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Au rythme de l'année liturgique - Page 14

  • Notre-Dame de Lourdes (11 février)

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    Lourdes-apparitions.jpgExtraits d'une homélie prononcée par le Pape Jean-Paul II

    (source : missel.free.fr)

    le 11 février 1988, dans la Basilique Saint Pierre,
    pour célébrer la mémoire de la première apparition
    de la Vierge de Lourdes
     

    Aujourd'hui rappelons, chers Frères et Sœurs, une présence significative de cette nouvelle Femme dans notre histoire. Nous célébrons la mémoire liturgique de la première apparition de la Bienheureuse Vierge Marie à Bernadette Soubirous dans la grotte de Massabielle.

    Rappelons ensuite que - comme je le disais dans mon encyclique Redemptoris Mater - “ Marie est présente dans la mission de l'Église, présente dans l'action de l'Église qui fait entrer dans le monde le Règne de son Fils ” (n. 28). Cette présence se manifeste aussi, entre autre, “ par la force d'attraction et de rayonnement des grands sanctuaires où non seulement les individus ou les groupes locaux, mais parfois des nations et des continents cherchent la rencontre avec la Mère du Seigneur ”.

    Lourdes, comme tant d'autres lieux, est un signe particulier de cette action de Marie dans le cours de notre histoire. En effet -comme le dit Vatican II (Const. Dogm. Lumen Gentium,62) - “ après son Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s'interrompt pas ; par son intercession répétée elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n'est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la patrie bienheureuse ”.

    Lourdes Marie accomplit une mission de soulagement de la souffrance et de réconciliation des âmes avec Dieu et avec le prochain.

    Les grâces que cette Mère de Miséricorde obtient aux foules immenses d'une humanité endolorie et égarée, ont toutes le but de les conduire au Christ et de leur obtenir le don de son Esprit.

    Lourdes, Marie, par l'intermédiaire de Sainte Bernadette, s'est révélée, de façon éminente, comme “ porte-parole de la volonté du Fils ” (cf. Enc. Redemptoris Mater, n. 21).

    Tout ce que la Madone dit à la Voyante, tout ce qu'elle l'exhorta à faire, tout ce qui ensuite est né, est arrivé et arrive, reflète, en un certain sens, la “ volonté ” de la Madone : mais au nom de qui a-t-Elle obtenu tout ceci, à la grâce de qui, si ce n'est de son Fils divin ? Donc, Lourdes, nous pouvons le dire, appartient au Christ encore plus qu'à sa Très Sainte Mère. A Lourdes, nous apprenons à connaître le Christ à travers Marie. Les miracles de Lourdes sont les miracles du Christ, obtenus par l'intercession de Marie.

    Pour cela, Lourdes est un lieu privilégié d'expérience chrétienne. A Lourdeson apprend à souffrir comme le Christ a souffert. On accepte la souffrance comme Il l'a acceptée.

    Lourdes la souffrance s'allège parce qu'on la vit avec le Christ. Pourvu qu'on la vive avec le Christ. Soutenus par Marie.

    Lourdes, on apprend que la foi soulage la souffrance, mais pas tellement dans le sens de la diminuer physiquement. C'est le devoir de la médecine, ou cela peut arriver exceptionnellement de façon miraculeuse.

    Lourdes, on apprend que la foi soulage la souffrance en ce qu'elle la rend acceptable comme moyen d'expiation et comme expression d'amour. A Lourdes, on apprend à s'offrir non seulement à la justice divine, mais aussi - comme le disait Sainte Thérèse de Lisieux - à l'Amour miséricordieux de Celui qui, comme je l'ai dit dans ma lettre apostolique Salvifici Doloris(n. 18), a souffert “ volontairement et innocemment ”.

  • Le 11 février, à Lourdes

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    7-haut-ND-de-Lourdes-tableau-14-.jpgOn fête aujourd'hui Notre-Dame de Lourdes...

    A Lourdes, en 1858, la famille de Bernadette Soubirous, ruinée, a trouvé refuge au cachot. Le 11 février 1858, Bernadette, sa sœur Toinette et leur amie Jeanne Abadie, vont chercher du bois. Elles se dirigent vers "l'endroit où le canal rejoint le Gave". Elles arrivent devant la Grotte de Massabielle. Toinette et Jeanne traversent l'eau glaciale du canal. Bernadette, en raison de son asthme chronique, hésite à faire autant. C'est alors qu'elle "entend un bruit comme un coup de vent", mais "aucun arbre ne bouge".  Levant la tête, elle voit, dans le creux du rocher, une petite demoiselle, enveloppée de lumière, qui la regarde et lui sourit". C'est la première apparition de Notre Dame.

    source : le-message-de-lourdes

  • Le message du pape François pour la XXXIème journée mondiale du malade (11 février)

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    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
    POUR LA XXXIème JOURNÉE MONDIALE DU MALADE

    11 février 2023

    « Prends soin de lui ».
    La compassion comme exercice synodal de guérison

    Chers frères et sœurs !

    La maladie fait partie de notre expérience humaine. Mais elle peut devenir inhumaine si elle est vécue dans l’isolement et dans l’abandon, si elle n’est pas accompagnée de soins et de compassion. Quand on marche ensemble, il arrive que quelqu’un se sente mal, qu’il doive s’arrêter en raison de la fatigue ou d’un incident de parcours. C’est là, dans ces moments-là, que l’on se rend compte de la façon dont nous cheminons : si réellement nous cheminons ensemble ou bien si l’on est sur la même route, mais chacun pour son compte, ne s’occupant que de ses propres intérêts et laissant les autres “s’arranger” comme ils peuvent. Par conséquent, en cette XXXIème Journée Mondiale du Malade, au beau milieu d’un parcours synodal, je vous invite à réfléchir sur le fait que c’est précisément à travers l’expérience de la fragilité et de la maladie que nous pouvons apprendre à marcher ensemble selon le style de Dieu, qui est proximité, compassion et tendresse.

