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  • Le pape invite à conserver précieusement le très riche patrimoine de la tradition latine

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Pour éviter la scission entre les apparences et le cœur, le pape recommande la tradition latine

    « Sachez parler au cœur des jeunes, sachez conserver précieusement le très riche patrimoine de la tradition latine pour les éduquer au chemin de la vie » et pour qu’ils ne tombent pas « dans les labyrinthes de la superficialité et de la banalité, du succès extérieur qui cache un vide intérieur, de l’hypocrisie qui masque la scission entre les apparences et le cœur, entre un corps beau et soigné et une âme vide et aride ».

    C’est l’appel du pape François aux enseignants latinistes, dans un message aux participants à la XXIIème Séance publique des Académies pontificales sur le thème « In interiore homine. Parcours de recherche dans la tradition latine », qui s’est tenue ce mardi 5 décembre 2017.

    Les travaux ont été introduits par le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la Culture et du Conseil de coordination des Académies pontificales. Au cours de la séance, le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin a lu le message envoyé par le pape, encourageant à une réflexion sur « l’intériorité, du cœur, de la conscience et de la connaissance de soi », à une époque caractérisée « par l’apparence, la superficialité, la scission entre le cœur et l’esprit, l’intériorité et l’extériorité, la conscience et les comportements ».

    Parmi les lauréats du Prix des Académies pontificales cette année : un Français, Pierre Chambert-Protat, pour sa thèse de doctorat sur Florus de Lyon.

    Voici notre traduction du message du pape en italien.

    AK

    Message du pape François

    À mon vénéré frère le Cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture et du Conseil de coordination des Académies pontificales.

    Je m’adresse à vous avec joie et gratitude, à l’occasion de la XXIIème Séance publique solennelle des Académies pontificales, cette manifestation qui se renouvelle d’année en année depuis 1995 et qui constitue un point de référence du chemin des sept Académies pontificales réunies dans le Conseil de coordination que vous présidez. À cette manifestation, est associée la remise du Prix des Académies pontificales, organisée à tour de rôle par l’une d’elles, selon le secteur de compétence, pour promouvoir et soutenir l’engagement de ceux qui, en particulier les jeunes ou les institutions qui travaillent avec les jeunes, se distinguent dans leur secteur respectif pour offrir des contributions importantes au projet que nous pourrions définir comme « humanisme chrétien ».

    Je voudrais donc vous adresser mes salutations cordiales, à vous tous, cardinaux, évêques, ambassadeurs, académiciens et amis qui participez à cette Séance publique solennelle, souhaitant vivement qu’une telle occasion représente pour tous, mais particulièrement pour les vainqueurs du Prix, un encouragement pour la recherche et l’approfondissement des thèmes fondamentaux pour la vision humaniste chrétienne.

    Cette édition voit pour la première fois comme protagoniste l’Académie pontificale Latinitatis, qui s’est insérée dans le Conseil de coordination des Académies pontificales à la suite de son institution voulue par mon vénéré prédécesseur Benoît XVI par le Motu proprio Latina Lingua du 10 novembre 2012, afin de « soutenir l’effort pour une plus grande connaissance et un usage plus compétent de la langue latine, dans le domaine ecclésiale comme dans le monde plus large de la culture » (N.4).

    J’adresse donc des salutations particulières au président de l’Académie, le prof. Ivano Dionigi, ainsi qu’à tous les académiciens, les remerciant pour leur engagement laborieux, dont témoigne surtout la revue Latinitas qui se propose comme point de référence qualifié et compétent pour les chercheurs et les connaisseurs de la langue et de la culture latine.

    En outre, je me félicite avec vous du choix du thème de cette séance publique : « In interiore homine. Parcours de recherche dans la tradition latine ». En effet, il entend conjuguer les itinéraires de recherche exprimés par les auteurs latins, classiques et chrétiens, avec une thématique d’une centralité absolue, non seulement dans l’expérience chrétienne mais aussi dans l’expérience simplement humaine. Le thème de l’intériorité, du cœur, de la conscience et de la connaissance de soi, en effet, se retrouve dans toutes les cultures ainsi d’ailleurs que dans les différentes traditions religieuses et, de manière significative, il se repropose avec beaucoup d’urgence et de force à notre temps, souvent caractérisé par l’apparence, la superficialité, la scission entre le cœur et l’esprit, l’intériorité et l’extériorité, la conscience et les comportements. Les moments de crise, de changement, de transformation non seulement des relations sociales, mais avant tout de la personne et de son identité la plus profonde, invitent inévitablement à une réflexion sur l’intériorité et sur l’essence intime de l’être humain.

    Une page de l’Évangile nous aide à réfléchir sur la question : il s’agit de la parabole du Père miséricordieux. Au centre, nous lisons l’affirmation qui se réfère au « fils prodigue » : « In se autem reversus dixit : […] “Surgam et ibo ad patrem meum”» ; « Alors il rentra en lui-même et se dit : […] “Je me lèverai, j’irai vers mon père” » (Lc 15,17-18). L’itinéraire de la vie chrétienne et de la vie humaine elle-même peut bien être résumé par ce dynamisme, d’abord intérieur, puis extérieur, qui fait initier le chemin de la conversion, du changement profond, cohérent et non hypocrite et, par conséquent, du développement intégral authentique de la personne.

    Combien de figures, appartenant au monde classique gréco-romain comme au monde chrétien – je pense surtout au Pères de l’Église et aux écrivains latins du premier millénaire chrétien -, ont réfléchi sur ce dynamisme, sur l’intériorité de l’homme, nous proposant de nombreux textes qui, aujourd’hui encore, sont d’une très grande profondeur et actualité et qui méritent de ne pas tomber dans l’oubli.

