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Au rythme de l'année liturgique - Page 11

  • En l'honneur de la Vierge, pour le premier samedi du mois

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    Salve sancta parens                   Salut O Sainte Mère,

    Enixa puerpera Regem                 Toi qui a enfanté un Roi

    Qui caelum terramque regit       Qui gouverne le ciel et la terre

    In saecula saeculorum                Pour les siècles des siècles.

    cfr : http://www.introibo.fr/Messes-de-la-Ste-Vierge-au-Samedi,350

    et : https://www.hommenouveau.fr/2238/culture/chantez-la-vierge-a-la-messe-le-samedi-brintroit-salve-sancta-parens.htm

  • Le mois de mars, un mois consacré à saint Joseph

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    Le mois de mars est un mois particulièrement consacré à saint Joseph (source)

    La dédicace d’un mois à une dévotion particulière est une forme de piété populaire dont on ne trouve guère l’usage avant le XVIIIème  siècle. Ainsi dix fêtes marquantes du calendrier ont donné une teinte particulière à tous les jours du mois concerné, sauf février et avril.

    Ainsi le mois de Janvier est le mois consacré au Saint Nom de Jésus depuis 1902 ; mars, le mois de Saint Joseph, depuis 1855 ; mai, mois de Marie, est le plus ancien et le plus connu des mois consacrés, officiellement depuis 1724 ; juin, le mois du Sacré-Cœur depuis 1873 ; juillet, le mois du Précieux Sang depuis 1850 ; août, le mois du Cœur Immaculé de Marie ; septembre, le mois de Notre Dame des Douleurs depuis 1857 et de saint Michel Archange ; octobre, le mois du Rosaire depuis 1868 et le mois des saints Anges ; novembre, le mois des Âmes du Purgatoire depuis 1888 ; décembre, le mois de l’Immaculée Conception.

    Pin by Comunidade São José on SANTOS | St joseph, Saint teresa of avila,  Catholic images

    Pour nous parler de saint Joseph en ce début de mois qui lui est consacré nous emprunterons les écrits de sainte Thérèse d’Avila à son sujet. Sainte Thérèse dont nous honorerons le 28 mars prochain le cinq centième anniversaire de naissance, bien que l’Eglise la fête le 4/15 octobre. Elle expira le jeudi 4 octobre 1582 mais le lendemain se trouva être le 15, à cause de la coïncidence avec la ré­forme du calendrier, ordonnée par le pape Grégoire XIII. C’est le 15 qui a été adopté pour célébrer la fête de sainte Thérèse.

    À 27 ans, Thérèse d’Avila était gravement malade. Elle recourt à Joseph, un protecteur fidèle. Voici les faits racontés par elle-même.

    « Me trouvant, si jeune encore, percluse de tous mes membres, et voyant en quel état m’avait réduite les médecins de la terre, je résolus de m’adresser à ceux du ciel pour en obtenir ma guérison.

    Je pris le glorieux saint Joseph pour avocat et pour patron et je me recommandais tout particulièrement à son intercession.

    J’ai vu clairement que ce père et Seigneur de mon âme m’a délivrée de ce mal et de bien d’autres plus grands où il y allait de mon honneur et du salut de mon âme ; il a même fait pour moi plus que je ne lui demandais.

    Le Seigneur semble avoir donné grâce aux autres pour nous assister dans tel ou tel besoin ; mais saint Joseph, je le sais par expérience, nous assiste en toutes nos nécessités. Notre Seigneur veut nous montrer, sans doute, qu’il exauce dans le ciel toutes les prières de celui auquel il obéissait sur la terre, car Joseph, en qualité de nourricier, avait ici-bas droit de lui commander.

    Je voudrais porter tout le monde à la dévotion envers ce glorieux saint, tant j’ai l’expérience de son crédit auprès de Dieu. Je n’ai vu personne lui être vraiment dévoué et l’honorer d’un culte spécial sans avancer dans la vertu, car il favorise singulièrement les progrès spirituels des âmes qui se recommandent à lui. Depuis plusieurs années, ce me semble, je lui demande le jour de sa fête une grâce particulière, et chaque fois je suis exaucée. Lorsque ma demande n’est pas entièrement ce qu’elle doit être, il la redresse pour mon plus grand bien.

    Je demande pour l’amour de Dieu, à ceux qui ne me croiraient pas, d’en faire l’essai. Ils reconnaîtront, par leur expérience, quel avantage on retire de l’intercession de ce glorieux patriarche et de la dévotion qu’on lui porte.( … )

    Je ne vois pas comment on peut penser à la Reine des Anges et à tout ce qu’elle eut à souffrir en compagnie de l’Enfant Jésus, sans remercier saint Joseph de les avoir si bien assistés l’un et l’autre … »

  • Un saint méconnu : Auguste Chapdelaine

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    Auguste Chapdelaine naît en 1814 au diocèse de Coutances dans une famille paysanne dont il est le 9e enfant. Il est ordonné prêtre en 1843 pour son diocèse. En 1851 il est agrégé à la société des Missions Étrangères de Paris et part pour la Chine. Après deux ans il quitte Hong-Kong pour le Kouang-si, une province qui n'avait plus de prêtre depuis un siècle et demi: "Au départ de cette mission, une ardeur de néophyte!" Récit du Père Chapdelaine: "Un habitant du Kouang-si venu au Kouei-tchéou pour affaires, rencontre par hasard un de ses parents nouvellement converti qui l'initie aux vérités de notre sainte religion; il renonce à ses idoles, adore le vrai Dieu et, de retour dans sa famille, se met à exercer l'apostolat auprès de ses parents et de ses amis. Quarante ou cinquante familles se convertissent. Le nouvel apôtre repart alors au Kouei-tchéou pour demander un chrétien qui pourra le seconder. Je viens moi-même d'arriver et je peux l'aider de mes conseils. Trois mois après, au terme d'un pénible voyage, je célèbre la sainte messe au milieu de ces néophytes.. Mais le démon ne tarde pas à nous susciter des obstacles." En effet, les chrétiens sont dénoncés et le Père est incarcéré avec six autres. Le mandarin est impressionné par la fière attitude du missionnaire et, la Providence aidant, ils sont tous relâchés. Pendant deux ans, le Père exerce librement son ministère dans le Kouang-si. Mais en 1856 il est de nouveau dénoncé. Malheureusement, c'est un nouveau mandarin qui dirige, animé d'une haine implacable contre les chrétiens. Le Père est pris. En tout 25 confesseurs de la foi sont arrêtés et frappés, dont la très jeune veuve Agnès (née en 1833) chargée de la formation des femmes catéchistes. Quant à Laurent Pé-mou, baptisé depuis 5 jours, il est le premier à comparaître à la barre du tribunal et à confesser sa foi. Le mandarin voulant lui faire abandonner le maître Ma (nom chinois du Père Chapdelaine), Laurent rétorque: "Je ne l'abandonnerai jamais!" Irrité d'une déclaration aussi ferme et du refus d'apostasier que lui oppose Laurent, le mandarin le fait décapiter. Puis c'est le tour de la jeune Agnès. Enfermée dans une cage, mutilée, consumée par la faim et la soif, elle meurt au bout de quatre jours. Le Père comparaît à son tour. Il répond aux premières questions, mais oppose le silence à des questions impertinentes qui s'ensuivent. Il reçoit 300 coups de rotin dans le dos sans proférer aucune plainte. Sa cruelle et longue agonie se termine par le supplice de la cage suspendue (strangulation lente). Le 29 février au matin, comme il respire encore, le mandarin le fait sortir de sa cage et ordonne à un satellite de le décapiter.

