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  • Alarmant : le suicide constitue aujourd’hui la deuxième cause de mortalité chez les jeunes en Europe

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    Dans une opinion publiée sur le site de La Libre, Geert Cappelaere se fait l'écho d'un rapport publié par l'UNICEF sur la situation des enfants dans le monde

    "Le suicide constitue aujourd’hui la deuxième cause de mortalité chez les jeunes en Europe. Les garçons âgés de 10 à 19 ans se suicident deux fois plus que les filles. Seuls les accidents de la route sont plus meurtriers dans cette tranche d’âge.

    Bien qu’il soit difficile de comprendre ce qui se passe dans l’esprit d’un enfant qui prend la décision tragique de mettre fin à sa vie, les statistiques du rapport mettent en évidence un fait indiscutable : notre impuissance actuelle à venir à bout des problèmes de santé mentale des jeunes, avec les conséquences terribles que nous connaissons.

    Chaque jour, trois adolescents perdent la vie en Europe. Cette statistique préoccupante provient d’un rapport historique de l’Unicef, intitulé “La situation des enfants dans le monde 2021". Alors que les conséquences sociales et économiques de la Covid-19 se font encore sentir dans le monde entier, les données du rapport révèlent toute l’ampleur des défis qui se posent à nous au niveau de la santé mentale des adolescents en Europe.

    Le rapport révèle ainsi qu’en Europe, près de 20 % des garçons âgés entre 15 et 19 ans souffrent de troubles mentaux, contre plus de 16 % chez les filles du même âge. Neuf millions d’adolescents européens (âgés de 10 à 19 ans) vivent avec des troubles mentaux. Dans plus de la moitié des cas, il s’agit d’anxiété et de dépression. (...)

  • Une opération de Sant'Egidio en vue du prochain conclave

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, traduit sur Diakonos.be :

    11 octobre 2021

    Conclave en vue, opération Sant’Egidio

    Loin d’être un tabou, penser au futur conclave est quelque chose de typique de la physionomie de toutes les fins de pontificat. Cela a été le cas en 2002, lors du déclin physique de Jean-Paul II, quand ce blog avait découvert un « papabile » en bonne position, en celui qui était alors l’archevêque de Buenos Aires Jorge Mario Bergoglio, et qui a effectivement fini par monter sur la chaire de Pierre. C’est à nouveau le cas aujourd’hui, alors que les journaux démasquent chaque jour des prétendants à la succession d’un François toujours plus aux abois.

    Jeudi dernier, le 7 octobre, les médias du Vatican ont atteint un sommet des plus scénographiques à Rome, avec le Colisée en arrière-plan, dans un appel collectif pour la paix entre les peuples et les religions lancé par le Pape François et par les plus grands leaders religieux du monde, avec au premier rang le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier et le grand imam d’Al-Azhar Ahmed Al-Tayyeb, tous bras dessus, bras dessous, précisément le jour de l’anniversaire de la bataille de Lépante.

    On a pu assister à deux clous de la cérémonie : de la part d’Andrea Riccardi (photo), fondateur et monarque absolu de la communauté Sant-Egidio et, dans les faits, organisateur de l’événement, qui était comme chez lui, et de la chancelière allemande Angela Merkel en tant qu’invité d’honneur. Le 20 octobre 2020 déjà, lors de l’édition précédente des rencontres interreligieuses que la communauté organise chaque année dans la foulée de la première qui avait été convoquée en 1986 à Assise par Jean-Paul II, l’agenda avait assigné à Riccardi l’honneur de prononcer le discours d’ouverture, avec dans un second temps celui du Pape François.

    Mais en plus, cette année, le programme fourni de la journée – dans un forum qui s’est tenu dans le nouveau et futuriste palais des Congrès de Rome appelé « La Nuvola » où défileront des intervenants célèbres tels que le grand rabbin Juif David Rosen et le Conseiller spécial des Nations Unies Jeffrey Sachs, un économiste malthusien qui fait désormais partie des meubles au Vatican -, il y avait également un cardinal, le seul cardinal avoir été invité à prendre la parole au cours de l’événement, l’archevêque de Bologne Matteo Zuppi (photo), celui-là même que Settimo Cielo pointait, dans une analyse du  le 13 juillet dernier, comme étant la tête de liste des prétendants actuels à la papauté.