    Parmi tous ceux-ci, un rôle d’une prééminence absolue revient certainement à saint Augustin qui, partant de son expérience personnelle, témoignée dans les Confessions, nous offre des pages inoubliables et suggestives. Dans le « De vera religione », par exemple, il se demande en quoi consiste la vraie harmonie et, résumant à la fois la sagesse antique – à partir de la maxime « Connais-toi toi-même », gravée sur le temple à Apollon à Delphes, aux affirmations analogues de Sénèque – et les paroles évangéliques, affirme ceci : «Noli foras ire, in teipsum redi; in interiore homine habitat veritas; et si tuam naturam mutabilem inveneris, trascende et teipsum». « Ne sors pas de toi, rentre en toi-même ; la vérité habite l’homme intérieur et, si tu trouves que ta nature et changeante, dépasse-toi toi-même » (39,72).

    Sa réflexion devient ensuite un appel pressant dans le Commentaire de l’Évangile de Jean (18,10) : «Redite ad cor: quid itis a vobis, et peritis ex vobis? Quid itis solitudinis vias ?». « Entrez dans votre cœur ! Où voulez-vous aller loin de vous ? En allant loin, vous vous perdrez. Pourquoi vous mettez-vous sur des routes désertes ? ». Puis, renouvelant son invitation, il indique le but, la patrie de l’itinéraire humain : «Redi ad cor; vide ibi quid sentias forte de Deo, quia ibi est imago Dei. In interiore homine habitat Christus, in interiore homine renovaris ad imaginem Dei, in imagine sua cognosce auctorem eius». « Rentre dans ton cœur ; là, examine ce que tu perçois peut-être de Dieu parce que là se trouve l’image de Dieu ; le Christ habite dans l’intériorité de l’homme, dans ton intériorité tu es renouvelé selon à l’image de Dieu ; dans son image, reconnais ton Créateur » (ibid.).

    Ces affirmations suggestives sont d’un intérêt extraordinaire pour nos jours aussi et seraient à nous redire à nous-mêmes, à ceux avec qui nous partageons notre parcours humain, surtout aux plus jeunes qui commencent la grande aventure de la vie et qui, souvent, restent impliqués dans les labyrinthes de la superficialité et de la banalité, du succès extérieur qui cache un vide intérieur de l’hypocrisie qui masque la scission entre les apparences et le cœur, entre un corps beau et soigné et une âme vide et aride.

    Chers amis, comme saint Augustin, je voudrais moi aussi adresser un appel, à vous, les académiciens, aux participants à cette séance publique et surtout à ceux qui ont la tâche de l’enseignement, de la transmission de la sagesse des pères, renfermée dans les textes de la culture latine ; sachez parler au cœur des jeunes, sachez conserver précieusement le très riche patrimoine de la tradition latine pour les éduquer au chemin de la vie et les accompagner le long de sentiers riches d’espérance et de confiance, puisant dans l’expérience et la sagesse de ceux qui ont eu la joie et le courage de « rentrer en eux-mêmes » pour suivre leur propre identité et leur vocation humaine.

    Voulant maintenant encourager et soutenir ceux qui, dans le cadre de leurs études sur la langue et la culture latine, s’efforcent d’offrir une contribution sérieuse et valable à l’humanisme chrétien, je suis heureux d’attribuer le Prix des Académies pontificales, ex æquo, au Dr Pierre Chambert-Protat pour sa thèse de doctorat sur Florus de Lyon et au Dr Francesco Lubian pour sa publication critique des Disticha attribués à saint Ambroise.

    En outre, pour encourager l’étude du patrimoine de la culture latine, je suis heureux d’attribuer la Médaille du Pontificat au Dr Shari Boodts pour l’édition critique des Sermones de saint Augustin, et au groupe d’enseignants de latin de l’Université de Toulouse 2, pour la publication d’un précieux manuel de latin pour universitaires.

    Enfin, je souhaite aux académiciens et à tous les participants à cette rencontre un engagement toujours plus fécond dans vos domaines de recherche respectifs et je vous confie tous et chacun à la Vierge Marie modèle d’intériorité qui nous est proposée deux fois dans l’Évangile de Luc comme celle qui «conservabat omnia verba haec conferens in corde suo» (Lc 2,19). Qu’elle vous aide à toujours garder la Parole de Dieu dans votre cœur pour en faire la source lumineuse et inépuisable de tous vos engagements.

    De tout cœur je vous donne à tous, ainsi qu’à vos familles, une bénédiction apostolique particulière.

    © Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

  • L'Europe n'a jamais été aussi favorable à la vie

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    Lu sur "le coin des experts" sur le site genethique.org :

    « JAMAIS L’EUROPE N’A ÉTÉ AUSSI FAVORABLE À LA VIE »

    GRÉGOR PUPPINCK Interview 05 décembre 2017  IVG-IMG  

    Le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks, publie un rapport pour dénoncer « des menaces résurgentes pour la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes ». Gènéthique fait le point avec Grégor Puppinck[1], docteur en droit et Directeur du Centre Européen pour le Droit et la Justice (ECLJ-Strasbourg).

    Gènéthique : La publication à venir d’un rapport du Conseil de l’Europe sur les questions autour de l’IVG était connue. Il est présenté aujourd’hui, quel est son contenu ?

