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Au rythme de l'année liturgique - Page 25

  • Qui est Jésus et ce qui l'anime (homélie pour le Baptême du Seigneur)

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    De l'abbé Christophe Cossement (archive 2011) :

    Qui est Jésus et qu'est-ce qui l'anime?

    Homélie du baptême du Seigneur

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    Qui est le Christ que nous voulons suivre tandis que d’autres suivent Mahomet ou Bouddha, et que beaucoup plus d’autres encore autour de nous considèrent que Dieu est vraiment une affaire trop compliquée ou trop abstraire et qu’il sera assez tôt sur son lit de mort pour y penser, si du moins il en reste encore la force ?

    Qui est le Christ ? Voici une des questions que l’épisode du baptême de Jésus veut aborder. A Noël nous apprenions par les bergers que celui qui était né serait un sauveur ; les mages sont venus le saluer comme roi et lui ont apporté l’encens des dieux, avec la myrrhe des défunts. Aujourd’hui Jésus vient au baptême de Jean, ce baptême dont nous avons fait connaissance au temps de l’Avent, dont Jean lui-même dit :

    « Moi, je vous baptise dans l’eau, pour vous amener à la conversion... Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche... Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion... Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu... Celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » (Mt 3,1-12)

    Or celui qui doit venir comme un plus fort vient se faire baptiser comme ceux qui ont besoin de conversion ; ce à quoi Jean tente de s’opposer, mais Jésus lui dit qu’en le faisant ils accompliront quelque chose de juste. Et nous découvrons que ce qui est juste c’est ceci : que celui qui est le Saint de Dieu vienne parmi les pécheurs. Non pas pour leur dire que ce n’est pas grave de pécher, mais pour leur tendre la main et les inviter à vivre comme lui. Voilà la première indication du jour sur l’identité de Jésus : lui qui n’a pas besoin du baptême de conversion vient le recevoir pour exhorter les hommes à la sainteté, les pousser à vivre comme lui.

    Et comment vit-il ? La vie intérieure de Jésus est comme traduite en images dans l’évangile d’aujourd’hui : il vit comme le fils bien aimé du Dieu très-haut, et c’est l’Esprit Saint venant sur lui qui lui permet de vivre ainsi.

    Plus tard Jésus vivra un autre baptême, dont il dira à ses disciples : « Je dois recevoir un baptême, et comme il m’en coûte d’attendre qu’il soit accompli ! » (Lc 12,50) Ce second baptême, c’est sa passion, vécue pour affronter le mal qui mine le cœur de l’homme et toute la société. L’Esprit qui vient encore sur lui fera qu’il ressuscitera pour la vie éternelle.

    Notre baptême à nous n’est pas seulement un remake du baptême de Jésus au Jourdain, mais il nous fait vivre aussi le second baptême de Jésus. Notre baptême est comme la synthèse de deux baptêmes : le baptême qui nous fait enfant de Dieu comme Jésus, et le baptême qui doit surmonter en nous l’obstacle du mal, du refus, du « non » dit à Dieu et à ce qu’il demande. Il faut ces deux aspects du baptême. C’est cela que nous offre Jésus dont nous sommes les disciples.

    Vivre en enfant de Dieu est la source d’une joie immense, débordante, mais tant de « non » nous empêchent de vivre en enfants de Dieu ! Qui veut connaître la joie doit prendre le chemin de la conversion, doit accueillir vraiment le Christ qui descend dans les eaux du Jourdain à sa rencontre.

    Enfin je voudrais terminer par deux petites réflexions. Par son baptême Jésus inaugure sa mission, qui sera une mission difficile, où il devra affronter beaucoup de contradictions, où son message sera déformé, où il sera rejeté de tous. Qu’est-ce qui lui donnera la force de vivre tout cela ? C’est le lien d’amour avec son Père. La voix vient du ciel dire : celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour... C’est ce lien d’amour vécu avec le Père qui donne à Jésus, qui donne à tous la force de la mission et tout simplement la force de vivre.

    Enfin, directement après son baptême, Jésus sera tenté. Ce n’est pas parce qu’il existe un lien d’amitié très douce avec Dieu qu’on est à l’abri des épreuves intérieures et extérieures. Mais cela n’empêche pas la joie d’être fils, fille de Dieu.

