Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Liturgie : Au Bénin, Mgr Pascal N’Koué, archevêque de Parakou donne une interprétation bantoue du Motu Proprio « Traditionis Custodes » du pape François

    IMPRIMER

    Lu sur le site web du Forum Catholique :

    mons-nkoue-arcivescovo11.jpg« Comme je l’évoquais dans la Vie Diocésaine du mois d’août 2021, le Pape François a publié un document intitulé "Traditionis Custodes", le 16 juillet 2021. Il y aborde la question des formes liturgiques. En peu de mots, il limite les possibilités de la célébration de la messe selon le missel ancien dit "de saint Pie V". Mais il ne l’abroge pas comme certains parmi nous le pensent et le clament tout haut.

    Ce texte, qui se veut normatif et non dogmatique, a été écrit par le propre mouvement (initiative) du Pape, d’où le nom latin de "Motu Proprio". Sa portée est donc, par nature, différente d’autres documents magistériels. Une exhortation post-synodale, par exemple, est revêtue d’une autorité plus grande. Une encyclique encore davantage. Cependant, cet écrit propose un cadre liturgique que les évêques doivent mettre en place. Cela étant, des dispenses peuvent être obtenues de Rome si les évêques estiment que le bien spirituel de leurs propres diocèses le demande (cf. CIC 1983, c. 87 § 1).

    Le Motu Proprio qui nous occupe vient modifier la discipline proposée par saint Jean-Paul II et confortée par le pape émérite Benoît XVI. Plus qu’une opposition de principe, il faut vraisemblablement y voir deux appréhensions d’une seule situation, deux façons différentes de chercher le bien du Corps Mystique du Christ. Peut-être que le prochain pape restera sur la voie de François. Peut-être qu’il reviendra à ce que préconisaient les précédents pontifes. Peut-être même qu’il proposera une troisième voie. Bien malin qui peut le savoir avec une certitude absolue aujourd’hui !

    Les réactions à ce Motu Proprio ont été nombreuses et variées, tantôt pour, tantôt contre ; parfois on a utilisé des textes normatifs de la liturgie sacrée comme un pilon pour écraser celui qui n’est pas d’accord, parfois même contre l’Autorité suprême de l’Église. Alors qu’en fait, il ne s’agit pas tant d’être pour ou contre un document pas plus que d’être pour Paul, Apollos ou Pierre. Il s’agit d’être uni au Christ, pour étendre son règne parmi les nations.

    Je crois qu’il est temps pour les catholiques du monde entier de faire preuve d’un amour vrai (non d’une vague sympathie ou simple affection) envers le Saint-Siège, et cela dans un respect filial et une soumission authentique envers le Saint-Père.

    Pour aider à atteindre cet objectif de paix et d’union, je voudrais faire quelques considérations au sujet de ce Motu Proprio, tant sur son fond que sur les raisons qui ont poussé le Pape François à rédiger ce document. Ma contribution modeste n’apportera probablement pas d’éléments nouveaux à tout ce qui a déjà été dit et écrit sur le sujet. Mais elle pourra avoir son utilité pour le peuple de Dieu de Parakou un peu embrouillé.

    Remarquons d’emblée que si cette problématique est essentiellement occidentale, du fait de l’histoire, elle ne l’est pas exclusivement, car l’Église est universelle. Il suffit de regarder les origines si variées des cardinaux qui se sont exprimés à ce sujet : un Asiatique, le cardinal Zen ; un Européen, le cardinal Müller ; un Africain, le cardinal Sarah ; un Américain, le cardinal Burke etc.

    Ensuite, je comprends que le Pape s’inquiète des déviances et durcissements. C’est son rôle de Pasteur universel de veiller au grain. Je le soutiens de tout mon cœur dans son désir de communion. Lorsqu’il parle de certaines attitudes négatives qui l’ont amené à faire son choix, et qu’il expose ses craintes, il est manifestement sincère. Je ne peux aussi qu’être d’accord avec lui lorsqu’il évoque la nécessité de la reconnaissance par tous de la légitimité du Missel Romain de Paul VI. Mais parmi les prêtres utilisant habituellement l’ancien missel, les travers mis en causes sont, je pense, assez rares et minoritaires. En tout cas dans notre diocèse, nous ne rencontrons aucun problème sur cette réalité.