    Dans le Livre du prophète Ézéchiel, dans un grand oracle qui constitue un des points culminants de la Révélation, le Seigneur parle ainsi : « C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer – oracle du Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces […] je la ferai paître selon le droit » (34, 15-16). L’expérience de l’égarement, de la maladie et de la faiblesse fait naturellement partie de notre chemin : ils ne nous excluent pas du peuple de Dieu, au contraire, ils nous placent au centre de l’attention du Seigneur, qui est Père et ne veut perdre en chemin pas même un seul de ses enfants. Il s’agit donc d’apprendre de lui, pour être véritablement une communauté qui chemine ensemble, capable de ne pas se laisser contaminer par la culture du rejet.

    L’Encyclique Fratelli tutti, comme vous le savez, propose une lecture actualisée de la parabole du Bon Samaritain. Je l’ai choisie comme point cardinal, comme pivot, pour pouvoir sortir des « ombres d’un monde fermé » et « penser et engendrer un monde ouvert » (cf. n. 56). Il existe, en effet, un lien profond entre cette parabole de Jésus et les nombreuses façons dont la fraternité est aujourd’hui niée. En particulier, le fait que la personne malmenée et volée soit abandonnée au bord de la route représente la condition où sont laissés trop de nos frères et sœurs au moment où ils ont le plus besoin d’aide. Il n’est pas facile de distinguer entre les assauts menés contre la vie et sa dignité qui proviennent de causes naturelles et ceux qui sont, en revanche, causés par les injustices et les violences. En réalité, le niveau des inégalités et la prévalence des intérêts de quelques-uns affectent désormais tous les milieux humains, de sorte qu’il apparaît difficile de considérer quelque expérience que ce soit comme étant “naturelle”. Toute souffrance prend place dans une “culture” et au milieu de ses contradictions.

    Ce qui importe, toutefois, c’est de reconnaître la condition de solitude, d’abandon. Il s’agit d’une atrocité qui peut être surmontée avant toute autre injustice, car – comme le rapporte la parabole – il suffit d’un instant d’attention, d’un mouvement intérieur de compassion, pour l’éliminer. Deux passants, considérés comme des religieux, voient le blessé mais ne s’arrêtent pas. Le troisième, au contraire, un Samaritain, un homme méprisé, est mû par la compassion et prend soin de cet étranger qui gît au bord de la route, le traitant comme un frère. En faisant cela, sans même y penser, il change les choses, il engendre un monde plus fraternel.

    Frères et sœurs, nous ne sommes jamais prêts pour la maladie. Et souvent nous ne sommes pas prêts non plus à admettre que nous avançons en âge. Nous craignons la vulnérabilité, et la culture envahissante du marché nous pousse à la nier. Il n’y a pas de place pour la fragilité. Et ainsi le mal, quand il fait irruption et nous assaille, nous laisse à terre, assommés. Il peut alors arriver que les autres nous abandonnent ou qu’il nous semble devoir les abandonner, pour ne pas être un poids pour eux. Ainsi commence la solitude et le sentiment amer d’une injustice nous empoisonne car le Ciel aussi semble se fermer. De fait, nous peinons à demeurer en paix avec Dieu, quand la relation avec les autres et avec nous-mêmes se détériore. Voilà pourquoi il est si important, notamment en ce qui touche à la maladie, que l’Église tout entière se mesure à l’exemple évangélique du Bon Samaritain, pour devenir un bon “hôpital de campagne” : sa mission s’exprime en effet en prenant soin des autres, particulièrement dans les circonstances historiques que nous traversons. Nous sommes tous fragiles et vulnérables ; nous avons tous besoin de cette attention remplie de compassion qui sait s’arrêter, s’approcher, soigner et soulager. La condition des malades est donc un appel qui interrompt l’indifférence et freine les pas de ceux qui avancent comme s’ils n’avaient ni frères ni sœurs.

    La Journée Mondiale du Malade, en effet, n’invite pas seulement à la prière et à la proximité envers les souffrants ; en même temps, elle vise à sensibiliser le peuple de Dieu, les institutions sanitaires et la société civile à une nouvelle façon d’avancer ensemble. La prophétie d’Ézéchiel citée au début contient un jugement très dur sur les priorités de ceux qui exercent un pouvoir économique, culturel et gouvernemental sur le peuple : « Vous vous êtes nourris de lait, vous vous êtes vêtus de laine, vous avez sacrifié les brebis les plus grasses, mais vous n’avez pas fait paître le troupeau. Vous n’avez pas fortifié les brebis chétives, soigné celle qui était malade, pansé celle qui était blessée. Vous n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue. Mais vous les avez régies avec violence et dureté » (34, 3-4). La Parole de Dieu est toujours éclairante et contemporaine. Non seulement pour dénoncer, mais aussi pour proposer. De fait, la conclusion de la parabole du Bon Samaritain nous suggère que l’exercice de la fraternité, qui commence par une rencontre en tête-à-tête, peut être élargi à une prise de soin organisée. L’auberge, l’aubergiste, l’argent, la promesse de se tenir mutuellement informé (cf. Lc 10, 34-35) : tout cela fait penser au ministère des prêtres, au travail des agents sociaux et de santé, à l’engagement des familles et des volontaires grâce auxquels, chaque jour, dans chaque partie du monde, le bien s’oppose au mal.

    Les années de la pandémie ont augmenté notre sentiment de gratitude pour ceux qui œuvrent chaque jour pour la santé et la recherche. Mais il ne suffit pas de sortir d’une aussi grande tragédie collective en honorant des héros. La covid-19 a mis à dure épreuve ce grand réseau de compétences et de solidarité et a montré les limites structurelles des systèmes de bien-être (welfare) existants. Il faut donc qu’à la gratitude corresponde la recherche active de stratégies et de ressources, dans chaque pays, pour que tout être humain ait l’assurance d’avoir accès aux soins et que le droit fondamental à la santé soit garanti.