  • Les pièces grégoriennes de la fête de l'Epiphanie

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    Du site d'Una Voce :

    Fête de l’Épiphanie de Notre-Seigneur (6 janvier) – Solesmes 33T (1958)

    « Intr. Ecce advénit »Fête de l’Épiphanie de Notre-Seigneur (6 janvier) - Solesmes 33T (1958)
     

    En alternance avec Triors ou encore la Schola Cantorum de Cologne, je vous ai fait parfois écouter les chants de l’Épiphanie par les moines de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes. C’était dans une interprétation en date de l’année 1969, rééditée en CD par Universal Classics en 2002. Nos amis de l’excellent site Musicologie médiévale m’ont fait découvrir un microsillon plus ancien de 1958 des mêmes moines de Solesmes... (la suite sur le site d'Una Voce)

  • Epiphanie : la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans ce monde

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    De homélies.fr

    Evangile du jour : Mt 2, 1-12

    Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent : « A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Sur ces paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. 

    Homélie
    (Archive 2010)

    Les premiers adorateurs de ce mystérieux Enfant, né dans la lignée du Roi David, étaient pour le moins surprenants : des bergers - population mal famée en Israël. Nous pourrions penser que les choses rentrent dans l’ordre avec l’Evangile de ce jour : les Mages représentent une caste sacerdotale - voire royale - chez les Perses ; venus du lointain Orient, ils viennent présenter comme il se doit leurs hommages au Messie.

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  • De bon matin...

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    Provided to YouTube by The Orchard Enterprises Marche des rois mages ·

    Marie-Michèle Desrosiers chante les classiques de Noël ℗ 1996

    Les Disques Audiogramme Inc. Released on: 1996-11-08

    Music Publisher: Les Éditions Kaligram Auto-generated by YouTube.

  • "Dresse-toi! Et sème la force de ta foi! Que le Christ t'illumine sans cesse!"

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    SOLENNITÉ DE L'ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR

    HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II

    6 janvier 1979

    source

    1. "Dresse-toi (Jérusalem), brille, car ta lumière survient et la gloire du Seigneur se lève sur toi" criait le Prophète Isaïe (60, 1) huit siècles avant le Christ; et aujourd'hui, au XXème siècle nous écoutons sa parole et nous admirons, nous admirons vraiment l'éclatante lumière qui en jaillit. A travers les siècles, Isaïe s'adresse à Jérusalem qui allait devenir la ville du Souverain Oint, du Messie: "Les nations marcheront à ta lumière, et les rois à la clarté de ton aurore... tes fils viennent de loin et tes filles sont portées sur le flanc... L'afflux des chameaux te submergera, les jeunes dromadaires de Madian et d'Eypha; tous ceux de Saba viendront, ils apporteront l'or et l'encens et publieront les louanges du Seigneur" (Is 60, 3-4, 60). Nous avons devant nous — comme le dit la tradition — ces trois Rois Mages qui, de loin, viennent en pèlerinage à dos de chameau et apportent avec eux non seulement de l'or et de l'encens mais aussi de la myrrhe: les dons symboliques avec lesquels ils sont allés à la rencontre du Seigneur qui était également attendu au-delà des frontières d'Israël. Ne nous étonnons donc pas si, dans son dialogue prophétique avec Jérusalem, mené à travers les siècles, Isaïe dit à un certain moment: "...ton cœur sera frémissant et s'épanouira " (60, 5). Il parle à la cité comme si elle était un homme vivant.

