Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 11

  • Pourquoi la transmission de la foi est-elle si problématique dans les familles catholiques ?

    IMPRIMER

    D'Héloïse de Neuville sur le site du journal La Croix :

    Pourquoi les familles catholiques ont du mal à transmettre leur religion

    Enquête 

    Selon une enquête de l’Insee publiée en mars, la transmission de la religion dans les familles catholiques est sensiblement plus faible que dans les familles juives ou musulmanes. Dans une société déchristianisée, une pratique cohérente au sein des familles est la condition nécessaire à la perpétuation de la pratique religieuse d’une génération à l’autre.

    05/05/2023

    Les catholiques français, c’est peut-être Gad Elmaleh qui en parle le mieux. Dans son dernier spectacle (1), l’humoriste juif franco-marocain, qui s’est rapproché ces dernières années du christianisme, moque gentiment ce qu’il perçoit comme un manque de fierté des catholiques vis-à-vis de leur religion en simulant la réaction d’un juif, d’un musulman et d’un chrétien interrogés sur leur identité.

    Tandis que les deux premiers affirment d’un ton débridé leur appartenance religieuse, le catholique, lui, noie le poisson : « Alors… c’est un peu plus compliqué. Comment dire ? Euh… Voilà… maman est baptisée. Ma sœur athée… Papa où t’es ? »

    Une sortie de la religion dans l’indifférence

    Ce sketch illustre avec humour la crise de la transmission dans les familles catholiques, encore étayée par une récente étude de l’Insee. Publiés le 30 mars, ses résultats sont implacables : la part des catholiques continue de chuter en France, représentant, en 2020, 29 % des sondés âgés de 18 à 59 ans, contre 43 % dix ans plus tôt.

    Le déclin, explique les auteurs, est dû au faible taux de reproduction du catholicisme d’une génération à l’autre. Tandis que la reproduction familiale est forte dans l’islam et le judaïsme – 91 % des personnes élevées dans des familles musulmanes et 84 % dans des familles juives continuent à se revendiquer de la religion de leurs parents –, les familles chrétiennes transmettent moins leur croyance à leurs enfants. Seulement 67 % des personnes élevées par des parents catholiques ont gardé leur religionLa pratique – prière, pèlerinage, messe… – apparaît comme un élément clé de la reproduction religieuse : « Si dans les familles, rien n’a été fait pour redonner de la valeur à la pratique, notamment celle de la messe, en trois générations les pratiquants font des enfants non pratiquants qui eux-mêmes ont des enfants non chrétiens », observe le sociologue du catholicisme, Yann Raison du Cleuziou (2).

    Des familles attentives à la transmission

    Une sortie de l’Église catholique d’autant plus simple qu’à la différence de l’islam ou du judaïsme, cette appartenance religieuse n’exerce plus qu’une influence minime sur la vie sociale. « Le décrochage religieux intervient alors sans drame, presque dans l’indifférence, quand les enfants prennent leur autonomie du foyer parental », retrace Pierre Bréchon, professeur émérite de science politique à Sciences Po Grenoble.

    Le chercheur, qui a conduit une étude sur les valeurs des Français, observe toutefois une transmission efficace de la foi « dans les familles qui assument une forme d’imperméabilité vis-à-vis des autres cultures ambiantes ». Ces familles catholiques observantes et plutôt conservatrices pilotent avec succès leur reproduction spirituelle, sélectionnant avec attention la sociabilisation religieuse de leurs enfants (écoles catholiques, mouvements de jeunesse, cercles amicaux…).

    Une cohérence gagnante ? La transmission réussie d’une génération à l’autre est, plus précisément, selon le sociologue Yann Raison du Cleuziou, le fruit de la combinaison de deux dimensions : la valorisation des rites et la dimension « totalisante » de la foi qu’un enfant reçoit et qui imprègne tous les aspects de sa vie. A contrario, « les familles catholiques qui délèguent aux structures collectives la transmission de la foi (, aumônerie…) – comme un aspect de l’éducation – ont un taux de transmission religieuse bien plus faible ».

    Lire la suite

  • François a-t-il un plan secret pour la paix en Ukraine ?

    IMPRIMER

    Lu sur le site web du Pillar (LE PILIER) 3 mai 2023 :

    téléchargement (1).jpg« Le pape François a déclaré dimanche qu'il avait travaillé sur un plan secret de paix entre l'Ukraine et la Russie, plus de 14 mois après la nouvelle invasion à grande échelle de la Russie. 

    Mais alors que la perspective d'un accord de paix papal a retenu l'attention ces derniers jours, les responsables des gouvernements et de l'Église ukrainiens et russes disent qu'ils ne sont pas au courant d'un plan pontifical. 

    Le Vatican et le pape ont toujours soutenu que François pousse fort pour la paix en Ukraine. Mais après les commentaires du pape dimanche, il n'est pas clair si un plan papal est encore plutôt germinal, ou si des joueurs de haut niveau n'ont pas eux-mêmes été mis au courant. 

    Et quelques jours après les commentaires du pape selon lesquels une "mission" secrète de paix était en cours, il a rencontré un haut responsable orthodoxe russe au Vatican, et un proche conseiller papal a suggéré qu'une percée pourrait se produire.

    De retour dimanche de son voyage apostolique de trois jours en Hongrie, le pape François a donné l'une de ses désormais coutumières conférences de presse en vol, au cours de laquelle il a été interrogé sur sa volonté de travailler pour le retour des milliers d'enfants ukrainiens qui ont été déportés vers Russie par les forces d'occupation.

    "Je suis disponible pour faire n'importe quoi", a répondu François. « Il y a une mission qui n'est pas publique qui est en cours ; quand ce sera public, j'en parlerai. »

    Ces commentaires ont suscité une vague d'intérêt médiatique et de spéculations sur la manière exacte dont le pape pourrait travailler pour le rapatriement des enfants ukrainiens kidnappés, et si ses commentaires signalaient une percée prochaine dans les négociations de paix.

    Mais dans les 48 heures qui ont suivi les remarques, les responsables gouvernementaux ukrainiens et russes ont semblé verser de l'eau froide sur l'idée. 

    Les médias d'État russes ont rapporté mardi qu'un porte-parole du Kremlin avait nié avoir eu connaissance d'une mission dirigée par François, déclarant aux journalistes que "rien n'est connu" de Moscou au sujet d'une initiative de paix papale. 