    Lire la suite

  • "Les évêques allemands ne défendent pas la foi" (cardinal Müller)

    IMPRIMER

    De Karl Gustel Wärnberg sur le Catholic Herald :

    Les évêques allemands ne défendent pas la foi

    27 janvier 2022

    En arrivant à Ratisbonne en provenance de Stockholm, la pandémie était omniprésente. Même à St Wolfgang, le bâtiment du séminaire du XIXe siècle où j'ai rencontré le cardinal Gerhard Müller, on ne pouvait échapper à ce moment de l'histoire. Les couloirs étaient vides ; le cardinal, habituellement imposant, est entré dans le petit salon en portant un masque facial et une simple tenue cléricale.

    Nous parlions en plein milieu de la pandémie, et nous avons commencé par la réponse de l'Église à celle-ci. Beaucoup ont demandé comment l'abrogation de l'obligation de la messe dominicale a affecté la vie de l'Église. Le cardinal a été clair : les effets négatifs sont nombreux, a-t-il dit. "Les gens s'habituent à l'idée qu'il n'est pas si important d'être présent corporellement. Certains pensent qu'il suffit d'être présent virtuellement. " 

    Cette juxtaposition du virtuel et du réel a été un thème récurrent dans l'explication du cardinal. "Nous croyons en la présence réelle. Dieu s'est fait chair et a vécu parmi nous. Ce n'est pas un symbole, c'est un passage réel et absolu de la mort à la vie. Il est présent dans l'Église, qui est son corps. Avant tout, nous avons l'Eucharistie, la présence corporelle réelle du Christ parmi nous, et la nourriture de notre vie." C'est pourquoi nous avons l'obligation de participer corporellement à la messe, car il découle de notre nature humaine que la physicalité est essentielle à notre vie. Le cardinal a insisté sur ce point : assister à la messe "n'est pas une question de discipline, mais a trait à la substance de notre foi".

    En parlant de la nécessité d'assister à la messe, notre conversation s'est naturellement tournée vers le motu proprio récemment promulgué par le pape François, Traditionis custodes, qui restreint la célébration du rite dit tridentin, et son contraste avec le Summorum Pontificum du pape Benoît XVI qui était plus libéral en autorisant la célébration du rite extraordinaire. Assis dans une ville si fortement associée à Benoît XVI et dans le diocèse d'origine du cardinal, j'ai demandé si le pape émérite avait surmonté les divisions de l'Église ou, comme le prétend le nouveau motu proprio, s'il les avait accentuées. "Le pape Benoît", a-t-il répondu, "a surmonté les divisions de l'Église concernant la forme du rite en latin. Il y a plus de 20 rites légitimes dans l'Eglise et au sein du rite latin nous avons des subdivisions comme la liturgie ambrosienne. Le fond n'a pas changé au Concile, seulement la forme. Mais cela ne supprime pas les autres rites. Il était sage [du pape Benoît] de parler d'une forme extraordinaire et d'une forme ordinaire, car ce sont des versions de la même liturgie." 

    Pour le cardinal, le même argument que pour le pape Benoît tient : ce qui est considéré comme la forme ordinaire depuis plus de 500 ans ne peut être supprimé, et il n'est certainement pas dogmatiquement erroné. Après le Concile Vatican II, la forme a changé, mais la foi qui sous-tend les deux formes reste la même. 

    En ce qui concerne Traditionis custodes, le cardinal Müller estime qu'il ne s'agit pas d'une "décision profondément réfléchie et qu'il est faux de dire que la liturgie réformée est la seule "lex orandi"." Le cardinal, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi poursuit : "Il n'y a pas de théologie bonne et réfléchie derrière ces documents ; c'est de l'idéologie et cela ne respecte pas le Concile Vatican II. Nous ne pouvons pas gouverner l'Église par simple réaction. Nous avons besoin d'une argumentation précise."

