Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Troubles et divisions dans l’Église

    IMPRIMER

    Lu cet éditorial de la revue mensuelle « La Nef » de février 2024 :

     « La Déclaration portant sur la bénédiction des « couples en situation irrégulière » a fait couler beaucoup d’encre. Pire, elle a semé troubles et divisions dans l’Église, créant une situation sans beaucoup de précédents. Ce qui ne laisse pas de nous étonner – et nous attriste –, c’est, face à ces réactions honnêtes venues d’une large partie du troupeau, la désinvolture qui semble régner en maître à la tête de l’Église.

    La déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la foi, Fiducia supplicans, « sur la signification pastorale des bénédictions », publiée le 18 décembre dernier, a choqué un grand nombre de chrétiens et ne cesse, depuis, de semer un trouble certain dans l’Église, malgré les précisions du 4 janvier de ce même Dicastère qui n’éclairent pas grand-chose. Jamais un texte romain n’avait soulevé une telle opposition, particulièrement de nombreux évêques et de conférences épiscopales entières.

    Bergoglio images (28).jpgOn sait que le pape François porte en lui le souci d’aller aux « périphéries existentielles », afin de toucher les âmes éloignées du message évangélique. Quand on observe la sociologie du catholicisme français, dont les forces vives résident aujourd’hui principalement dans une bourgeoisie relativement aisée – honneur à elle d’avoir su conserver le flambeau et le transmettre –, on comprend l’urgence de s’adresser aux classes populaires et à cette « France périphérique » si délaissée par nos élites parisiennes. Il est en effet anormal que l’Église, qui honore tant la figure du pauvre, ne parvienne pas en France à toucher davantage les milieux les plus défavorisés, exception faite, il est vrai, de nombreux Antillais et Africains catholiques particulièrement fervents.

    Corollaire de ce souci, le pape veut manifester l’amour inconditionnel de Dieu pour chaque homme, et ainsi donner la priorité au témoignage d’amour et de miséricorde de Dieu pour tous, et plus particulièrement pour les pécheurs – que nous sommes tous – comme le Christ en a lui-même montré l’exemple. Cette double préoccupation nous semble prophétique dans un monde qui a largement rejeté Dieu – ainsi beaucoup de nos contemporains sont indifférents à la question religieuse plus par ignorance que par une hostilité consciente et raisonnée envers le christianisme.

    Amour, miséricorde et vérité

    Dans l’Évangile, néanmoins, l’amour et la miséricorde infinis du Christ touchent le pécheur, mais jamais pour le conforter dans le péché, toujours pour l’en délivrer et le conduire vers une voie de sainteté. Approcher le pécheur avec amour et miséricorde est nécessaire, mais est-ce amour et miséricorde que de ne pas lui expliquer son péché ? La vérité n’est-elle pas la première des charités ? Et le monde lui-même, n’attend-il pas de l’Église cette parole de vérité ?

    Or, si de bons théologiens peuvent sauver la rectitude doctrinale de Fiducia supplicans au prix de subtiles arguties, il est clair que le commun des mortels comme les grands médias ont compris que, dé­sormais, l’Église permettait la bénédiction des « couples homosexuels » ou « divorcés remariés », leur conférant ainsi une légitimité de fait. Car la grande faiblesse de ce texte est son ambiguïté, son manque de clarté pourtant indispensable sur un sujet aussi controversé. Certes, la déclaration romaine affirme la stricte continuité de la doctrine catholique sur le mariage, mais n’explique pas deux points fondamentaux : comment passe-t-on d’une bénédiction de personnes homosexuelles ou divorcées remariées (qui se pratique déjà et ne pose aucun problème, nul besoin d’un texte pour cela) à une bénédiction du « couple » en tant que tel ? Et comment définir la différence entre une « union », qu’il n’est pas possible de bénir quand elle est irrégulière, et un « couple », tout aussi irrégulier, qui pourrait recevoir, lui, cette bénédiction ?