    Source : abbaye-saint-benoît

    Lire également : un musée chinois dénigre la mémoire de saint Auguste Chapdelaine, missionnaire et martyr

  • Le message du pape François pour le Carême 2025 : Marchons ensemble dans l'espérance

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    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LE CARÊME 2025

    Marchons ensemble dans l’espérance

    Chers frères et sœurs,

    avec le signe pénitentiel des cendres sur la tête, nous commençons le pèlerinage annuel du Saint Carême dans la foi et dans l’espérance. L’Église, mère et maîtresse, nous invite à préparer nos cœurs et à nous ouvrir à la grâce de Dieu pour que nous puissions célébrer dans la joie le triomphe pascal du Christ-Seigneur, sur le péché et sur la mort. Saint Paul le proclame : « La mort a été engloutie dans la victoire. Ô Mort, où est ta victoire ? Ô Mort, où est-il, ton aiguillon ? » ( 1 Co 15, 54-55). En effet, Jésus-Christ, mort et ressuscité, est le centre de notre foi et le garant de la grande promesse du Père qu’est la vie éternelle déjà réalisée en son Fils bien-aimé (cf. Jn 10, 28 ; 17, 3). [1]

    Je voudrais proposer à l’occasion de ce Carême, enrichi par la grâce de l’année jubilaire, quelques réflexions sur ce que signifie marcher ensemble dans l’espérance, et découvrir les appels à la conversion que la miséricorde de Dieu adresse à tous, en tant qu’individus comme en tant que communautés.

    Tout d’abord, marcher. La devise du Jubilé, “pèlerins de l’espérance”, nous rappelle le long voyage du peuple d’Israël vers la Terre promise, raconté dans le livre de l’Exode : une marche difficile de l’esclavage à la liberté, voulue et guidée par le Seigneur qui aime son peuple et lui est toujours fidèle. Et nous ne pouvons pas évoquer l’exode biblique sans penser à tant de frères et sœurs qui, aujourd’hui, fuient des situations de misère et de violence, partant à la recherche d’une vie meilleure pour eux-mêmes et pour leurs êtres chers. Un premier appel à la conversion apparaît ici car, dans la vie, nous sommes tous des pèlerins. Chacun peut se demander : comment est-ce que je me laisse interpeller par cette condition ? Suis-je vraiment en chemin ou plutôt paralysé, statique, dans la peur et manquant d’espérance, ou bien encore installé dans ma zone de confort ? Est-ce que je cherche des chemins de libération des situations de péché et de manque de dignité ? Ce serait un bon exercice de Carême que de nous confronter à la réalité concrète d’un migrant ou d’un pèlerin, et de nous laisser toucher de manière à découvrir ce que Dieu nous demande pour être de meilleurs voyageurs vers la maison du Père. Ce serait un bon “test” pour le marcheur.

    En second lieu, faisons ce chemin ensemble. Marcher ensemble, être synodal, telle est la vocation de l’Église. [2] Les chrétiens sont appelés à faire route ensemble, jamais comme des voyageurs solitaires. L’Esprit Saint nous pousse à sortir de nous-mêmes pour aller vers Dieu et vers nos frères et sœurs, et à ne jamais nous refermer sur nous-mêmes. [3] Marcher ensemble c’est être des tisseurs d’unité à partir de notre commune dignité d’enfants de Dieu (cf. Ga 3,26-28) ; c’est avancer côte à côte, sans piétiner ni dominer l’autre, sans nourrir d’envies ni d’hypocrisies, sans laisser quiconque à la traîne ou se sentir exclu. Allons dans la même direction, vers le même but, en nous écoutant les uns les autres avec amour et patience.

    En ce Carême, Dieu nous demande de vérifier si dans notre vie, dans nos familles, dans les lieux où nous travaillons, dans les communautés paroissiales ou religieuses, nous sommes capables de cheminer avec les autres, d’écouter, de dépasser la tentation de nous ancrer dans notre autoréférentialité et de nous préoccuper seulement de nos propres besoins. Demandons-nous devant le Seigneur si nous sommes capables de travailler ensemble, évêques, prêtres, personnes consacrées et laïcs, au service du Royaume de Dieu ; si nous avons une attitude d’accueil, avec des gestes concrets envers ceux qui nous approchent et ceux qui sont loin ; si nous faisons en sorte que les personnes se sentent faire partie intégrante de la communauté ou si nous les maintenons en marge. [4] Ceci est un deuxième appel : la conversion à la synodalité.

    Troisièmement, faisons ce chemin ensemble dans l’espérance d’une promesse. Que l’ espérance qui ne déçoit pas (cf. Rm 5, 5), le message central du Jubilé [5], soit pour nous l’horizon du chemin de Carême vers la victoire de Pâques. Comme nous l’a enseigné le Pape Benoît XVI dans l’encyclique Spe salvi : « L’être humain a besoin de l’amour inconditionnel. Il a besoin de la certitude qui lui fait dire : “Ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ” ( Rm 8, 38-39) ». [6] Jésus, notre amour et notre espérance, est ressuscité, [7] il vit et règne glorieusement. La mort a été transformée en victoire, et c’est là que réside la foi et la grande espérance des chrétiens : la résurrection du Christ !

    Et voici le troisième appel à la conversion : celui de l’espérance, de la confiance en Dieu et en sa grande promesse, la vie éternelle. Nous devons nous demander : ai-je la conviction que Dieu pardonne mes péchés ? Ou bien est-ce que j’agis comme si je pouvais me sauver moi-même ? Est-ce que j’aspire au salut et est-ce que j’invoque l’aide de Dieu pour l’obtenir ? Est-ce que je vis concrètement l’espérance qui m’aide à lire les événements de l’histoire et qui me pousse à m’engager pour la justice, la fraternité, le soin de la maison commune, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte ?