    CNN a ensuite rapporté un démenti similaire depuis Kiev, citant une source proche du président ukrainien qui a déclaré : « Si des pourparlers ont lieu, ils se déroulent à notre insu ou sans notre bénédiction ».

    "Le président Zelenskyy n'a pas consenti à de telles discussions au nom de l'Ukraine", a déclaré la source à CNN.

    Mais le 3 mai, François a reçu publiquement l'envoyé étranger de l'Église orthodoxe russe à Rome, suscitant à nouveau des questions sur l'éventuel plan de paix de François. Le métropolite Anthony a assisté à l'audience générale du mercredi sur la place Saint-Pierre. 

    La semaine dernière, François avait rencontré le prédécesseur d'Anthony, le métropolite Hilarion, lors de son voyage en Hongrie.

    Alors que Hilarion a depuis déclaré que "rien concernant les relations bilatérales entre l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe russe" n'avait été discuté lors de la réunion et "aucune question politique" n'était sur la table, François a déclaré dimanche aux journalistes dans l'avion papal que "Vous pouvez-vous imaginer [...] que nous n'avons pas seulement parlé du Petit Chaperon Rouge, n'est-ce pas ? »

    Et, malgré les dénégations ukrainiennes et russes de tout pourparler de paix naissant, un proche conseiller papal a déclaré mercredi à un journal italien que François "travaillait continuellement pour la paix depuis plus de huit mois". Le conseiller a prédit qu'une initiative papale privée pourrait bientôt porter ses fruits.

    Stefano Zamagni, ancien président de l'académie pontificale des sciences sociales et l'un des principaux contributeurs à l'encyclique du pape Laudato Si de 2015, a déclaré à Il Fatto Quotidiano qu'il avait aidé à rédiger un plan de paix en sept points l'année dernière, qui verrait le Saint-Siège convoquer des réunions privées , non officielles, négociations de paix.

    Zamagni a rejeté les récents démentis officiels de Kiev et de Moscou, déclarant mercredi au journal qu'il n'était "pas surprenant" que les gouvernements aient nié toute implication dans des pourparlers de paix qui se voulaient informels et non officiels.

    L'économiste a affirmé que l'effort de paix du Vatican est maintenant dans la "dernière ligne droite" et pourrait se concrétiser publiquement "si ce n'est dans les prochaines semaines, du moins dans les trois prochains mois", dans le cadre d'une série de négociations parallèles à celles qui sont poursuivies. par les gouvernements américain et chinois avec les présidents Zalinsky et Poutine. 

    Mais, a concédé Zamagni, toute conclusion à l'effort ne serait pas «parfaite» et a insisté sur le fait qu'une «paix injuste» était préférable à une «guerre juste».

    Tout au long du conflit actuel, François a suscité des critiques de la part des représentants ukrainiens et russes pour ses commentaires sur le conflit et les tentatives du Vatican d'éviter de se ranger ouvertement du côté de l'un ou l'autre pays après l'invasion. 

    Au cours de la semaine sainte de l'année dernière, le Vatican a invité des femmes russes et ukrainiennes vivant en Italie à participer au chemin de croix du Vendredi saint célébré par le pape François - les deux femmes tenant la croix en l'air au 13e chemin de croix . 

    Cette invitation a suscité de nombreuses critiques parmi les Ukrainiens et les catholiques ukrainiens, qui l'ont qualifiée d'"étrange sorte d'œcumanisme" et ont déclaré qu'elle semblait donner une équivalence morale aux envahisseurs et aux envahis dans le conflit actuel.

    Dans le même temps, il a également suscité la colère de Moscou, après avoir révélé publiquement qu'il avait critiqué le patriarche orthodoxe russe Kirill lors d'une vidéoconférence privée, lui disant de ne pas être "l'enfant de chœur de Poutine".

    Alors que François a été invité à plusieurs reprises à se rendre en Ukraine, à la fois juste avant le début de l'invasion russe et dans l'année qui a suivi, le pape a clairement indiqué qu'il n'entreprendrait un tel voyage que s'il pouvait visiter à la fois Kiev et Moscou en tant qu'émissaire de la paix.

    En octobre de l'année dernière, François a réitéré sa volonté d'être un intermédiaire pour un cessez-le-feu, utilisant son discours hebdomadaire de l'Angélus pour lancer un "appel confiant au président ukrainien pour qu'il soit ouvert à des propositions sérieuses de paix", tout en déclarant que son "appel s'adresse en premier lieu au président de la Fédération de Russie, l'implorant d'arrêter cette spirale de violence et de mort, également pour le bien de son propre peuple.

    Tout en adoptant un ton de plus en plus haussier sur le bien et le mal du conflit, qualifiant l'invasion russe de "insensée, répugnante et sacrilège" et parlant des "actions sauvages, des monstruosités" commises par les troupes russes, François a également déclaré que c'est une erreur de penser qu'il s'agit d'un film de cow-boy où il y a des gentils et des méchants. »

    Ref. François a-t-il un plan secret pour la paix en Ukraine ?

    Peut-être pas un western mais sûrement encore un nouvel imbroglio à la Bergoglio…

  • Une étude révèle que l'Église catholique du Nicaragua a subi 529 attaques en cinq ans

    IMPRIMER

    D'INFOBAE :

    Une étude révèle que l'Église catholique du Nicaragua a subi 529 attaques en cinq ans

    3 mai, 2023

    Tegucigalpa, 3 mai - Un évêque nicaraguayen en prison, 37 religieux exilés - dont un autre évêque et plusieurs prêtres - et 32 religieuses de diverses congrégations expulsées, font partie des 529 hostilités que l'Église catholique du Nicaragua a subies de la part du gouvernement présidé par Daniel Ortega, selon une étude présentée mercredi.

    L'étude intitulée "Nicaragua : une Église persécutée ?", réalisée par la chercheuse nicaraguayenne en exil Martha Patricia Molina, détaille les 529 attaques entre avril 2018, date à laquelle des manifestations antigouvernementales ont éclaté dans le pays, et mars 2023.

    Ces attaques comprennent la confiscation par l'État d'au moins sept bâtiments appartenant à l'Église catholique, ainsi que la fermeture et la confiscation des actifs des médias catholiques, selon l'étude présentée en ligne par la chercheuse.

