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  • D'Eugène et de François : lequel était le pape ?

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    Sur Vatican News, on apprend que le Pape François est "affecté par le décès d’un grand ami journaliste"; "Le Saint-Père a exprimé jeudi 14 juillet sa douleur, suite au décès à Rome du journaliste italien Eugenio Scalfari, a rapporté la direction du Bureau de presse du Vatican. Fondateur et directeur pendant 20 ans du journal La Repubblica, cet homme de médias était un ami du Pape François."

    Il a souvent été question, sur belgicatho, de ce journaliste influent.

    Stefano Fontana, sur la Nuova Bussola Quotidiana, pose cette étrange question :

    Eugène et François : lequel était le pape ?

    16-07-2022

    Eugenio Scalfari a été le pontife grand public auquel tout le monde a fini par s'aligner, y compris le monde catholique : d'abord, malgré Jean-Paul II et Benoît XVI, puis avec la collaboration de François. Le pape pensait dialoguer avec un laïc, sans se rendre compte que c'était ce dernier qui lui mettait sa doctrine dans la bouche.

    Eugenio Scalfari, décédé il y a deux jours, n'était pas seulement un journaliste. Il était bien plus. C'était un Pape. Son journal - La Repubblica - est devenue le nouvel évangile qu'il inspire, qu'il guide, et dont il est l'interprète officiel et le garant de la doctrine. 'La Repubblica' était la référence du radicalisme bourgeois irréligieux de la post-modernité italienne. Dès le début, il s'est imposé comme un quotidien militant, religieux dans sa laïcité dogmatique, en avance sur le 'Manifesto' ou 'L'Unità', parce qu'il était complètement post-idéologique. Scalfari et Repubblica ont confirmé et développé les instances du modernisme nihiliste de la modernité italienne, ont semé l'ère des " nouveaux droits " et ont exercé un pouvoir idéologique d'interdiction, d'excommunication et d'extradition contre les intellectuels qui ne s'alignaient pas sur l'autoritarisme du nouveau.

    Scalfari était le pape de l'anti-Église, rigide dans ses hypothèses, pas du tout tolérant avec les dissidents, inquisitorial, actif dans la proscription de ceux qui ne s'alignaient pas. Repubblica était le nouvel évangile lu par les prêtres et les religieuses post-conciliaires, auquel les séminaires de toute l'Italie se sont abonnés, puis copié par 'Avvenire' (le journal "catholique" italien), qui a fini par devenir lui aussi une petite Repubblica. Aujourd'hui, tous les journaux italiens, à l'exception de quelques réprouvés vitupérés par le système de pouvoir médiatique, sont la Repubblica. La Repubblica avait également rallié le 'Corriere' à son idéologie, mais 'Il Giornale', qui est né de cette prise de conscience, a fini par devenir lui aussi une sorte de Repubblica.

    Pannella, Bonino, les radicaux, les Verts, la gauche catholique, le Parti démocrate issu de la transformation de l'ancien PCI, Renzi, les Cinq étoiles, tous ceux qui veulent désormais occuper le " centre ", le président Mattarella... rien n'exprime autre chose que l'idéologie de la Repubblica et de Scalfari : laïcité, subjectivisme radical, nouveaux droits, pure culture bourgeoise, procéduralisme institutionnel.

    Scalfari a dicté l'horizon de compréhension de l'Italie d'aujourd'hui, l'Italie du divorce et de l'avortement, de la loi Cirinnà et du Zan ddl, l'Italie anti-famille et anti-vie, l'Italie ralliée aux puissances internationales, l'Italie qui veut + d'Europe et - d'Italie, l'Italie qui revendique les 'transitions' en les présentant comme le salut. Scalfari était un Pape, il était le chef d'une religion et il annonçait le salut. Le monde catholique a été pris en otage par lui. La Repubblica est entrée dans les paroisses. Je me souviens que Giovanni Reale avait appelé Scalfari à prendre la parole à l'Université catholique de Milan pour dire que nous, les hommes, sommes comme des petites fourmis perdues dans l'univers, sans sens, sans chef, sans fin. Le catholique qui ne lisait pas la Repubblica était considéré comme hors du temps et de son époque. Aucun journal n'a jamais pensé, comme Repubblica, à être une nouvelle Bible. Aucun journaliste n'a jamais pensé, comme Scalfari, à être un nouvel évangéliste.