    Sœurs et frères, grâce à l’amour de Dieu en Jésus-Christ, nous sommes gardés dans l’espérance qui ne déçoit pas (cf. Rm 5, 5). L’espérance est “l’ancre de l’âme”, sûre et indéfectible. [8] C’est en elle que l’Église prie pour que « tous les hommes soient sauvés » ( 1Tm 2,4) et qu’elle attend d’être dans la gloire du ciel, unie au Christ, son époux. C’est ainsi que s’exprime sainte Thérèse de Jésus : « Espère, ô mon âme, espère. Tu ignores le jour et l’heure. Veille soigneusement, tout passe avec rapidité quoique ton impatience rende douteux ce qui est certain, et long un temps très court » ( Exclamations de l’âme à son Dieu, 15, 3). [9]

    Que la Vierge Marie, Mère de l’Espérance, intercède pour nous et nous accompagne sur le chemin du Carême.

    Rome, Saint-Jean-de-Latran, 6 février 2025, mémoire de Saint Paul Miki et ses compagnons, martyrs.

    FRANÇOIS

    _____________________________________

    [1] Cf. Lett. enc. Dilexit nos (24 ottobre 2024), n. 220

    [2] Cf. Homélie de la messe de canonisation des Bienheureux Giovanni Battista Scalabrini e Artemide Zatti, 9 octobre 2022.

    [3] Cf. Idem.

    [4] Cf. Ibid.

    [5] Cf. Bulle Spes non confundit, n. 1.

    [6] Lett. enc. Spe salvi (30 novembre 2007), n. 26.

    [7] Cf. Séquence du dimanche de Pâques.

    [8] Cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 1820.

    [9] Idem., n. 1821.

  • Ayez du coeur (7e dimanche du T.O.)

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    Evangile du jour : Luc, chapitre 6, 36-38

    Jésus disait à la foule : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde - (Archive 2009) - Homélies.fr

    « Il est urgent que le monde découvre que le christianisme est la religion de l’amour ! » lançait fort à propos le pape Jean-Paul II, à l’heure où la religion chrétienne est rabaissée caricaturalement à un moralisme étouffant et à un ritualisme étriqué. Au cœur de la charte de la Nouvelle Alliance, Jésus nous dit tout simplement : « Ayez du cœur comme votre Père a du cœur ». N’est-ce pas cela avant tout « être miséricordieux » ? Littéralement il s’agit d’une qualité d’âme qui consiste à se rendre proche, à communier à la misère de son prochain, à compatir intimement avec lui au point de prendre sur soi le joug qui l’écrase. Bien sûr au sens usuel du terme, la miséricorde est assimilée au pardon divin, mais précisément : y a-t-il une misère plus grande que le péché, qui m’aliène de Dieu, me coupe des autres, m’isole dans la solitude de ma culpabilité et de mon remord ? N’est-ce pas en se rendant proche de moi jusque dans la faute qui m’éloigne de lui, que Dieu en Jésus-Christ m’offre la réconciliation ?

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  • Seigneur, j’ai espéré en Ta miséricorde (Introit du 7e dimanche du TO)

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    Introitus Introït
    Ps. 12, 6 Ps.12,6
    DÓMINE, in tua misericórdia sperávi: exsultávit cor meum in salutári tuo: cantábo Dómino, qui bona tríbuit mihi. Ps. ibid., 1 Usquequo, Dómine, obliviscéris me in finem ? úsquequo avértis fáciem tuam a me ? ℣. Glória Patri. Seigneur, j’ai espéré en Ta miséricorde : mon cœur sera transporté de joie à cause de Ton salut : je chanterai le Seigneur qui m’a comblé de biens et je célébrerai le nom du Seigneur Très-Haut. Ps. Jusques à quand, Seigneur, m’oublieras-Tu sans cesse ? Jusques à quand détourneras-Tu de moi Ta face. ℣. Gloire au Père.
  • Soyez miséricordieux comme votre Père du ciel est Miséricordieux (7e dimanche du temps ordinaire)

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    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,27-38. 

    Jésus déclarait à la foule : « Je vous le dis, à vous qui m'écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. 
    Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. 
    A celui qui te frappe sur une joue, présente l'autre. A celui qui te prend ton manteau, laisse prendre aussi ta tunique. 
    Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas à celui qui te vole. 
    Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. 
    Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. 
    Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs en font autant. 
    Si vous prêtez quand vous êtes sûrs qu'on vous rendra, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu'on leur rende l'équivalent. 
    Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Dieu très-haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants. 
    Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. 
    Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. 
    Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. » 

    Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

    Du Portail des Fraternités de Jérusalem :

    "Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux."

    La miséricorde est le vrai nom de Dieu
    et donc des véritables enfants de Dieu.

    Le vrai nom de Dieu n’a pas été donné en Exode 3
    quand Dieu répond à Moïse : «Je suis Celui qui est.»
    Ce nom, d’ailleurs, reste imprononçable !

    Le vrai nom de Dieu a été donné en Exode 4
    quand il s’est lui-même défini :
    «Dieu de tendresse et de pitié,
    lent à la colère et toujours prêt à pardonner.»

    Le plus beau, le plus grand et le plus vrai de notre Dieu
    n’est donc pas dans sa Puissance, sa Splendeur ou sa Majesté.
    Il est dans sa Miséricorde. «Dieu est Amour !»
    Il est Dieu parce qu’il est Amour ; et il est Amour parce qu’il est Dieu !

    Voilà pourquoi une des phrases centrales de tout l’Évangile
    est dans cette parole de Jésus :
    «Vous donc, soyez miséricordieux, comme votre Père du ciel est Miséricordieux

    Ceci dit,
    les paroles de Jésus que nous venons d’entendre
    et celles de Paul qui y font écho
    dans la lettre aux Colossiens (3, 14)
    nous donnent un peu le vertige
    si nous voulons admettre que c’est bien à nous, aujourd’hui,
    qu’elles sont adressées.
    Je vous le dis à vous qui m’écoutez.
    aimez vos ennemis,
    faites du bien à ceux qui vous maudissent,
    priez pour ceux qui vous calomnient…(Lc 6, 27-28).

    Il s’agit ici beaucoup plus que de non-violence :
    il s’agit de «répondre au mal par le bien».
    Non seulement de le faire,
    mais de rendre, activement, contre le mal,
    des actes, des pensées et des paroles de bien.
    Et le Christ continue.
    A celui qui te frappe sur la joue, présente l’autre.
    A celui qui te prend ton manteau,
    laisse prendre aussi ta tunique.
    Donne à quiconque te demande
    et ne réclame pas à celui qui te vole (Lc 6, 29-30).
    Nous avons comme peur de comprendre.
    Il ne s’agit plus seulement, à présent,
    de rester ouverts et bienveillants,
    mais d’être donnés tout entiers.
    C’est l’appel à se laisser comme «manger» :
    Allez ! voici que je vous envoie comme des agneaux
    au milieu des loups (Lc 10, 3).

