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Doctrine - Page 33

  • Selon Peter Seewald, François veut effacer l'héritage de Benoît XVI

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    De la Nuova Bussola Quotidiana (Nico Spuntoni) :

    L'INTERVIEW
    Seewald : François voulait effacer l'héritage de Benoît XVI

    Couples gays, messe en latin, abus sexuels, purge des hommes les plus liés à Benoît XVI, nomination de Fernández : le pape François a tout fait pour détruire ce que son prédécesseur avait construit. Un an après la mort de Benoît XVI, son biographe et ami Peter Seewald s'exprime.

    27_12_2023

    Même s'il n'avait pas été élu au trône papal, Joseph Aloisius Ratzinger aurait été une figure incontournable de l'histoire de l'Église. En 2005, cependant, le Seigneur a appelé l'un des plus grands théologiens vivants, l'homme à qui saint Jean-Paul II a confié la garde de l'orthodoxie catholique pendant 23 ans, à devenir pape. Le pontificat de Benoît XVI s'est achevé, de manière traumatisante, il y a plus de dix ans, comme sa vie terrestre s'est achevée il y a un an, privant l'enceinte de Saint-Pierre de ce "service de prière" promis lors de sa dernière audience générale, le 27 février 2013.

    A la lumière également de la rentrée sous le signe d'une discontinuité revendiquée au dicastère pour la doctrine de la foi, qu'en est-il de l'héritage de Ratzinger dans l'actuel pontificat ? La Nuova Bussola Quotidiana s'est posé la question dans cet entretien avec Peter Seewald, journaliste allemand, ami et biographe de Benoît XVI avec lequel il a écrit quatre livres d'entretiens.

    Est-il juste de dire que la relation entre Benoît XVI et François était "très étroite", comme l'a récemment déclaré François ?

    Bonne question. Nous nous souvenons tous des paroles chaleureuses prononcées par le cardinal Ratzinger lors du requiem de Jean-Paul II. Des mots qui touchent le cœur, qui parlent d'amour chrétien, de respect. Mais personne ne se souvient des paroles de Bergoglio lors du requiem de Benoît XVI. Elles étaient aussi froides que l'ensemble de la cérémonie, qui ne pouvait qu'être assez brève pour ne pas trop honorer son prédécesseur. C'est du moins l'impression que j'ai eue.

    C'est un jugement sévère.

    Je veux dire, comment manifeste-t-on l'amitié ? Par une simple déclaration en paroles ou en la vivant ? Les différences entre Benoît XVI et son successeur étaient grandes dès le départ. Dans le tempérament, la culture, l'intellect et surtout dans l'orientation des pontificats. Au début, Benoît XVI ne savait pas grand-chose de Bergoglio, si ce n'est qu'en tant qu'évêque en Argentine, il était connu pour son leadership autoritaire. Il a promis l'obéissance à son successeur. François a manifestement considéré cela comme une sorte de chèque en blanc. Même son prédécesseur est resté silencieux afin de ne pas donner la moindre impression de vouloir s'immiscer dans la gouvernance de son successeur. Benoît a fait confiance à François. Mais il a été amèrement déçu à plusieurs reprises.

    Que voulez-vous dire par là ?

    Bergoglio a continué à écrire de belles lettres au pape émérite après son élection. Il savait qu'il ne pouvait pas tenir la dragée haute à ce grand et noble esprit. Il a également évoqué à plusieurs reprises les dons de son prédécesseur, le qualifiant de "grand pape" dont l'héritage deviendra de plus en plus évident d'une génération à l'autre. Mais si l'on parle vraiment d'un "grand pape" par conviction, ne faut-il pas tout faire pour cultiver son héritage ? Comme Benoît XVI l'a fait pour Jean-Paul II ? Comme on peut le constater aujourd'hui, le pape François n'a pas fait grand-chose pour rester dans la continuité de ses prédécesseurs, en effet.

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  • Bénédictions des couples homosexuels : l'unité de l'Eglise menacée ?

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  • RDC : « l’homosexualité est un désordre moral contraire à la loi naturelle et à notre culture africaine » (Cardinal Fridolin Ambongo)

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    De NewsDayfr.com:

    25 décembre 2023

    La doctrine de l'Église catholique sur le mariage n’a pas changé. C’est ce qu'a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque de Kinshasa en RDC et  président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar (Sceam), dans son message à l’occasion de Noël 2023 et ce, en réaction à la déclaration du Vatican approuvant la bénédiction des couples de même sexe bien qu’en dehors des rituels liturgiques. 

    Pour l’archevêque de Kinshasa, l’homosexualité enfreint la loi naturelle du mariage et la culture africaine.

    « L’union homosexuelle n’est pas acceptée dans notre église. Même si les personnes homosexuelles devraient être traitées avec respect, compassion et délicatesse, l’homosexualité reste toutefois un désordre moral contraire à la loi naturelle et à notre culture africaine », écrit-il.

    Selon lui, le mariage demeure une union hétérosexuelle, selon la doctrine de l’église catholique romaine. 

    « Comme institution divine, le mariage demeure une alliance entre un homme et une femme. Les deux forment une communauté de vie, ordonnée aux biens des conjoints, ouverte à la protection », a-t-il renchéri.

    Dans une déclaration le 18 décembre dernier, le Vatican avait autorisé la bénédiction des couples homosexuels et ceux en situation d’irrégularité en dehors de la liturgie. Cette déclaration a créé un tollé au sein de  plusieurs communautés de l'Église catholique à travers le monde, essentiellement sur le continent africain. 

