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Santé - Page 73

  • Fin de vie : une déclaration commune des religions monothéistes

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    De Vatican News :

    Au Vatican, les religions monothéistes signent une déclaration sur la fin de vie

    Des représentants juifs, musulmans et chrétiens ont signé ce lundi matin une déclaration commune rejetant l'euthanasie et le suicide assisté et invitant à développer les soins palliatifs.
     
    Olivier Bonnel - Cité du Vatican

    Proposé au Pape François par le rabbin Avraham Steinberg, coprésident du Conseil national israélien pour la bioéthique, ce texte a ensuite été validé par l'Académie pontificale pour la Vie qui a réunit un groupe de leaders juifs, chrétiens et musulmans. Ce texte intitulé «déclaration des religions monothésites abrahamiques sur les problématiques de la fin de vie» a été signé lundi 28 octobre à la Casina Pie IV, dans les jardins du Vatican, siège de l'Académie pontificale des Sciences. Parmi les signataires figurent Mgr Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la Vie, le rabbin Avraham Steinberg, Kyai Marsudi Syuhud, chef de la plus importrante organisation d'oulémas d'Indonésie, ou encore un représentant du patriarcat de Moscou. 

    «Les problématiques morales, religieuses, sociales et juridiques du traitement du patient en phase terminale sont parmi les sujets les plus complexes et les plus débattus dans le domaine de la médecine moderne», peut-on lire en préambule du document. Les thématiques liées à la fin de vie ne sont pas des problématiques simples à aborder en raison des nombreux progrès scientifiques et technologiques de ces dernières années, des changements dans les rapports entre le médecin et le patient, et plus globalement des changements culturels en particulier dans les sociétés occidentales, souligne encore le préambule. 

    Les objectifs de cette déclaration

    Ce texte a pour ambition de mieux présenter la vision des religions monothésites sur ces questions délicates de la fin de vie, mais aussi d'améliorer la capacité des agents de santé à mieux comprendre, respecter, guider, aider et réconforter le croyant et sa famille dans l'exercice de leurs fonctions. «Respecter les valeurs religieuses ou culturelles du patient n'est qu'un problème religieux, souligne encore ce document, mais c'est une exigence éthique pour les personnels soignant qui accueillent des patients de confessions religieuses différentes.»

    L'assistance à ceux qui sont sur le point de mourir, lorsqu'il n'y a plus de traitement possible, est, d'une part, une manière de prendre soin du don divin de la vie, et d'autre part, un signe de responsabilité humaine et éthique, à l'égard de la personne qui souffre, souligne cette déclaration. 

    Refus de l'euthanasie et du suicide-assisté

    Cette déclaration rappelle aussi clairement l'opposition des grandes religions monothésistes à l'euthanasie, et à toute forme d'aide au suicide. L'euthanasie «est un acte direct, délibéré et intentionnel de prendre la vie et l'assistance médicale au suicide,  qui est un suicide direct, délibéré et intentionnel sont des actes  totalement contraires à la valeur de la vie humaine», lit-on dans ce texte. Par conséquent, ces actes «répréhensibles tant du point de vue moral que religieux devraient être interdites sans exception.»

    Le texte évoque également l'importance de développer les soins palliatifs pour mieux accompagner les malades en fin de vie, et rappelle l'engagement des grandes religions monothéistes à sensibiliser le grand public à ces soins. Le document signé a ensuite été présenté au Pape François lors d'une audience privée. 

    Voici les grands points de cette déclaration:

    - L'euthanasie et le suicide assisté sont moralement et intrinsèquement mauvais et devrait être interdite sans exception. Toute pression et l'action sur les patients pour les persuader de mettre fin à leur vie est catégoriquement rejetée.

    - Aucun personnel de santé ne devrait être forcé ou contraint à le faire, d'être associé, directement ou indirectement, au décès délibéré, d'un patient par suicide assisté ou par toute forme de suicide assisté. Au fil des ans, il a été accueilli favorablement le fait que le l'objection de conscience à ces actes contraires à la loi devrait être respectée. Ceci reste valable même si de tels actes ont été déclarées légaux dans certains lieux. L'objection de conscience devrait être universellement respectée.

    - Nous encourageons et soutenons une présence qualifiée et professionnelle des soins palliatif partout et pour tous. Même quand la mort est un poids difficile à supporter, nous nous engageons moralement et religieusement à ne pas nous laisser abattre ainsi qu’à assurer réconfort, soulagement de la douleur, proximité, assistance spirituelle à la personne et sa famille.

    - Nous appuyons les lois et les politiques publiques qui protègent le droit et la dignité de la personne en phase terminale, pour éviter l'euthanasie et promouvoir les soins palliatifs.

    - D'un point de vue social, nous devons nous engager pour que le désir des patients de ne pas être un fardeau ne leur inspirent pas le sentiment d'être inutiles et que leur vie mérite d'être vécue dans la dignité, d’être soignée jusqu'à son terme naturel.

    - Tous les professionnels de la santé devraient être tenus de créer les conditions nécessaires pour qu’une assistance religieuse soit garantie à toute personne qui en fait la demande.

    - Nous nous engageons à utiliser les connaissances et la recherche pour définir des politiques qui favorisent les soins et le bien-être sociaux, émotionnels, physiques et spirituels, fournir un maximum d'informations et de soins aux personnes confrontées à des maladies graves et à la mort.

    - Nous nous engageons à impliquer nos communautés sur les questions bioéthiques, en lien avec la phase terminale afin d’offrir une compagnie compatissante à ceux qui souffrent et meurent.

    - Nous nous engageons à sensibiliser le public aux soins palliatifs à travers  une formation appropriée en développant des ressources liées aux traitements pour la souffrance et la mort.

    - Nous nous engageons à apporter un soulagement à la famille et aux proches des patients qui sont sur le point de mourir.

    - Nous appelons les politiciens et les professionnels de la santé à se familiariser avec le vaste enseignement des religions abrahamiques pour fournir de meilleurs soins pour les patients mourants et leurs familles, en fonction de leurs traditions religieuses respectives.

