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Eglise - Page 1741

  • Quand le fondamentalisme protestant fait pire que bien...

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    Djakarta (Agence Fides) – A l’origine des violences de Temanggung (trois églises attaquées), « se trouve le ressentiment, le désaccord, le malaise, la violence verbale répandue par des prédicateurs chrétiens fondamentalistes » explique à l’Agence Fides le Père Benny Susetyo, Secrétaire exécutif de la Commission pour le Dialogue interreligieux de la Conférence épiscopale de l’Indonésie. « Il s’agit de prédicateurs chrétiens protestants, souvent improvisés, de dénomination évangéliste ou pentecôtiste, qui n’ont aucun respect pour les autres religions. Leur prédication et leur langage sont typiques des sectes : « l’islam est le mal », « convertissez-vous ou vous irez en enfer ». Tout cela provoque parmi la population la rage et la haine qui explosent ensuite dans la violence antichrétienne ». C’est ce qui est arrivé à Temanggung où Antonius Richmond Bawengan, le chrétien accusé et mis en prison pour blasphème, était un chrétien qui n’avait pas craint de diffuser du matériel offensant envers l’islam. « D’autre part – note le Père Susetyo – il y a des groupes extrémistes musulmans d’idéologie wahhabite qui constituent l’autre face du problème. Il s’agit dans les deux cas de petits groupes mais lorsque les fanatismes s’affrontent, toute la société et tous les croyants en font les frais».

    De tels groupes de dérivation chrétienne protestante mènent une campagne massive de prosélytisme dans l’ouest et dans le centre de Java tout comme dans le reste de l’Indonésie, causant la réaction irritée des groupes radicaux islamiques. L’Eglise catholique, qui continue à entretenir un dialogue profitable avec les grandes organisations musulmanes indonésiennes, telles que Nadhlatul Ulama (60 millions d’adhérents) et Muhammadiyah (40 millions) qui ont toujours représenté le visage pacifique de l’islam, se trouve prise entre deux feux.
    Malheureusement, remarque le Père Benny Susetyo, avec ces groupes, il n’est pas même possible d’instaurer un dialogue constructif en ce qu’ils « sont incontrôlables et refusent de participer aux grandes sessions officielles de dialogue interreligieux » comme celle de ces jours-ci, à l’occasion de la « Semaine pour l’Harmonie entre les Religions ».
    Dans tous les cas, conclut le Père Susetyo, « le gouvernement est absent et ne fait rien pour arrêter ces différents extrémismes, pour protéger les droits de l’homme et sauvegarder l’esprit de la Pancasila, qui est à la base de la coexistence pacifique entre les religions ». (PA) (Agence Fides 09/02/2011)

  • Annuler son mariage?

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    Peut-on annuler son Mariage ? - 20 pages - 2.90 euros
    Beaucoup d'idées reçues circulent à propos des « annulations de mariage ». Certains y voient une sorte de « divorce catholique » mal dissimulé. D'autres, y compris à l'intérieur de l'Église, sont convaincus qu'il s'agit d'un privilège réservé à une minorité, ou une démarche tellement compliquée qu'elle est pratiquement impossible.
    Ce petit manuel commence par étudier la position doctrinale de l'Église et son engagement ferme dans le sens de la défense de l'indissolubilité du mariage. Une deuxième partie expose le sens de ce que le langage commun appelle « une annulation » d'un premier mariage religieux, et la possibilité de se « remarier à l'église » avant de donner une série d’informations et de conseils très pratiques sur les procédures à suivre et les démarches à entreprendre. Un petit guide indispensable pour tous ceux qui sont concernés directement ou indirectement par ces questions !

  • La bonne nouvelle nous viendra-t-elle de Poitiers ?

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    dyn008_original_800_1203_jpeg_2503128_e4d6ca22435b50c0a0b1f795560962ae.jpg"Depuis quelques mois, les catholiques de Belgique traversent une période de crise. Mais ne pourraient-ils pas en ressortir renouvelés ? Telle est la conviction de Mgr Albert Rouet, évêque de Poitiers."

    Voici ce que nous pourrons trouver dans l'hebdomadaire "Dimanche" de cette semaine. Etait-il vraiment opportun de faire appel à cet évêque qui vient d'accéder à la retraite et dont les propos, frisant souvent la provocation, font les délices de Golias qui voit en lui l'évêque selon son coeur? Pour s'en rendre compte, on vous propose de découvrir cet entretien avec Mgr Rouet publié dans le Monde. C'est nous qui soulignons les passages qui, pour le moins, font débat et dont l'orientation diverge assez rudement de celle de Benoît XVI, de notre nouvel archevêque et de la nôtre...

    Entretien avec Mgr Rouet (Le Monde) (3/4/2010)

    "L'Eglise est menacée de devenir une sous-culture"

     Archevêque de Poitiers, Mgr Albert Rouet est l'une des figures les plus libres de l'épiscopat français. Son ouvrage J'aimerais vous dire (Bayard, 2009) est un best-seller dans sa catégorie. Vendu à plus de 30 000 exemplaires, lauréat du Prix 2010 des lecteurs de La Procure, ce livre d'entretiens porte un regard assez critique sur l'Eglise catholique. A l'occasion de Pâques, Mgr Rouet livre ses réflexions sur l'actualité et son diagnostic sur son institution.

    L'Eglise catholique est secouée depuis plusieurs mois par la révélation de scandales de pédophilie dans plusieurs pays européens. Cela vous a-t-il surpris ? 