    Relire : La CENCO rejette la bénédiction des couples de même sexe en RDC, en réponse à la déclaration du Vatican

    A Kinshasa, la Communauté famille chrétienne, une structure rattachée à  l’église catholique milite contre la propagation des conceptions occidentales sur l’homosexualité. Du 5 au 7 décembre dernier, elle a organisé une formation des journalistes sur la famille et le mariage.

    « Le mariage n’est pas d’abord un droit positif, simplement édicté par un législateur, l’Etat en l’occurrence, qui l’instaure par le code de famille dans différents pays. Il est surtout un droit naturel par le fait qu’il a été institué par le créateur lui-même et ne doit avoir lieu qu’entre les hétérosexuels », expliquait l’abbé  Mathieu Musua, docteur en philosophie et professeur émérite à l’Université catholique du Congo (UCC).

    Bruno Nsaka

  • Qui sont les futurs prêtres de demain ? (d'après une enquête française)

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    Catholique de tradition, scout et ancien servant d’autel : portrait-robot du prêtre de demain

    En décembre 2023, plusieurs centaines de séminaristes français se sont réunis à Paris. Une enquête de La Croix permet de cerner leur profil type.

    Qui seront nos futurs prêtres ? C’est pour répondre à cette question que La Croix a mené une vaste enquête auprès des séminaristes français. Sur les 673 hommes qui se destinent à servir les diocèses français (sont donc exclus de cette enquête les futurs prêtres français des communautés religieuses ou des instituts traditionalistes), ils ont été un peu plus de 430 à répondre au questionnaire qui leur était adressé par le quotidien.

    Constat principal de cette enquête : les futurs prêtres ont grandi dans un environnement catholique. 72 % d’entre eux allaient à la messe tous les dimanches en famille. Leurs activités extra-scolaires parlent également d’elles-mêmes : près de 60 % ont été servants d’autels et 56 % ont été scouts. Fait marquant, plus d’un tiers des séminaristes répondants ont été scouts d’Europe. Pour un nombre important d’entre eux, leur vocation est née très tôt : 36 % disent avoir envisagé la prêtrise avant l’âge de 10 ans. Environ trois quarts ont déjà participé à des Journées Mondiales de la Jeunesse et les deux tiers ont fréquenté de près ou de loin une communauté nouvelle (Frères de Saint-Jean, communauté de l’Emmanuel, Chemin-Neuf, …).

    Génération Benoît XVI

    Mais de quelle sensibilité sont ces prêtres ? Plusieurs questions posées permettent d’entrevoir un profil conservateur. Ainsi, près de la moitié des séminaristes ont déjà fréquenté une communauté traditionnaliste et la même proportion compte porter la soutane « régulièrement » durant leur sacerdoce. La messe selon le rite tridentin n’est d’ailleurs pas un sujet à leurs yeux : un tiers disent qu’elle « ne correspond pas à leurs attentes mais qu’ils n’ont rien contre », 7 % espèrent la célébrer souvent et 14 % apprécient autant célébrer les deux rites. Sans surprise pour cette génération, 39 % jugent que parmi les papes, Benoît XVI leur a le plus apporté.

    Malgré cela, les séminaristes sont loin de rejeter l’Eglise actuelle. A une très grande majorité (83 %), ils disent se sentir « en affinité » avec le pape François. De même, ils portent une vision plutôt positive de Vatican II puisque 58 % d’entre eux considèrent que ce concile « reste encore à mettre en œuvre » et qu’ils comptent « s’y employer ». 24 % considèrent qu’il s’agit d’un « bel héritage » mais que sa mise en œuvre à entrainé des dérives qu’il faut gommer. Seul 1 % rejette ce concile, considérant qu’il est « allé trop loin dans la réforme de l’Eglise ».

    Sur les questions d’inclusion des femmes dans l’Eglise ou bien d’évolution du sacerdoce, une proportion importante se montre plutôt ouverte. Ainsi, plus de 40 % des séminaristes considèrent que les femmes devraient bénéficier de plus de reconnaissance et de plus de responsabilités au sein de l’Eglise. Sur la question du célibat des prêtres, si la majorité ne le remet pas en cause, un important contingent (29 %) considère qu’il devrait être possible d’ordonner des hommes mariés.

    Appelés à témoigner du Christ dans une France multiconfessionnelle, 57 % des futurs prêtres répondent que rencontrer et dialoguer avec nos compatriotes musulmans est une « priorité ». L’évangélisation sera donc un socle de leur sacerdoce. Pourtant, c'est avant tout la célébration des sacrements qui sera au centre de leur vie de prêtre selon 70 % d’entre eux.

    Lire égalementSur les cendres des scandales et des tensions, la résilience des catholiques de France

  • Selon le cardinal Fernández, la bénédiction des couples de même sexe "ne valide ni ne justifie rien".

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    Cardinal Fernández : la bénédiction des couples de même sexe "ne valide ni ne justifie rien".

    23 décembre 2023

    Les dirigeants de l'Église ont été en proie à un vif débat cette semaine, après que le Dicastère du Vatican pour la doctrine de la foi a publié lundi Fiducia supplicans, une déclaration qui offre un cadre pour les bénédictions cléricales des couples de même sexe et d'autres personnes vivant dans des relations en dehors du mariage. 

    Certaines conférences épiscopales et certains diocèses qui avaient déjà donné leur feu vert à de telles bénédictions, notamment en Belgique et en Allemagne, ont vu dans le document une validation de leur approche de la question, certains promettant de défier le document en publiant des directives pour la bénédiction liturgique des couples de même sexe - une mesure interdite par la déclaration du DDF.

