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Au rythme de l'année liturgique - Page 23

  • L'homélie du pape François pour le Dimanche des Rameaux

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    CELEBRATION DU DIMANCHE DES RAMEAUX
    ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR

    HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

    Place Saint-Pierre
    Dimanche 2 avril 2023

    « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Mt 26, 46). C'est l'invocation que la liturgie d'aujourd'hui nous a fait répéter dans le Psaume responsorial (Cf. Ps 22, 2) et c'est la seule prononcée sur la croix par Jésus dans l'Évangile que nous avons entendu. Ce sont donc les paroles qui nous conduisent au cœur de la passion du Christ, au point culminant des souffrances qu'il a endurées pour nous sauver. “Pourquoi m'as-tu abandonné ?”

    Les souffrances de Jésus ont été nombreuses, et chaque fois que nous écoutons le récit de la passion, elles nous pénètrent. Il y a eu les souffrances du corps : pensons aux gifles, aux coups, à la flagellation, à la couronne d'épines, jusqu'à la torture de la croix. Il y a eu les souffrances de l'âme : la trahison de Judas, les reniements de Pierre, les condamnations religieuses et civiles, les railleries des gardes, les insultes sous la croix, le rejet de beaucoup de gens, l'échec de tout, l'abandon des disciples. Pourtant, dans toute cette souffrance, il reste à Jésus une certitude : la proximité du Père. Mais voilà que l'impensable se produit : avant de mourir, il s'écrie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ». L’abandon de Jésus.

    Voici la souffrance la plus déchirante, c’est la souffrance de l'esprit : à l'heure la plus tragique, Jésus fait l'expérience de l'abandon de Dieu. Jamais auparavant il n'avait appelé le Père par le nom générique de Dieu. Pour nous transmettre la force de cet événement, l'Évangile rapporte la phrase également en araméen : c'est la seule, parmi celles prononcées par Jésus sur la croix qui nous parvient dans la langue originale. L'événement est l'abaissement extrême, c’est-à-dire l’abandon de son Père, l’abandon de Dieu. Le Seigneur vient souffrir par amour pour nous, comme il est difficile pour nous de le comprendre. Il voit le ciel fermé, il expérimente l'amère frontière de la vie, le naufrage de l'existence, l'effondrement de toute certitude : il crie "le pourquoi des pourquoi". “Toi, Dieu, pourquoi ?”

    Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Le verbe "abandonner" dans la Bible est fort ; il apparaît dans des moments de douleur extrême : dans les amours manquées, rejetées et trahies ; dans les enfants rejetés et avortés ; dans les situations de répudiation, de veuvage et d'orphelinat ; dans les mariages épuisés, dans les exclusions qui privent des liens sociaux, dans l'oppression de l'injustice et dans la solitude de la maladie : bref, dans les lacérations les plus implacables des liens. Là, on dit ce mot : “abandon”. Le Christ a porté cela sur la croix, en prenant sur lui le péché du monde. Et au point culminant, Lui, le Fils unique et bien-aimé, fait l'expérience de la situation qui Lui était la plus étrangère : l’abandon, l'éloignement de Dieu.

    Et pourquoi en est-il arrivé là ? Pour nous, il n’y a pas d’autre réponse. Pour nous. Frères et sœurs, aujourd’hui ce n’est pas un spectacle. En écoutant l’abandon de Jésus, que chacun de nous se dise : pour moi. Cet abandon est le prix qu’il a payé pour moi. Il s’est fait solidaire avec chacun de nous jusqu'à l'extrême, pour être avec nous jusqu'à la fin. Il a connu l'abandon pour ne pas nous laisser otages de la désolation et pour être à nos côtés pour toujours. Il l'a fait pour moi, pour toi, pour que lorsque moi, toi ou n'importe qui d'autre se voit le dos au mur, perdu dans une impasse, plongé dans l'abîme de l'abandon, aspiré dans le tourbillon des nombreux "pourquoi" sans réponse, il y ait une espérance. Lui, pour toi, pour moi. Ce n'est pas la fin, car Jésus est passé par là et il est maintenant avec toi : Lui qui a souffert la distance de l'abandon pour accueillir dans son amour toutes nos distances. Pour que chacun de nous puisse dire : dans mes chutes – chacun de nous est tombé plusieurs fois –, dans ma désolation, quand je me sens trahi, ou quand j’ai trahi les autres, quand je me sens rejeté ou quand j’ai rejeté les autres, quand je me sens abandonné ou quand j’ai abandonné les autres, pensons qu’Il a été abandonné, trahi, rejeté. Et là nous Le trouvons. Quand je me sens mal et perdu, quand je n’y arrive plus, Il est avec moi ; dans mes nombreux pourquoi sans réponse, Il est là.