    Je voudrais d'abord préciser une chose : pour qu'il y ait pédophilie, il faut deux conditions, une perversion profonde et un pouvoir. Cela signifie que tout système clos, idéalisé, sacralisé est un danger. Dès lors qu'une institution, y compris l'Eglise, s'érige en position de droit privé, s'estime en position de force, les dérives financières et sexuelles deviennent possibles. C'est ce que révèle cette crise, et cela nous oblige à revenir à l'Evangile ; la faiblesse du Christ est constitutive de la manière d'être de l'Eglise.

    En France, l'Eglise n'a plus ce type de pouvoir ; cela explique qu'on est face à des fautes individuelles, graves et regrettables, mais que l'on ne connaît pas une systématisation de ces affaires.

    Ces révélations surviennent après plusieurs crises, qui ont jalonné le pontificat de Benoît XVI. Qui malmène l'Eglise ? 

    Depuis quelque temps, l'Eglise est battue d'orages, externes et internes. On a un pape qui est plus théoricien qu'historien. Il est resté le professeur qui pense que quand un problème est bien posé, il est à moitié résolu. Mais dans la vie, ce n'est pas comme cela ; on se heurte à la complexité, à la résistance du réel. On le voit bien dans nos diocèses, on fait ce qu'on peut ! L'Eglise peine à se situer dans le monde tumultueux dans lequel elle se trouve aujourd'hui. C'est le coeur du problème.

    Au-delà, deux choses me frappent dans la situation actuelle de l'Eglise. Aujourd'hui, on y constate un certain gel de la parole. Désormais, le moindre questionnement sur l'exégèse ou la morale est jugé blasphématoire. Questionner ne va plus de soi, et c'est dommage. Parallèlement, règne dans l'Eglise un climat de suspicion malsain. L'institution fait face à un centralisme romain, qui s'appuie sur tout un réseau de dénonciations. Certains courants passent leur temps à dénoncer les positions de tel ou tel évêque, à faire des dossiers contre l'un, à garder des fiches contre l'autre. Ces comportements s'intensifient avec Internet.

    En outre, je note une évolution de l'Eglise parallèle à celle de notre société. Celle-ci veut plus de sécurité, plus de lois, celle-là plus d'identité, plus de décrets, plus de règlements. On se protège, on s'enferme, c'est le signe même d'un monde clos, c'est catastrophique !

    En général, l'Eglise est un bon miroir de la société. Mais aujourd'hui, dans l'Eglise, les pressions identitaires sont particulièrement fortes. Tout un courant, qui ne réfléchit pas trop, a épousé une identité de revendication. Après la publication de caricatures dans la presse sur la pédophilie dans l'Eglise, j'ai eu des réactions dignes des intégristes islamistes sur les caricatures de Mahomet ! A vouloir paraître offensif, on se disqualifie.

    Le président de la conférence épiscopale, Mgr André Vingt-Trois l'a redit à Lourdes le 26 mars : l'Eglise de France est marquée par la crise des vocations, la baisse de la transmission, la dilution de la présence chrétienne dans la société. Comment vivez-vous cette situation ? 

    J'essaie de prendre acte que nous sommes à la fin d'une époque. On est passés d'un christianisme d'habitude à un christianisme de conviction. Le christianisme s'était maintenu sur le fait qu'il s'était réservé le monopole de la gestion du sacré et des célébrations. Face aux nouvelles religions, à la sécularisation, les gens ne font plus appel à ce sacré.

    Pour autant, peut-on dire que le papillon est "plus" ou "moins" que la chrysalide ? C'est autre chose. Donc, je ne raisonne pas en termes de dégénérescence ou d'abandon : nous sommes en train de muter. Il nous faut mesurer l'ampleur de cette mutation.

    Prenez mon diocèse : il y a soixante-dix ans, il comptait 800 prêtres. Aujourd'hui il en a 200, mais il compte aussi 45 diacres et 10 000 personnes impliquées dans les 320 communautés locales que nous avons créées il y a quinze ans. C'est mieux. Il faut arrêter la pastorale de la SNCF. Il faut fermer des lignes et en ouvrir d'autres. Quand on s'adapte aux gens, à leur manière de vivre, à leurs horaires, la fréquentation augmente, y compris pour le catéchisme ! L'Eglise a cette capacité d'adaptation.

    De quelle manière ? 

    Nous n'avons plus le personnel pour tenir un quadrillage de 36 000 paroisses. Soit l'on considère que c'est une misère dont il faut sortir à tout prix et alors on va resacraliser le prêtre ; soit on invente autre chose. La pauvreté de l'Eglise est une provocation à ouvrir de nouvelles portes. L'Eglise doit-elle s'appuyer sur ses clercs ou sur ses baptisés ? Pour ma part, je pense qu'il faut faire confiance aux laïques et arrêter de fonctionner sur la base d'un quadrillage médiéval. C'est une modification fondamentale. C'est un défi.

    Ce défi suppose-t-il d'ouvrir le sacerdoce aux hommes mariés ?

    Non et oui ! Non, car imaginez que demain je puisse ordonner dix hommes mariés, j'en connais, ce n'est pas ça qui manque. Je ne pourrais pas les payer. Ils devraient donc travailler et ne seraient disponibles que les week-ends pour les sacrements. On reviendrait alors à une image cultuelle du prêtre. Ce serait une fausse modernité.

    Par contre, si on change la manière d'exercer le ministère, si son positionnement dans la communauté est autre, alors oui, on peut envisager l'ordination d'hommes mariés. Le prêtre ne doit plus être le patron de sa paroisse ; il doit soutenir les baptisés pour qu'ils deviennent des adultes dans la foi, les former, les empêcher de se replier sur eux-mêmes.