    Mais certaines conférences épiscopales d'Afrique et d'Asie se sont opposées au document, certaines interdisant la mise en œuvre de la Fiducia supplicans sur leur territoire. Un cardinal a contesté l'orthodoxie doctrinale du document, tandis que le chef de l'Église gréco-catholique ukrainienne a déclaré que le texte ne s'appliquait pas à sa congrégation. 

    Au cours de cette semaine difficile pour l'Église, The Pillar a contacté le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, pour lui poser des questions sur le document et les réactions qu'il a suscitées. (traduction avec deepL)

    Cardinal Fernandez, la Fiducia supplicans "reste ferme sur la doctrine traditionnelle de l'Église sur le mariage, n'autorisant aucun type de rite liturgique ou de bénédiction similaire à un rite liturgique qui puisse créer une confusion".

    Elle affirme également que les bénédictions dont il est question "ne doivent pas être fixées rituellement par les autorités ecclésiales afin d'éviter toute confusion avec la bénédiction propre au sacrement de mariage" et que "ces bénédictions non ritualisées ne cessent jamais d'être des gestes simples qui constituent un moyen efficace d'accroître la confiance en Dieu des personnes qui les demandent, tout en veillant à ce qu'elles ne deviennent pas un acte liturgique ou semi-liturgique, semblable à un sacrement".

    Or, plusieurs conférences épiscopales ont approuvé des rituels de bénédiction de couples en situation irrégulière.

    Cela contredit-il la déclaration ?

    La déclaration distingue très clairement les deux formes de bénédiction : l'une avec un format liturgique-rituel et l'autre propre au travail pastoral - c'est sa contribution spécifique. 

    Certains épiscopats ont avancé des formes ritualisées de bénédiction des couples irréguliers, ce qui est inadmissible. Ils devraient reformuler leur proposition à cet égard.

    Fiducia supplicans dit que : Dans une brève prière précédant cette bénédiction spontanée, le ministre ordonné pourrait demander pour les personnes la paix, la santé, un esprit de patience, de dialogue et d'entraide, mais aussi la lumière et la force de Dieu pour qu'elles puissent accomplir pleinement sa volonté.

    Elle ajoute que : Ces formes de bénédiction expriment une supplication pour que Dieu accorde les aides qui viennent des impulsions de son Esprit - ce que la théologie classique appelle la "grâce actuelle" - afin que les relations humaines puissent mûrir et grandir dans la fidélité à l'Évangile, qu'elles soient libérées de leurs imperfections et de leurs fragilités, et qu'elles puissent s'exprimer dans la dimension toujours plus grande de l'amour divin.

    Ces passages signifient-ils que la motivation première pour donner une telle bénédiction doit être que le couple en "situation irrégulière" conforme sa vie aux enseignements moraux et doctrinaux de l'Église ?

    Ces types de bénédictions sont simplement des canaux pastoraux simples qui aident à exprimer la foi des personnes, même si ces personnes sont de grands pécheurs. 

    Ainsi, en donnant cette bénédiction à deux personnes qui se présentent spontanément pour la demander, on peut légitimement demander à Dieu de leur accorder la santé, la paix, la prospérité - des choses que nous demandons tous et qu'un pécheur peut également demander. 

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  • Pour le Préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, "Fiducia supplicans" se contredit elle-même

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    Du Cardinal Müller sur The Pillar :

    Müller - "Fiducia supplicans" se contredit elle-même

    21 décembre 2023

    Le Vatican a suscité cette semaine un vaste débat parmi les évêques et d'autres responsables de l'Église, après la publication lundi de Fiducia supplicans, qui offre un cadre pour les bénédictions cléricales des couples de même sexe.

    Si certains ont loué le texte du Dicastère pour la doctrine de la foi, d'autres ont exprimé de sérieuses inquiétudes, et certaines conférences épiscopales ont repoussé la mise en œuvre du document dans leur pays.

    La Fiducia supplicans a été rédigée par le cardinal Victor Manuel Fernandez, qui a été nommé à la tête du Dicastère pour la doctrine de la foi au début de l'année.

    Mais le cardinal Gerhard Müller, qui a dirigé le bureau doctrinal du Vatican de 2012 à 2017, a déclaré dans un essai jeudi que le texte est "auto-contradictoire" et "nécessite une clarification supplémentaire".

    Mgr Müller a envoyé cet essai, avec une autorisation exclusive de publication, à The Pillar, ainsi qu'à des publications travaillant en italien, en espagnol et en allemand.

    À la lumière du débat actuel sur la Fiducia supplicans et sur le rôle de Mgr Müller dans l'Église, The Pillar publie son essai ci-dessous, dans son intégralité :

    La seule bénédiction de notre mère l'Église est la vérité qui nous libérera. Note sur la déclaration Fiducia supplicans
    Cardinal Gerhard Ludwig Müller

    Avec la Déclaration Fiducia supplicans (FS) sur la signification pastorale des bénédictions, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) a fait une affirmation qui n'a pas de précédent dans l'enseignement de l'Église catholique. En effet, ce document affirme qu'il est possible pour un prêtre de bénir (non pas liturgiquement, mais en privé) des couples qui vivent une relation sexuelle en dehors du mariage, y compris des couples de même sexe. Les nombreuses questions soulevées par les évêques, les prêtres et les laïcs en réponse à ces déclarations méritent une réponse claire et sans équivoque.

    Cette déclaration ne contredit-elle pas clairement l'enseignement catholique ? Les fidèles sont-ils obligés d'accepter ce nouvel enseignement ? Le prêtre peut-il pratiquer ces nouvelles pratiques qui viennent d'être inventées ? Et l'évêque diocésain peut-il les interdire si elles avaient lieu dans son diocèse ? Pour répondre à ces questions, voyons ce que le document enseigne exactement et sur quels arguments il s'appuie.