    - Nous sommes déterminés à impliquer sur ces questions les autres religions et toutes les personnes de bonne volonté dans le monde.

  • Sur l'accompagnement des malades en fin de vie

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    Via Didoc.be :

    Accompagner les malades en fin de vie

    Écrit par Joëlle Levecq-Hennemanne le .

    Un article d’opinion, publié dans La Libre Belgique, attire notre attention sur les malades en fin de vie. Il nous invite à porter un autre regard sur les personnes âgées et celles qui sont en fin de vie.

    Calcutta, 8 h du matin. La chaleur, la poussière, les klaxons, la saleté, les rues grouillent de monde. Nirmal Hriday, « maison du cœur pur » en bengali, maison des mourants, première maison ouverte par Mère Teresa en1952.

    A l’intérieur, la première salle est réservée aux hommes. Ils sont souriants, ils tendent les mains pour saluer. Un couloir mène, à l’autre extrémité de la maison, à la section des femmes. Elles sont là, assises à table ou pour les plus faibles, allongées sur le lit. Elles portent des robes colorées à fleurs, des bracelets, du vernis sur les ongles. Elles attendent, elles ne parlent pas, la plupart ont les cheveux rasés, le regard est loin, très loin parfois. Qu’ont-elles vécu ? Que reste-t-il de leur dignité ?

    Esthétiquement, rien ni personne n’est beau. Et pourtant ces femmes portent une beauté en elles… Les yeux occidentaux se mettent en retrait pour laisser la place au cœur qui les regarde et les voit. La beauté serait-elle une émotion ressentie ?

    La dignité de chacune, ce sont les religieuses de Mère Teresa qui la leur rendent.

    Les sœurs accueillent ces femmes qui ont tout perdu, elles les remettent debout, les soignent, leur donnent à manger, les cajolent, les respectent tout simplement.

    La quiétude règne, comme dans les lieux où la vulnérabilité est entourée d’affection.

    Cette attitude face à la fragilité interpelle notre société. Que faisons-nous de nos personnes âgées, de nos mourants ? Quel regard posons-nous sur elles ?

    Tu es important parce que tu es toi

    Il y a 17 ans, en 2002, la Belgique a adopté une loi sur les soins palliatifs. L’article 2 en donne la définition. Par soins palliatifs, il y a lieu d’entendre « l’ensemble des soins apportés au patient qui se trouve à un stade avancé ou terminal d’une maladie grave, évolutive et mettant en péril le pronostic vital, et ce, quelle que soit son espérance de vie. Un ensemble multidisciplinaire de soins est garanti pour assurer l’accompagnement de ces patients, et ce, sur les plans physique, psychique, social, moral, existentiel et, le cas échéant, spirituel. Les soins palliatifs offrent au malade et à ses proches la meilleure qualité de vie possible et une autonomie maximale…. »

    Il ne s’agit plus de guérir mais de prendre en compte le malade dans une dimension globale : physique, sociale, familiale, psychologique, spirituelle, non seulement limitée à la maladie, tout en associant l’entourage, avec l’aide d’une équipe pluridisciplinaire.

    L’anglaise Cicely Saunders, fondatrice du mouvement des soins palliatifs, disait ceci : « Tu es important parce que tu es toi, et tu es important jusqu’à la fin de ta vie. Nous ferons tout notre possible non seulement pour t’aider à mourir paisiblement, mais aussi à vivre jusqu’à ta mort. » Prendre soin de la personne sans prolonger ni raccourcir la vie, voilà la ligne que suit la médecine palliative.

    La fin de la vie entraine le plus souvent le désarroi. Nous sommes malheureux face au proche malade que nous aimons, qui a perdu sa forme physique, qui est devenu fragile et « diminué ».

    Et à travers ce désarroi, c’est aussi la question de la dignité qui se retrouve au cœur des situations de fin de vie. Mais quelle dignité ? Celle du corps beau et performant ? Ne sommes-nous pas appelés à changer notre regard sur la personne fragilisée, à essayer de dépasser notre appréhension, à ne pas enfermer le malade dans sa maladie mais au contraire à l’approcher, le rencontrer dans sa vulnérabilité et, au-delà de cette vulnérabilité, dans sa personne ?

    Le temps de l’Essentiel

    Les soins palliatifs sont une démarche qui, grâce à leur dimension pluridisciplinaire, permettent d’approcher le malade avec sollicitude et soin (care).

    D’une part, tous les moyens pour maîtriser tant la douleur physique que la souffrance psychologique sont utilisés, d’autre part, tout est mis en place pour répondre au mieux aux souhaits du malade. La communication est maintenue par le regard, le toucher, le sourire et la présence silencieuse.

    Le malade n’est pas celui qu’on fuit mais la personne qu’on entoure jusqu’à son dernier souffle. C’est pouvoir lui dire, tant au niveau médical que familial : « Je ne t’abandonne pas, ta vie a de la valeur pour moi ».

    Personne ne court, personne ne se presse. C’est le temps de la pacification, de l’affection, de l’Essentiel.

    Les soins palliatifs sont-ils synonymes de la phase terminale de la fin de vie ? Dans notre pays, ils sont généralement associés aux derniers jours ou semaines. Les patients restent en moyenne 15 à 20 jours dans un service de soins palliatifs. Cependant, cette attitude de sollicitude et de soin, caractéristique des soins palliatifs, devrait pouvoir remonter en amont de la phase terminale. La dernière période de la vie ne se limite en effet pas aux 15 derniers jours. C’est pourquoi, les soins palliatifs doivent aussi pouvoir se développer autour de réseaux de bénévoles qui donnent du temps pour rendre visite aux personnes seules dans les homes à Bruxelles et ailleurs, et qui apportent une pierre à l’édifice de la lutte contre la solitude des personnes âgées.

