditionnelle en latin dans le monde entier. La statistique la plus frappante concerne la jeunesse du clergé : alors que dans de nombreux séminaires diocésains européens, les vocations se réduisent à une ou deux par an, les séminaires de la FSSP continuent d’ordonner des groupes importants et réguliers.

    Les vocations nées de l'autel

    La croissance de la FSSP ne saurait être attribuée à des stratégies publicitaires ou à des modes passagères. La réponse est liturgique et spirituelle : les vocations naissent là où la messe est célébrée avec recueillement, là où la foi est enseignée dans son intégralité et là où le prêtre est conscient de son identité sacrée.

    À une époque où certains milieux ecclésiastiques semblent réduire la mission sacerdotale à des tâches sociologiques, la FSSP offre un modèle clair : le prêtre comme médiateur entre Dieu et l’humanité, configuré au Christ, Prêtre et Victime. Et cette clarté – qui est aussi beauté – attire les jeunes en quête d’authenticité et de transcendance.

    La force de la tradition dans la communion

    La FSSP ne vit pas en marge de l'Église ; au contraire, sa fidélité au Pape et aux évêques est manifeste et constante. Son existence prouve que la forme traditionnelle du rite romain n'est pas un obstacle à la communion, mais une voie légitime au sein de la diversité liturgique de l'Église.

    Dans un contexte où certaines voix continuent de considérer avec suspicion les communautés liées à la liturgie traditionnelle, les fruits de la FSSP sont indéniables : davantage de vocations, d’apostolat et de vie spirituelle. Comme l’écrivait Benoît XVI, « ce qui était sacré pour des générations demeure grand et sacré aujourd’hui ».

    Une leçon pour toute l'Église

    Le phénomène de la FSSP n'est pas isolé : d'autres communautés traditionnelles font preuve du même dynamisme. Mais son succès soulève une question fondamentale : pourquoi les vocations s'épanouissent-elles là où la fidélité liturgique et doctrinale est préservée ? La réponse, peut-être, ne réside pas dans des études sociologiques, mais dans une conversion intérieure.

    Là où la vérité est prêchée sans complexes, là où la messe est célébrée comme un sacrifice et non comme une assemblée, et là où la sainteté sacerdotale est présentée comme un but et non comme une exception, Dieu continue d’appeler.

  • Saint Charles Borromée et la crise de l'Église : une leçon pour notre temps

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    D'InfoVaticana :

    Saint Charles Borromée et la crise de l'Église : une leçon pour notre temps

    Aujourd'hui, 4 novembre, l'Église célèbre la mémoire liturgique de saint Charles Borromée, l'un des grands réformateurs du XVIe siècle et un modèle de pasteur catholique.

    À une époque de crise doctrinale, morale et disciplinaire, où le protestantisme fragmentait l'Europe et où la corruption interne minait l'autorité ecclésiastique, ce jeune cardinal milanais sut transformer la réforme en un acte de sainteté et d'héroïque fidélité à l'Évangile.

    Cinq siècles plus tard, au milieu de nouvelles turbulences et d'un climat ecclésial marqué par la confusion, sa figure brille à nouveau d'une force prophétique : l'Église ne se renouvelle pas par des débats ou des structures, mais par la conversion et la croix.

    Un évêque né pour les temps difficiles

    Charles Borromeo naquit en 1538 dans une famille noble d'Arona, en Italie du Nord. Dès son plus jeune âge, il fit preuve d'une profonde piété et d'une intelligence précoce. Il étudia le droit canonique à l'université de Pavie et, à l'âge de 22 ans, fut convoqué à Rome par son oncle, le pape Pie IV (Giovanni Angelo Medici), qui le nomma cardinal et secrétaire d'État.

    C'était une période tumultueuse : Martin Luther avait entamé sa rébellion à peine vingt ans auparavant, et une grande partie de l'Europe était plongée dans le schisme et les guerres de religion. L'Église avait un besoin urgent de réforme, non pas dictée par les princes ou les humanistes, mais venant de l'intérieur, du cœur de ses pasteurs.Borromée participa activement à la phase finale du concile de Trente (1562-1563), où il se distingua par sa clarté doctrinale et son impulsion en faveur de la création de séminaires diocésains. Il ne chercha pas de compromis avec les erreurs du protestantisme, mais œuvra plutôt à purifier l'Église pour la rendre plus fidèle au Christ.