    "Ce rapport présente une étude détaillée de chaque hostilité menée et chacune des données a été vérifiée et décrite par ordre croissant, de sorte que le lecteur peut accéder de la première agression à la dernière enregistrée", a expliqué l'auteur du rapport de 232 pages.

    "L'intérêt de ce rapport est de montrer en chiffres concrets les agressions et les attaques subies par l'Église catholique au Nicaragua", a-t-elle souligné.

    3 176 PROCESSIONS ONT ÉTÉ INTERDITES

    L'étude, divisée en quatre chapitres, commence par les hostilités subies par l'Église au cours des cinq dernières années, puis détaille l'interdiction de 3 176 processions au cours de la dernière Semaine sainte.

    Le troisième chapitre est une systématisation des hostilités, et le dernier est une chronologie des "profanations, sacrilèges, attaques, vols et agressions contre l'Église".

    M. Molina, en exil forcé et membre du comité de rédaction du quotidien nicaraguayen La Prensa, a déclaré lors de la présentation de l'étude que ce sont les laïcs eux-mêmes qui ont documenté les attaques contre l'Église catholique.

    Il n'a pas exclu que le nombre d'agressions soit plus élevé, en raison du fait que "les autorités religieuses ne signalent pas ou peu les agressions et que les laïcs ou les membres de groupes religieux craignent de plus en plus de documenter les hostilités".

    Selon l'étude, 84 hostilités contre l'Église ont été documentées en 2018, 80 en 2019, 59 en 2020, 55 en 2021, 161 en 2022 et 90 au premier trimestre 2023.

    ORTEGA A INTERDIT LES PROCESSIONS

    Le gouvernement nicaraguayen, par l'intermédiaire de la police nationale, a interdit à l'Église de faire sortir les saints dans les rues depuis février dernier, lorsqu'il ne les a pas autorisés à organiser des processions du chemin de croix pendant le carême.

    L'ordre de la police a été adopté après que M. Ortega a qualifié les prêtres, les évêques, les cardinaux et le pape François de "mafia".

    Le 19 avril, le président a déclaré que "maintenant, pendant la semaine sainte, pour éviter les manipulations, on leur (l'Église catholique) a dit de mener leurs activités dans les églises ou près des églises, et certains d'entre eux ont commencé à tonner. Pourquoi ? Parce qu'ils voulaient du sang", sans fournir de preuves.

    Ce jour-là, le président s'en est pris à nouveau à l'Église catholique et au Vatican, qualifiant Saint Jean-Paul II de "dictateur" et de "tyran".

    Les relations du gouvernement Ortega avec l'Église catholique sont actuellement très tendues, marquées par l'expulsion et l'emprisonnement de prêtres et l'interdiction d'activités religieuses.

    Le pape François a qualifié le gouvernement sandiniste de "dictature flagrante" dans une interview accordée à Infobae, soulignant "le déséquilibre de la personne qui dirige" le pays d'Amérique centrale.

  • 25 000 personnes participent à la Marche pour la vie à Mexico pour exiger la fin de l'avortement

    IMPRIMER

    De Eduardo Berdejo sur CNA :

    25 000 personnes participent à la Marche pour la vie à Mexico pour exiger la fin de l'avortement
     
    March for Life in Mexico City
    La Marche pour la vie à Mexico, le 29 avril 2023. | Crédit : Marche pour la vie

    2 mai 2023

    Environ 25 000 personnes sont descendues dans les rues de Mexico le 29 avril pour la Marche pour la vie afin d'exiger la fin de l'avortement, qui a été légalisé dans la capitale mexicaine en 2007, selon Steps for Life, l'organisateur de l'événement.

    Le 26 avril marque le 16e anniversaire de la légalisation de l'avortement par l'Assemblée législative du district fédéral, à l'occasion d'une réforme du code pénal. À l'époque, Marcelo Ebrard dirigeait le gouvernement de la capitale et soutenait la dépénalisation, connue sous le nom de "loi Marcelo".

    "Cette législation a provoqué plus d'un million d'avortements au Mexique, puisqu'il faut ajouter aux chiffres officiels des centres de santé de la ville de Mexico les avortements pratiqués dans les cliniques privées", a déclaré Steps for Life dans un communiqué de presse. 

    Vers 11 h 15, la manifestation s'est dirigée vers le ministère des affaires étrangères pour déposer une gerbe près du musée de la mémoire et de la tolérance, symbolisant "les morts causées par la loi dite "loi Marcelo" et la violence systématique subie par les femmes", a expliqué Jahel Torres Ramírez, porte-parole et organisatrice de la marche.

    Les milliers de manifestants pro-vie se sont ensuite rendus au Congrès de Mexico, où ils ont écouté les discours des organisateurs.

    Daniel Ramírez Cortés, représentant de Steps for Life dans l'État du Michoacán, a souligné que les politiques publiques actuelles ne résolvent pas les véritables problèmes des femmes mexicaines, qui ont besoin "d'une meilleure éducation, de plus d'opportunités d'emploi, de garanties de sécurité, de crèches pour leurs enfants, de sport, de culture, et non de mort".

    Fátima Guzmán, représentante de Steps for Life dans l'État de Jalisco, a souligné que ces dernières années, il a été prouvé que la dépénalisation de l'avortement ne résout pas les problèmes à la source. "Ce n'est pas une solution globale, les femmes ne sont pas mieux soignées, les risques liés à la pratique [de l'avortement] n'ont pas disparu", a-t-elle déclaré.

    Mme Guzmán a demandé aux hommes politiques "d'ouvrir les yeux et de comprendre que le Mexique veut la vie et non des lois injustes qui favorisent la violence systématique contre les femmes et la société".

    L'organisatrice Jahel Torres a exigé que les trois branches du gouvernement "respectent les lois, respectent les traités internationaux contraignants auxquels le Mexique est partie, et promeuvent la culture de la vie, la culture d'une défense authentique des femmes pour un meilleur développement de notre pays".

    La dirigeante pro-lfe a souligné "que ce Mexique des femmes, ce Mexique de la vie, ce Mexique des opportunités, est le Mexique que nous construisons aujourd'hui et que nous nous engageons à défendre et à diffuser parce que le Mexique aime la vie !"

    Eduardo Berdejo est diplômé en journalisme de l'Universidad Nacional Mayor de San Marcos (Pérou). Il est membre de l'équipe d'ACI Prensa depuis 2001. Il a couvert les visites du pape François à Cuba, au Mexique, en Colombie et au Pérou. Il est également titulaire d'un diplôme en littérature comparée de l'université de Piura (Pérou) et a suivi le cours complet de correction stylistique de l'école d'édition de Lima (Pérou).