    Joëlle Levecq-Hennemanne est membre de l’asbl « Solidarité Fin de Vie ». Contact : solidaritefindevie2017@gmail.com. Ce texte a été publié dans La Libre Belgique du 11-10-19 sous le titre « Des réseaux de bénévoles pour accompagner les malades en fin de vie ».

  • Elena s'est éteinte dans les bras de sa maman

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    De Marie et Pablo González Depreter en Carte blanche sur le site du Vif :

    Les bras d'une maman

    18/10/19

    Il y a des moments dans la vie que personne n'oublie : bons ou mauvais, ils nous font grandir et forgent notre façon d'être. Parfois ils arrivent soudainement et nous prennent à l'improviste ; et parfois nous les voyons venir.

    Nous vivons à Madrid. Mariés depuis le mois d'avril 2018 et désireux d'agrandir notre petite famille, nous apprenons quelques mois plus tard la bonne nouvelle : un bébé est en route. Date prévue de l'accouchement : 17 juin 2019.

    Les semaines défilent à toute vitesse. À onze semaines de grossesse, nous sommes frappés de découvrir pour la première fois la vie de ce petit être qui mesure tout juste 4,3 cm ! Pendant cette première échographie, son coeur bat à mille à l'heure. Nous nageons dans le bonheur.

    Le temps passe à vive allure. Nous attendons avec impatience la 20e semaine pour connaître le sexe de notre bébé. Entre temps, Marie se prive de ces mille petites choses qui sont déconseillées aux femmes enceintes : finis les sushis, les McDonald's, le Brie, le saucisson et le jambon d'Espagne !

    Arrive enfin le jour tant attendu où nous devions connaître le sexe de notre bébé. Au bout de quelques minutes d'échographie, nous sentons que quelque chose ne va pas. Le médecin se concentre longtemps sur une zone spécifique. L'inquiétude s'empare de nous. Nous lançons, tout bas, une petite prière au ciel. Le médecin, jusque-là d'un silence sépulcral, s'adresse à Marie - et à elle seulement.

    Ses mots sont terribles -et marqués par un énorme manque de tact. Notre bébé a une malformation très grave. Est-ce que Marie souhaite avorter ?

    Nous demeurons un moment silencieux, sans pouvoir répondre. Mentalement, nous essayons de rembobiner la scène en marche arrière. Mais il n'y a pas de retour en arrière possible.

    Nous refusons d'avorter. Dévastée, mon épouse essaie de déconnecter pendant que le médecin développe un peu plus, nous répétant que l'avortement est la meilleure option possible. "Arrêter la grossesse, c'est très simple : vous venez demain et en une demi-heure, c'est fait."

    Notre bébé souffre d'anencéphalie. Probabilité de vivre pendant la grossesse : élevée. Probabilité de mourir pendant l'accouchement : de 40% à 60%. Probabilité de vivre après l'accouchement si l'enfant y survit : 0,00%.

    Nous sommes repartis en pleurs, sans même connaître le sexe de notre bébé. Que dire ? Que faire ? Comment réagit-on lorsque survient ce qu'on a envisagé de pire ?

    Nous ne pouvons l'accepter et nous ne sommes pas disposés à baisser les bras. Nous reprenons la voiture. Nous avons besoin d'un deuxième avis : peut-être allons-nous nous réveiller de ce cauchemar ? Trois heures plus tard, nous arrivons à Burgos, ville où le père de Pablo travaille comme médecin, et où l'on nous confirme la malformation.

    Jour triste s'il en est : ni célébration ni sourire, mais seulement un sentiment écrasant d'impuissance. Nous ne pouvons rien faire, et ça nous glace le sang. Seule petite lumière dans ces ténèbres : nous apprenons que notre bébé est une fille, et nous l'appelons Elena.

    Le temps devient à présent notre ennemi. Démarre un compte à rebours implacable avant le terme, que nous redoutons plus que tout. C'est dans ces moments difficiles que nous pensons le plus souvent à Dieu, et pas vraiment en bien. Pourtant nous nous rapprochons de lui : en quête de réponse, d'explication ou de miracle, nous fréquentons plus souvent la messe. Dans ces moments de grande obscurité, nous nous rendons rapidement compte que nous ne sommes pas seuls : tout le monde se démène pour nous aider, et c'est pour nous comme une éclaircie dans notre obscurité.

    La Clinique Universitaire de Navarre à Madrid, où nous savions que serait acceptée notre décision de ne pas avorter, devient notre nouvel hôpital. Notre nouvelle gynécologue, une personne souriante qui déborde de vitalité, change nos vies. Elle nous apprend à voir ce que nous ne pouvions voir, à comprendre que le peu de temps que nous allons passer avec notre fille peut être le moment le plus heureux de notre vie. Elle nous explique, très simplement, qu'Elena peut avoir une longue vie. "Le temps, nous dit-elle, personne ne le voitmais nous savons tous qu'il existeSi au lieu de le mesurer chronologiquement, nous le mesurons en amour, quelle vie longue et dense aura votre fille Elena ! "

    Le terme arrive. Comme Elena ne semble guère pressée de quitter sa maman et que la date prévue est dépassée, on programme l'accouchement pour le 20 juin.

    Marie entre en clinique le 19 dans la soirée. Nous le savons, l'accouchement va être long. Cette nuit-là, ainsi que toutes les autres, Pablo reste dormir près d'elle. À Dieu, nous ne demandons que de toutes petites choses. Nous prions pour qu'Il nous donne la foi et le courage de vivre ce moment. Pablo espère pouvoir baptiser la petite.

    Étant tous deux issus de familles nombreuses (dont l'une réside en Belgique), rassembler tout ce monde à Madrid n'est pas chose aisée. Et pourtant tous sont présents en ce jour.

    Les contractions débutent vers 7h45 du matin avec l'aide de l'ocytocine administrée par les médecins à ma femme. Après des heures de douleur, les médecins décident de procéder par césarienne.