    Ambiguïté et désinvolture

    En n’ayant pas répondu à ces deux questions clés, Rome entretient une ambiguïté délétère qui sème troubles et divisions dans l’Église. Et c’est là sans doute le plus choquant : malgré le désarroi d’un grand nombre, bien que cette problématique ne concerne dans les faits que l’Occident déchristianisé, Rome n’explicite pas davantage son propos, et poursuit ainsi sa route avec une désinvolture désarmante, malgré les dégâts occasionnés, révélant au passage une certaine condescendance envers les Africains qui ne seraient pas encore parvenus au niveau de sophistication de la culture occidentale pro-LGBT. François, qui impose ses vues particulières avec autoritarisme (loin de l’esprit « synodal »), semble se moquer de ses opposants lorsqu’il affirme que, « dans la plupart des cas, quand on n’accepte pas les décisions, c’est parce que l’on ne connaît pas » (1), comme si ceux qui critiquent Fiducia supplicans ne l’avaient pas lue et n’y avaient pas réfléchi. Cette désinvolture à la tête de l’Église est une pratique qui nous attriste. C’était déjà le cas avec Amoris laetitia (2016), lorsque le pape a refusé de répondre aux dubia de quatre cardinaux, ou encore avec Traditionis custodes (2021), qui punit sévèrement toute une mouvance dynamique pour la déviance d’une minorité. De telles attitudes sont difficilement compréhensibles, alors que le pape est notre père, gardien de l’unité (Jn 17, 21) et chargé d’affermir la foi des fidèles (Lc 22, 32) »

    Christophe Geffroy

    (1) Cité par Jean-Marie Guénois, site du Figaro, le 4 janvier 2024.

     

     Bref, on conclut sans conclure :

    « Rome entretient une ambiguïté délétère qui sème troubles et divisions dans l’Église. De telles attitudes sont difficilement compréhensibles, alors que le pape est notre père, gardien de l’unité (Jn 17, 21) et chargé d’affermir la foi des fidèles (Lc 22, 32) »

     Mais alors ? (NdRed).

  • Controverses : pourquoi la guerre d'Israël contre le Hamas serait-elle "proportionnée" ?

    IMPRIMER

    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Questions controversées. La guerre d’Israël contre le Hamas est-elle « proportionnée » ? Voici les raisons du oui.

    (s.m.) L’article du professeur Pietro De Marco sur la guerre entre Israël et le Hamas, publiée aujourd’hui par Settimo Cielo, dénote clairement par rapport à l’opinion générale, y compris au sein de l’Église.

    Mais même ceux qui ne sont pas d’accord ne peuvent pas se priver d’y prêter attention. Parce que De Marco met précisément le doigt sur ce qui échappe au plus grand nombre, c’est-à-dire la nature très particulière de la « guerre moderne » mise en œuvre par le Hamas, non seulement aujourd’hui mais depuis des années, et dont la logique est très éloignée, si pas opposée, à cet engagement en faveur des populations palestiniennes affligées, exilées, réfugiées, qui anime en revanche les cultures politiques et religieuses de l’Occident et qui fonde le jugement répandu sur la « disproportionnalité » de la réaction armée d’Israël à Gaza.

    La question de l’avenir politique des Palestiniens est en effet une question qui devrait être éclaircie. La solution « deux peuples, deux États » énoncée avec une cadence quasi rituelle par les chancelleries, n’est en réalité partagée ni par l’écrasante majorité des Juifs israéliens et encore moins par le Hamas, comme l’a reconnu Aluf Benn, directeur du principal quotidien d’opposition au gouvernement de Benjamin Netanyahu, « Haaretz », dans un important essai publié dans « Foreign Affairs » du 7 février intégralement traduit et publié en italien par la revue « Il Regno ».