    C'est ainsi que le Seigneur nous sauve, à partir de nos "pourquoi". C'est à partir de là qu'il entrouvre l'espérance qui ne déçoit pas. En effet, sur la croix, alors qu'il ressent un extrême abandon, il ne se laisse pas aller au désespoir – c’est la limite –, mais il prie et se confie. Il crie son "pourquoi" avec les mots d'un psaume (22, 2) et s'abandonne entre les mains du Père, même s'il le sent loin (cf. Lc 23, 46) ou il ne le sent pas car il se trouve abandonné. Dans l'abandon, il se confie. Dans l'abandon, il continue à aimer les siens qui l'avaient laissé seul. Dans l’abandon, il pardonne à ceux qui l’ont crucifié (v. 34). Voilà que l'abîme de nos nombreux maux est plongé dans un amour plus grand, de sorte que toute séparation se transforme en communion.

    Frères et sœurs, un tel amour total pour nous, jusqu'au bout, l’amour de Jésus est capable de transformer nos cœurs de pierre en cœurs de chair. C’est un amour de pitié, de tendresse, de compassion. Le style de Dieu est ceci : proximité, compassion et tendresse. Dieu est ainsi. Le Christ abandonné nous pousse à le chercher et à l'aimer dans les personnes abandonnées. Car en elles, il n'y a pas seulement des nécessiteux, mais il y a Lui, Jésus abandonné, Celui qui nous a sauvés en descendant au plus profond de notre condition humaine. Il est avec chacun d’eux, abandonnés jusqu’à la mort... Je pense à cet homme dit “de la rue”, allemand, qui mourut sous la colonnade, seul, abandonné. C’est Jésus pour chacun de nous. Beaucoup ont besoin de notre proximité, beaucoup sont abandonnés. J’ai aussi besoin que Jésus me caresse et s’approche de moi, et c’est pourquoi je vais le trouver dans les abandonnés, dans les personnes seules. Il veut que nous nous occupions des frères et des sœurs qui Lui ressemblent le plus, dans les situations extrêmes de douleur et de solitude. Aujourd’hui, chers frères et sœurs, il y a tant de "christs abandonnés". Des peuples entiers sont exploités et abandonnés à eux-mêmes ; des pauvres dont nous n’avons pas le courage de croiser le regard vivent aux carrefours de nos rues ; il y a des migrants qui n’ont plus de visages mais qui sont des numéros ; il y a des prisonniers qui sont rejetés, des personnes qui sont cataloguées comme un problème. Mais aussi tant de christs invisibles, cachés, abandonnés, sont rejetés avec des gants blancs : des enfants à naître, des personnes âgées laissées seules – ça peut être ton père, ta mère peut-être, le grand-père, la grand-mère, abandonnés dans les instituts gériatriques –, des malades non visités, des handicapés ignorés, des jeunes qui ressentent un grand vide intérieur sans que personne n'écoute vraiment leur cri de souffrance. Et ils ne trouvent pas d’autre voie que le suicide. Les abandonnés d’aujourd’hui. Les christs d’aujourd’hui.

    Jésus abandonné nous demande d'avoir des yeux et un cœur pour les personnes abandonnées. Pour nous, disciples de l’Abandonné, personne ne peut être marginalisé, personne ne peut être laissé à lui-même ; parce que, rappelons-nous, les rejetés et les exclus sont des icônes vivantes du Christ, ils nous rappellent son amour fou, son abandon qui nous sauve de toute solitude et de toute désolation. Frères et sœurs, demandons cette grâce aujourd'hui : savoir aimer Jésus abandonné et savoir aimer Jésus dans toute personne abandonnée, dans toute personne abandonnée. Demandons la grâce de savoir regarder, de savoir reconnaître le Seigneur qui crie encore en eux. Ne laissons pas sa voix se perdre dans le silence assourdissant de l'indifférence. Dieu ne nous a pas laissés seuls ; prenons soin de ceux qui sont laissés seuls. Alors, seulement, nous ferons nôtres les désirs et les sentiments de Celui qui, pour nous, "s'est dépouillé lui-même" (Ph 2, 7). Il s’est dépouillé totalement pour nous.