    Dans ces cas-là, on ne permet en général pas au mari d'entrer dans la salle d'opération. Notre gynécologue accepte toutefois une exception. "Pablo, me dit-elle, tu vas entrer dans la salle d'opération et tu la baptiseras toi-même".

    À 20h20, Pablo entre en salle d'opération pour accompagner Marie jusqu'au bout. À 20h40, Elena voit le jour. Pendant quelques minutes, Pablo la regarde, submergé de bonheur, avant de la baptiser. Il le fait deux fois... juste au cas où Dieu ne l'aurait pas bien entendu.

    Les heures suivantes sont probablement les plus belles de toute notre vie. Toute cette terrible attente, toute cette souffrance endurée trouvaient là leur aboutissement, dans l'intensité de ce moment : voir Elena, la toucher, lui donner notre amour, l'embrasser encore et encore, la présenter à toute notre famille. Il y a un mystère dans toute vie, et ce mystère ne se découvre à aucun autre moment de façon aussi singulière et si dense que dans l'émerveillement de la naissance.

    Après deux heures et onze minutes, Elena s'est éteinte dans les bras de sa mère, ayant reçu tout l'amour que nous pouvions lui prodiguer durant ce court moment d'éternité. Nous avons été et nous sommes les parents les plus heureux qui soient.

    Chaque vie mérite d'être vécue. Nous serions prêts à revivre tout, de bout en bout, la souffrance, l'attente, les désillusions, l'espoir et le désespoir, pour voir Elena une seconde de plus. Nous lui avons donné tout ce que nous pouvions lui donner. Nous lui avons offert de pouvoir vivre et mourir dans les bras de sa maman.

    Plus tard, la petite soeur de Pablo dira : "Je suis la seule de ma classe à être la tante d'une sainte". Ce à quoi nous ajoutons : "Il n'y a pas de plus grande fierté que d'avoir une fille sainte".

    Marie et Pablo González Depreter

  • Sédation et euthanasie : est-ce vraiment différent ?

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Sédation et euthanasie : y a-t-il vraiment une différence ?

    30/09/2019

    Auteur / Source : Le Soir, rtbf, RTL, l’Avenir (21/09/19), hln.be (23/09/19)

    Un médecin du Centre Hospitalier de Huy (CHRH) est accusé d'avoir tué 4 de ses patients en septembre 2018 dans l'unité de gériatrie de l'institution. Ces patients ont été mis sous sédation palliative et sont décédés le même week-end. Selon le CHRH, l'équipe médicale en a été bouleversée et a dû bénéficier d'un accompagnement psychologique. Estimant que le médecin n'avait pas respecté les règles de procédure interne et que les faits étaient trop graves, l'hôpital l'a licencié dans les jours qui suivaient et a transmis le dossier au Parquet.  Une instruction par le Procureur du Roi est en cours. Le docteur est poursuivi pour assassinats, alors qu'il se défend d'avoir voulu provoquer la mort de ses patients.

    La question qui se pose à la justice est la suivante : ces sédations sont-elles en réalité des euthanasies déguisées, voire des assassinats si les patients n'avaient pas exprimé leur volonté de mourir ? Pour Maître Toller, avocat du médecin, son client est resté « dans le cadre des soins palliatifs, prévus par la loi, afin de rendre plus confortables les derniers moments de vie en attendant que le décès survienne de lui-même naturellement ».

    Précisons que l'intention de ne pas provoquer la mort ne suffit pas pour qualifier l'acte : il faut encore évaluer son processus et son résultat. (Voir à ce propos le dossier de l'IEB sur la sédation palliative)

    Lorsqu'un médecin envisage une sédation palliative, son intention doit être de soulager les souffrances réfractaires à tout autre traitement en diminuant la conscience du patient. L'intention n'est donc pas de provoquer la mort, comme c'est le cas pour une euthanasie. Le processus est lui aussi différent : pour une sédation, le médecin diminue le niveau de conscience d'un patient en fin de vie en utilisant une dose minimale efficace de sédatifs, c'est-à-dire proportionnée aux symptômes réfractaires, et régulièrement ajustée avec surveillance continue. Pour l'euthanasie au contraire, il opère un surdosage volontaire (généralement du curarisants ou barbituriques) pour garantir une mort rapide. Un surdosage de sédatifs ou de morphine peut aussi provoquer la mort. Le résultat, enfin, n'est pas le même : l'euthanasie entraîne la mort, tandis que la sédation, si elle est correctement appliquée (sans surdosage, et en toute fin de vie), ne hâte pas le moment de la mort mais laisse le patient mourir naturellement de sa maladie.

    D'aucuns se sont saisis de l'affaire en cause pour insister sur la nécessité de créer un cadre légal pour la sédation palliative avec un système d'enregistrement et de contrôle. (Prof. Distelmans, hln.be 23/09/19) Pourtant, n'est-ce pas plutôt une meilleure formation des médecins aux soins palliatifs qui permettra de s'assurer de la bonne pratique de la sédation palliative ? Rappelons que le système d'enregistrement et de contrôle des euthanasies n'empêche pas qu'un bon nombre de médecins continue à ne pas déclarer les euthanasies qu'ils pratiquent...

    Pour en savoir plus sur la sédation palliative, ses aspects médicaux et éthiques : voir le NOUVEAU DOSSIER de l'IEB « La sédation palliative : une analyse éthique pour dissiper la confusion »

  • Bruxelles (UOPC), 11 octobre : présentation du livre "Euthanasie, l'envers du décor"

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    Le Prof. Timothy Devos à l'UOPC le 11 octobre : présentation du livre "Euthanasie, l'envers du du décor"

    Ce sont huit soignants belges, professeurs d'université spécialisés en accompagnement palliatif, infirmiers et éthiciens reconnus qui tentent ensemble de dire leurs questions autour de la fin de vie, des soins palliatifs et de la pratique de l'euthanasie. Page après page, ils partagent leur vécu et leurs réflexions nées de leur confrontation aux demandes d'euthanasie et d'accompagnement en fin de vie dans un pays, la Belgique, où l'euthanasie, dépénalisée depuis 2002, est aujourd'hui souvent devenue un acte banal.