    Le jeu d’équipe est aussi raffiné que découvert. Le cardinal Zuppi est en en effet lui aussi, à l’ombre de Riccardi, l’un des fondateurs de la Communauté de Saint’Egidio, qui est indiscutablement le lobby catholique le plus puissant de ces dernières décennies au niveau mondial. Il sera d’autant plus influent, dans un futur conclave, que le collège des cardinaux électeurs – après les mauvais traitements subis de la part du Pape François aussi bien dans les nominations que dans l’absence de convocations des consistoires – est en désordre, que les sentiments sont incertains et qu’il sera donc d’autant plus sensible aux influences des pressions aussi bien internes qu’externes.

    Zuppi est l’un des rares cardinaux à être connu non seulement de ses confrères à travers le monde – c’est le seul italien élu au Conseil intercontinental du synode des évêques – mais également au-delà des frontières de l’Église. Et ceci parce que, déjà à l’époque où il était assistant ecclésiastique général de la communauté de Sant’Egidio et curé jusqu’en 2010 de la basilique romaine de Santa Marie in Trastevere, en plus d’être depuis cette année évêque auxiliaire de Rome, il a toujours été tiré les fils d’un réseau de personnes et d’événements, aussi bien religieux que géopolitiques, à l’échelle planétaire. Des accords de paix au Mozambique au début des années quatre-vingt-dix au soutien actuel de l’accord secret entre le Saint-Siège et la Chine, en passant par les rencontres interreligieuses dans le sillage d’Assise et les « couloirs humanitaires » en Europe pour les migrants en provenance d’Afrique et d’Asie.

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  • Carlo Acutis : un an déjà !

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    D'Antoine Bordier via Le Salon Beige :

    Bonne fête, bienheureux Carlo Acutis

    Bonne fête, bienheureux Carlo Acutis

    Déjà un an ! C’était le 10 octobre 2020. Assise, la « cité sainte » du Poverello, de saint François, rayonnait de tous ses éclats. De toute l’Italie, de Londres, d’Espagne, de France, et, de Suisse, principalement, les parents, les amis, et, de nombreux pèlerins avaient fait le déplacement pour la béatification du jeune Carlo Acutis. Ce qui était marquant, surtout, c’était toute cette jeunesse présente sur le parvis de la Basilique Sainte-Marie-des-Anges, la veille. Deux jours après sa béatification, le 12 octobre, le bienheureux Carlo Acutis était fêté pour la première fois. Immersion dans la vie d’un saint.

    Située au pied de la colline d’Assise, en contre-bas, la basilique attire les foules. Un millier de jeunes sont là, dans le quasi silence de la nuit qui étend lentement son manteau noir étoilé. Nous sommes le 9 octobre 2020. La façade de la Basilique Sainte-Marie-des-Anges est légèrement éclairée. Cachés derrière les immenses colonnades, d’autres jeunes s’affairent et règlent sur leur pupitre de commandes, leur table de mixage, et, leur moniteur, les différentes caméras, la sonorisation et l’éclairage. La veillée en l’honneur du futur bienheureux va bientôt commencer. A l’entrée, son effigie-kakémono le représente avec en arrière-plan un ostensoir. Et, l’eucharistie qu’il a tant adorée, donne le ton de la veillée. Elle se déroulera en trois temps : une biographie scénique jouée par une troupe d’amateurs, des danses et des morceaux musicaux suivront. Puis, ce sera le temps du témoignage, par un franciscain, et, enfin, un temps de prières et d’adoration.

    A l’intérieur de la grande basilique règne le silence complet. Il n’y a pas de fidèles. Quelques franciscains déambulent. A la place du chœur de la basilique, se trouve la petite église de la Portioncule. Elle date du 6è siècle. Le futur saint François, Giovanni di Pietro Bernadone, la restaurera quelques années après sa conversion, vers l’an 1205. C’est là, qu’il aurait pris pleinement connaissance de sa vocation de missionnaire, et, qu’il aurait reçu la visite des anges. Ce qui dénote aux premiers abords, en s’approchant, c’est sa toute petite taille. Elle ne mesure que 7 mètres de longueur et 4 mètres de largeur. Sur sa façade ogivale, une fresque médiévale raconte la vie du Poverello. A l’intérieur, d’autres fresques entourent l’autel en bois précieux. La contemplation de ce petit édifice, véritable trésor artistique, mystique et religieux, est une bonne introduction, à la fois, à la veillée et à la vie du bienheureux.