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  • Qui sont les femmes nommées au Dicastère pour les évêques ?

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    De Luke Coppen sur "The Pillar" :

    Qui sont les femmes nommées au Dicastère pour les évêques ?

    13 juillet

    Le pape François a nommé mercredi trois femmes comme membres du Dicastère pour les évêques du Vatican.

    Ces nominations, que le pape a annoncées dans une interview la semaine dernière, marquent la première fois que des femmes sont membres du département du Vatican responsable des nominations épiscopales dans le monde.

    Qui est ce trio pionnier ? Jetez un coup d'œil :

    María Lía Zervino

    María Lía Zervino est la présidente générale argentine de l'Union mondiale des organisations féminines catholiques (WUCWO). Cet organisme parapluie représentant près de 100 groupes dans le monde a été fondé en 1910 et représente environ huit millions de femmes catholiques.

    Elle est membre d'un institut argentin de vie consacrée, les Servidoras, fondé par le père Luis María Boneo.

    Mme Zervino est également consultante auprès du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

    Décrite comme une "amie proche du pape", elle a écrit une lettre ouverte à François en 2021, le félicitant "d'être le François du 21e siècle", mais affirmant que "l'on n'a pas suffisamment progressé dans la mise à profit de la richesse des femmes qui constituent une grande partie du peuple de Dieu."

    Elle a écrit :

    "Je rêve d'une Église qui dispose de femmes aptes à être juges dans tous les tribunaux où sont traitées les affaires matrimoniales, dans les équipes de formation de chaque séminaire, et pour exercer des ministères tels que l'écoute, la direction spirituelle, la santé pastorale, le soin de la planète, la défense des droits de l'homme, etc. pour lesquels, de par notre nature, les femmes sont également ou parfois mieux préparées que les hommes. Non seulement les femmes consacrées, mais combien de femmes laïques, dans toutes les régions du globe, sont prêtes à servir !"

    "Et je rêve que, durant votre pontificat, vous inauguriez, avec les synodes des évêques, un synode différent : le synode du peuple de Dieu, avec une représentation proportionnelle du clergé, des hommes et des femmes consacrés, des hommes et des femmes laïcs." 

    "Nous ne serons plus heureux seulement parce qu'une femme vote pour la première fois, mais parce que de nombreuses femmes laïques préparées, en communion avec tous les autres membres d'un tel synode, auront donné leur contribution et leur vote qui s'ajouteront aux conclusions qui seront remises entre vos mains."

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  • Le pape et les Etats-Unis : François serait-il désinformé par son entourage ?

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    De Catholic News Agency (AC Wimmer) :

    Mgr Naumann se dit "triste" de la façon dont le pape a traité Biden et Pelosi sur l'avortement.

    14 juillet 2022

    L'archevêque Joseph Naumann de Kansas City, dans le Kansas, s'est dit "triste" de la façon dont le pape François a géré la controverse entourant les actions pro-avortement du président Joe Biden et de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, dont les positions sur la question sont en contradiction flagrante avec l'enseignement de leur foi catholique sur le caractère sacré de la vie humaine.

    Le commentaire de M. Naumann était l'une des nombreuses déclarations pointues qu'il a faites sur la controverse dans une interview avec le journal allemand Die Tagespost publiée mercredi.

    "Je pense que le pape ne comprend pas les États-Unis, tout comme il ne comprend pas l'Église aux États-Unis", a déclaré l'archevêque au journal, selon CNA Deutsch, le partenaire d'information en langue allemande de CNA.

    "Ses conseillers et les personnes qui l'entourent l'ont complètement désinformé à ce sujet", a ajouté M. Naumann.

    Dans une interview accordée à CNA jeudi, M. Naumann a maintenu ses commentaires au journal, déclarant : "J'ai dit ce que j'ai dit."