    « Prends soin de lui » (Lc 10, 35) : telle est la recommandation du Samaritain à l’aubergiste. Jésus la répète aussi à chacun de nous et, à la fin, nous exhorte ainsi : « Va, et toi aussi, fais de même ». Comme je l’ai souligné dans Fratelli tutti, « la parabole nous montre par quelles initiatives une communauté peut être reconstruite grâce à des hommes et des femmes qui s’approprient la fragilité des autres, qui ne permettent pas qu’émerge une société d’exclusion mais qui se font proches et relèvent puis réhabilitent celui qui est à terre, pour que le bien soit commun » (n° 67). De fait, « nous avons été créés pour une plénitude qui n’est atteinte que dans l’amour. Vivre dans l’indifférence face à la douleur n’est pas une option possible » (n. 68).

    Le 11 février 2023 aussi, tournons notre regard vers le Sanctuaire de Lourdes comme vers une prophétie, une leçon confiée à l’Église au cœur de la modernité. Il n’y a pas que ce qui a de la valeur qui fonctionne et il n’y a pas que celui qui produit qui compte. Les personnes malades sont au centre du peuple de Dieu qui avance avec elles comme prophétie d’une humanité où chacun est précieux et où personne n’est à exclure.

    Je confie chacun de vous, qui êtes malades, à l’intercession de Marie, Santé des malades ; vous aussi qui prenez soin d’eux en famille, par le travail, la recherche et le volontariat ; et vous qui vous engagez à tisser des liens personnels, ecclésiaux et civils de fraternité. J’envoie à tous ma bénédiction apostolique.

    Rome, Saint-Jean-de-Latran, 10 janvier 2023

  • Sainte Scholastique, soeur de saint Benoît (10 février)

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    « Elle fut plus puissante parce qu’elle aima davantage. » Nous ne savons presque rien sur la vie de sainte Scholastique, mais là est l’essentiel. Selon la tradition, elle menait une vie toute vouée à Dieu, comme son frère saint Benoît. Une fois par an, elle avait l’habitude de venir le rencontrer avec quelques-uns de ses frères près de son monastère, et ils passaient une journée ensemble « à louer Dieu et à parler de choses saintes ».

    Et voici qu’une fois Scholastique demande à son frère de prolonger la rencontre au-delà de l’usuel, pendant la nuit – peut-être pressent-elle que ce sera la dernière fois qu’elle verra son frère avant sa mort. Mais lui, le grand législateur de la vie monastique, de répondre : « Que dis-tu là, ma sœur ! Rester hors du monastère, je ne le peux absolument pas. »

    Scholastique se met à prier – et d’un ciel auparavant parfaitement serein - « ce fut un éclat violent d’éclairs, tonnerre, pluie diluvienne, tant et si bien que ni le vénérable Benoît ni les frères qui l’accompagnaient ne pouvaient franchir le seuil du lieu où ils se trouvaient. » Alors Benoît « commença à se plaindre, tout triste : ‘Que Dieu tout-puissant te pardonne, ma sœur ! Qu’est-ce que tu as fait là ?’ Elle répondit : ‘Voilà ! Je t’ai prié, et tu n’as pas voulu m’écouter. J’ai prié mon Seigneur, et il m’a écoutée. Maintenant donc, si tu peux, sors ! Laisse-moi, et rentre au monastère.’ Mais lui ne pouvait sortir au-delà du toit. Il n’avait pas voulu rester de bon gré, il resta de force. »

    Et Grégoire le Grand termine le récit de cet épisode de la vie de saint Benoît et de sainte Scholastique en disant : « Ce n’est pas étonnant qu’une femme en cette occasion ait été plus forte que lui, l’homme de Dieu : elle voulait voir plus longtemps son frère. Selon la parole de Jean, ‘Dieu est amour’, et par un jugement tout à fait juste, elle fut plus puissante parce qu’elle aima davantage. »

  • La bienheureuse Anne Catherine Emmerick, mystique du Land de Münster (9 février)

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    Bse Anna Katharina Emmerick

    « Mystique du Land de Münster » (source : EAQ)

     

    Anna Katharina Emmerick naît le 8 septembre 1774, dans la communauté d'agriculteurs de lamschen près de Coesfeld (Allemagne).

     

    Elle grandit au sein d'une famille de neuf frères et sœurs. Dès sa plus tendre enfance elle dut aider aux travaux domestiques et agricoles. Elle ne fréquenta que quelques temps l'école, mais elle possédait une bonne instruction dans le domaine religieux. Très rapidement ses parents s'aperçurent de sa vocation à la prière et à la vie religieuse.

     

    Elle travailla trois ans dans une grande ferme des environs, puis apprit la couture et retourna vivre chez ses parents. Elle demanda ensuite à être admise dans divers monastères, mais elle fut refusée car elle ne possédait pas de don particulier. Toutefois, les clarisses de Münster l'acceptèrent à la condition qu'elle apprenne à jouer de l'orgue. Ses parents l'autorisèrent alors à aller vivre dans la famille de l'organiste Söntgen de Coesfeld pour faire son apprentissage ; mais elle n'eut jamais la possibilité d'apprendre l'orgue, car la pauvreté de la famille la poussa à travailler afin de les aider à vivre.

     

    En 1802, elle réussit finalement à entrer au monastère d'Agnetenberg, près de Dülmen, avec son amie Klara Söntgen. Elle prononça ses vœux l'année suivante, participant à la vie monastique avec ferveur, toujours prête à accomplir les travaux les plus durs que personne ne voulait faire. Mais, de 1802 à 1811, elle tomba fréquemment malade et dut supporter de grandes douleurs.

     

    En 1811, le monastère d'Agnetenberg fut fermé, elle devint alors domestique chez l'abbé Lambert, un prêtre qui avait fui la Révolution française et qui vivait à Dülmen. Mais elle tomba à nouveau malade et ne quitta plus son lit. Elle fit alors venir sa plus jeune sœur qui, sous sa direction, s'occupait de la maison.

