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Santé - Page 75

  • Après Charlie Gard et Alfie Evans, sera-ce le tour de Tafida Raqeeb ?

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    APRÈS CHARLIE GARD ET ALFIE EVANS, TAFIDA RAQEEB ?

    de genethique.org

    19 juillet 2019

    Tafida Raqeeb a cinq ans, elle est hospitalisée au Royal London Hospital depuis le 9 février. Elle est dans le coma, suite à une malforformation artério-veineuse cérébrale (MAV). Une rupture d’un vaisseau sanguin dans son cerveau a provoqué une connexion anormale entre artères et veines, entrainant chez Tarifa un arrêt respiratoire et un traumatisme crânien. Opérée immédiatement, la petite fille s’est « battue avec acharnement ». Ses parents, Shelina Begum, avocate âgée de 39 ans, et Mohammed Raqeeb, 45 ans, expliquent : « cinq mois plus tard, Tafida commence à montrer des signes de progrès, comme la réaction à la douleur, le mouvement des membres et l'ouverture et la fermeture des yeux ».

    Après avoir envisagé un retour à la maison pour poursuivre la convalescence, les médecins ont changé d’avis, jugeant tout type de traitement comme relevant de l’acharnement thérapeutique et préconisant le retrait de la ventilation jusqu’au décès. « Les parents de Tafida sont très désemparés, car ils ont vu leur petite fille faire des progrès au cours des cinq mois qu'elle a passés en soins intensifs ; ils ont donc demandé de lui accorder plus de temps pour se rétablir ».

    Un hôpital italien de Gênes a accepté de poursuivre les traitements de Tafida. Les spécialistes qui ont reçu la fillette en consultation video estiment que le cas de Tafida ne correspond pas à la définition de la « mort cérébrale », notamment à la vue des réponses de son tronc cérébral aux stimulations.

    Une pétition lancée par lundi soir par les parents demande à l’hôpital londonien de « libérer » leur fille et d’accepter son transfert vers l’hôpital de Gênes. Cette pétition rassemble déjà plus de 6000 signatures.

    Ce cas rappelle celui de Charlie Gard, décédé en 2017 à 11 mois, malgré les demandes de transfert vers les Etats-Unis, et celui d’Alfie Evans, débranché en 2018 malgré l’offre d’un hôpital romain de soigner le garçon.

    Pour aller plus loin :

    Sources: The Independant, Peter Stubley (17/07/2019) - Tafida Raqeeb: Parents of five-year-old girl in coma launch legal challenge to decision to allow her to die

    Aleteia, Zelda Caldwell (18/07/2019) - Parents ask UK court for permission to move comatose daughter to Italy

  • "Il sera un légume" : il s'est pourtant réveillé et il marche...

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    IL SORT DU COMA EN DÉPIT D'UN DIAGNOSTIC FATAL

    de genethique.org

     

    « Je ne pouvais tenir debout sur mes jambes. J'avais une sensation de peur et un terrible vertige ». C'est par ces mots qu'Eliza Arcaya, espagnole, décrit sa réaction lorsqu'elle a appris le diagnostic des médecins, dix jours après l'accident de voiture de son fils le 21 août 2018. Les médecins lui expliquent que la connexion entre le cerveau et le cervelet a été endommagée : « Sa lésion est si grave qu’il n’y a rien à faire. Débranchez-le. [...] Il ne va pas sortir de son lit et il ne va pas se réveiller : “Il sera un légume" ».

    Mais cette mère refuse d'abandonner son fils, quoi que les médecins en disent : « J’ai passé six heures dans un état de choc. Puis j’ai pensé : le pire est passé. A partir de maintenant, tout va bien se passer. » Elle décide de s'occuper de son fils. Progressivement il se remet. Le 6 septembre, un premier signe : « il a entrouvert un œil ». Et le 20 octobre, il ouvre les yeux et pleure. Sa mère, toujours confiante, n’a de cesse de l’encourager et de l’aider autant que possible. Son fils continue à s'améliorer grâce à de nombreuses heures de thérapies. Aujourd'hui, il arrive à marcher et est parfaitement lucide. Ses problèmes résident principalement dans ses facultés motrices et sa capacité à parler.

    Eliza Arcaya veut désormais raconter l’histoire de son fils au monde à travers un documentaire. Pour raconter comment il a survécu à cet accident qui aurait pu le tuer ou le paralyser pour le reste de sa vie. Et pour expliquer comment son amour pour son fils et sa foi en Dieu ont été ses moteurs pour prendre soin de son fils. Comment chaque vie mérite qu'on fasse des efforts pour elle. 

    Sources: Aleteia (17/07/2019) - This courageous mother saved her son’s life when doctors told her to give up on him

  • Adrian Owen : le neurologue qui dialogue avecs les patients en état végétatif

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    LE NEUROLOGUE QUI «DIALOGUE AVEC LES ÉTATS VÉGÉTATIFS»

    www.avvenire.it - 26 mai 2019 - Traduction de "Benoît et moi"

    Le neurologue de renommée mondiale Adrian Owen entre dans le débat sur les personnes dans un état «végétatif» et le fait d'un point de vue purement scientifique. «J'en parle en athée et seulement sur la base de ce que nous détectons expérimentalement à travers des examens et des instruments qui n'existaient pas il y a dix ans», dit-il à Avvenire. Et il promet: bientôt nous pourrons en savoir beaucoup plus. Et à propos de l'histoire de Giulia, racontée à Avvenire par sa mère Maura et le neurophysiatre Antonio De Tanti [ndt: une jeune italienne qui s'est «réveillée» après 7 ans d'état végétatif irréversible], il déclare: «C'est une histoire importante. De telles histoires, aujourd'hui nombreuses, montrent tout ce qu'il nous faut encore découvrir et à quel point il faut être prudents, dans ces temps de dérive euthanasique».