    Notre discussion a eu lieu le jour même où de nouvelles clarifications sur la forme extraordinaire ont été publiées par le Vatican. Nous avons parlé de la manière dont le nouveau motu proprio a été mis en œuvre dans l'Église, selon l'expérience du cardinal Müller. 

    Lire la suite

  • Samedi 19 mars 2022 : 12ème marche des hommes avec saint Joseph

    IMPRIMER

    12ÈME MARCHE DES HOMMES AVEC SAINT-JOSEPH

    ..ils marcheront le samedi 19 mars 2022. Cette année encore, la marche des hommes avec saint Joseph se déploie partout en Belgique. En 2021, plus de 25 routes autour d’abbayes et hauts-lieux spirituels avaient rassemblés environ 500 hommes un peu partout en Belgique. C’était la 11ème marche des hommes avec Saint Joseph, comme chaque 19 mars depuis 2010.

    • Nous marcherons autour d’abbayes, dont 4 trappistes, partout en Belgique
    • La route bruxelloise arrivera au Congrès Mission de Koekelberg

    Nous nous laisserons interpeller par Jésus qui dit à Zachée, perché sur son arbre : “Descends vite car il me faut aujourd’hui demeurer chez toi” Lc 19,5. Comment Zachée, homme d’affaires de son temps, réagit-il ? Et nous, comment réagir quand quelqu’un nous appelle, nous sollicite ? Et en particulier Jésus ?

    José, Joseph, Pino, Jo, ont Saint-Joseph comme patron. Il est aussi le patron de tous les travailleurs et est invoqué pour des demandes concrètes: travail, habitation, famille. Depuis 2010, nous avons déjà entendu de nombreux témoignages surprenants.

    Toutes les infos sur www.marche-de-saint-joseph.be – Voor de vlaamse tochten, bezoek – Inscriptions pour les marches en Flandres: https://sint-jozefstocht.be/.

    Marche des mères 2022

    L’édition 2022 de la Marche des mères aura lieu les samedi 2 et dimanche 3 avril 2022. Pour plus d’information, consultez le site www.marchedesmeres.be.

    Une initiative de membres et d’amis de la Communauté de l’Emmanuel de Belgique,
    en partenariat avec RCF, CathoBel/Dimanche, Egliseinfo.be et le Congrès Mission BXL.

  • Redécouvrir la figure de l’archéologue Giovanni Battista de Rossi

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    Le Pape invite à redécouvrir la figure de l’archéologue Giovanni Battista de Rossi

    Le scientifique italien, considéré comme le fondateur de l’archéologie chrétienne moderne, est évoqué dans une lettre du Souverain Pontife écrite à l’occasion de la remise du prix des Académies pontificales, qui a lieu ce 1er février à Rome.

    Les traces des premières communautés chrétiennes foisonnent à Rome, mais ce n’est qu’au 19e siècle que leur protection et leur analyse s’est formalisée, grâce à une coopération étroite entre le Saint-Siège et des érudits passionnés.

    Parmi eux, l’Italien Giovanni Battista de Rossi (1822-1894), dont on célèbre cette année le bicentenaire de la naissance. Comme le rappelle le Pape François dans une lettre adressée au cardinal Gianfranco Ravasi, président du conseil pontifical pour la Culture, on peut voir en de Rossi le fondateur de l’archéologie chrétienne moderne. Son contemporain Theodor Mommsen a déclaré qu'il avait «élevé cette discipline du rang de simple passe-temps érudit à celui de véritable science historique», ajoute le Saint-Père.

    Un modèle pour les universités chrétiennes

    François salue «l’extraordinaire engagement» de Giovanni Battista de Rossi, «savant infatigable qui a jeté les bases d'une discipline scientifique (…) encore présente aujourd'hui dans de nombreuses universités». L’archéologue italien a vécu «avec passion» «ce qui était pour lui une véritable vocation : découvrir et faire mieux connaître la vie des premières communautés chrétiennes de Rome, à travers toutes les sources possibles, à commencer par les sources archéologiques et épigraphiques», souligne le Successeur de Pierre.