    À la mort de son frère, il hérita du domaine familial et, désormais libéré de ses obligations civiles, fut ordonné prêtre en 1563 et consacré archevêque de Milan l'année suivante. Il n'avait que 25 ans.

    Trente incarné : la réforme venue de l'autel

    À son arrivée à Milan, le diocèse était sans évêque résident depuis plus de quatre-vingts ans. Le clergé était relâché, de nombreuses paroisses manquaient de catéchèse et la vie chrétienne était en déclin.
    Saint Charles entreprit alors un renouveau radical : il visita chaque paroisse, réforma les monastères, imposa la résidence des prêtres et exigea que le culte divin soit célébré avec dignité.

    En 1564, il fonda le Grand Séminaire de Milan , suivant les préceptes du concile de Trente, et peu après, il établit des petits séminaires pour former les jeunes hommes appelés à la prêtrise. Sa conviction était inébranlable :

    « Un prêtre ignorant est le plus grand ennemi de l’Église. »

    Il réorganisa la catéchèse paroissiale, encouragea la création d'écoles de doctrine chrétienne et publia un catéchisme diocésain qui servit de modèle à toute l'Italie.

    Son zèle pour la liturgie le conduisit à restaurer le rite ambrosien, toujours célébré dans son diocèse, et à insister sur le recueillement lors des offices, convaincu que la beauté et l'ordre de l'autel reflètent la foi du cœur.

    Il dut faire face à la résistance d'une partie du clergé laxiste et de familles influentes, et fut même victime d'une tentative d'assassinat en 1569, lorsqu'un membre d'un ordre rebelle lui tira dessus alors qu'il priait. La balle l'effleura, mais il survécut et pardonna à son agresseur.

    Le berger qui n'a pas fui la peste

    En 1576 , une terrible épidémie de peste, la peste de Saint-Charles, ravagea Milan. Le gouverneur espagnol et de nombreux nobles abandonnèrent la ville.
    Borromeo, quant à lui, resta auprès de ses concitoyens. Il vendit tous ses biens pour venir en aide aux malades, organisa les soins médicaux, transforma des églises en hôpitaux de fortune et prit à cœur de nourrir des milliers de familles.Durant les mois les plus sombres, il parcourait les rues pieds nus, une corde autour du cou en signe de pénitence, portant le Saint-Sacrement pour bénir les mourants. Les chroniques rapportent qu'il menait des processions, les pieds ensanglantés, chantant des psaumes et des prières pour la fin de l'épidémie.

    Quand certains lui reprochaient de risquer sa vie, il répondait fermement :

    « Le berger n’abandonne pas son troupeau quand le loup rôde. »

    C’est durant ces années que naquit sa réputation de sainteté. Il n’était pas un réformateur de salon, mais un pasteur prêt à mourir pour son peuple. Son témoignage rappelait celui des grands saints des premiers siècles, lorsque les évêques étaient les premiers à venir en aide, à réconforter et à offrir l’espoir.

    La vraie réforme contre les fausses réformes

    Saint Charles Borromée n’a pas inventé une « nouvelle Église » ; il a réformé celle que le Christ avait fondée .
    Pour lui, la réforme ne consistait pas à « actualiser » la doctrine ni à l’adapter à l’esprit du temps, mais à revenir aux racines de l’Évangile avec pureté et fermeté.
    Il disait souvent :

    « On ne peut réformer l’Église si l’on ne se réforme pas d’abord soi-même. »

    Cette phrase résume l’essence même de tout renouveau authentique.
    Son exemple est aujourd’hui un antidote à la tentation contemporaine de confondre conversion et consensus .

    Tandis que certains ecclésiastiques contemporains promeuvent des « processus synodaux » ou de « nouvelles structures participatives », saint Charles nous rappellerait qu’aucune assemblée ne peut remplacer la sainteté personnelle, ni aucun document la fidélité à la vérité révélée.

    Sa vie démontre que l'Église ne se fortifie pas en dialoguant avec le monde, mais en réformant ses pasteurs et ses fidèles dans la foi, la prière et la pénitence.