    Grégor Puppinck : Ce rapport, endossé par le Commissaire européen aux droits de l’homme, Nils Muiznieks, a été en grande partie rédigé, comme il est précisé dès l’introduction, par le principal lobby américain pour la promotion de l’avortement auprès des instances internationales, le Center for Reproductive Rights. Un lobby proche du Planning familialCe n’est donc pas un rapport d’experts mais un rapport de lobby. Aussi, comme tel et sans surprise, il reprend mot pour mot l’agenda des lobbys pro-IVG.  A savoir :

    1/ Omission complète de toute mention de l’enfant,

    2/ Droit à l’IVG jusqu’à la naissance,

    3/ Restriction de la liberté de conscience des professionnels de santé.

    En fait, le militantisme du Commissaire Muiznieks était déjà bien connu. Déjà, en 2014, il avait refusé de condamner l’infanticide néonatal, alors qu’il avait été saisi par plus de 200 000 citoyens, prétendant à l’époque que cette question ne faisait pas partie de son mandat…

    G : Quelle importance faut-il accorder à ce rapport ?

    GP : Il n’y a pas lieu d’accorder beaucoup d’importance à ce document car cette fonction de commissaire est purement politique. Il n’a aucun pouvoir, très peu d’autorité et encore moins de notoriété. C’est d’ailleurs pour cela qu’il peut se permettre de prendre des positions aussi peu responsables. En fait, c’est regrettable pour le Conseil de l’Europe car cela ne fait pas très sérieux.

    D'ailleurs, la Cour européenne des droits de l'homme ne prévoit aucun "droit' à l'avortement. Tout au plus, la Cour européenne tolère l'avortement : mais dire comme le fait le Commissaire, qu'il existerait un droit à l'avortement sur demande au titre des droits de l'homme est tout simplement faux. Il existe en revanche un droit à al vie, et la Cour européenne a admis que les Etats peuvent garantir ce droit depuis la conception de l'embryon.

    G : Le rapport suggère un certain nombre de recommandations aux Etats membres. Ne sont-elles pas le signe que les « acquis » en matière d’IVG sont bousculés et que la tendance face à cette question est en train de s’inverser ?

    GP : Ce rapport témoigne d’un durcissement des positions des promoteurs de l’avortement qui n’hésitent plus aujourd’hui à recommander de bafouer les libertés de conscience, d’opinion et d’expression des personnes critiques à l’égard de l’avortement. Ils sont aussi prêts à recommander l’avortement jusqu’à la naissance.

    Il me semble que ce durcissement est l’expression d’une crainte face à la (re)prise de conscience croissante dans la société des problèmes que posent l’avortement. Le rapport s’inquiète d’ailleurs de ce phénomène. Les mouvements provie ont une très forte capacité de mobilisation populaire qui fait totalement défaut aux promoteurs de l’avortement. Il semble que les tenants de l’avortement veuillent graver un droit à l’avortement dans le faux-marbre des droits de l’homme, tant qu’ils en ont encore le pouvoir. Ils se pressent car cela pourrait changer rapidement. Les Etats-Unis ont élu un président et une administration provie, et en Europe, plusieurs pays prennent la même direction. Ceux-ci estiment qu’un plus grand respect de la vie est un progrès pour les droits de l’homme. Jamais l’Europe n’a été aussi favorable à la vie.

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    [1] Grégor Puppinck a dirigé la rédaction de "Droit et prévention de l'avortement en Europe", LEH Editions, 2016.

  • Le Serment d'Hippocrate revu et corrigé ne protège plus la vie à naître

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    LE NOUVEAU SERMENT D'HIPPOCRATE MET LA VALEUR DE LA VIE HUMAINE EN BALANCE

     de genethique.org

    A l’occasion de son Assemblée générale en octobre 2017 à Chicago (USA), l’Association Médicale Mondiale (AMM) a adopté une version amendée du serment d’Hippocrate.  Initialement promu en 1948 suite à l’implication d’éminents médecins allemands dans des expérimentations sur des prisonniers non consentants, des euthanasies, etc., le serment, aussi connu comme la déclaration de Genève, est utilisé par les médecins du monde entier. Dans un certain nombre de pays, il fait même partie intégrante de la législation régissant l’exercice de la médecine.

    La version moderne adoptée cet automne reflète les changements du contexte dans lequel s’exerce l’éthique médicale. Ils manifestent une vision plus bureaucratique et plus légaliste de la médecine.

    La première modification consiste à transformer le "serment" en "engagement". Dans un monde toujours plus sécularisé, le terme de serment indiquerait une référence trop significative à une « divinité » qui « donnerait des lois ».

    La loi naturelle elle-même semble ne plus avoir cours et, dans la phrase : « même en cas de menace, je n’utiliserai pas mes connaissances médicales contredisant les lois de l’humanité », « les lois de l’humanité » ont été remplacées par « les droits humains et les libertés civiles ». Le bien et le mal sont placés sous l’égide de la loi positive, qui apparait désormais comme principale référence. Dans certaines circonstances, le bien et le mal pourraient même être définis par le gouvernement.

    Le changement le plus significatif concerne l’autorisation implicite de l’avortement : « Je maintiendrai le plus grand respect pour la vie humaine dès le moment de la conception » est remplacé par « je maintiendrai le plus grand respect envers la vie humaine ». L’interdiction universelle à l’avortement disparait. Ce passage soulève aussi la question de la fin de vie[1], même si la position de l’AMM reste à ce jour résolument hostile aux pratiques de suicide assisté ou d’euthanasie.

    Enfin, la question de l’autonomie du patient s’impose également dans la version 2017 du serment qui introduit une nouvelle clause : « Je respecterai l’autonomie et la dignité du patient ». Si le concept contient une certaine noblesse, « cela signifie-t-il que le médecin devra répondre à toutes les demandes du patient, quelles qu’elles soient ? ». 