    Pèlerinage à Bethléem

    2. "Ton cœur sera frémissant et s'épanouira". La nuit de Noël me trouvant avec ceux qui participaient à la célébration de minuit en cette Basilique, je leur ai demandé, à tous, d'être, de la pensée et du cœur, là-bas plus qu'ici; plus à Bethléem, au lieu de la naissance du Christ, dans cette grotte-étable en laquelle "le Verbe s'est fait chair" (Jn 1, 14). Et, aujourd'hui, c'est à vous que je le demande, parce que c'est là, proprement là, proprement là, en ce lieu, au sud de Jérusalem, que sont venus de 1'Orient ces étranges pèlerins, les Rois Mages. Ils ont traversé Jérusalem. Ils étaient guidés par une étoile mystérieuse, l'étoile, une lumière extérieure qui se déplaçait au firmament. Mais plus encore ils étaient conduits par la foi, une lumière intérieure. Ils arrivèrent. Et ils ne furent nullement étonnés par ce qu'ils trouvèrent: ni la pauvreté, ni l'étable, ni le fait que l'Enfant était couché dans une mangeoire. Ils arrivèrent, se prosternèrent et "ils l'adorèrent". Puis ils ouvrirent les écrins et à l'Enfant-Jésus ils firent don de l'or et de l'encens dont Isaïe a précisément parlé, mais ils lui offrirent également de la myrrhe. Et après avoir accompli tout ceci, ils retournèrent chez eux.

    Par ce pèlerinage à Bethléem, les Rois Mages d'Orient sont devenus l'avant-garde et le symbole de tous ceux qui, par leur foi, rejoignent Jésus, l'Enfant enveloppé de langes et couché dans la crèche, le Sauveur cloué à la Croix, Celui qui, crucifié sous Ponce-Pilate, déposé de la Croix et enseveli dans un tombeau au pied du Calvaire, ressuscita le troisième jour. Ces hommes-là, les Trois Mages venus d'Orient — trois comme le veut la tradition — sont proprement l'avant-garde et la préfiguration de tous ceux qui, d'au-delà des frontières du Peuple élu de l'Ancienne Alliance ont, animés par la foi, rejoint et continuent à rejoindre le Christ.

    Le défi de Dieu

    3. "Tout cœur sera frémissant et s'épanouira", dit Isaïe à Jérusalem. En effet, il fallait que s'épanouisse le cœur du Peuple de Dieu pour qu'il puisse contenir de nouveaux hommes, de nouveaux peuples. Ce cri du Prophète est précisément le mot-clé de l'Epiphanie. Il fallait sans cesse ouvrir toujours plus grand le cœur de l'Eglise quand y entraient des hommes toujours nouveaux; quand, dans le sillage des bergers et des Rois Mages, à Bethléem arrivaient d'Orient d'autres peuples. Et aujourd'hui il faut continuer à ouvrir ce cœur toujours plus grand, à la mesure des hommes et des peuples, à la mesure des époques et des temps. L'Epiphanie est la fête de la vitalité de l'Eglise. L'Eglise vit avec conscience la mission de Dieu qui s'accomplit à travers elle. Le Concile Vatican II nous a aidé à mieux comprendre que la "mission" est proprement le nom de l'Eglise et que, d'une certaine façon, elle en constitue la définition. L'Eglise est elle-même quand les hommes — à l'exemple des bergers et des Rois Mages d'Orient — rejoignent Jésus, par leur foi. Quand, dans le Christ-Homme et par le Christ, ils retrouvent Dieu.

    L'Epiphanie est donc la grande fête de la foi. A cette fête participent autant ceux qui sont déjà parvenus à la foi, que ceux qui se trouvent en chemin pour venir à lui. Ils y participent en remerciant Dieu pour le don de la foi, tels les Rois Mages qui, au comble de la gratitude, se sont prosternés devant l'Enfant. A cette fête participe l'Eglise qui, chaque année, devient plus consciente de l'ampleur de sa mission. Combien nombreux sont les hommes à qui il faut encore porter la foi! Et combien nombreux sont également ceux qu'il faut ramener à la foi qu'ils ont perdue, et ceci est parfois bien plus difficile que la première conversion à la foi. Mais, consciente de ce grand don, le don de l'Incarnation de Dieu, l'Eglise ne peut jamais s'arrêter, jamais se lasser. Elle doit continuellement chercher l'accès à Bethléem pour chaque homme et pour chaque époque. L'Epiphanie est la fête du défi de Dieu.

    (...)