    Son exemple «mérite d'être reproposé» là où sont enseignés aujourd’hui l’archéologie chrétienne, mais aussi la théologie et l’histoire du christianisme, estime le Pape.  

    Développement du culte des martyrs

    Dans sa missive, le Saint-Père évoque quelques traits marquants de la vie et de l’œuvre de Giovanni Battista de Rossi. Ses travaux «ont été fortement encouragés par le bienheureux Pie IX qui, le 6 janvier 1852, a créé la Commission d'archéologie sacrée». Celle-ci vise «la protection et la surveillance les plus efficaces des cimetières et des anciens bâtiments chrétiens de Rome et de la banlieue, pour les fouilles et les explorations scientifiques des cimetières eux-mêmes, et pour la conservation et la sauvegarde de tout ce qui a été trouvé ou mis en évidence au cours des fouilles».

    L'archéologue romain était également proche de Léon XIII, «qui l'a voulu comme hôte dans le palais apostolique de Castel Gandolfo pendant la dernière période de sa vie». Le soutien du Pape «s'est également traduit par l'achat par le Saint-Siège de terrains surplombant les catacombes les plus importantes», afin de préserver celles-ci. Ce fut notamment le cas de la catacombe de San Callisto, où fut découverte une crypte des Papes datant du IIIe siècle, ainsi que la tombe de sainte Cécile.

    Giovanni Battista de Rossi a aussi découvert de nombreuses tombes de martyrs romains «et, avec des collaborateurs et de jeunes chercheurs, a relancé le culte de ces martyrs». «Il a perçu et mis en évidence le sens profond de ces nécropoles souterraines, parsemées de milliers de niches funéraires identiques, comme pour exprimer plastiquement la fraternité et l'égalité de tous les membres de l'Église», fait remarquer François.

    Ces nombreux tunnels de catacombes découverts et étudiés par de Rossi sont encore parcourus de nos jours par de nombreux pèlerins, marchant sur les traces des premiers fidèles chrétiens.

    Les lauréats 2022

    Dans sa lettre, le Pape François désigne enfin les vainqueurs 2022 de la Médaille d’or du Pontificat, qui sera remise ce 1er février à Rome, en présence des cardinaux Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, et Gianfranco Ravasi. La médaille d’or revient au professeur Gyözö Vörös, membre de l'Académie hongroise des arts, pour ses recherches sur "Les fouilles archéologiques de Machaerus". La Médaille d'argent du Pontificat est quant à elle décernée ex-aequo au docteur Domenico Benoci, pour sa thèse sur "Les inscriptions chrétiennes de l’aire I de Saint Calixte", et au docteur Gabriele Castiglia, pour sa monographie "Topographie chrétienne de la Toscane centro-méridionale".

  • Lumen ad revelationem gentium

    IMPRIMER

    R. Lumen ad revelatiónem géntium,

    Lumière pour éclairer les nations

    et glóriam plebis tuae Israel.

    et gloire de ton peuple Israël

    1. Nunc dimíttis servum tuum, Dómine, secúndum verbum tuum in pace. R.

    Maintenant, Seigneur, tu peux laisser s'en aller ton serviteur en paix selon ta parole

    2. Quia vidérunt óculi mei salutáre tuum. R.

    Parce que mes yeux ont vu ton salut

    3. Quod parásti ante fáciem ómnium populórum. R.

    Que tu as préparé devant la face de tous les peuples

    4. Gloria Patri et Filio, et Spiritui Sancto. R.

    Gloire au Père et au Fils et au Seint Esprit

    5. Sicut erat in principio, et nunc, et semper, et in saecula saeculorum. Amen. R.

  • "Avec la synodalité, nous passons de la tragédie à la farce !"