    La version votée du nouvel "engagement d’Hippocrate" est disponible ici

    [1] Sujet récemment débattue par l’AMM réunie à Rome sur ce sujet (cf. Pape François : « L’euthanasie est toujours mauvaise »).

    Sources: Mercator, Michael Cook (30/11/2017)

  • Belgique : eugénisme et progrès de la médecine reproductive

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    Bulletin de l'IEB - 5 décembre 2017

    Sommaire


    Belgique : eugénisme et progrès de la médecine reproductive

    La Belgique est connue pour son expérience dans le domaine de la génétique reproductive, et en particulier dans le diagnostic pré-implantatoire (DPI) et le diagnostic génétique prénatal. Unissant leurs compétences, le pôle « Hôpital Erasme - UZ Brussel » dit vouloir se positionner comme le plus expérimenté au monde en la matière.

    On y compte 2.600 naissances de bébés qui, après avoir été sélectionnés par les généticien grâce au DPI, n’ont pas hérité de la maladie génétique portée par leur(s) parent(s). Il n’est pas fait mention du nombre d’embryons qui ont été « disqualifiés » et détruits suite à cette sélection.

    Pour ce seul pôle Bruxellois, durant ces vingt dernières années, ce sont près de 70.000 fœtus qui ont fait l’objet d’analyses et de tests chromosomiques en laboratoire avant la naissance dans leurs laboratoires. L’article publié dans le Journal du Médecin mentionne que cela a « permis de garantir que les fœtus concernés seraient exempts de l'affection recherchée. »

    Anne Delbaere, Chef de la Clinique de Fertilité à l'Hôpital Erasme, explique qu’il est aujourd’hui possible de « réaliser un diagnostic génétique des plus complet, permettant d'optimiser les chances de parents porteurs d'une maladie génétique de donner naissance à un enfant en bonne santé ».

    Le développement de nouvelles techniques de DPI, notamment de la génétique moléculaire et des techniques d'assistance à la procréation, comme la cryo-préservation embryonnaire, permet de tester toutes les maladies génétiques pour lesquelles la mutation des gènes est connue. « De nouvelles plates-formes génétiques ont pu être développées, afin de rendre possible le séquençage à haut débit avant, pendant et après la grossesse », explique Delbaere.

    La question éthique surgit : choisir quels embryons implanter en fonction d’une certaine caractéristique, ici l’absence de maladie, ne serait-ce pas une manière de sélectionner son enfant ? En d’autres termes, une forme d’eugénisme ? Faut-il bénéficier d’un passeport génétique particulier pour être autorisé à vivre ?

     Sources : Mediplanet

  • Prosélytisme : une querelle de mots ?

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    Dans le dictionnaire Littré de la langue française (1873) le prosélytisme n’a pas de connotation péjorative.  Originairement, un prosélyte est un païen qui a embrassé la foi au Dieu d’Israël et, pour les chrétiens, au Dieu de Jésus-Christ.  « Seigneur, le zèle de ta Maison me dévore », écrit le Psalmiste. Et l’évangile de saint Matthieu renchérit : « allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit." Saint Paul invite même de prêcher « à temps et à contretemps » pour conclure :  «Vae mihi si non évangelisavero ». Mais, l’Ecclésiaste  déclare en contrepoint : «  Il y a une saison pour tout et il y a un temps pour toute affaire sous les cieux : un temps pour se taire et un temps pour parler. Dieu a fait toute chose belle en son temps ».

    Tout est affaire de contexte. La sémantique varie souvent d’un lieu et d’une époque à l’autre (d’où l’intérêt de l’usage d’une langue morte pour préserver le sens universel et immuable de la liturgie eucharistique). Par eux-mêmes, les mots sont facilement trompeurs mais aucun ne l’est cependant dès lors qu'on s'assure de définir ce dont on parle. Le « prosélytisme » stigmatisé par le pape François  n’échappe pas à la règle car il ne peut contredire celui du discours de Pierre le jour de la Pentecôte.

    JPSC

  • Quand Jean d'Ormesson confessait sa foi

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    Le 12 juin 2014, sur le Figaro, Etienne de Montety interviewait Jean d'Ormesson qui vient de nous quitter :

    Jean d'Ormesson: «Croire en Dieu, on aurait tort de s'en priver…»

    INTERVIEW - Il publie un très personnel cantique de la Création.

    En 1980, Jean d'Ormesson écrivait Dieu, sa vie, son œuvre. En 2014, son panthéisme joyeux s'est transformé en action de grâces. Il publieComme un chant d'espérance: un court livre où l'écrivain fait part de son émerveillement et de sa stupéfaction face au mystère de l'univers. Il le fait avec brio, comme à son habitude. Commencé comme un court traité de cosmologie, le livre tourne vite à la quête de Dieu. Ce Dieu-là n'est pas celui qui régnait en maître chez ses grands-parents à Saint-Fargeau, il y a cent ans ; c'est une Personne plus insaisissable et plus riche à la fois: l'auteur des beautés de la Création, et celui qui donne la vie et la joie. Et ce Dieu, Jean d'Ormesson l'avoue, l'émeut chaque jour davantage.

    À quand remonte votre intérêt pour Dieu?

    Mon livre traite de Dieu, non pas parce que je vieillis, mais parce que ce sujet m'intéresse depuis longtemps. J'ai été élevé dans la religion catholique. Généralement, quand les gens disent ça, c'est pour mieux s'en démarquer. Ce n'est pas mon propos. Je ne suis jamais allé au catéchisme, hormis quelques mois au cours Bossuet, c'est ma mère qui m'a transmis la foi. Enfant, j'ai lu et relu l'Histoire sainte. Je revois mon père, qui était un catholique de gauche, me disant: est-ce bien vrai, tout ça? Sa remarque m'ouvrit un abîme de perplexité. Je n'ai jamais été très pieux, mais face aux mystères de l'existence, j'ai toujours manifesté un sentiment d'étonnement. Je suis étonné d'être en vie, je n'en reviens pas que le soleil se lève le matin ; je suis stupéfait d'écouter l'andante du Concerto 21 de Mozart. L'éternité, le temps, l'histoire me remplissent d'étonnement

    Avez-vous conservé la foi de votre enfance?

