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  • ANALYSE - Proposition de loi IVG : vers une dépénalisation au-delà de 18 semaines (4,5 mois) ?

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    De Léopold Vanbellingen (IEB) sur le Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    ANALYSE - Proposition de loi IVG : vers une dépénalisation au-delà de 18 semaines (4,5 mois) ?

    09/01/2020

    Parmi les mesures prévues par la proposition de loi actuellement en discussion au Parlement fédéral, figurent l'extension du délai de grossesse à 18 semaines et la dépénalisation complète de l'IVG.

    Mises côte à côte, ces deux mesures aboutissent en réalité à ce que soit totalement dépénalisé tout avortement pratiqué avec le consentement de la femme, y compris au-delà de 18 semaines de grossesse.
    D'une étude approfondie de la proposition de loi et des débats parlementaires (voy. le Dossier IEB ci-dessous), il ressort en effet deux éléments principaux :

    L'avortement pratiqué illégalement ne sera plus poursuivi pénalement dès lors que la femme y consent. Aucune autre base juridique (sanction disciplinaire, responsabilité civile, coups et blessures, …) ne permet de garantir le respect des balises figurant dans la proposition de loi.

    En l'absence de toute sanction potentielle, le nouveau cadre juridique proposé concernant l'accès à l'IVG est totalement inopérant car dépourvu d'effet contraignant. Le résultat de la proposition de loi discutée actuellement consiste donc en une dépénalisation totale de l'interruption volontaire de grossesse, jusqu'au terme de la grossesse.

    Pour rappel, le Parlement attend désormais l'avis du Conseil d'Etat sur le contenu de cette proposition de loi. De l'opinion de certains députés fédéraux, cet avis risque bien d'être « décapant ». Le Conseil d'Etat a d'ailleurs exceptionnellement décidé de se prononcer sur la proposition en Assemblée générale. Son avis n'est pas attendu avant le 13 février 2020.

    Analyse synthétique du Dossier 

    Dossier dans son entièreté

  • D'après l'ambassadeur de Belgique, l'Europe a besoin de la parole du pape

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    De Vatican News

    «L’Europe a besoin de la parole du Pape», affirme l’ambassadeur de Belgique

    Dans son discours aux 89 ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, l’une des plus importantes interventions officielles du Pape de l’année, le Souverain pontife a présenté sa feuille de route diplomatique pour l’année 2020, ce jeudi 9 janvier. L’ambassadeur du Royaume de Belgique près le Saint-Siège livre son regard sur ces vœux pontificaux.

    Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican

    Le dialogue sous toutes ses formes, politique, entre les religions, entre les générations, est bel et bien le fil rouge de ce traditionnel discours du Pape, tel que le constate l’ambassadeur de Belgique près le Saint-Siège. Le comte Jean Cornet d’Elzius a assisté au discours de l’évêque de Rome adressé au corps diplomatique ce jeudi 9 janvier en salle Royale du Palais apostolique. «Plus que par le passé, la diplomatie du dialogue et de paix du Saint-Père se fait ressentir», a-t-il relevé.

    Le défi de l’éducation

    L’ambassadeur du royaume de Belgique s’est aussi dit frappé de la place accordée à l’éducation et à la jeunesse dans ce discours du Pape. François a ainsi expliqué pourquoi il organisera le 14 mai prochain une rencontre mondiale sur le thème “Reconstruire le pacte éducatif mondial”, avec l’objectif de créer une «alliance éducative» allant au-delà des différences d’âge, de croyance, de nationalité, de culture. 

    Consolider l’Europe

    A l’instar du Souverain pontife soucieux de la bonne poursuite de la construction européenne, l’ambassadeur de Belgique a salué les encouragements du Saint-Père à cet égard, lançant comme un appel au Successeur de Pierre: «Si l’Europe ne fait pas partie des périphéries économiques du monde, elle en représente de plus en plus la périphérie spirituelle. L’Europe a besoin de la parole du Saint-Père», en a-t-il conclu.