    IMPRIMER

    De Nicola Bux sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le mythe de la synodalité est un retour à Babel

    1-02-2022

    Le document préparatoire parle d'un synode visant un nouvel humanisme et la naissance de rêves et de prophéties, sans aucune mention de la conversion et de la mission. L'accent est donc déplacé de la foi (et de la raison) vers les réformes "démocratiques". C'est l'effondrement de la culture catholique.

    Le document préparatoire du synode sur la synodalité ne cache pas qu'il s'agit de "concevoir et mettre en œuvre un "nouvel humanisme", en promouvant de manière synodale la contribution de chacun selon ses domaines d'engagement et de compétence". On peut donc se demander si le synode abordera des questions telles que la sécularisation, l'athéisme généralisé, l'effondrement des vocations sacerdotales et religieuses, leur formation, la vie morale et la grâce comme conditions de réception des sacrements, l'ignorance religieuse, les œuvres de miséricorde et de charité, etc.

    Il ne semble pas y avoir de trace de tout cela, mais plutôt de politique, d'économie, de justice sociale, de solidarité, de bien commun, d'écologie durable, le tout dans le but de réaliser un "humanisme intégral". Une question se pose : l'humanisme apporté par Jésus-Christ, qui, comme le dit saint Irénée, a apporté toute nouveauté en s'apportant lui-même (omnem novitaten attulit semetipsum afferens) n'est-il plus suffisant ?

    En outre, le document propose dix noyaux thématiques : "compagnons de route, écouter, prendre la parole, célébrer, coresponsabilité dans la mission (en tant que baptisés), dialogue dans l'Église et dans la société, avec les autres confessions chrétiennes, autorité et participation, discerner et décider, formation à la synodalité". L'objectif du prochain synode, comme celui de l'Allemagne, semble être la démocratisation interne de l'Église. Il faut noter, en effet, que la conversion et l'évangélisation sont absentes ; or le Concile Vatican II affirme que "l'Église est missionnaire par nature" (Ad gentes 2), et non synodale ; il suffirait donc qu'elle suive la méthode évangélique adoptée par Jésus : la rencontre avec l'homme dans le milieu où il vit, l'appel à le suivre (vocation) dans l'Église qui est précisément la con-vocation, l'envoi en mission, par la parole et l'invitation à la conversion. Au lieu de cela, nous sommes passés du slogan de l'Église "toute ministérielle", inventé à l'époque de Paul VI, à l'Église "toute synodale" de François.

    Mais Lumen Gentium 18 affirme que l'Église est hiérarchique, c'est-à-dire qu'elle est régie par un "principe sacré", le Saint Ordre, qui a trois tâches : enseigner, sanctifier et gouverner, sinon l'Église devient autre chose. L'Église n'est pas synodale du fait qu'elle se réunit en synode ; de plus, la définition de l'"Église conciliaire" est déjà impropre, car l'Église n'est pas un concile permanent. Le synode ressemble un peu au concile, mais à la différence de celui-ci, il n'est pas, du moins jusqu'à présent, délibératif, puisqu'il ne représente que le collège des évêques. Seuls le pape et le collège uni des évêques peuvent délibérer, car ils sont d'institution divine. Par ailleurs, la différence entre le synode des évêques et le synode diocésain, qui inclut les laïcs, un peu comme les synodes des Églises orientales, est bien connue.

    Il est vrai que l'Église est une réalité sociale, un coetus fidelium selon saint Thomas, et qu'elle ne se résume pas ou ne se réduit pas à la hiérarchie ; en effet, la hiérarchie doit être caractérisée par une authentique humilité et un sens de la justice ; les ordres sacrés sont grands, mais d'une grandeur au service du véritable culte que le Christ rend au Père dans l'Esprit. Cependant, ceci dit, il semble que nous voulions trouver dans la synodalité la solution à la crise actuelle, tombant dans l'autoréférentialité, si nous regardons la rhétorique qui caractérise tant de littérature sur le sujet : il y a ceux qui ont dit que le prochain synode sera l'événement le plus important après Vatican II.  La conclusion de l'Instrumentum laboris, citant le pape François, fait un aveu : " Rappelons-nous que le but du synode, et donc de cette consultation, n'est pas de produire des documents, mais de faire naître des rêves, de susciter des prophéties " (n 32).