    «Prudence, lorsqu'on détache les sondes aux personnes en 'état végétatif' pour les faire mourir. Et je dis cela en tant qu'athée. Il est scientifiquement prouvé que chaque individu porte en lui un niveau personnel de conscience qui n'est pas fixe, qui n'est pas un état mais un mouvement, qui fluctue, s'améliore et s'aggrave».

    Celui qui s'exprime ainsi, c'est Adrian Owen, professeur au Brain and Mind Institute de la Western University canadienne, célèbre comme «le neurologue qui dialogue avec les patients en état végétatif», invité à Milan par la Société italienne de neuroéthique. 

    Au cours de l'IRMF [imagerie par résonance magnétique fonctionnelle], en effet, il a demandé à des patients en apparence privés de conscience d'imaginer qu'ils jouent au tennis ou marchent dans leur propre maison, et dans le cerveau d'un patient sur cinq, les mêmes zones qui entrent en action chez les personnes en bonne santé étaient activées. Non seulement il avait déniché la conscience chez des personnes considérées comme «irréversibles», mais il avait aussi trouvé un moyen de dialoguer avec eux: si tu veux dire oui, imagine la partie de tenis, si tu veux dire non, imagine la pièce. 

    Des diagnostics erronés condamnent donc de nombreux patients à ne pas recevoir le bon traitement, simplement parce qu'ils ne savent pas comment nous dire «je suis là». 

    40% de diagnostics d'état végétatif sont faux. Ensuite, il y a un autre mystérieux 20%, que même le meilleur expert au monde, avec les outils que nous avons aujourd'hui, décrirait comme un état végétatif. Mais la bonne nouvelle, c'est que nous sommes en train de créer de nouveaux outils qui nous permettront de lire ces situations. 

    Cela a-t-il encore un sens de parler d'état végétatif? 

    Absolument pas. Pour aucune catégorie de patients, je ne peux parler d'état «permanent», «persistant» ou «irréversible», la situation fluctue.Au cours des dix dernières années, nous avons fait de grands progrès, grâce à l'IRMF, le neurologue peut aujourd'hui lire dans l'esprit des patients qui conservent des traces de réactivité, et le changement historique sera le retour du choix dans les mains du patient: dans les cas où une activité cérébrale même minime est détectée, il pourra s'exprimer sur sa santé mais aussi sur ses autres désirs. Les différents interprètes - conjoints, médecins, juges - ne peuvent pas savoir quelle est sa véritable volonté actuelle. 

    Avez-vous déjà demandé à ces patients s'ils apprécient leur vie? 

    Je n'ai posé la question qu'au premier avec lequel j'ai communiqué, mais c'était la seule question qui n'a pas eu un oui ou un non clair: ce n'est pas une question minime, la réponse peut être "oui à condition que vous me soulagiez de ma douleur" ou "oui à condition que je ne sois pas laissé seul"... J'ai décidé de ne plus poser cette question tant que nous ne disposerons pas d'instruments de dialogue plus précis. Mon collègue Steven Laureys, cependant, a demandé aux personnes atteintes du Locked-in syndrome (apparemment inconscientes, elles ne font que bouger leurs paupières) et les résultats montrent que leur qualité de vie est considérée satisfaisante. 

    Avez-vous plus de chance de vous réveiller dans la famille qu'à l'hôpital? 

    L'environnement familial stimule la conscience de ces personnes et est une source de grande énergie: qu'elles soient à la maison ou à l'hôpital, tous ceux qui se sont réveillés avaient une présence très forte de leurs proches à leurs côtés. 

    Comment réagissent les membres de la famille lorsque votre équipe peut dialoguer avec leurs proches, qui étaient auparavant considérés comme inconscients? 

    Ils nous demandent de leur communiquer ce qui s'est passé après l'accident ou l'anévrisme, la naissance d'un petit-enfant, un mariage... Les questions que nous posons, en revanche, servent à sonder scientifiquement leur réactivité et à améliorer leur vie: s'ils veulent entendre de la musique ou voir du rugby, s'ils se sentent en sécurité, s'ils ont mal, s'ils se souviennent de l'accident. 

    En ces temps de dérive euthanasique, ce sont des découvertes très importantes du point de vue éthique...

    Sans aucun doute. Nous savons maintenant qu'il n'y a pas de catégories fixes, comme l'écrivent les journaux, mais des états variables aux évolutions imprévisibles.

  • Mort de Vincent Lambert : « une ligne rouge, celle de l’interdit de tuer, a été franchie »

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    De Samuel Pruvot sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne (11 juillet) :

    Mort de Vincent Lambert : pour Tugdual Derville, « une ligne rouge, celle de l’interdit de tuer, a été franchie »

    Tugdual Derville, délégué général d'Alliance Vita et porte-parole de "Soulager mais pas tuer".

    Tugdual Derville, délégué général d'Alliance Vita, réagit à la mort de Vincent Lambert survenue ce jeudi 11 juillet. Elle est pour lui un grave déni de l’humanité de toute personne, même physiquement diminuée et handicapée.

    De quoi la mort de Vincent Lambert est-elle le symbole ?