    Entretien avec l'ambassadeur de Belgique, Jean Cornet d’Elzius

    Lire aussi : La diplomatie du Saint-Siège en chiffres

  • Le discours du pape au Corps diplomatique (9 janvier 2020)

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    Vœux au Corps diplomatique près le Saint-Siège, 9 janvier 2020 © Vatican Media

    Vœux Au Corps Diplomatique Près Le Saint-Siège, 9 Janvier 2020 © Vatican Media

    Discours au Corps diplomatique

    Excellences, Mesdames et Messieurs,

    une nouvelle année s’ouvre devant nous et, comme les pleurs d’un enfant à peine né, elle nous invite à la joie et à assumer une attitude d’espérance. Je voudrais que ce mot – espérance –, qui pour les chrétiens est une vertu fondamentale, anime le regard avec lequel nous entrons dans la période qui nous attend.

    Certes, espérer exige du réalisme. Espérer exige la prise de conscience des nombreuses questions qui touchent notre époque et des défis qui se profilent à l’horizon. Espérer exige qu’on appelle les problèmes par leur nom et qu’on ait le courage de les affronter. Espérer exige de ne pas oublier que la communauté humaine porte les signes et les blessures des guerres qui se sont succédées dans le temps, avec une capacité destructive croissante, et ne cessent de frapper spécialement les plus pauvres et les plus faibles[1]. Malheureusement, l’année nouvelle ne semble pas être semée de signes encourageants, mais plutôt s’envenimer par des tensions et des violences.

    C’est justement à la lumière de ces circonstances que nous ne pouvons pas cesser d’espérer. Espérer exige du courage. Espérer exige la prise de conscience que le mal, la souffrance et la mort ne prévaudront pas et que même les questions les plus complexes peuvent et doivent être affrontées et résolues. L’espérance « est la vertu qui nous met en chemin, qui nous donne des ailes pour aller de l’avant, même quand les obstacles semblent insurmontables »[2].

    Dans cet esprit, je vous accueille aujourd’hui, chers Ambassadeurs, afin de vous présenter mes vœux pour la nouvelle année. Je remercie de façon particulière le Doyen du Corps Diplomatique, S.E. Monsieur George Poulides, Ambassadeur de Chypre, pour les paroles cordiales qu’il m’a adressées en votre nom à tous et je vous suis reconnaissant pour votre présence, si nombreuse et significative, ainsi que pour l’engagement que vous dédiez quotidiennement à consolider les relations qui lient le Saint-Siège à Vos Pays et Organisations internationales au service de la coexistence pacifique entre les peuples.

    La paix et le développement humain intégral sont, en effet, l’objectif principal du Saint-Siège dans le domaine de son engagement diplomatique. Vers eux sont orientés les efforts de la Secrétairerie d’Etat et des Dicastères de la Curie Romaine, comme aussi ceux des Représentations Pontificales que je remercie pour le dévouement avec lequel elles accomplissent la double mission qui leur est confiée de représenter le Pape, aussi bien auprès des Eglises locales qu’auprès de vos Gouvernements.

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  • 2019 : une année de martyrs

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    2019 a été une année de martyrs

    Pour Thomas Heine-Geldern, président de la fondation pontificale Aide à l’Église en Détresse (AED), « 2019 a été une année de martyrs, l’une des plus sanglantes dans l’histoire des chrétiens. Les attentats commis contre trois églises au Sri Lanka, qui ont coûté la vie à plus de 250 personnes, en a été la terrible apogée. Nous sommes également très préoccupés par la situation en Chine ou en Inde. »

    Selon Mr Heine-Geldern, un aspect positif est qu’ « en Europe occidentale, les personnalités politiques et les leaders d’opinion parlent désormais beaucoup plus de la liberté religieuse ». À titre d’exemple particulièrement encourageant, il cite le message vidéo du Prince Charles, héritier du trône britannique, enregistré à Noël pour l’Aide à l’Église en Détresse. Dans ce message, le prince attire l’attention sur la souffrance et la persécution croissantes des chrétiens dans le monde entier et lance un appel à la solidarité.

