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  • Le cardinal Stefan Wyszyński, ancien primat de Pologne qui a héroïquement résisté au communisme, sera béatifié le dimanche 12 septembre

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    De Catholic News Agency :

    LE CARDINAL WYSZYNSKI, "PRIMAT DU MILLÉNAIRE" POLONAIS, SERA BÉATIFIÉ EN SEPTEMBRE PROCHAIN

    23 avril 2021

    La béatification du cardinal Stefan Wyszyński, l'ancien primat de Pologne qui a héroïquement résisté au communisme, aura lieu le dimanche 12 septembre.

    Le cardinal Kazimierz Nycz a annoncé le 23 avril que la cérémonie de béatification aurait lieu dans la capitale polonaise, Varsovie, à midi, heure locale.

    M. Nycz, l'archevêque de Varsovie, a déclaré que M. Wyszyński serait béatifié aux côtés de Sœur Róża Maria Czacka, une religieuse polonaise décédée en 1961 après avoir passé sa vie au service des aveugles.

    "Au cours de la cérémonie de septembre, le pape François sera représenté par le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui promulguera le décret de béatification", a-t-il déclaré dans un communiqué.

    Nycz a annoncé en avril dernier que la béatification de Wyszyński, initialement prévue le 7 juin 2020 sur la place Piłsudski de Varsovie, avait été reportée sine die en raison de la crise du coronavirus.

    "Une pandémie menaçant la santé et la vie des gens rend impossible la préparation et la réalisation de cette cérémonie", avait-il déclaré à l'époque. "La première priorité doit être le souci de la sécurité des personnes".

    Wyszyński est crédité d'avoir contribué à préserver et à renforcer le christianisme en Pologne malgré les persécutions du régime communiste à partir de 1945.

    Il est connu comme le "primat du millénaire" car, en tant que primat de Pologne, il a supervisé un programme de préparation de neuf ans qui a culminé avec une célébration nationale du millénaire du baptême de la Pologne en 1966.

    En 1953, Wyszyński a été placé en résidence surveillée par les autorités communistes pendant trois ans pour avoir refusé de punir les prêtres actifs dans la résistance polonaise contre le régime communiste.

    Il a également contribué à obtenir l'approbation de Karol Wojtyła comme archevêque de Cracovie en 1964, ce qui a finalement conduit à l'élection de Wojtyła comme pape Jean-Paul II en 1978.

    Wyszyński est mort le 28 mai 1981, 15 jours après que le pape Jean-Paul II ait été atteint lors d'une tentative d'assassinat. Dans l'impossibilité d'assister aux funérailles du cardinal, Jean-Paul II a écrit dans une lettre au peuple polonais : "Méditez particulièrement sur la figure de l'inoubliable primat, le cardinal Stefan Wyszyński de vénérée mémoire, sa personne, son enseignement, son rôle dans une période si difficile de notre histoire."

    Le Vatican a annoncé l'approbation d'un miracle attribué à l'intercession de Wyszyński en octobre dernier.

    Ce miracle concernait la guérison d'une jeune femme de 19 ans d'un cancer de la thyroïde en 1989. Après que la jeune femme a reçu le diagnostic incurable, un groupe de religieuses polonaises a commencé à prier pour sa guérison par l'intercession de Wyszyński, qui est décédé d'un cancer de l'abdomen.

    Le parlement polonais a déclaré 2021 "Année du cardinal Stefan Wyszyński", en prévision de sa béatification.

    Dans sa déclaration de vendredi, M. Nycz a déclaré : "Le comité d'organisation reprend son travail et fournira bientôt de plus amples détails concernant l'organisation de la cérémonie de béatification."

    "J'exprime ma gratitude au Saint-Père, François, pour avoir fixé la date de la béatification. Je demande à tous les fidèles de prier pour les fruits bénis de la béatification des serviteurs de Dieu, le cardinal Stefan Wyszyński et Sœur Róża Maria Czacka."

  • Benoît XVI : futur docteur de l'Eglise ?

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    De Kath.net/news (Lothar Rilinger) :

    Le cardinal Müller : "Je considère Benoît XVI comme un docteur de l'Église du futur"

    16 avril 2021

    Müller à l'occasion du 94e anniversaire de Joseph Ratzinger : "A 20 ans, son livre 'Introduction au christianisme' m'a ouvert la porte à la compréhension de la Révélation en tant que vérité historiquement présente de Dieu" Interview de Lothar Rilinger sur kath.net

    Vatican (kath.net) Le pape émérite Benoît XVI/Joseph Ratzinger fêtera son 94e anniversaire le 16 avril 2021. A l'occasion de cette journée mémorable, l'ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Gerhard Ludwig Müller, évoque sa relation désormais amicale avec le Pape émérite dans une interview exclusive à KATH.NET.

    Nous avons suivi avec le cardinal Müller le chemin qu'il a parcouru avec Benoît XVI/Ratzinger, d'abord comme étudiant à distance, puis comme professeur de dogmatique et d'histoire du dogme, comme évêque de Ratisbonne et enfin comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, donc comme le plus proche collaborateur du pape, pour contribuer aujourd'hui, en tant qu'éditeur du recueil des écrits du jubilaire, à rendre cette œuvre considérable accessible au monde savant, mais pas seulement à celui-ci.

    Cette conversation est un hommage qui vise à exprimer la gratitude des deux interlocuteurs Müller et Rilinger pour avoir rencontré Benoît XVI à travers les écrits à distance, d'une part, et à travers les conversations personnelles avec le Cardinal, d'autre part, et avoir ainsi été influencés dans leur réflexion. Mais la conversation vise également à exprimer des félicitations à l'occasion de son anniversaire, ainsi que le souhait que le Seigneur continue à tenir sa main protectrice sur le pape émérite Benoît XVI.