    Toutefois, M. Naumann a précisé qu'il avait parlé au média allemand avant d'avoir pris connaissance des derniers commentaires du pape François concernant M. Biden, dans lesquels le pape a qualifié la position pro-avortement du président américain d'"incohérence" par rapport à sa foi catholique.

    Dans l'entretien avec Univisión et Televisa diffusé le 12 juillet, le pape a déclaré qu'il laissait la question à la "conscience" de M. Biden, mais il a également suggéré que ce dernier discute de ce conflit avec son pasteur.

    "Je n'étais pas au courant de cette déclaration du Saint-Père et je pense que c'est utile", a déclaré Naumann à CNA. "C'est très utile parce que je pense que c'est exactement vrai, que sa position est incohérente avec l'enseignement catholique. Je suis donc reconnaissant pour cette clarification du Saint-Père."

    Dans ses commentaires au Tagespost, M. Naumann a déclaré : "Bien sûr, nous devons être pastoraux" lorsque nous traitons de telles questions.

    "Cependant, il n'est pas pastoral de dire à quelqu'un qu'il est un bon catholique et qu'il peut recevoir la communion comme une évidence, alors que cette personne a commis un mal grave", a-t-il poursuivi. "Le fait que le pape ait reçu Pelosi a été exploité politiquement. En agissant ainsi, François fait exactement ce qu'il met en garde les autres de ne pas faire."

    Bien que catholique, Biden a soutenu à plusieurs reprises le droit à l'avortement, malgré l'enseignement de l'Église selon lequel la vie humaine doit être respectée et protégée dès le moment de la conception. Après avoir rencontré le pape François en octobre, M. Biden a déclaré que le pape lui avait dit de "continuer à recevoir la communion". Le Vatican n'a pas confirmé le récit de Biden.

    M. Biden, a déclaré l'archevêque au journal, "sait ce qui est juste à cet égard. Il n'a aucune excuse. Il ne devrait pas continuer à se présenter comme un fervent catholique".

    Par son comportement, a déclaré M. Naumann, le président montrait au public : "Je soutiens les avortements légaux et je suis en même temps un fervent catholique, donc vous pouvez aussi le faire". M. Naumann a déclaré que la ligne est franchie lorsque des politiciens "affichent leur foi catholique et prônent un tel mal".

    "Le président Biden prétend être un fervent catholique, mais ce n'est pas vraiment clair dans ses actions", a poursuivi Naumann.

    "À mon avis, il utilise le chapelet et sa participation à la messe pour se présenter comme un catholique fidèle. Si vous regardez la carrière de Joe Biden, vous voyez qu'il a suivi la ligne démocrate, et non les enseignements de l'Église."

    La semaine dernière, Joe Biden a signé un décret visant à protéger l'accès à l'avortement en réponse à la décision de la Cour suprême d'annuler l'arrêt Roe v. Wade, qui a légalisé l'avortement dans tous les États-Unis. En réponse à l'action de Joe Biden, l'archevêque William Lori de Baltimore, président du comité pro-vie des évêques américains, a qualifié cette décision de "profondément troublante et tragique".

    Ces dernières années, les évêques américains ont longuement discuté et commenté la question de la "cohérence eucharistique", notamment en ce qui concerne Biden et d'autres politiciens catholiques américains.

    Ces discussions ont abouti à la publication en novembre d'un nouveau document sur l'Eucharistie, "Le mystère de l'Eucharistie dans la vie de l'Église", et au lancement d'une initiative de renouveau eucharistique sur trois ans, qui culminera avec un congrès eucharistique national à Indianapolis en juillet 2024.

    Bien que le document sur l'Eucharistie ne mentionne pas le nom de M. Biden ou d'autres politiciens catholiques, il réitère les directives antérieures des évêques selon lesquelles les catholiques qui ne sont pas en communion avec l'enseignement de l'Église ne doivent pas se présenter pour la communion.

  • Notre Dame du Mont Carmel

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    16 juillet, Notre Dame du mont Carmel (Source : mariedenazareth.com)

    ebb6a4baf7.jpgIcône de Jean de la Croix et Thérèse d'Avila

    Carmel de l'unité, Harissa Liban

    Cette fête a été instaurée par les Carmes vers 1380, en mémoire de la fin des oppositions à leur ordre, et de la vision à saint Simon Stock le 16 juillet 1251.