    Sous cette lumière

    5. Dresse-toi, Jérusalem! "Ton cœur sera frémissant et s'épanouira!" Là-bas, près de la crèche de Bethléem où nous sommes allés par la pensée et le cœur, nous nous sommes recueillis avec ceux qui sont venus d'Orient, avec les Rois Mages, témoins admirables de la foi en Dieu Incarné; et nous nous retrouvons dans cette basilique ici. Ici, où de manière particulière, la prophétie d'Isaïe s'est accomplie au cours des siècles. D'ici, la lumière de la foi s'est répandue sur tant d'hommes et sur tant de peuples! Ici, grâce à Pierre et à son Siège, une mutitude innombrable est entrée et entre toujours dans cette grande communauté du Peuple de Dieu, dans l'union de la Nouvelle Alliance, dans les tabernacles de la Nouvelle Jérusalem.

    Et aujourd'hui, le successeur de Pierre que peut-il souhaiter de mieux à cette Basilique, à sa nouvelle Chaire, sinon qu'elle serve à l'Epiphanie? qu'en elle et par elle, les hommes de notre temps et de tous les temps, les hommes provenant de l'Orient et de l'Occident, du Nord et du Sud, parviennent à Jérusalem, arrivent au Christ par la foi.

    Alors, une fois de plus donc, j'emprunte à Isaïe ses paroles pour formuler mes vœux "Urbi et Orbi" et dire: Dresse-toi ton cœur sera frémissant et s'épanouira!".

    Dresse-toi! Et sème la force de ta foi! Que le Christ t'illumine sans cesse! Que les hommes et les peuples marchent sous cette lumière!

    Amen!

  • Epiphanie

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    mantegna-rois-mages-adoration.jpg

    L'adoration des mages, par Mantegna

    Mets-toi debout et deviens lumière, car elle arrive ta lumière :

    la gloire du Seigneur sur toi s'est levée. 

    Voici qu'en effet les ténèbres couvrent la terre et un brouillard, les cités,

    mais sur toi le Seigneur va se lever et sa gloire, sur toi, est en vue.

    Les nations vont marcher vers ta lumière et les rois vers la clarté de ton lever.

    Porte tes regards sur les alentours et vois :

    tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi, tes fils vont arriver du lointain,

    et tes filles sont tenues solidement sur la hanche.

    Alors tu verras, tu seras rayonnante, ton coeur frémira et se dilatera,

    car vers toi sera détournée l'opulence des mers,

    la fortune des nations viendra jusqu'à toi.

    Un afflux de chameaux te couvrira, de tout jeunes chameaux de Madiân et d'Eifa;

    tous les gens de Saba viendront, ils apporteront de l'or et de l'encens,

    et se feront les messagers des louanges du Seigneur » (Isaïe LX, 1-6).

  • "Ce n'est pas pour rire que je t'ai aimée" (Angèle de Foligno - 4 janvier)

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    On fête aujourd'hui Angéle de Foligno, une mystique ombrienne du XIIIe siècle. Le "blog du Mesnil-Marie" a mis en ligne un célèbre passage du "Livre des Révélation" où fut adressée à Angèle cette parole interpellante : "ce n'est pas pour rire que je t'ai aimée" :

    L’Amour vrai et l’amour menteur.

    (chapitre 33ème du livre des révélations de Sainte Angèle de Foligno)

    … C’était le quatrième jour de la semaine sainte, j’étais plongée dans une méditation sur la mort du Fils de Dieu, et je méditais avec douleur, et je m’efforçais de faire le vide dans mon âme, pour la saisir et la tenir tout entière recueillie dans la Passion et dans la mort du Fils de Dieu, et j’étais abîmée tout entière dans le désir de trouver la puissance de faire le vide, et de méditer plus efficacement.

    Alors cette parole me fut dite dans l’âme : «Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée

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  • Angèle de Foligno (4 janvier)

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    Angele73604-1024x768.jpgLors de l'audience générale du mercredi 13 octobre 2010, Benoît XVI  consacrait sa catéchèse à cette grande mystique italienne (source) :