    Loin de tout militantisme, ces récits de vie et de mort, évoquent l'envers du décor d'une réalité qu'il est grand temps d'évaluer avec plus de rigueur. Ces multiples regards croisés de soignants font la richesse et l'originalité de cet ouvrage, qui s'appuie aussi sur la contribution d'une médecin israélienne. Il s'adresse non seulement à des soignants mais aussi à toute personne qui s'interroge sur le sens de la mort et de la souffrance, et aussi sur cette réalité d'une loi votée en 2002 qui suscite toujours plus de questions.

    Les exposés de ces gens de terrain contiennent des exemples qu'ils ont vécus, des histoires concrètes qui permettent au lecteur de prendre conscience de la complexité des situations et des conséquences concrètes de la loi ” euthanasie “. II s'agit donc d'une contribution unique et sans doute utile pour de nombreux pays, dont la France, où la dépénalisation de l'euthanasie en fin de vie fait aujourd'hui débat.

    Entrée gratuite. Réservation souhaitée par mail via event@uopc.be.

  • Les expériences de mort imminente nous disent-elles quelque chose sur l'au-delà ?

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    C'est sur RCF :

    Expériences de mort imminente, que nous disent-elles sur l'au-delà?

    Emission présentée par Antoine Bellier

    LE TEMPS DE LE DIRE

    MARDI 24 SEPTEMBRE À 9H03

    DURÉE ÉMISSION : 55 MIN

    Expériences de mort imminente, que nous disent-elles sur l'au-delà?

    © Benjamin Schmidhuber / Unsplash

    Que faut-il penser des expériences de mort imminente (EMI)? Sont-elles la preuve qu'il y a une vie après la mort? Pour les chrétiens, peut-on y voir un lien avec la résurrection?

    Ce sont des expériences assez étonnantes, aux frontières de la vie et de la mort faites par des hommes, des femmes, des enfants suite à un accident, ou un choc traumatique particulièrement violent. Ces expériences de mort imminente (EMI) viennent interroger nos existences, nous qui, croyants ou non, vivons bien souvent comme si nous n’allions jamais mourir. Le mercredi 30 octobre sortira en salles le documentaire de Pierre Barnérias, "Thanatos, l'ultime passage". L'occasion de se pencher sur les EMI et ce que l'on peut en penser.

    "Ces expériences nous apprennent surtout des choses sur la vie"

    LES EMI, POUVOIR EN PARLER

    Qu'est-ce qu'une expérience de mort imminente ? C'est ce que peuvent vivre des personnes cliniquement mortes, avec arrêt du pouls et de la circulation, qui reviennent à la vie souvent grâce aux moyens de réanimation. "Et là quand ils reviennent ils ont fait une expérience indicible." Ils témoignent souvent d'un tunnel débouchant sur une lumière éclatante, certains disent avoir vu des personnes défuntes qu’ils ont connues. D'autres restent surtout marqués par un sentiment de plénitude, qu'ils ont ressenti.

    Preuve que le sujet intéresse, le documentaire de Pierre Barnérias sera projeté en avant-première à Paris au cinéma Le Grand Rex, le 29 septembre - "Moi-même je n'en reviens pas !" s'enthousiasme son réalisateur. Pourtant, les EMI représentent pour ceux qui les ont vécues des moments si forts qu'ils ont du mal à en parler, comme le constate le Dr Patrick Theillier. L'émotion, mais aussi parfois la honte"C'est quand même paradoxal quand tu vis quelque chose d'extrêmemnt beau tu as peur d'en parler de peur de passer pour un fou, pour un illuminé."

    VIVRE APRÈS UNE EMI (DANS UNE SOCIÉTÉ MATÉRIALISTE)

    "Ça a été tellement fort et ça a tellement changé ma vie, témoigne Patrice Gourrier, que je voulais en tant que prêtre ne tant que pasteur témoigner de cela." Il a évoqué son EMI dans "J’ai choisi d’être prêtre" (éd. Flammarion, 2003). Psychothérapeute, il n'hésite pas à en parler à des personnes en fin de vie qu'il accompagne, "je leur dis ce que j'ai vécu et ça apporte à ces personnes une grande paix, une grande sérénité".

    Il y a la vie que l'on aperçoit au bout du tunnel et la vie après une EMI. Qui ne sera plus jamais la même. "Ces expériences en fait nous apprennent surtout des choses sur la vie", explique le P. Gourrier. Ce pourquoi Patrick Theillier a intitulé son ouvrage "Expériences de Vie Imminente" (éd. Artège). "Quand ils reviennent, explique-t-il, ils sont beaucoup plus ouverts aux autres et retrouvent une spiritualité, souvent, et n'ont absolument plus peur de la mort car ils savent qu'il y a une vie après la vie."

    LES EMI, UNE EXPÉRIENCE DU PARADIS ?

    Retrouver des personnes défuntes qu'on a connues, être devant "un être de lumière qui a pour caractéristique incroyable de dégager un amour extraordinaire", avoir "une perception instantannée du film de sa vie qui fait la vérité sur soi", éprouver un "sentiment de paix et de tranquilité"... Ces témoignages qu'a recueillis le Dr Theillier sonnent étrangement familiers à quiconque a entendu parler de la foi chrétienne. Comment ne pas penser à Dieu ou au Christ, au jugement dernier ou à la résurrection des morts ?

    ​La foi chrétienne, appuyée sur la résurrection du Christ, parle de vie éternelle. D’autres traditions religieuses évoquent cette vie qui prolonge en quelque sorte notre passage sur la terre. Doit-on pour autant associer les EMI à ce que nous dit le christianisme sur les fins dernières ? Ne sont-elles pas des formes de consciences altérées liés à des causes externes, qui n’ont rien à voir à une quelconque réalité ?

