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Au rythme de l'année liturgique - Page 192

  • Banneux, 15-17 avril : Retraite du Temps Pascal à la Communauté Saint-Jean

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  • Alleluia… envers et contre tout !

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    De l’abbé Grosjean sur le « Padreblog »

    paques-620x310.jpg« Ces dernières semaines, ces derniers jours auront été bien sombres. Le mal – sous toutes ses formes – semble se déchaîner : un jour, les ténèbres viennent obscurcir le visage même de l’Eglise alors que les fautes lamentables de certains de ses fils sont révélées à tous. Un autre, c’est dans la violence aveugle des attentats que le mal se laisse découvrir. Encore un autre, c’est à travers telle ou telle épreuve que beaucoup d’entre nous peuvent traverser : annonce d’une maladie grave, difficultés dans un couple, perte d’un emploi, inquiétudes pour un enfant, difficultés scolaires, addictions, etc. sans parler des nos combats intérieurs, qui souvent ne cessent pas lors du carême, bien au contraire !

    Jésus sait tout cela. Il est allé jusqu’au bout pour porter tout cela. Pour entraîner ce mal dans sa mort et le vaincre par sa résurrection. Pâques n’est pas une parenthèse pour « respirer » avant de « replonger » dans un quotidien difficile. Pâques change tout. Pourquoi ?

    Le mal n’aura pas le dernier mot

    Pâques ne vient pas supprimer le mal : nous en faisons l’expérience. Mais Pâques nous assure que ce mal n’aura pas le dernier mot. Que nos vendredis saints déboucheront eux-aussi sur un matin de Pâques. Pâques nous assure qu’au cœur même de ces épreuves, le Seigneur vivant nous rejoint pour que nous puissions grandir, avancer, nous accomplir. Il veut même se servir de ces épreuves et leur donner une mystérieuse mais réelle fécondité. Cette fécondité est la plus belle des victoires sur le mal. Une façon de le retourner. Ce qui devait nous détruire nous fait grandir, nous permet d’accueillir Jésus et participe à nous sauver.

    De cette crise terrible autour des affaires de pédophilie, l’Eglise peut sortir grandie et plus rayonnante, en étant purifiée, en ayant saisi cette occasion pour manifester encore davantage sa douleur et sa compassion aux victimes, en ayant progressé dans leur accueil et leur accompagnement, mais aussi dans les mesures prises pour que jamais cela ne se reproduise. « La vérité vous rendra libres » dit Jésus dans l’Evangile de Jean. Faire la vérité peut ressembler à un chemin de croix. Cette vérité peut être crucifiante. Elle sera aussi féconde. Elle permettra à chacun de renouveler sa confiance dans l’Eglise, qui en sortira plus belle encore, au service de tous.

    Il y aura des retrouvailles

    De même, quand un pays est attaqué, c’est l’occasion pour lui de se rassembler. Il faut prier pour la Belgique, comme nous avons prié pour la France le 13 novembre dernier. Que nos peuples trouvent dans cette épreuve la force de se réapproprier leur culture, leur histoire, la foi au nom même de laquelle ils sont visés. Nous le savons, nous le croyons : depuis Pâques, la mort elle-même n’est plus une fin, mais le passage vers la Vie. Cela ne supprime en rien l’horreur de ces morts, de toutes les morts, ni la douleur de la séparation pour ceux qui restent. Cela nourrit simplement notre espérance : il y aura des retrouvailles. Il y a un grand Amour qui attend ceux qui sont tombés. Prions pour qu’ils puissent l’accueillir.

    Dieu au coeur de nos épreuves

    De même, chacune de nos épreuves peut devenir la faille par laquelle Dieu nous rejoint et vient nous visiter. Face à nos limites, dans nos fragilités, broyés par la souffrance, nous crions vers Dieu et nous le redécouvrons peu à peu à nos côtés. Alors, beaucoup de cœurs s’ouvrent et se laissent rejoindre. Certes la révolte est compréhensible : le mal reste un scandale. Et nos « pourquoi » sont légitimes. Mais Pâques nous aide à regarder de l’avant et nous offre l’espérance nécessaire pour avancer : ce que nous vivons n’est pas stérile, notre foi, notre charité, notre espérance dans les épreuves porteront du fruit. On passe du « pourquoi » sans réponse, au « comment » : comment je décide de vivre tout cela. Comment je veux avancer. Pâques m’assure que l’amour vécu jusqu’au bout n’est jamais inutile, mais sera toujours – d’une façon ou d’une autre – victorieux. Ces épreuves deviennent autant d’étapes sur mon chemin vers le Ciel.