    Frères et sœurs,
    nous ne pouvons réellement nous lancer
    sur cette route de l’amour fou,
    que si nous sommes d’abord pétris par la contemplation
    de celui qui a pu lancer au monde de tels propos
    parce qu’il était lui-même en vérité cet Amour incarné.
    Cet Agneau immolé.

    Ceux qui voulaient être guéris, il les a aussi pardonnés ;
    ceux qui le suspectaient, il les a nourris ; 
    à ceux qui le frappaient à la joue, il a simplement répondu : 
    pourquoi me frappes-tu (Jn 18,23) ?
    à ceux qui le crucifiaient, il a fait miséricorde : Père pardonne leur…(Lc 23, 34)
    On lui a arraché la tunique et des lambeaux de peau et il nous revêt de sa Lumière !
    On lui a pris la vie, mais plus encore il l’a donnée (Jn 10, 18).
    Il s’est offert jusqu’à être littéralement «mangé».
    Prenez et mangez, ceci est mon Corps donné pour vous (Lc 22,19).
    Prenez et buvez, ceci est mon Sang versé pour vous (Lc 22, 20).
    Cette fois, nous n’avons plus peur de comprendre !

    Tel est Dieu. Notre Dieu.
    Bon et généreux sans mesure (Lc 6, 35).
    Compatissant et juste, tendre, miséricordieux,
    comme une mère, comme un père,
    comme un ami, comme un époux, comme un frère.
    Nous sommes totalement désarmés devant la bonté de Dieu
    quand nous savons nous arrêter pour le contempler !
    Tant que nous n’aurons pas été bouleversés
    d’une manière ou d’une autre dans le fond de notre cœur,
    en face de cet «amour fou» dont Dieu nous entoure,
    tant que nous n’aurons pas pleuré sur la misère
    de notre indifférence et la petitesse de nos refus,
    en présence de sa tendresse,
    nous ne saurons pas être miséricordieux
    comme le Père est miséricordieux ( Lc 6, 36).

    Là pourtant est le test, le test unique,
    de notre vérité chrétienne :
    en deçà on est païen : on réclame justice !
    au-delà on est chrétien : on fait miséricorde.

    Aimer ceux qui nous aiment,
    faire du bien à ceux qui nous en font,
    prêter quand on est sur d’être remboursé
    qui ne le fait pas ?
    Les païens n’en font-ils pas autant (Lc 6, 33) ?

    Non ! nous serons en vérité «enfants de Dieu»,
    si comme Dieu nous savons à notre tour
    nous aimer les uns les autres
    d’un amour sans calcul, sans limite, désintéressé,
    et donc ainsi, un peu fou (I Co 1, 21-27).

    Frères, puisque vous avez été choisis par Dieu,
    que vous êtes ses fidèles et ses bien aimés,
    revêtez votre cœur de tendresse et de bonté,
    d’humilité, de patience, de douceur…
    Agissez comme le Seigneur : il a pardonné, faites de même,
    par-dessus tout cela, qu’il y ait l’amour :
    c’est lui qui fait l’unité dans sa perfection (Col 3, 12-14).

    Oui, vivons cela
    et nous saurons ce qu’est la paix du Christ
    qui règne dans nos cœurs (Col 3, 15).
    Et, ainsi appelés à former en lui un seul Corps,
    nous vivrons tous ensemble et au cœur de cette ville de Florence
    dans une humble, joyeuse et profonde action de grâces.
    Et la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence,
    prendra sous sa garde vos cœurs et vos pensées,
    dans le Christ Jésus (Ph 4,7).
    Amen !

  • 22 février : la Chaire de saint Pierre sur laquelle est édifiée la foi de l'Eglise

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    St Peter's - Cathedra Petri

    C'est aujourd'hui la fête de la Chaire de saint Pierre, l'occasion de prier pour le pape et d'implorer le ciel pour qu'il ne faillisse pas dans sa mission de conduire les âmes dans la voie du salut. Le 22 février 2006, le pape Benoît XVI rappelait le sens de cette fête.

    Le sens de la Fête de la Chaire de Saint Pierre : Texte intégral de la catéchèse de Benoît XVI

    BENOÎT XVI, Audience Générale du 22 février 2006

    « La Chaire de Pierre, don du Christ à son Église »

    Chers frères et sœurs ! 

    La liturgie latine célèbre aujourd'hui la Fête de la Chaire de Saint-Pierre. Il s'agit d'une tradition très ancienne, attestée à Rome dès le IVe siècle, par laquelle on rend grâce à Dieu pour la mission confiée à l'Apôtre Pierre et à ses successeurs.

    La « chaire », en latin « cathedra », est littéralement le siège fixe de l'Évêque, placé dans l'église mère d'un diocèse, qui pour cette raison est appelée « cathédrale », et elle est le symbole de l'autorité de l'Évêque et, en particulier, de son « magistère », c'est-à-dire de l'enseignement évangélique que, en tant que Successeur des Apôtres, il est appelé à garder et à transmettre à la communauté Chrétienne.
    Lorsque l'Évêque prend possession de l'Église particulière qui lui a été confiée, il s'assoit sur la chaire en portant la mitre et en tenant la crosse.

    De ce siège, il guidera, en tant que maître et pasteur, le chemin des fidèles dans la Foi, dans l'Espérance et dans la Charité.

    Quelle fut donc la « chaire » de Saint Pierre ? Choisi par Le Christ comme « roc » sur lequel édifier l'Église (cf. Mt 16, 18), il commença son ministère à Jérusalem, après l'Ascension du Seigneur et la Pentecôte.

    Le premier « siège » de l'Église fut le Cénacle, et il est probable que dans cette salle, où Marie, la Mère de Jésus, pria elle aussi avec les disciples, une place spéciale ait été réservée à Simon Pierre.

    Par la suite, le Siège de Pierre devint Antioche, ville située sur le fleuve Oronte, en Syrie, aujourd'hui en Turquie, et à cette époque troisième grande ville de l'empire romain après Rome et Alexandrie d'Égypte.

    Pierre fut le premier Évêque de cette ville, évangélisée par Barnabé et Paul, où « pour la première fois les disciples reçurent le nom de Chrétiens » (Ac 11, 26), où est donc né le nom de Chrétiens pour nous, si bien que le Martyrologe romain, avant la réforme du calendrier, prévoyait également une célébration spécifique de la Chaire de Pierre à Antioche.

