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Fin du sacré, fin de la civilisation ?

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Un échange entre Michel Onfray et Patrick Buisson où il est question de la perte du sacré et de la spiritualité :

Fin de civilisation ?  Sur le même sujet, un commentaire de Gérard Leclerc extrait du site web de "France Catholique" :

"Le cardinal De Kesel, archevêque de Bruxelles-Malines, vient de publier un essai sur la situation des chrétiens dans une société qui n’est plus chrétienne (Foi & religion dans une société moderne, Salvator). Faute de l’avoir lu, je ne me permettrai pas d’interpréter sa pensée. Je m’interroge néanmoins sur l’analyse qu’il peut faire de cette société. S’il lui accorde des crédits, quels sont-ils ? Peut-être ses jugements sont-ils accordés à la complexité du monde actuel. Mais je me pose tout de même une question. Signale-t-il le basculement spirituel, moral, d’une civilisation qui, de chrétienne, est devenue a-chrétienne ? Un Chesterton, un Bernanos étaient particulièrement sensibles à un tel basculement, car pour eux, un monde qui avait perdu le sens de Dieu, était mûr pour les pires déviations.

Athéisme et christianisme

Ce qui me frappe, aujourd’hui, c’est que ce sont le plus souvent des non-chrétiens, ou des gens éloignés de la pratique religieuse, qui se montrent les plus attentifs au caractère judéo-chrétien de notre civilisation et à la perte irréparable que constitue le naufrage de cet héritage. Le cas de Michel Onfray est particulièrement significatif. Il a commencé sa carrière philosophique à l’enseigne d’un athéisme revendiqué et d’une déconstruction du christianisme. Et voilà qu’il déclare dans Le Figaro du 18 juin : « Je regrette le déclin de la civilisation judéo-chrétienne, je me bats pour elle.  » . De ce déclin, il nous offre une analyse qui fait plus que froid dans le dos et qui devrait singulièrement alerter tous ceux qui, du côté chrétien, chantent les louanges de notre bel aujourd’hui. Le mieux est de le citer longuement.

«  La fin du sacré tuile avec la prochaine civilisation qui sera probablement post-humaniste. Rien ne pourra moralement interdire son avènement qui s’effectue avec d’actuelles transgressions qu’aucune éthique, aucune morale ne saurait arrêter. L’intelligence artificielle qui crée des chimères faites d’humain et d’animaux, la marchandisation du vivant, l’abolition de la nature naturelle au profit de l’artifice culturel, constituent une barbarie qui, un jour, sera nommée civilisation, car toute civilisation nouvelle est dite un jour barbare par les témoins de ceux qui voient la leur s’effondrer. Nous sommes dans le temps nihiliste du tuilage qui tuile la décomposition et le vivant (…). Eu égard à ce qui nous attend, et en regard de l’idéologie “woke“ qui travaille à l’avènement de ce nouveau paradigme civilisationnel, bien sûr que je regrette la civilisation judéo-chrétienne. Pour l’heure, je me bats pour elle.  »

Le rôle des non-chrétiens

Voilà qui contraste avec les complicités des chrétiens qui saluent sans regrets «  feu la chrétienté  ». Faut-il donc un non-chrétien pour mesurer les dégâts irréversibles d’une mutation de civilisation ? Peu importe que je sois en désaccord avec Michel Onfray sur la cause de ce décrochage. Cause qu’il attribue à une Renaissance qui annoncerait les Lumières. Érasme et Pic de la Mirandole sont des génies chrétiens qui attestent combien l’humanisme post-médiéval ne va pas sans un ressourcement aux origines chrétiennes. Fides et ratio marchent de concert. Mais le problème actuel n’est pas là. Il réside dans une déshumanisation consécutive à une déchristianisation. « Ôtez le surnaturel, écrivait Chesterton, et il ne reste plus que ce qui n’est pas naturel. »

JPSC

Commentaires

  • Si nous avons perdu le sens de Dieu, c'est que nous avons perdu le sens de la "Beauté".
    Bien - Bonté - Beauté, sont sûrement ce qui caractérise notre Pape Benoït XVI. Qualifié d'esthète, Il cultivait ces valeurs pour notre plus grand Bien...
    Nous avons pris conscience durant le confinement de ce qui nous reconstitue. Ce que nous recherchions en plus de l'Union à Dieu, c'était le contact avec la Beauté de la nature, Que d'harmonie, de fécondité, en son sein ! Que de ressourcement, d'émerveillement, de gratitude ressenties envers notre Créateur notre Dieu !
    Nos anciens l'avaient compris. Ils se sont exprimés tout au long des siècles. Que d'impacts positifs sur l'humain !
    Notre Eglise devra revenir à cette valeur "Beaute" qui s'est exprimée déjà et que nous devrions remettre en première exigence : beauté de la liturgie, des chants grégoriens, des vêtements, de l'architecture. Ce serait un beau cadeau pour nos petits que de les faire grandir avec cette valeur de la Beauté qui aide tellement l'humain. Nous en avons fait l'expérience après ce jeûne prolongé et destructeur ...