    Voilà pourquoi nous pouvons et devons, au cœur même de nos larmes, murmurer ou crier, chanter ou proclamer ce cri de victoire : Alleluia ! Ce chant fait trembler l’enfer : il rappelle au Mal – malgré son apparente puissance encore aujourd’hui – qu’il a définitivement perdu. Notre chant de victoire nous fait entrevoir l’aube de ce matin de Pâques, qui vient éclairer toute notre vie de l’intérieur et lui donner son vrai sens. »

    Ref. Alleluia… envers et contre tout !

    La parole même de Jésus nous enseigne que le mal sera toujours inextricablement mêlé au bien jusqu’à la fin des temps : c’est le drame de ce monde transitoire et donc celui de notre condition présente : la perspective de notre mort inéluctable est là pour nous le rappeler. Un jour, nous aussi,  comme les larrons qui encadraient le Christ crucifié, nous serons sur une croix, quel que soit le bois dont elle sera faite.

    Les cénotaphes de l’époque hellénistique que l’on visite dans les musées, comme ceux des  païens qui peuplent à nouveau nos cimetières, dégagent encore parmi nous leur parfum de douce amertume face à cette nécessité, celle de  l’« amor fati » des stoïciens.

    On peine, aujourd’hui, à croire au sentiment irrésistible de libération que  la Résurrection du Seigneur apporta dans les sociétés sans véritable espérance eschatologique : un changement total de perspectives. « Voici que je fais toutes choses nouvelles » proclame, dans l’Apocalypse, Celui qui siège sur le trône. 

    C'est sur l’espérance chrétienne confrontée aux mythes de notre temps régressif, que le pape théologien Benoît XVI a écrit sa plus belle encyclique : « Spe salvi ». Il faut aller la  lire, ou la relire.

    JPSC

  • L'homélie de Mgr De Kesel pour la fête de Pâques en ces temps particuliers

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    Homilie Pasen 2016 Brussel – Homélie Pâques 2016 Bruxelles

    Chers amis.

    Aujourd’hui, après ce qui s’est passé dans notre ville il y a quelques jours, nous ne pouvons pas célébrer la fête de Pâques comme d’habitude. Nous célébrons le Christ mort et ressuscité. En Lui nous reconnaissons tous ceux et celles qui sont morts, eux aussi victimes d’une violence arbitraire. Comment résister à l’angoisse ? Quand le Christ avait été condamné à mort, puis mis au tombeau, les disciples eux aussi étaient désemparés et angoissés. Et pourtant, c’est le message de Pâques, leurs yeux se sont ouverts, ils ont rencontré le Vivant. Alors, tout a commencé. Ce qui est impossible Dieu l’a fait : la mort est vaincue. Vaincu tout ce qui mène à la mort. Il est ressuscité. Impossible à expliquer, à peine croyable.

    Et en effet, l’évangile nous raconte comment Marie-Madeleine, tôt le matin, arrive au tombeau et voit que la pierre a été roulée. Mais ce n’est pas ce tombeau ouvert et vide qui l’amène à croire. Elle va avertir les autres disciples. Quand Simon arrive, il n’entre pas vraiment dans le tombeau : il se penche, voit les bandelettes, voit que Jésus n’y est plus, mais, comme Marie-Madeleine, il n’arrive pas à croire. C’est l’autre disciple, qui entre et dont il est dit : « Il vit et il crut. » On l’appelle le disciple bien-aimé. Il voit avec les yeux de l’amour.

    Il en est bien ainsi. Croire en Jésus ressuscité, cela ne peut se concevoir qu’avec les yeux de la foi. On ne peut pas le constater. Jésus n’est pas revenu à notre existence terrestre. Il n’est pas revenu, mais nous précède, entrant dans la plénitude de la vie, en Dieu. Et c’est précisément ce que nous attendons pour nous-mêmes. C’est l’espérance qui habite notre cœur. Car Dieu n’a pas réservé cette plénitude de vie seulement à son Fils. Il veut aussi nous la donner à tous, à nous et à toute sa création : vie nouvelle et impérissable.