    L'héritage d'un saint pour les temps de confusion

    Saint Charles Borromée mourut en 1584 à l'âge de 46 ans, épuisé par le travail, la pénitence et la maladie.
    Sur son lit de mort, il demanda à être appelé non pas « Votre Éminence », mais « pécheur ».

    Il fut canonisé en 1610 par le pape Paul V, et sa figure devint un symbole de l'évêque idéal : savant, austère, pieux et dévoué.

    Aujourd’hui, alors que nombreuses sont les voix qui appellent à la « réforme » de l’Église sans mentionner le péché ni la conversion, son exemple apparaît comme un avertissement lumineux : il n’y a pas de véritable réforme sans sainteté, ni de sainteté sans sacrifice.

    Sa vie rappelle aux pasteurs de tous les temps que la charité sans la vérité devient sentimentalité, et la vérité sans la charité, une dureté stérile.

    Saint Charles a su les unir : il enseignait avec clarté, corrigeait avec fermeté et aimait avec tendresse.

    Son message pour le XXIe siècle est simple et urgent :

    « Nous n’avons pas besoin d’inventer une nouvelle Église, mais d’être des saints dans celle que nous avons toujours eue. »
  • Saint Charles Borromée, modèle des évêques et restaurateur de la discipline ecclésiastique (4 novembre)

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    Saint Charles Borromée
    Archevêque de Milan (+ 1584) (source)

    Vie et œuvre
    «Cardinal et archevêque, restaurateur de la discipline ecclésiastique, né le 2 oct. 1538 au château d’Arona (Milanais), d’une illustre maison de Lombardie; mort le 3 nov. 1584; canonisé en 1610 par Paul V , fête le 4 novembre. Dès l'âge de douze ans, il était bénéficiaire d'une riche abbaye considérée comme héritage de sa famille; il en reçut une autre et un prieuré résignés en sa faveur par le cardinal de Médicis, son oncle maternel, qui devint le pape Pie IV (1559-1566). Il n'avait guère que vingt-deux. ans, lorsque ce pape le fit cardinal (1560); il fut chargé, en cette qualité, de l’administration des Romagnes et de la marche d'Ancone, de la protection des nations étrangères, Portugal, Suisse et Pays-Bas, et de l'inspection générale des franciscains, des carmélites et des chevaliers de Malte. Son influence sur son oncle fit accélérer les travaux du concile de Trente, retardés par la résistance que la cour de Rome opposait aux mesures destinées à la réformer un peu elle-même. Après le concile, il prit une part importante à la composition du célèbre catéchisme connu sous des noms divers, Catechismus Tridentinus, Catechismus Romanus, Catechisnaus ad parochos. Il institua au Vatican une académie composée d'ecclésiastiques et de laïques; il y faisait le soir des conférences, qui furent publiées sous le titre Noctes Vaticanae. En 1562, pressé par sa famille de se marier, il entra dans les ordres sacrés, reçut la prêtrise et se fit consacrer évêque; mais ce fut seulement en 1565 que le pape lui permit de résider dans son diocèse de Milan. Nommé archevêque de Milan en 1564, il se démit de toutes ses autres charges pour aller résider dans son diocèse ; il y donna l'exemple de toutes les vertus et rétablit partout la discipline. Il s'employa à y appliquer les mesures de réforme prises au concile. Depuis lors, il ne cessa jamais d'y demeurer et ouvrit un séminaire pour améliorer la formation du clergé.