    C'est à lui de leur rappeler que l'on est chrétien pour les autres, pas pour soi ; alors il présidera l'eucharistie comme un geste de fraternité. Si les laïques restent des mineurs, l'Eglise n'est pas crédible. Elle doit parler d'adulte à adulte.

    Vous jugez que la parole de l'Eglise n'est plus adaptée au monde. Pourquoi ? 

    Avec la sécularisation, une "bulle spirituelle" se développe dans laquelle les mots flottent; à commencer par le mot "spirituel" qui recouvre à peu près n'importe quelle marchandise. Il est donc important de donner aux chrétiens les moyens d'identifier et d'exprimer les éléments de leur foi. Il ne s'agit pas de répéter une doctrine officielle mais de leur permettre de dire librement leur propre adhésion.

    C'est souvent notre manière de parler qui ne fonctionne pas. Il faut descendre de la montagne et descendre dans la plaine, humblement. Pour cela il faut un énorme travail de formation. Car la foi était devenue ce dont on ne parlait pas entre chrétiens.

    Quelle est votre plus grande inquiétude pour l'Eglise ? 

    Le danger est réel. L'Eglise est menacée de devenir une sous-culture. Ma génération était attachée à l'inculturation, la plongée dans la société. Aujourd'hui, le risque est que les chrétiens se durcissent entre eux, tout simplement parce qu'ils ont l'impression d'être face à un monde d'incompréhension. Mais ce n'est pas en accusant la société de tous les maux qu'on éclaire les gens. Au contraire, il faut une immense miséricorde pour ce monde où des millions de gens meurent de faim. C'est à nous d'apprivoiser le monde et c'est à nous de nous rendre aimables.

    Propos recueillis par Stéphanie Le Bars
  • Messe pour la Vie à Bruxelles, vendredi, à 18H00

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    Bruxelles, église de la Madeleine,

    comme chaque deuxième vendredi du mois,

    l’EUCHARISTIE sera célébrée pour la vie

    par un prêtre de la communauté Saint Jean,

    et précédée de l’adoration silencieuse, à 17h.

    Congrégation Saint Jean « Couvent de la Madeleine,

    225 avenue de Jette    1090 Jette    Bruxelles.

    http://www.missiondemarie.org

  • Mgr Harpigny et la mission de l'Eglise dans notre société

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    index.jpgInvité par la régionale Mons-Borinage des Anciens de l'Université de Louvain, Mgr Harpigny a choisi d'aborder le thème "La mission de l'Eglise catholique dans la société actuelle".
    "L'Eglise catholique va continuer demain, avec beaucoup moins de membres mais en demeurant en dialogue avec ceux qui ne partagent pas la même foi. Je suis optimiste car l'Evangile entraîne la joie" : c'est en ces termes que l'évêque de Tournai a conclu sa conférence à Frameries, le 4 février dernier.

    Après le concile Vatican II, a exposé Mgr Harpigny, beaucoup de laïcs ont estimé que l'Evangile devait être présenté sous la forme de valeurs partagées par tous les membres de la société, croyants et incroyants. Une telle perception a conduit à l'ignorance du coeur de la foi catholique. Voulant s'inscrire dans la société, les catholiques n'ont plus perçu ce qu'ils avaient de spécifique puisqu'ils travaillaient au service de tous et avec tous. Or annoncer le Christ ne signifie pas mettre en lumière des valeurs partagées avec tous les êtres humains.
    Mais, avec le temps, dit Mgr Harpigny, les catholiques se sont rendu compte que ce qu'ils annoncent est radicalement différent de ce qui est vécu au plan des valeurs. Quelle est la mission des laïcs catholiques ? Témoigner du Christ dans tous les domaines où ils ont un rôle, comme le mariage, la famille, l'activité professionnelle, les loisirs, la politique, la culture, etc.

    Confrontés à une diminution radicale du nombre de prêtres et de religieux, les laïcs catholiques, dit l'évêque, ont perdu le sens profond du ministère ordonné et de la vie consacrée. Beaucoup d'efforts ont été faits pour maintenir en place toute la pastorale qui existait avant la crise des années 1960 : paroisses, liturgie, catéchèse, présence auprès des malades... Et pour y arriver, il a fallu remplacer progressivement les prêtres et les religieux par des laïcs. On a par ailleurs créé de nombreux conseils : conseils locaux de pastorale, conseils d'unité pastorale, équipes d'animation pastorale, sans compter des équipes spécifiques pour la liturgie, la catéchèse, l'entraide, etc.
    Et les prêtres, désormais chargés d'un nombre croissant de paroisses, sont alors devenus des itinérants, allant d'une réunion à l'autre, mais sans pouvoir infléchir les orientations prises par d'autres, déplore Mgr Harpigny.