    Dat is de hoop van Pasen. En toch wordt die hoop altijd weer aangevochten, bijna onmogelijk gemaakt door wat onder mensen gebeurt. De schepping, de samenleving, ons eigen bestaan: het is zo bedreigd. Zelfs het onzinnigste kan plots gebeuren, willekeurig waar of met wie. Wat hier gebeurd is, in Zaventem en in het hart van onze stad, tart alle verbeelding. We wisten natuurlijk wel dat zo iets kon gebeuren. Zoveel veiligheidsmaatregelen waren getroffen. Maar het is pas als het gebeurt, zo vlak bij, op plaatsen die we zo goed kennen, dat je beseft wat het betekent. Dan staan we oog in oog met de onbegrijpelijke diepte van het kwaad dat zoveel onzinnig en onschuldig lijden veroorzaakt. En daarnaast is er nog op hoeveel plaatsten in de wereld zoveel armoede, zoveel eenzaamheid. We zien het elke dag met eigen ogen: ontelbaren op de vlucht, vol angst en zonder uitzicht. Zoveel onmacht en kwaad. Kwaad dat zich ook nestelt in de relaties tussen mensen. Ook hier kunnen haat en geweld zoveel ravage aanrichten. Het kwaad dat ook in ons eigen hart sluimert.

    Pasen is het feest van de overwinning op dat kwaad. Het is het feest van de hoop. Een hoop die bedreigd wordt. Zeer zeker. Juist daarom moeten we weerstaan aan het kwaad en de wanhoop. Dat is de kracht van het geloof, dat niet toegeeft aan de angst. Het geloof doet ons niet laat berusten. Het verplaatst ons niet in een imaginaire wereld. Pasen zegt niet alleen wat er ooit met Jezus is gebeurd. Het zegt ook wat met ons kan gebeuren. Niet alleen later, na onze dood, maar hier en nu. Het roept ons op tot nieuw leven.

    Nous portons le nom du Christ : nous sommes des chrétiens. La vie nouvelle que le Christ nous apporte, nous ne l’attendons pas seulement pour après notre mort. Nous sommes dès maintenant éveillés à cette nouveauté. Une vie qui résiste au mal et qui ne mène pas à la mort. Une vie qui est animée par un esprit d’amour et de fraternité, au service d’un monde bâti sur la paix et le respect de l’autre. C’est saint Paul qui nous le dit : dans le baptême, dit-il, nous sommes morts avec le Christ pour nous relever avec Lui à une vie nouvelle. Il nous est demandé d’abandonner le vieil homme et de nous revêtir de l’homme nouveau. C’est pourquoi nous allons dans quelques instants professer notre foi et renouveler les promesses de notre baptême. Faisons-le avec conviction, de tout notre cœur. Rendons grâce à Dieu pour la foi que nous avons reçue. Elle nous invite à suivre Jésus et à vivre selon l’évangile. Elle est source de joie. Non pas une joie à bon marché, mais une joie qui garde l’espérance et la confiance, au milieu des circonstances difficiles de la vie. Elle nous donne la force et le courage de nous engager pour une société plus humaine et plus fraternelle. Cela ne va plus de soi d’être chrétien. Et beaucoup s’en écartent effectivement. Mais quand elle est vécu avec conviction et en toute vérité, la foi donne beaucoup de fruits. C’est ce que je vous souhaite en cette fête de Pâques : que le Christ ressuscité vous aide à résister au mal et à vivre en enfants de Dieu, animé de l’Esprit de Dieu, Esprit de paix et d’humanité véritable.

    + Jozef De Kesel Aartsbisschop van Mechelen-Brussel Archevêque de Malines-Bruxelles

  • Dialogue avec l'évêque de Liège à l'occasion de la fête de Pâques

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    portrait-2-mgrd-pf.jpgDialogue de Pâques avec Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège.

    27 Mars 2016 (source)

    Bonjour, Père Évêque ! Vous avez tenu à nous saluer en ce jour de Pâques ?

    Oui! Je souhaite à tous une excellente fête de Pâques ! Chers Frères et Sœurs, je vous souhaite à tous une vie pleine de joie, dans la lumière de Pâques !

    Que voudriez-vous souligner dans votre message de Pâques de cette année ?

