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Les moniales bénédictines de l’abbaye Notre-Dame d’Argentan dirigées par notre amie Denise Lebon chantaient les cinq pièces de cette messe, isolées pour les choristes. Le disque “Dominus veniet” a paru en 1998.
O Rex gentium, et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti.
O Roi de l’univers, ô Désiré des nations, pierre angulaire qui joint ensemble l’un et l’autre mur : Force de l’homme pétri de limon, viens, Seigneur, viens nous sauver
Du Frère Dominique (Famille Saint-Joseph - homelies.fr) :
Homélie (Archive 2009)
« Après un temps de délaissement, viendra un jour où enfantera celle qui doit enfanter ». Le temps de l’Avent est celui où nous apprenons à vivre le temps de Dieu. Notre vue, en effet, est très courte. Notre désir d’être comblés, le souhait ardent que nous avons de connaître le bonheur que Dieu nous a promis, sont tels que nous adoptons souvent, malgré nous, une attitude un peu infantile, ne supportant aucun délai. Dieu aurait-il quelque retard ? Prendrait-il plaisir à nous faire languir ? Dieu aurait-il oublié sa parole ? Nous aurait-il livrés à nous-mêmes, cloisonnés dans « un temps de délaissement » dont rien n’annonce la fin ?
Aujourd’hui le prophète Michée nous apprend que le Seigneur œuvre sans cesse à la réalisation de sa promesse. Ce qui nous manque pour le voir agir est d’apprendre le temps de Dieu. Le temps de son silence est en effet celui de la grossesse. Nous savons qu’il œuvre à notre salut, mais il nous faut redécouvrir comment il s’y prend avec chacun de nous. A l’échelle d’un peuple, l’épaisseur de l’Ancien Testament nous l’enseigne, le temps de la grossesse traverse les siècles. A l’échelle de notre vie, les choses peuvent aller bien plus vite. Notre Avent, qui cette année ne fait pas quatre semaines, nous le montre. Nous sommes dans l’urgence de la préparation ultime. Très bientôt, Dieu choisit de se révéler dans la faiblesse d’une femme enceinte. La puissance de sa royauté se manifeste dans « le plus petit des clans de Juda », comme nous le dit le prophète. Le berger que son troupeau dispersé attend, arrive pour rassembler les nations et leur donner la paix.
homélie du 4e dimanche de l’Avent (archive 2018) de l'abbé Christophe Cossement, publiée sur son blog
Devant tous les défis que devraient affronter nos sociétés, nous nous sentons comme dans un monde abandonné par la grâce. Seigneur, t’es-tu retiré, pour que nous devions faire face à la montée d’un intégrisme violent et à de telles réactions sécuritaires ? T’es-tu retiré, pour que le nombre de dépressions et de burn-out ne cessent d’augmenter ? Pour que nos jeunes soient inondés d’images qui déforment la beauté de la sexualité et de l’amour humain ? Pour que les bonnes intentions au sujet du climat, de la justice sociale ou de la coopération avec le Tiers monde finissent toujours par s’écraser sur le mur du profit et du confort ? Est-ce le signe que tu t’es retiré, ou plutôt que nous nous sommes éloignés de toi, que nous t’avons boudé en croyant aller créer à notre manière un monde meilleur que le tien ?
Le peuple hébreu a fait lui aussi l’expérience d’un éloignement de Dieu, comme on peut le lire dans cette première lecture : « Dieu livrera son peuple, jusqu’au jour où enfantera celle qui doit enfanter, et ceux de ses frères qui resteront rejoindront les fils d’Israël. » (Mi 5,2) Ce temps d’épreuve a abouti : d’une part le peuple n’a pas été anéanti, il y a eu un reste ; d’autre part ce reste, dont faisait partie Marie, a vu la réalisation de l’espérance, la visite de Dieu par ce petit enfant né de « celle qui doit enfanter ».
Aujourd’hui il est bon que nous souffrions des douleurs de notre monde, de tout ce qui ne va pas autour de nous, de tout ce qui fait tomber les autres. Non pour nous lamenter, mais pour que notre cœur ose cesser d’être indifférent. Pour que, saisissant intimement toute l’humanité, il puisse crier : « mon Dieu, manifeste-toi à nous ! Que se lèvent des prophètes de ton amour, des témoins qui vivent de ta visite à l’humanité il y a 2000 ans et qui nous branchent sur le Christ ! » Car aujourd’hui nous avons tant besoin que se renouvelle l’espérance chrétienne. Dans un monde où on se broie de plus en plus les uns les autres — que ce soit au travail ou au sein du couple, ou au milieu de prétendus amis — il nous faut proclamer l’importance de chaque être, l’éminente dignité de chaque personne humaine. Cette conscience de la dignité de chacun, même du plus insignifiant, même de celui qui voudrait mourir, c’est le christianisme qui l’a apportée au monde. Le mode d’aimer que Jésus nous a demandé d’imiter a transformé les rapports humains qui avaient cours dans l’antiquité. Nous découvrons l’amour quand Dieu vient à nous et nous apprend ce que veut dire aimer dans l’espérance. Que cela transforme notre manière d’aimer !