     

    C'est au cours de cette période qu'elle reçut les stigmates. Ce fait ne pouvait pas rester caché ; le docteur Franz Wesener l'examina et en resta profondément impressionné, devenant son ami fidèle au cours des années qui suivirent.

    Une caractéristique de sa personnalité était l'amour qu'elle éprouvait pour son prochain. Elle cherchait toujours à aider les autres, même sans pouvoir se lever de son lit, où elle cousait des vêtements pour les enfants pauvres. De nombreuses personnalités, qui participaient au mouvement de renouveau de l'Église au début du XIX siècle, cherchèrent à la rencontrer.

     

    La rencontre avec Clemens Brentano (poète et écrivain allemand) fut particulièrement significative. A partir de 1818, il lui rendit visite chaque jour pendant cinq ans, dessinant ses visions qu'il publia ensuite. Au cours de l'été 1823, la santé d'Anna Katharina déclina et, la mort approchant, elle décida d'unir sa souffrance à celle de Jésus, en l'offrant pour la rédemption des hommes.

    Elle meurt le 9 février 1824.

     

    La vie d'Anna Katharina fut caractérisée par une profonde union avec le Christ; les stigmates qu'elle portait en furent la preuve. Elle éprouva également une profonde dévotion à l'égard de Marie. A travers la foi et l'amour elle servit l'œuvre de la rédemption, disant à ce propos: « J'ai toujours considéré le service au prochain comme la plus haute vertu. Dans ma jeunesse, j'ai prié Dieu afin qu'il veuille bien me donner la force de servir mon prochain et d'être utile. A présent je sais qu'il a exaucé ma prière. »

     

    Anna Katharina Emmerick a été béatifiée le 3 octobre 2004, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

     

    Pour un approfondissement :

     Télécharger gratuitement les 9 livres d'Anne-Catherine Emmerich

    Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

  • Les martyrs de Nagasaki (6 février)

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    source Missel.free

    Saint Paul Miki et ses compagnons martyrs

    Historique

    Si le nom de Nagasaki évoque pour le monde entier la déflagration atomique du 9 août 1945, il doit aussi rappeler aux catholiques les vingt-six croix dressées face à la mer, le 5 février 1597. Ces vingt-six crucifiés reproduisaient l’image de la nouvelle chrétienté japonaise : il y avait là des missionnaires[1], trois jésuites[2] dont Paul Miki qui était japonais, et six franciscains[3] , dix-sept laïcs, tertiaires franciscains [4], et même deux enfants : Louis (onze ans) et Antoine (treize ans). Alors qu’ils étaient attachés à leur croix, le R.P. Pierre Baptiste chanta le Benedictus et le petit Antoine entonna le Laudate pueri Dominum.  Du haut de sa croix, saint Paul Miki continuait à prêcher, invitant les gens qui l’entouraient à se convertir et pardonnant à ceux qui étaient responsables de sa mort. Tous étaient souriants, plusieurs chantaient. On leur transperça le cœur d’un coup de lance, ce qui achevait de les configurer au Christ. Urbain VIII les béatifia en 1627 et Pie IX les canonisa le 8 juin 1862.


    [1] Les Jésuites et les Franciscains ont été arrêtés à Ozaka le 9 décembre 1596.

    [2] Paul Miki, Jean de Goto et Jacques Kisoï.

    [3] Pierre Baptiste, chef de la mission franciscaine au Japon, qui, un jour de Pentecôte, avait guéri une jeune fille lépreuse ; Martin d’Aguire, professeur de théologie qui prêchait en japonais ; François Blanco, prêtre ; Philippe de Las Casas ; Gonzales Garcia, frère convers ; François de Saint-Michel, frère convers.

    [4] Tous membres de la communauté de Méaco, ils furent arrêtés le 31 décembre 1596 : Côme Tachegia, Michel et Thomas Cozaki, Paul Ibarki, Léon Carasumo (catéchiste et interprète), Mathias, Bonaventure, Joachim Saccakibara (mèdecin), François de Méaco (médecin), Thomas Dauki (interprète), Jean Kinoia, Gabriel de Duisco, Paul Suzuki (catéchiste et interprète) ; François Danto et Pierre Sukejiro n’étaient pas sur la liste des arrestations mais, comme ils s’obstinaient à suivre les prisonniers et à les soigner, ils furent arrêtés à leur tour.

  • L'homélie du pape à Juba (dimanche 5 février 2023) : sel de la terre et lumière du monde

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    VOYAGE APOSTOLIQUE de sa SAINTETE le PAPE FRANCOIS à la REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO et au SOUDAN DU SUD
    (Pèlerinage œcuménique de la paix au Sud-Soudan)
    [31 janvier - 5 février 2023].

    HOMÉLIE DU SAINT PÈRE

    Mausolée "John Garang" (Juba)
    Dimanche 5 février 2023

    Les paroles que l'apôtre Paul a adressées à la communauté de Corinthe dans la deuxième lecture, je voudrais aujourd'hui les faire miennes et les répéter devant vous : "Quand je suis venu parmi vous, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec l'excellence de la parole ou de la sagesse. Car j'ai pensé que je ne connaissais rien d'autre parmi vous que Jésus-Christ, et le Christ crucifié" (1 Co 2, 1-2). Oui, l'inquiétude de Paul est aussi la mienne, de me retrouver ici avec vous au nom de Jésus-Christ, le Dieu de l'amour, le Dieu qui a apporté la paix par sa croix ; Jésus, Dieu crucifié pour nous tous ; Jésus, crucifié dans ceux qui souffrent ; Jésus, crucifié dans la vie de tant d'entre vous, de tant de personnes dans ce pays ; Jésus le Ressuscité, vainqueur du mal et de la mort. Je viens à vous pour l'annoncer, pour vous confirmer en Lui, parce que l'annonce du Christ est une annonce d'espérance : car Il connaît l'angoisse et l'attente que vous portez dans vos cœurs, les joies et les labeurs qui marquent vos vies, les ténèbres qui vous oppressent et la foi que, comme un chant dans la nuit, vous élevez vers le Ciel. Jésus te connaît et t'aime ; si nous restons en Lui, nous ne devons pas avoir peur, car pour nous aussi, toute croix se transformera en résurrection, toute tristesse en espérance, toute complainte en danse.