    La solution souhaitée par M. Benn pour le conflit doit être recherchée dans l’avertissement lancé par Moshe Dayan après le meurtre en 1956 d’un jeune Juif par un Palestinien : « Ne jetons pas la faute sur les assassins. Pendant huit ans, ils sont restés dans les camps de réfugiés de Gaza pendant que sous leurs yeux nous avons accaparé les terres et les villages où eux et leurs pères habitaient ».

    Dayan faisait allusion à la « nakba », la « carastrophe », c’est-à-dire l’éviction de leurs terres à laquelle les Palestiniens ont été contraint après avoir perdu la guerre de 1948 contre l’État d’Israël qui venait de naître. Sauf que ces réfugiés qui étaient à l’origine sept cent mille sont aujourd’hui plus de cinq millions, toujours classés comme « réfugiés », financée par les Nations Unies, et qu’ils continuent à revendiquer le droit de retourner dans leurs lieux d’origine, délégitimant par la même occasion l’existence même de l’État d’Israël.

    L’historien Ernesto Galli della Loggia a rédigé un éditorial très éclairant dans le « Corriere della Sera » du 18 février pour expliquer comment cette revendication du retour des « réfugiés » palestiniens rend inapplicable la solution « deux peuples, deux États », à moins de garanties préalables concertées dont on ne voit pas la trace aujourd’hui.

    Mais laissons la parole au professeur De Marco, ancien professeur de sociologie de la religion à l’Université de Florence et à la Faculté théologique d’Italie centrale.

    Lire la suite

  • Le cardinal Sarah met en garde contre la désunion des chrétiens, qu'il considère comme un contre-témoignage

    IMPRIMER

    De Catholic News Agency :

    Le cardinal Sarah met en garde contre la désunion des chrétiens, qu'il considère comme un contre-témoignage

    26 février 2024

    La désunion entre les disciples du Christ est contre-productive pour la mission de témoignage du message évangélique et d'évangélisation, a récemment déclaré le cardinal Robert Sarah lors d'un symposium au Kenya. 

    Le cardinal Sarah, qui a été préfet du Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements de 2014 à 2021, a prononcé le discours principal lors du Symposium théologique 2024 organisé par l'École de théologie du Tangaza University College (TUC), basé au Kenya, et a averti que les divisions entre les chrétiens les exposaient à l'"exploitation".

    "Si nous ne sommes pas un, si nous sommes divisés, alors notre témoignage du Christ est divisé et le monde ne croira pas en l'Évangile", a déclaré Sarah le 22 février, le premier jour de cet événement de deux jours.

    Sarah a exhorté les disciples de Jésus-Christ en Afrique à donner la priorité à leur adhésion au message de l'Évangile, en permettant aux principes de la foi chrétienne de l'emporter sur toutes les autres identités, y compris la tribu, la nationalité et la race, entre autres affiliations.

    Cherchez l'unité d'abord dans la foi chrétienne, puis avec nos compatriotes et nos frères africains", a-t-il déclaré dans son discours intitulé "Faites de toutes les nations des disciples" : Le mandat missionnaire du Christ".

    Pour souligner la nécessité de l'unité entre les disciples de Jésus-Christ, le cardinal de 78 ans, d'origine guinéenne, a mis en garde contre les divisions qui rendent les chrétiens "vulnérables à l'exploitation".

    "Si nous ne nous efforçons pas de parvenir à l'unité dans le Christ, notre situation sera encore pire. Les divisions entre nous - religieuses, ethniques et politiques - sont vulnérables à l'exploitation ; elles peuvent être exploitées par des politiciens corrompus ou même par des puissances étrangères", a-t-il déclaré. 

    Sarah a déjà exprimé son opposition à Fiducia Supplicans, la déclaration du Dicastère du Vatican pour la Doctrine de la Foi (DDF) qui a suscité des réactions mitigées et de profondes divisions au sein du peuple de Dieu en général et des évêques catholiques du monde entier en particulier depuis sa publication le 18 décembre 2023.