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  • Avortements forcés : la CEDH reconnaitra-t-elle une violation du droit à la vie ?

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    Du site de l'European Centre for Law & Justice (ECLJ) :

    Avortement forcé : la CEDH reconnaitra-t-elle une violation du droit à la vie ?

    11 octobre 2021

    Une affaire dramatique a été communiquée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Il s’agit de femmes handicapées devenues stériles par suite d’avortements forcés en Moldavie. L’ECLJ a été autorisé par la Cour à remettre des observations écrites venant au soutien de ces femmes.

    Six ans après avoir été saisie par trois femmes avortées de force, la CEDH a enfin communiqué une terrible requête au Gouvernement moldave pour qu’il se justifie devant la Cour. La demande de la Cour est clairement formulée : l’avortement forcé subi par ces trois requérantes et la stérilisation qui en a découlée ont-ils porté atteinte à la vie privée et constitué des traitements inhumains et dégradants ?

    Ce qu’ont subi ces femmes est particulièrement terrible. D’abord, les trois femmes requérantes étaient placées en institution psychiatrique pour cause de retard mental, sans que ce handicap ne soit suffisamment grave pour les priver de leur capacité juridique. Deux d’entre elles furent violées par le médecin en chef de l’institut psychiatrique dans lequel elles étaient placées. La troisième tomba également enceinte et toutes, violées ou non, souhaitèrent garder leur enfant à naître.

    Mais le scandale ne s’arrête pas là. Une commission médicale de l’institution se réunit pour décider à leur place des suites de leurs grossesses. Une commission dans laquelle le médecin violeur de deux de ces femmes siégea et qui décida de les avorter de force, malgré leur refus explicite. Les médecins passèrent outre les refus de ces femmes, aucun tiers ne fut consulté et ils avortèrent de force ces femmes.

    Ce n’est pas tout. Après l’avortement forcé, un stérilet fut placé dans le corps d’une des femmes afin de prévenir toute grossesse future, là encore contre sa volonté. Il s’avéra que cette contraception forcée fut inutile : à la suite des procédures médicales d’avortement forcé, les trois femmes devinrent stériles.

    La violation des droits de ces femmes est si manifeste qu’on voit mal comment la Cour pourrait conclure qu’aucun de leurs droits n’a été enfreint. Cependant, toute la question est de savoir quels droits exactement ont été violés. Pour y répondre, plusieurs commentaires peuvent être faits.

    Le premier est que, oui, même si l’avortement est réalisé dans un espace médicalisé par des professionnels, c’est une opération médicale qui comporte des risques ; et parmi ces risques, il y a celui de la stérilité. C’est une réalité occultée par les promoteurs de l’avortement, mais la stérilité découlant de complications lors d’un avortement peut survenir, certes rarement, mais cette affaire est une preuve de son occurrence ponctuelle.

    Le deuxième fait saillant de cette affaire est que des femmes violées ont malgré cela souhaité garder leur enfant à naître et accoucher de celui-ci, bien qu’il fût le fruit d’un viol. Là aussi, les promoteurs de l’avortement affirment sans conteste que l’avortement en cas de viol est un droit évident et que toute femme violée voudrait toujours ipso facto y recourir. Ces requérantes montrent qu’ajouter du mal au mal n’est pas le souhait de toutes. Bien que conçus dans un acte terrible et pénalement réprimé, les deux femmes violées voulaient porter à terme ces deux enfants à naître.

    Quand bien même on supposerait qu’il existe un « droit à l’avortement » en droit international, ce qui n’est pas le cas, un avortement contre la volonté de la femme enceinte, ainsi qu’une contraception forcée et une stérilisation forcée sont évidemment des atteintes à l’intégrité corporelle et des traitements dégradants.

    Comme le montre l’ECLJ dans ses observations écrites soumises à la Cour, il y a un véritable consensus en droit international, à la fois dans les traités et à travers les interprétations d’experts, pour considérer que les opérations médicales préjudiciables à une personne sans son consentement constituent des traitements inhumains et dégradants. Il est presque certain que, dans sa décision, la Cour s’alignera sur ces textes et opinions et affirmera que l’avortement et la stérilisation forcés constituent une violation de l’article 3 de la Convention interdisant la torture et les traitements inhumains ou dégradants.