    ÉMISSION ENREGISTRÉE EN DUPLEX AVEC RADIO PRÉSENCE À LOURDES ET RCF POITOU À POITIERS

    INVITÉS

    • Père Patrice Gourrier, prêtre du diocèse de Poitiers, psychologue clinicien, psychothérapeute, membre de l’association pour le développement de la mindfulness (ADM)

    • Pierre Barnérias, ancien grand reporter, documentariste, fondateur de la société Tprod

    • Dr Patrick Theillier, médecin, ancien médecin permanent du Bureau médical des sanctuaires de Lourdes, ancien président de l'Association médicale internationale de Lourdes

    BIBLIOGRAPHIE

    • Expériences de mort imminente - Un signe du ciel qui nous ouvre à la vie invisible, Patrick Theillier, éd. Artège (2015)

    • Expériences de Vie Imminente, Patrick Theillier, éd. Artège (2019)

    • J’ai choisi d’être prêtre, Patrice Gourrier, éd. Flammarion (2003)

     
  • Chine : une enquête sur le trafic d'organes est demandée à l'ONU

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    TRAFIC D’ORGANES EN CHINE : UNE ENQUÊTE EST DEMANDÉE À L’ONU

    26 septembre 2019

    Mardi dernier, l'avocat Hamid Sabi a demandé à l'ONU d'enquêter sur les « lourds soupçons pesant sur la Chine », qu'il accuse de « se livrer à des prélèvements d'organes sur des membres vivants de la communauté musulmane ouïghoure et du mouvement Falung Gong, interdit depuis 1999 ». Hamid Sabi a cité un « rapport détaillé » établi en juin dernier par China Tribunal (un groupe de juristes et chercheurs situé à Londres). Cette pratique « en cours depuis plusieurs années, aurait fait des centaines de milliers de victimes ». Selon le rapport, Pékin  prélèverait des organes par la force « dans toute la Chine » et « au-delà de tout doute raisonnable » ».

    En Chine, le nombre des opérations de greffe est estimé à « 90 000 chaque année, soit 245 par jour environ ». Pourtant, « en 2016, la Chine déclarait seulement 10 000 transplantations ». 

    Le gouvernement chinois nie « régulièrement ces allégations » et soutient que « les règles de l'OMS sont constamment respectées ». L' « opacité du régime chinois empêche une enquête clairement indépendante sur le terrain ». 

    Pour aller plus loin :

  • Le précieux travail de l'Institut Européen de Bioéthique

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    Formation de bioéthique pour les jeunes

    Les jeunes ont soif de se former sur les questions de bioéthique. C'est pourquoi l'IEB a lancé en septembre le programme "Bioethics for Millenials". Un bon groupe de jeunes vont ainsi pouvoir bénéficier d'une formation complète sur tous les thèmes que traverse la bioéthique, du début à la fin de vie. Le week-end de lancement fut un réel succès!

    Interventions et formations au sein d'institutions de soins

    Ces derniers mois, plusieurs hôpitaux et maisons de repos ont sollicité notre intervention pour répondre aux questions éthiques que se posent leurs soignants, patients ou résidents, bénévoles et aidants-proches, autour de la fin de vie.

    Formation des stagiaires

    L'IEB accueille en continu des stagiaires qui souhaitent mettre leurs compétences au service de la personne humaine tout en approfondissant leurs connaissances en matière de bioéthique. Cette vidéo vous les présente et en livre quelques témoignages ! Merci à eux, et merci à vous qui rendez possible leur stage à l'IEB.

    Le nouveau site internet de l'IEB !

    Cette plateforme entièrement renouvelée est essentielle pour mettre à disposition de tous (citoyens, dirigeants politiques, soignants, médias,...) le fruit de nos analyses et recherches. Nous voulons continuer à informer de façon fiable et complète sur l'actualité et les enjeux de bioéthique.

    Je soutiens l'IEB

  • Il faut bannir l'éthique catholique de la pratique médicale

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    Du National Review :

    La bioéthique veut détruire les soins de santé catholiques

    Par WESLEY J. SMITH

    16 septembre 2019

    J'ai suivi de façon critique le mouvement de la bioéthique pendant plus de vingt ans. Selon moi, l'approche générale cherche à inculquer une philosophie utilitariste à la fois sur l'éthique de la médecine et sur les politiques publiques en matière de santé (...). L’euthanasie légalisée, l’avortement libre et sans entrave à tous les stades de la gestation, l’infanticide, l’ingénierie des embryons eugéniques, les formes insidieuses de rationnement des soins de santé basé sur la «qualité de vie», etc., font tous partie du programme général de la bioéthique, ou sont considérés à tout le moins comme des objectifs respectables.

    La pratique médicale catholique est le grand obstacle à la réussite de cette mission de subvertissement de la culture. En effet, des hôpitaux catholiques ont été créés - à des frais privés très élevés - dans le but explicite de fournir des soins médicaux conformes au caractère sacré de l’éthique de la vie de l’Église catholique. Par exemple, les hôpitaux catholiques ne stériliseront pas les patients, ne participeront pas à un avortement ou ne participeront pas à des suicides. De même, certains médecins catholiques refusent de pratiquer en dehors de leurs préceptes religieux. (Bien entendu, ces médecins doivent toujours expliquer clairement aux futurs patients leur approche fondée sur la religion.)

    Il est juste de dire que la plupart des bioéthiciens cherchent à détruire le droit à la conscience médicale des institutions catholiques et des professionnels et à les forcer (ainsi que d’autres dissidents de religion ou de conscience) à adhérer à l’impératif d'une bioéthique utilitaire. Ainsi, au cours des dernières années, des articles répétitifs ont été publiés dans les revues médicales et de bioéthique les plus influentes au monde, affirmant que les médecins sont tenus, d'un point de vue éthique, de fournir toutes les interventions médicales approuvées par l'établissement qu'un patient souhaite - même lorsqu'elles violent ses convictions religieuses - ou de trouver un praticien qui y consentira. Entre-temps, sous les applaudissements de nombreux bioéthiciens, l'ACLU (Union américaine pour les libertés civiles) a intenté de nombreuses poursuites contre des hôpitaux catholiques, les accusant de discrimination pour avoir pratiqué la médecine catholique.