    C’est une personne qui décède après un temps de grande dépendance. Il s’agit d’abord d’un deuil pour ses proches, tous ceux qui l’ont aimé et soigné. Je pense à ses parents et à son épouse et tous les membres de cette famille. Ce deuil appelle au recueillement, à la pudeur et à la dignité. Le drame qui s’est noué dans cet hôpital (ndlr : le CHU de Reims) est très intime et douloureux. Cette fin de vie est plus qu’ambiguë à mes yeux. Une personne, gravement handicapée et dépendante, a été mise en fin de vie par un protocole qui avait pour objectif d’aboutir à sa mort. C’est très lourd, cela génère un grand malaise et fragilise le regard que nous portons sur les personnes les plus dépendantes. Notre société, grâce à la technique, réussit à sauver des milliers d’accidentés. Certains reviennent sur pied, d’autres avec des séquelles. C’est tout l’honneur d’une société technicisée de prendre soin des personnes qui survivent à des accidents majeurs avec de lourdes dépendances. À partir du moment où il y a une entorse à ce principe fondamental, un effroi nous saisit. Que va-t-il arriver pour les 1700 autres personnes qui sont dans des états comparables à celui de Vincent Lambert ? Leurs proches s’inquiètent légitimement. Cette entorse publique transforme une situation, très intime et personnelle, en symbole. Celui de l’ambiguïté de certaines pratiques médicales.

    En quoi la mort de Vincent Lambert est-elle une transgression aux règles d’humanité les plus simples ?

    Je pense que tous les glissements commencent par des cas limites. Ce qui se joue ici, c’est en réalité la question du projet de vie. Il y avait un choix avec Vincent Lambert : d’abord celui d’une obstination à provoquer la mort de cet homme parce que sa vie était considérée comme indigne d’être vécue. On peut bien sûr comprendre ce choix, du fait de son immense dépendance, la douleur, la déréliction que provoque pour les proches une telle situation. Mais l’autre choix, que proposaient des médecins de réadaptation très nombreux, comme notamment le docteur Catherine Kiefer, c’est de proposer à ces personnes des lieux de vie adaptés, avec de la kiné, des sorties, des projets, même infimes. Un trésor d’inventivité et de générosité se déploie dans ces unités pour patients dits EVC-EPR (état végétatif chronique - état pauci-relationnel). Or, ce choix de s’obstiner dans un projet de mort plutôt que dans un projet de vie peut se transposer à toute autre situation. Dans l’état de Vincent Lambert, qui était particulièrement ultime, on peut comprendre qu’on éprouve le désir que ça s’arrête. La tentation était grande. Mais une ligne rouge – celle de l’interdit de tuer – a été franchie.

    ▶︎ À LIRE AUSSI. Patients en état végétatif – Au-delà du silence

    Du point de vue anthropologique, qu’est-ce que la mort de Vincent Lambert dit de notre société sur sa vision du grand handicap, de la fin de vie et de la mort ?

    Le jugement sur le mystère de cette vie qui aboutit à une forme de condamnation à mort, c’est par extension tout le mystère de la personne qui est nié. Je l’ai déjà observé au cours des débats que j’ai pu avoir avec certains médecins. Leur conception matérialiste de la vie humaine leur fait oublier qu’il est possible qu’il se passe des choses extrêmement précieuses dans ces vies tellement blessés et dans les établissements qui en prennent soin. La place que nous faisons aux personnes qui vivent un handicap, au-delà même de ce que nous percevons de leur vie, manifeste notre degré d’humanité. Faire preuve d’humanité, c’est justement prendre soin des plus fragiles, y compris lorsque nous avons l’impression que ça n’a pas ou plus de sens. C’est quand l’être humain semble ne plus avoir de figure humaine que l’on est appelé à faire preuve d’une plus grande humanité, au-delà des apparences, des émotions et des sentiments.

    Samuel Pruvot

  • Erythrée : tous les hopitaux catholiques ont été fermés par le régime

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    Du site de France Catholique :

    Persécutions

    Érythrée : le pouvoir ferme le dernier hôpital catholique

    lundi 8 juillet 2019

    Dans le collimateur du gouvernement érythréen, tous les établissements de soins catholiques ont été contraints à l’expropriation. Dernier de la liste, l’hôpital de Zager, placé sous scellés le 5 juillet.

    Irruption des forces de l’ordre, éloignement forcé des religieuses, mise sous scellés. La scène qui s’est déroulée vendredi à Zager, à environ 30 kilomètres de la capitale Asmara, aurait pu se dérouler il y a plus d’un siècle, en France, lors de la querelle des inventaires de 1905. L’hôpital du village, qui assurait des soins généraux ainsi que des services d’obstétriques, se voit donc privé d’un personnel compétent, au prétexte de son appartenance confessionnelle. La matériel, confisqué, est resté sur place. Un processus semblable s’est déroulé la veille dans le sud du pays, rapporte l’agence Fides. En quelques semaines, pas moins de 22 hôpitaux, cliniques et dispensaires ont été contraints de remettre leurs clés aux autorités.

    Ces mesures répressives seraient la conséquence des prises de position de l’épiscopat local qui, à plusieurs reprises, a critiqué le régime dictatorial du président Issayas Afewerki, au pouvoir depuis l’indépendance survenue en 1993. Les évêques ont en effet réclamé la mise en place de réformes en profondeur dans ce pays dépourvu de Constitution et privé d’élections démocratiques. Le 28 avril, dans une lettre pastorale intitulée « Paix à vous qui étiez loin et paix à ceux qui étaient proches », ils avaient ainsi préconisé la mise en place d’un « processus de réconciliation nationale, qui garantisse la justice sociale » ainsi que des réformes économiques et sociales pour lutter contre la pauvreté endémique de l’Érythrée. Ce pays de 117.000 km² occupe actuellement la 185e place sur 192 au classement mondial des pays par PIB/habitant établi par le FMI.