    Je voudrais partir de l’évangile qui est lu cette année à la fête de Pâques et qui est extrait de l’évangile selon saint Luc, au chapitre 24. On y trouve que trois femmes, amies de Jésus, se rendent à son tombeau après sa mort, pour soigner son corps : il s’agit de Marie Madeleine, Jeanne et Marie mère de Jacques. Cela me frappe !

    Mais n’est-il pas normal qu’on s’occupe d’un corps mort ? C’est ce que font aujourd’hui les pompes funèbres !

    Justement, ici ce ne sont pas des pompes funèbres. Ce sont des femmes. Et ce ne sont même pas les douze disciples de Jésus. Les femmes sont plus sensibles que les hommes ; elles ne veulent pas abandonner le corps de Jésus. Elles sont courageuses : elles se lèvent tôt le matin, avant que les disciples de Jésus soient réveillés. Pour moi, c’est un signe d’attention aux autres et à leur fragilité. Le corps de Jésus mort, c’est le signe d’une grande fragilité. Mais ces femmes n’ont pas voulu fermer les yeux sur cette fragilité et elles sont sorties de chez elles pour le soigner.

    Cela me fait penser aux nombreux morts victimes des attentats de Bruxelles de ce 22 mars. Comme Jésus, ces personnes sont mortes victimes de la violence injuste et du mal de ce monde. Comme les femmes au tombeau de Jésus, je voudrais que nous soyons tous proches des victimes et de leurs familles. J’admire et j’approuve tous ceux qui marqué leur compassion ces jours-ci et exprimé leurs sentiments d’amour, au cœur de la souffrance.

    Mais ces femmes trouvent le tombeau de Jésus vide ! Le corps n’y est plus ! Donc ces femmes ont perdu leur temps !

    On pourrait le dire, en effet. Mais en fait, au lieu de soigner le corps de Jésus, elles ont une vision. Elles voient deux hommes en vêtements éblouissants, qui leur disent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » Donc elles reçoivent bien plus qu’elles n’attendaient. Elles reçoivent un message déconcertant, avec un ton de reproche, ou même un ton d’humour un peu moqueur. On leur dit : « vous vous trompez d’adresse ! Il faut aller voir ailleurs. Il ne suffit pas de soigner les morts ; il faut découvrir le vivant ».

    Qui sont ces deux hommes aux vêtements éblouissants ? On dirait des fantômes ! Sont-ils crédibles ?

    Souvent on parle d’anges à leur sujet. Mais ici, l’évangéliste Luc parle de deux hommes en vêtements éblouissants. Ils sont deux parce que dans le judaïsme, il faut toujours avoir deux témoins au moins pour attester d’un événement. L’événement, ils le précisent immédiatement : « Jésus n’est pas ici ! Il est ressuscité ». Quant à leur vêtement éblouissant, c’est le symbole que leur message est une lumière qui éclaire la vie ; la lumière est le signe de la présence de Dieu. Donc l’évangéliste Luc présente ce message comme étant d’origine divine.

    Le message est donc : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? »

    En fait c’est une allusion à Jésus, mais avec un nom nouveau : « le Vivant » ? En effet, c’est un nouveau nom de Jésus : « le Vivant ». C’est pour cela qu’à Pâques, on donne des œufs ! L’œuf, c’est la vie, c’est l’origine de la vie. L’évangile ne parle pas d’œuf de Pâques, mais il appelle Jésus « le Vivant ». C’est la même chose. C’est pour nous dire que Jésus est à l’origine de la vie et qu’il est la vraie vie. Mais l’évangéliste ajoute qu’on risque parfois de le chercher parmi les morts. Pour moi, cela veut dire qu’on risque de chercher la vie dans de mauvaises directions. Par exemple, on cherche la vie dans la richesse, dans le succès, dans l’intérêt personnel, dans la satisfaction immédiate, dans le bonheur matériel. Dans ces cas, on cherche la vie parmi les morts. En effet, si je cherche mon intérêt personnel avant tout, j’écrase les autres et je les rends malheureux. Je cherche le Vivant parmi les morts !

    Donc il faut chercher le Vivant ailleurs ! Où chercher le Vivant, où chercher Jésus vivant ?