    De là, la Providence conduisit Pierre à Rome. Nous avons donc le chemin de Jérusalem, Église naissante, à Antioche, premier centre de l'Église rassemblée par les païens et encore unie également avec l'Église provenant des Juifs.

    Ensuite, Pierre se rendit à Rome, centre de l'Empire symbole de l'« Orbis » - l'« Urbs » qui exprime l'« Orbis », la terre -, où il conclut par le martyre sa course au service de l'Évangile. C'est pourquoi au siège de Rome, qui avait reçu le plus grand honneur, échut également la tâche confiée par Le Christ à Pierre d'être au service de toutes les Églises particulières pour l'édification et l'unité du Peuple de Dieu tout entier.

    Après ces migrations de Saint Pierre, le siège de Rome fut ainsi reconnu comme celui du Successeur de Pierre, et la « chaire » de son Évêque représenta celle de l'Apôtre chargé par le Christ de paître tout son troupeau.

    C'est ce qu'attestent les plus anciens Pères de l'Église, comme par exemple Saint Irénée, Évêque de Lyon, mais qui était originaire d'Asie mineure, qui dans son traité Contre les hérésies, décrit l'Eglise de Rome comme la « plus grande et la plus ancienne, connue de tous;... fondée et constituée à Rome par les deux très glorieux Apôtres Pierre et Paul »; et il ajoute: « Avec cette Église, en raison de son éminente supériorité, doit s'accorder l'Église universelle, c'est-à-dire les fidèles qui sont partout » (III, 3 2-3).

    Tertullien, quant à Lui, affirme un peu plus tard : « Que cette Église de Rome est bienheureuse! Ce furent les Apôtres eux-mêmes qui lui donnèrent, en versant leur sang, la doctrine dans sa totalité » (De la prescription des hérétiques, n. 36). La chaire de l'Évêque de Rome représente donc non seulement son service à la communauté romaine, mais aussi sa mission de guide du Peuple de Dieu tout entier.

    Célébrer la « Chaire » de Pierre, comme nous le faisons aujourd'hui, signifie donc attribuer à celle-ci une profonde signification spirituelle et y reconnaître un signe privilégié de l'amour de Dieu, Pasteur bon et éternel, qui veut rassembler toute son Église et la guider sur la voie du salut.

    Parmi les nombreux témoignages des Pères, j'ai plaisir à rapporter celui de Saint Jérôme, tiré de l'une de ses lettres, adressée à l'Évêque de Rome, qui est particulièrement intéressante, car elle fait une référence explicite à la « chaire » de Pierre, en la présentant comme havre sûr de vérité et de Paix.
    Jérôme écrit ce qui suit : « J'ai décidé de consulter la Chaire de Pierre, où l'on trouve la Foi que la parole d'un Apôtre a exaltée ; je viens à présent demander une nourriture pour mon âme, là où je reçus autrefois le vêtement du Christ.

    Je ne crois en aucun autre primat que celui du Christ ; c'est pourquoi je me mets en communion avec ta béatitude, c'est-à-dire avec la chaire de Pierre. Je sais que l'Église est édifiée sur cette pierre » (Les lettres I, 15, 1-2).

    Chers frères et sœurs, dans l'abside de la Basilique Saint-Pierre, comme vous le savez, se trouve le monument de la Chaire de l'Apôtre, œuvre de maturité du Bernin, réalisée sous la forme d'un grand trône de bronze, soutenu par les statues de quatre docteurs de l'Église, deux d'Occident, saint Augustin et saint Ambroise, et deux d'Orient, saint Jean Chrysostome et saint Athanase.

    Je vous invite à vous arrêter devant cette œuvre suggestive, qu'il est aujourd'hui possible d'admirer décorée par de nombreux cierges, et à prier en particulier pour le ministère que Dieu m'a confié.

    En levant le regard vers le vitrail d'albâtre qui s'ouvre précisément au-dessus de la Chaire, invoquez L'Esprit Saint, afin qu'il soutienne toujours par sa lumière et par sa force mon service quotidien à toute l'Église. Je vous remercie de tout cœur de cela, ainsi que de votre pieuse attention.

  • 22 février : solennité de la Chaire de saint Pierre

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    masaccio-san-pietro-in-trono-a.jpgL’histoire de Simon, fils de Jonas, devenu Pierre et désigné par Jésus comme guide de l’Eglise mérite qu’on s’y arrête à l’occasion de la mémoire que fait la liturgie de la Chaire de Pierre, le 22 février. 

    Le pêcheur du Lac de Tibériade, domicilé à Capharnaum, sur la côte nord de ce lac, était marié: l’évangile de Marc (Mc 1,30-31) cite un épisode qui met en scène sa belle-mère. L’épisode se situe après l’arrestation de Jean-Baptiste: nous sommes alors dans la seconde partie de l’année 31, comme il découle de toute une série de circonstances chronologiques communes aux quatre évangiles.

    Parmi les premiers à suivre Jésus, Simon, dénommé ensuite Kephas en araméen (pierre, de là Petros en grec), se distingue par son esprit d’initiative, sa générosité et ses élans irréfléchis.
    La lecture des Evangiles et des Actes permet de suivre chronologiquement les principales étapes de son histoire.

    Le pape Benoît XVI dans son Jésus de Nazareth (chap. 9, pae. 1 et 2) met en évidence que la date de la Transfiguration (un épisode à coup sûr inscrit de façon indélébile dans la mémoire de celui qui l’a vécu) est strictement lié à la confession de Pierre à Césarée de Philippe, au Yom Kippur et à la Fête des Tentes. Nous sommes donc au début de l’automne de l’an 32, à la veille des évènements décisifs de notre rédemption.

    La Pâque juive de 33 montre Pierre impliqué dans le terrible moment du reniement de Jésus qui prélude à la crucifixion du Sauveur, mais aussi à la veille de l’expérience bouleversante de sa résurrection sur laquelle Pierre s’interroge d’abord (Jean, 20,6) puis en témoigne (Luc 24,34), assumant une charge trop lourde, si elle n’avait été allégée par le secours de Dieu, alors comme aujourd’hui: détenir les clefs du Royaume (Mt 16,19), avoir à confirmer la foi (Lc 22,32), exercer la responsabilité de conduire le troupeau (Jean 21,15-17).

    Dans les Actes, après la Pentecôte de 33, nous relevons l’attitude courageuse de Pierre dans l’exercice d’une charge aussi exigente. Les menaces, les interrogatoires, les arrestations se multiplient. Il y a le martyre d’Etienne, avant la conversion de Paul, toujours en cette année 33. Une première étape décisive est signalée dans cet épisode où l’on voit Pierre ressusciter une morte (Actes 9,36-41) et baptiser Corneille (Actes 10), annonçant l’Evangile aux « Gentils ». Nous sommes au beau milieu des années trente de l’histoire chrétienne primitive.