  • Le jeûne prolongé et destructeur évoqué par Aubelle n'est malheureusement pas encore arrivé à son terme.

    C'est ainsi que samedi dernier, lors d'une promenade, je suis tombé sur une célébration. Covid oblige: une célébration en pleine nature. Une profession de foi. J'ai prêté l'oreille à la nature des engagements.

    "Je m'engage à respecter l'environnement..." combien de fois a-t- on entendu cette "profession de foi"... vous me direz qu'il vaut mieux d'engager à respecter l'environnement qu'à le saccager. Je passerai sur les avatars du même genre.

    Quelle foi transmettons- nous à nos enfants?

    Plusieurs de ces enfants ont rappelé qu'ils avaient cheminé pendant deux ans. Pour sortir, à de très infimes exceptions près, des banalités qui relèvent du café du commerce, et qui, en fin de compte, rendent l'Eglise inutile, parce qu'il ne faut pas la foi dans le Christ pour adhérer à une sorte de credo païen.

    Alors oui bien sûr il faut que l'Eglise renoue avec la beauté... avec la beauté de chants inspirants, avec la beauté de celebrations qui conduisent à Dieu. Mais ce dont le monde a besoin, plus que tout, c'est qu'on lui parle en vérité. De la Vérité qui porte le nom du seul sauveur: Jésus-Christ. Et si c'est ça être rigide, ou pélagien, eh bien il faudra assumer.

  • ... oui, Philippe, la première des valeurs à enseigner à nos enfants est "La Vérité". Elle nous rendra "libres".
    - Je suis "La Vérité" et la "Vie" nous dit NSJ le Christ. Oui ! Nous cherchons la "vérité".
    Les partis politiques prêchent les "vertus" en ce moment difficile pour tous (!?)

    Si notre mayonnaise rate, c'est que les éléments qui la composent ne sont pas d'origine . C'est que la méthode utilisée n'est pas adaptée pour réussir l'émulsion. Manuellement, c'est mieux nous disent les puristes..

    Si la pizza est indigeste, c'est que les éléments qui la composent ne sont pas respectés quant à la qualité et l'origine . C'est aussi que la méthode de fabrication n'est pas adaptée, ni respectueuse, pour réussir l'aération, c'est à dire avec les mains. La poussée doit durer 48h au frigo, disent les puristes.

    Il faut revenir au rythme de l'homme. Il faudra toujours 9 mois pour faire un bébé ! Pour son éducation spirituelle, il faudrait le bon vieux catéchisme , les modèles d'enseignement expérimentés, la liturgie respectueuse, contemplative, pour lui permettre de goûter et vivre le Sacrifice de NSJC, "vivant et vrai" en faire l'expérience pour le reste de sa vie.
    Avec l'exemple des adultes, des parents, leurs modèles, on devrait arriver à faire mieux, je crois.

  • D'accord avec Aubelle et aussi avec Philippe : le monde est invivable sans la vérité dans le Christ et sans la beauté dans l'Eglise. Or, les deux sont en voie rapide d'effondrement, au point que leur disparition est annoncée par le Forum de Davos pour les années 2030, faut-il le rappeler encore .
    Et ce n'est certes pas la suppression du rite extraordinaire qui améliorera les choses. Nous ne sommes pas loin du schisme final annoncé par Saint Jean.

    A leur place, nous trouverons bientôt les nouvelles "valeurs occidentales " issues du trigone révolutionnaire "liberté , égalité, fraternité ". Soit avant tout : la liberté sexuelle, l'égalité de toutes les tendances morales ou physiques et la fraternité des mouvements mixatoires (pas seulement migratoires), au détriment de la diversité universelle et de l'équilibre des populations.

    Ces nouveaux paradigmes, joints à la nouvelle religion naturelle écolo-panthéiste, seront les bases prochaines de la nouvelle civilisation mondiale. Kyrie eleison !

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