    C'est avec raison que Charles Borromée a été appelé le modèle des évêques et le restaurateur de la discipline ecclésiastique: il a fait constamment preuve en son épiscopat d'une vertu, d'une science, d'un renoncement et d'une persévérance qui justifient complètement ces titres. Pendant la famine de 1570 et la peste de 1576, il déploya une activité, une charité et un dévouement auxquels l'histoire a gardé une place. Le rétablissement de la discipline était une œuvre fort difficile en cette province ecclésiastique de Milan dont les archevêques, depuis près de quatre-vingts ans, ne restaient plus en leur résidence. Non seulement Borromée donna le premier et le plus haut exemple de la réforme, la poussant pour lui-même jusqu'à l'ascétisme le plus rigoureux, non seulement il visitait vigilamment ses paroisses ; mais il tint six conciles provinciaux et onze synodes diocésains et il institua un conseil permanent, pour pourvoir à l'application des règlements du concile de Trente. Les témoignages de ses efforts se trouvent dans le volumineux recueil des actes de ces conciles: Acta Nediolanensis Ecclesiae (Milan, 1582, 1 vol., et 1599, l vol. in-fol. ; Lyon, 1682, 2 vol. in-fol.; Bergame, 1738, tl vol.). Il fonda, en outre, plusieurs séminaires et établit la congrégation des Oblats, voués à s'offrir et à se porter partout où les besoins de l'Église les réclamaient. Ces réformes ne s'accomplirent point sans de vives résistances de la part des évêques suffragants déshabitués de la résidence, de la part du chapitre de la Scala se prévalant de ses privilèges, de la part des prêtres et des moines accoutumés au relâchement. Un religieux de l'ordre des Humiliés tira même sur l'archevêque devant l'autel un coup d'arquebuse, qui ne fit qu'effleurer la peau. Borromée triompha de toutes les oppositions.

    Étendant aussi son activité sur la Suisse, il fonda à Milan un séminaire helvétique destiné à former des prêtres imbus des doctrines romaines, et il travailla à une ligne qui ne se réalisa qu'après sa mort : elle prit le nom de Ligue d'Or ou Ligue de Borromée et fut contractée en oct. 1586, par les cantons catholiques : ils s'engageaient à prendre les armes contre tous ceux qui toléreraient l'hérésie sur leur territoire.

    En une grande partie de son œuvre, Borromée paraît avoir suivi les inspirations des jésuites: il leur avait fait des donations considérables, et fondé pour eux un superbe collège à Milan; il leur avait procuré des maisons à Lucerne, à Fribourg et ailleurs; Ribéra, son confesseur, était un jésuite. Cet homme, en qui il avait la plus grande confiance, fut convaincu de pédérastie, et il fut démontré que d'autres pères du collège de Milan cultivaient le même vice. Borromée n’hésita pas à prendre les mesures nécessitées par ces faits et par les empiétements des jésuites. Ceux-ci résistèrent et se liguèrent avec ses ennemis. Il s'ensuivit des conflits et un procès à Rome, dont l'issue fut favorable à Borromée, qui alla plaider lui-même sa cause. En 1697, une statue colossale lui a été élevée à Arona.»

  • Saint Charles Borromée, un évêque à la mode du concile de Trente (4 novembre)

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    Carlo_Borromeo_0.jpg

    Lors de l'Angelus du 4 novembre 2007, Benoît XVI évoquait... 

    ... Charles Borromée, archevêque de Milan (fêté le 4 novembre). Sa figure se détache au XVI e s. comme modèle de pasteur exemplaire par sa charité, sa doctrine, son zèle apostolique, et surtout, par sa prière : « les âmes, disait-il, se conquièrent à genoux ». Consacré évêque à 25 ans, il mit en pratique la consigne du concile de Trente qui imposait aux pasteurs de résider dans leurs diocèses respectifs, et il se consacra totalement à l’Eglise ambrosienne : il la visita de long en large trois fois ; il convoqua six synodes provinciaux et onze diocésains ; il fonda des séminaires pour la formation d’une nouvelle génération de prêtres ; il construisit des hôpitaux et destina les richesses de sa famille au service des pauvres ; il défendit les droits de l’Eglise contre les puissants, renouvela la vie religieuse et institua une congrégation nouvelle de prêtres séculiers, les Oblats. En 1576, lorsque la peste dévasta Milan, il visita les malades et les réconforta et il dépensa pour eux tous ses biens. Sa devise tenait en un seul mot : « Humilitas ». L’humilité le poussa, comme le Seigneur Jésus, à renoncer à lui-même pour se faire le serviteur de tous.