  • Une prière de la liturgie gallicane pour ce lundi saint

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    Une antique et belle prière de la liturgie gallicane, de circonstance en ce début de "peineuse semaine" (source abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/):

    "O Christ! ô Dieu, souverain Seigneur, crucifiez-nous comme vous même à ce monde; que votre vie soit en nous. Mettez sur vous nos péchés, afin qu'ils soient, eux aussi, par vous attachés à la Croix. Vous qui avez été élevé de terre afin de nous soustraire au joug de l'impur tyran, attirez-nous à vous. Nous sommes, il est vrai, exposés aux insultes du diable; à cause de notre chair et de ses convoitises; mais ce n'est pas lui, c'est vous que nous voulons servir. Nous voulons vivre sous vos lois; nous vous prions de nous gouverner, vous qui, par la mort de la Croix, avez daigné nous délivrer, nous mortels et envahis par la mort. Aujourd'hui donc, pour cet immense bienfait, nous vous présentons notre très humble service ; nous vous adorons, nous vous implorons, nous vous supplions de venir promptement vers nous, ô Dieu éternellement puissant ! Que votre Croix, par sa vertu souveraine, triomphe en nous des attraits du monde; que votre bonté rétablisse nos âmes dans leur état primitif de vertu et de grâce. Vous accomplit ce qui jusqu'alors n'était que possible ; vous devant qui le passé et le présent sont unis, faites que votre Passion nous soit salutaire en ce moment, comme si elle avait lieu aujourd'hui; qu'une goutte de votre sang divin épanché un jour sur la terre soit aujourd'hui notre salut; qu'elle lave tous les péchés et notre nature terrestre; qu'elle se mêle à la terre de notre corps; et qu'elle nous rende tout vôtres, étant redevenus votre corps par notre réconciliation avec vous, notre Chef, qui vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit. Maintenant donc commencez à régner sur nous, Homme-Dieu, Christ Jésus, Roi dans les siècles des siècles!"

  • Jésus est le Fils de Dieu

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le dimanche des Rameaux (archive 13 avril 2014):

    Pour expliquer la mise à mort de Jésus beaucoup avancent une raison politique ou sociale: les puissants n’auraient pas supporté la menace que la prédication et l’attitude de Jésus faisaient peser sur leur pouvoir ou sur l’ordre social. Il y a sûrement un peu de cela, mais cette explication ne remonte pas à la racine du problème qu’était Jésus pour ses adversaires. Si Jésus a été crucifié, c’est qu’il est le Fils de Dieu, qu’il a agi en Fils de Dieu et que l’humanité ne l’a pas supporté. Le désordre social que Jésus apportait ne reposait pas sur des revendications, mais sur la place qu’il faisait au pauvre et au pécheur, leur manifestant que Dieu venait vers eux, qu’ils comptaient pour lui et qu’il les appelait tandis que tant d’autres voulaient les ignorer. Cette place nouvelle ne leur était pas donnée simplement par un homme sympathique et altruiste, elle leur était offerte par Celui que le Père a envoyé du monde de Dieu dans le monde des hommes.

    Jésus est le Fils de Dieu. C’est ce qui a causé son rejet, et c’est une identité que nous les chrétiens avons à notre tour tendance à relativiser dans un vain effort de présenter un Christ acceptable par tous. Être le Fils de Dieu n’est pas pour Jésus une identité exotique et indéfinissable, une bizarrerie chrétienne un peu périmée que nous tiendrions surtout de saint Paul qui aurait forcé les traits des évangiles dans son sens un peu dogmatique. Jésus est le Fils de Dieu, cela veut dire qu’il nous révèle le Père sans voile, sans déformation, sans hésitation. Par lui Dieu, le créateur de l’immense univers, visite les hommes, les relève, leur ouvre un avenir et la vie éternelle par la communion à son cœur. Nous ne pouvons pas taire cela.

    Il nous est donné de côtoyer le Christ, de le connaître, de l’aimer, de le suivre. Avec lui nous rencontrons celui par qui tout est. Lorsque nous le tenons dans nos mains, nous portons le trésor le plus grand de la terre. Il n’y a pas de mot pour dire la puissance de vie qui est en lui. Le rejeter, ce n’est pas ignorer un bonheur facultatif ou superflu, mais c’est perdre la source et préférer les ténèbres à la lumière.

    En cette semaine sainte, vivons intensément aux côtés de Jésus, vrai Dieu et vrai homme, accueillons son amitié et allons comme lui à la rencontre des pauvres de ce monde, des pauvres matériellement, affectivement et spirituellement. Ils doivent connaître la vie de Dieu, nul ne peut les en priver.

  • Rameaux : aller en pèlerinage avec le Seigneur vers le haut (Benoît XVI)

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    CÉLÉBRATION DU DIMANCHE DES RAMEAUX
    ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR 

    HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

    Place Saint-Pierre
    XXVIe Journée Mondiale de la Jeunesse
    Dimanche 17 avril 2011

    Chers frères et sœurs,
    Chers jeunes!