    À présent, le bioéthicien canadien bien connu Udo Schuklenk, qui écrit dans le très influent Journal of Medical Ethics, déclare ouvertement que la religion n’a plus sa place dans la médecine ni dans l’approche d’un médecin en matière de prise en charge des patients. Dans "Le professionnalisme élimine la religion en tant qu'outil approprié pour les médecins qui conseillent les patients" :

    Les médecins sont recherchés par les patients en tant que professionnels dans leur rôle professionnel et non en tant que personnes privées ayant des engagements politiques, moraux, religieux ou autres.

    Schuklenk sait que ce n’est pas vrai. Certains patients recherchent des médecins en particulier précisément parce qu’ils veulent un médecin qui souscrit à leurs convictions religieuses et en qui ils peuvent avoir confiance pour les traiter de manière constante. Mais il s’en fiche:

    Les médecins, dans leur rôle de médecin, n’ont aucune compétence professionnelle en matière de religion, même s’il existait au départ des compétences professionnelles dans le contexte de la foi. En conséquence, lorsque des médecins voient un patient dans le cadre professionnel, la vie privée des professionnels de la santé, y compris leurs engagements idéologiques et non professionnels, devrait être tenue à l'écart de leur vie professionnelle et de leur comportement… C'est le cas, même en particulier dans le cas de médecins qui partagent les préférences religieuses ou idéologiques de certains de leurs patients. Cette préférence partagée ne les rend pas experts en la matière. En conséquence, il n’appartient pas à la relation professionnel de santé-patient.

    Schucklenk préconise clairement que les patients catholiques (ou autres fidèles) ne devraient pas avoir le droit de choisir des médecins dont ils savent qu'ils pratiquent bien la médecine en accord avec leurs croyances religieuses - parce qu’il pense que les médecins devraient être empêchés de le faire. En outre, le retrait de toute appartenance religieuse personnelle de la pratique médicale obligerait les médecins croyants, infirmières, pharmaciens et autres à servir de fonctionnaires du paradigme utilitariste de plus en plus dominant de la médecine - même dans des circonstances dans lesquelles les professionnels estiment que la participation à l'intervention demandée serait un péché grave. Sensationnel!

    Si l’approche de Schucklenk devait être pleinement intégrée à notre système de soins de santé - ce qui est au programme, c’est ce que nous prévoyons - elle ferait disparaître le but même des hôpitaux catholiques. Cela pousserait beaucoup de catholiques et d'autres croyants religieux à se retirer des professions médicales (et empêcherait les jeunes gens talentueux qui croient que la vie sacrée soit protégée), tout en faisant progresser une bioéthique rigide et utilitaire qui victimiserait les patients les plus faibles et les plus vulnérables - et ce n'est pas un hasard -, ceux-là même que la médecine «catholique» protège le plus assidûment.

  • El Salvador : la campagne mensongère en faveur de l'avortement dans l'affaire Evelyn Hernandez

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    De Luca Volontè sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana (traduction "de travail") :

    El Salvador, les mensonges pro-avortement dans l'affaire Evelyn

    Evelyn Hernández, une femme salvadorienne qui avait été condamnée pour le décès de l'enfant qu'elle portait dans son ventre, a été acquittée: aucune preuve n'a été présentée contre elle, victime d'un viol et qui aurait expliqué que son fils était mort-né. Pendant des mois, les pro-avortement ont exploité cette triste affaire en affirmant que dans le pays d'Amérique centrale, toujours favorables au respect de la vie, la fausse couche était punie: un pur mensonge.

    Sa législation pro-vie a longtemps été attaquée, en particulier de l'extérieur, mais il résiste : nous parlons d'El Salvador, État d'Amérique centrale de tradition catholique d'environ six millions et demi d'habitants, qui est aujourd'hui l'un des rares pays à protéger la vie des enfants à tous les stades, pendant et après la grossesse. Il a des lois qui punissent ceux qui pratiquent l'avortement et les enfanticides. Le nouveau président Nayib Bukele et la majorité des parlementaires ont exprimé à plusieurs reprises leur engagement à respecter les lois qui défendent la vie dès la conception.

    Il existe parfois des cas d'incertitude juridique, par exemple lorsqu'une femme déclare que l'enfant est mort né. C'est ce qui s'est passé par exemple dans le cas de la Salvadorienne Evelyn Hernández, condamnée à une peine de prison puis acquittée. Maintenant résolu, son cas risque encore de devenir le symbole de la lutte pour la libéralisation de l'avortement dans toute l'Amérique centrale et méridionale.

    Après la gifle reçue il y a un an en Argentine, où la décriminalisation avait été rejetée, les pro-avortements et les 'philanthropes' qui les ont soutenus ont promu une nouvelle stratégie visant à éliminer les personnes conçues dans les pays catholiques et chrétiens d'Amérique latine. Les mouvements pro-avortement exercent une pression pour lutter contre la violence à l'égard des femmes (une initiative plus qu'acceptable) et, lorsque la place est occupée à chaud, ils lancent des propositions parlementaires pour dépénaliser l'avortement en cas de viol: des juges 'ouverts' sont parfois trouvés qui, malgré les lois et constitutions nationales, approuvent l'avortement en cas de viol et de violence et ... le massacre commence. Comme l'ont déclaré les évêques mexicains au sujet d'un arrêt prononcé dans ce sens dans l'État de Mexico, "l'avortement ne peut jamais être la solution permettant de résoudre le drame de la violence à l'égard des femmes".