    Saint Charles Borromée
    Archevêque de Milan (+ 1584) (source)

    Vie et œuvre
    «Cardinal et archevêque, restaurateur de la discipline ecclésiastique, né le 2 oct. 1538 au château d’Arona (Milanais), d’une illustre maison de Lombardie; mort le 3 nov. 1584; canonisé en 1610 par Paul V , fête le 4 novembre. Dès l'âge de douze ans, il était bénéficiaire d'une riche abbaye considérée comme héritage de sa famille; il en reçut une autre et un prieuré résignés en sa faveur par le cardinal de Médicis, son oncle maternel, qui devint le pape Pie IV (1559-1566). Il n'avait guère que vingt-deux. ans, lorsque ce pape le fit cardinal (1560); il fut chargé, en cette qualité, de l’administration des Romagnes et de la marche d'Ancone, de la protection des nations étrangères, Portugal, Suisse et Pays-Bas, et de l'inspection générale des franciscains, des carmélites et des chevaliers de Malte. Son influence sur son oncle fit accélérer les travaux du concile de Trente, retardés par la résistance que la cour de Rome opposait aux mesures destinées à la réformer un peu elle-même. Après le concile, il prit une part importante à la composition du célèbre catéchisme connu sous des noms divers, Catechismus Tridentinus, Catechismus Romanus, Catechisnaus ad parochos. Il institua au Vatican une académie composée d'ecclésiastiques et de laïques; il y faisait le soir des conférences, qui furent publiées sous le titre Noctes Vaticanae. En 1562, pressé par sa famille de se marier, il entra dans les ordres sacrés, reçut la prêtrise et se fit consacrer évêque; mais ce fut seulement en 1565 que le pape lui permit de résider dans son diocèse de Milan. Nommé archevêque de Milan en 1564, il se démit de toutes ses autres charges pour aller résider dans son diocèse ; il y donna l'exemple de toutes les vertus et rétablit partout la discipline. Il s'employa à y appliquer les mesures de réforme prises au concile. Depuis lors, il ne cessa jamais d'y demeurer et ouvrit un séminaire pour améliorer la formation du clergé.

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  • "Autour du Seigneur Ressuscité et de nos proches, nous goûterons la joie du banquet éternel" (Léon XIV)

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    COMMÉMORATION DE TOUS LES FIDÈLES DÉFUNTS

    MESSE

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Cimetière du Verano, Rome
    Dimanche 2 novembre 2025

    ________________________________________

    Chers frères et sœurs,

    nous sommes réunis en ce lieu pour célébrer la commémoration de tous les fidèles défunts, en particulier de ceux qui sont enterrés ici et, avec une affection particulière, de nos proches. Le jour de leur mort, ils nous ont quittés, mais nous les portons toujours dans notre cœur. Et chaque jour, dans tout ce que nous vivons, ce souvenir est vivant. Souvent, quelque chose nous renvoie à eux, des images qui nous ramènent à ce que nous avons vécu avec eux. De nombreux lieux, même les parfums de nos maisons, nous parlent de ceux que nous avons aimés et qui nous ont quittés, et gardent leur souvenir vivant en nous.

    Aujourd’hui, cependant, nous ne sommes pas seulement ici pour commémorer ceux qui ont quitté ce monde. La foi chrétienne, fondée sur la Pâque du Christ, nous aide en effet à vivre la mémoire non seulement comme un souvenir du passé, mais aussi et surtout comme une espérance future. Il ne s’agit pas tant de se tourner vers le passé que de regarder vers l’avenir, vers le but de notre cheminement, vers le port sûr que Dieu nous a promis, vers la fête sans fin qui nous attend. Là, autour du Seigneur Ressuscité et de nos proches, nous goûterons la joie du banquet éternel : « En ce jour-là - a-t-on entendu dans la lecture du prophète Isaïe - le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses […]  Il fera disparaître la mort pour toujours. » (Is 25, 6.8).

    Cette “espérance future” anime notre souvenir et notre prière en ce jour. Ce n’est pas une illusion qui sert à apaiser la douleur de la séparation d’avec les personnes aimées, ni un simple optimisme humain. C’est l’espérance fondée sur la résurrection de Jésus, qui a vaincu la mort et nous a ouvert le passage vers la plénitude de la vie. Il est, comme je l’ai rappelé dans une récente catéchèse, « le point d’arrivée de notre marche. Sans son amour, le voyage de la vie deviendrait une errance sans but, une erreur tragique sans destination. [...] Le Ressuscité nous garantit un abri sûr, il nous ramène à la maison, où nous sommes attendus, aimés, sauvés » (Audience générale, 15 octobre 2025).