  • L'Académie Jean-Paul II demande le renvoi de l'archevêque Paglia

    IMPRIMER

    Lu sur kath.net/news :

    L'Académie Jean-Paul II demande le renvoi de l'archevêque Paglia

    4 mai 2023

    En toile de fond, une déclaration de Paglia sur un éventuel compromis juridique sur l'euthanasie.

    L'Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille a vivement critiqué dans une lettre ouverte les remarques de l'archevêque Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, sur la légalisation de l'euthanasie.

    Mgr Paglia avait déclaré qu'il considérait comme défendable un compromis juridique qui pourrait dépénaliser le suicide assisté dans certaines circonstances. Il a dit textuellement : "Personnellement, je ne pratiquerais pas le suicide assisté, mais je comprends que dans les circonstances concrètes dans lesquelles nous nous trouvons, un compromis juridique pourrait être le meilleur pour le bien commun".

    Légaliser un mécanisme qui permet à un médecin de fournir à un patient du poison avec lequel il peut se suicider ne pourrait jamais être le meilleur pour le bien commun. Il n'y a aucune différence morale entre cet acte et l'administration d'une surdose de morphine par un médecin. "Tu ne tueras pas s'applique dans les deux situations", peut-on lire textuellement dans la lettre de l'Académie Jean-Paul II.

    Un compromis juridique sur la question du suicide assisté ne serait rien d'autre qu'un pas tactique vers la légalisation de l'euthanasie. Dans la pratique, les médecins verraient dans l'impunité du suicide assisté, qui reste interdit, une hypocrisie morale. La réglementation conduirait finalement à ce que les médecins soient guidés sur la voie de l'euthanasie, craignent les auteurs de la lettre.

    Dans une prise de position, l'Académie pontificale pour la vie a réagi à la critique de la déclaration de l'archevêque Paglia et souligné que ce dernier, conformément à l'enseignement de l'Eglise, rejetait l'euthanasie. En même temps, elle aurait réitéré son soutien à "l'initiative législative" qui spécifierait les conditions dans lesquelles elle devrait être dépénalisée.

    Les auteurs de la lettre demandent aux membres de l'Académie pontificale pour la vie d'exiger du pape François le remplacement de Mgr Paglia. Selon eux, Mgr Paglia n'a pas corrigé ses propos et n'a pas demandé pardon pour sa "trahison scandaleuse des patients les plus vulnérables". Le nouveau président devrait être une personnalité qui proclame clairement et avec courage l'enseignement éternel de l'Eglise et du saint pape Jean-Paul II.

    La lettre est signée par le Dr Thomas Ward, président de l'Académie Jean-Paul II pour la vie et la famille, la vice-présidente Christine de Marcellus Vollmer et le trésorier Steven Mosher.

    L'Académie Jean-Paul II pour la vie et la famille a été fondée en 2017 par d'anciens membres de l'Académie pontificale pour la vie (APV) qui ont été licenciés en 2016 et n'ont pas été nommés à nouveau, alors qu'ils avaient été initialement nommés membres à vie. Fidèles au magistère de l'Église catholique, ils poursuivent leur activité au sein de l'Académie Jean-Paul II, qui fonctionne indépendamment de toute organisation étatique ou religieuse.

  • Philippines : des familles contraintes à se réfugier dans les églises pour échapper aux violences

    IMPRIMER

    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Des familles réfugiées dans les églises pour échapper aux violences

    03/05/2023

    L’armée a lancé une offensive contre le groupe islamique Dawlah Islmamiyah dans la province de Mindanao, provoquant la fuite de centaines de familles.

    Des centaines de villageois tentent de trouver refuge dans des églises catholiques et des écoles publiques alors que l’armée philippine a lancé le mardi 2 mai une opération de frappes aériennes sur des repaires présumés d’un groupe terroriste lié à l’État islamique (EI), dans les marais de la province de Maguindanao, dans la région de Mindanao.

    Selon un porte-parole de l’archidiocèse de Cotabato, plus de 200 familles ont fui les villages de Magaslong et Datu Piang pour se mettre à l’abri, tandis que des cachettes présumées du groupe Dawlah Islamiya ont été pilonnées par des tirs de mortier.

    « Des membres du groupe terroriste ont été aperçus en train de consolider leurs forces dans des huttes de la communauté locale de Magaslong, Datu Piang, Maguindanao del Sur »,  a expliqué le général de brigade Oriel Pangcog lors d’une conférence de presse. Nous n’avons pas perdu de temps, nous avons immédiatement lancé l’attaque, après nous être assurés que les suspects ne se trouvaient pas dans un village ou une communauté où des civils pouvaient être tués »

    Des tirs d’artillerie ont duré de 3 heures du matin à midi, obligeant les villageois à fuir pour éviter d’être pris entre deux feux ou d’être utilisés comme boucliers humains.

    « Les forces gouvernementales recherchent activement les terroristes en raison de l’attentat à la bombe contre un bus à Isulan, Sultan Kudarat, qui a fait six blessés. Il s’agit d’anciens membres du groupe radical Maute qui a assiégé Marawi, dans la province de Lanao del Sur, en vue d’établir un califat », a déclaré M. Pangcog. La ville de Marawi a subi un siège de cinq mois en 2017, au cours d’affrontements entre l’armée philippines et des groupes islamistes.

    Susan Guinigundo, lectrice à la paroisse Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus, à Datu Piang, a abandonné sa maison et s’est enfuie avec ses enfants. »Dès le matin, nous entendions des hélicoptères et des tirs d’artillerie. Nos enfants n’arrêtaient pas de pleurer parce qu’ils entendaient les explosions et les tirs de l’autre côté du champ. » Cette mère de cinq enfants dit avoir eu peur d’être utilisée avec sa famille comme bouclier humain. « Nous ne savions pas comment la situation allait évoluer, nous avons dû quitter nos maisons. »

    Selon le père Clifford Baira de l’archidiocèse de Cotabato, la situation sur le terrain est « très difficile » et 43 familles catholiques sont actuellement hébergées dans des paroisses de la région. « La plupart d’entre elles ont des enfants, nous essayons de collecter du lait et d’autres produits pour leur permettre de se nourrir correctement ».