    Le document, qui n'a été ni discuté ni approuvé par l'Assemblée générale des cardinaux et évêques de ce dicastère, reconnaît que l'hypothèse (ou l'enseignement ?) qu'il propose est nouvelle et qu'elle se fonde principalement sur le magistère pastoral du pape François.

    Selon la foi catholique, le pape et les évêques peuvent mettre certains accents pastoraux et relier de manière créative la vérité de la Révélation aux nouveaux défis de chaque époque, comme par exemple dans le domaine de la doctrine sociale ou de la bioéthique, tout en respectant les principes fondamentaux de l'anthropologie chrétienne. Mais ces innovations ne peuvent aller au-delà de ce qui leur a été révélé une fois pour toutes par les apôtres comme parole de Dieu (Dei verbum 8). En effet, aucun texte biblique, aucun texte des Pères et des Docteurs de l'Eglise, aucun document antérieur du magistère ne vient étayer les conclusions de FS. De plus, ce que nous voyons n'est pas un développement mais un saut doctrinal. Car on ne peut parler de développement doctrinal que si la nouvelle explication est contenue, au moins implicitement, dans la Révélation et, surtout, ne contredit pas les définitions dogmatiques. Et un développement doctrinal qui atteint un sens plus profond de la doctrine doit s'être produit graduellement, à travers une longue période de maturation. En fait, la dernière déclaration magistérielle sur ce sujet a été émise par la Congrégation pour la doctrine de la foi dans un responsum publié en mars 2021, il y a moins de trois ans, et elle a catégoriquement rejeté la possibilité de bénir ces unions. Cela s'applique aussi bien aux bénédictions publiques qu'aux bénédictions privées pour les personnes vivant dans des conditions de péché.

    Comment FS justifie-t-elle la proposition d'une nouvelle doctrine sans contredire le document précédent de 2021 ?

    Tout d'abord, FS reconnaît que les Responsum de 2021 de la CDF et l'enseignement traditionnel, valide et contraignant sur les bénédictions ne permettent pas de bénir dans des situations qui sont contraires à la loi de Dieu, comme dans le cas d'unions sexuelles hors mariage. Cela est clair pour les sacrements, mais aussi pour d'autres bénédictions que FS appelle "liturgiques". Ces bénédictions "liturgiques" appartiennent à ce que l'Église a appelé les "sacramentaux", comme en témoigne le Rituale Romanum. Dans ces deux types de bénédictions, il doit y avoir un accord entre la bénédiction et l'enseignement de l'Église (FS 9-11).

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  • Selon Rocco Buttiglione, Fiducia supplicans constituerait une évolution pastorale ancrée dans la tradition

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    De Rocco Buttiglione sur Vatican News :

    Bénédictions : Une évolution pastorale ancrée dans la tradition

    Le professeur italien Rocco Buttiglione, membre de l'Académie pontificale des sciences sociales, décrit la Déclaration Fiducia supplicans du Dicastère pour la doctrine de la foi comme presque révolutionnaire et comme un retour aux origines de l'Église et à la présence missionnaire du Christ dans l'histoire de l'humanité.
    Par 

    La Déclaration "Fiducia supplicans" sur le sens pastoral des bénédictions du Dicastère pour la Doctrine de la Foi marque un authentique développement pastoral solidement ancré dans la tradition de l'Eglise et sa théologie morale. Le cardinal préfet du dicastère, Víctor Manuel Fernández, fait judicieusement précéder la déclaration d'une brève présentation dans laquelle il explique, entre autres, ce que la déclaration n'est pas : ce n'est pas un feu vert au mariage gay, ni un changement dans la doctrine de l'Église concernant les relations sexuelles en dehors du mariage, qui sont toujours un grave sujet de péché. Elle ne change donc rien ? Non, il change beaucoup de choses ; c'est presque une révolution. Dans l'histoire de l'Église, cependant, toute révolution authentique est en même temps un retour aux origines, à la présence missionnaire du Christ dans l'histoire humaine.

    Le point de départ de la réalité que la Déclaration a à l'esprit est celui d'un couple en situation "irrégulière" qui demande une bénédiction. Pour éviter tout malentendu, imaginons qu'ils s'adressent non pas à un prêtre mais à leurs parents. Donneriez-vous cette bénédiction ? Je la donnerais. Je ne bénirais pas la relation sexuelle irrégulière. Cependant, je bénirais l'attention qu'ils ont l'un pour l'autre, le soutien qu'ils s'apportent mutuellement dans la vie, le réconfort dans les moments de deuil et la camaraderie face aux difficultés. L'amour n'est jamais mauvais ; les relations sexuelles, en revanche, le sont parfois. Dans la vie de ce couple, le bon et le mauvais sont si étroitement liés qu'il n'est pas possible de les séparer de façon nette. Si une de mes filles se trouvait dans une telle situation, je la bénirais et prierais certainement Dieu pour qu'il sépare, sur le chemin de la vie, le bon du mauvais dans cette relation en en faisant une étape sur le chemin de la vérité. Dieu écrit droit avec des lignes tordues. Je pense que tout père ferait la même chose et je ne vois pas comment un prêtre, s'il a un cœur de père pour les membres de sa communauté, pourrait faire autrement.