    Et cette destination finale, le banquet autour duquel le Seigneur nous réunira, sera une rencontre d’amour. Dieu nous a créés par amour, dans l’amour de son Fils, il nous sauve de la mort, dans la joie de l’amour avec Lui et avec nos proches, il veut nous faire vivre pour toujours. C’est précisément pour cette raison que nous marchons vers le but et que nous l’anticipons, dans un lien invincible avec ceux qui nous ont précédés, uniquement lorsque nous vivons dans l’amour et que nous pratiquons l’amour les uns envers les autres, en particulier envers les plus fragiles et les plus pauvres. Jésus nous y invite en effet par ces mots : « j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mt 25, 35-36).

    La charité triomphe de la mort. Dans la charité, Dieu nous réunira avec nos proches. Et si nous cheminons dans la charité, notre vie devient une prière qui s’élève et nous unit aux défunts, nous rapproche d’eux, dans l’attente de les retrouver dans la joie de l’éternité.

    Chers frères et sœurs, alors que la douleur de l’absence de ceux qui ne sont plus parmi nous reste gravée dans nos cœurs, confions-nous à l’espérance qui ne déçoit pas (Cf. Rm 5, 5) ; regardons le Christ ressuscité et pensons à nos chers défunts comme enveloppés de sa lumière ; laissons résonner en nous la promesse de la vie éternelle que le Seigneur nous adresse. Il éliminera la mort pour toujours. Il l’a vaincue à jamais en ouvrant un passage vers la vie éternelle – c’est-à-dire en célébrant Pâques – dans le tunnel de la mort, afin que, unis à Lui, nous puissions y entrer et le traverser.

    Il nous attend et, lorsque nous le rencontrerons, à la fin de cette vie terrestre, nous nous réjouirons avec Lui et avec nos proches qui nous ont précédés. Que cette promesse nous soutienne, sèche nos larmes, tourne notre regard vers l’avenir, vers cette espérance future qui ne faillit pas.

  • 3 novembre : saint-Hubert, évêque de Tongres-Maastricht-Liège (657-727)

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    imagesCAP2O0O0.jpgSelon l’hagiographie, saint Hubert était un prince de la lignée de Clovis, roi de France. Il avait douze ans quand, au milieu d'une chasse, il vit un ours furieux se jeter sur son père et l'étreindre de ses griffes redoutables. À ce spectacle, il poussa un cri vers le Ciel : « Mon Dieu, faites que je sauve mon père ! » Aussitôt, se jetant sur l'animal féroce, il lui donne le coup de la mort. C'est là, sans doute, le premier titre de saint Hubert à sa réputation de patron des chasseurs.

            Plus tard, Hubert chassait, un vendredi saint, dans la forêt des Ardennes, ce qui était une chose peu convenable pour un chrétien. Soudain, un beau cerf, qu'il poursuit avec ardeur, s'arrête et lui fait face. Entre les cornes de l'animal brille une Croix éclatante, et une voix prononce ces paroles : « Hubert ! Hubert ! Si tu ne te convertis pas et ne mènes pas une vie sainte, tu descendras bientôt en enfer. - Seigneur, s'écrie le jeune prince, que voulez-vous que je fasse ? - Va vers l'évêque Lambert, il t'instruira. »

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  • Saint Hubert (3 novembre)

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    heiligehubertus7_tcm40-32049.jpgBiographie (de Missel.free.fr)

    Saint Hubert qui occupa le siège de saint Servais de 705 à 727, était apparenté, selon une hypothèse assez plausible, à Plectrude, femme du maire du palais Pépin II. Il semble qu’il se maria et que son fils distingué, Florbert (évêque de Liège de 727 à 746), signalé par son biographe, était plus qu'un fils spirituel.