    À trente ans, j'étais toujours dans le même état d'esprit, mais toujours aussi peu pieux: je célébrais Dieu dans sa création. Si j'étais né aztèque, je crois que j'aurais été un adorateur du Soleil. Je trouvais des raisons de croire en découvrant la lumière du matin sur la Méditerranée, dans les calanques de Porto, en Corse, mais aussi en séjournant à Palmyre, à Rome, à Venise, à Damas, devant la mosquée des Omeyyades. Face au mystère de la création, il m'a toujours paru impossible de s'en tenir aux certitudes. Mes doutes m'embarrassaient, me paralysaient jusqu'à ce que j'apprenne que les plus grands saints ont douté. Ainsi Mère Teresa elle-même a connu des périodes de doutes profonds. Léon Bloy a raison: il n'y a qu'une tristesse, c'est de ne pas être un saint. Mais un saint n'est pas un être parfait!

    Pas pieux, donc, mais croyant…

    Je n'accorde pas une grande importance à l'astrologie, mais je note que je suis Gémeaux, signe de la dualité. Je suis gaulliste et européen, de droite mais assez à l'aise avec des hommes de gauche comme Mitterrand et Mélenchon. Et je suis catholique et agnostique. Songez que lorsque j'assiste à une messe, je suis volontiers un peu ironique. Mais je ne supporte pas qu'on critique la foi catholique devant moi. De nombreux auteurs me confortent dans cette position ambivalente. Il y a une histoire célèbre chez les juifs, ce sont deux rabbins qui se disent: «L'important c'est Dieu, qu'il existe ou non.» Un Père de l'Église dit par ailleurs: ma foi est la forme de mon espérance. C'est exactement mon cas.

    Alors à quoi croyez-vous précisément?

    Ce qui ne laisse pas de m'étonner et de m'émerveiller, c'est l'Incarnation: Dieu s'est fait homme. Je sais bien, avec Renan, que dans de nombreuses religions anciennes, les dieux prennent forme humaine: Zeus prit les traits d'Amphitryon pour séduire Alcmène. Mais le Dieu des chrétiens est le seul qui s'incarne par amour. L'amour est la grande nouveauté du christianisme qu'on retrouve dans d'innombrables propos du Christ: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés», etc. Les chrétiens le savent: quand ils font le bien, c'est à l'imitation de Dieu, mais je suis rempli d'admiration pour les non-chrétiens qui font eux aussi le bien.

    Votre livre montre cependant que votre approche de Dieu procède plutôt de la science que la foi.

    Le XXe siècle a été un siècle horrible à cause des guerres et des massacres. Et un siècle magnifique à cause de la science. On y a fait des découvertes exceptionnelles notamment concernant les origines de l'Univers, de Planck à Hubble. La réflexion sur l'univers est proprement saisissante: nous vivons sur une scène, coincés entre le mur de Planck qui donne le départ de l'Univers et celui de la mort. Nous vivons dans une parenthèse miraculeuse, qui a eu un commencement et aura une fin.

    Tous ces scientifiques nous éclairent sur la façon dont a pu se construire l'Univers. Mais pourquoi tout ceci a-t-il été créé?

    Ça relève de la foi. «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?» demandait Leibnitz. Or la nécessité de l'Univers n'est pas nécessaire. D'ailleurs, la science et la foi ne sont pas du tout incompatibles. Il est loin, le temps où Bertrand Russell pouvait, après une longue discussion sur l'existence de Dieu, couper court en disant: «Vous ne m'avez pas donné assez de preuves…» Croire en Dieu, c'est beaucoup plus simple que de ne pas y croire, et c'est beaucoup plus encourageant. On aurait tort de s'en priver!

    Il y a le mal qui est un mystère et un scandale, qui peut faire douter de Dieu.

    Oui, mais le mal est arrivé avec l'homme et avec la pensée. Avant l'homme, le mal n'existe pas. Il y a la souffrance, mais pas le mal. Le mal est l'apanage de l'homme. Car le mal est indissociable de la conscience du mal. Il procède de l'homme, de sa responsabilité, c'est-à-dire de la liberté de faire le mal. Le mal est le prix de notre liberté. Dieu n'est pour rien là-dedans.

    Et l'Église catholique dans tout ça, comment la trouvez-vous?

    Les ricaneurs sont nombreux qui citent Loisy: «Jésus annonçait le royaume, mais c'est l'Église qui est venue»… Or la succession de trois papes, Jean-Paul IIBenoît XVIet François, chacun illustrant à sa manière les trois vertus théologales, l'espérance, la foi et la charité, montre le caractère durablement exceptionnel de l'Église catholique, et ce depuis deux mille ans. Je mourrai dans son sein si elle veut de moi et j'aimerais bien avoir un prêtre à mes côtés.

    Comme un chant d'espérance, de Jean d'Ormesson, Éditions Héloïse d'Ormesson, 160 p., 16 €.

  • Bolland (Herve), 17 décembre : Concert de Noël avec l'ensemble ukrainien Loubistok

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    L'EGLISE SAINT-APOLLINAIRE DE BOLLAND

    VOUS INVITE A UN VRAI CONCERT DE NOËL 

    2004 2005 2006 ...2017 : DEPUIS QUATORZE ANS SANS INTERRUPTION !