    Selon le père Baira, le centre d’action sociale de l’archidiocèse a tenté de négocier avec les familles et les proches des membres de Dawlah Islamiya en 2019, mais les réunions ont échoué en raison de « différences religieuses ». » Ils pensent que nous, catholiques, sommes des infidèles et qu’il faut donc nous convertir ou nous écarter par la violence. Il y a très peu de place pour la paix et la communication »,

    Selon le lieutenant-colonel Dennis Amorato, porte-parole de la 6e division d’infanterie de l’armée l’offensive actuelle est une « action préventive avant que le groupe ne puisse lancer une autre attaque terroriste. Nous avons veillé à ce qu’il n’y ait pas de dommages collatéraux, mais nous n’avons pas pu empêcher les habitants de se précipiter vers les centres d’évacuation en raison de l’impact des tirs d’obus »

    1. Amorato a indiqué que les forces gouvernementales n’étaient pas en mesure de confirmer le nombre exact de personnes tuées, mais que les tireurs d’élite se cachaient toujours dans les marais.

    « Nous ne pouvons pas encore nous approcher de la zone car nous sommes toujours la cible de tirs. » rapporte M. Amorato. Le militaire dit espérer pouvoir aller effectuer une opération terrestre de reconnaissance de terrain dans la zone d’ici un jour ou deux.

    (Avec Ucanews)

  • Arménie : Poutine commet la même erreur que l'Empire byzantin face aux Turcs

    IMPRIMER

    D'

    «En sacrifiant l'Arménie, Poutine commet la même erreur que l'Empire byzantin face aux Turcs»

    3 mai 2023

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L'historien Aram Mardirossian dresse un parallèle historique entre la situation actuelle de l'Arménie et l'invasion turque de 1071, sous l'Empire Byzantin. Selon lui, le chef du Kremlin, comme l'empereur Basile II, prend le risque de favoriser l'expansion turque en délaissant l'Arménie.

    Aram Mardirossian est professeur agrégé des facultés de droit de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études à la chaire de Droits et institutions des chrétientés orientales.

    Si l'«histoire ne repasse pas les plats», elle ressert souvent des mets au goût très amer. En laissant l'Arménie – ne parlons même pas de l'Artsakh – être chaque jour un peu plus détruite par la Turquie et l'Azerbaïdjan, tablant qu'ainsi, elle lui serait d'autant plus servilement soumise, Vladimir Poutine commet mutatis mutandis la même erreur concédée il y a mille ans par l'empereur byzantin Basile II le Macédonien (976-1025).

    L'Empire romain d'Orient – très fautivement appelé byzantin – avait atteint l'acmé de sa puissance sous le règne de ce basileus qui était le plus illustre rejeton d'une dynastie impériale d'origine arménienne ! Militaire de génie, administrateur hors pair, il parvint à écraser les Bulgares et les puissances musulmanes. Nonobstant, il commit une faute politique majeure dont les effets dévastateurs se déclineront sur le long terme. Pensant ainsi accroître la grandeur de son empire et sa gloire personnelle, il supprima l'indépendance arménienne soigneusement respectée par les deux empereurs romains les plus glorieux, Constantin et Héraclius. Ce faisant, Basile II ne renouait pas seulement avec l'autoritarisme funeste d'un Justinien. Il répudiait un principe clairement établi depuis Auguste : la position intermédiaire de l'Arménie entre l'Empire et les puissances du Moyen-Orient. S'imaginant assez forts pour lutter contre les États musulmans sans le concours des Arméniens, Basile II et ses successeurs méconnurent lourdement le rôle millénaire de l'Arménie, barrière de civilisation contre la barbarie des steppes. Le Macédonien a en réalité amorcé le début de la fin de l'Empire romain. Moins d'un demi-siècle après sa mort, le désastre de Manazkert en 1071 contre les Seldjoukides scande le début du déferlement des tribus turques en Anatolie. Débute alors un long chemin de croix qui s'achèvera avec la chute de Constantinople le mardi 29 mai 1453.

    Pendant de nombreuses années Vladimir Poutine a fourni des armes à Bakou avant de laisser les Arméniens seuls face aux Turco-azéris et leurs nervis djihadistes à l'automne 2020.

    Aram Mardirossian

    Pendant de nombreuses années Vladimir Poutine a fourni des armes à Bakou avant de laisser les Arméniens seuls face aux Turco-azéris et leurs nervis djihadistes à l'automne 2020. Il est finalement intervenu quand le «fruit» arménien – largement vaincu mais pas encore totalement chassé de l'Artsakh – lui a paru mûr. D'une part, il punissait ainsi les Arméniens qui, depuis 2018, avaient exprimé des velléités de rapprochement avec l'Occident sous la direction de Nikol Pachinyan dont l'action politique, de façon plus générale, constitue dans le meilleur de cas un sommet d'incompétence et, dans le pire, une traîtrise impardonnable. D'autre part, Poutine prenait pied plus profondément dans le Sud Caucase en installant 2000 soldats casques bleus russes, sur les territoires que l'Azerbaïdjan venait de réoccuper.

    Lire la suite

  • La place accordée au sacré aujourd'hui (Sonia Mabrouk et Sylvain Tesson)

    IMPRIMER

    De l'émission Répliques (Alain Finkielkraut) sur France Culture (29 avril) :

    Conversation autour de la place accordée au sacré aujourd'hui, avec Sonia Mabrouk et Sylvain Tesson.

    Avec

    2023_05_04_09_39_18_Greenshot.png

    "Dans son dernier livre, Blanc, Sylvain Tesson écrit : “en 2019, les hommes avait continué à s’entretuer passionnément, on avait découvert l’iPhone 11, le progrès avait fait des progrès. Par exemple, la flèche de Notre-Dame avait brûlé. Que signifiait-elle, dressée au-dessus du siècle vingt-et-un ? Il était logique qu’elle se retira. L’homme moderne a autre chose à faire que de tourner son regard vers le ciel”. Ni Sylvain Tesson, ni Sonia Mabrouk, qui publie Reconquérir le sacré, ne veulent laisser le dernier mot à cet aplatissement, à ce désenchantement du monde. Chacun a sa manière résiste." A. Finkielkraut

    Alain Finkielkraut reçoit Sylvain Tesson, écrivain, et Sonia Mabrouk, journaliste.