    Chaque année, le dimanche des Rameaux, nous sommes à nouveau émus de gravir avec Jésus le mont vers le sanctuaire, et de l’accompagner tout au long de ce chemin vers le haut. En ce jour, sur toute la face de la terre et à travers tous les siècles, jeunes et personnes de tout âge l’acclament en criant: «Hosanna au fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!»

    Mais que faisons-nous vraiment lorsque nous nous insérons dans une telle procession – parmi la foule de ceux qui montaient avec Jésus à Jérusalem et l’acclamaient comme roi d’Israël? Est-ce quelque chose de plus qu’une cérémonie, qu’une belle coutume? Cela a-t-il quelque chose à voir avec la véritable réalité de notre vie, de notre monde? Pour trouver la réponse, nous devons avant tout clarifier ce que Jésus lui-même a, en réalité, voulu et fait. Après la profession de foi, que Pierre avait faite à Césarée de Philippe, à l’extrême nord de la Terre Sainte, Jésus s’était mis en route, en pèlerin, vers Jérusalem pour les fêtes de la Pâque. Il est en chemin vers le Temple dans la Cité Sainte, vers ce lieu qui, pour Israël, garantissait de façon particulière la proximité de Dieu à l’égard de son peuple. Il est en chemin vers la fête commune de la Pâque, mémorial de la libération d’Égypte et signe de l’espérance dans la libération définitive. Il sait qu’une nouvelle Pâque l’attend et qu’il prendra lui-même la place des agneaux immolés, s’offrant lui-même sur la Croix. Il sait que, dans les dons mystérieux du pain et du vin, il se donnera pour toujours aux siens, il leur ouvrira la porte vers une nouvelle voie de libération, vers la communion avec le Dieu vivant. Il est en chemin vers la hauteur de la Croix, vers le moment de l’amour qui se donne. Le terme ultime de son pèlerinage est la hauteur de Dieu lui-même, à laquelle il veut élever l’être humain.

    Notre procession d’aujourd’hui veut donc être l’image de quelque chose de plus profond, l’image du fait qu’avec Jésus, nous nous mettons en route pour le pèlerinage: par la voie haute vers le Dieu vivant. C’est de cette montée dont il s’agit. C’est le chemin auquel Jésus nous invite. Mais comment pouvons-nous maintenir l’allure dans cette montée? Ne dépasse-t-elle pas nos forces? Oui, elle est au-dessus de nos propres possibilités. Depuis toujours, les hommes ont été remplis – et aujourd’hui ils le sont plus que jamais – du désir d’"être comme Dieu", d’atteindre eux-mêmes la hauteur de Dieu. Dans toutes les inventions de l’esprit humain, on cherche, en fin de compte, à obtenir des ailes pour pouvoir s’élever à la hauteur de l’Être, pour devenir indépendants, totalement libres, comme Dieu l’est. Nombreuses sont les choses que l’humanité a pu réaliser: nous sommes capables de voler. Nous pouvons nous voir, nous écouter et nous parler d’un bout à l’autre du monde. Toutefois, la force de gravité qui nous tire vers le bas est puissante. Avec nos capacités, ce n’est pas seulement le bien qui a grandi. Les possibilités du mal ont aussi augmenté et se présentent comme des tempêtes menaçantes au dessus de l’histoire. Nos limites aussi sont restées: il suffit de penser aux catastrophes qui, ces derniers mois, ont affligé et continuent d’affliger l’humanité.

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  • Gloria, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redemptor

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    L'hymne Gloria, laus ou « Gloria, laus et honor tibi » (en français : À toi gloire, louange et honneur) était traditionnellement attribuée, avec le titre d'un chant de procession, à l'évêque Théodulfe d'Orléans (mort vers 820), lorsqu'il était détenu à l'abbaye Saint-Aubin d'Angers vers 810-815. Ce chant est toujours en vigueur aujourd'hui pour la procession du dimanche des Rameaux dans l'Église catholique.

    R/ Gloria, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redemptor,
    Cui puerile decus prompsit Hosanna pium.
    Gloire, louange et honneur à Toi, Christ Roi Sauveur.
    Pour toi le cortège des enfants chanta "Hosanna !"

    1.- Israel es tu rex, Davidis et inclyta proles,
    Nomine qui in Domini, rex benedicte, venis.
    Tu es le roi d'Israël, tu es le glorieux rejeton de David,
    roi béni qui viens au nom du Seigneur.

    2.- Cœtus in excelsis te laudat cælicus omnis,
    et mortalis homo, et cuncta creata simul.
    Le chœur céleste en entier te loue au plus haut des cieux ;
    à lui se joint l'homme mortel et toute la création.