    Dimanche 17 décembre 2017 à 15 heures,

    église Saint-Apollinaire de Bolland

    VOTRE CONCERT DE NOËL !

    SUR UN PODIUM POUR UNE MEILLEURE VISIBILITE

    LOUBISTOK

    BOLLANDINI CANTORES

    CHŒUR MIXTE SAINT-APOLLINAIRE

    P.A.F. : 10 € (8 en prévente, à verser au 732-0056429-26, Chorale de Bolland)

    Réservation au 087 / 67 55 73 (téléphone, fax, répondeur)

    RÉCEPTION APRES LE CONCERT (PRIX TRÈS MODÉRÉS)

    VIN CHAUD OFFERT A LA SORTIE S'IL FAIT FROID !

    QU’ON SE LE CHANTE !

     

    Loubistok nous revient, pour la quatorzième année consécutive.

    Le temps passe, mais nos jolies Ukrainiennes de Lviv nous enchantent toujours par la justesse et les couleurs chatoyantes de leurs voix slaves, par leur répertoire agréable et varié, mêlant noëls et pièces folkloriques, par la succession habile des chants a cappella et des pièces accompagnées au violon, à la flûte, au kobza, à la bandoura, par leur sourire et leurs merveilleux costumes traditionnels !

    Avec deux autres chœurs pour deux fois cinquante minutes d’une jouissance artistique assurée.

    Réservez tôt pour obtenir les meilleures places ! 

    Avec le soutien et le concours de la Ville de Herve

  • Quand la pub fait l'impasse sur Noël... et si c'était tant mieux ?

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    Coup de tonnerre sur nos pauvres sociétés européennes : une certaine marque de bière très connue ne produira plus de « bière de Noël » mais de la « bière d’hiver ». Dans le même temps, ce même mot recule aux frontons des temples du commerce et des enseignes municipales. Exit Noël, la société laïque pare ses tables pour « les fêtes de fin d’année » (le jour de l’An soit, et la deuxième, quelle est-elle ?)

    Et les uns de relayer ces horreurs estampillées #christianophobie, tandis que d’autres sabrent le champagne : l’emprise de Léreligion sur la société recule !

    Ridicule. Aussi ridicule, et ce n’est pas peu dire, que la brusque toquade de quelques élus pour l’origine vaguement mariale du graphisme du drapeau européen, ou que Jean-Luc Mélenchon voyant dans le folklorique titre de chanoine de Latran la preuve d’une mainmise vaticane sur la République française. Ah ! si monsieur Mélenchon connaissait mieux le pape François… vu son programme économique, écologique et social, cette allégeance, il l’appellerait de ses vœux ! Mais passons. C’est ridicule, oui, de voir un « viol de conscience », un « obscurantisme tentaculaire » dans le mot de « Noël » appendu aux vitrines pleines de foie gras, et une libération dans son retrait. Voilà une liberté qui ne coûte pas cher à consentir et qui fait oublier le reste.

    Grotesque tartarinade laïcarde, oui. Mais est-ce tellement mieux de s’arc-bouter, au nom de la défense de « l’identité chrétienne », sur la présence du mot Noël sur les emballages de marrons glacés ? C’est un fait, même s’il nous déplaît fort, à nous chrétiens : l’immense majorité de nos concitoyens ne fête pas, fin décembre, la venue du Dieu fait homme. Et ce n’est pas parce qu’elle s’est convertie au grand méchant z’islam. L’hypothèse salafiste est assez peu crédible pour expliquer la disparition d’un nom de fête chrétienne de sur un… pack de bière. À moins que l’expression « pression des milieux islamistes » n’ait pris un sens nouveau, plus mousseux et aussi quelque peu inattendu. Bref, c’est juste que nos concitoyens sont majoritairement sans religion et que du coup, l’étiquette Noël relève plutôt du simulacre.

    Peu importe à qui célafôte. C’est ainsi : la France n’est plus un pays majoritairement chrétien et l’on peut toujours clabauder « ouimédeculturechrétienne » ou « didentitéchrétienne », imposer de parler de Noël à quelqu’un qui se fiche comme d’une guigne de ce qui s’est passé à Bethléem dans une certaine étable, cela ne nous mène à rien. C’est se bercer d’illusions, faire semblant, et contraindre les autres à le faire. Ils ne croient plus. C’est ainsi.

    Et dans ces conditions, je crois que nous n’avons aucun intérêt à combattre pour défendre le royaume du Christ sur des boîtes de chocolats ou les calendriers des postes. Ne nous plaignions-nous pas chaque année ? N’était-ce pas même devenu proverbial, que Noël ne fût plus pour la majorité qu’une fête commerciale ? Et bien ! que le commerce fasse sa bringue, et nous, fêtons Noël. L’Enfant n’a pas besoin de catalogues de jouets mi-partis roses et bleus, ni de Mon Chéri, ni de Pyrénéens. Il se passera très bien d’être prétexte à lucullutiennes agapes, concours du cadeau hors de prix et rubans rouges autour des tablettes et des iphone. Rien de nouveau, nous le répétons chaque année.