    Cet appel au rêve et à l'imaginaire manifeste, d'une part, un infantilisme croissant dans l'Église et, d'autre part, une suspicion idéologique à l'égard de la raison et de l'intelligence de la foi. Les textes et les analyses sur le sujet présentent les mêmes caractéristiques : un volontarisme prétendument moteur et une grande faiblesse des racines doctrinales et historiques. Pour les auteurs, le mot "synodalité" exprime le mystère même de l'Église, dans sa réalité fondamentale, alors qu'il ne désigne en fait qu'une petite partie de l'appareil institutionnel de l'Église. On oublie qu'il s'agit du Corps mystique de Jésus-Christ "répandu et communiqué", comme l'a dit Mgr Bossuet, du sacrement universel du salut, qui est à la fois le signe et l'instrument de la rédemption, et non d'un méga-groupe de coresponsabilité et d'écoute. La foi, avant tout, reste une rencontre personnelle et unique avec le Créateur et le Sauveur.

    A ce stade, on peut se demander en quoi la synodalité serait le garant, voire l'agent, d'une plus grande efficacité missionnaire. En effet, il faut noter l'absence totale de bilans des différentes expériences synodales réalisées après le Concile, aussi bien les expériences universelles (dont il reste surtout les Exhortations apostoliques qui ont suivi) que les expériences diocésaines (dont les copies des documents sont tombées dans l'oubli) ; Il n'est pas non plus question de leur impact missionnaire réel, comme la fréquence de la messe et du sacrement de pénitence, la demande de baptêmes, de confirmations, d'onctions de malades et de mariages, les vocations sacerdotales et religieuses, le renouveau des mouvements spirituels et de l'éducation et de l'action catholique, le renforcement de la présence chrétienne dans les mondes politique et culturel, dans le tissu social, etc...). ).

    Si l'on conclut que les assemblées synodales n'ont pas constitué un progrès missionnaire visible et mesurable, autre que le simple fait de se réunir, on court le risque de les voir réclamer des réformes absolument nécessaires pour revitaliser le tissu chrétien : ordination sacerdotale des hommes mariés, sacerdoce féminin, démocratie dans la décision du dogme et de la morale, transformation des conciles existants en assemblées délibératives, afin de réaliser une autre Église, favorisant un schisme de fait, même non déclaré. Ainsi, derrière la synodalité, on retrouve les mêmes références qui ont servi à justifier la collégialité en son temps, puis la communion (au moins, les études des années 1960 qui ont promu la révolution ou la réforme dans l'Église étaient d'un autre genre !) C'est l'effondrement de la culture catholique et un retour à Babel. Maintenant, avec la synodalité, nous passons de la tragédie à la farce !

  • L'extinction inéluctable de la vie religieuse en Flandre

    IMPRIMER

    De Christof Bouweraerts & Erik De Smet sur Ker & Leven :

    La vie religieuse semble disparaître tranquillement de la Flandre. Les sœurs et les prêtres sont-ils les canaris dans la mine de charbon qui annoncent l'avenir sombre du christianisme dans son ensemble ? Leur vitalité, leur qualité de vie et leurs choix évangéliques restent des phares pour tous les chercheurs de sens.

    La vie religieuse en Flandre parmi les religieux et les religieuses est comme un beau livre dont les dernières pages sont en train d'être écrites. L'âge moyen dans la plupart des groupes est d'environ quatre-vingts ans ou plus. Les congrégations diocésaines disparaissent les unes après les autres. Les pères et les sœurs, à quelques exceptions près (voir ci-contre), semblent bientôt appartenir au passé. Pour ne prendre qu'un exemple, les capucins de notre région étaient autrefois plus de 400, aujourd'hui ils ne sont plus que 27. (...)

    mardi 1er février 2022

    Luk Vanmaercke commente :

    Il y a exactement quatre ans, Kerk & Leven publiait un Dossier sur la vie religieuse en Flandre. A l'époque, nous écrivions : "L'année dernière, la Flandre comptait 6 197 religieux et religieuses." Cette semaine, nous vous proposons un autre Dossier sur le même thème. Entre-temps, le nombre de religieux est tombé à 5 000. La situation se dégrade donc à une vitesse alarmante.