    En 1587, le pape Sixte Quint l’a étendue à l’ensemble du Carmel, branches féminine et masculine.

    En 1726, Benoît XIII l’étend au calendrier romain (1).

    Les apparitions de Lourdes et de Fatima rappellent Notre Dame du Carmel.

    Les apparitions de Lourdes se sont conclues le16 juillet 1858, fête de Notre Dame du Mont Carmel. Ce jour là, nous rapporte Bernadette, l'apparition resta dans le silence et se montra plus belle que jamais. Celle qui est la Reine et la beauté du Carmel, la Vierge du silence et de la contemplation, couronnait la série des dix-huit apparitions dans le souvenir de sa présence auprès de l'Ordre du Carmel.

    Pareillement, Marie choisit, lors de sa dernière apparition aux pastoureaux de Fatima, le 13 octobre 1917, de se manifester sous l'aspect de Notre Dame du Mont Carmel, c'est à dire de la Vierge au scapulaire.

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  • Croire en la résurrection de la chair

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    De l'abbé Guillaume de Tanoüarn sur son blog ("Metablog"), dans le cadre de ses développements consacré aux articles du Credo :

    La résurrection de la chair

    "Le corps semé corps psychique ressuscite corps spirituel" déclare saint Paul aux Corinthiens (I Co. 15, 45)  dans une de ces formules qui disent tout en quelques mots, dont il a le secret. Dans ces quelques mots, il offre comme un premier descriptif de l'anthropologie chrétienne, en insistant sur une forme de dialectique, qui engendre des paradoxes qu'il n'est pas facile de saisir.

    Dès le IIème siècle dans son De Resurrectione carnis, Tertullien, théologien chrétien d'Afrique du nord, montre que le dogme de la résurrection de la chair contient une théologie appréciative du corps tout à fait opposée à la théologie des gnostiques, grands lecteurs de Platon et des néo-platoniciens et qui tiennent le mépris du corps pour la forme ordinaire de la sainteté, en se satisfaisant du fameux et sinistre jeu de mot : soma séma. Le corps est un tombeau.

    C'est tout le contraire qui est vrai : le corps est beau en tant qu'oeuvre de Dieu. Il est beau au point que Dieu lui-même s'est fait chair en Jésus-Christ, lui que l'on appelle d'ailleurs "le plus beau des enfants des hommes". Mais cette beauté, beauté des visages, beauté des proportions, beauté des mouvements, ne doit jamais nous faire oublier le conflit entre la chair et l'esprit. Le mot de saint Paul demeure, pour quiconque a un minimum d'expérience de la vie : aujourd'hui "la chair milite contre l'esprit" ou, comme le dit encore saint Paul, "celui qui sème dans la chair récolte de la chair la pourriture" (Gal 6). Les désirs charnels, qui répondent au grand enjeu de la procréation et de la survie de l'espèce humaine, sont l'instrument de l'amour spirituel où ils ne sont rien, et cela au sens le plus ordinaire du terme : rien. Ils ne sont pas. C'est Freud dans les Essais de psychanalyse, qui a remarqué à raison que le désir sexuel a pour but sa satisfaction, c'est-à-dire simplement la disparition de l'excitation : le vide. Le nihilisme est toujours charnel, voilà pourquoi la chair rencontre l'esprit, l'esprit rencontre la chair et la dialectique entre les deux est nécessaire car seul l'esprit porte du fruit. C'est donc à l'esprit non pas de faire disparaître la chair impossible ! Qui veut faire l'ange fait la bête. Il s'agit plutôt  pour l'homme spirituel, de soumettre la chair à son dessein, pour qu'elle contribue au salut de la personne, par le plaisir comme par la souffrance.