    Pendant la période de Hérode Agrippa (41-44) la persécution entraîna le martyre de Jacques le Majeur tandis que Pierre fut libéré de façon éclatante (Actes 12,7) et s’enfuit précipitamment, probablement à Rome (Actes 12,17): la présence de Pierre à Rome, avec Marc, est à la base de la tradition qui reconnaît dans l’évangile de Marc une origine romaine: le texte rédigé en grec constitue en réalité l’évangile de la mémoire de Pierre, dont Marc fut le précieux collaborateur. C’était sous le règne de Claude (41-54 d.C.) e à Rome, Pierre intervint lors du reniement de Simon le Magicien (nous le trouvons aussi dans les Actes 8,9-24) et cité expressément que ce soit par Eusèbe de Césarée (Histoire ecclésiastique, II, 14) ou par Jérôme (Les Hommes illustres, I).

    Jérôme écrit que Pierre occupa le siège épiscopal de Rome jusuq’à la dernière année du règne de Néron (67-68), et qu’il le fit pendant 25 ans, en faisant ainsi remonter le début en 42, coïncidant avec la persécution sous Hérode Agrippa, avec le martyre de saint Jacques le Majeur, l’arrestation, la libération et la fuite de Pierre. Cela ne veut pas dire que durant ces vingt-cinq années Pierre eut une résidence stable à Rome. Mais cela suppose qu’il subsistait des traces écrites de son déplacement à Rome, attestées  par lui: la culture romaine n’était pas orale comme l’était la culture orientale. C’est ainsi que Clément d’Alexandrie (150-215) cité par Eusèbe fait mention d’un souvenir attestant que quand Pierre prêchait l’évangile à Rome, les gens ont demandé à Marc de consigner cela par écrit  (Eusèbe, Histoire ecclésiastique, VI, 14).

    Nous retrouvons Pierre à Jérusalem lors du Concile de 49, décideur courageux, capable d’emboîter le pas à Paul, de confirmer Jacques et de se corriger lui-même (Actes, 5,7-11) après un désaccord avec Paul à propos des païens. Il se rendit à Antioche, ville dans laquelle Pierre séjourna longuement d’après la tradition ecclésiastique.

    L’homme établi par Jésus comme un roc sur lequel l’Eglise fut construite nous a laissé deux lettres apostoliques à l’époque où circulaient aussi les épîtres de Paul, et dont on déduit qu’elles étaient considérées comme dignes d’être écoutées. Il ne manque pas un signe à l’épisode inoubliable de la Transfiguration, (2 Pt 1,16-18), qui voit en Pierre un des trois témoins, par les yeux et les oreilles. Le thème central de toutes les lettres apostoliques que l’on peut dater entre 60 et la destruction de Jérusalem (jamais mentionnée, même pas par de vagues allusions) en 70, avec la présence de “maîtres d’erreurs”. Dans la seconde lettre de Pierre et dans celle de Paul à Timothée, il y a le pressentiment d’une proche rencontre avec la mort.

    Nous sommes probablement au terme de l’année 66. On peut déduire la date d’une série de circonstances et d’une allusion dans la lettre de Jude, contemporaine, mais légèrement postérieure à la seconde lettre de Pierre. Aux alentours de ces mois-là, on observe une série de faits qui vont en s’amplifiant et débouchent finalement sur des évènements tragiques. Jacques le Mineur meurt martyrisé, aux alentours de 61-62. La tradition orientale situe également à ce moment le martyre d’André,le frère de Pierre. L’incendie de Rome en juillet 64 donne le signal des persécutions antichrétiennes de Néron.

    La première lettre de Pierre reflète bien le climat de la seconde partie de l’année 64. On y trouve une allusion à Babylone (1 Pierre 5,13) qui peut s’appliquer à deux cités: Rome ou Jérusalem. Le débat est ouvert également au sujet de « Babylone la grande » dont parle (de façon prophétique) l’Apocalypse (18,2). De nombreux commentateurs inclinent vers une identification de cette ville avec Jérusalem; dans ce cas, Pierre serait allé en 64 à Jérusalem et aurait écrit sa première lettre là-bas.  

    En 66, des faits dramatiques se sont produits à Jérusalem, tandis que le procureur romain Gessius Florus prenait toute une série de mesures contre les Juifs à la suite d’une révolte qui avait commencé à Pâque de cette année-là: le jour de la Pentecôte (à la mi-mai) un cri secoua le temple (“Nous ne partirons pas d’ici”) et immédiatement après ont éclaté les premières rébellions suivies de représailles ; et Gessius Florus attaqua la ville au même mois de mai. Berenice et Hérode Agrippa II tentèrent en vain une conciliation. Des soulèvements se produisirent partout, opposant les juifs aux païens, mélangeant la rage provoquée par les taxes, les croyances religieuses, le désir d’indépendance et les rancoeurs personnelles. Une légion romaine toute entière, la XII Fulminata, fut décimée à Beth Horon.

    Pierre retourna à Rome pour y mourir martyrisé, sur la colline du Vatican, à la fin du printemps 67, durant les jours où Paul fut lui aussi martyrisé, avant le suicide de l’empereur romain qui eut lieu en 68 et avant que Néron, en juillet 67 ne se rende en Grèce pour participer à cette célébration des Jeux Olympiques, récupérés politiquement pour faire croire que « tout était sous contrôle ».

    Pierre dirigea l’Eglise durant presque 34 ans, à partir de 33.Seul le pape Pie IX, 31 ans et 7 mois de pontificat, a vécu une période comparable à la tête de l’Eglise. Sans vouloir offenser qui que ce soit et en respectant comme il se doit les héritiers de toutes les divisions qui se sont produites, l’Eglise de Jésus, chrétienne, est liée indissolublement au primat (humble et humilié) de saint Pierre et au mandat qui lui a été confié par Jésus, Fils de Dieu (Mt 16,18-19 et Jn 21, 15-19).Celui qui n’est pas attaché à ce siège, à cette chaire de Pierre, qu’il le veuille ou non, fait le jeu de quelqu’un d’autre.

    "Comment saint Pierre est monté dans cette chaire" par Ruggero Sangalli, Bussola Quotidiana, 19-02-2011.

  • La puissance du Christ et la fête de la Chaire de Saint Pierre

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    Du Père Charles Fox sur le CWR :

    La puissance du Christ et la fête de la Chaire de Saint Pierre

    Pour nous qui sommes passagers de la barque de Pierre, l’Église catholique, notre confiance est infailliblement fondée, car le divin passager qui nous accompagne est inviolable.