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  • "Choisir la mort, c’est refuser l’espérance"; le pape dénonce la pratique de l'euthanasie

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    D'Adélaïde Patrignani sur Vatican News :

    Le Pape dénonce l’euthanasie, fondée «sur une vision utilitariste de la personne»

    Les audiences reprennent pour le Pape François en ce premier lundi de septembre. En fin de matinée, le Saint-Père a reçu environ 150 membres de l’Association Italienne d’Oncologie Médicale (AIOM). Il leur a rappelé l’importance de l’attention à accorder au malade, avant de s’élever contre l’euthanasie et de proposer comme exemple à suivre Jésus, venu «pour guérir l’humanité».

    Le Pape est d’abord revenu sur les principales missions de cette association fondée en 1973, et qui se réunira dans quelques semaines pour un congrès national. Il a mentionné l’importance accordée par l’AIOM au «soin de la relation avec le malade», rendue visible lors de cette audience par la présence de quelques patients.

    Une technologie au service de tout homme

    L’oncologie - spécialité médicale d'étude, de diagnostic et de traitement des cancers – telle que la pratique cette association italienne est «une oncologie de la miséricorde», a expliqué le Pape, «parce que l’effort de personnaliser les soins révèle une attention non seulement à la maladie, mais au malade et à ses caractéristiques». Elle montre aussi que la «technologie se met au service des personnes». «La technologie n’est pas au service de l’homme quand elle le réduit à une chose, quand elle fait la distinction entre celui qui mérite encore d’être soigné et celui qui, en revanche, ne le mérite pas, parce qu’il est considéré seulement comme un poids», a-t-il insisté.

    Choisir la mort, c’est refuser l’espérance

    Puis le Pape s’est exprimé sur l’euthanasie, une pratique qui «en apparence seulement se propose de promouvoir la liberté personnelle». En réalité, «elle se base sur une vision utilitariste de la personne, laquelle devient inutile ou peut être assimilée à un coût», «souvent même à un déchet», si les espoirs d’amélioration disparaissent. En revanche, l’accompagnement du malade et de ses proches durant toutes les phases de la maladie, grâce aux soins palliatifs ou à l’accueil en établissements spécialisés, «contribue à créer une culture et des pratiques plus attentives à la valeur de chaque personne», a souligné François. «Ne vous découragez jamais devant l’incompréhension que vous pourrez rencontrer, ou devant la proposition insistante de voies plus radicales et expéditives», a-t-il demandé. «Si l’on choisit la mort, les problèmes en un certain sens sont résolus ; mais combien d’amertume derrière ce raisonnement, et quel refus de l’espérance comporte le choix de renoncer à tout et de couper tous les liens !», a poursuivi le Pape. Un défi consiste donc à redonner l’espérance, en particulier dans les cas les plus difficiles.

    Protéger l’environnement pour protéger la santé

    François s’est ensuite arrêté sur le thème de la prévention et de la sensibilisation concernant les cancers, indiquant que la meilleure prévention est «celle d’un environnement sain et d’un style de vie respectueux du corps humain et de ses lois». Cela «dépend non seulement de choix individuels, mais aussi des lieux où l’on vit et qui, surtout dans les grands centres, soumettent le physique à un stress continuel à cause des rythmes de vie et de l’exposition à des agents polluants». Autrement dit, le soin de «notre maison commune» est nécessaire pour la bonne santé de l’humanité. «La protection de l’environnement et la lutte contre les tumeurs deviennent alors les deux faces d’un même problème, deux aspects complémentaires d’une même bataille de citoyenneté et d’humanité», a résumé le Pape.

    Jésus, médecin des âmes et modèle de tendresse

    Le Saint-Père a enfin encouragé ses hôtes à se tourner vers Jésus, le «plus grand maître en humanité», pour qu’Il inspire leurs gestes et soit leur compagnon de route. Jésus peut aider les malades «à trouver la force de ne pas interrompre les liens d’amour, d’offrir leur souffrance pour les frères, de garder vivante l’amitié avec Dieu». Il peut aider les médecins «à regarder toujours le bien des autres, à se dépenser avec générosité, à lutter pour un monde plus solidaire»; d’autant plus, a fait noter François, que le Seigneur a été comme un «collègue», le «médecin envoyé par le Père pour guérir l’humanité». Enfin, Jésus peut encourager chacun «à se faire proche de ceux qui souffrent, des petits surtout, et à mettre les faibles à la première place, pour que grandissent une société plus humaine et des relations empreintes de gratuité, plus que d’opportunité».

    L'intégralité de l'allocution du pape figure sur le site zenit.org.

  • Deux conférences de Stéphane Mercier enregistrées en Suisse sur l’euthanasie et sur les pièges rhétoriques des partisans de l'avortement

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    Nous avons le plaisir de vous transmettre deux vidéos de Stéphane Mercier.
    Vous pouvez les écouter partout où vous voulez, en vacances ou à la maison.
    Playlist Stéphane Mercier
    Il s’agit de deux conférences enregistrées en Suisse sur l’euthanasie et sur les pièges rhétoriques des avorteurs :

    1 – Mourir dans la vérité

    On parle beaucoup aujourd’hui de mourir “dans la dignité” afin de biaiser avec la réalité tragique de l’euthanasie. À tout prendre, euthanasie et suicide assisté ne sont pourtant ni de “bonnes” ni de “belles” morts. Aucun innocent n’est de trop sur notre terre. Cette conférence propose une réflexion philosophique et théologique sur ces graves questions de société.
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    2 – Onze règles pour gagner le débat
    Inspiré des “Eleven Rules” de Ben Shapiro et de son admirable talent de polémiste, cet exposé présente les modalités du débat sur les questions qui touchent la vie humaine menacée par l’avortement en particulier. Nous qui défendons la vie devons connaître les pièges rhétoriques de la culture de mort afin d’y répondre de manière appropriée.
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    Playlist Stéphane Mercier
    Profitez bien de vos vacances !
    ... avec un peu de philosophie.

    Prochaines conférences à Bruxelles
    dès le mois d’octobre.
    PHILO à Bruxelles
    +32 479 500 571
    contact@philo.brussels