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  • Evangélisation : ce que le pape entend par là

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    De Sandro Magister (traduit sur le site diakonos.be) :

    Le Pape François a confirmé ce qu’il entendait par évangélisation  au cours de la conférence de presse à bord du vol de retour du Bangladesh ce samedi 2 décembre .  A la question du journaliste français Etienne Loraillère qui lui demandait: « Quelle est votre priorité: évangéliser ou dialoguer pour la paix? », le Pape a répondu ceci:

    « Une première distinction: évangéliser ce n’est pas faire du prosélytisme.  L’Eglise ne grandit pas par prosélytisme mais par attraction, c’est-à-dire par témoignage.  C’est Benoît XVI qui le disait.  Qu’est-ce que l’évangélisation?  C’est vivre l’Evangile, c’est témoigner de la manière de vivre l’Evangile: témoigner des Béatitudes, témoigner de Matthieu 25, témoigner du Bon Samaritain, témoigner du pardon soixante-dix-sept fois sept fois.  A travers ces témoignages, l’Esprit Saint travaille et il y a des conversions. »

    « Nous sommes toujours très enthousiastes à l’idée de faire des conversions tout de suite.  Si elles viennent, elles attendent: on parle…, dans votre tradition… , on fait en sorte qu’une conversion soit la réponse à quelque chose que l’Esprit Saint a mis en mouvement dans mon cœur face au témoignage du chrétien.  Au cours du repas que j’ai partagé avec les jeunes pendant les JMJ de Cracovie – une quinzaine de jeunes du monde entier – l’un d’entre eux m’a posé cette question: ‘Qu’est-ce que je dois dire à un camarade d’université, un ami, quelqu’un de bien, mais qui est athée?  Qu’est-ce que je dois dire pour le changer, pour le convertir?’.  Ma réponse fut celle-ci: ‘La dernière chose à faire c’est de dire quelque chose.  Contentes-toi de vivre ton Evangile et si lui te demande pourquoi tu fais cela, tu pourras lui expliquer pourquoi tu le fais.  Et laisse l’Esprit Saint l’attirer.' »

    « C’est cela la force et la douceur de l’Esprit Saint dans les conversions.  Il ne s’agit pas de convaincre mentalement avec des apologies, des raisonnements… non.  C’est l’Esprit qui convertit.  Nous sommes des témoins de l’Esprit, des témoins de l’Evangile.  ‘Témoin’ c’est un mot qui veut dire ‘martyr’ en grec: le martyr du quotidien, même le martyre du sang, quand il arrive… »

    « Vous me demandez: qu’est-ce qui est prioritaire, la paix ou la conversion?  Mais quand on vit dans le témoignage et le respect, on fait la paix.  La paix commence à se briser dans ce domaine quand on se met à faire du prosélytisme, et il y a de nombreux types de prosélytismes, mais ça n’est pas évangélique ».

  • La politique étrangère du Vatican : la plus puissante du monde ?

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    De Lola Lemaigre sur le site de LaLibre.be :

    Au Vatican, la politique étrangère la plus puissante

    MÉDIAS/TÉLÉ"Les diplomates du pape" **, un documentaire à voir ce mardi 5 décembre sur La Une, à 22h15.

    Le Vatican est une minuscule enclave mais elle assure au Saint-Siège une "influence sans équivalence dans le monde". Autre particularité annoncée d’entrée de jeu dans le documentaire de Constance Colonna-Cesari: l’Église catholique est la seule à être organisée en un État.Très célèbre et très visité, le Vatican renferme la plus discrète et la plus mystérieuse diplomatie dans le monde. Les diplomates du pape François sont des hommes de l’ombre, des cardinaux venus de différents pays et des Nonces apostoliques qui sont ses ambassadeurs auprès des États.

    Ces hommes ont accepté de se livrer à la réalisatrice Constance Colonna-Cesari. Leur parole, si rare, est l’objet précieux de ce documentaire qui dévoile les coulisses de la diplomatie du Vatican.

    Des As de la médiation

    Alors que l’on sait que le pape François est un générateur de dialogue grâce à son leadership et à ses signes forts sur le terrain, le documentaire dévoile deux caractéristiques intéressantes sur sa politique. La première concerne le fait que le Vatican soit "extraordinairement informé", surtout grâce à ses multiples agents sur le terrain. Toutes les informations et données sont rassemblées au sein d’un Conseil spécialisé. La deuxième concerne le rôle de médiateur plusieurs fois assumé par le Vatican pour résoudre un conflit international. Comme ce fut le cas en 1984 lorsqu’un cardinal envoyé par Jean-Paul II a réussi à convaincre les présidents de l’Argentine et du Chili de signer un Traité de Paix et d’Amitié, mettant fin au conflit du Beagle. Le pape François, qui tente de faire entendre sa voix à propos de la guerre civile en Syrie, pourra aussi se vanter d’avoir participé au succès de l’accord historique entre les États-Unis et Cuba.

    Des diplomates sur le terrain

    "Fruit d’un an de tournage à Rome et dans le monde entier", le film nous entraîne dans des lieux de pouvoir inaccessibles et met en lumière les moyens utilisés par la politique extérieure du Vatican.

    En donnant la parole au Secrétaire d’État du pape, à son Ministre des Affaires étrangères et à ses ambassadeurs dans le monde, suivis sur le terrain, Constance Colonna-Cesari révèle les secrets de la politique étrangère la plus puissante au monde. Du terrorisme à l’accueil des migrants en passant par Trump, ce documentaire inédit ouvre les dossiers d’actualité traités par le pape et ses diplomates.

     
  • Les avortements eugéniques bientôt interdits en Pologne ?

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    POLOGNE : UNE PROPOSITION DE LOI POUR INTERDIRE LES AVORTEMENTS EUGÉNIQUES

     de genethique.org

    En Pologne, le comité « Stop avortement » a déposé jeudi au parlement un projet d’amendement pour interdire les avortements eugéniques. « Il s’agit d’interdire l’avortement en cas de malformation du fœtus et notamment de trisomie 21, à l’origine de 96% des IVG pratiquées légalement en Pologne, soit 1046 IVG » a déclaré la responsable du comité. Actuellement, l’avortement est légal dans trois cas : risque pour la vie ou la santé de la mère, grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste et malformation du fœtus. Le projet a été signé par « plus de 830 000 personnes, un chiffre record » qui montre « le soutien des polonais à ce projet et un changement des mentalités ». Le texte a également l’appui du premier ministre, et du président : « je signerai la loi interdisant l’avortement eugénique avant tout pour supprimer le droit de tuer des enfants atteints du syndrome de Down » avait-il déclaré en octobre.