    Le 19 avril 2005, j’étais dans la cinquième de mes six années de formation au séminaire, en tant que stagiaire dans une paroisse rurale du nord-est de l’archidiocèse de Détroit. Ce matin-là, je devais accompagner mon curé à une réunion du clergé du vicariat dans une paroisse voisine.

    Ce jour-là, un événement ecclésial d'une importance encore plus grande se déroulait à Rome. C'était le deuxième jour du conclave pontifical qui avait eu lieu après la mort du pape Jean-Paul II au début du mois. Ce fut aussi le dernier jour du conclave. La fumée blanche s'élevait de la cheminée de la chapelle Sixtine et les préparatifs étaient en cours pour la présentation de notre nouveau saint-père. Tous les prêtres présents se sont rassemblés autour de la télévision juste à temps pour entendre :

    Annuntio vobis gaudium magnum :

    HABEMUS PAPAM !

    Eminentissimum ac reverendissimum Dominum,

    Dominum Iosephum Sanctæ Romanæ Ecclesiæ Cardinalem Ratzinger,

    Qui sibi nomen imposuit Benedicti decimi sexti .

    Au moment où le nom « Ratzinger » a été prononcé, trois choses se sont produites successivement :

    • Tout d’abord, mon cœur s’est immédiatement rempli d’enthousiasme. C’était exactement le résultat que j’espérais et pour lequel je priais.
    • Deuxièmement, au plus fort de mon triomphe, un pasteur présent a émis un gémissement audible et a fait part clairement de sa déception aux prêtres assemblés.
    • Et troisièmement, en réaction à sa réaction, je suis devenu troublé et quelque peu scandalisé.

    Il faut reconnaître que ce prêtre est venu me voir quelques années plus tard lors d'une cérémonie ecclésiastique et s'est excusé auprès de moi pour sa réaction ce matin-là. Il m'a dit à quel point il trouvait que Benoît XVI avait été un bon pape. J'ai rarement vu un prêtre aussi humble et aussi apologétique, et j'en ai été vraiment édifié.

    En repensant aux réactions contrastées que ce prêtre et moi avons eues lors de l’élection du pape Benoît XVI, quelques pensées me viennent à l’esprit (voici une autre liste de trois choses) :

    • Premièrement, il va de soi que chacun d’entre nous aura une opinion sur les papes individuellement, dans la mesure où ils sont tous des individus dotés d’un ensemble unique de forces et de faiblesses, ainsi que de personnalités, d’approches pastorales et de points d’accentuation distincts.
    • Deuxièmement, nos positions enthousiastes ou critiques à l’égard de certains traits particuliers d’un pape donné doivent toujours être subordonnées à notre respect et à notre charité filiale envers la fonction et la personne du Saint-Père.
    • Troisièmement, et c'est le plus fondamental, nous devons rester fermes dans la foi, confiants que le Seigneur Jésus est présent et actif dans son Église et dans son vicaire, le pape. Je ne veux pas dire dans chaque parole et chaque action de chaque pape . Même la performance de saint Pierre était susceptible d'être critiquée sur certains points. Demandez à saint Paul. Mais je veux dire que nous ne devons jamais sous-estimer la puissance de la présence du Christ dans son Église et ses papes.

    Il faut reconnaître cependant qu'il y a des moments dans l'histoire de l'Eglise où la navigation semble facile et la fidélité relativement aisée, et d'autres où nous nous sentons mis à l'épreuve. Par exemple, le prêtre auquel j'ai fait allusion plus haut s'est senti mis à l'épreuve par l'élection du pape Benoît XVI. Et j'espère que c'est sa fidélité au Seigneur et à l'Office pétrinien qui l'a aidé à changer d'avis, et pas seulement le fait qu'il ait aimé ce que le pape disait ou faisait.

    Il serait insensé de nier qu’aujourd’hui beaucoup se sentent mis à l’épreuve de diverses manières, alors que tant de questions théologiques et pastorales vitales sont débattues dans toute l’Église universelle. Beaucoup de nos fidèles, et je soupçonne qu’ils sont nombreux au sein de notre propre communauté, aimeraient avoir la sécurité qui va de pair avec le fait que les choses soient réglées, bien formulées, complètement et clairement .

    Nous pouvons parfois être tentés de ressentir ce que les disciples ont ressenti lors de la tempête sur la mer de Galilée, lorsqu’ils craignaient de périr pendant que Jésus dormait dans la barque. Nous pouvons être tentés de penser que les tempêtes qui nous entourent représentent une menace mortelle. Nous pouvons être tentés d’oublier que Jésus est avec nous, ou de nous décourager parce qu’il semble endormi.

    Il existe une histoire intéressante sur Jules César qui pourrait nous être utile ici. Un jour, César faisait la traversée de Durazzo, dans l’Albanie actuelle, à destination de la ville italienne de Brindisi. Le capitaine du bateau sur lequel il voyageait eut peur à cause d’une grande tempête qui s’était levée dans la mer Adriatique. Voyant l’inquiétude de l’homme, César lui dit : « Prends courage, mon ami, prends courage et n’aie pas peur. César est ton passager, et la fortune de César est ton chargement. »

    Pour Jules César, une telle déclaration était peut-être une vantardise égocentrique. Ou peut-être avait-il le sentiment divin que la mort en mer n'était tout simplement pas son destin ce jour-là. Je ne sais pas lequel de ces deux cas était possible.

    Mais pour nous qui sommes passagers de la barque de Pierre, l’Église catholique, notre confiance est infailliblement fondée, car le divin passager qui nous accompagne est inviolable.

    Peu importe les tempêtes qui font rage autour de nous, peu importe la quantité d’eau que le bateau du salut semble prendre, le Seigneur est toujours avec nous. Il promet de prendre soin de nous. Et il a plus qu’assez de puissance pour tenir ses promesses.

    Le Christ est toujours présent dans son Église (cf. Mt 28, 20), il est présent dans son vicaire sur terre (cf. LG, 3), et il est particulièrement présent pour nous dans la Sainte Eucharistie, offerte et reçue à chaque célébration du Saint Sacrifice de la Messe (CEC 1324). Quelles que soient les inquiétudes de notre cœur, qu’elles concernent l’Église, le monde, nos familles ou nos propres vocations, nous ne devons pas nous effrayer, nous ne devons pas être parmi les « de peu de foi ».

    Au contraire, nous prions et nous faisons confiance. Nous discernons quand la véritable obéissance nous oblige à exprimer nos inquiétudes et quand il vaut mieux garder le silence. Et nous trouvons la paix dans la ferme conviction que le Christ, le Fils du Dieu vivant, est ici parmi nous et qu’il est le Seigneur de toutes choses. Il a bâti son Église sur le roc de saint Pierre et de sa foi. Puissions-nous persévérer dans la foi de l’Église jusqu’à la mort, jusqu’à ce moment décrit par saint Pierre : « Lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous recevrez la couronne incorruptible de la gloire » (1 Pierre 5, 4).