L’évangile aujourd’hui nous apprend que Dieu se manifeste dans l’amour que nous nous portons les uns aux autres. Marie s’empresse de se rendre auprès de sa vieille cousine enceinte. Elle a bien perçu qu’elle a tant besoin d’aide. Et parce que Marie a fait se pas, l’Esprit Saint peut se manifester concrètement, et les deux femmes peuvent bénir le Seigneur. En commentant ce passage, Jean-Paul II disait à Lourdes : « toute existence tire sa valeur de la qualité de l’amour ; dis-moi quel est ton amour, et je te dirai qui tu es » (Lourdes, 15 août 1983). Seigneur, vient renouveler en nous la foi, l’espérance et la charité, afin que tu puisses te manifester au monde qui erre loin de toi !
Avec la visite à Nazareth de l'archange Gabriel, la Vierge Marie avait été élevée à l'éminente dignité de Mère de Dieu, de Mère du Sauveur promis depuis des siècles. Et que fit-elle alors? Elle partit en hâte rendre visite à sa vieille cousine et se mettre à son service, car elle était au sixième mois de sa grossesse. Marie fit cela simplement par humilité et par charité, nous donnant ainsi un exemple à suivre dans notre vie quotidienne. Et cela émerveillera Elisabeth qui s'écriera: Comment la Mère de mon Seigneur vient-elle jusqu'à moi?
Marie entra chez sa cousine et la salua. Elle nous donne ainsi un autre exemple: nous devons aller vers les autres et les saluer en premier.
Marie, en venant chez sa cousine, porte en elle le Sauveur, le Fils de Dieu, et elle est remplie du Saint-Esprit qui la dirige en tout ce qu'elle fait. N'oublions pas que si nous sommes en état de grâce, la Sainte Trinité demeure dans le tréfonds de notre cœur, d'une présence d'amitié. Et cela se renforce chaque fois que nous communions. Nous sommes alors comme Marie, nous portons l'Enfant Jésus dans notre âme et même dans notre corps. Quelle merveille d'amour!
Jean-Baptiste, dans le sein de sa mère, tressaille de joie. La Sainte Vierge, et Jésus en elle, apportent la joie du salut. Que cette joie demeure en nous à l'approche de Noël!
Le petit Jean-Baptiste est aussi par cette visitation purifié du péché originel. Pour nous aussi, la dévotion à la Sainte Vierge (le chapelet) sera capable de procurer à notre âme une pureté de plus en plus grande.
Enfin Elisabeth loue la foi de Marie. Cette foi de l'humble Vierge de Nazareth, servante du Seigneur, est en quelque sorte l'origine humaine de notre salut. Eve avait douté de la promesse de Dieu et prêté l'oreille à la parole perfide du diable. Marie est la nouvelle Eve, la Mère des vivants. Elle a écouté le bon archange Gabriel et a cru totalement en la Parole de Dieu.
En conclusion, la Sainte Vierge a eu une part active dans notre rédemption et c'est pourquoi, à l'approche de Noël, remercions-la de tout notre cœur.
Le mercredi 9 février 2011, lors de l'audience générale du mercredi, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Pierre Canisius, fêté le 21 décembre
Chers frères et sœurs,
Je voudrais vous parler aujourd’hui de saint Pierre Kanis, Canisius, forme latinisée de son nom de famille, une figure très importante du XVIe siècle catholique. Il était né le 8 mai 1521 à Nimègue, en Hollande. Son père était bourgmestre de la ville. Alors qu’il était étudiant à l’université de Cologne, il fréquenta les moines chartreux de Sainte Barbara, un centre dynamique de vie catholique, ainsi que d’autres hommes pieux qui cultivaient la spiritualité dite devotio moderna. Il entra dans la Compagnie de Jésus le 8 mai 1543 à Mayence (Rhénanie-Palatinat), après avoir suivi un cours d’exercices spirituels sous la direction du bienheureux Pierre Favre, Petrus Faber, l’un des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola. Ordonné prêtre en juin 1546 à Cologne, dès l’année suivante, comme théologien de l’évêque d’Augsburg, le cardinal Otto Truchsess von Waldburg, il participa au Concile de Trente, où il collabora avec deux confrères, Diego Laínez et Alfonso Salmerón.