    Je voudrais donc m'arrêter sur les paroles de vie que notre Seigneur Jésus nous a adressées aujourd'hui dans l'Évangile : "Vous êtes le sel de la terre [...]. Vous êtes la lumière du monde" (Mt 5,13.14). Que nous disent ces images, à nous, les disciples du Christ ?

    Tout d'abord, nous sommes le sel de la terre. Le sel sert à donner du goût aux aliments. C'est l'ingrédient invisible qui donne du goût à tout. C'est précisément pour cette raison que, depuis l'Antiquité, il est considéré comme le symbole de la sagesse, c'est-à-dire de cette vertu qui ne se voit pas, mais qui donne du goût à la vie et sans laquelle l'existence devient insipide, sans saveur. Mais de quelle sagesse Jésus nous parle-t-il ? Il utilise cette image du sel immédiatement après avoir proclamé les Béatitudes à ses disciples : nous comprenons alors qu'ils sont le sel de la vie du chrétien. Les Béatitudes, en effet, apportent la sagesse du Ciel sur la terre : elles révolutionnent les critères du monde et la façon commune de penser. Et que disent-ils ? En quelques mots, ils disent que pour être bénis, c'est-à-dire pour être pleinement heureux, nous ne devons pas chercher à être forts, riches et puissants, mais humbles, doux, miséricordieux ; à ne faire de mal à personne, mais à être des artisans de paix pour tous. C'est cela - dit Jésus - la sagesse du disciple, c'est cela qui donne de la saveur à la terre que nous habitons. Rappelons-nous : si nous mettons en pratique les Béatitudes, si nous incarnons la sagesse du Christ, nous ne donnons pas seulement une bonne saveur à notre vie, mais aussi à la société, au pays où nous vivons.

    Mais le sel, en plus de donner du goût, a une autre fonction, essentielle à l'époque du Christ : conserver les aliments pour qu'ils ne se corrompent pas, ne deviennent pas pourris. La Bible, cependant, dit qu'il y a une "nourriture", un bien essentiel qui doit être préservé avant tout autre : l'alliance avec Dieu. C'est pourquoi, en ce temps-là, chaque fois qu'on faisait une offrande au Seigneur, on y mettait un peu de sel. Car écoutons ce que dit l'Écriture à ce sujet : " Dans ton oblation, tu ne laisseras pas manquer le sel de l'alliance de ton Dieu ; sur chaque offrande, tu mettras du sel " (Lv 2, 13). Le sel était donc un rappel de la nécessité primordiale de préserver le lien avec Dieu, car il nous est fidèle, son alliance avec nous est incorruptible, inviolable et durable (cf. Nm 18,19 ; 2 Chr 13,5). Par conséquent, le disciple de Jésus, en tant que sel de la terre, est un témoin de l'alliance qu'Il a conclue et que nous célébrons à chaque messe : une alliance nouvelle, éternelle, incassable (cf. 1 Co 11,25 ; He 9), un amour pour nous qui ne peut être brisé même par notre infidélité.

    Frères, sœurs, nous sommes témoins de cette merveille. Dans l'Antiquité, lorsque des personnes ou des peuples établissaient une amitié entre eux, ils le faisaient souvent en échangeant un peu de sel ; nous, qui sommes le sel de la terre, nous sommes appelés à témoigner de l'alliance avec Dieu dans la joie, avec gratitude, en montrant que nous sommes des personnes capables de créer des liens d'amitié, de vivre la fraternité, de construire de bonnes relations humaines, pour empêcher que la corruption du mal, la maladie des divisions, la saleté des affaires injustes, la peste de l'injustice ne l'emporte.

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  • Comment être sel, lumière ? Homélie pour le 5ème dimanche du temps ordinaire

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 5ème dimanche du temps ordinaire (A) :

    Libérés d’une fausse sagesse

    5 février 2023

    Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde », nous dit le Seigneur. Et veillez à ne pas devenir fades ni invisibles ! (Mt 5,13) Comment être sel, lumière ? Nous pensons d’abord aux bonnes actions que fait l’homme de bien, l’« homme de bonne volonté », comme on entend parfois. Ce à quoi nous invite Jésus doit conduire à rendre gloire au Père. Dans notre monde, tout ce qui soulage les maux dont souffrent nos contemporains rend gloire à Dieu qui a créé l’homme et qui défend sa dignité. La première lecture (Is 58) nous a montré comment cela ouvrait un chemin de bonheur non seulement pour celui qui est secouru, mais aussi pour celui qui fait le bien. Mais, puisqu’il s’agit de rendre gloire à Dieu, cela ne serait pas suffisant si notre action n’ouvrait pas une fenêtre vers le ciel, si elle ne permettait pas à la lumière de Dieu de pénétrer les cœurs si chers de ses enfants.

    Être sel de la Terre et lumière du monde comporte aussi le volet de montrer Dieu, de le rendre accessible, de permettre de vivre avec lui.