    Par ailleurs, le tribunal constitutionnel, interrogé par une centaine de députés en novembre « doit statuer sur la constitutionnalité du droit à l’avortement en cas de malformation du fœtus ».

  • Les catholiques invités par le pape à s'investir en politique

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    De Radio Vatican :

    Le Pape François invite les catholiques à s'investir en politique

    (RV) Le Pape François a adressé un message vidéo aux participants à la «Rencontre des laïcs catholiques qui assument des responsabilités politiques au service des peuples de l’Amérique latine», un évènement organisé conjointement par la Commission pontificale pour l’Amérique latine et le Conseil épiscopal latino-américain (Celam). Il se tient en Colombie, à Bogotá, au siège de la conférence épiscopale colombienne, du 1er au 3 décembre 2017. Il est organisé à l’occasion des 10 ans de la publication du Document d’Aparecida.

    Dans cet ample discours en espagnol, François rappelle que du Pape Pie XII jusqu’à aujourd’hui, les Papes qui se sont succédés ont toujours fait référence à la politique comme «une forme élevée de la charité».  La politique est avant tout un «service», qui ne doit pas servir de support à de simples ambitions individuelles, et ne doit pas non plus prétendre «régler toutes les dimensions de la vie des personnes, en tombant même dans des formes d’autocratie et de totalitarisme», qui ne sont pas seulement des dérives «du siècle passé» mais qui surviennent aussi «dans le monde d’aujourd’hui, et peut-être aussi dans certains pays d’Amérique latine», regrette le Pape.

    «On pourrait affirmer que le service de Jésus, qui est venu servir et non pas être servi, est le service que le Seigneur exige de ses apôtres et disciples, et par analogie le type de service que l’on demande aux politiques. C’est un service de sacrifice et de dévouement, au point que parfois on peut considérer les politiques comme des "martyrs" pour le bien commun de leurs nations», insiste François, qui rappelle la définition du bien commun selon la Constitution conciliaire Gaudium et Spes : «L’ensemble des conditions de vie sociale qui permettent aux hommes, aux familles et aux groupements de s’accomplir plus complètement et plus facilement».

    Le Saint-Père précise qu’il ne faut pas pour autant «opposer le service au pouvoir», car «personne ne veut un pouvoir impuissant», mais que «le pouvoir doit être ordonné au service pour ne pas dégénérer». François insiste sur le besoin de «réhabiliter la dignité de la politique», dans un contexte de perte de crédibilité des institutions et des partis, et alors que les populations expriment parfois leur frustration avec une certaine agressivité. «Il faut des dirigeants politiques qui vivent avec passion leur propre service aux peuples, qui vibrent avec les fibres intimes de leur ethos et de leur culture, solidaires avec leurs souffrances et leurs espérances. Des politiques qui placent le bien commun devant leurs intérêts privés, qui ne se laissent pas effrayer par des grands pouvoirs financiers et médiatiques, qui soient compétents et patients face à des problèmes complexes, qui soient ouverts à écouter et apprendre dans le dialogue démocratique, qui puissent conjuguer la recherche de la justice avec la miséricorde et la réconciliation.» Et pour François, ces attitudes ne relèvent pas d’un idéal utopique, mais elles existent déjà : «Je connais personnellement des dirigeants politiques latino-américains de diverses orientations politiques qui se rapprochent de cette figure idéale», confie-t-il.

    Dans un objectif de développement équilibré, François rappelle l’importance d’une «éducation intégrale, qui commence dans la famille et se développe dans une scolarisation pour tous et de qualité». Il répète aussi son souci d’une «culture de la rencontre» qui puisse permettre de vaincre les dangers de «l’individualisme et de la massification, de la polarisation et de la manipulation».

    François dit sa déception et son étonnement face au manque d’implication des catholiques en politique. Dans un continent si marqué par le catholicisme, «comment est-il possible que les catholiques apparaissent plutôt insignifiants sur la scène politique, ou même assimilés à une logique mondaine ? Il ne fait pas de doute qu’il y a des témoignages de catholiques exemplaires sur la scène politique, mais on note l’absence de courants forts qui ouvrent la voie à l’Évangile dans la vie politique des nations», regrette-t-il, remarquant aussi beaucoup de responsables politiques qui se déclarent catholiques «montrent peu de cohérence avec les convictions éthiques et religieuses propres au magistère catholique»

    Finalement, «la contribution chrétienne à l’action politique se manifeste seulement à travers les déclarations des épiscopats, sans que l’on n’avertisse de la mission particulière des laïcs catholiques d’ordonner, de gérer et de transformer la société selon les critères évangéliques et le patrimoine de la Doctrine Sociale de l’Église». François invite les évêques et les prêtres à laisser les laïcs assumer leurs responsabilités dans le champ politique, sans réduire leur engagement chrétien aux seules sphères paroissiales et diocésaines. Les laïcs ne doivent pas «rester indifférents à la chose publique ou repliés dans leurs temples», martèle le Pape, invitant les catholiques à s’investir en politique. Sans attendre les directives et consignes ecclésiales, ils doivent s’engager «pour lutter en faveur de la justice» et pour des «formes de vie plus humaines pour tous».