    Professeur titulaire et professeur honoraire à Munich

    Lothar Rilinger : Quand avez-vous connu le professeur Ratzinger ?

    Cardinal Gerhard Müller : Je veux dire qu'en tant qu'étudiant, j'ai entendu les conférences du professeur Ratzinger sur le baptême à l'Académie catholique de Bavière à Munich. En raison de la surpopulation, tout a dû être transféré dans la rue. Le professeur Ratzinger était alors en 1969/70 la grande étoile dans le ciel théologique allemand.

    Rilinger : Avez-vous, avec lui, discuté publiquement ou publié un article avant d'être chargé de reprendre la rédaction des "Joseph Ratzinger Gesammelte Schriften" (JRGS), publiés par le Herder-Verlag de Fribourg/Brg.

    Card. Müller : L'édition de ses Collected Works a commencé en 2008 avec le 11ème volume des Collected Writings sur le thème de la "Théologie de la Liturgie". Le pape souhaitait que l'édition complète en 16 volumes commence par la liturgie, qui, par sa nature même, est le culte de Dieu et la communication du salut aux hommes. Avant cela, j'ai également discuté et présenté certains de ses écrits. Mais il faut garder à l'esprit qu'avec un écart d'âge de 20 ans en tant que professeur, je n'ai jamais été son collègue.

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  • Vous avez dit : "dignité" ?

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    De Martin Steffens, philosophe (1), cette chronique sur le site du journal La Croix :

    "à proprement parler" 

    Dignité

    Voilà une déclaration qui intéressera une chronique qui, comme la nôtre, s’intitule « à proprement parler » : « Les partisans de l’euthanasie se gargarisent de mots dont ils dévoient la signification à un point tel qu’ils ne devraient même plus avoir le droit de les prononcer. »

    Michel Houellebecq l’avait promis : il ne prendrait plus la plume, sauf en cas de grand péril. Il donnait comme exemple la légalisation de l’euthanasie. C’est donc chose faite (voir Le Figaro du 5 avril). Parmi les mots dévoyés, Houellebecq mentionne la dignité. Si la vie ne vaut d’être vécue que dans la dignité, c’est tout un chacun qui, dès maintenant, est prestement invité au suicide assisté : « Je n’ai guère eu l’impression, tout au long de ma vie, de manifester une dignité exceptionnelle, écrit Houellebecq, et je n’ai pas l’impression que ce soit appelé à s’améliorer. (…) Bon, et alors ? Si c’est ça, la dignité, on peut très bien vivre sans ; on s’en passe. » Il ajoutait : « Par contre, on a tous plus ou moins besoin de se sentir nécessaires ou aimés. » Il faudrait même dire : nécessaires parce qu’aimés.

    Cette réflexion vient inquiéter l’idée, admise depuis les Lumières, que la dignité serait un attribut de l’Homme et qu’elle consiste principalement en son autonomie. Décrivant en quelques lignes terribles les ravages de la vieillesse sur son corps, Houellebecq indique au contraire que le seul attribut de l’homme, c’est qu’il peut les perdre tous. La dignité est ce dont on manque. Elle est ce que nous prête autrui quand il prend soin de nous. Le bébé humain ne naît ni libre, ni égal en dignité. Il n’est pourvu d’aucun droit qu’il puisse se revendiquer. Il n’est qu’un cri, une supplique, pour celle et celui qui répondront de lui. S’il se sait digne, c’est dans les yeux de sa mère, tant que dure son regard. De même le croyant dans les yeux du Père.

    Aussi n’est-il pas d’expression plus menteuse que celle-ci : « Se draper dans sa dignité ». La dignité est ce dont celui qui m’aime me revêt. Laissé à moi-même, je suis nu. C’est dans cet esprit que s’achevait Sérotonine, le dernier roman de Houellebecq. Prenant le parti du Christ « devant l’endurcissement des cœurs », il demandait : « Ils ont tous les signes, et ils n’en tiennent pas compte. Est-ce qu’il faut vraiment, en supplément, que je donne ma vie pour ces minables ? Est-ce qu’il faut vraiment être, à ce point, explicite ? » La réponse surprend sous la plume d’un romancier qu’on croyait seulement cynique : « Il semblerait que oui. »

    La dignité, un attribut intrinsèque de ma personne ? Elle est au contraire ce qui tombe inlassablement de Dieu sur notre humanité. Elle est une bénédiction qui (re)vient de très loin, pour les frères minables que nous sommes. Elle ne tient jamais qu’à un fil, le fil de la relation. Qui n’a pas compris cela, qui imagine vivre par soi-même et pour soi-même, nie la dimension relationnelle de notre être.

    Puisque cette dimension est aussi politique, la condamnation par laquelle Houellebecq concluait son plaidoyer n’est pas que provocatrice : « Lorsqu’un pays (…) en vient à légaliser l’euthanasie, il perd à mes yeux tout droit au respect. Il devient dès lors non seulement légitime, mais souhaitable, de le détruire ; afin qu’autre chose (…) ait une chance d’advenir. »

    Cette autre chose est déjà advenue. Elle consistait en cette bonne nouvelle : « Nul ne vit pour soi-même et ne meurt pour soi-même. » (Rm 14, 7) Mais elle n’est plus pour notre monde une pierre d’angle. Le combat contre cette loi inique indique, au cœur de notre pays comme en chacun de nous, l’urgence de l’évangélisation.

    (1) Auteur de Marcher la nuit. Textes de patience et de résistance, Desclée de Brouwer, 320 p., 18,90 €.