    Bien sûr, il y a le risque de scandale. Il y a le risque que, dans le peuple fidèle de Dieu, les plus pauvres et les plus faibles soient induits en erreur et ne comprennent plus ce qu'est le mariage et pourquoi les relations sexuelles en dehors du mariage sont condamnables. Il s'agit d'un problème réel qui ne doit pas être sous-estimé. Et c'est précisément la raison pour laquelle le cardinal Fernández a ressenti le besoin de faire ses remarques préliminaires. Bien sûr, il serait plus facile de faire face à ce problème s'il n'y avait pas de commentateurs qui, au lieu d'apporter des éclaircissements, sèment la confusion et la méfiance. Si toutes les brebis de la bergerie étaient en sécurité, le berger se contenterait de se défendre contre les loups à la porte de la bergerie. Mais si beaucoup sont dehors et perdues, il doit aller à leur recherche, ce qui comporte des risques et des dangers. La Déclaration est une réponse à une urgence pastorale spécifique de notre époque.

    Ceux qui demandent une bénédiction, dans le cas qui nous intéresse ici, savent qu'ils font quelque chose que l'Église n'approuve pas et qu'elle interdit même. Cependant, l'Église veut affirmer un lien, une appartenance. Une appartenance rebelle, mais une appartenance tout de même. L'Église éteindra-t-elle cette lumière qui couve ou la maintiendra-t-elle en vie, dans la mesure du possible ?

    Lorsque j'étais jeune (il y a peut-être un demi-siècle), il était impossible d'imaginer cette situation. Les homosexuels ne demandaient pas le mariage, ils ne voulaient pas se marier. Ils considéraient le mariage et la monogamie comme des formes d'oppression de la société bourgeoise et exigeaient une sexualité libre et la séparation du sexe et de l'amour. Ou mieux : ils pensaient que le sexe était réel et que l'amour n'était qu'une illusion. Une remise en question au sein des mouvements homosexuels a peut-être commencé avec l'apparition du sida (la monogamie est la meilleure défense contre le sida), mais elle est allée bien au-delà. Le sexe n'est pas une simple gymnastique du plaisir : il a une tendance naturelle à impliquer profondément la personne, il a besoin d'être régulé, de s'inscrire dans un contexte normatif. Depuis quelques années, nous assistons à une tentative de "re-régulation" des relations sexuelles, à une reconsidération de la sexualité dans le cadre d'une relation personnelle, voire à une redécouverte de l'amour. C'est dans ce contexte que se pose également la question du mariage homosexuel, inacceptable en soi (comme le confirme le cardinal Fernández) mais indicateur d'un malaise et d'une recherche, auxquels l'Église doit donner une réponse adéquate.

    Au cours du synode, la préoccupation des différentes Églises nationales a émergé face à ces questions. Il y a eu une confrontation tendue où chacun a exposé librement ses raisons et ses efforts, au-delà des différentes positions idéologiques, pour écouter l'Esprit et discerner ce qui vient de Lui et ce qui vient plutôt du Malin. Cette Déclaration offre une première réponse, à la fois conforme à la tradition et ouverte à la nouveauté.

    Rocco Buttiglione est membre de l'Académie pontificale des sciences sociales. Il a publié douze livres et plus de 130 essais sur la philosophie et la culture. Il enseigne les sciences politiques à l'université Saint-Pie V de Rome. Il a siégé au parlement italien et a été ministre des affaires européennes et ministre de la culture.

  • La publication de Fiducia Supplicans trouble des catholiques du monde entier

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    Fiducia Supplicans trouble des catholiques du monde entier

    20/12/23

    La publication le 18 décembre de "Fiducia Supplicans", document du dicastère pour la Doctrine de la foi permettant de "bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe" jette le trouble chez les fidèles et religieux du monde entier.

    Surprise, trouble, incompréhension… Partout dans le monde, des fidèles ne cachent pas leur trouble depuis la publication de Fiducia Supplicans lundi 18 décembre. Publié par le dicastère pour la Doctrine de la foi et approuvé par le Pape, le document autorise la bénédiction des « couples en situation irrégulière et les couples de même sexe » à condition de ne pas « créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage ».

    En Afrique, des fidèles, des prêtres et des évêques n’ont pas hésité à partager leur incompréhension. Dans une déclaration de trois pages, la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) a noté que certains aspects de la déclaration « provoquaient de l’anxiété et même de la confusion parmi les chrétiens et, en général, parmi le peuple de Dieu ». « Dans notre réalité, ici en Afrique, nous sommes très clairs sur ce qu’est une famille et un mariage », indique le communiqué. En Zambie, la Conférence des évêques du pays a déclaré que ce document devait faire l’objet « d’une réflexion plus approfondie et non d’une mise en œuvre » dans le pays.

    Lire la suite sur Aleteia.org

  • "Fiducia supplicans" : Qui dit quoi ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    "Fiducia supplicans" : Qui dit quoi ?

    19 décembre 2023

    Les réactions émergent dans le monde entier à la déclaration de lundi du bureau de doctrine du Vatican sur "la possibilité de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe".

    Le document Fiducia supplicans de 5 000 mots a suscité une controverse immédiate lorsqu'il a été publié le 18 décembre parce qu'il donnait le feu vert, avec des mises en garde, à la bénédiction "spontanée" de couples vivant dans des unions autres que le mariage.

    Voici un bref aperçu de qui dit quoi, par pays :

    Autriche 
    Interrogé sur la manière dont les prêtres doivent répondre à la demande de bénédiction d'un couple homosexuel, l'archevêque Franz Lackner a répondu : "Fondamentalement, on ne peut plus dire non".

    Le président de la conférence épiscopale autrichienne a commenté les raisons de cette déclaration en ces termes : "Je crois que l'Église reconnaît que les couples de même sexe ont besoin d'être bénis : "Je crois que l'Église reconnaît qu'une relation entre deux personnes du même sexe n'est pas entièrement dépourvue de vérité : il y a de l'amour, il y a de la loyauté, il y a aussi des épreuves partagées et vécues dans la fidélité. Cela doit aussi être reconnu".