    C’est le Christ qui a réalisé cela ; en lui Dieu s’est approché de nous. Reste à faire découvrir à nos contemporains comment s’approcher du Christ. Pour cela, il faut que nous-mêmes nous approchions de lui d’une manière renouvelée. Saint Paul nous montre le chemin : « Mon langage, ma proclamation de l’Évangile, n’avaient rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre ; mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi repose, non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » (1 Co 2,5)

    Nous serons sel de la terre et lumière du monde si notre façon de vivre et de parler ne se base pas sur la sagesse humaine, mais sur la puissance de Dieu. Trop souvent, l’Église d’aujourd’hui essaie de s’adapter à la « sagesse » courante que l’on entend déversée sans arrêt dans les médias officiels. Ce n’est pas ce qu’ont fait nos pères dans la foi, les premiers chrétiens qui ont fécondé la culture par l’Évangile. Pourtant ils étudiaient la sagesse humaine, et ils appliquaient le conseil de saint Pierre : « soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous » (1 P 3,15). Ils ont accueilli le meilleur de la philosophie de leur temps, au point même d’y exprimer le plus précieux de la foi, comme par exemple lorsqu’on a utilisé le mot « consubstantiel » pour faire comprendre que le Fils n’était pas un autre dieu que le Père. Mais ils n’ont pas adapté ce qu’on pouvait dire de la foi ou de la morale à ce que le monde était prêt à comprendre, ils n’ont pas réduit l’Évangile aux catégories d’une sagesse humaine. C’est le contraire qu’ils ont fait : agrandir les conceptions de leurs contemporains pour y faire entrer la Bonne Nouvelle sur l’homme et sur l’appel que Dieu lui adresse, même si cela blessait les oreilles des honnêtes citoyens, même si cela leur a coûté d’être la risée du peuple.

    Maintenant nous avons de nouveau à parler de tout cela et à témoigner de la façon dont Dieu voudrait changer notre vie. Comptons sur la puissance de Dieu. Adoptons un langage et un style de vie où le Saint-Esprit a toute sa place. Un langage qui ose parler de péché et de conversion parce que nous savons que Dieu peut changer une vie qui se confie à lui avec persévérance. Un style de vie qui ose renoncer à certaines occasions offertes par la mentalité contemporaine, parce que Dieu ne l’approuve pas et qu’il nous invite à la pureté, à la justice, à la miséricorde.

    Seuls, nous ne pourrons pas faire cela, mais comptons sur Dieu, comptons exagérément sur lui, comptons démesurément sur lui, et nous verrons sa gloire dans nos vies, et beaucoup autour de nous chercherons ce sel et cette lumière qui nous viennent d’en haut. En avant, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume ! (Lc 12,32)

  • Quand vient Celui que nous attendons

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    Fra Angelico, fresque au Couvent Saint-Marc (Florence)

    Le 2 février 2011, lors de la CÉLÉBRATION DES VÊPRES DE LA FÊTE DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE, le pape Benoît XVI prononça cette homélie :

    Chers frères et sœurs!

    En la fête d’aujourd’hui, nous contemplons le Seigneur Jésus que Marie et Joseph présentent au temple «pour l’offrir au Seigneur» (Lc 2, 22). Dans cette scène évangélique se révèle le mystère du Fils de la Vierge, le consacré du Père, venu au monde pour accomplir fidèlement sa volonté (He10, 5-7). Syméon l’indique comme «lumière pour éclairer les nations païennes» (Lc 2, 32) et annonce à travers des paroles prophétiques son offrande suprême à Dieu et sa victoire finale (cf. Lc2, 32-35). C’est la rencontre des deux Testaments, l’Ancien et le Nouveau. Jésus entre dans l’antique temple, Lui qui est le nouveau Temple de Dieu: il vient visiter son peuple, en portant à son accomplissement l’obéissance à la Loi et en inaugurant les temps ultimes du salut.

    Il est intéressant d’observer de près cette entrée de l’Enfant Jésus dans la solennité du temple, dans un grand «va-et-vient» de nombreuses personnes, prises par leurs occupations: les prêtres et les lévites avec leurs tours de service, les nombreux fidèles et pèlerins, désireux de rencontrer le Dieu saint d’Israël. Mais aucun de ceux-ci ne se rend compte de rien. Jésus est un enfant comme les autres, fils premier-né de deux parents très simples. Les prêtres sont eux aussi incapables de saisir les signes de la nouvelle présence particulière du Messie et Sauveur. Seules deux personnes âgées, Syméon et Anne, découvrent la grande nouveauté. Conduits par l’Esprit Saint, ils trouvent dans cet Enfant l’accomplissement de leur longue attente et veillée. Tous les deux contemplent la lumière de Dieu, qui vient illuminer le monde, et leur regard prophétique s’ouvre à l’avenir, comme annonce du Messie: «Lumen ad revelationem gentium!» (Lc 2, 32). Dans l’attitude prophétique des deux vieillards, c’est toute l’Ancienne Alliance qui exprime la joie de la rencontre avec le Rédempteur. A la vue de l’Enfant, Syméon et Anne ont l’intuition que c’est précisément lui qui est l’Attendu.

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  • 2 février : fête de la chandeleur

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    La fête du 2 février est, en premier lieu, une fête de Notre Seigneur et, en second lieu, une fête de la Sainte Vierge. Pour bien comprendre cette fête, il faut la situer dans la série des grandes fêtes du cycle de Noël : Noël, l’Épiphanie et la Chandeleur sont les points dominants du cycle d’hiver. Nous pouvons même remarquer une belle progression, tant dans le symbole de la lumière que dans la participation de l’humanité à la manifestation de Dieu. A Noël, la lumière « brille dans les ténèbres » et bien peu nombreux sont ceux qui « la reçoivent » (la Mère de Dieu, les bergers à la Crèche). A l’Épiphanie, la « lumière » rayonne sur Jérusalem (l’Église), « la gloire du Seigneur s’est levée sur Jérusalem » et le monde païen « afflue » des ténèbres vers la ville de lumière. Aujourd’hui, à la Chandeleur, la lumière est dans nos mains, nous la portons en procession et à la messe ; la lumière fait aujourd’hui partie essentielle de la liturgie. Mais, aujourd’hui aussi, l’Église s’avance comme une Épouse au-devant du Seigneur et « reçoit avec amour la miséricorde (faite Homme) dans ses bras » (Intr.).