    La vie religieuse est-elle vouée à disparaître de nos régions ?

    Aujourd'hui, les croyants sont préoccupés par la vie paroissiale. De nombreuses églises sont peu peuplées le dimanche, avec des cheveux gris en tête. Plus rarement, nous nous préoccupons de la vie religieuse dans les monastères et les abbayes. Pourtant, ce sont les endroits où tout a commencé dans notre région. Dès le début du Moyen Âge, des moines, souvent originaires d'Irlande, se sont installés dans les Pays-Bas pour y répandre la parole de Dieu. Willibrord, originaire d'Angleterre, qui a commencé à christianiser le nord des Pays-Bas après un long séjour en Irlande, est toujours un saint bien connu 1 300 ans après sa mort.

    Les abbayes religieuses telles que l'abbaye Saint-Pierre et l'abbaye Saint-Bavon de Gand étaient également des points d'ancrage sociaux et économiques dans la vie mondaine. Les abbayes n'étaient pas seulement des lieux de prière et de réflexion, mais aussi d'agriculture et de science. Les connaissances étaient rassemblées, écrites, améliorées et transmises. Avec votre prochain verre de bière ou de vin, vous pourriez considérer que ces boissons des dieux n'existeraient probablement pas (plus) sans le travail assidu et les connaissances de haute qualité de plusieurs générations de moines.

    Dans un passé plus récent, les monastères sont devenus le moteur de la vie caritative en Flandre. Combien d'écoles, d'hôpitaux, de maisons de repos et d'institutions sociales ont été créés grâce aux efforts des sœurs et des pères ? Le service sous le clocher de l'église a marqué de nombreux couvents locaux. Ce sont ces couvents en particulier que nous avons vu disparaître à une vitesse vertigineuse au cours des dernières décennies. La plupart d'entre nous peuvent encore désigner les bâtiments où nous avons vu les religieuses locales à l'œuvre dans notre jeunesse.

    Le déclin de la vie monastique semble nous affecter moins que le déclin des paroisses, mais ce n'est qu'une illusion. Nous ne nous rendons pas suffisamment compte que dans notre histoire ecclésiastique, les religieux ont été plus souvent et plus longtemps le moteur de la vie religieuse que les communautés paroissiales. Leur travail mondain au service des écoliers, des malades ou des personnes âgées est poursuivi par des laïcs, mais qui reprend leur rôle de prière et de contemplation ?

    Il est ironique que le monde occidental dise adieu à la vie religieuse à une époque où tant de gens ressentent le besoin de se retirer (temporairement) de l'agitation de la vie moderne. Alors que les gouvernements subventionnent la création de lieux de calme, que de nombreuses organisations organisent des contemplations ou des méditations, les lieux ultimes de silence et de méditation dépérissent tranquillement.

    Ici et là, les ordres et les congrégations parviennent encore à attirer quelques jeunes. Les religieux d'origine étrangère offrent également un peu de réconfort. Cela ne sera pas suffisant. Devons-nous faire de la place pour de nouvelles voies ? Dans la tradition bouddhiste, on peut également devenir un moine temporaire, sans engagement à vie. Une telle chose est-elle concevable dans le catholicisme ? Pourquoi quelqu'un ne pourrait-il pas consacrer une partie de sa vie au service de Dieu ? Cela répondrait-il mieux aux besoins et aux attitudes de notre époque ?

    Nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve. La gratitude pour le passé est de toute façon appropriée. Prenons bien soin des religieux qu'il nous reste. Beaucoup sont très âgés. Après une vie de dévouement aux autres, ils méritent que nous nous occupions d'eux dans leur vieillesse.