    Belgique
    L'évêque d'Anvers, Johan Bonny, qui a encouragé les participants à la voie synodale allemande à approuver une résolution sur les bénédictions homosexuelles en mars, s'est félicité de la déclaration.

    "Elle nous aide à aller de l'avant", a-t-il déclaré, selon le journal belge De Standaard.

    (Ajout de belgicatho :

    "Il s'agit d'une très grande avancée parce qu'elle émane de l'organe suprême de l'Église et parce qu'elle dit aussi explicitement que les couples de même sexe peuvent donc recevoir la bénédiction. (...) Comme les évêques flamands se sont prononcés en faveur de cette mesure, elle était déjà possible ici en Flandre. Le fait que le Vatican confirme maintenant cette position est une grande aide. Et pour l'ensemble de l'Église mondiale, c'est un grand pas en avant. "Geert De Kerpel, porte-parole des évêques flamands dans Het Nieuwsblad du 19/12/2023")

    Angleterre
    Le groupe LGBT+ Catholics Westminster à Londres, en Angleterre, s'est dit ravi de recevoir "ce cadeau de Noël accueillant de la part du Dicastère pour la Doctrine de la Foi et du Pape François".

    "C'est un grand pas en avant dans la reconnaissance et l'acceptation de tous ceux qui cherchent une bénédiction pour leurs relations d'amour et d'engagement", a commenté le groupe.

    France  
    Mgr Hervé Giraud a déclaré que la déclaration devait être lue à la lumière de l'exhortation apostolique Amoris laetitia du pape François de 2016, "qui affirmait déjà l'idée que, lorsqu'une union atteint une stabilité visible, elle peut être l'occasion d'être accompagnée par l'Église."

    "Le pape François cherche à sortir du simple 'permis- interdit' pour placer les personnes sous le regard de Dieu afin de les ramener sur des chemins plus sûrs. La bénédiction ouvre ces chemins plus sûrs ", explique à La Croix l'archevêque de Sens-Auxerre.

    "Jusqu'à présent, le débat dans l'Eglise opposait ceux qui disaient qu'on pouvait bénir la personne mais pas le couple, et leurs contradicteurs. Avec cette note, le pape va plus loin : il demande que l'on prenne en compte la situation des personnes, pour les encourager à mieux vivre chrétiennement."

    Selon Mgr Giraud, le document devrait recevoir un accueil mitigé.

    "Certains le salueront comme un premier pas, tandis que d'autres - qui appelaient à la bénédiction des unions civiles, par exemple - estimeront qu'il ne va pas assez loin", a-t-il déclaré. "Derrière ces petits pas se cache le souci de l'Eglise pour la communion, car certains laïcs et clercs sont opposés à tout changement sur le sujet, il faut donc aller très lentement et faire beaucoup de pédagogie sur le sens de ce qui est en jeu : Dieu veut nous prendre là où nous sommes pour nous conduire à lui".

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  • Bénir des couples en situation irrégulière ou des couples de même sexe sans donner l'impression que l'Église ne valide pas leur activité sexuelle est une mascarade

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    Du Père Thomas G. Weinandy, OFM, Cap., sur The Catholic Thing :

    Bénédictions divines et enseignement du Magistère

    19 décembre 2023

    Hier, le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, a publié une Déclaration, avec l'approbation signée du Pape François, intitulée Fiducia Supplicans, " Sur la signification pastorale des bénédictions ".  Cette déclaration articule l'importance des bénédictions dans une perspective biblique, historique et ecclésiale.

    La déclaration précise qu'elle "reste ferme sur la doctrine traditionnelle de l'Église sur le mariage, n'autorisant aucun type de rite liturgique ou de bénédiction similaire à un rite liturgique qui puisse créer de la confusion". La valeur de ce document, cependant, est qu'il offre une contribution spécifique et innovante à la signification pastorale des bénédictions, permettant d'élargir et d'enrichir la compréhension classique des bénédictions, qui est étroitement liée à une perspective liturgique".

    Ainsi, la Déclaration veut maintenir l'intégrité doctrinale de la bénédiction donnée dans le cadre du sacrement de mariage, tout en autorisant une bénédiction qui est " liée ", mais non similaire, à une bénédiction liturgique donnée dans le cadre du mariage, afin de ne pas créer de confusion entre les deux. La Déclaration s'enorgueillit que cette disposition "implique un réel développement" qui est en accord avec la "vision pastorale" du Pape François. Elle poursuit : "C'est précisément dans ce contexte que l'on peut comprendre la possibilité de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe sans valider officiellement leur statut ni modifier de quelque manière que ce soit l'enseignement pérenne de l'Église sur le mariage."  On perçoit ici la véritable raison pour laquelle cette Déclaration a été rédigée : bénir les "couples en situation irrégulière" et bénir les "couples de même sexe".

    La Déclaration développe ces deux situations.  Dans le cadre de cette vision pastorale "apparaît la possibilité de bénédictions pour les couples en situation irrégulière et pour les couples de même sexe, dont la forme ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales afin d'éviter toute confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage".

    Néanmoins, bien que ces bénédictions "ne prétendent pas à une légitimation de leur statut", elles "demandent que tout ce qui est vrai, bon et humainement valable dans leur vie et leurs relations soit enrichi, guéri et élevé par la présence de l'Esprit Saint". La Déclaration considère que ces bénédictions sont en accord avec ce que l'on appelle traditionnellement la "grâce réelle". "Le but de cette grâce est "que les relations humaines puissent mûrir et grandir dans la fidélité à l'Evangile, qu'elles puissent être libérées de leurs imperfections et de leurs fragilités, et qu'elles puissent s'exprimer dans la dimension toujours croissante de l'amour divin".