    Deuxième direction de recherche : ce dogme de la résurrection de la chair confirme l'espérance des philosophes en l'immortalité de l'âme : il y a quelque chose après la mort. L'homme n'est pas un être pour la mort. Mais en même temps, cette espérance, ce même dogme de la résurrection de la chair la contredit à force de l'approfondir et de l'exaucer. L'immortalité d'un ressuscité n'est pas seulement celle de l'Esprit, séparé de la matière, mais celle du composé humain, corps et esprit  indissolublement liés, et donc celle de chaque personne humaine promise à la résurrection. La philosophie est-elle capable d'apporter la preuve de l'immortalité personnelle de l'être humain ? Tant qu'elle professe que les êtres sont des êtres individualisés par la matière : matière qui, seule, les constituent comme séparables dans l'espace, il n'est pas sûr que la philosophie apporte grand chose à ce débat, comme l'avait perçu Cajétan, allant contre l'opinion dominante au Vème concile de Latran (1516).

    Historiquement ce "dogme des philosophes" qu'est l'individuation par la matière semble indiquer qu'Averroès (mort en 1200) a raison de penser, en tant que disciple d'Aristote, que l'intellect actif est à la fois unique et présent en chaque homme et qu'à la mort du corps, la personne individuée disparaît dans la Pensée unique qui n'a pour objet qu'elle-même. 

    La théologie chrétienne de la résurrection de la chair, tel que saint Paul le développe au chapitre 15 de la Première Epître aux Corinthiens, nous ouvre de tout autres perspectives, autorisées par le Credo, qui, rappelons-le, fait de cet événement eschatologique, la résurrection de la chair, une oeuvre appropriée au Saint Esprit lui-même , comme l'Eglise, comme la communion des saints, la rémission des péchés et la vie éternelle. Cette idée de résurrection d'un corps mort est bien évidemment de l'ordre de la seule foi. Mais la foi a ses raisons que la raison ne sait pas reconnaître. Non pas des raisons démonstratives mais des présomptions qui, mises bout à bout, font une certitude, comme l'expliqua naguère le pascalien Filleau de la Chaise dans ses Discours introductifs aux Pensées. Présomptions ? Raison inclinantes ? Je pense aux corps conservés des saints, que l'on peut voir encore, quand l'Eglise, trop prévoyante, ne les a pas enveloppés de cire. Qui a regardé le visage du corps conservé de sainte Bernadette de Lourdes (visible dans le sanctuaire de Nevers), peut témoigner de l'extraordinaire finesse de ses traits merveilleusement parvenus jusqu'à nous. Je pense aussi irrésistiblement aux portraits chrétiens du Fayoum en Egypte. Ces visages, peints avec un réalisme lumineux, ne peuvent pas disparaître : ils saisissent pour la rendre présente à son destin intégral, une personnalité unique, qui encore aujourd'hui exprime aux badauds dans les musées sa différence infracassable.

    Ces considérations nous invitent à scruter, au delà des visages (prosopon en grec) les personnes (en grec toujours, c'est le même mot), le mystère des personnes, dont chacune est créée immédiatement par Dieu. Comme dit le psaume : Quoniam tu Domine singulariter in spe, constituisti me (Ps. 4). Nous chantons cela à Complies, comme la certitudes dans laquelle nous nous endormons tranquillement : Dieu nous a fait un par un (singulariter), il nous a aimé avant de nous donner l'être. Nous avons chacun, et c'est ce qui nous rend différents les uns des autres pour toujours - des raisons d'espérer, qui sont constitutives de notre être moral et qui sont dispositives au salut par une  grâce, qui, elle aussi est personnelle. En donnant à notre chair pourri sa vie pour toujours, Dieu, nous ressuscitant, sauve les merveilles de sa création, dont aucune n'a été créée en vain et qui toutes se retrouveront dans les cieux nouveaux et la terre nouvelle où la vie est éternelle.

  • Les nationalistes hindous s'en prennent aux figures iconiques du christianisme indien

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    Du National Catholic Register (Anto Akkara) :

    Les nationalistes hindous tentent de diaboliser St. Devasahayam

    Dans le sillage de la canonisation de mai, les réseaux fondamentalistes poursuivent leur campagne de diffamation en ligne, comme ils l'ont fait avec d'autres chrétiens vénérés.