    3.- Plebs Hebræa tibi cum palmis obvia venit ;
    Cum prece, voto, hymnis, adsumus ecce tibi.
    Le peuple hébreu vint au devant de toi avec des palmes,
    avec nos prières, nos vœux et nos hymnes, nous voici devant toi.

    4.- Hi tibi passuro solvebant munia laudis ;
    nos tibi regnanti pangimus ecce melos.
    Ceux-ci te payaient leur tribut de louanges, alors que tu allais souffrir ;
    Et nous, voici que nous te célébrons par nos chants, maintenant que tu règnes.

    5.- Hi placuere tibi, placeat devotio nostra ;
    rex bone, rex clemens, cui bona cuncta placent.
    Ils ont su te plaire, que te plaise aussi notre dévotion :
    bon Roi, doux Roi, à qui plaît tout ce qui est bon.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gloria,_laus_et_honor

  • Prière pour les Rameaux : « Je t’accueille Seigneur »

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    Un ami nous partage cette prière en forme de poème, publiée par Ronald Barakat sur le site « aleteia » :  

    "J’accueille ton sourire en attendant ta Croix."

    Rameaux07.jpg 

    Je  t’accueille, Seigneur,

    Aux portes de ma ville,

    Toi le Libérateur

    De mon âme servile ;

     

    Je t’accueille en cette heure

    Comme étant plus qu’un roi ;

    Et ton regard m’effleure,

    Et mon amour s’accroît.

     

    Du haut de ta monture

    Tu pénètres mon cœur ;

    Tu guéris sa blessure

    D’un rayon enchanteur ;

     

    Je t’accueille, ô Seigneur,

    Mais c’est toi qui m’accueilles :

    Mes fleurons de douleur

    Un à un tu les cueilles.

     

    Dominant les rameaux,

    Et d’un geste humble et calme,

    Tu balayes nos maux

    Avec les mêmes palmes.

     

    Emporté par la foule

    Tu caresses chacun,

    Et tu tances la houle

    Qui gronde en quelques-uns.

     

    Ton Alliance m’entraîne

    Durant la procession

    Où tu sèmes les graines

    Vives, de ta Passion.

     

    Je te suis et m’enivre

    Des pluies de buis béni

    Par ta main qui fait vivre,

    Et vivre à l’infini ;

     

    Par ta main qui m’asperge

    De tes Eaux, de tes Mots,

    Qui rend mon âme vierge,

    Portée sur tes Rameaux.

     

    Je t’accueille, Seigneur,

    D’un élan extatique ;

    À travers les clameurs

    Je reçois ta Musique ;

     

    J’accueille ton sourire

    En attendant ta Croix

    Qui me fait déjà dire

    Et redire : Je crois !

    JPSC

  • Liège: la semaine sainte 2023 à l'église du Saint-Sacrement (Bd d'Avroy, 132)

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  • Saint Jean Climaque (30 mars)

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    jbdmxvt4.jpgBenoît XVI a consacré sa catéchèse à Jean Climaque, le mercredi 11 février 2009 :

    Chers frères et sœurs,

    Après vingt catéchèses consacrées à l'Apôtre Paul, je voudrais reprendre aujourd'hui la présentation des grands Ecrivains de l'Eglise d'Orient et d'Occident de l'époque médiévale. Et je propose la figure de Jean, dit Climaque, translittération latine du terme grec klímakos, qui signifie de l'échelle (klímax). Il s'agit du titre de son œuvre principale, dans laquelle il décrit l'ascension de la vie humaine vers Dieu. Il naquit vers 575. Sa vie se déroula donc pendant les années où Byzance, capitale de l'empire romain d'Orient, connut la plus grande crise de son histoire. A l'improviste, le cadre géographique de l'empire se transforma et le torrent des invasions barbares fit s'effondrer toutes ses structures. Seule tint bon la structure de l'Eglise, qui continua pendant ces temps difficiles à exercer son action missionnaire, humaine et socio-culturelle, en particulier à travers le réseau des monastères, dans lesquels œuvraient de grandes personnalités religieuses, comme celle, précisément, de Jean Climaque.