    C’est vraiment la bonne question ! En effet, il faut chercher ! C’est comme les œufs de Pâques ! Si on respecte la tradition, les enfants doivent chercher les œufs de Pâques dans les jardins, sous les buissons. Il faut chercher la vie au milieu du jardin. D’ailleurs dans l’évangile selon saint Jean, Jésus apparaît à Marie-Madeleine sous les traits d’un jardinier. Le jardin, c’est le symbole de la nature et de la vie, surtout en ce début de printemps. C’est pourquoi Jésus apparaît dans le jardin. Et c’est pourquoi on cherche les œufs dans les jardins !

    Mais c’est plus facile de trouver des œufs dans un jardin que de trouver Jésus sans sa vie !

    L’important, c’est de commencer à chercher ! Il faut se mettre en route. La réponse à votre question se trouve dans la suite de l’évangile de saint Luc, qui nous raconte l’épisode des disciples d’Emmaüs. Ces deux disciples rencontrent Jésus sur le chemin, sur la route qui va de Jérusalem à Emmaüs, donc sur une route qui s’éloigne de la ville sainte, sur une route toute simple, qui va vers un petit village peu connu, Emmaüs. Emmaüs, c’est comme un village de Belgique ! Les deux disciples découvrent petit à petit que Jésus les accompagne sur le chemin, parce qu’il leur explique le sens de sa propre vie et le sens de leur vie à eux. Nous aussi nous sommes invités à chercher Jésus. Nous devons exposer nos problèmes au Seigneur, comme l’ont fait les disciples d’Emmaüs. Et nous découvrirons une parole de vie qui brûlera nos cœurs et nous donnera la joie.

    Vous dites : « Exposer nos problèmes au Seigneur ». Comment peut-on faire cela ? N’est-ce pas de l’imaginaire ?

    Non, je ne le pense pas. Je fais allusion à la prière. La prière, c’est un moment de méditation où on peut présenter sa vie à Dieu, on ouvre son cœur, on prend conscience de ce qu’on vit, de ce qu’on désire, de ce qui nous fait vivre. Alors on entend une réponse, dans la prière ou dans la vie quotidienne : on voit les situations dans une nouvelle lumière, on y voit plus clair. Cela c’est le signe de la présence de Jésus ressuscité dans nos vies. Cette présence de Jésus prélude à notre propre résurrection. Chacun de nous, mystérieusement, est appelé à vivre de la vie de Dieu, à être uni à Dieu et à ressusciter. Nous ne sommes pas condamnés à la mort.

    En fait, les disciples d’Emmaüs ont reconnu définitivement Jésus quand il leur a partagé le pain à l’auberge ? C’est une allusion à l’eucharistie ?

    Exactement ! Dans la célébration de l’eucharistie, on entend la parole de Dieu qui éclaire nos vies, et on partage le pain, qui signifie le partage du corps du Christ, le partage de la vie du Christ. C’est donc dans le partage de sa vie qu’on découvre Dieu et qu’on s’unit à Dieu. Ce partage a une valeur mondiale. Sans partage dans notre monde, dans notre pays, on va mourir ; tout doit être partagé pour que le monde vive sans violence, pour le climat ne soit plus agressé, pour que la justice vive. C’est pourquoi l’eucharistie est le symbole du geste qui sauve le monde ! Et communier au corps du Christ, c’est recevoir sa force de vie, qui fait de nous des gens déjà ressuscités, à la suite de Jésus. Donc n’oubliez pas de communier à Pâques ! C’est le sacrement d’une vie nouvelle ! Bonne fête de Pâques à tous !

  • "O Croix du Christ", la prière interpellante du pape à l'issue du Chemin de Croix du Colisée

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    Texte intégral de la prière du Pape : «Ô Croix du Christ»