    15 juillet 2022

    Lorsque l'Église catholique a conféré la sainteté au martyr laïc Devasahayam, un converti hindou populaire, cela n'a pas plu aux réseaux fondamentalistes hindous qui prospèrent en diabolisant le christianisme. 

    Avec la canonisation de la mi-mai, ils étaient contrariés par le fait que St. Devasahayam - fils d'un prêtre de temple hindou et soldat de confiance d'un roi hindou - avait conduit des centaines de personnes au Christ pendant les sept années où il était chrétien et bien plus encore après son martyre en 1752.

    Alors que l'Église locale de l'État méridional du Tamil Nadu se réjouissait de cette canonisation tant attendue, des quotidiens nationaux laïques comme Indian Express ont publié des articles élogieux. 

    Mais cette avalanche de titres sur la canonisation du converti a incité un grand portail nationaliste hindou, Bharata Bharati ("Mother India"), à publier un article diffamatoire contre la canonisation du martyr laïc, qui a été secrètement abattu à l'âge de 40 ans pour avoir professé sa nouvelle foi.

    Les affirmations de l'article, qui qualifiait saint Devasahayam de "voleur et d'espion" exécuté à juste titre pour ses crimes, trouvent leur origine dans le "Manuel de Travancore" rédigé par Nagam Aiya en 1906 pour le dirigeant de l'époque du royaume hindou de Travancore, qui avait commencé avec le roi Marthanda Varma, lequel avait ordonné l'exécution de Devasahayam.

    Né en 1712, fils d'un prêtre de temple hindou, Neelakandan Pillai était un lieutenant de confiance du roi hindou lorsqu'il a embrassé la foi chrétienne en 1745 et est devenu martyr en 1752, comme l'indique le Register.   

    "Cette allégation est un mensonge sans fondement, lancé par Nagam Aiya", a déclaré au Register le 30 juin le père John Kulandai, vice-postulateur du processus de canonisation de Devasahayam et l'une des autorités les plus compétentes sur la vie du martyr laïc. 

    Nagam Aiya, chargé d'écrire l'histoire de Travancore par son roi contemporain, a déclaré que son livre avait un devoir important, "prouver la tolérance louable du gouvernement indigène depuis une époque lointaine." Citant Aiya lui-même, le père Kulandai a noté ce fait dans son dernier livre, A Saint for Our Times : Martyr St. Devasahayam - a Comprehensive Historical Research. Le livre a été publié lors de la grande célébration et de la messe d'action de grâce du 5 juin près du lieu du martyre du saint à Kattadimalai, à laquelle ont participé des centaines de milliers de personnes, dont trois douzaines d'évêques.

    "C'est dans ce contexte que nous devons comprendre ce que dit Aiya sur la [cause] de l'exécution de Devasahayam", a déclaré le père Kulandai. 

    Ce récit concocté, ajoute le prêtre, est contredit par G.T. Mackenzie, un ressortissant britannique vivant dans le royaume qui avait été chargé par Aiya lui-même d'écrire sur son histoire chrétienne.

    Dans son ouvrage Christianity in Travancore, publié en 1901, Mackenzie affirme sans équivoque que Devasahayam "a été emprisonné en raison de son changement de religion, et après trois ans d'emprisonnement, il a été fusillé en 1752 sur ordre du Raja [roi]".

    Le père Kulandai a noté en outre que "même les érudits et historiens hindous contredisent l'affirmation d'Aiya."

    Après la grande célébration de la canonisation sur le site du martyre de St. Devasahayam à Kattadimalai, qui a généré une importante couverture médiatique favorable dans l'état du Kerala, l'article du Bharata Bharati a été modifié et publié dans la langue maternelle du Kerala, le Malayalam. Le Kerala est connu pour avoir une importante minorité chrétienne. La publication de l'article a provoqué des condamnations immédiates de la part des organisations ecclésiastiques locales, y compris le Conseil des évêques catholiques du Kerala.