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  • Nancy Pelosi reçue en audience par le pape

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    Lu sur The Guardian :

    Nancy Pelosi rencontre le Pape François à Rome alors que le débat sur l'avortement fait rage aux Etats-Unis.

    La catholique Nancy Pelosi, qui a demandé aux juges de bloquer la nouvelle loi du Texas, a été critiquée par certains évêques américains pour son soutien au droit à l'avortement.

    Le pape François et Nancy Pelosi, samedi. Le Vatican a annoncé l'audience de Mme Pelosi avec le pape dans son bulletin quotidien mais n'a pas donné de détails.

    9 oct 2021

    Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, a rencontré le pape François à Rome samedi.

    Catholique, Pelosi a été critiquée par certains évêques américains pour son soutien au droit à l'avortement.

    Sa rencontre avec François a eu lieu plusieurs semaines avant que Joe Biden ne rencontre le pape alors que le président se trouve à Rome pour des discussions entre les dirigeants du G20, le groupe des principales économies.

    Joe Biden, le deuxième président américain catholique, a déclaré qu'il était personnellement opposé à l'avortement, mais qu'en tant qu'homme politique, il ne pouvait pas imposer son point de vue. Mme Pelosi, qui a cinq enfants, a déclaré qu'elle soutenait le droit des femmes à choisir.

    L'administration de M. Biden et Mme Pelosi ont exhorté les juges à bloquer une nouvelle loi texane interdisant les avortements à partir de six semaines, estimant qu'elle est inconstitutionnelle. L'interdiction a été temporairement rétablie vendredi par une cour d'appel à tendance conservatrice.

    L'église catholique enseigne que la vie humaine commence au moment de la conception. Biden et Pelosi ont été critiqués par les médias catholiques conservateurs et les évêques conservateurs américains, dont certains disent qu'aucun ne devrait être autorisé à recevoir la communion.

    Le mois dernier, le pape, interrogé sur le débat sur la communion aux États-Unis, a déclaré aux journalistes que l'avortement était un "meurtre", même peu après la conception, mais il a également semblé critiquer les évêques catholiques américains pour avoir traité la question de manière politique plutôt que pastorale.

    "La communion n'est pas un prix pour les parfaits... la communion est un don, la présence de Jésus et de son église", a déclaré François.

    En juin, une conférence divisée d'évêques catholiques romains américains a voté pour rédiger une déclaration sur la communion qui, selon certains évêques, devrait admonester spécifiquement les politiciens catholiques, y compris Biden. Ils reprendront la question le mois prochain.

    Le Vatican a annoncé l'audience de Mme Pelosi avec le pape dans son bulletin quotidien mais n'a donné aucun détail. Dans une déclaration, Mme Pelosi a déclaré que son audience avec le pape était un "honneur spirituel, personnel et officiel". Elle a salué sa défense de l'environnement, des immigrants, des réfugiés et des pauvres.

    Après la rencontre de Mme Pelosi avec le pape Benoît XVI en 2009, le Vatican a indiqué qu'il lui avait dit que les législateurs et d'autres personnalités publiques devaient contribuer à créer "un système de lois juste, capable de protéger la vie humaine à tous les stades de son développement".

    L'archevêque de San Francisco, ville natale de Pelosi, Salvatore Cordileone, a déclaré que les personnalités publiques qui soutiennent l'avortement devraient se voir refuser la communion et a exhorté les catholiques à prier pour la "conversion du cœur" de Pelosi.

    Le cardinal Wilton Gregory, archevêque de Washington DC, n'a pas essayé d'empêcher Biden, un pratiquant régulier, de recevoir la communion. La rencontre de M. Biden avec le pape sera la première depuis son élection, bien qu'ils se soient rencontrés à plusieurs reprises, notamment lorsque M. Biden était vice-président de Barack Obama.

    Mme Pelosi est à Rome pour un sommet des présidents de parlement avant le G20 ainsi que pour une réunion des dirigeants parlementaires avant le sommet sur le changement climatique de la Cop 26, le mois prochain à Glasgow.

    Samedi, François a déclaré séparément aux parlementaires qu'ils avaient un rôle décisif à jouer dans la protection de l'environnement.