    «Ô Croix du Christ, symbole de l’amour divin et de l’injustice humaine, icône du sacrifice suprême par amour et de l’égoïsme extrême par stupidité, instrument de mort et chemin de résurrection, signe de l’obéissance et emblème de la trahison, échafaud de la persécution et étendard de la victoire.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dressée en nos sœurs et nos frères tués, brûlés vifs, égorgés et décapités avec des épées barbares et dans le silence lâche.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les visages des enfants, des femmes et des personnes, épuisés et apeurés qui fuient les guerres et les violences et ne trouvent souvent que la mort et tant de Pilate aux mains lavées.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les docteurs de la lettre et non de l’esprit, de la mort et non de la vie, qui au lieu d’enseigner la miséricorde et la vie, menacent de punition et de mort et condamnent le juste.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les ministres infidèles qui au lieu de se dépouiller de leurs vaines ambitions dépouillent même les innocents de leur dignité.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les cœurs endurcis de ceux qui jugent facilement les autres, cœurs prêts à les condamner même à la lapidation, sans jamais s’apercevoir de leurs propres péchés et de leurs fautes.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les fondamentalismes et dans le terrorisme des adeptes de certaines religions qui profanent le nom de Dieu et l’utilisent pour justifier leurs violences inouïes.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui en ceux qui veulent t’enlever des lieux publics et t’exclure de la vie publique, au nom de quelque paganisme laïc ou même au nom de l’égalité que tu nous as toi-même enseignée.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les puissants et dans les vendeurs d’armes qui alimentent le four des guerres avec le sang innocent des frères.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les traitres qui, pour trente deniers, livrent n’importe qui à la mort.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les voleurs et les corrompus qui au lieu de sauvegarder le bien commun et l’éthique se vendent dans le misérable marché de l’immoralité.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les sots qui construisent des entrepôts pour conserver des trésors qui périssent, laissant Lazare mourir de faim à leurs portes.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les destructeurs de notre “maison commune” qui par leur égoïsme ruinent l’avenir des générations futures.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les personnes âgées abandonnées de leurs proches, dans les personnes avec un handicap et dans les enfants sous-alimentés et écartés par notre société hypocrite et égoïste.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans notre Méditerranée et dans la Mer Égée devenues un cimetière insatiable, image de notre conscience insensible et droguée.

    Ô Croix du Christ, image de l’amour sans fin et chemin de la Résurrection, nous te voyons encore aujourd’hui dans les personnes bonnes et justes qui font le bien sans chercher les applaudissements ou l’admiration des autres.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les ministres fidèles et humbles qui éclairent l’obscurité de notre vie comme des bougies qui se consument gratuitement pour éclairer la vie de ceux qui sont les derniers.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les visages des sœurs et des personnes consacrées – les bons samaritains – qui abandonnent tout pour panser dans le silence évangélique, les blessures de la pauvreté et de l’injustice.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les miséricordieux qui trouvent dans la miséricorde l’expression la plus haute de la justice et de la foi.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les personnes simples qui vivent joyeusement leur foi dans le quotidien et dans l’observance filiale des commandements.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les repentis qui savent, de la profondeur de la misère de leurs péchés, crier : Seigneur, souviens-toi de moi dans ton Royaume !

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les bienheureux et dans les saints qui savent traverser l’obscurité de la nuit de la foi sans perdre la confiance en toi et sans prétendre comprendre ton silence mystérieux.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les familles qui vivent leur vocation au mariage avec fidélité et fécondité.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les bénévoles qui secourent généreusement les personnes dans le besoin et celles qui sont battues.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les persécutés pour leur foi qui dans la souffrance continuent à rendre un témoignage authentique à Jésus et à l’Évangile.

    Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les rêveurs qui vivent avec un cœur d’enfant et qui travaillent chaque jour pour rendre le monde un peu meilleur, plus humain et plus juste.

    Dans ta sainte Croix, nous voyons Dieu qui aime jusqu’au bout, et nous voyons la haine qui fait la loi et assèche les cœurs et les esprits de ceux qui préfèrent les ténèbres à la lumière.

    Ô Croix du Christ, Arche de Noé qui a sauvé l’humanité du déluge du péché, sauve-nous du mal et du malin ! Ô Trône de David et sceau de l’alliance divine et éternelle, réveille-nous des séductions de la vanité ! Ô cri d’amour, suscite en nous le désir de Dieu, du bien et de la lumière.

    Ô Croix du Christ, enseigne-nous que l’aube du soleil est plus forte que l’obscurité de la nuit. Ô Croix du Christ, enseigne-nous que l’apparente victoire du mal se dissipe devant le tombeau vide et face à la certitude de la Résurrection et de l’amour de Dieu que rien ne peut vaincre ou obscurcir ou affaiblir. Amen !»