    Thomas Heine-Geldern, président exécutif de l’AED, à côté du portrait du père Werenfried, fondateur de l’oeuvre internationale

    Dans ce contexte, le président de l’AED rappelle la demande faite aux organisations multinationales et intergouvernementales – comme l’Union européenne ou l’ONU – de permettre et de protéger la liberté religieuse en tant que droit humain fondamental à tous les niveaux et dans tous les pays. « Ce sujet est abordé plus souvent, mais on entreprend encore toujours trop peu. Il est difficile de croire que dans un pays comme la France, on a encore enregistré cette année plus de 230 exactions commises contre des institutions chrétiennes. Les événements au Chili, où quarante églises ont été profanées et endommagées depuis la mi-octobre, sont aussi choquants. »

    En ce qui concerne l’Afrique, le président de l’AED est particulièrement préoccupé par la situation des chrétiens au Nigeria, où des terroristes islamistes de Boko Haram sévissent dans le nord du pays et le long de la frontière avec le Cameroun. « La veille de Noël, le village chrétien de Kwarangulum, situé dans l’État fédéral de Borno, a été attaqué par des djihadistes qui ont abattu sept personnes, enlevé une jeune femme et incendié les maisons et l’église. Un jour plus tard, un groupe dissident de Daesh a diffusé une vidéo qui, selon eux, montre l’exécution de dix chrétiens et d’un musulman dans le nord-est du Nigeria. Nous sommes profondément accablés par tous ces événements. Pendant que nous célébrons Noël, d’autres sont endeuillés et vivent dans la crainte. »

    L’année 2019 a également été fatale pour les chrétiens du Burkina Faso, poursuit Thomas Heine-Geldern. Dans certaines régions du pays, les chrétiens sont peu à peu expulsés, des établissements scolaires et des chapelles ont dû y être fermés. « Selon nos informations, au moins sept attaques ont été perpétrées contre des communautés catholiques et protestantes, durant lesquelles 34 chrétiens – dont deux prêtres et deux pasteurs – ont été assassinés. Nos partenaires de projet nous parlent d’une tentative de déstabiliser le pays, d’attiser des conflits religieux et d’enflammer la violence. »

    La situation des chrétiens au Proche-Orient a toujours été présente dans les pensées et les prières. À ce sujet, Mr Heine-Geldern revient sur les propos de l’archevêque d’Erbil, Mgr Bashar Matti Warda, qui a attiré l’attention sur le danger planant sur les chrétiens en Irak et sur leur situation : « l’invasion du groupement terroriste Daesh n’a été qu’une des nombreuses attaques contre cette communauté de chrétiens ». Avant l’émergence de Daesh, il y en avait déjà eu plusieurs autres « et à chaque attaque, le nombre de chrétiens en Irak – et en Syrie – diminue de façon spectaculaire». L’intensification de la crise au Liban aggrave également la situation des chrétiens dans le pays et crée en même temps, comme effet secondaire, de nombreux obstacles pour l’aide humanitaire à la population en Syrie.

    Cependant, Mr Heine-Geldern regarde aussi l’année avec gratitude : « Ce qui est magnifique dans notre travail, c’est qu’en sus de la croix et de la souffrance dont nous sommes témoins, il nous est aussi permis d’éprouver de très près l’immense dévouement et le grand amour de nombreuses personnes. Prenons par exemple la Syrie, un pays qui est toujours en guerre et qui en subit les conséquences. Au cours des dernières années, nous nous y sommes rendus à plusieurs reprises et avons été profondément impressionnés par la manière dont tous – laïcs engagés, religieuses, prêtres et évêques, soutenus par la générosité de nos donateurs – entreprennent tout leur possible et parfois même l’impossible pour atténuer la détresse spirituelle et matérielle des gens ».