    Remarque : cette note a été publiée à l’origine le 22 février 2024.)

    Le révérend Charles Fox est professeur adjoint de théologie au Grand Séminaire du Sacré-Cœur de Détroit. Il est titulaire d'un diplôme en théologie dogmatique de l'Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin (Angelicum), à Rome. Il est également aumônier et membre du conseil d'administration de Saint Paul Street Evangelization, dont le siège est à Warren, dans le Michigan.
  • Noël Pinot (21 février) : un martyr de la Révolution française

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    Bienheureux Noël Pinot
    Prêtre et martyr
    (1747-1794)

            Né à Angers, seizième enfant d'une famille très croyante, Noël devint prêtre en 1771. Il en est l'archétype dans la campagne du Louroux où il officia.

            Comme de nombreux saints prêtres, il refusa de prêter serment à la Constitution de 1789, rappelant que ses pouvoirs spirituels ne lui viennent que de Dieu et non d'une loi civile. Il fut arrêté dans la nuit du 8 février alors qu'il s'apprêtait à célébrer clandestinement la messe.

            Condamné à mort, il fut guillotiné le 21 février 1794, encore vêtu de ses ornements de messe. Il a été béatifié par Pie XI le 31 octobre 1926.

    source : Evangile au Quotidien

    Saint of the Day – 21 February – Blessed Noel Pinot (1747-1794) Priest and  Martyr – AnaStpaul

    et du blog du Mesnil-Marie :

    ... C’était un prêtre angevin, né en 1747, qui était curé de la paroisse du Louroux-Béconnais lorsqu’éclata la grande révolution. (voir aussi ici, et ici)

    Ayant repoussé le serment constitutionnel, il refusa de s’exiler et continua son ministère clandestinement, jusqu’à ce que – vendu par un paroissien – il soit pris par les révolutionnaires, dans la nuit du 8 février 1794, au moment même où il s’apprêtait à célébrer la Sainte Messe dans une grange.
    Il fut conduit à Angers et comparut devant le tribunal révolutionnaire, qui – personne ne s’en étonnera ! – le condamna à la peine capitale.

       Son exécution eut lieu le 21 février 1794.
    Par dérision, les révolutionnaires voulurent le revêtir des ornements sacerdotaux avec lesquels il avait été capturé.
    En gravissant les marches de l’échafaud, l’abbé Noël Pinot commença la récitation des prières au bas de l’autel : « Introibo ad altare Dei… »

       La volonté sacrilège des révolutionnaires tournait court pour céder la place au sublime : comme il arrive bien souvent, « le diable porte pierre » (ainsi que le disent les hommes) c’est-à-dire qu’un acte malveillant peut avoir des rebondissements totalement opposés à ce que ses instigateurs avaient prévu.
    En l’occurrence, l’exécution de l’abbé Noël Pinot fut une glorification du sacerdoce catholique et manifesta, avec un réalisme saisissant, à quel point le prêtre à l’autel est identifié à Notre-Seigneur, qui agit en lui et par lui dans la célébration des sacrements.

       Le martyre du Bienheureux Noël Pinot s’inscrivait dans la continuité logique d’un sacerdoce perpétué dans l’Eglise pour actualiser et renouveler, à travers toutes les générations et jusqu’à la consommation des siècles, le Saint Sacrifice rédempteur. Cela réalisait magnifiquement la parole de Saint Paul : « Je vous en conjure donc, frères, par la miséricorde de Dieu : offrez vos corps en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu ; ce sera pour vous le culte véritable » (Rom. XII,1).

  • Jacinta et Francisco Marto, voyants de Fatima (20 février)

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    Résultat de recherche d'images pour "jacinta marto"

    D'Evangile au Quotidien :

    Saints Jacinta et Francisco Marto
    Voyants de Fatima

    Jacinta de Jesus Marto, la plus jeune des visionnaires des apparitions de Notre-Dame de Fatima, en 1917, avec son frère Francisco Marto et leur cousine Lúcia dos Santos, est née le 11 mars 1910 à Aljustrel au Portugal. Elle est la  fille légitime de Manuel Pedro Marto et d’Olímpia de Jésus. Le 19 mars, elle reçoit le sacrement du baptême à l’église paroissiale de Fatima.

    De  caractère joyeux et insouciant, elle aime à danser - ce qu'elle fait avec grâce - et ce jusque dans la prison de Vila Nova de Ourém ! Très marquée par la vision de l'enfer (montré lors des apparitions de  Fatima), elle s'attache spécialement à prier et à se sacrifier pour la conversion des pécheurs. Elle redit souvent la prière enseignée par Notre Dame et elle invite son frère et sa cousine à prier « pour sauver les âmes de l'enfer ».

    Le 13 octobre 1917, un ecclésiastique lui demande de prier pour le Saint-Père. Elle lui demande qui est le Saint-Père, et dès lors, à chaque prière ou sacrifice, elle ajoute « …et pour le Saint-Père ». Après chaque chapelet, elle ajoute trois Ave pour lui. Elle aurait tant aimé le voir ! « Beaucoup de personnes viennent ici, dit-elle, mais jamais le Saint-Père ». À deux reprises, elle aura une vision du pape Benoît XV, priant et souffrant.

    Elle tremble devant la perspective de la deuxième guerre mondiale « pire encore que la première » (apparition du 13 juillet 1917) qui arrivera si l'on n'écoute pas les  demandes de la Vierge, et dont les horreurs lui paraissent présentes. « Tant de gens qui vont mourir. Et presque tous vont en enfer ! Beaucoup de maisons seront détruites et beaucoup de prêtres tués ».

    Ainsi offre-t-elle généreusement ses sacrifices : repas donnés aux brebis, puis aux pauvres - support des visiteurs qui la questionnent - mauvais  traitements, moqueries - maladie et séparation des siens. Elle dit aussi : « J'aime tellement le Cœur Immaculé de Marie. C'est le Cœur de notre petite maman du Ciel ! » Et elle chante sur des airs à elle : « Doux cœur de Marie, soyez mon salut ! Cœur Immaculé de Marie, convertissez les pécheurs, sauvez les âmes de l'enfer ».

    Elle regrette de ne pouvoir communier à ces intentions. Devant partir à l'hôpital, elle fait ses dernières recommandations à Lucie, inspirées des messages de la Vierge, et elle annonce qu'elle ira dans deux  hôpitaux, non pas pour guérir mais « pour souffrir davantage » et qu'elle mourra « toute seule ».

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