    Dans une réflexion du 6 janvier qu'il a partagée avec Settimo Cielo, un blog italien, Sarah a maintenu sa position précédente de ne pas s'opposer au Saint-Père.

    "Nous ne nous opposons pas au pape François, mais nous nous opposons fermement et radicalement à une hérésie qui mine gravement l'Église, le corps du Christ", a déclaré Mgr Sarah, précisant son opposition aux recommandations de Fiducia Supplicans, qui autorisent les membres du clergé à bénir les "couples de même sexe" et les couples se trouvant dans d'autres "situations irrégulières".

    Les personnes pratiquant l'homosexualité sont "dans la prison" du péché et ont besoin de la vérité de "la parole de Dieu" pour les libérer, a-t-il ajouté : "La vérité est la première des miséricordes que Jésus offre au pécheur".

    "La liberté que nous devons offrir aux personnes vivant dans des unions homosexuelles réside dans la vérité de la parole de Dieu", a-t-il déclaré. "Comment oserions-nous leur faire croire qu'il serait bon et voulu par Dieu qu'elles restent dans la prison de leur péché ? 

    Le manque de clarté de la déclaration du DDF "n'a fait qu'amplifier la confusion qui règne dans les cœurs, et certains s'en sont même emparés pour appuyer leur tentative de manipulation", a écrit Sarah dans sa réflexion du 6 janvier, faisant référence aux divisions causées par les recommandations de Fiducia Supplicans.

    Dans son discours du 22 février au Kenya, Sarah a établi un lien entre l'unité des disciples de Jésus-Christ et le progrès. "Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons prospérer", a-t-il déclaré.

    Selon lui, les défis qui entravent la mission de témoignage du message de l'Évangile et le ministère d'évangélisation peuvent être relevés "en se tournant vers Dieu dans la prière et le jeûne".

    "En nous tournant vers le Seigneur dans la prière et le jeûne, Dieu nous élève. Il nous libère de l'égoïsme et de l'étroitesse et se révèle à nous d'une manière ou d'une autre. Il nous discipline afin que nous ne laissions pas de légères différences nous empêcher de travailler ensemble de toutes les manières possibles", a-t-il déclaré. 

    Le cardinal a ensuite souligné la nécessité de combiner la prière et le jeûne, deux des trois piliers du Carême, avec la charité par l'aumône. 

    "L'évangélisation doit impliquer la prière et le jeûne ensemble, même avec ceux d'autres traditions religieuses, en réponse à des maux que nous reconnaissons ensemble. En priant et en jeûnant, les obstacles à l'évangélisation seront surmontés", a déclaré Sarah.

    Ce récit a d'abord été publiée par ACI Africa, le partenaire d'information de CNA en Afrique, et a été adaptée par CNA.

    ACI Africa (www.aciafricanews.com) est un service de EWTN News Inc. (www.ewtnnews.com) et de Catholic News Agency. Elle a été officiellement inaugurée le 17 août 2019 en tant qu'agence de presse catholique continentale au service de l'Église en Afrique. Basé dans la capitale du Kenya, Nairobi, cet apostolat médiatique s'efforcera de raconter les nouvelles de l'Afrique en fournissant une couverture médiatique des événements catholiques sur le continent africain et en donnant de la visibilité aux activités de l'Église à travers l'Afrique. Le rédacteur en chef d'ACI Africa est le père Don Bosco Onyalla.

  • Euthanasie en Belgique : vérifier la volonté du patient serait seulement « formel » ?

    IMPRIMER

    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Euthanasie en Belgique : vérifier la volonté du patient serait seulement « formel » ?

    26 février 2024

    Le 14 février, le Parlement belge a voté en première lecture en commission de la Justice un nouveau système de sanctions en cas de violation de la loi sur l’euthanasie. Cette refonte du système actuel fait suite à l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle le 20 octobre 2022 après l’affaire Tine Nys (cf. Belgique : aucun dommage et intérêt contre le médecin qui a euthanasié Tine Nys).