    Par Maria Lozano & Jürgen Liminski

  • Quand les enfants s'éloignent de la foi malgré tous les efforts de leurs parents...

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    | Hanna-Cheriyan Varghese

    Force est de constater que malgré tous les efforts consentis par les parents chrétiens pour transmettre la foi à leurs enfants, beaucoup parmi ceux-ci s'en éloignent ou l'abandonnent. Les réflexions qui suivent apportent un éclairage intéressant sur cette question qui taraude pas mal de parents chrétiens. Elles émanent d'un pasteur protestant mais rejoignent en de nombreux points notre expérience quotidienne et peuvent nous aider dans notre réflexion :

    Louis Schweitzer lors d'une conférence donnée au Centre évangélique d’information et d’action à Lognes le 25 novembre 2003 (source).

    La famille, lieu de transmission de la foi ?

    Le sujet qui m’a été proposé est extrêmement intéressant mais plus complexe, me semble-t-il, qu’il n’y paraît. Aussi, il me semble judicieux d’en modifier quelque peu le titre en ajoutant un simple point d’interrogation. « La famille lieu de transmission de la foi ? » me semble en effet une question que l’on peut poser à la fois en considérant la situation actuelle et la société qui nous entoure, en considérant la situation psychologique de la famille et sans doute également dans le domaine plus spécifiquement théologique. Je proposerai pour commencer quelques éléments d’une approche biblique qui indiquent bien l’ambivalence de la situation familiale en ce qui concerne la transmission. Nous essaierons ensuite d’approfondir cette question de la transmission, puis nous nous pencherons sur le problème plus particulier de la transmission de la foi. Enfin, pour conclure, nous proposerons quelques pistes pratiques en vue de cette transmission en milieu familial.

    1. L’ambivalence du témoignage biblique

    Devant une telle question, certains textes bibliques surgissent naturellement à l’esprit. On pense tout de suite à la place que la famille peut tenir dans la transmission en Israël telle que nous la présente le témoignage de l’Ancien Testament. La libération d’Égypte devra être racontée « à ton fils et au fils de ton fils » (Ex 10.2) et on sait la place de la fête de la Pâque dans la transmission familiale : « Lorsque vos fils vous demanderont : que signifie pour vous ce rite ?, vous répondrez… » (Ex 12.25ss, etc.). Il est clair que la transmission familiale est essentielle à la transmission de la foi du peuple juif.

    Mais, en même temps, d’autres textes nous reviennent, tirés eux du Nouveau Testament et qui empêchent une réponse trop rapide. Quand il s’agit de la foi chrétienne, donc de la manière spécifiquement chrétienne de considérer la foi et sa transmission, les choses sont-elles aussi simples ? Dans la famille même de Jésus, la transmission ne semble pas avoir été sans problèmes. « Les gens de sa parenté sortirent pour se saisir de lui, car ils disaient : il a perdu la raison » (Mc 3.21) ; « En effet, même ses frères ne mettaient pas leur foi en lui » (Jn 7.5). On voit bien que, dans le cas de Jésus, alors que des étrangers commençaient à l’écouter et à le suivre, son témoignage, son enseignement, n’étaient guère accueillis dans sa propre famille, pas plus d’ailleurs que dans sa ville, selon le proverbe repris par Jésus affirmant que « nul n’est prophète en son pays ». Jésus parle d’ailleurs à cette occasion directement de la famille : « On ne refuse pas d’honorer un prophète, sinon dans son pays et dans sa maison (c’est-à-dire dans sa famille) » (Mt 13.57).

    Si donc la famille est certainement, pour la Bible, un lieu de transmission, elle semble poser à celle-ci des problèmes spécifiques. C’est ce que nous voudrions essayer d’approfondir en commençant par ces problèmes avant de parler de la transmission de la foi.

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