Un de nos correspondants revient sur la question de l’avortement que nous avions traitée, notamment ici Sur le blog de Jeanne Smits : là L’avortement : un droit humain ? et là : Avortement : jeunes socialistes et jeunes MR, même combat, en nous demandant de faire écho au post qu’il vient de publier sur facebook. Voici :
« La question de l'avortement est revenue discrètement dans les journaux depuis un avis du Conseil de la Jeunesse qui suscite la colère des Jeunes Socialistes et des Jeunes MR et, partant, de la ministre écolo, Evelyne Huytebroeck .
Observant l'évolution de la question ces dernières années sur le plan purement politique, je ne résiste pas à écrire ici deux remarques :
La première remarque porte sur le peu d'intérêt manifesté jusqu'ici tant par les MSJ que les jeunes libéraux pour l'activité du Conseil de la Jeunesse, dont les membres sont élus de manière individuelles par un processus tout à fait démocratique qui consiste à récolter un maximum d'électeurs via les réseaux sociaux. Je reconnais moi-même n'y avoir pas accordé d'intérêt si ce n'est d'avoir observé l'activité de mes amis au sein de cet organe purement consultatif et à but purement identitaire mais là je suis agréablement surpris par un avis qui respire la vérité, dont voici un extrait reproduit dans la Libre: L'avortement "parce qu’il implique une décision concernant ce qui pourrait devenir le corps d’un autre être humain, ne peut être réduit à la disposition par la femme de son propre corps" . Conclusion : "L’avortement ne peut être considéré comme un droit de l’homme comme les autres." Enfin, "des motifs financiers ne devraient pas influencer le choix d’avorter" . Or, "beaucoup de femmes sont obligées d’invoquer des difficultés financières, professionnelles ou de logement pour justifier un état de détresse" . Je me serais tu si la RTBF n'avais pas accordé une demi-minute sur le sujet, présentant un Alban Barthélémy déconfit, forcé d'admettre "une bourde", en montrant son incapacité à défendre l'institution qu'il représente, et une ministre furieuse de ce qu'un débat ne tourne pas dans son sens et promettant de réformer "cette institution" afin de la rendre "représentative des organisations de jeunes".Ces "organisations de jeunes" n'ont qu'à s'en prendre qu'à elles-mêmes de leur dédain de cette institution car la "représentativité", c'est finalement une question de présence des acteurs politiques sur le terrain.
Ceci appelle la seconde remarque. Au fil du temps, en observant les activités de chacun dans ce réseau social, j'observe que la question de l'avortement suscite de plus en plus de crispations, de débats passionnés et d'affirmations idéologiques. Malgré ma tendance à encourager les uns (face à l'attitude parfois abjecte des autres), je souhaite voir cette question considérée sous un regard objectif mais mon impression générale est que l'objectivité comme la vérité, n'est pas de ce monde. Et pour cause. Mon cher pays se présente comme à la pointe du combat pour les "droits sexuels et reproductifs" qui n'ont de légitimité que celle que leur donne ses principaux militants, notamment ceux présents à la Conférence de Rio. Il était même question il y a trois ans de revoir le délai prévu par la loi sur cette question si la première Marche Pour la Vie n'était venue comme un pavé dans la mare, à travers le nombre de jeunes présents à ces manifestations et l'origine de ses militants. A l'heure actuelle, tout ce petit monde qui a eu voix dans le débat public s'en trouve échaudé. Et la Ligue des Familles de montrer son manque de représentativité et son éloignement de l'esprit de ses fondateurs. Car affronter cette question, c'est d'abord affronter la question de la famille, la vraie, celle qui se démène au quotidien pour élever ses enfants, avec le manque de temps dû au travail des uns et des autres et un double salaire au mieux, au pire une maigre allocation de chômage. C'est aussi affronter la question de notre mode de vie: la contraception, l'avortement, ... la non-vie, la consommation effrénée de masse au profit de groupes industriels puissants, peu scrupuleux de la vie de leur employé si ce n'est de leur productivité et de la pérennité d'un business faisant fi de la nature humaine. C'est enfin une question de convictions: la plupart des gens fréquentant les milieux pro-life ont tous des convictions religieuses fortes. Questions forts dérangeantes a priori... » C’est signé : Bernard de Lovinfosse.
Commentaires
Oui, il est temps que l'on mette en exergue le fait qu'il n'existe pas de consensus universel sur la question de l'avortement, en dépit de ce que veulent nous faire croire les politiciens. Quant à la "Ligue", voilà longtemps que je n'y adhère plus, bien qu'étant moi-même père de famille nombreuse...