    Dans une société multiconvictionnelle, sans Dieu, l'Eglise cherche son identité. Il ne s'agit pas de se replier dans le communautarisme, le ghetto, l'invisibilité, car l'essence même de notre religion est l'annonce du Christ. Les chrétiens doivent donc apporter leur témoignage personnel de membres d'une Eglise ouverte, respectueuse de la liberté religieuse et solidaire à l'égard des exclus.

    dépêche cathobel sur catho.be

  • A propos de la naissance du premier "bébé médicament" en France

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    Sur le site ::Aleteia::Des réponses catholiques aux questions d'aujourd'hui::

    A l’encontre de la technique du bébé-médicament qui détruit de nombreux embryons, instrumentalise la personne et met en danger la santé psychologique des enfants, l’Eglise propose une alternative fidèle à l’esprit du serment d’Hippocrate

    1 La technique du bébé-médicament consiste en un double tri eugéniste des embryons conçus in vitro

    Le bébé-médicament désigne un enfant conçu artificiellement dans le but de guérir un frère ou une sœur aîné souffrant d’une maladie génétique familiale héréditaire grâce au sang de cordon ombilical recueilli à la naissance. La technique biomédicale repose sur la mise en œuvre d’une fécondation in vitro classique dont le seul objectif est ici de conduire à la conception d’un panel d’embryons aussi large que possible, de manière à les soumettre à un double diagnostic préimplantatoire (DPI).

    Un premier DPI s’assure que l’embryon est exempt de l’affection génétique (choix eugéniste négatif) tandis qu’un second DPI procède à un typage HLA permettant d’identifier, parmi les embryons sains, celui ou ceux qui sont compatibles sur le plan immunologique avec le frère ou la sœur déjà atteint par la maladie (choix eugéniste positif). D’où son nom de DPI-HLA ou encore de double DPI.

    Le système d’histocompatibilité HLA (Human leucocyte antigens) est le mécanisme biologique qui est responsable de la reconnaissance entre le soi et le non soi, déterminant par conséquent le rejet ou la réussite de la greffe envisagée. Seul l’embryon retenu, autrement dit celui qui est indemne de la pathologie génétique concernée et le plus apparenté sur le plan immunologique, est réimplanté dans l’utérus de la mère. Dès la naissance du bébé-médicament, les médecins procèdent à une cryoconservation du sang de cordon ombilical afin de réaliser dans les plus brefs délais une greffe susceptible de traiter l’aîné malade. Ce procédé – autorisé aux Etats-Unis, en France, Espagne ou Belgique mais interdit en Allemagne ou Italie – soulève de nombreuses objections éthiques qui le rendent fortement répréhensible.

    2 La technique du bébé-médicament attente à la vie de nombreux embryons et instrumentalise l’enfant à naître

    Alors qu’une fécondation in vitro nécessite environ 17 embryons pour 1 naissance, qu’un DPI en requiert le double, on estime qu’il faut 60 à 100 embryons pour obtenir un enfant au génotype adéquat (1). L’équipe des biologistes de la reproduction sait donc que le gâchis est très lourd pour aboutir à la création d’un embryon « sur mesure ».

    D’autre part, dans une assistance médicale à la procréation classique, les embryons sains sont théoriquement conçus, au moins dans un premier temps, à des fins procréatives. Ce n’est qu’a posteriori, en cas d’extinction du projet parental, que le couple peut abandonner ses embryons surnuméraires. Avec le bébé-médicament, le rejet des embryons sains mais non compatibles est prévu dès l’initiation du processus : il est donc programmé. Les protagonistes savent en toute connaissance de cause qu’ils ne garderont ni les embryons sains jugés inutiles ni les embryons malades, se plaçant dans une logique inquiétante de « consommation d’embryons ».

    La procréation humaine est détournée au profit du projet de création d’un être humain dont la mission principale est d’être un médicament. Projet porteur d’une aliénation redoutable de la personne, sa conception n’étant voulue originellement qu’en raison de ses potentialités thérapeutiques espérées. L’enfant n’a d’autre choix que d’endosser le statut de réservoir de cellules pour son aîné malade, soumis à un projet prédéterminé par autrui. L’utilitarisme est ici poussé à l’extrême, réduisant une personne à un objet jugé à l’aune de son utilité technique. La réification de l’enfant traité comme un produit technique le fait basculer dans la catégorie des choses disponibles à l’inverse des personnes radicalement indisponibles. Le bébé-médicament n’est finalement qu’un bébé-instrument. Le Conseil d’Etat français a ainsi reconnu que cette technique « contredit frontalement le principe selon lequel l’enfant doit venir au monde d’abord pour lui-même »(2).

    3. La technique du bébé-médicament met en jeu la santé psychologique des enfants

    Outre les enjeux anthropologiques et éthiques, le principe du bébé-médicament soulève de nombreuses interrogations sur un plan strictement psychologique, entachant de proche en proche l’environnement familial, les relations parents-enfants et celles au sein de la fratrie.

    Quelle sera l’attitude des parents vis-à-vis du bébé conçu de cette façon ? En cas d’échec, quel sera le poids de culpabilité que devra porter l’enfant venu au monde dans le seul but de « sauver » son frère malade ? Dans l’éventualité d’un succès, quel sera le poids de la dette morale éprouvée par celui qui a été « sauvé » ? S’il y a une rechute de l’enfant « receveur » à l’adolescence ou plus tard, l’enfant « donneur » sera-t-il sommé de donner sa « moelle osseuse » comme thérapie de rattrapage ? Adulte, subira-t-il des pressions pour « offrir » de son vivant à son frère ou à sa sœur des organes tels un rein ou un lobe de foie susceptibles d’avoir été endommagés par les chimiothérapies passées ? Comment ses parents le regarderont-ils en cas de refus ? Et d’ailleurs, ne pourra-t-il pas inévitablement éprouver un sentiment ambigu envers ceux qui lui ont donné la vie avec l’objectif de guérir son aîné ? (3)

    En raison de ces conséquences néfastes sur la santé psychique des enfants et des parents, cette technique bafoue les principes hippocratiques multiséculaires de bienfaisance et de non-malfaisance.