    Le Vatican a annoncé vendredi que le pape ne se rendrait pas à Glasgow mais que sa délégation serait dirigée par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État.

  • Le bras de fer entre la Pologne et l’Union Européenne est crucial pour tous les États-membres

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Le bras de fer entre la Pologne et l’UE est crucial pour tous les États-membres

    Ça sent le roussi au sein de l’Union Européenne ! Le 7 octobre, le Tribunal constitutionnel de Varsovie a affirmé la primauté du droit national polonais sur le droit communautaire. En réplique, la Commission européenne a soutenu que le droit de l'Union européenne primait non seulement sur les lois mais sur les Constitutions des États-membres. Ce conflit majeur ébranle l’UE déjà fort mal en point depuis le Brexit.

    Selon le Tribunal constitutionnel polonais, plusieurs dispositions des traités européens sont contraires à la loi fondamentale polonaise, s’agissant notamment du rôle de la Cour de justice de l’UE (CJUE). « La tentative d’ingérence de la CJUE dans le système judiciaire polonais remet en cause les principes de l’État de droit, de la primauté de la Constitution polonaise ainsi que le principe de sauvegarde de la souveraineté dans le processus d’intégration européenne », a expliqué Julia Przylelska, la présidente du Tribunal constitutionnel polonais. La réplique n’a pas tardé : dès le lendemain, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est montée au créneau en promettant d’utiliser contre la Pologne « tous les pouvoirs » prévus dans les traités : « Nous ferons respecter les principes fondateurs de l’ordre juridique de notre Union », a-t-elle assuré. Une menace qui ne sera pas facile à exécuter sans faire exploser l’UE.

    Pour Varsovie, l’enjeu est clair : s’affranchir de la justice de l’UE car « un État souverain et démocratique » doit préserver sa « souveraineté juridique ». Depuis plus de quatre ans, la Pologne fait l’objet de condamnations de la CJUE à propos de sa réforme judiciaire. Rappelons qu’en 2016, les Polonais ont élu un gouvernement de droite nationaliste et conservatrice, dominé par le parti Droit et justice (PiS). Celui-ci a entrepris de réformer le système judiciaire pour écarter des juges qu’il estime « corrompus ». Mais ces réformes sont dénoncées par la CJUE qui accuse le PiS de mettre à mal l'indépendance de la justice. La CJUE multiplie les arrêts défavorables à Varsovie, arrêts auxquels se réfèrent les magistrats polonais hostiles aux réformes du PiS. Excédé, le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a saisi le Tribunal constitutionnel de son pays en mars dernier. Celui-ci vient donc de trancher : selon le Tribunal, certaines dispositions du traité sur l’Union européenne sont incompatibles avec la Constitution polonaise.

    « C’est le pas le plus avancé vers une sortie juridique de l’UE jamais franchi par un tribunal national », estime René Repasi, professeur de droit international et européen à l’université Erasmus de Rotterdam, interrogé par Le Figaro (8 octobre). La plupart des capitales européennes ont fait chorus contre Varsovie, Berlin et Paris en tête. « C’est gravissime. Ce n’est pas un sujet technique ou un sujet juridique. C’est un sujet éminemment politique qui s’inscrit d’ailleurs dans une longue liste de provocations à l’égard de l’UE », a déclaré notamment le ministre français en charge des Affaires européennes, Clément Beaune. À Bruxelles, on brandit la menace de rétorsions financières, alors que la Commission européenne était sur le point de valider, sous conditions strictes, le plan de relance polonais de 57 milliards d’euros (dont 23 milliards de subventions).