    Dans tout ce qui précède, il y a l'apparence de la raison, mais aussi beaucoup de jargon, de sophismes et de tromperies. Tout d'abord, la Déclaration professe que ce qui est offert est un développement de la doctrine en accord avec la "vision pastorale" du Pape François.  Dans son Essai sur le développement de la doctrine, saint John Henry Newman fournit des critères pour juger ce qui est vrai et ce qui est un développement doctrinal erroné (une "corruption").  En fin de compte, conclut-il, c'est l'infaillibilité de l'Église qui valide un développement authentique.

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  • Le courrier de Tucho Fernandez : le chemin de l'hérésie est pavé de dubia

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le courrier de Tucho : le chemin de l'hérésie est pavé de dubia

    Sous l'ère Fernández (préfet du Dicatère pour la Doctrine de la Foi), les évêques sont de plus en plus nombreux à poser des questions sur la foi et la morale. Les réponses vont toutes dans le même sens : dans les mots, on ne touche pas à la doctrine, dans la pratique, c'est le contraire qui est clair.

    19_12_2023

    L'angle du courrier du cardinal Fernandez devient de plus en plus obtus, en ce sens qu'il s'élargit chaque semaine au fur et à mesure que le nombre d'évêques qui lui posent des questions sur la foi et la morale augmente. Cette fois, c'est au tour de Mgr Ramón Alfredo de la Cruz Baldera, évêque de San Francisco de Macorís (République dominicaine), de dénoncer le fait que certaines mères célibataires "s'abstiennent de communier par peur du rigorisme du clergé et des dirigeants communautaires". De plus, il y aurait des prêtres qui ne baptisent pas les enfants nés hors mariage. La réponse donnée par le cardinal Fernandez est essentiellement correcte : si elles reçoivent l'absolution sacramentelle pour leurs péchés, comme toute personne baptisée, ces femmes peuvent s'approcher de la Sainte Eucharistie. En ce qui concerne le baptême des enfants nés hors mariage, un passage d'un discours de l'ancien cardinal Bergoglio est cité dans lequel il stigmatise le comportement des prêtres qui refusent d'administrer le baptême à ces enfants.

    Il y a cependant quelques lacunes. La première : on ne sait pas exactement qui est l'objet de la question (la lettre complète de l'expéditeur n'est pas indiquée). Il est question de filles célibataires, c'est-à-dire de mères élevant seules leurs enfants, puis de mères ayant conçu un enfant hors mariage. Deux catégories de personnes différentes. Par ailleurs, il y a une ambiguïté sur le courage de mener une grossesse à terme, sujet abordé à la fois par Fernandez et par un discours du Pape cité par ce dernier. Il semble que toute femme qui mène à terme une grossesse non planifiée soit une héroïne. Ce n'est pas le cas. Bien souvent, aucune pression psychologique insurmontable ne pèse sur les femmes, aucune situation d'extrême pauvreté, aucune difficulté sociale particulièrement dure n'oblige à faire preuve de courage pour mettre un enfant au monde. Il est évident qu'aucune de ces conditions ne peut légitimer l'avortement.

    Nous avons mentionné que la boîte aux lettres du Card. Fernandez est de plus en plus remplie ces derniers temps. Cette dubiamania semble suspecte. Comment est-il possible qu'avant Fernandez, les questions adressées au Dicastère de la Doctrine de la Foi étaient rares et restaient généralement sans réponse et qu'aujourd'hui elles soient beaucoup plus fréquentes et toutes dignes d'une réponse ? En effet, depuis le mois de juillet de cette année, nous en avons compté pas moins de six, sans compter la déclaration Fiducia supplicans publiée pas plus tard qu'hier. On peut légitimement soupçonner que ces dubia sont dopés. En d'autres termes, on est amené à penser qu'on veut aborder certaines questions ou envoyer certains messages et on charge donc un certain Monseigneur d'écrire au Dicastère. Attention : il ne s'agit que de dubia, pas de certitudes.

    Mais au-delà de la genèse de cette dubiamania, il apparaît sans doute, pour rester dans le sujet, que le Magistère ordinaire a trouvé une nouvelle stratégie d'interprétation du munus docendi pour saper la doctrine. Il enseigne ainsi une certaine nonchalance dans l'interprétation de la Révélation et dans les bénédictions des couples homosexuels tant que ces bénédictions ne conduisent pas à une mauvaise interprétation du sens du mariage (thèse officialisée dans le dernier document du Dicastère), de l'Église comme réalité essentiellement synodale, de l'indiscutabilité du concept de "définition définitive" en ce qui concerne le sacerdoce des femmes, la validité de la confession pour certaines personnes même si elles n'ont pas exprimé leur repentir en paroles mais par un comportement concluant, il suffit de s'approcher du confessionnal pour l'exprimer, la possibilité pour les divorcés remariés d'accéder à la communion, la malice non intrinsèque de l'homosexualité et de la transsexualité, et la diminution du caractère sacré des dépouilles mortelles. En cinq mois et demi de travail, les résultats sont remarquables.