    4. La technique du bébé-médicament est inutile sur le plan médical

    Sur le plan scientifique, la technique est totalement inutile au regard des dernières données biomédicales. L’objet final de la manipulation est en effet le sang de cordon ombilical dont les vertus thérapeutiques sont parfaitement documentées. On sait à présent que le sang placentaire est riche en cellules souches hématopoïétiques habituellement hébergées dans la moelle osseuse. Injectées par voie intraveineuse à un enfant en attente de greffe après chimiothérapie et radiothérapie, les cellules du sang de cordon migrent spontanément dans la moelle osseuse régénérant l’ensemble des lignées sanguines de l’organisme (globules rouges, blancs et plaquettes). Le sang de cordon est en passe de supplanter les greffons de moelle dans de nombreux pays, du fait de sa facilité de recueil et des caractéristiques immuno-privilégiées de ses cellules permettant d’obtenir des résultats cliniques similaires, et ce malgré une incompatibilité tissulaire partielle. Un rapport du Sénat français rappelle ainsi que « tous les patients devant subir une greffe de sang de cordon trouvent un greffon compatible » grâce à la mise en réseau des banques de stockage à l’échelon mondial (4).

    Pour traiter ces maladies sanguines d’origine génétique, il apparaît donc en réalité qu’il n’est nullement nécessaire de passer par la technique du bébé-médicament mais bien de développer les banques de sang de cordon selon le principe de solidarité. Pour Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune et membre permanent de l’Académie pontificale pour la Vie, « la preuve est apportée une nouvelle fois que l’éthique non seulement ne porte pas ombrage à la science mais contribue bel et bien à son développement »(5).

    Dans ce domaine, l’Eglise rappelle également qu’il n’est nullement nécessaire de transgresser pour progresser. C’est pourquoi elle demande aux scientifiques et médecins de rester fidèles à « l’esprit du serment d’Hippocrate » qui voit « dans la science médicale un service en faveur de la fragilité humaine, pour le traitement des maladies et le soulagement de la souffrance »(6).

    Les Etats qui ont légalisé la technique du bébé-médicament ne gagneraient-ils pas à abroger un dispositif inutilement immoral et médicalement inutile, détruisant de nombreux embryons, chosifiant l’être humain et mettant en danger la santé psychologique de ces enfants ?

    (1) Genethique, Revenir sur l’autorisation du bébé-médicament, Lettre d’information bioéthique n. 118, octobre 2009.
    (2) Conseil d’Etat, La révision des lois de bioéthique, Les Etudes du Conseil d’Etat, La documentation française, Paris, 2009, p. 44.
    (3) Autant de questions qui sont au cœur du film américain de Nick Cassavetes My Sister’s Keeper (Ma vie pour la tienne) sorti sur les écrans français en septembre 2009. 
    (4) Marie-Thérèse Hermange, Le sang de cordon : collecter pour chercher, soigner et guérir, Les Rapports du Sénat, n. 79, 2008-2009.
    (5) Jean-Marie Le Méné, La crise de conscience bioéthique, Salvator, Paris, 2009, p. 64.
    (6) Congrégation pour la doctrine de la foi, Instruction Dignitas personae sur certaines questions de bioéthique, 8 septembre 2008, n. 2.

    Pour aller plus loin, on consultera utilement l'étude de Pierre-Olivier Arduin ("Bébé médicament" ou "bébé instrument")  parue en deux parties sur Liberté politique : 1ère partie et 2ème partie

  • « Merci Marthe ! » : trentième anniversaire de la mort de Marthe Robin

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     « Merci Marthe ! », c'est le titre du nouveau livre publié aux éditions Foyer de Charité par Honorine Grasset, à l'occasion du trentième anniversaire de la mort de Marthe Robin, ce dimanche 6 février.

    « A l'occasion des trente ans de sa mort, cette sélection de quelques unes des grâces et faveurs qui lui sont attribuées manifeste l'affection de ceux qui ont reconnu son action dans leur vie », explique le site des Foyers.

    Une messe a été célébrée au sanctuaire de Châteauneuf-de-Galaure en présence de Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique en France.

    Les Foyers de Charité fêteront aussi le 10 février 2011 les 75 ans des Foyers de Charité nés de la rencontre entre Marthe Robin et le père Finet.

    Et du 7 au 13 septembre 2011, ils fêteront les 75 ans de la première retraite prêchée par le père Finet.

    Le portail des Foyers de Charité donne toutes les précisions nécessaires pour la participation à ces anniversaires. (ZENIT.org)

  • Quand les "Herr Professor" théologiens exigent des réformes...

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    Vittorio Messori : Les idéologues cléricaux, quels rasoirs !

    "J’ai souvent répété que l’une des pires conséquences du vieillissement est de devenir ennuyeux. Andrea Tornielli , dans l’éditorial d’aujourd’hui sur La Bussola, évoque le document signé par un tiers des professeurs de théologie dans les universités de langue germanique ; ils y parlent d’une «nécessaire réorientation» dans l’Eglise et énumèrent une litanie de propositions que me garderai bien de reprendre l’une après l’autre.

    Je vous laisse imaginer quelles furent mes réactions face à la reprise de ce « mantra » que, depuis quarante-deux ans, c’est-à-dire depuis le temps du mythique mai 68 et de la naissance du clergé « adulte » qui nous propose régulièrement les thèses du « théologiquement correct ». La seule chose vraiment nouvelle de ces vingt dernières années, en regard des propositions habituelles, est la revendication d’une reconnaissance du mariage homosexuel. Je rappelle, qu’entre autres choses, ’68, prêchait non seulement la plus totale liberté sexuelle, mais aussi l'initiation érotique des plus jeunes, propagande qui fut le fait de ceux qui s’indignent aujourd’hui devant les scandales de la pédophilie.