    Considéré comme l’un des pays les plus fermés au monde, marqué par des années de guerre avec l’Éthiopie, l’Érythrée relève de l’autorité d’un parti unique, le Front Populaire pour la Justice et la Démocratie. « Le régime (…) a supprimé la plupart des libertés et la situation des droits de l’homme y est très préoccupante : interdiction des partis politiques ; absence d’indépendance de la justice et des prisonniers politiques toujours plus nombreux ; liberté de la presse et liberté syndicale inexistantes ; liberté de religion fortement encadrée ; arrestations et détentions arbitraires » souligne une synthèse du Quai d’Orsay. Le pays est aujourd’hui l’un des principaux foyers d’émigration en Afrique de l’Est.

    Voir aussi : https://afrique.lalibre.be/38875/le-cardinal-de-kesel-denonce-la-fermeture-dhopitaux-catholiques-en-erythree/

  • Euthanasier les personnes atteintes de démence ?

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    De l'Institut Européen de Bioéthique :

    NEW ! Flash Expert : euthanasie des personnes atteintes de démence

    Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté

    Actualités - Belgique Belgique

    Publié le : 09/07/2019

    Auteur / Source : Constance du Bus

    Une pétition a été lancée en mai 2019 par le forum LEIF (LevensEinde InformatieForum), pour demander au législateur d'autoriser l'euthanasie des personnes atteintes de « démence et de toute autre forme d'incapacité progressive et irréversible ». L'euthanasie serait obtenue sur base d'une directive anticipée, rédigée par la personne au moment où elle est encore capable de discernement.

    L'Institut Européen de Bioéthique propose dans ce Flash Expert, une réflexion à propos des arguments avancés.

  • Nos évêques : des pleutres ?

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    Tant que Gabriel Ringlet, dont les prises de position vont à l'encontre de l'orthodoxie et de l'éthique catholiques, n'aura pas été franchement désavoué par nos évêques et interdit de prise de parole dans les lieux (églises, cercles paroissiaux, ...) relevant de leur autorité, je ne pourrai m'empêcher de considérer ces évêques comme des pleutres (Y.W.) :

    Le théologien Gabriel Ringlet réagit à l’affaire Vincent Lambert : “je suis touché, et en colère”

    INTERVIEW sur le site de la Dernière Heure > MA. BE. Publié le 

    Gabriel Ringlet, l'ancien vice-recteur de l’Université catholique de Louvain" L’acharnement thérapeutique est insupportable !"

    1 Quel est votre ressenti suite au décès de Vincent Lambert ?

    " Je suis très touché et en colère quand je vois la façon dont il a été traité. Tout cet acharnement thérapeutique m’a paru insupportable et indigne d’un être humain. J’espère que la France pourra tirer les conclusions qui s’imposent pour l’avenir. "

    2 Êtes-vous favorable à l’euthanasie quelles que soient les circonstances ?

    " Dans certaines circonstances, la morphine ne suffit plus à soulager la personne. Deux options peuvent alors se dégager : la sédation palliative définitive et l’euthanasie. L’une est plus longue que l’autre. Mais pour moi, les deux questions sont à égalité sur le plan éthique. Il faut aider les personnes à s’en aller le plus doucement possible. L’acharnement thérapeutique est insupportable."

    3 Vous ne partagez donc pas l’avis de certains croyants qui estiment que la vie doit être préservée à tout prix ?

    " La vie possède de nombreuses dimensions : une dimension biologique mais aussi affective et relationnelle. La vie, c’est quelque chose de complet. Je ne comprends pas qu’on puisse avoir une vision aussi étroite de la vie que les parents de Vincent Lambert."

    NdB : Rappelons que Monsieur Lambert n'était pas en fin de vie : il ne souffrait d'aucune maladie nécessitant un traitement. Les conséquences de son accident, survenu en 2008, résidaient dans une incapacité à s'alimenter et à communiquer (Voir fiche : L'état végétatif). En France, on estime aujourd'hui à environ 1500 le nombre de personnes plongées dans un état similaire.

    Le commentaire de diakonos.be :

    GABRIEL RINGLET : JE SUIS EN COLÈRE !

    L'abbé Gabriel Ringlet, ancien vice-recteur de l’Université catholique de Louvain, très proche de la franc-maçonnerie belge, l'affirme avec force dans les colonnes de La Dernière Heure : on aurait du mettre à mort Vincent Lambert beaucoup plus tôt. Il ne comprend pas comment ses parents peuvent avoir "une vision aussi étriquée de la vie".

    Nos collègues de Belgicatho ne mâchent pas leur mots et ne comprennent pas pourquoi nos évêques ne désavouent pas ce personnage qui se dit encore prêtre tout en affirmant le contraire de ce que dit l'Eglise.

    Ses prises de position sont aussi en contradiction totale avec le Pape François lui-même qui a récemment dénoncé la "culture du déchet" et affirmé que l'euthanasie était un “acte homicide, qu’aucune fin ne peut justifier”: "Je voudrais réaffirmer et confirmer avec force que l’unique maître de la vie, du début jusqu’à sa fin naturelle, est Dieu ! Et notre devoir, notre devoir est de tout faire pour protéger la vie." a-t-il déclaré.

    Nos évêques craindraient-ils à ce point les foudres médiatiques de ses amis de la laïcité, toujours prêts à hurler au retour de l'obscurantisme et de la censure religieuse? Craignent-ils le retour de bâton de ses frères parlementaires qui n'attendent qu'un prétexte pour rouvrir le débat sur le financement des cultes et voter l'euthanasie d'un clergé belge déjà moribond ? Mystère.

  • Vincent Lambert : un impardonnable silence de l'Eglise

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    Du site "Benoît et moi" :

    Vincent: Quel silence de l'Eglise!