    Jean vécut et raconta ses expériences spirituelles dans les montagnes du Sinaï, où Moïse rencontra Dieu et Elie en entendit la voix. On conserve des informations le concernant dans une brève Vita (pg 88, 596-608), écrite par le moine Daniel de Raito:  à seize ans, Jean, devenu moine sur le mont Sinaï, y devint le disciple de l'abbé Martirio, un "ancien"; c'est-à-dire un "sage". Vers vingt ans, il choisit de vivre en ermite dans une grotte au pied de la montagne, dans un lieu appelé Tola, à huit kilomètres du monastère de Sainte-Catherine. Mais la solitude ne l'empêcha pas de rencontrer des personnes souhaitant avoir une direction spirituelle, ainsi que de se rendre en visite dans plusieurs monastères à Alexandrie. En effet, sa retraite d'ermite, loin d'être une fuite du monde et de la réalité humaine, déboucha sur un amour ardent pour les autres (Vita 5) et pour Dieu (Vita 7). Après quarante ans de vie érémitique vécue dans l'amour pour Dieu et pour son prochain, des années pendant lesquelles il pleura, il pria, il lutta contre les démons, il fut nommé higoumène du grand monastère du mont Sinaï et revint ainsi à la vie cénobitique, dans un monastère. Mais, quelques années avant sa mort, nostalgique de sa vie d'ermite, il laissa à son frère, moine dans le même monastère, la conduite de la communauté. Il mourut après 650. La vie de Jean se développe entre deux montagnes, le Sinaï et le Thabor, et on peut vraiment dire que de lui rayonna la lumière vue par Moïse sur le Sinaï et contemplée par les trois apôtres sur le Thabor.

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  • Il est le Seigneur de la vie au point que la mort ne peut pas lui résister (homélie pour le 5ème dimanche du carême)

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    Ce message c’est que Jésus est aussi un homme menacé, qui doit redoubler de prudence en rentrant en Judée car on cherche à le lapider (v.8), si bien que retourner en Judée c’est déjà commencer à mourir (v.16 et 50). Jésus est l’envoyé qui domine sur la mort et qui en même temps acceptera que la mort s’empare de lui et qu’elle anéantisse sa vie.

    Nous qui voulons être disciples — est c’est la plus grande chose qu’on puisse désirer —, accueillons dans notre cœur ces deux réalités. Car, par moment, dans notre vie nous sommes unis au Christ glorieux qui triomphe de la mort et de tous ses ennemis ; et par moment nous sommes au pied de la croix, tout s’effondre autour de nous, il n’y a plus aucune assurance. N’allons pas croire que Dieu n’est plus là dans ces moments de détresse, car c’est encore un moment où Dieu se révèle et agit. C’est justement là, au cœur de la détresse, qu’il agrandit notre vie et qu’il prépare ses meilleurs coups. C’est là, lorsque nous sommes fidèles au Christ malgré la peur ou la souffrance, c’est là qu’il renverse le pouvoir de la mort et de tout ce qui tourne autour : la peur, le repli sur soi, l’égoïsme, le rejet des autres, l’amour de l’argent. Nous sommes pris dans le grand combat de Dieu contre le mal. Si spontanément nous espérons trouver chez lui des armes de facilité, assez souvent il ne nous propose que des armes de fidélité, les mêmes qu’il a données à Jésus son Fils pour mener à bien sa mission.

    Cela est au-dessus de nos forces. Comment être un disciple à ce prix ? C’est si grand, si vertigineux ? Le Père le sait, et il nous donne son Esprit au plus profond de nous, pour réaliser cette fidélité qui trace le chemin de la victoire. L’Esprit nous aidera à prier comme il faut. Car prier ce n’est pas demander à Dieu que les choses s’arrangent comme nous le voulons. Prier, c’est demander à Dieu de réaliser sa victoire dans nos vies et dans le monde ; c’est s’unir à Dieu, se mettre résolument de son côté, car nous contemplons son visage d’amour, son sourire posé sur nous, et nous désirons vivre toujours avec lui. Prier, c’est s’acheminer vers le Père et entraîner les autres avec nous.

  • La mort du corps est un sommeil dont Dieu peut nous réveiller à tout moment (5e dimanche de carême)

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    De Benoît XVI lors de l'Angelus, place Saint-Pierre (archive, 9 mars 2008)

    Chers frères et sœurs,

    Dans notre itinéraire de Carême, nous sommes arrivés au cinquième dimanche, caractérisé dans l'Évangile par la résurrection de Lazare (Jn 11.1-45). Il s'agit du dernier grand « signe » accompli par Jésus, après que les grands prêtres réunis dans le Sanhédrin, délibérèrent pour le tuer ; et ils décidèrent de tuer aussi Lazare lui-même, qui était la preuve vivante de la divinité du Christ, Seigneur de la vie et de la mort. En réalité, cette page de l'évangile montre Jésus en tant que vrai Homme et vrai Dieu. D'abord, l'évangéliste insiste sur son amitié avec Lazare et ses sœurs Marthe et Marie. Il souligne  « Jésus leur voulait beaucoup de bien » (Jn 11.5), et pour cela, il voulut accomplir un grand miracle. « Notre ami Lazare s'est endormi, mais je vais le réveiller » (Jn 11.11) - ainsi parla-t-il aux disciples, en exprimant avec la métaphore du sommeil, le point de vue de Dieu sur la mort physique : Dieu la voit justement comme un sommeil, duquel il peut nous réveiller. Jésus a démontré un pouvoir absolu vis-à-vis de cette mort : on le voit lorsqu'il redonne la vie au jeune enfant de la veuve de Naïn (cfr Lc 7.11-17) et à la fillette de douze ans (cfr Mc 5.35-43). Il a dit justement d'elle : « Elle n'est pas morte, mais elle dort » (Mc 5.39), en s'attirant la dérision des personnes présentes. Mais en vérité, c'est justement ainsi : la mort du corps est un sommeil dont Dieu nous peut nous réveiller à tout moment.