    Un régime à « triple vitesse »

    Outre la suppression de l’anonymat du document d’enregistrement rempli par le médecin qui la pratique pour répondre à l’arrêt Mortier c. Belgique rendu par la Cour européenne en octobre 2022 (cf. Euthanasie : Une première condamnation de la Belgique par une juridiction internationale), le texte instaure un régime à « triple vitesse » en distinguant trois types de conditions : « de base », « procédurales » ou « formelles ». Ces dernières n’entrainant aucune sanction pénale (cf. Belgique : un système de sanctions « graduel » en cas de non-respect de la loi sur l’euthanasie).

    Les conditions définies comme « de base » correspondent aux critères relatifs à l’état du patient. Il doit être « capable et conscient au moment de sa demande » et « dans une situation médicale sans issue et avec une souffrance physique ou psychique constante, insupportable et inapaisable, qui résulte d’une affection grave et incurable »[1]. Les violer peut entrainer une peine de prison allant de 10 à 15 ans.

    Le non-respect des conditions « procédurales » est, lui, seulement passible de huit jours à trois ans de prison, et d’une amende de 26 euros à 1.000 euros. Il s’agit ici de vérifier qu’un second médecin a été consulté [2]. Si l’euthanasie doit être effectuée sur la base d’une déclaration anticipée, l’avis d’un médecin « indépendant » doit être recueilli quant au caractère « irréversible » de la situation du patient. En outre, la personne de confiance doit être informée. Si cela concerne un mineur, « la consultation d’un pédopsychiatre ou d’un psychologue, la prise de connaissance du dossier médical, la vérification de la capacité de discernement du mineur et l’entretien avec ses représentants légaux » sont requis.

    Plus aucune sanction pénale dans certains cas

    La dernière catégorie de critères, les conditions « formelles », pourront être violées sans conséquences sur le plan pénal.

    Ainsi, le médecin pratiquant l’euthanasie n’encourra qu’une sanction civile ou disciplinaire s’il omet de vérifier que « la demande est formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée, et qu’elle ne résulte pas d’une pression extérieure », ou encore s’il n’a pas « inform[é] le patient de son état de santé et de son espérance de vie, [ne s’est pas] concert[é] avec le patient sur sa demande d’euthanasie et [n’a pas] évoqu[é] avec lui les possibilités thérapeutiques encore envisageables ainsi que les possibilités qu’offrent les soins palliatifs et leurs conséquences »[3].

    « Il semble pourtant évident que le non-respect d’une – ou, a fortiori, plusieurs – de ces conditions (telles que l’information concernant les soins palliatifs, le délai d’exécution de l’euthanasie, la concertation avec l’équipe soignante, …) ont une influence directe sur le respect des conditions « de fond » de la loi, en particulier la volonté libre, répétée et réfléchie du patient qu’un médecin mette fin à ses jours », relève l’Institut européen de bioéthique. La nécessité pour le médecin de vérifier que « la demande est formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée, et qu’elle ne résulte pas d’une pression extérieure » avait d’ailleurs été incluse par la Cour  constitutionnelle parmi les conditions fondamentales.

    Par ailleurs, le médecin sollicité pour rendre un avis sur la demande d’euthanasie ne serait plus passible d’aucune sanction.

    La Chambre des représentants doit se prononcer sur ces dispositions « prochainement » en séance plénière.

    ------------------

    [1] « Sont également visées les conditions supplémentaires concernant l’euthanasie des mineurs (capacité de discernement, souffrance physique, décès à brève échéance) et l’euthanasie effectuée sur la base d’une déclaration anticipée (« situation irréversible selon l’état actuel de la science ») ».