    Pour en revenir à « nos » théologiens, on ne sait si on doit rire ou pleurer lorsqu’on lit qu’ils en appellent à «l’ouverture d’un débat » sur ces thèmes. Oui, parce que ce qu’ils demandent – de l’abolition du célibat à l’ouverture des ministères sacrés aux femmes et au changement des règles morales – a déjà été amplement approfondi, débattu et étudié. Tout cela a été rencontré  durant tous les pontificats depuis '68 et a fait l’objet de commissions, d’interventions, de synodes, de documents des congrégations romaines, d’encycliques, de lettres pastorales, de congrès...

    Alors, chers théologiens, permettez cette question: qu’y a-t-il encore à débattre? Quelle sorte de professeurs êtes-vous si vous ignorez l’enseignement du magistère et si vous débattez de choses déjà réglées. Quelquefois, comme laïc, j’en arrive à penser que la crise des vocations en Occident est un don de la Providence, parce qu’aujourd’hui chaque prêtre risque d’être un problème en plus. Evidemment, ce n’est qu’une provocation, et certainement une plaisanterie. Mais la tentation est forte…

    Je me rappelle qu’un jour je me trouvais assis à côté d’un pasteur protestant lors d’une conférence de presse de présentation d’un livre de Hans Küng (bien veiller à le désigner toujours comme « Professeur », et jamais comme « abbé », sinon il s’en offusquerait). A un moment donné, le pasteur protestant s’est levé et lui a dit: «Professeur Küng, les nouveautés que vous revendiquez pour l’Eglise catholique, nous les protestants nous en bénéficions depuis des dizaines d’années, et pourtant, nos temples sont vides. C’est en vain que nous avons attendu qu’ils se remplissent de quelques fidèles qui auraient attendu de notre part quelques accommodements avec l’esprit du temps». Tant il est vrai que les idéologies, et par-dessus tout les idéologies cléricales, ont un grand adversaire : la réalité des faits.

    (texte recueilli par la rédaction de la Bussola Quotidiana, non revu par l’auteur, et traduit par nos soins)

  • La liberté religieuse court des risques en Europe aussi

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    par Massimo Introvigne - Bussola Quoitidiana - 04-02-2011 - (trad. par nos soins)

    La rencontre d’hier  entre Benoit XVI et le nouvel ambassadeur autrichien auprès du Saint-Siège a été l’occasion d’un discours neuf et très significatif du Pape à propos de la liberté religieuse, le thème auquel il a voulu spécialement dédier cette année 2011.

    L’Autriche, entre autres choses, est le pays où réside l’Osce – l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe – au sein de  laquelle l’auteur du présent article est Représentant pour la lutte contre la discrimination et l’intolérance contre les Chrétiens. Lors des réunions de l’Osce, on a l’habitude d’entendre ce dernier parler de problèmes situés à l’Est de Vienne ou à l’Ouest. A l’Est de Vienne, il est évident que la liberté religieuse, et en particulier celle des Chrétiens, se trouve en danger.

    Tandis que l’Osce s’est précisément dotée d’un Représentant dont le mandat mentionne spécifiquement – même si non exclusivement – la lutte contre l’intolérance et la discrimination contre les Chrétiens, récemment, l’Union Européenne s’est montrée réticente face à la seule perspective de mentionner les Chrétiens dans un document sur les violences religieuses en Afrique et en Asie.

    Le pape a loué la position du gouvernement autrichien, qui, au sein de l’Europe, a appuyé les propositions formulées en premier lieu par le gouvernement italien pour une condamnation explicite de la persécution des Chrétiens et « pour que le nouveau service européen pour l’Action externe observe également la situation de la liberté religieuse dans le monde, rédige régulièrement un rapport et le présente aux ministres des affaires étrangères de l’Union ».

    Mais le Pape insiste souvent sur le fait que la liberté religieuse des Chrétiens subit aussi des attaques en Occident, à l’ouest de Vienne. Il a donc également remercié l’ambassadeur autrichien de la prise de position de son pays en faveur de la présence du crucifix dans les écoles, se rangeant, dans ce cas aussi, du côté du gouvernement italien dans le contentieux qui l’oppose à la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

    Cet épisode a donné l’occasion au Pape de répéter en termes plus généraux que les Chrétiens souffrent d’un problème de liberté religieuse en Europe, et pas seulement en Asie ou en Afrique. « Dans beaucoup de pays européens – a fait remarquer Benoit XVI – le rapport entre l’Etat et la religion subit une tension particulière. D’un côté, les autorités politiques se montrent très attentives à ne pas concéder d’espaces publics aux religions entendues comme idée d’une foi purement individuelle des citoyens. De l’autre, on cherche à appliquer les critères d’une opinion publique séculière aux communautés religieuses. Il semble que l’on veuille adapter l’Evangile à la culture et, toutefois, on cherche à empêcher, de façon presqu’embarrassante, que la culture ne soit façonnée par la dimension religieuse.

    La liberté religieuse signifie donner de l’espace aux institutions éducatives et caritatives catholiques et en respecter les spécificités, sans considérer l’Eglise seulement comme « une parmi les nombreuses entités fournissant des prestations sociales ». Cela signifie également d’éviter de censurer l’Eglise quand elle s’adresse à tous au nom du droit naturel et de la raison à propos des thématiques de la vie et de la famille, et qu’elle demande la « tutelle particulière de l’Etat » à l’égard de ces valeurs.