    Chers frères et sœurs,

    Aujourd’hui je voudrais vous parler de la bienheureuse Angèle de Foligno, une grande mystique médiévale ayant vécu au XIIIe siècle. D’habitude, on est fasciné par les sommets de l’expérience d’union avec Dieu qu’elle a atteints, mais on ne prend sans doute pas assez en compte ses premiers pas, sa conversion, et le long chemin qui l’a conduite du point de départ, «la grande crainte de l’enfer», jusqu’au but ultime, l’union totale avec la Trinité. La première partie de la vie d’Angèle n’est certainement pas celle d’une disciple fervente du Seigneur. Née aux alentours de 1248 dans une famille aisée, elle devint orpheline de père et fut éduquée par sa mère de façon plutôt superficielle. Elle fut très tôt introduite dans les milieux mondains de la ville de Foligno, où elle connut un homme, qu’elle épousa à l’âge de 20 ans et dont elle eut des enfants. Sa vie était insouciante, au point de mépriser ceux que l’on appelait les «pénitents» — très répandus à l’époque —, c’est-à-dire ceux qui, pour suivre le Christ, vendaient leurs biens et vivaient dans la prière, dans le jeûne, dans le service à l’Eglise et dans la charité.

    Plusieurs événements, comme le violent tremblement de terre de 1279, un ouragan, l’antique guerre contre Pérouse et ses dures conséquences, ont une influence sur la vie d’Angèle, qui prend progressivement conscience de ses péchés, jusqu’à accomplir un pas décisif: elle invoque saint François, qui lui apparaît en vision, pour lui demander conseil en vue d’une bonne confession générale à accomplir: nous sommes en 1285, Angèle se confesse à un frère à San Feliciano. Trois ans plus tard, la voie de la conversion prend un nouveau tournant: la dissolution des liens affectifs, étant donné qu’en quelques mois, à la mort de sa mère suit celle de son mari et de tous ses enfants. Elle vend alors ses biens et, en 1291, rejoint le Tiers-Ordre de saint François. Elle meurt à Foligno le 4 janvier 1309.

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  • Sainte Geneviève

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    sainte12.jpgAu début de l'année 451, Attila entraîne ses hordes en-deçà du Rhin, prend, pille et brûle Metz la veille de Pâques (7 avril), remonte la vallée de le Seine et vient assiéger Paris.

    Au milieu du désarroi général, sainte Geneviève garde son sang-froid puisant son courage dans la confiance qu'elle a en la Providence. Elle convoque les femmes de Paris et, après leur avoir rappelé les grand exemples de Judith et d'Esther, libératrices de leur peuple, elles les invite à s'unir à elle pour détourner le fléau par la prière, le jeûne et les saintes veilles au baptistère de Saint-Jean-le-Rond. Sûre de l'appui des femmes parisiennes, elle s'adresse aux hommes : Que parlez-vous de vous réfugier en d'autres cités ? Celles-ci seront-elles mieux que Paris abritées contre un coup de main des barbares ? Paris, grâce à la protection du Christ, échappera au carnage.

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  • Ce qui m'étonne, dit Dieu...

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    Ce qui m'étonne, dit Dieu, c'est l'espérance

    Charles Péguy (1873-1914) écrivain, poète français, mort sur le champ de bataille de l'Ourq en 1914

    Ce qui m'étonne, dit Dieu, c'est l'espérance. Et je n'en reviens pas. Cette petite espérance qui n'a l'air de rien du tout. Cette petite fille espérance. Immortelle.
    La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, C’est l’espérance. La Foi, c’est pas étonnant, j’éclate tellement dans mes créations
    La Charité, ça ne m’étonne pas, les pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d’avoir un cœur de pierre, Comment n’auraient-elles point de charité les uns des autres.
    Ce qui m'étonne, dit Dieu, c'est l'espérance. L'Espérance est une petite fille de rien du tout.
    Qui est venue au monde le jour de Noël de l'année dernière. C'est cette petite fille pourtant qui traversera les mondes. Cette petite fille de rien du tout. Elle seule, portant les autres, qui traversera les mondes révolus.
    La Foi va de soi, la Charité va malheureusement de soi. Mais l'espérance ne va pas de soi.
    L'espérance ne va pas toute seule. Pour espérer, mon enfant, il faut être bien heureux, il faut avoir obtenu, reçu une grande grâce.
    La Foi voit ce qui est. La Charité aime ce qui est. L'Espérance voit ce qui n’est pas encore, ce qui sera. Sur le chemin montant, sablonneux, malaisé. Sur la route montante. Traînée, pendue aux bras de ses deux grandes sœurs, Qui la tiennent pas la main, La petite espérance s'avance.
    Et au milieu entre ses deux grandes sœurs elle a l'air de se laisser traîner. Comme une enfant qui n'aurait pas la force de marcher. Et qu'on traînerait sur cette route malgré elle.
    Et en réalité c'est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traîne. Et qui fait marcher tout le monde. Et qui le traîne.
    Car on ne travaille jamais que pour les enfants. Et les deux grandes ne marchent que pour la petite. L’espérance fait reconnaitre que la vie a un sens, que l’être humain a du prix, que rien n’est fatal.