  • « Le mystère du Samedi Saint », méditation de Benoît XVI à l’occasion de la vénération du Saint Suaire

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    « Le mystère du Samedi Saint », méditation de Benoît XVI à l’occasion de la vénération du Saint Suaire (source)

    Chers amis,

    C’est pour moi un moment très attendu. En diverses autres occasions, je me suis trouvé face au Saint-Suaire, mais cette fois, je vis ce pèlerinage et cette halte avec une intensité particulière: sans doute parce que les années qui passent me rendent encore plus sensible au message de cet extraordinaire Icône; sans doute, et je dirais surtout, parce que je suis ici en tant que Successeur de Pierre, et que je porte dans mon cœur toute l’Eglise, et même toute l’humanité. Je rends grâce à Dieu pour le don de ce pèlerinage et également pour l’occasion de partager avec vous une brève méditation qui m’a été suggérée par le sous-titre de cette Ostension solennelle: « Le mystère du Samedi Saint ».

    On peut dire que le Saint-Suaire est l’Icône de ce mystère, l’Icône du Samedi Saint. En effet, il s’agit d’un linceul qui a enveloppé la dépouille d’un homme crucifié correspondant en tout point à ce que les Evangiles nous rapportent de Jésus, qui, crucifié vers midi, expira vers trois heures de l’après-midi. Le soir venu, comme c’était la Parascève, c’est-à-dire la veille du sabbat solennel de Pâques, Joseph d’Arimathie, un riche et influent membre du Sanhédrin, demanda courageusement à Ponce Pilate de pouvoir enterrer Jésus dans son tombeau neuf, qu’il avait fait creuser dans le roc à peu de distance du Golgotha. Ayant obtenu l’autorisation, il acheta un linceul et, ayant descendu le corps de Jésus de la croix, l’enveloppa dans ce linceul et le déposa dans le tombeau (cf. Mc 15, 42-46). C’est ce que rapporte l’Evangile de saint Marc, et les autres évangélistes concordent avec lui. A partir de ce moment, Jésus demeura dans le sépulcre jusqu’à l’aube du jour après le sabbat, et le Saint-Suaire de Turin nous offre l’image de ce qu’était son corps étendu dans le tombeau au cours de cette période, qui fut chronologiquement brève (environ un jour et demi), mais qui fut immense, infinie dans sa valeur et sa signification.

    Le Samedi Saint est le jour où Dieu est caché, comme on le lit dans une ancienne Homélie: « Que se passe-t-il? Aujourd’hui, un grand silence enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence parce que le Roi dort… Dieu s’est endormi dans la chair, et il réveille ceux qui étaient dans les enfers » (Homélie pour le Samedi Saint, PG 43, 439). Dans leCredo, nous professons que Jésus Christ « a été crucifié sous Ponce Pilate, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers. Le troisième jour est ressuscité des morts ».

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  • Prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le Vendredi Saint

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  • Du Vendredi Saint au dimanche après Pâques : neuvaine à la Divine Miséricorde (Sainte Faustine)

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    Elle a son origine dans une révélation privée du Christ à sainte Faustine (Cf. Sainte Faustine, Petit Journal § 1208).

    Cette Neuvaine commence le Vendredi saint et s'achève pour la fête de la Miséricorde, le 1er dimanche après Pâques. (Bien que cette Neuvaine obtienne des grâces particulières durant cette période, elle peut être priée à tout moment de l'année.)

    Jésus disait à Sr Faustine : 

    "Je désire que durant neuf jours, tu amènes les âmes à la source de ma Miséricorde afin qu'elles y puisent force et fraîcheur, ainsi que toutes les grâces dont elles ont besoin dans les difficultés de la vie et surtout à l'heure de la mort.

    Chaque jour, tu amèneras à mon Coeur un groupe différent de ces âmes, et tu les plongeras dans l'océan de ma Miséricorde. Moi, je ferai entrer toutes ces âmes dans la demeure de mon Père.

    Tu feras cela dans cette vie et dans l'autre. Je ne refuserai rien aux âmes que tu amèneras à la source de ma Miséricorde. Chaque jour, par ma douloureuse Passion, tu solliciteras de mon Père des grâces pour ces âmes." (Petit Journal, § 1209)

    Premier jour

    "Aujourd'hui, amène-moi l'humanité entière et particulièrement tous les pécheurs. Immerge-les dans l'océan de ma Miséricorde ; ainsi, tu me consoleras de cette amère tristesse en laquelle me plonge la perte des âmes." Très Miséricordieux Jésus, dont le propre est d'avoir compassion et de pardonner, ne regarde pas nos péchés mais la confiance que nous plaçons en ton infinie bonté. Reçois-nous tous dans la demeure de ton Coeur très compatissant et ne nous en laisse jamais sortir. Nous t'en supplions par l'amour qui t'unit au Père et au Saint-Esprit.