    Du Pape aux évêques de France, plus un mot, plus une voix qui essaie de se faire entendre pour inverser son destin. Sauf celle du cardinal Burke. Article de Luisella Scrosati (8/7/2019)

    >>> Vincent: une voix française venue d'Italie

    VINCENT AGONISE DANS LE SILENCE DU MONDE (ET DE L'ÉGLISE)

    Luisella Scrosati - www.lanuovabq.it - 8 juillet 2019

    Ma traduction
    * * *
    Depuis une semaine, le Français handicapé de 42 ans est privé d'eau et de nourriture. Les médias sont maintenant presque muets, attendant que Vincent meure de faim et de soif pour répéter les mêmes mensonges pro-euthanasie. Aujourd'hui, les avocats des deux parents prendront la parole à Paris pour crier la vérité au monde entier. Les évêques français sont silencieux, et même le Pape François n'a pas voulu lancer un appel pour Lambert, tout comme Mgr Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie. Pourtant, l'Église devrait crier aux quatre vents qu'une injustice est commise contre la vie d'une personne sans défense, comme l'a rappelé le cardinal Burke dans une interview. Aussi parce que le salut des âmes est en danger.

    ---
    Nous en sommes au septième jour de barbarie autorisée contre Vincent Lambert et le récit médiatique est désormais presque muet sur le sujet. Quand Vincent - à Dieu ne plaise - mourra, ils parleront, ou plutôt vocaliseront à nouveau les choses habituelles jusqu'à plus soif, pour s'assurer que l'hébétude de l'opinion publique a atteint une bonne marge de sécurité. (...)

    Les évêques français sont désormais silencieux. Il est vrai qu'à l'occasion de la tentative d'euthanasie de Vincent, arrêtée par la Cour d'appel de Paris le 20 mai dernier, ils se sont fait entendre: d'abord les plus directement concernés, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, évêque de Reims, et son auxiliaire, Mgr Bruno Feillet; et puis aussi l'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, et d'autres évêques. Mais il est vrai aussi que la condamnation a été répétée et que Vincent agonise depuis une semaine; il faudrait donc que l'épiscopat français compact dénonce à nouveau et avec plus de force qu'il s'agit d'un meurtre, dont les auteurs sont des hommes politiques, des médecins et des membres de famille qui ont des noms et prénoms bien précis; que c'est une volonté précise de faire entrer l'euthanasie par la fenêtre, puisque par la porte, c'est encore trop tôt (jusque quand?).

    Il faut aussi mobiliser les catholiques et toutes les personnes de bonne volonté pour résister, prier, et dénoncer la désinformation continue et martelante des médias. C'est le moins que l'on puisse et que l'on doive faire, pour soutenir le cri continu de la maman, Viviane et du papa, Pierre, cet homme de quatre-vingt-dix ans qui souffre de pathologie cardiaque, qui voit un fils handicapé tué, et qui, hier après-midi encore, en allant à l'hôpital de Reims pour rendre visite à son fils, disait au monde la vérité: «C'est un meurtre maquillé, une euthanasie».

    Malheureusement, rien n'est venu non plus du Saint-Père, qui a eu à sa disposition l'audience générale de mercredi dernier et l'Angélus d'hier pour lancer un appel qui tente d'arrêter la main du bourreau, ou du moins qui mette devant les yeux du monde le fait qu'en France, un homme est sur le point d'être tué, uniquement parce qu'il est handicapé, et que les normes élémentaires des droits humains sont violées, reconnues en paroles et ignorées dans les faits.

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  • Vincent Lambert : "c'est terminé..."

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    Communiqué des parents, frère et sœur de Vincent Lambert

    Chers amis qui nous avez tant soutenus tout au long de ces 6 ans,

    Cette fois, c’est terminé. Nos avocats ont multiplié ces derniers jours encore les recours et mené d’ultimes actions pour faire respecter le recours suspensif devant l’ONU qui bénéficiait à Vincent. En vain.
    La mort de Vincent est désormais inéluctable. Elle lui a été imposée à lui comme à nous. Si nous ne l’acceptons pas, nous ne pouvons que nous résigner dans la douleur, l’incompréhension, mais aussi dans l’Espérance.
    Nous voulions tous vous remercier de votre amitié, de votre amour, de votre soutien, de vos prières pendant toutes ces années. Il n’y a plus rien à faire sinon prier et accompagner notre cher Vincent, dans la dignité et le recueillement. Vous êtes avec nous tous par la pensée et la prière auprès de Vincent.

    Nous demandons aux journalistes présents devant le CHU d’avoir la décence de respecter notre intimité familiale dans ces moments si douloureux.

    Pierre, Viviane, David et Anne.

    Communiqué des avocats des parents, frère et sœur de Vincent Lambert :

    Toute la semaine passée, nous avons multiplié d’ultimes actions pour tenter de faire respecter le recours suspensif dont bénéficiait Vincent devant le Comité des Droits des Personnes Handicapées de l’ONU. En vain.

    Nous n’avons plus aucun recours et c’est désormais trop tard. Vincent est en train de mourir. La situation dans laquelle l’a mis le docteur Sanchez est désormais médicalement irréversible. Ces moments sont très douloureux pour tous.

    L’heure est au recueillement, avec l’ensemble de la famille, par respect pour Vincent et autour de Vincent.

    Il n’y aura pas d’autres déclarations.

    Jérôme Triomphe – Jean Paillot
    Avocats des parents, frère et sœur de Vincent Lambert

  • Vincent Lambert : le chagrin et la colère...

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    Du Père Michel Viot sur son blog :

    Le chagrin et la colère !