    Que Noël brille dans vos yeux et réchauffe vos cœurs.

  • Basile le Grand et Grégoire de Nazianze (2 janvier)

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    web-saint-january-02-basil-the-great-and-gregory-nazianzen-public-domain.jpgLes catéchèses hebdomadaires de Benoît XVI constituent une ressource remarquable pour aborder les pères et les docteurs de l'Eglise.

    Ainsi, aujourd'hui, pourra-t-on lire les deux enseignements consacrés par Benoît XVI à Basile le Grand, "lumière de l'Eglise", le 4 juillet 2007http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070704_fr.html 

    et le 1er août de la même année : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070801_fr.html.

    Quant à Grégoire de Nazianze, il a été évoqué le 22 août 2007 : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070822_fr.html

  • Mère de Dieu et Mère de tout homme

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    HOMÉLIE DU PAPE Jean Paul II

    Journée mondiale de la Paix
    Mercredi 1er janvier 1997

    1. "Et voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus" (Lc 1, 31). Jésus signifie "Dieu qui sauve".

    Jésus, le nom donné par Dieu lui-même, signifie : "Il n'y a de salut en personne d'autre" (Ac 4,12), si ce n'est en Jésus de Nazareth, né de la Vierge Marie. En lui, Dieu s'est fait homme, rejoignant ainsi tout être humain.

    "Dieu a parlé jadis à nos pères par les prophètes, de diverses manières, mais en ces derniers temps, il nous a parlé par un Fils" (He 1, 1-2). Ce Fils est le Verbe éternel, un en substance avec le Père, fait homme pour nous révéler le Père et nous permettre de comprendre toute la vérité sur nous-mêmes. Il nous a parlé avec des paroles humaines, avec ses actes et sa vie même, de sa naissance à sa mort sur la Croix et à sa Résurrection.

    Dès le début, tout cela suscite l'émerveillement. Déjà les bergers qui se rendaient à Bethléem s'émerveillaient de ce qu'ils avaient vu, et les autres s'étonnaient de ce que les bergers leur racontaient sur le nouveau-né (cf. Lc 2, 18). Guidés par l'intuition de la foi, ils ont reconnu le Messie dans l'Enfant couché dans la crèche, et l'humble naissance à Bethléem du Fils de Dieu les a incités à proclamer avec joie la gloire du Très-Haut.

    2. Dès le début, le nom de Jésus a appartenu à celui qui a été appelé ainsi le huitième jour après sa naissance. En un certain sens, en venant dans le monde, il a apporté avec lui ce nom qui exprime admirablement l'essence et la mission du Verbe incarné.

    Il est venu dans le monde pour sauver l'humanité. Par conséquent, lorsqu'il a reçu ce nom, ce qu'il était et ce qui devait être sa mission ont été révélés en même temps. Beaucoup en Israël ont été appelés par ce nom, mais lui l'a porté de manière unique, en accomplissant totalement sa signification : Jésus de Nazareth, Sauveur du monde.

    3. Saint Paul, comme nous l'avons entendu dans la deuxième lecture, écrit : "Lorsque les temps furent accomplis, Dieu envoya son Fils, né d'une femme, né sous la loi... pour que nous soyons adoptés comme fils" (Ga 4, 4-5). Dès le début, le temps a été associé au nom de Jésus. Ce nom l'accompagne dans sa vie terrestre immergée dans le temps, mais sans qu'il y soit soumis, puisqu'en lui se trouve la plénitude du temps. En effet, Dieu a apporté la plénitude du temps humain en entrant avec lui dans l'histoire de l'homme. Il n'est pas entré comme un concept abstrait. Il est entré comme un Père qui donne la vie - une vie nouvelle, la vie divine - à ses enfants adoptifs. Par l'œuvre de Jésus-Christ, nous pouvons tous participer à la vie divine : enfants dans le Fils, destinés à la gloire de l'éternité.