    Le Pape a rappelé, même avec une certaine nostalgie, semble-t-il, les valeurs de la vieille Autriche. Il a affirmé que « la culture, l’histoire et la vie quotidienne de l’Autriche, "terre des cathédrales"  (Hymne national), sont profondément façonnées par la foi catholique », dans une coexistence harmonieuse entre différentes cultures, et avec les minorités religieuses. « Dans l’harmonie réside la force », a-t-il rappelé – comme le chantait déjà le vieil hymne populaire du temps de la monarchie. Ceci vaut en particulier dans le cas de la dimension religieuse qui est enracinée dans les profondeurs de la conscience de l’homme et, pour cette raison, appartient à la vie de chaque individu singulier et à la vie partagée par la communauté.  La patrie spirituelle, sur laquelle un grand nombre de personnes vivant une situation professionnelle requérant une mobilité toujours plus grande et un constant changement ont besoin de s’appuyer personnellement, devrait pouvoir exister publiquement.

    En Autriche aussi, même à l’intérieur de l’Eglise, ces principes sont parfois niés : mais ils sont très ancrés dans le peuple autrichien, comme le montre une floraison de saints parmi lesquels le bienheureux Charles de Habsbourg (1887-1922), que le pape a voulu évoquer entre autres.

     Peut-être plus reconnues en Autriche qu’ailleurs, les racines chrétiennes sont à l’inverse souvent l’objet d’un rejet de la part des institutions européennes. Et pourtant, a déclaré le Pape, « l’édification de la maison commune européenne pourra trouver une issue favorable seulement si ce continent est conscient de ses propres fondements chrétiens et si non seulement les valeurs de l’Evangile mais aussi l’image chrétienne de l’homme, demeurent, et ce aussi dans le futur, le ferment de la civilisation européenne.

  • Requiem pour les messes de funérailles

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    imagesCA0ZC66N.jpgAvec ce mois de février 2011 entre en vigueur le décret épiscopal  du 2 novembre 2010 qui, sauf demandes formelles soumises à un examen au cas par cas, supprime les messes de funérailles dans le diocèse de Liège.

    Malgré les remous suscités par ses directives, Mgr Jousten persiste et signe. Il vient de publier à ce sujet, dans la revue « Église de Liège », de nouvelles explications intitulées Funérailles aujourd'hui et demain . Nous en extrayons ce passage significatif :

    « (…) Tôt ou tard, la raréfaction de prêtres nous aurait obligés à prendre des mesures. Dans de nombreuses paroisses, la pratique dominicale régulière est faible. Tout le monde en est bien conscient. Par conséquent, parmi les défunts ou leurs familles, on rencontrera également la même proportion de non-pratiquants ou de baptisés qui n’ont plus qu’une relation sporadique avec l’Église. Nous sommes tous heureux de constater que, malgré cela, beaucoup parmi eux souhaitent des funérailles chrétiennes. Cette même observation est faite pour le mariage : beaucoup de fiancés souhaitent passer par l’église.

    « La question, longuement discutée avant d’en arriver aux directives actuelles, est de savoir si la célébration des funérailles et du mariage doit nécessairement se faire dans le cadre de la messe. Depuis un certain temps déjà, la réponse semble évoluer vers un non pour les mariages. En ce qui concerne les funérailles, je voudrais inviter les chrétiens à y réfléchir sérieusement. Pour donner une assise sereine à cette réflexion, il faut absolument dissiper le malentendu qui fait croire que les funérailles sans messe seraient moins valables ou moins belles que celles avec messe. Il y a toujours proclamation de la Parole de Dieu et homélie ; ces liturgies sont soignées. Qu’on songe au déroulement des mariages sans messe. Les directives prévoient que la forme liturgique des funérailles est à discuter entre la famille et le prêtre ou le diacre ou encore l’équipe funérailles. C’est en toute vérité et sans le moindre jugement sur la personne défunte ou la famille qu’une décision doit être prise.

    « Et puis, il y a encore l’assemblée qui participera aux funérailles (tout comme c’est également le cas pour les mariages). Certains, et même parfois beaucoup, ne sont plus en « terrain connu » quand ils participent à une messe. On peut le regretter, mais telle est la réalité. Je suis convaincu qu’eux aussi apprécient à sa juste valeur, une célébration de la Parole de Dieu lors de funérailles (…) ».

    Ces vues  pastorales sont difficiles à comprendre pour les pauvres chrétiens sociologiques que nous sommes.

    Que la raréfaction du clergé dans le diocèse de Liège pose un problème pratique pour la célébration des messes de funérailles, on le concède, tout en se demandant pourquoi ce diocèse accueille si peu de prêtres issus de communautés ou de pays étrangers où les vocations fleurissent aujourd’hui.

    Que la célébration d’un mariage ou, a fortiori, de funérailles religieuses ne doive pas obligatoirement se faire dans le cadre d’une messe nous l’avons toujours su, mais ajouter que la célébration n’est pas de moindre valeur puisqu’il y a toujours « la proclamation de la parole de Dieu et l’homélie » est une formulation qui nous semble pour le moins malheureuse. Des absoutes sont moins qu’une messe : le Saint-Sacrifice applique les mérites infinis de la passion du Christ aux âmes du purgatoire bien plus qu’une simple prière. Preces nostrae non sunt dignae.