    Ce pouvoir sur la mort n'empêcha pas Jésus d'éprouver une sincère compassion pour la douleur du détachement. En voyant pleurer Marthe et Marie et tous ceux qui étaient venus les consoler, Jésus lui-même « s'émut profondément, il se troubla » et enfin « il éclata en pleurs » (Jn 11,33.35). Le cœur du Christ est divin-humain : Dieu et Homme en lui se sont parfaitement rencontrés, sans séparation et sans confusion. Il est l'image, mieux encore, l'incarnation de Dieu qui est Amour, miséricorde, tendresse paternelle et maternelle, du Dieu qui est la Vie. Il déclara donc solennellement à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;  quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ». Et il ajouta : « Crois-tu cela ? » (Jn 11.25-26). Une question que Jésus adresse à chacun de nous ; une question qui certainement nous dépasse, dépasse notre capacité de comprendre, et il nous demande de nous confier à Lui, comme Il s'est confié au Père. La réponse de Marthe est exemplaire : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde » (Jn 11.27). Oui, Seigneur ! Nous aussi nous croyons, malgré nos doutes et nos obscurités ; nous croyons en Toi, parce que Tu as les paroles de vie éternelle ; nous voulons croire en Toi, Toi qui nous donne une espérance fiable de vie au-delà de la vie, de vie authentique et pleine dans ton Royaume de lumière et de paix.

    Confions cette prière à Marie Très sainte. Que son intercession puisse renforcer notre foi et notre espérance en Jésus, spécialement dans les moments de grande épreuve et de difficulté.

  • « Judica me », l’introït du 5e dimanche de carême

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    Trésor du grégorien : « Judica me », l’introït du 5e dimanche de carême

    source : Aleteia.org

    Rijksmuseum

    Boëtius Adamsz Bolswert, La Résurrection de Lazare, 1590 – 1633, gravure, 65,5 x 50,6 cm, Rijksmuseum, Amsterdam

    Una Voce - publié le 28/03/20

    « Faites-moi justice, mon Dieu. » La prière de Jésus au pied de l’autel se chante comme la prière déchirante d’un homme accablé, où l’effroi se transforme en confiance.

    Les paroles de l’introït du cinquième dimanche du carême sont bien connues : c’est le début du psaume 42 que le prêtre récite au bas de l’autel dans la forme extraordinaire du rite romain. Ces prières datent du Xe siècle. Elles se disaient auparavant à la sacristie. Saint Pie V les a rendues obligatoires et uniformes pour toute l’Église latine au XVIe siècle, et les a incorporées à la messe. Dans la messe de saint Paul VI, elles ont été remplacées par la préparation pénitentielle.

    La prière d’un homme accablé

    Júdica me, Déus, et discérne cáusam méam de génte non sáncta : ab hómine iníquo et dolóso éripe me. Quía tu es, Déus méus, et fortitúdo méa.

    « Faites-moi justice, mon Dieu, séparez ma cause de celle d’un peuple impie, délivrez-moi de l’homme méchant et trompeur, car vous êtes mon Dieu et ma force. »

    La mélodie commence comme la prière extrêmement humble d’un homme accablé. Júdica me Deus. Ce psaume, qui n’est d’ailleurs que la suite du psaume 41, est la prière d’un juif pieux exilé au milieu d’un peuple païen, et aspirant à retrouver la cité sainte de Jérusalem et le temple, maison de Dieu. Aujourd’hui cette prière doit être mise dans la bouche du Christ qui a quitté le ciel pour venir au milieu des hommes qui le persécutent et dont Il accepte volontairement de porter les péchés.

    Le Christ sait qu’il a droit à la justice, mais il porte sur lui nos péchés et il en a honte ; il en souffre ; il les regrette comme s’ils étaient les siens ; il en a le cœur brisé, le cœur contrit. Voilà bien le sentiment de cette première incise – ensemble des neumes / notes comprises entre deux barres qu’elles soient petites (1/4), moyenne (demi) ou grande (grande) : une prière de contrition, réservée, retenue, sans élan ; seul le salicus — nom de ce neume de trois notes sur la syllabe — ca de Júdica — y met une certaine insistance, tout de suite atténuée d’ailleurs par le sib.