En 1548, saint Ignace lui fit terminer sa formation spirituelle à Rome et l’envoya ensuite au Collège de Messine pour accomplir d’humbles travaux domestiques. Ayant obtenu à Bologne un doctorat en théologie le 4 octobre 1549, il fut destiné par saint Ignace à l’apostolat en Allemagne. Le 2 septembre de cette même année, 1549, il rendit visite au Pape Paul III à Castel Gandolfo, puis se rendit dans la basilique Saint-Pierre pour prier. Là, il implora l’aide des grands saints apôtres Pierre et Paul, afin qu’ils accordent une efficacité permanente à la Bénédiction apostolique pour son grand destin, pour sa nouvelle mission. Dans son journal, il note certaines phrases de cette prière. Il dit: «J’ai alors ressenti qu’un grand réconfort et que la présence de la grâce m’étaient accordés au moyen de ces intercesseurs [Pierre et Paul]. Ils confirmaient ma mission en Allemagne et semblaient me transmettre, comme apôtre de l’Allemagne, le soutien de leur bienveillance. Tu sais, Seigneur, de combien de façons et combien de fois en ce même jour tu m’as confié l’Allemagne pour laquelle, par la suite, je continuerais à être sollicité, pour laquelle je désirerais vivre et mourir».
Saint Pierre Canisius est issu d'une famille de Nimègue, située dans les Pays-Bas actuels, dont il le fils aîné.
Il est né le jour où Luther est mis au ban de l'empire et le mois même où saint Ignace de Loyola fut blessé au siège de la citadelle de Pampelune (blessure qui vaudra à saint Ignace de longues semaines d'immobilisation et de souffrances, mises à profit pour lire des vies de saints et prendre la décision de les imiter).
Saint Pierre Canisius étudia à Cologne (Allemagne) la philosophie, et alors qu'il mûrit la décision de devenir prêtre, il oriente ses études de théologie vers l'Écriture Sainte et les Pères de l'Église.
Il rencontra Pierre Favre — le premier compagnon d'Ignace de Loyola — qui, chargé d'une mission papale, séjournait à Mayence. Au printemps 1543, Saint Pierre Canisius fait sous la direction de Pierre Favre, les exercices spirituels de Saint Ignace durant trente jours ; ce fut alors qu'il décida d'entrer dans la compagnie et scella son choix par un vœux. En 1546, il fut ordonné prêtre.
"Señor ! Dom Domingo est ici. - Un saint vient à nous, quelle aubaine !" Ferdinand le Grand, roi de Castille et d'Aragon, s'empresse d'accueillir dans son palais celui qu'il considère comme un envoyé de Dieu. Mais ce dernier demande au monarque de se retirer dans un ermitage hors de Burgos, loin des fastes et des honneurs de la Cour. Permission accordée.
En cette fin 1040, qu'est-ce qui amène Domingo chez le roi de Castille où, semble-t-il, sa réputation de sainteté l'a précédé ? L'exil. Parce que l'abbé bénédictin de San Millan (près de Nájera, en Navarre) osa refuser humblement une somme exorbitante au gouverneur pris par les nécessités de la guerre.
Après quelques semaines de vie solitaire, le moine fugitif se voit offrir un abbatiat par son protecteur.
Silos. Au coeur de la Vieille-Castille, entre Burgos et Osma, un site montagneux et austère à plus de 980 mètres d'altitude, où l'air est pur et l'hiver sévère. Le monastère Saint-Sébastien, probablement fondé au VIe siècle et ruiné par les guerres arabes, est quasi abandonné. Lorsque Domingo, la quarantaine, y arrive en janvier 1041, une poignée de moines y végètent tristement. Lorsqu'il y meurt, parmi ses nombreux fils, en décembre 1073, l'abbaye - qui portera désormais son nom - est fervente.
Tout d'abord, l'abbé y rétablit la louange divine jour et nuit. Puis il y ouvre un atelier d'écriture - bientôt très réputé - où les moines copient de magnifiques manuscrits. En outre, le bon père fait libérer quantité d'esclaves détenus chez les Maures : il devient l'un des hommes les plus populaires d'Espagne.
Domingo entrera dans l'Histoire de l'art en faisant ciseler à Silos le joyau le plus original dans son style : un cloître à deux étages dont les colonnes sont surmontées de merveilleux chapiteaux et accompagnées de lumineux bas-reliefs. Dans ce cloître, les pèlerins d'Emmaüs côtoient Jessé, le Déposement de Croix fait écho à la Cène, les rois de l'Ancien Testament tutoient Joseph, le Cénacle voisine avec l'arche de Noé, et l'on met sa main dans le côté du Ressuscité avec l'apôtre Thomas, etc. Un ensemble magnifiquement et évangéliquement orchestré, qui donne une joyeuse catéchèse à Ciel ouvert.