    Qu’une simple « célébration de la parole »  convienne mieux aux assemblées de pratiquants irréguliers nous semble aussi un argument de « pastorale » élitiste : le témoignage d’un saint prêtre accueillant avec foi et piété la présence réelle du Christ dans la messe qu’il célèbre n’est-il pas, au contraire, d’une valeur supérieure, tant pour le défunt que pour les vivants associés au rite des funérailles ? A fortiori s’agissant  de personnes dont les contacts avec la communauté chrétienne sont rares ou distendus.

  • L’orientation de la prière liturgique

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    images.jpgMgr Guido Marini, le nouveau le maître des célébrations liturgiques pontificales (nommé par Benoît XVI en 2007)  vient de publier aux éditions Artège « La liturgie, mystère du salut », un petit ouvrage qui aborde notamment la question de l’orientation de la prière liturgique, question récurrente depuis la réforme liturgique de Paul VI. A cet égard, Mgr Guido Marini écrit notamment :

    « Depuis les origines jusqu’à nos jours et au-delà des changements qui ont caractérisé, dans l’histoire, l’organisation architecturale des églises et des espaces liturgiques, une conviction est toujours demeurée présente au sein de la communauté chrétienne : je veux parler de l’orientation, de la prière tournée vers l’Orient. Cette tradition remonte aux origines même du christianisme. Que veut dire « prière tournée vers l’Orient » ? On entend par là l’orientation du cœur en direction du Christ, Celui par lequel nous vient le salut et vers lequel nous tendons en tant qu’il est le Principe et la Fin de l’histoire. Le soleil se lève à l’Est et le soleil est le symbole du Christ, la lumière qui vient de l’Orient (…) 

    « La prière orientée, tournée vers le Seigneur, est l’expression caractéristique d’un authentique esprit liturgique. En ce sens, comme nous le rappelle le dialogue introductif de la préface, nous sommes tous invités à tourner notre cœur vers le Seigneur au moment de la liturgie eucharistique. Le prêtre exhorte : « Élevons notre cœur » ; et tous répondent : « Nous le tournons vers le Seigneur. » Si cette orientation doit toujours être présente au cœur de la communauté chrétienne réunie en prière, elle doit aussi pouvoir trouver une expression, une manifestation extérieure (…) »

    « Écoutons directement les paroles que nous adresse Benoît XVI dans la préface du premier volume de ses Œuvres complètes qui est consacré à la liturgie : ‘  l’idée qui veut que le prêtre et le peuple doivent se regarder dans la prière n’est apparue que dans la chrétienté moderne et se trouve complètement étrangère à l’Antiquité. Le prêtre et le peuple ne prient pas l’un vers l’autre mais vers l’unique Seigneur. Ils sont donc orientés, dans la prière, dans la même direction, vers l’Orient, un Orient entendu comme symbole cosmique du Seigneur qui vient et, là où cela n’est pas possible, vers une image du Christ placé dans l’abside, vers une croix ou vers le ciel comme le Seigneur lui-même a fait dans la prière sacerdotale le soir qui a précédé sa Passion (Jn 7, 1). D’une manière heureuse, la proposition que j’avais faite à la fin de ma réflexion sur l’orientation dans L’esprit de la liturgie, se répand de plus en plus : ne pas procéder à de nouvelles transformations mais simplement placer la Croix au centre de l’autel afin que tous puissent la regarder, prêtres et fidèles, et que tous se laissent ainsi guider vers le Seigneur que tous prient ensemble.’

    « On ne peut nous objecter que la présence du crucifix fait obstacle à la vue des fidèles. Lors de la liturgie eucharistique, les fidèles ne doivent pas regarder le célébrant ! Ils doivent regarder le Seigneur ! Celui qui préside la célébration doit pouvoir aussi regarder le Seigneur ! La Croix n’occulte pas la vue mais ouvre l’horizon sur le monde de Dieu, nous oriente vers la contemplation du mystère et nous introduit dans ce ciel dont nous provient l’unique lumière capable de donner sens à notre vie terrestre. La vue, en vérité, est obscurcie et empêchée si les yeux demeurent fixés sur ce qui est seulement présence de l’homme et de son œuvre. C’est ainsi que l’on doit comprendre pourquoi il est encore aujourd’hui tout à fait légitime de célébrer la messe sur les anciens autels lorsque les caractéristiques architecturales et artistiques de nos églises le rendent possible. En cela aussi, le Saint-Père nous donne l’exemple lorsqu’il célèbre l’eucharistie sur l’autel historique de la chapelle Sixtine lors de la fête du Baptême du Seigneur.

    «  L’expression ‘ célébration face au peuple’ est entrée dans le langage courant. Si elle rend compte de la topographie des lieux et de ce que le prêtre, aujourd’hui, en raison de la position de l’autel, se trouve souvent face à l’assemblée, une telle expression est acceptable. Mais elle ne doit absolument pas être tolérée si elle reçoit un contenu théologique. La messe est, en effet, d’un point de vue théologique, toujours tournée vers Dieu par le Christ Seigneur et ce serait une grave erreur d’imaginer que l’action sacrificielle soit principalement orientée vers la communauté. Une telle orientation, l’orientation vers le Seigneur, doit être au fondement de la participation de tous à la liturgie. Il est donc important qu’elle puisse être rendue visible dans la symbolique liturgique ». Source : mensuel « La Nef », n° 223, février 2011 L’orientation de la prière liturgique,

  • Une video sur la "Jeunesse évangélisatrice"

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    A voir, sur KTO, une émission de 52 minutes sur "Jeunesse évangélisatrice"