    Chapelet de la Divine Miséricorde* (voir explications ci-dessous après la neuvaine)

    Père Eternel, pose ton regard de miséricorde sur l'humanité entière, et particulièrement sur les pauvres pécheurs, enfermés dans le Coeur très compatissant de Jésus. Par sa douloureuse Passion, montre-nous ta miséricorde afin que nous glorifiions la toute puissance de ta miséricorde pour les siècles sans fin. Amen.

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  • Quand le Seigneur "exagère" dans sa miséricorde... (homélie du pape lors de la messe chrismale)

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    De zenit.org (Anita Bourdin) :

    «Dieu exagère dans une miséricorde toujours plus grande», messe chrismale

    Homélie du pape François (texte complet) 

    « Dieu exagère dans une miséricorde toujours plus grande », dans « le pardon lui-même », explique le pape François qui  explique la « dynamique » de la miséricorde dans l’histoire de l’humanité.

    Le pape a présidé la messe chrismale en la basilique Saint-Pierre ce jeudi 24 mars, Jeudi Saint, entouré des prêtres et des évêques de son diocèse et de la curie romaine. Une messe au cours de laquelle l’évêque de chaque diocèse consacre les huiles et le saint-chrême qui servent ensuite pour les sacrements de l’Eglise et les prêtres y renouvellent leurs promesses sacerdotales.

    Le pape a rappelé la mission des prêtres d’être « témoins et ministres de la miséricorde toujours plus grande de notre Père ; nous avons la douce et réconfortante tâche de l’incarner, comme a fait Jésus, qui, «là où il passait, faisait le bien ».

    Il invite les prêtres à « exagérer » à l’imitation de Dieu lui-même: « Puisque c’est lui qui nous donne l’exemple, nous ne devons pas avoir peur d’exagérer nous aussi », car « le Seigneur exagère dans sa miséricorde ».

    Voici le texte de cette longue homélie.

    A.B.

    Homélie de la messe chrismale

    Après la lecture du passage d’Isaïe, entendant des lèvres de Jésus, les paroles : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » (Lc 4, 21), des applaudissements auraient bien pu éclater dans la synagogue de Nazareth. Et ensuite, ils auraient pu pleurer doucement, d’une joie profonde, comme pleurait le peuple quand Néhémie et le prêtre Esdras lisaient le livre de la Loi qu’ils avaient retrouvé en reconstruisant les murailles.

    Mais les Évangiles nous disent que des sentiments opposés surgirent chez les compatriotes de Jésus : ils l’éloignèrent et lui fermèrent leur cœur. Au début « tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (Lc 4, 22) ; mais ensuite, une question insidieuse fit son chemin : « N’est-ce pas là le fils de Joseph, [le charpentier] », et finalement « ils devinrent furieux » (Lc 4, 28). Ils voulaient le précipiter en bas du rocher… S’accomplissait ainsi ce que le vieux Siméon avait prophétisé à la Vierge : il sera « un signe de contradiction » (Lc 2, 34). Jésus, par ses paroles et ses gestes, fait en sorte que se révèle ce que tout homme et toute femme porte en son cœur. Et là où le Seigneur annonce l’Évangile de la miséricorde sans condition du Père envers les plus pauvres, les plus éloignés et opprimés, c’est justement là que nous sommes appelés à choisir, à « mener le bon combat, celui de la foi » (1Tm 6, 12).

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  • Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort, jusqu’à la mort de la croix.

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    Christus factus est pro nobis obediens usque ad mortem mortem autem crucis.
    Propter quod et Deus exaltavit illum: et dedit illi nomen quod est super omne nomen.
    Christus factus est pro nobis obediens usque ad mortem mortem autem crucis.

    Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort, jusqu’à la mort de la croix.

    C’est  pourquoi Dieu l’a exalté et lui a donné le nom qui surpasse tout nom.