    Un second thème important de cette fête, c’est la lumière. Nous connaissons déjà le haut symbolisme de la lumière. Elle signifie le Christ et la vie divine du Christ en nous. Les paroles du vieillard Siméon : « la lumière qui éclaire les nations » donnent à l’Église l’occasion de célébrer une véritable fête de lumière. (Notre fête fut instituée pour remplacer les Lupercales païennes, fêtes dévergondées qui consistaient dans des processions nocturnes aux flambeaux, c’est pour cette raison que le célébrant et ses ministres portent, à la bénédiction des cierges et à la procession, des ornements violets). L’Église bénit aujourd’hui des cierges pour son usage liturgique, mais elle met aussi des cierges dans les mains des fidèles. Ils doivent faire brûler ces cierges chez eux, dans leurs cérémonies domestiques, au moment de l’orage et du péril, et, spécialement, au moment du Saint-Viatique et de l’Extrême-Onction. L’Église veut nous faire souvenir en même temps de notre cierge de Baptême, signe de notre titre d’enfants de Dieu et du ministère sacerdotal constant des fidèles. Tous les ans, nous recevons de nouveau le cierge du Baptême, afin que nous puissions aller en hâte « avec une lampe allumée » au-devant de l’Époux quand il viendra pour les noces.

    Qu’il est beau ce symbolisme de la lumière ! Nous recevons les cierges des mains de l’Église. (Il faudrait que les prêtres de paroisse, conformément aux prescriptions liturgiques, remettent vraiment les cierges aux fidèles). Quel est le sens de ce rite ? L’Église nous donne sans cesse le Christ et la vie divine. Nous portons aujourd’hui, en procession, la lumière allumée, c’est le symbole de la vie chrétienne ; ainsi devons-nous porter le Christ en nous. Avec la lumière dans nos mains, nous rentrons, après la procession, dans l’église ; c’est la maison de Dieu, symbole du ciel. Ainsi marchons-nous avec le Christ à travers la vie en nous dirigeant vers le ciel. Il est particulièrement beau et significatif de voir les fidèles, pendant le chant de l’Évangile et pendant le Canon jusqu’à la Communion, tenir leurs cierges allumés à la main. Quel est le sens de cette cérémonie ? A l’Évangile et au Canon, le Christ est présent parmi nous. C’est pourquoi, à la grand’messe, on porte à ces deux moments les cierges et l’encens. Mais aujourd’hui, l’Église nous dit : il faudrait qu’à chaque messe, vous portiez des cierges à la main ; d’ordinaire, les acolytes vous remplacent, mais aujourd’hui vous remplirez ce ministère du sacerdoce général. Ainsi la messe d’aujourd’hui est une véritable messe de « Chandeleur » presque la seule de l’année.

    Extrait de Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique . Ci-dessous, la fête de la Chandeleur à Rome sous Benoît XVI. JPSC

  • Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël

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    FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR AU TEMPLE

    HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II
    (Homélie lue par le Cardinal Somalo)

    Mardi 2 février 1999

    1. «Lumière pour éclairer les nations» (Lc 2, 32).

    Le passage de l'Evangile que nous venons d'entendre, tiré du récit de saint Luc, rappelle l'événement qui eut lieu à Jérusalem le quarantième jour après la naissance de Jésus: sa présentation au Temple. Il s'agit de l'un des cas où le temps liturgique reflète le temps de l'histoire: en effet, aujourd'hui, quarante jours se sont écoulés depuis le 25 décembre, solennité du Noël du Seigneur.

    Ce fait n'est pas sans signification. Il indique que la fête de la Présentation de Jésus au Temple constitue comme une «charnière», qui sépare et relie l'étape initiale de sa vie sur la terre, la naissance, de celle qui en sera l'accom- plissement, sa mort et sa résurrection. Aujourd'hui, nous quittons définitivement le temps de Noël et nous nous dirigeons vers le temps quadragésimal, qui commencera dans quinze jours avec le Mercredi des Cendres.

    Les paroles prophétiques prononcées par le vieux Syméon mettent en lumière la mission de l'Enfant amené par ses parents au Temple: «Vois! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction afin que se révèlent les pensées in- times de bien des cœurs» (Lc 2, 34-35). Syméon dit à Marie: «Et toi-même, une épée te transpercera l'âme» (Lc 2, 35). Les chants de Bethléem viennent de se taire et déjà se profile la croix du Golgotha, et cela se produit dans le Tem- ple, le lieu où sont offerts les sacrifices. L'événement que nous commémorons aujourd'hui constitue donc comme un pont entre les deux temps forts de l'année de l'Eglise.

    2. La seconde lecture, tirée de la Lettre aux Hébreux, offre un commentaire intéressant de cet événement. L'Auteur formule une observation qui nous invite à réfléchir: commentant le sacerdoce du Christ, il souligne comment le Fils de Dieu «se charge de la descendance d'Abraham» (cf. He 2, 16). Abraham est le Père des croyants: tous les croyants sont donc, d'une façon ou d'une autre, compris dans cette «descendance d'Abraham» pour laquelle l'Enfant, qui est dans les bras de Marie, est présenté au Temple. L'événement qui s'accomplit sous les yeux de ces quelques témoins privilégiés constitue une première annonce du sacrifice de la Croix.

    Le texte biblique affirme que le Fils de Dieu, solidaire des hommes, partage leur condition de faiblesse et de fragilité jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort, dans le but d'opérer une libération radicale de l'humanité, en vainquant une fois pour toute l'adversaire, le diable, qui trouve précisément dans la mort son point fort sur les êtres humains et sur chaque créature (cf. He 2, 14-15).

    Dans cette admirable synthèse, l'Auteur inspiré exprime toute la vérité sur la rédemption du monde. Il souligne l'importance du sacrifice sacerdotal du Christ, qui «a dû devenir en tout semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple» (He 2, 17).