    Le sujet est en effet éminemment politique : il s’agit de savoir si « le droit de l'Union prime le droit national, y compris les dispositions constitutionnelles », comme l’a affirmé la Présidente de la Commission européenne dans son communiqué du 8 octobre. Le fait est que des lois particulières des États-membres sont actuellement soumises au droit européen. Par exemple, l'article 55 de la Constitution française dispose que « les traités ou accord régulièrement ratifiés (...) ont une autorité supérieure à celle des lois » (françaises). C’est bien la Constitution qui autorise cette soumission : la France comme chaque État-membre, conserve donc sa Constitution, une loi fondamentale, hiérarchiquement supérieure aux lois particulières. « Par définition, aucun texte n'est supérieur à une constitution. Si le droit européen s'impose sur le droit national, c'est parce que les constitutions nationales le permettent, ou plutôt ne s'y opposent pas explicitement » explique David Cayla, coauteur de « La fin de l'Union européenne », dans l’hebdomadaire Marianne (en lien ci-dessous). Une Constitution, c’est pour ainsi dire l’âme d’une nation : il ne faut y toucher qu’avec des gants de velours et en tremblant. Si Éric Zemmour veut modifier certains articles de la Constitution française, c’est précisément pour affranchir le pays d’un « État de droit » supranational qu’il juge antidémocratique. En revanche, soumettre la Constitution d’un pays aux instances de l’Union européenne, comme prétend le faire Ursula von der Leyen, revient à nier la souveraineté des États-nations. Pouvoir supranational contre souveraineté nationale, deux conceptions de l’UE et de la démocratie s’affrontent !

    Pour aller plus loin :

    • Le stupéfiant coup de menton de la Commission européenne contre la Pologne

    >>> Lire l'article sur : Marianne

  • Abus sexuels et secret de la confession : un faux problème

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Les abus sexuels et le secret de la confession : Un faux problème ?

    10/11/2021

    Le rapport français soulève une question : les prêtres doivent-ils dénoncer les abus sexuels dont ils ont eu connaissance en confession ? Ils ne le peuvent pas. Mais cela n'arrive presque jamais.

    Comme si la tragédie des abus sexuels dans l'Église catholique française ne suffisait pas, l'irrépressible ministre déléguée chargée de la citoyenneté au ministère de l'Intérieur, Marlène Schiappa, bien connue pour ses campagnes contre les "sectes", a commencé à agiter le gouvernement au sujet du secret de la confession.

    Ce qui s'est passé, c'est que la commission indépendante qui a publié la semaine dernière un rapport alarmant sur les abus sexuels perpétrés par le clergé et les travailleurs laïcs catholiques en France a notamment recommandé que les prêtres qui apprennent l'existence d'abus sexuels sur des mineurs en confession ignorent les dispositions du droit canonique et signalent les abus à la police. Sans surprise, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a immédiatement répondu que cette recommandation ne peut même pas être envisagée, car le secret de la confession est inviolable et les prêtres qui le rompent pour quelque raison que ce soit sont excommuniés. Schiappa rétorque que l'Église catholique ne peut être privilégiée en France par rapport aux autres religions.

    Schiappa a peut-être raison, mais le fait est que les juridictions nationales et internationales ont reconnu que le secret de la confession est inviolable non seulement dans l'Église catholique, mais aussi dans toutes les religions qui ont des pratiques confessionnelles similaires. Les abus sexuels perpétrés par des prêtres catholiques sont une tragédie que personne ne peut nier, y compris l'Église française - qui est si préoccupée qu'elle a commandé le rapport indépendant et l'a payé (une circonstance qui n'est pas toujours mise en lumière dans les commentaires internationaux). Ce n'est pas un problème français. C'est, comme l'a dit le pape François, c'est une honte mondiale qui menace l'avenir même de l'Église catholique et soulève des questions inéluctables sur le fonctionnement des séminaires et la formation des futurs prêtres.

    Or, utiliser cette tragédie comme une arme pour briser le secret de la confession, pour toutes les églises, menace gravement la liberté religieuse. En 2011, j'ai occupé le poste de représentant de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pour la lutte contre le racisme, la xénophobie, l'intolérance et la discrimination à l'égard des chrétiens et des membres d'autres religions. J'ai acquis une certaine célébrité (ou notoriété, selon le point de vue) en me querellant avec l'Irlande, un pays qui s'inquiétait (à juste titre) de l'implication du clergé catholique dans les abus sexuels et qui a tenté (à tort) d'utiliser cette préoccupation pour légiférer contre le secret de la confession. J'ai également fait partie de plusieurs commissions laïques et catholiques qui ont enquêté sur les horreurs des abus sexuels commis par des clercs, et j'ai étudié ces problèmes pendant des décennies.

    La controverse sur la confession présente deux aspects. Premièrement, le secret de la confession fait partie de l'essence même de l'Église catholique. C'est l'une de ses institutions et l'un de ses principes les plus sacrés, et il existe des secrets similaires dans d'autres religions. L'idée que les religions ne devraient pas avoir de secrets, ou que les États ont le droit de les connaître tous, méconnaît le lien millénaire entre sacré et secret.