    Une Vie, écrite vers 745, dit qu’Il arrachait bien des gens à l'erreur des gentils : il la fit cesser. Des pays éloignés on accourait vers lui, et il confirmait par la grâce septiforme ceux qui étaient lavés par l'eau du baptême... Plusieurs idoles et sculptures qu'on allait adorant en Ardenne furent détruites et livrées au feu. Comme par la suite des fanatiques vénéraient d'une manière sacrilège cette poussière et ces cendres, il leur infligea trois ans de pénitence. De même en Taxandrie et en Brabant, il détruisit plusieurs images et beaucoup de sculptures, et il construisit en divers lieux, à la sueur de son front, des sanctuaires en l'honneur des saints martyrs. La treizième année de son épiscopat, la veille de Noël, il fit transporter à Liège les restes de saint Lambert, qui reposaient dans l'église Saint-Pierre de Maestricht. Dans l'église Saint-Lambert, on construisit un mausolée magnifique. Mais il n'y eut pas, semble-t-il, de transfert officiel du siège épiscopal de Maestricht à Liège, pas plus que jadis de Tongres à Maestricht.

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  • Quelques pensées simples sur la réalité de la mort... (Benoît XVI)

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    BENOÎT XVI

    AUDIENCE GÉNÉRALE

    Salle Paul VI
    Mercredi 2 novembre 2011

    Commémoration de tous les fidèles défunts

    Chers frères et sœurs !

    Après avoir célébré la solennité de tous les saints, l’Eglise nous invite aujourd’hui à commémorer tous les fidèles défunts, à tourner notre regard vers les nombreux visages qui nous ont précédés et qui ont conclu leur chemin terrestre. Au cours de l’Audience d’aujourd’hui, je voudrais donc vous proposer quelques pensées simples sur la réalité de la mort qui pour nous, chrétiens, est illuminée par la Résurrection du Christ, et pour renouveler notre foi dans la vie éternelle.

    Comme je le disais déjà hier au cours de l’Angélus, nous nous rendons ces jours-ci au cimetière pour prier pour les personnes chères qui nous ont quittés, nous allons en quelque sorte leur rendre visite pour leur exprimer, une fois de plus, notre affection, pour les sentir encore proches, en rappelant également, de cette façon, un article du Credo : dans la communion des saints existe un lien étroit entre nous, qui marchons encore sur cette terre, et nos nombreux frères et sœurs qui ont déjà atteint l’éternité.

    Depuis toujours, l’homme se préoccupe de ses morts et tente de leur donner une deuxième vie à travers l’attention, le soin, l’affection. D’une certaine façon, on veut conserver leur expérience de vie ; et, paradoxalement, c’est précisément des tombes devant lesquelles se bousculent les souvenirs que nous découvrons la façon dont ils ont vécu, ce qu’ils ont aimé, ce qu’ils ont craint, ce qu’ils ont espéré, et ce qu’ils ont détesté. Celles-ci représentent presque un miroir de leur monde.

    Pourquoi en est-il ainsi ? Car, bien que la mort soit souvent un thème presque interdit dans notre société, et que l’on tente constamment de chasser de notre esprit la seule idée de la mort, celle-ci concerne chacun de nous, elle concerne l’homme de tout temps et de tout lieu. Et devant ce mystère, tous, même inconsciemment, nous cherchons quelque chose qui nous invite à espérer, un signe qui nous apporte un réconfort, qui nous ouvre un horizon, qui offre encore un avenir. Le chemin de la mort, en réalité, est une voie de l’espérance et parcourir nos cimetières, comme lire les inscriptions sur les tombes, signifie accomplir un chemin marqué par l’espérance d’éternité.

    Mais nous nous demandons : pourquoi éprouvons-nous de la crainte face à la mort ? Pourquoi une grande partie de l’humanité ne s’est-elle jamais résignée à croire qu’au-delà de la mort, il n’y pas pas simplement le néant ? Je dirais qu’il existe de multiples réponses : nous éprouvons une crainte face à la mort car nous avons peur du néant, de ce départ vers quelque chose que nous ne connaissons pas, qui nous est inconnu. Il existe alors en nous un sentiment de rejet parce que nous ne pouvons pas accepter que tout ce qui a été réalisé de beau et de grand au cours d’une existence tout entière soit soudainement effacé, tombe dans l’abîme du néant. Et surtout, nous sentons que l’amour appelle et demande l’éternité et il n’est pas possible d’accepter que cela soit détruit par la mort en un seul moment.