    Précisément parce qu'elle souligne le lien profond qui unit le mystère de l'Incarnation à celui de la Rédemption, la Lettre aux Hébreux constitue un commentaire adapté à l'événement liturgique que nous célébrons aujourd'hui. Elle souligne la mission rédemptrice du Christ, à laquelle tout le Peuple de la Nouvelle Alliance participe. Vous participez à cette mission de façon particulière, très chères personnes consacrées, qui remplissez la Basilique vaticane et que je salue avec une grande affection. Cette fête de la Présentation est de façon particulière votre fête: en effet, nous célébrons la troisième Journée de la Vie consacrée.

    3. Je suis reconnaissant au Cardinal Eduardo Martínez Somalo, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, qui préside cette Eucharistie. A travers sa personne, je salue et je remercie ceux qui, à Rome et dans le monde, travaillent au service de la Vie consacrée.

    En ce moment, ma pensée s'adresse avec une affection particulière à toutes les personnes consacrées de la terre: il s'agit d'hommes et de femmes qui ont choisi de suivre le Christ de façon radicale dans la pauvreté, dans la virginité et dans l'obéissance. Je pense aux hôpitaux, aux écoles, aux oratoires, où ils œuvrent dans une attitude de dévouement total au service de leurs frères, pour le Royaume de Dieu: je pense aux milliers de monastères, dans lesquels on vit la communion avec Dieu dans un intense rythme de prière et de travail; je pense aux laïcs consacrés, témoins discrets dans le monde, et aux nombreuses personnes en première ligne parmi les plus pauvres et les exclus.

    Comment ne pas rappeler ici les religieux et les religieuses qui, récemment encore, ont versé leur sang alors qu'ils accomplissaient un service apostolique souvent difficile et pénible? Fidèles à leur mission spirituelle et caritative, ils ont uni le sacrifice de leur vie à celui du Christ pour le salut de l'humanité. La prière de l'Eglise est aujourd'hui dédiée à chaque personne consacrée, mais tout particulièrement à eux. Elle rend grâce pour le don de cette vocation et l'invoque ardemment: en effet, les personnes consacrées contribuent de façon déterminante à l'œuvre de l'évangélisation, en lui conférant la force prophétique qui provient de l'aspect radical de leur choix évangélique.

    4. L'Eglise vit de l'événement et du mystère. En ces journées, elle vit de l'événement de la Présentation du Seigneur au Temple, en cherchant à approfondir le mystère qui y est contenu. Cependant, d'une certaine façon, l'Eglise puise chaque jour à cet événement de la vie du Christ, en méditant sa signification spirituelle. En effet, chaque soir, dans les églises et dans les monastères, dans les chapelles et dans les maisons retentissent dans le monde entier les paroles du vieux Syméon, qui viennent d'être proclamées:

    «Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole,
    laisser ton serviteur en paix;
    car mes yeux ont vu ton salut,
    que tu as préparé à la face de tous les peuples;
    lumière pour éclairer les nations
    et gloire de ton peuple Israël
    » (Lc 2, 29-32).

    C'est ainsi que pria Syméon, auquel il avait été donné de voir la réalisation des promesses de l'Ancienne Alliance. Ainsi prie l'Eglise, qui, sans épargner ses énergies, se prodigue pour apporter à tous les peuples le don de la Nouvelle Alliance.

    Dans la mystérieuse rencontre entre Syméon et Marie, se rencontrent l'Ancien et le Nouveau Testament. Ensemble, le vieux prophète et la jeune Mère rendent grâce pour cette lumière qui a empêché les ténèbres de vaincre. C'est une Lumière qui brille dans le cœur de l'existence humaine: le Christ, Sauveur et Rédempteur du monde, «lumière pour éclairer les nations et gloire de son peuple Israël». Amen!

  • La Présentation de l'Enfant Jésus au Temple (2 février)

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    La Présentation par Giotto (XIVe s.) - Chapelle des Scrovegni - Padoue

    Présentation du Seigneur au Temple

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (fsJ) (archive 2 février 2009, homelies.fr)

    Quarante jours après la naissance du Seigneur, le 2 février, la Présentation au Temple de Jérusalem est un complément du cycle de Noël. La fête est sous le signe de la lumière, en raison de la parole du vieillard Siméon, qui voit dans l’Enfant « la lumière qui éclaire les nations ». Le mot « Chandeleur » vient précisément de candela – la chandelle – reprise dans l’expression Festa candelarum, fête des chandelles. En fait, à l’époque des Romains, il s’agissait d’une célébration en l’honneur du dieu Pan. Toute la nuit, les dévots de cette divinité païenne parcouraient les rues de Rome en agitant des flambeaux. En 472, le pape Gélase 1er décida de christianiser cette fête en la faisant coïncider avec la célébration de la Présentation de Jésus au Temple. De là la bénédiction traditionnelle des cierges avant la Messe et la procession qui anticipe en quelque sorte la nuit pascale. Ce qui souligne l’unité du cycle liturgique et l’orientation de tous les mystères vers la Pâques, où s’accomplit « le salut que Dieu préparait à tous les peuples ». (Pour être complet il faut ajouter qu’au cours des anciennes lupercales romaines, il convenait également de manger une galette de céréales en l’honneur de Proserpine pour obtenir d’elle la fertilité de la terre. Cette pratique s’est maintenue jusqu’à nos jours dans la tradition des crêpes de la Chandeleur !).

    La solennité de ce jour veut nous introduire au mystère de l’incarnation comme l’événement de la rencontre entre Dieu et les hommes. Tout le récit de la présentation de Jésus au Temple est empreint de cette « théologie de la rencontre » ou de la « visitation » de Dieu. Une rencontre qui n’a rien de formel : tout se passe dans la simplicité d’un dialogue, d’un échange de regard, d’un sourire, d’un geste respectueux, dans lesquels Dieu et l’homme s’approchent, s’apprivoisent, s’engagent mutuellement.

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