    [2] « indépendant du patient et du premier médecin, et compétent en la matière – quant au caractère grave et incurable de l’affection, voire d’un troisième médecin en cas de décès non attendu à brève échéance »

    [3] Les autres conditions formelles sont les suivantes :

    • « arriver, avec le patient, à la conviction qu’il n’y a aucune autre solution raisonnable dans sa situation et que la demande du patient est entièrement volontaire » ;
    • « s’assurer de la persistance de la souffrance physique ou psychique du patient et de sa volonté réitérée », et mener à cette fin « plusieurs entretiens avec le patient, espacés d’un délai raisonnable » ;
    • « s’il existe une équipe soignante en contact régulier avec le patient, s’entretenir de la demande du patient avec l’équipe ou des membres de celle-ci » ;
    • « si telle est la volonté du patient, s’entretenir de sa demande avec les proches que celui-ci désigne » ;
    • « s‘assurer que le patient a eu l’occasion de s’entretenir de sa demande avec les personnes qu’il souhaitait rencontrer »;
    • en cas de décès non attendu à brève échéance,  « laisser s’écouler au moins un mois entre la demande écrite du patient et l’euthanasie » ;
    • en cas d’euthanasie pratiquée sur la base d’une déclaration anticipée, « si la déclaration désigne une personne de confiance, s’entretenir avec elle de la volonté du patient » et « du contenu de la déclaration anticipée » ;
    • consigner « l’ensemble des demandes formulées par le patient, ainsi que les démarches du médecin traitant et leur résultat » dans le dossier médical du patient ;
    • remettre « dans les quatre jours ouvrables, le document d’enregistrement […] à la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation ».

    Source : Institut européen de bioéthique, Euthanasie – Le Parlement belge envisage de ne plus sanctionner pénalement la violation de certaines conditions de la loi (23/02/2024)

  • Les fidèles qui adhèrent aux loges maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent absolument pas avoir accès à la communion

    IMPRIMER

    De Federico Piana sur Vatican News :

    26 février 2024

    Mgr Staglianò: Église et franc-maçonnerie sont profondément inconciliables

    Dans une interview accordée aux médias du Vatican, le président de l'Académie pontificale de théologie réitère les raisons de l'incompatibilité entre la foi catholique et la pensée maçonnique. Mgr Antonio Staglianò, souligne que «notre idée de Dieu n'est pas dictée par la raison humaine, mais par la révélation». «Les fidèles qui adhèrent aux loges sont en état de péché grave: ils ne peuvent pas recevoir la communion», a-t-il affirmé.

    «L'hérésie maçonnique est une hérésie fondamentalement alignée sur l'hérésie arienne». C’est ce qu’a laissé entendre le président de l'Académie pontificale de théologie, évoquant clairement aux médias du Vatican l'inconciliabilité entre l'Église catholique et la franc-maçonnerie. «Après tout, a déclaré Mgr Antonio Staglianò, c'est précisément Arius qui s’imaginait que Jésus était un "Grand Architecte de l'Univers", (comme la franc-maçonnerie considère l'Être Suprême, ndlr), niant la divinité du Christ». C'est pourquoi «le Concile de Nicée, dont nous célébrerons bientôt le 1700e anniversaire, affirme avec force la vérité sur Jésus qui est engendré, non pas créé, il est Dieu né de Dieu, Lumière née de Lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu».

    «Le Grand Architecte de l'Univers»

    Et c'est précisément l'idée de «l'Architecte de l'Univers» ou du grand «Horloger» défendue par la franc-maçonnerie qui est incompatible avec l'idée catholique de Dieu. «Cette idée, a expliqué Mgr Staglianò, est le fruit d'un raisonnement humain qui tente d'imaginer un dieu, alors que le Dieu des catholiques est le fruit de la révélation même de Dieu dans le Christ Jésus». Il s'agit essentiellement du fruit d'un événement historique, a-t-il ajouté, au cours duquel Dieu s'est fait chair, s'est approché des hommes, a parlé à tous les êtres humains et les a destinés à son salut.