    "Ma conversion au sacré s’est faite en plusieurs étapes. Ce ne fut pas une révélation brutale et soudaine ; plutôt une succession de moments à la fois intimes et universels, un cheminement dans le temps vers des fragments de sacré, une compréhension de quelque chose qui nous précède et qui nous suit, qui en tout cas nous dépasse. Je dirais aussi que, dans mon cas, j’ai reçu le sacré comme on reçoit la foi. À un moment précis, le sacré a fini par s’imposer dans mon existence. Était-ce le fruit du hasard, ou était-ce un événement déjà inscrit en moi ? Impossible à dire. Une chose est sûre : la vie s’en est mêlée, et depuis, tout a changé." Sonia MabroukReconquérir le sacré (Éditions de l'Observatoire, 2023)

    "De 2018 à 2021, à la fin de l’hiver, nous nous élevions dans la neige. Le ciel était vierge, le monde sans contours, seul l’effort décomptait les jours. Je croyais m’aventurer dans la beauté, je me diluais dans une substance. Dans le Blanc tout s’annule — espoirs et regrets. Pourquoi ai-je tant aimé errer dans la pureté ?" Sylvain TessonBlanc (Gallimard, 2022).

    "Comment faites-vous pour ne pas laisser le dernier mot au désenchantement du monde ? Quelle est votre recette ?" sera la première question posée, à Sonia Mabrouk.

    "Voir des symboles, voir ce qui peut habiter le ciel, c'est contribuer au chatoiement du monde" (S. Mabrouk)

    "Je crois et j’espère qu’il n’y a pas de recette dans ce domaine-là. On pourrait dire qu’il pourrait y avoir un art : celui d’être à l’affût. Vous venez de dire “tourner son regard vers le ciel”. Il n’y a pas de recette mais il y a quand même une disponibilité, une attitude à avoir, qui est celle de croire en les signes. Je crois que même les gens qui vivent dans des cathédrales de raison ne sont pas à l’abri de ce qu’il peut se passer dans le ciel, peu importe ce qui l’habite selon eux, Dieu ou autre chose. Il y a une forme de bonheur à croire en l’existence de ces signes. Par exemple, par rapport à la flèche de Notre-Dame, j’y ai vu aussi un signe, peu importe si certains ont ricané, ont ringardisé une telle attitude et on dit qu’on peut surinterpréter les signes. Je suis heureuse de surinterpréter les signes, malgré ce qu’on peut en dire. Voir des symboles, voir ce qui peut habiter le ciel, c’est contribuer au chatoiement du monde. C’est croire en des choses simples, en la poésie, en l’amour, en les couleurs. C’est pour cela que je suis à l’affût de ce qui tombe de la poche de Dieu. Je ramasse ce qui tombe de la poche de Dieu, de ces poussières, de ces traces de sacré. (...) On a écrasé le sacré, on s’est assis sur un Occident fatigué et usé, et on n’entend plus les cloches du sacré." Sonia Mabrouk

    "Ce qui nous pousse à essayer de ré-accueillir le sacré dans nos vies, c’est quand on refuse notre propre réduction à notre dimension purement historique, biologique ou économique" (S. Tesson)

    "Le sujet du sacré semble bien inutile dans le ciel du siècle vingt-et-un, et même une notion à ranger au grenier des antiquités, car qu’est-ce que l’efficacité du sacré, dans un monde soumis à l’utilité des choses ? Quelle est la force du sacré ? Quel est son usage ? Sa valeur économique ? Pas grand chose. Or, vous nous demandez quelle est la recette. Il ne s’agit pas de trouver les trucs et astuces qui nous permettent de retrouver notre part verticale, mais il y a des chemins qu’on peut suivre, des options qu’on peut choisir, des liens qu’on peut renouer. Je tente de me “désapplatir”. Je pense que ce qui nous pousse à essayer de ré-accueillir le sacré dans nos vies, c’est quand on refuse notre propre réduction à notre dimension purement historique, biologique ou économique. Quand on refuse la réduction à cette triple-définition, on en choisit une autre, qui est ce qui peut nous arracher à nous-mêmes. Qu’est-ce qui peut aller contre notre intérêt immédiat ? Qu’est-ce qui peut faire en sorte que parfois nous poursuivions des aspirations ni utiles ni bénéfiques ? J’ai trouvé un axe qui gouverne ma vie, qui est la tentative de m’enfouir, de me dissimuler, de disparaître dans la nature par les voies de l’effort, par des voies qui m’abîment physiquement. J’y trouve là une sorte de prière active et physique. J’ai le malheur de ne croire à rien, j’ai perdu la foi bien que j’ai été éduqué par des chrétiens. La lumière s’est éteinte et je n’ai plus eu Dieu comme recours, mais je n’ai rien déconstruit, j’ai gardé ma profonde allégeance pour ce que j’ai reçu, c’est-à-dire une considération du monde." Sylvain Tesson

    "L’expérience du sacré, c'est toucher du doigt un mouvement de balancier, d'oscillation entre deux états" (S. Mabrouk)

    "Il n’y a pas de technique pour ramasser la poussière ou retrouver les traces du sacré, il y a l’aptitude à être sensible à une forme de dissimulation, de dépouillement de soi. (...) Je pense que se retrouver avec soi, c’est aussi un voyage, il faut le vouloir. Je l’ai ressenti enfant, car j’habitais face à la cathédrale Saint-Louis de Carthage, bâtie entre 1884 et 1890. J’ai tout de suite eu en regardant ce monument une sorte de cousinage mystique et affectif. J’ai senti, comme si les pierres de cet édifice représentaient tous les chapitres de ma vie, comme si les fissures étaient les lignes de ma vie. Quand j’ai poussé la porte de cette cathédrale, j’ai touché du doigt quelque chose de très particulier : il y a eu une rupture, je suis passée d’un état où j’étais dans un monde frénétique, au silence, à la frugalité. Je n’ai pas eu besoin de voyager loin pour le ressentir. Il y a eu une oscillation entre deux états. Je pense que c’est ça l’expérience du sacré, quand vous touchez du doigt ce mouvement de balancier, unique. J’ai prêté l’oreille, j’ai été l’affût, non pas d’un message venant du ciel, mais peut-être d’un message intérieur." Sonia Mabrouk

    "L'effort permet de conduire l'être vers une annulation générale de toute chose" (S. Tesson)

    "L’effort du skieur alpiniste est très athlétique : monter vers le sommet, et redescendre. C’est un effort qui permet de conduire l’être vers une annulation générale de toute chose, d’abord du temps car les heures se dissolvent, et surtout de l’espace, car soudain tout se ressemble, la blancheur, l’éclat, le cristal, le caractère aveuglant du ciel, le manteau neigeux sur les montagnes. L’avancée épuisante semble être une sorte de flottaison dans un rêve : c’est l’anti-distraction, c’est l’effort physique le plus éloigné du divertissement pascalien. Rien ne vous divertit, vous êtes obligés de concentrer toutes vos forces pour avancer." Sylvain Tesson

    Références bibliographiques :

  • Hausse spectaculaire des actes antireligieux au Canada

    IMPRIMER

    D'Alexis Gacon sur le site du journal La Croix :

    Canada : pourquoi les actes antireligieux sont-ils en forte hausse ?