    Le protocole dubia rappelle, dans sa structure, les systèmes juridiques de common law. En simplifiant grandement, nous pourrions dire que dans les systèmes juridiques de droit civil, le magistrat applique la loi à des cas concrets. Dans les systèmes de common law, ce sont les cas concrets qui font la loi, en ce sens que les précédents jurisprudentiels sur des cas spécifiques créent une ligne directrice qui, une fois établie, servira de paradigme pour décider des futurs cas similaires. En bref, on ne cherche pas une règle concernant l'affaire à juger, mais le juge se réfère aux précédents. Mgr Fernandez imite cette approche : si un certain comportement est répandu, il n'est pas jugé par l'instrument de la doctrine, mais simplement légitimé. Les précédents dans la société sont reconnus simplement parce qu'ils existent. Ainsi, la norme de l'Église, comprise comme un dogme ou un principe défini de foi et de morale, est dépassée par la pratique qui s'en écarte. C'est l'historicisme ou l'éthique phénoménologique.

    Le stratagème est astucieux : dans les mots, du moins pour le moment, la lettre de la loi n'est pas touchée (le mariage reste indissoluble et exclusif et on ne peut pas parler de mariage homosexuel, les femmes ne peuvent pas devenir prêtres, l'Église est hiérarchique, la vérité révélée est immuable, etc.), mais dans la praxis pastorale indiquée par les responsables du Dicastère, la doctrine est plus qu'écornée.  C'est donc la casuistique qui dicte la loi. Le particulier annule la norme, qui est toujours générale.

    De plus, le protocole dubia semble plus efficace que l'instrument synodal : on n'a pas besoin d'attendre des temps bibliques pour arriver au but, de plus il contourne le problème des dissidents et celui de la recherche d'une synthèse partagée. Un doute à la fois et nous arriverons à de nouvelles certitudes hérétiques.

  • "Oui à la bénédiction des couples homosexuels". Quand le Pape accélère

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    DICASTERE POUR LA DÉMOLITION DE LA FOI

    "Oui à la bénédiction des couples homosexuels". Le Pape accélère

    Avec la déclaration Fiducia supplicans Card. Fernández (Dicastère pour la Doctrine de la Foi) bénit tout type d'union. Il suffit qu'aucun rituel ne soit organisé et qu'il ne soit pas confondu avec le mariage : l'apparence est sûre, la doctrine ne l'est pas.

    19_12_2023

    L'union de personnes de même sexe peut être bénie, à condition de ne pas être confondue avec une bénédiction nuptiale. Telle est la substance des 44 paragraphes de la Déclaration Fiducia supplicans sur le sens pastoral des bénédictions du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, publiée hier, 18 décembre 2023, et signée par le Préfet, le Cardinal Victor M. Fernández, par le Secrétaire de la Section Doctrinale, Mgr Armando Matteo, et par le Pape François.

    Voici le paragraphe central de la Déclaration : "Dans l'horizon tracé ici se trouve la possibilité de bénédictions de couples en situation irrégulière et de couples de même sexe, dont la forme ne doit pas trouver de fixation rituelle de la part des autorités ecclésiales, afin de ne pas produire de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage".

    Le document propose d'offrir "de nouvelles clarifications (...) sur le Responsum ad dubium formulé par l'ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi et publié le 22 février 2021" (n. 2), dans le but de répondre aux besoins de ceux qui "n'ont pas été d'accord avec la réponse négative à la question ou ne l'ont pas jugée suffisamment claire dans sa formulation et ses motivations" (n. 3). L'intention de Mgr Fernández est de maintenir "les aspects doctrinaux" du Responsum, en les combinant de manière cohérente avec "les aspects pastoraux", qui en 2021 n'auraient pas été pris en compte de manière adéquate, alors qu'ils auraient été promus par les réponses du Pape François aux dubia des cinq cardinaux.

    Le chemin parcouru peut être résumé de la manière suivante : en accord avec le Responsum, la Déclaration continue à rejeter les bénédictions ou les rites qui pourraient apparaître comme des approbations d'unions non maritales ou qui, de quelque manière que ce soit, ressembleraient à des rites nuptiaux. Afin de laisser suffisamment de place à la clarté, la Déclaration entend placer les bénédictions "en dehors du cadre liturgique" (n. 23), comme "des actes de dévotion qui 'trouvent leur place en dehors de la célébration de l'Eucharistie et des autres sacrements'" (n. 24).

    L'Église, en outre, doit s'abstenir de faire reposer sa pratique pastorale sur la fixité de certains schémas doctrinaux ou disciplinaires (...). Par conséquent, lorsque des personnes invoquent une bénédiction, une analyse morale exhaustive ne doit pas être posée comme condition préalable pour la conférer" (n. 25). C'est donc dans ce contexte haliturgique et rituel que, selon l'Instruction, des bénédictions peuvent également être données aux couples irréguliers et de même sexe, en demandant à Dieu les grâces dont ils ont besoin à travers eux.

    Il s'agirait donc de l'approfondissement (cf. n° 26) du Responsum de 2021. Mais une fois de plus, des documents " gênants " qui le précèdent, Fernández ne sélectionne que ce qui le sert, en en déformant le sens, pour sa thèse préconstituée. Car pour le Responsum, il ne s'agit pas seulement de ne pas confondre extérieurement la bénédiction de ces couples avec le mariage - problème auquel la proposition de l'Instruction pourrait remédier. Il s'agit plutôt d'un autre problème, que Fernández ne mentionne même pas : que bénit-on lorsqu'on bénit un couple ? S'il s'agit précisément d'un couple, cela signifie que l'on bénit une relation ; sinon, on bénirait des individus. Mais, explique le Responsum, "pour être cohérent avec la nature des sacramentaux, lorsqu'une bénédiction est invoquée sur certaines relations humaines, il est nécessaire (...) que ce qui est béni soit objectivement et positivement ordonné à recevoir et à exprimer la grâce" ; et donc "seules les réalités qui sont en elles-mêmes ordonnées à servir ces desseins [de Dieu dans la Création]" peuvent être bénies.

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