    Les distances sidérales

    «Même le concept de fraternité exprimé par la franc-maçonnerie est à des années-lumière de celui de la foi catholique». Le président de l'Académie pontificale de théologie soutient que «notre fraternité est établie sur le sacrement de l'amour de Dieu en Jésus; elle est établie sur l'Eucharistie, et pas seulement sur l'idée générique d'être frères». Le même raisonnement, a ajouté l'évêque, peut être appliqué à la charité chrétienne qui «n'a rien à voir avec la philanthropie maçonnique». La charité chrétienne correspond à l'événement historique «d'un Dieu mort et ressuscité pour nous, et qui demande à ses enfants de ne pas être simplement philanthropes mais d'être, éventuellement, crucifiés par amour».

    Le chrétien aime la vraie lumière

    Le président de l'Académie pontificale de théologie a souligné l'incompatibilité totale entre être catholique et adhérer à la franc-maçonnerie, en rappelant «qu’au sein de la franc-maçonnerie se développent des intrigues de pouvoir occulte qui sont en contradiction avec l'action chrétienne». En somme, «lorsque nous parlons d'inconciliabilité, nous nous référons à des contradictions profondes. On ne peut même pas faire appel à l'opposition polaire du théologien Romano Guardini pour dire qu'ils peuvent être ensemble».

    Mystère et ésotérisme

    L'ésotérisme -constitué de doctrines spirituelles très souvent secrètes et réservées aux initiés- qui imprègne l'enseignement maçonnique constitue un autre élément important de la distance entre catholiques et franc-maçons. «Même dans le catholicisme, précise Mgr Staglianò, on parle de Mystère. Cependant les Évangiles nous disent que le Mystère caché au cours des siècles ne cesse pas d'être Mystère, mais qu'il cesse d'être caché. Car le Mystère caché au cours des siècles a été révélé».

    La condamnation constante de l'Église

    Retraçant la condamnation constante de la franc-maçonnerie par l'Église au cours des siècles, l'évêque a tenu à rappeler la dernière réponse du dicastère pour la Doctrine de la foi à un évêque des Philippines, datant du 13 novembre 2023 et approuvée par le Pape François, dans laquelle il réaffirme que l'adhésion active reste interdite. «Les fidèles qui adhèrent aux loges sont en état de péché grave et ne peuvent absolument pas avoir accès à la communion», a-t-il conclu.

  • Des pensées inspirantes

    IMPRIMER

    ... glanées par Jean-Pierre Snyers :

    "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont il chérissent les causes" (D'après Bossuet)
     
    "Dieu et l'homme sont comme deux amants qui se sont trompés sur le lieu du rendez-vous: l'homme attend Dieu dans le temps et Dieu attend l'homme dans l'éternité" (S Weil)
     
    "Ceux qui ne croient pas en Dieu font preuve d'une crédulité qui n'a rien à envier à celle qu'ils reprochent aux croyants" (J d'Ormesson)
     
    "Dieu existe, le reste n'est qu'hypothèse" (A Frossard)

    "Qui cherche à plaire à tous, finit par ne plus plaire à personne" (D'après J-J Rousseau)

    "L'escalier de la science est comme l'échelle de Jacob; il ne s'achève qu'aux pieds de Dieu" (A Einstein)

    "L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux" (Lamartine)

    "Alors même que l'univers entier l'écraserait, l'homme serait encore plus grand que lui, car lui n'en saurait rien tandis que l'homme le saurait" (D'après B Pascal)

    "Dieu est la totalité vivante de ce vers quoi notre coeur s'élance" (St Thomas d'Aquin)

    "La vie est un rêve dont la mort nous réveille" (D'après St Jérôme)

    "Qu'Elle était belle; si belle que quand on l'a vue il tarde de mourir pour la revoir" (Ste Bernadette Soubirous)