    Les actes antireligieux ont connu une hausse spectaculaire au Canada, faisant plus que tripler concernant les catholiques. Les différentes communautés reprochent un manque d’action de la part des autorités.

    La crèche de l’église Saint-Joseph, dans la ville d’Alma, au Québec, a encore connu un hiver troublé. « On s’était fait voler plusieurs fois le petit Jésus, mais ça, on ne s’y attendait pas », soupire Marc Fournier, secrétaire de la fabrique, un organe chargé d’assurer la gestion de l’organisation de la paroisse.

    En effet, des vandales ont tagué la crèche d’inscriptions « White power », un message prônant la suprématie blanche, et dessiné une croix gammée sur le visage de Jésus. « Que voulez-vous ? Il y a des imbéciles partout. C’est brutal. D’habitude, c’est plutôt tranquille ici. Des graffitis, j’en vois sur les églises à Québec, mais visiblement, même les régions plus excentrées peuvent être touchées. »

    « On s’habitue à ce qui semblait extraordinaire auparavant »

    Des croix gammées, Marvin Rotrand, directeur national de la Ligue des droits de la personne au sein de l’organisation juive B’nai Brith Canada, en a vu un certain nombre sur les portes de la synagogue The Bagg Street Shul, une des plus vieilles de Montréal, à la fin mars. « Attaquer cet édifice, c’est s’en prendre à notre histoire, explique-t-il. C’est la synagogue où les immigrés juifs trouvaient refuge en arrivant.» En dix ans, les actes antisémites recensés par son organisme ont plus que doublé au Canada : « On s’habitue à ce qui semblait extraordinaire auparavant. »

    S’accoutumer à la haine ordinaire, Mohammad Jundi, du Forum musulman canadien, ne s’y résout pas. Mais il constate, amer : « Dans les années 2000, je me sentais protégé au Canada. Maintenant ? Non. » Il demeure marqué par l’attaque du 9 avril à la mosquée Al-Omah Al-Islamiah, à Montréal. « Un homme a fracassé la porte avec un bloc de béton et voulait attaquer un fidèle », raconte-t-il. Les actes anti-musulmans augmentent, selon lui, durant le Ramadan : « Des femmes nous appellent pour dire que des personnes tirent sur leur voile dans la rue et des jeunes demandent s’ils peuvent encore aller à la mosquée sans stress. »

    Une hausse de 67 % des actes antireligieux

    De fait, les dernières données fédérales disponibles, concernant l’année 2021, montrent une augmentation généralisée des actes antireligieux (884), en hausse de 67 % par rapport à 2020. En proportion, la plus forte hausse concerne les catholiques avec une augmentation de 260 %, contre 71 % pour les musulmans et 47 % pour les actes visant les juifs – les actes les plus nombreux en chiffre absolu (487, soit plus de la moitié de l’ensemble des actes antireligieux).

    Selon Marie-Claude Lalonde, directrice du bureau canadien d’Aide à l’Église en détresse, le bond spectaculaire d’actes à l’encontre des catholiques illustre une année particulière, marquée par une vague d’incendies d’églises. Ces événements sont survenus dans la foulée de la découverte de tombes anonymes sur les terrains des pensionnats pour autochtones, lieux autrefois tenus par des congrégations religieuses dans lesquels ils furent maltraités. « L’année 2022 fut plus calme, assure-t-elle. Mais ces dégradations laissent encore des traces. »

    Haine en ligne

    Pour Louis Audet-Gosselin, directeur scientifique et stratégique du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, les premières données, même parcellaires, de la police d’Ottawa laissent penser que 2022 n’a pas marqué d’accalmie. « Il faut rappeler que les crimes haineux sont peu signalés, car ils visent des populations souvent marginalisées, qui n’osent pas contacter la police. On ne connaît que la pointe de l’iceberg. »

    Comment expliquer cette hausse généralisée ? « Il y a davantage d’unités policières dédiées aux crimes haineux, donc on en signale plus, analyse le chercheur. Pour les actes anticatholiques,la couverture médiatique du drame des pensionnats a joué un rôle. Concernant les juifs, la résurgence du conflit israélo-palestinien peut être soulignée. »

    Marvin Rotrand y voit surtout un manque d’action du gouvernement face à la haine en ligne, qui se retrouve ensuite dans les rues : « Nous demandons une législation efficace. Les publications haineuses doivent être retirées rapidement, sinon, les messages restent et donnent des idées aux intolérants. Or, le Canada reste les bras croisés. » Le gouvernement du premier ministre Trudeau a annoncé, lors de la dernière campagne fédérale, vouloir un texte fort pour contrer la haine en ligne, mais aucun projet de loi n’a encore été déposé.

  • "L’Eglise universelle pense différemment et ne vit pas la foi comme on l’entend actuellement dans l’espace germanophone"

    IMPRIMER

    A lire ici : Mgr Nwachukwu: «Le monde germanique n’est pas l’Eglise universelle!»

  • Le projet de loi sur les propos haineux progresse en Irlande; va-t-il réduire J.K. Rowling et l'Église au silence ?

    IMPRIMER

    De Kevin J. Jones sur Catholic News Agency :

    Le projet de loi sur les propos haineux progresse en Irlande, alors que l'on craint qu'il ne réduise J.K. Rowling et l'Église au silence

    Les détracteurs du projet de loi sur les propos haineux craignent qu'il ne criminalise les propos de personnes telles que l'auteur J.K. Rowling, qui a déclaré que les "femmes transgenres" n'étaient pas réellement des femmes.