    De plus, nous éprouvons de la crainte à l’égard de la mort car, lorsque nous nous trouvons vers la fin de notre existence, existe la perception qu’un jugement est exercé sur nos actions, sur la façon dont nous avons mené notre vie, surtout sur les zones d’ombre que nous savons souvent habilement éliminer ou que nous nous efforçons d’effacer de notre conscience. Je dirais que c’est précisément la question du jugement qui est souvent à l’origine de la préoccupation de l’homme de tous les temps pour les défunts, de l’attention pour les personnes qui ont compté pour lui et qui ne sont plus à ses côtés sur le chemin de la vie terrestre. Dans un certain sens, les gestes d’affection et d’amour qui entourent le défunt sont une façon de le protéger dans la conviction qu’ils ne demeurent pas sans effet sur le jugement. C’est ce que nous pouvons constater dans la majorité des cultures qui caractérisent l’histoire de l’homme.

    Aujourd’hui, le monde est devenu, tout au moins en apparence, beaucoup plus rationnel, ou mieux, la tendance s’est diffusée de penser que chaque réalité doit être affrontée avec les critères de la science expérimentale, et qu’également à la grande question de la mort on ne doit pas tant répondre avec la foi, mais en partant de connaissances expérimentables, empiriques. On ne se rend cependant pas suffisamment compte que, précisément de cette manière, on a fini par tomber dans des formes de spiritisme, dans la tentative d’avoir un contact quelconque avec le monde au-delà de la mort, presque en imaginant qu’il y existe une réalité qui, à la fin, serait une copie de la réalité présente.

    Chers amis, la solennité de la Toussaint et la commémoration de tous les fidèles défunts nous disent que seul celui qui peut reconnaître une grande espérance dans la mort, peut aussi vivre une vie à partir de l’espérance. Si nous réduisons l’homme exclusivement à sa dimension horizontale, à ce que l’on peut percevoir de manière empirique, la vie elle-même perd son sens profond. L’homme a besoin d’éternité et toute autre espérance est trop brève, est trop limitée pour lui. L’homme n’est explicable que s’il existe un Amour qui dépasse tout isolement, même celui de la mort, dans une totalité qui transcende aussi l’espace et le temps. L’homme n’est explicable, il ne trouve son sens profond, que s’il y a Dieu. Et nous savons que Dieu est sorti de son éloignement et s’est fait proche, qu’il est entré dans notre vie et nous dit : « Je suis la résurrection et la vie. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11, 25-26).

    Pensons un moment à la scène du Calvaire et écoutons à nouveau les paroles que Jésus, du haut de la Croix, adresse au malfaiteur crucifié à sa droite : « En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23, 43). Pensons aux deux disciples sur la route d’Emmaüs, quand, après avoir parcouru un bout de chemin avec Jésus Ressuscité, ils le reconnaissent et partent sans attendre vers Jérusalem pour annoncer la Résurrection du Seigneur (cf. Lc 24, 13-35). Les paroles du Maître reviennent à l’esprit avec une clarté renouvelée : « Que votre cœur ne se trouble pas ! Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, je vous l'aurais dit ; je vais vous préparer une place » (Jn 14, 1-2). Dieu s’est vraiment montré, il est devenu accessible, il a tant aimé le monde « qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jn 3, 16), et dans l’acte d’amour suprême de la Croix, en se plongeant dans l’abîme de la mort, il l’a vaincue, il est ressuscité et nous a ouvert à nous aussi les portes de l’éternité. Le Christ nous soutient à travers la nuit de la mort qu’Il a lui-même traversée; il est le Bon Pasteur, à la direction duquel on peut se confier sans aucune crainte, car Il connaît bien la route, même dans l’obscurité.

    Chaque dimanche, en récitant le Credo, nous réaffirmons cette vérité. Et en nous rendant dans les cimetières pour prier avec affection et avec amour pour nos défunts, nous sommes invités, encore une fois, à renouveler avec courage et avec force notre foi dans la vie éternelle, ou mieux, à vivre avec cette grande espérance et à la témoigner au monde : derrière le présent il n’y a pas le rien. C’est précisément la foi dans la vie éternelle qui donne au chrétien le courage d’aimer encore plus intensément notre terre et de travailler pour lui construire un avenir, pour lui donner une espérance véritable et sûre. Merci.