     

    Oui, j’ai exclu le mot pitié qui figurait dans un titre de film célèbre, qui traitait de la vie des français pendant l’occupation allemande ! Pourquoi alors cette demie référence à cette époque ? Parce que, pendant cette période, on estime à 45 000 le nombre de handicapés mentaux mis à mort dans les hôpitaux psychiatriques de France par privation de nourriture et autres manques de soins, suivant les directives de l’occupant qui avait commencé ce sinistre plan chez lui dès 1939 (commémoration de ce crime odieux et précision de ce chiffre, par le président François Hollande le 10 décembre 2016). Et voici quels étaient les ordres allemands d’avant guerre « Ceux-ci (le Reichsleiter Bouhler et le médecin Brandt) pourront accorder une mort miséricordieuse (Gnadentod) aux malades qui auront été jugés incurables selon une appréciation aussi rigoureuse que possible. » signé Adolf Hitler. Ce beau mot de Gnade qui en allemand signifie effectivement miséricorde est aussi employé pour désigner la grâce, et quelle grâce ! Celle que nous obtient Jésus Christ par sa mort sur la croix. Qui peut oser se moquer autant de Dieu que Satan lui-même ? Hitler n’était-il pas un de ses plus zélés serviteurs ?

    Les responsables de la mort programmée de Vincent Lambert et tous leurs complices (j’y inclus aussi ceux qui protestent mollement, de façon incompréhensible ou pire que tout, se taisent !) poursuivent l’Aktion T4, et les médecins français complices ne font que succéder à leurs confrères des années 1940-1944, en toute bonne conscience. Car Il est vrai qu’il y eu bien peu de pendus à la chute du IlIème Reich parmi ces médecins, criminels contre l’humanité. Deux ou trois je crois pour plus d’une centaine au moins de personnes incriminées.

    Certains purent même continuer leur activité médicale. Que voulez-vous, l’on vivait, malgré les apparences, dans la civilisation des droits de l’homme de 1789. Ses articles 1 et 3, pour faire bref, résument à eux seuls les fondements du pouvoir totalitaire. Article 1 « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. ». Un mensonge dans la première phrase et l’énonciation d’un crime contre l’humanité dans la seconde (quand on se donne la peine de lire attentivement le Bref Quod aliquantum du Pape Pie VI qui condamne ce texte en 1791, on verra que ce que je dis n’a pas échappé au Magistère). En effet les hommes ne demeurent pas libres et égaux en droit. S’ils ne restent pas participants de l’utilité commune, c’en est fait de leur égalité et de leur liberté. Cela peut se comprendre de criminels. Mais l’énoncé est à dessein beaucoup trop vague et va permettre ainsi de « sortir » de l’humanité quiconque ne sera pas utile à la communauté. Qui en sera juge ? Selon l’article 3, la Nation de qui émane le principe de toute souveraineté. Et selon la pensée de Siéyès, dont l’influence continue à s’exercer aujourd’hui, il faut entendre par Nation, ses représentants, uniquement ! Ainsi la Révolution française exclura progressivement de l’humanité tout ce qui s’opposera à ses progrès, à l’utilité commune, et ce, au gré du groupe dominant du moment,  capable, par la terreur, de rallier une majorité de représentants de la Nation, donc la Nation elle-même. On commencera par les opposants politiques et religieux ou jugés tels, pour en arriver au génocide vendéen. Et l’on y tuait plus des hommes, des femmes et des enfants, mais des brigands. Ils étaient ainsi tous qualifiés par les textes officiels de la République.

    En fait, c’est parce que Vincent Lambert est jugé par notre société de consommation comme inutile à ses semblables, et ce, au nom de la Nation et de la philosophie des Lumières qui l’a enfantée au XVIIIème siècle (voir le réquisitoire du procureur général près la cour de cassation, saisie par madame le ministre de la santé) qu’on va le laisser mourir de soif et de faim, ainsi qu’au au nom des droits de l’homme définis en 1789 et pourtant condamnés par l’Eglise catholique. Et il aura droit à une « mort miséricordieuse » pour finir, grâce à une savante préparation du Docteur Sanchez. La devise « la liberté ou la mort » prétexte à tous les crimes de la première république, a marqué toutes ses sœurs, jusqu’à la Vème y compris, de la tâche de sang qui rendit folle la meurtrière Lady Macbeth, qui elle, au moins, n’eut jamais d’illusion sur le pouvoir curatif «  des parfums d’Arabie »….

    Mais qu’importe la condamnation des prétendus droits de l’homme par l’Eglise catholique, notre État français, qui a présentement la forme d’une république,  est laïc. Ses cours de justice ont depuis longtemps ôté l’image du crucifié de leur honorable compagnie. Il avait beau avoir les pieds cloués, cela aurait pu être dangereux pour de nobles séants !

    De plus les parents de Vincent Lambert sont qualifiés ici ou là d’intégristes. C’est habile de la part de leurs opposants, mais personnellement, peu m’importe ! Ils sont parents et plaident pour garder leur fils vivant, et je suis prêtre catholique, donc forcément conciliaire et obéissant au Pape. Exerçant le ministère pastoral depuis 1968, j’ai vu de près de nombreux regards d’être humains qui étaient presque morts, ou censés le devenir rapidement. Ils n’étaient pas toujours inexpressifs, si du moins on prenait le temps de les regarder dans les yeux et de leurs parler. Et si expression il y avait, c’était toujours un appel de fraternité. Quand nous nous sentons en équilibre sur le filin de la vie nous avons besoin de soutien pour demeurer ou pour partir. Une présence miséricordieuse est toujours nécessaire.