    2 mai 2023

    L'Irlande se prépare à adopter une interdiction plus large des crimes et des discours de haine, alors que les critiques mettent en garde contre les effets sur la liberté d'expression.

    Les partisans du projet de loi, The Criminal Justice (Incitement to Violence or Hatred and Hate Offences) Act 2022 (loi sur la justice pénale (incitation à la violence ou à la haine et délits de haine) 2022), l'ont présenté comme une mise à jour d'une loi de 1989. Ils ont cité les nouveaux développements technologiques et les nouvelles minorités importantes telles que les personnes de races et de religions différentes, les personnes handicapées et celles qui s'identifient comme LGBTQ.

    Dans un résumé du projet de loi publié en octobre, le ministère de la justice a déclaré que beaucoup considéraient la loi de 1989 comme "inefficace", avec seulement une cinquantaine de poursuites pour violation au cours des 30 dernières années. Il a déclaré que les mises à jour du projet de loi protégeaient "la véritable liberté d'expression".

    "Les discours de haine sont conçus pour faire taire les gens, pour qu'ils aient peur de dire qui ils sont et pour les exclure et les isoler. Il n'y a rien de libre là-dedans et il n'y a franchement pas de place pour cela dans notre société".

    Le projet de loi a été adopté par le Dáil, la chambre basse du Parlement irlandais, par 110 voix contre 14, le 26 avril. Il doit maintenant être débattu au Sénat.

    Le commentateur Dubhaltach O Reachtnin, qui a écrit dans le journal britannique Catholic Herald en novembre, s'est inquiété du fait que la loi pourrait être utilisée pour poursuivre des prêtres ou des laïcs catholiques qui expriment l'enseignement catholique. La loi stipule qu'une "personne morale" peut être responsable de la violation de crimes, ce qui signifie que l'Église peut être coupable des "déclarations de ses membres les plus directs".

    CNA a demandé un commentaire à la Conférence des évêques catholiques d'Irlande, mais n'a pas reçu de réponse avant la publication.

    Certains législateurs irlandais ont critiqué le projet de loi.

    "La plupart des gens ordinaires soutiendraient l'interdiction de l'incitation à la violence et de la violence fondée sur la haine. Cependant, cette loi va beaucoup plus loin que cela", a déclaré Peadar Tóibín, député du parti Aontú, lors d'un débat au Dáil irlandais en novembre.

    Il a rappelé la controverse suscitée par une émission de radio de la RTÉ dans laquelle des femmes s'opposaient à ce que des hommes ou des hommes s'identifiant à des femmes transgenres soient autorisés à pénétrer dans les espaces réservés aux femmes. Cela a provoqué une "réaction brutale" et des accusations de transphobie et d'incitation à la haine.

    "Le ministre pense-t-il que le fait que des femmes disent qu'une femme est une femme adulte est un discours transphobe et haineux ? a demandé M. Tóibín. "Est-il possible qu'un juge puisse à l'avenir avoir cette opinion et mettre en œuvre la législation du ministre sur la base de cette opinion ?

    "Je suis parfois étonné, notamment sur les médias sociaux, de constater que les personnes qui se parent des couleurs de l'amour et de l'inclusion sont souvent celles qui contribuent à clore le débat et à empêcher que ces idées soient discutées", a-t-il déclaré, rappelant l'hostilité et les menaces dont l'auteur J.K. Rowling a fait l'objet en raison de son point de vue sur l'identité sexuelle.

    L'auteur de la série Harry Potter a été accusée d'être "transphobe" pour avoir déclaré que les "femmes trans" n'étaient pas des femmes.

    "Ce sont des opinions qu'ils croient qu'elle ne devrait pas avoir. Ce sont des opinions qu'ils considèrent comme des discours de haine parce qu'elle les défend", a déclaré M. Tóibín, qui s'est inquiété de la "cancel culture" ou de la "culture de la censure".

    Un autre législateur critique, le député Paul Murphy de la coalition People Before Profit-Solidarity, a averti que les dispositions du projet de loi pourraient "créer un effet paralysant sur les critiques légitimes de l'Église catholique".

    "Cela pourrait même décourager les gens de critiquer la promotion par l'Église du type de sexisme, d'homophobie et de transphobie que le projet de loi cherche à combattre", a-t-il déclaré lors d'un débat en novembre. "Il pourrait également être utilisé pour porter de fausses accusations d'antisémitisme et d'incitation à la haine antisémite contre des militants pro-palestiniens.

    Le 26 avril, M. Murphy a proposé un amendement visant à supprimer les protections du discours religieux.

  • L'âme escamotée ?

    IMPRIMER

    Du site des éditions du Cerf :

    L'abolition de l'âme

    L'abolition de l'âme

    de Robert Redeker

    352 pages - mars 2023

    24,00€

    Où est passé le mot « âme » ? Pourquoi a-t-il été escamoté ? Comment s’est-il évaporé de notre langue, volatilisé de notre culture, évanoui de notre quotidien ? Que signifie sa disparition ? Et que nous dit-elle de l’humanité contemporaine ?

    Il n’y est pas allé d’une subite révolution. Il s’est agi d’un lent mais implacable effacement. Celui que Robert Redeker dévoile et démontre ici en refaisant l’histoire de ce mot perdu. Peu à peu, on a doté l’âme, vocable crucial, d’apparents compléments qui ont fini par se révéler de complets substituts. On lui a préféré l’ego, le moi, le sujet, la conscience puis l’inconscient et, dernièrement même, le cerveau. Ainsi, de Descartes à Derrida, des premiers modernes aux ultimes déconstructionnistes, la spiritualité dévitalisée, le monde désanimé, l’homme désincarné n’ont cessé de croître sur l’âme désertée.

    Mais la réalité de l’âme, elle, n’est pas éteinte. Elle s’est seulement absentée de notre pensée. Elle demeure le chiffre secret de la vie vivante et le restera tant qu’il ne sera pas trop tard.

    Cet essai libre et libérateur nous invite à souverainement la redécouvrir, la retrouver, la sauver.

    Philosophe, Robert Redeker est l’auteur d’une oeuvre remarquée en France comme à l’étranger où plusieurs de ses livres ont été traduits, parmi lesquels les ouvrages majeurs que sont L’Éclipse de la mort et Les Sentinelles d’humanité.

    Lire :  Robert Redeker : « L’abolition de l’âme précède et conditionne l’abolition de l’homme »