    Saint Paul approfondit ensuite cette vérité : "Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, qui crie : "Abba ! Père !"" (Ga 4, 6). En nous, êtres humains, la filiation divine vient du Christ et se réalise par la puissance de l'Esprit Saint. L'Esprit vient nous apprendre que nous sommes des enfants et en même temps rendre effective en nous cette filiation divine. Le Fils est celui qui, de tout son être, dit à Dieu : "Abba ! Père !".

    Nous touchons ici au point culminant du mystère de notre vie chrétienne. En effet, le nom "chrétien" indique une nouvelle manière d'être, d'être à la ressemblance du Fils de Dieu. En tant que fils dans le Fils, nous avons part au salut, qui n'est pas seulement la délivrance du mal, mais qui est avant tout la plénitude du bien : du bien suprême de la filiation de Dieu. Et c'est l'Esprit de Dieu qui renouvelle la face de la terre (cf. Ps 103 [104], 30). En ce premier jour de la nouvelle année, l'Église nous invite à en prendre une conscience toujours plus profonde. Elle nous invite à considérer le temps humain dans cette lumière.

    4. La liturgie d'aujourd'hui célèbre la solennité de la Mère de Dieu. Marie est celle qui a été choisie pour être la Mère du Rédempteur, participant intimement à sa mission. Dans la lumière de Noël, le mystère de sa maternité divine est illuminé. Marie, Mère de Jésus qui est né dans la grotte de Bethléem, est aussi la Mère de tout homme et de toute femme qui vient au monde. Comment ne pas lui recommander l'année qui commence, en implorant un temps de sérénité et de paix pour toute l'humanité ? En ce jour où cette nouvelle année commence sous le regard béni de la Mère de Dieu, invoquons le don de la paix pour chacun et pour tous.

    5. En effet, depuis plusieurs années, à l'initiative de mon prédécesseur, le Pape Paul VI, le 1er janvier est célébré comme Journée mondiale de la Paix. Cette année encore, nous sommes réunis dans la basilique vaticane pour implorer le don de la paix pour les nations du monde entier.

    (...)

    Cette année, le thème du message pour cette journée est "Offrez le pardon et recevez la paix". Comme le pardon est nécessaire pour que la paix jaillisse dans le cœur de chaque croyant et de chaque personne de bonne volonté ! Le double mot de paix et de pardon est pour ainsi dire inséparable. Toute personne de bonne volonté, désireuse de travailler sans relâche à la construction de la civilisation de l'amour, doit faire sienne cette invitation : offrir le pardon, recevoir la paix.

    6. L'Église prie et lutte pour la paix dans toutes ses dimensions : pour la paix des consciences, pour la paix des familles, pour la paix entre les nations. Elle se préoccupe de la paix dans le monde, car elle est consciente que ce n'est que par la paix que la grande communauté des hommes peut se développer de manière authentique.

    En cette fin de siècle où le monde, et surtout l'Europe, ont connu de nombreuses guerres et beaucoup de souffrances, combien nous souhaitons que le seuil de l'an 2000 soit franchi par tous les hommes et toutes les femmes sous le signe de la paix ! C'est pourquoi, en pensant à l'humanité appelée à vivre une nouvelle année de grâce, répétons avec Moïse les paroles de l'Ancienne Alliance : "Que le Seigneur te bénisse et te garde : Que le Seigneur fasse luire sur toi sa face et te fasse grâce : Le Seigneur lève sur toi sa face et te donne la paix" (Nm 6, 24-26). En outre, répétons avec foi et espérance les paroles de l'Apôtre : "Le Christ est notre paix !" (cf. Ep 2, 14). Ayons confiance dans l'aide du Seigneur et dans la protection maternelle de Marie, Reine de la Paix. Mettons notre espoir en Jésus, le nom du salut donné aux hommes et aux femmes de toute langue et de toute race. En confessant son nom, marchons avec confiance vers l'avenir, certains de ne pas être déçus si nous nous confions au Nom très saint de Jésus.

    In te Domine speravi,
    non confundar in aeternum.

    Amen !