O Clavis David, et sceptrum domus Israël ; qui aperis et nemo claudit ; claudis et nemo aperit : veni et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis.
O Clé de David, ô Sceptre d’Israël, tu ouvres et nul ne fermera, tu fermes et nul n’ouvrira : Viens, Seigneur, et arrache les captifs établis dans les ténèbres et la nuit de la mort.
Bienheureuses - La Véritable histoire des Carmélites martyres de Compiègne
17/07/2024
Ce documentaire, s’appuyant sur les travaux récents de la recherche historique, propose de raconter la véritable histoire des Carmélites de Compiègne et de montrer l’écho actuel de leur offrande. Car ces religieuses, avant de monter à l’échafaud, ont prié et obtenu du Seigneur, la fin de la Terreur. Le film suit le travail de la petite équipe carmélitaine qui oeuvre à la cause de canonisation, et offre des témoignages de personnes touchées par les Bienheureuses. Une coproduction KTO/DE GRAND MATIN 2024 - Réalisée par François Lespés
Par Monique Brulin, théologienne, Professeur honoraire à l’ICP
Avec les antiennes des Vêpres qui se chantent au Magnificat dans les sept jours qui précèdent Noël, du 17 au 23 décembre, la liturgie de l’Avent atteint sa plénitude. Ces antiennes, que l’Eglise romaine chantait déjà avec une grande solennité au temps de Charlemagne, commencent toutes par l’interjection O : O Sagesse, O Adonaï et Chef de la maison d’Israël, O Rameau de Jessé, O Clé de David, O Soleil de justice, O Roi des nations, O Emmanuel.
Elles donnent lieu à une forme originale d’énoncé des noms divins inspirés des Saintes Ecritures dans l’admirable articulation du Premier et du Nouveau Testament. Vers l’an 830, Amalaire de Metz faisait remarquer à propos de ces grandes antiennes que les ô marquent l’admiration et introduisent dans l’ordre de la vision et du regard, plus que dans celui de la narration et de l’exhortation (De Ordine Antiphonarii, ch. 13). L’horizon qu’elles laissent apercevoir ouvre sur une dimension eschatologique, celle de la nouvelle venue du Seigneur. Leur Veni est porteur de toute l’espérance actuelle de l’Eglise.
Les fidèles de l’époque baroque seront très sensibles à cette attente vibrante si proche de leur ethos. Comme l’observait un commentateur du XVIIe siècle, ce sont « des exclamations en forme de désir » auxquelles l’âme fidèle doit se disposer et qui prendront tout leur effet à partir « des actes de vertu, de foi, d’espérance, du double amour de Dieu et du prochain ».
« Il n’y a guère de chrétien qui ne se sente touché d’une piété plus particulière dans ces saints jours, et lorsqu’il voit cette union de toute l’Eglise, les ministres de Dieu dans le chœur, les âmes religieuses dans leur solitude ; les laïcs de toute condition et de tout sexe dans les églises ; enfin tous les fidèles occupés d’un même désir, faire retentir les mêmes voix, réitérer si souvent les mêmes prières ; il éprouve en lui-même que son cœur s’attendrit et que les désirs si ardents des âmes saintes, attirent la grâce de Dieu sur les autres, qui les fait aussi désirer comme elles. Le zèle des parfaits en donne aux imparfaits et ces derniers se trouvant heureusement mêlés avec les premiers, ils se sentent échauffés par le feu des autres. » (Les ô de l’Avent selon l’usage de Paris et de Rome avec l’office de Noël, Paris, 2e édition, 1690).
Ces antiennes inspireront bien des musiciens – notamment, Marc-Antoine Charpentier. Elles ont été l’objet, dans l’ancienne France, d’un investissement de piété populaire en des cérémonies où, dans certains villages, on pouvait faire participer les enfants.
Comme le faisait observer Dom Guéranger, « l’instant choisi pour faire entendre cet appel à la charité du Fils de Dieu est l’heure des Vêpres, parce que c’est sur le Soir du monde (vergente mundi vespere) que le Messie et venu. » On chante ces antiennes à Magnificat pour marquer que le Sauveur que nous attendons nous vient par Marie.
O Radix Jesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, jam noli tardare.
O Rameau de Jessé, étendard dressé à la face des nations, les rois sont muets devant toi tandis que les peuples t’appellent : Viens, Seigneur, délivre-nous, ne tarde plus.