    Le cri de l’âme

    Mais voici qu’un autre sentiment se lève et domine. À l’idée d’être confondu avec ceux qui ne veulent pas se repentir, une sorte de répulsion envahit l’âme du Christ et donne à sa prière un accent à la fois de protestation indignée, de supplication ardente, de douleur et d’effroi. Cette expression qui se dessine à partir de cáusam méam atteint son maximum d’intensité sur la double note de génte. Ce n’est plus la prière qui demande humblement, c’est le cri de toute l’âme tendue vers la justice du Père. Il ne faut pas brusquer l’attaque de cáusam ni celle de génte; le mouvement et le crescendo seront progressifs. Ne pas traîner la cadence de non sáncta.

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    Una Voce

    L’idée est la même dans la seconde phrase, mais la progression en est plus étendue ; elle se fait lentement sur ab hómine, comme si le Christ s’appliquait à modérer l’horreur qui monte en lui. Elle éclate pourtant à nouveau et plus poussée ; éripe me est un véritable appel de détresse. Le fait qu’il s’achève à la quinte supérieure en une cadence sur si, lui donne encore un caractère de souffrance plus aiguë.

    Du mouvement dans cette seconde phrase, et qu’il passe par-dessus les quarts de barre, pour atteindre éripe me dolóso ne doit pas être retenu, au contraire une très discrète accélération serait bien à sa place. La troisième phrase, plus calme. Un bon accent sur méus.

    Confiance et tendresse

    La troisième phrase est tout autre. Le Christ ne demande plus, il ne se plaint plus, il fait confiance. Tout le long des neumes qui redescendent paisibles vers la tonique, il n’y a plus qu’une tendresse confiante, abandonnée, sûre d’avoir ce qu’elle veut du Père infiniment aimant, juste et fort. Elle est particulièrement expressive dans la première incise avec le si naturel de Deus, qui y met une clarté de paix, et la distropha — neume de deux notes — de méus d’une si intime ferveur.

    Le psaume, par son caractère discret, paisible et lumineux, entre bien dans le développement de cette nouvelle idée : l’âme, ranimée par son abandon en la force du Seigneur, se livre à lui, heureuse et confiante, pour qu’il la conduise à la montagne du sacrifice et, par-delà le sacrifice, au lieu de sa béatitude.

    Emítte lúcem túam et veritátem túam : ípsa me deduxérunt et adduxérunt in móntem sánctum túum, et in tabernácula túa. « Envoyez votre lumière et votre vérité : ce sont elles qui me guideront et me conduiront vers votre sainte montagne dans votre temple. ». Le psaume est une prière : qu’il ne soit pas trop rapide.

  • Homélie pour la fête de l'Annonciation du Seigneur (25 mars)

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    Fra_Filippo_Lippi_-_Annunciation_-_WGA13231.jpgEvangile selon saint Luc, chapitre 1, vv. 26-38 :

    Au sixième mois d’Élisabeth, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. 
    L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » A cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » 
    Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait : ‘la femme stérile’. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »
    Alors l’ange la quitta.

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (fsJ) (homelies.fr - Archive 2004)

    Le narrateur de ce récit hors du commun prend soin de commencer par présenter les acteurs. A tout Seigneur tout honneur : l’attention se porte d’abord sur l’ « Ange Gabriel », être de lumière qui contemple Dieu face à face dans une adoration incessante. La désignation « Ange » précise son ministère : messager du Très-Haut. C’est probablement pour accréditer cette mission tout à fait extraordinaire que l’évangéliste introduit une redondance en précisant que « l’Ange fut envoyé par Dieu ».
    On s’attend à découvrir immédiatement l’identité de l’interlocuteur de l’Ange, le bénéficiaire de sa visite ; mais il n’en est rien : le narrateur indique d’abord la région dans laquelle il se rend puis, opérant un zoom supplémentaire, la localité où il a rendez-vous. Cette insistance ne saurait être fortuite : il n’est pas indifférent que le choix de Dieu se soit porté sur cette province à la limite de la Terre Sainte, ouverte sur le monde païen, et jouxtant avec la Samarie. L’accumulation de détails géographiques nous fait comprendre que malgré son aspect insolite, le récit qui nous est proposé n’a rien de mythique. De plus, la rencontre bien réelle entre ciel et terre se tient au carrefour des nations, annonçant déjà le caractère universel de l’événement .

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