    D’abord comme pasteur protestant puis ensuite comme prêtre, on m’appelait pour assurer une présence religieuse au moment où selon la science des hommes tout devait être fini. Et même si c’est après de longues années, on se souvient toujours de la première personne qu’on a administrée. Surtout quand cette dernière n’est pas morte, comme prévue et que c’est une autre personne, présente à cette triste veillée qui est partie avant elle, deux ans plus tard ! Je n’ai jamais cru que cela était lié à ma personne, bien que ce phénomène se soit reproduit quelques rares fois. Je sais en revanche que ces sursis ont toujours eu une signification, tant pour la personne qui aurait dû quitter ce monde de suite, que pour sa famille. Parmi ces cas, se trouvaient des gens plongés dans différentes formes de comas. La question d’arrêt de soins ne se posait, à l’époque, que pour des personnes âgées, n’étant maintenues en vie que par l’assistance de machines, et avec plus d’insistances si ces mêmes personnes étaient atteintes de maladies qui devaient immanquablement les tuer dans d’atroces souffrances. L’Eglise est contre l’acharnement thérapeutique et recommande la lutte contre la souffrance.

    Mais tout ce que je viens de décrire à propos des comas ne concerne pas Vincent Lambert. Tout le monde le sait, tout comme le fait qu’il ne se trouve pas dans un lieu médical approprié à son cas, ce qui ne comporte de ma part aucun jugement de valeur sur la compétence médicale des médecins qui l’entourent. Mais je m’interroge sur leur référents moraux et civilisationnels. Et à ce sujet je ne puis que rappeler l’avertissement de notre Archevêque Mgr Aupetit : choisir entre la civilisation du déchet ou de l’amour (réécouter son intervention du 21 mai 2019 radio Notre Dame).

    Personnellement, et très tôt dans ma vie, je me suis toujours souvenu de ce beau passage du prophète Isaïe : « Il ne brisera pas le roseau ployé, il n’éteindra pas la mèche qui s’étiole » (Isaïe 42 v3). Le prophète pense au Serviteur de Dieu qui s’occupera des plus faibles parmi les rescapés de la déportation à Babylone. Jésus en s’attribuant cette mission comme Messie (Matthieu 12 vv 15-21), la lègue à ses apôtres, à leurs successeurs et finalement à tous les chrétiens.

    C’est l’honneur du Christianisme que d’avoir réintégré la faiblesse dans l’humanité. Saint Jean Paul Il, à la fin de sa vie, l’avait hissée jusqu’au trône de Saint Pierre. Car Jésus en avait donné l’exemple suprême comme crucifié mourant, en restant roi jusqu’au dernier instant de sa lente agonie puisque qu’il a ainsi pu donner au bon larron sa promesse d’entrée dans son royaume. Et pourtant, Jésus avait plusieurs fois failli être tué avant ce moment là, il avait échappé à ceux qui lui voulaient du mal, ce n’était pas son heure ! Il devait encore sauver le bon larron. Et cela, Dieu Seul le savait, tout comme il sait quand doit se terminer la vie de Vincent Lambert. Par son handicap, il est ce roseau ployé, ce lumignon qui fume. Qui sont ils ceux qui prétendent le détruire ? Que savent-ils de « l’utilité » de sa vie pour lui-même, pour sa famille, pour la dignité morale de notre société, et de ses conséquences sur le sort des handicapés de toutes sortes, en particulier des personnes âgées subissant de plus en plus la maltraitance ?

    Je n’ai pas cité à dessein le v3 d’Isaïe. Je l’ai gardé pour ma conclusion : « A coup sûr, il fera paraître le jugement. ». Oui le Serviteur de l’Eternel, comme Messie est aussi un juge. Il sera sévère pour ceux qui ont usurpé sa place et enveloppé Vincent Lambert d’un linceul, même si celui-ci est recouvert de la toge rouge d’un magistrat !


    Illustration : Rogier van der Weyden, Polyptyque du Jugement Dernier (1445-1450), Hospices de Beaune, photographie lavieb-aile

  • Viviane Lambert aimerait que le Pape François donne un nouveau message pour son fils

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    Du site "Benoît et moi" :

    Vincent: une voix française venue d'Italie

    Alors que la mise à mort de Vincent Lambert se poursuit (désormais dans le silence gêné des médias - ou leur indifférence, puisqu'ils ont obtenu ce qu'ils voulaient) La Bussola a interviewé une religieuse, amie de Viviane Lambert, qui vit à Rome, et dont la mère a elle-même été victime de la loi Leonetti. Que fait le Pape??? (6/7/2019)

    Bien qu'il se soit déjà exprimé en faveur de Vincent (voir dans ces pages Alfie, Vincent: le silence de l'Eglise , 15/4/2018) aujourd'hui, le silence du Pape (re)devient assourdissant, surtout si on le compare à son empressement à défendre la cause des migrants.

    VINCENT, APPEL AU PAPE : "NE LE LAISSEZ PAS FINIR COMME MA MÈRE"

    Valerio Pece
    www.lanuovabq.it 
    6 juillet 2019
    Ma traduction

    * * *

    «Je pense que la mère de Vincent aimerait que le Pape François donne un nouveau message à son fils. Il l'a déjà fait dans le passé, mais cette fois le temps presse», dit Marie-Christine Jeannenot, missionnaire française et amie de Viviane Lambert, à la Bussola. «Une voix faisant autant autorité que celle du Saint-Père aiderait à faire la lumière sur une règle selon laquelle l'hydratation et la nutrition sont des traitements qui peuvent être retirés au patient. Alors qu'au contraire, ils sont un droit fondamental pour chacun d'entre nous», explique la soeur, qui parle de la grande foi de Viviane. Et qui confie qu'avec la loi Claeys-Leonetti «ils ont aussi ôté la vie à ma mère», sans qu'elle puisse rien faire pour l'empêcher.