    Le 20 mars 1393, le roi de Bohême Wenceslaus IV a fait arrêter, torturer et jeter du pont Charles à Prague dans la rivière Vitava un prêtre catholique appelé Jean Népomucène, où il est mort. Le crime de Jean était d'avoir refusé de discuter avec le roi de ce qu'il avait appris en confession de sa femme, la reine Sofia. Jean a ensuite été canonisé par l'Église catholique en tant que martyr du secret de la confession et incarnation du principe selon lequel les prêtres catholiques doivent mourir plutôt que de briser le sceau de la confession. Le droit canonique réaffirme ce point. Les prêtres qui violent le secret de la confession, même pour obéir à des lois séculaires ou pour sauver leur propre liberté et leur vie, sont excommuniés.

    Le deuxième aspect de la controverse est qu'il s'agit en grande partie d'un drapeau levé pour des questions de principe. Dans ma propre étude des abus sexuels au sein de l'Église catholique, qui date de dix ans, je n'ai jamais rencontré de prêtre qui ait été confronté au dilemme de révéler ce qu'il avait appris en confession ou de laisser un agresseur sexuel en liberté. Les criminels qui abusent des mineurs ne vont pas déverser leurs secrets en confession. La jurisprudence canonique connaît de rares cas (survenus pour la plupart dans les siècles passés) de prêtres immoraux s'absolvant mutuellement en confession. S'ils étaient pris, ils étaient excommuniés, mais comme ils faisaient tous partie des mêmes réseaux criminels, ils n'auraient pas dénoncé les autres, et eux-mêmes, à la police.

    Les mineurs abusés par des prêtres peuvent le dire à d'autres prêtres, mais pourquoi devraient-ils le faire dans le contexte rituel de la confession ? Sans compter que le pourcentage de catholiques en général qui se confessent a dramatiquement diminué, et qu'il existe des paroisses, certainement en France, où seule une poignée de vieux fidèles irait se confesser. Et que ceux qui ont commis des actes honteux ou illégaux en général ne les confesseraient pas s'ils n'étaient pas sûrs que le sceau du confessionnal garantit que ce qu'ils disent au prêtre ne sera rapporté à personne d'autre.

    Dans le cas improbable où une victime parlerait de l'abus en confession, le prêtre peut toujours lui demander de répéter l'histoire une fois que le rituel de la confession a été clôturé par la formule sacramentelle de l'absolution. Bien entendu, les révélations à un prêtre en dehors de la confession ne sont pas couvertes par le sceau du confessionnal.

    Tous les ministres Schiappa de ce monde ne semblent pas comprendre comment les confessions fonctionnent réellement au 21e siècle. Ils ne se soucient pas non plus profondément de la liberté religieuse, qui est un problème non moins grave que les crimes commis par les abuseurs cléricaux.

  • Quand une église devient une salle d'escalade ou la "bonne manière de reconvertir les églises"

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    Lu sur La Capitale de ce 12 octobre (p. 6) :

    Forest : On pourra grimper dans l’église St-Antoine 

    "Une partie de l’église forestoise va être désacralisée pour permettre d’y aménager des structures grimpables. Le bâtiment accueillera une salle de bloc et une salle de corde. La commune soutient le projet. ... La particularité de ce projet est qu’il conservera une partie dédiée au culte tandis que le reste sera désacralisé pour laisser place aux sportifs. « La partie dédiée au culte sera dans le narthex [le vestibule de l’église] », confie Thierry Claessens, adjoint de l’évêque pour les questions temporelles à l’archevêché de Malines-Bruxelles. « Il y aura une séparation entre l’espace de prière et la zone d’escalade. Le projet fera en sorte que la beauté du lieu soit respectée. Il faudra également porter attention aux aspects acoustiques. » « À la commune, nous avons beaucoup insisté pour que le projet soit respectueux du patrimoine et que le projet soit ouvert à tous et avec des prix accessibles au quartier », développe Alain Mugabo (Ecolo). L’échevin de l’Urbanisme juge que c’est une bonne manière de reconvertir les églises, « une problématique à laquelle on sera certainement de plus en plus confronté dans les années à venir »."

    Effectivement... surtout si le financement des cultes est revu à la baisse comme le souhaite aujourd'hui la Région bruxelloise :