    «Viviane m'a dit que Vincent venait de recevoir de Vannes les reliques d'un thaumaturge très puissant, Saint Vincent Ferreri, un Dominicain né en Espagne au milieu du 14ème siècle. Tout cela s'est passé avec la permission pleine et convaincue de l'évêque [Mgr Centène]», raconte Marie-Christine Jeannenot, française résidant à Rome, Missionnaire de la Mère Pèlerine de Schoenstatt. Amie de Viviane Lambert, la mère de Vincent, Marie-Christine est depuis longtemps en communion d'esprit et en contact téléphonique constant avec elle. «Je me suis battue pour Charlie Gard et Alfie Evans, et puis ils ont aussi pris la vie de ma mère. Je me battrai toujours et je témoignerai pour la vie». 
    La Bussola l'a rencontrée.

    - Comment votre amitié avec Viviane Lambert est-elle née?

    Je l'ai rencontrée le 19 mai 2018 lors de la journée de la Marche pour la Vie, à Rome, et depuis, nous sommes restées en contact étroit. Du podium, Viviane a parlé de la situation de son fils Vincent, séquestré dans sa chambre. Elle a dit qu'il n'était absolument past dans un état végétatif, que ce terme n'était utilisé que pour discréditer la famille. Elle a dit que son fils interagissait - et le fait encore! - avec elle, son mari, son frère David et sa sœur Anna. Viviane m'a beaucoup touchée quand elle a crié que son fils Vincent ne deviendrait pas la bannière de l'euthanasie, mais celle de la vie.

    - Quelles sont les dernières confidences de la mère de Vincent ?

    Je l'ai entendue hier et elle m'a dit que le Dr Sanchez, le médecin qui soigne Vincent, ne veut écouter personne et qu'il continue imperturbablement le protocole de fin de vie. Viviane m'a également dit qu'ils porteraient cette affaire très douloureuse devant les tribunaux.

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  • Vincent Lambert : de quel côté est l'acharnement ?

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    Du site de Ouest France :

    « De quel côté est l’acharnement ? »

    Par Marie de Hennezel, psychologue

    Le docteur Claire Fourcade, vice-présidente de la société française des soins palliatifs, s’est exprimée sur ce qui lui paraissait « la moins mauvaise solution » dans l’affaire Vincent Lambert. À savoir l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielle dont bénéficie ce patient, désormais condamné à mourir. Psychologue, ayant travaillé dix ans en soins palliatifs et enquêté sur les services qui accueillent des personnes en état végétatif chronique, j’aimerais exprimer ici mon désaccord. Selon moi, Vincent Lambert n’est pas en fin de vie et ne relève pas de la loi Léonetti. Une autre solution aurait pu être trouvée, puisque plusieurs services adaptés à son état acceptaient de le recevoir.

    À lire aussi. Affaire Vincent Lambert : cinq questions sur le nouvel arrêt des traitements

    La décision qui vient d’être prise fera jurisprudence. Elle aura des conséquences sur les 1 700 personnes cérébrolésées, leurs familles et les soignants qui prennent soin d’elles. Pourquoi y aurait-il du « cas par cas » ou du « sur-mesure » dans une société qui juge que la vie de certains ne mérite plus d’être vécue, qu’ils n’ont plus leur place dans la communauté des vivants, à partir du moment où leur cortex est détruit ? Le jour où peut-être notre société jugera que les soigner coûte trop cher ?

    Ce qui se joue autour du sort de Vincent Lambert est d’abord un enjeu éthique. On essaie de nous faire croire que le débat oppose croyants et athées, mais les questions éthiques concernant l’évaluation de l’obstination déraisonnable sont les mêmes pour tous. Au nom de quoi affirme-t-on - sans l’ombre d’un doute - qu’une personne est en obstination déraisonnable ? L’être humain se réduit-il aux connexions électriques du cerveau ? Comment les expertises scientifiques ont-elles pu passer sous silence le rôle du système limbique, parfois appelé cerveau émotionnel ?

    Même si dans l’état actuel de la science, on sait encore peu de chose sur ce néocortex, n’est-ce pas un peu péremptoire de qualifier de « réflexes » les réactions émotionnelles de Vincent Lambert, et de tenir pour négligeable la résistance qu’il oppose à la volonté des autres de mettre fin à sa vie ? (1) Lors d’une visite de l’hôpital maritime de Berck, j’avais rencontré les soignants qui prenaient soin de ces personnes cérébrolésées. J’en avais rendu compte dans mon livre Le souci de l’autre. Une infirmière m’avait rapporté que la vie des personnes qu’elle soignait avait un sens parce qu’elles comptaient pour quelqu’un. Cela pouvait être un conjoint, un parent, souvent la mère. « Savez-vous, m’avait-elle dit, que la personne cérébrolésée meure dans les 48 heures qui suivent le décès de la personne qui vient régulièrement la voir, sans que l’on ait à intervenir médicalement. Elle s’arrête simplement de respirer ». J’avais été particulièrement intéressée par cette observation, qui montre qu’un lien affectif profond, malgré la détérioration des fonctions cérébrales, donne du sens à la vie. Je savais, comme tous les psy, que des liens inconscients tissent les profondeurs de notre psyché, et peuvent être si puissants que la vie et le sens sont maintenus.

    Vincent Lambert aurait mérité une « solution » plus apaisante, digne de nos valeurs démocratiques d’humanité et de solidarité aux côtés des plus vulnérables, loin des enjeux politico-juridico-médiatiques. Pourquoi s’être acharné à refuser son transfert dans un service adapté à son état ? 

    (1) E.Hirsch, Le Figaro du 3 juillet.