    Auparavant, lorsque le Vatican a annoncé la canonisation de Devasahayam en novembre dernier, un autre site web nationaliste hindou appelé "World Dialogue Center" avait appelé le Vatican à suspendre la canonisation, sur la base des mêmes revendications. Et, en 2012, un autre site nationaliste appelé "Vijayvaani" (Messager de la victoire) avait publié un article similaire, intitulé "Encashment of Virtuous Tamil Hindu Psyche : Sainté de Devasahayam Pillai". Il a été republié en 2022 par Bharata Bharati.

    Attaques contre Mère Teresa 
    Bharata Bharati avait publié un article tout aussi calomnieux, intitulé "Tainted Teresa - Hypocrisy" lors de la canonisation de Mère Teresa en 2016. 

    "Le dénigrement de la communauté chrétienne et de ses icônes a toujours fait partie de la stratégie de base des nationalistes hindous", a déclaré John Dayal, militant catholique et ancien journaliste, au Register depuis New Delhi.

    "C'était clair dans les nombreux canards qu'ils ont utilisés contre Mère Teresa. Lorsque la société indienne laïque et le monde entier l'ont saluée comme la 'sainte des caniveaux' pour avoir servi les plus pauvres et les mourants, ils ont prétendu que sa motivation était uniquement la 'conversion'", a déclaré Dayal, ancien président de la All India Catholic Union.

    Lorsque Mère Teresa s'est jointe à une manifestation de chrétiens dalits en 1995, les fondamentalistes hindous ont organisé une marche vers le lieu de l'événement avec des pancartes portant les mots "loup en habits de mouton". Et les nationalistes hindous ont protesté lorsque le gouvernement national de l'Inde a fait venir à Calcutta, pour les funérailles de Mère Teresa, le 13 septembre 1997, le carrosse utilisé en 1948 pour la procession funéraire du Mahatma Gandhi, qui est vénéré comme le "Père de la Nation" de l'Inde. Ils ont également demandé à plusieurs reprises que la plus haute distinction de la nation, la Bharat Ratna (Joyau de l'Inde), qui a été conférée à Mère Teresa en 1980 après qu'elle ait reçu le prix Nobel de la paix, soit révoquée. 

    En outre, a déclaré M. Dayal, chaque fois que la violence anti-chrétienne des nationalistes hindous éclate, comme lors de l'incendie notoire du missionnaire baptiste australien Graham Stuart Staines et de ses deux jeunes fils en 1999 et de la violence orchestrée contre les chrétiens à Kandhamal en 2008, "ils essaient de faire porter le chapeau aux chrétiens." 

    Un autre exemple s'est produit l'année dernière après la mort en détention du père Stan Swarmy, un jésuite de 84 ans, activiste social, qui avait été arrêté à la suite d'accusations de "terrorisme". À la suite des nombreuses critiques internationales, les réseaux d'étudiants nationalistes hindous ont répondu par une campagne de protestation contre les plans d'un collège catholique visant à commémorer le défunt prêtre. 

    Du côté positif, Dayal a déclaré : "Bien que les dénigrements se poursuivent sans fin, les nationalistes hindous n'en ont pas tiré grand profit, car la communauté chrétienne minoritaire n'a pas répondu par des protestations violentes à ces provocations."

    Cependant, il a averti que des efforts insuffisants pour repousser verbalement "la propagande diabolique, en raison de la timidité des dirigeants chrétiens, aboutissent à ce que des mensonges soient perpétués comme des vérités à long terme".

  • Des bienheureuses martyres exécutées au nom de la liberté et de l'égalité (16 juillet)

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    D'Evangile au Quotidien :

    BBses Marie-Rose de Gordon et 6 compagnes
    Religieuses et martyres † 16 juillet 1794

    Durant les troubles de la Révolution, 29 religieuses chassées de leurs couvents avaient trouvé refuge dans une maison de Bollène. Là, depuis dix-huit mois, elles partageaient une vie de prière et de totale pauvreté. Elles furent arrêtées en avril 1794 pour avoir refusé de prêter le serment de liberté-égalité exigé par la municipalité et que leur conscience réprouvait. Elles furent incarcérées le 2 mai à Orange, dans la prison de la Cure, près de la cathédrale, où étaient déjà détenues 13 autres consœurs.

    Les religieuses s’organisèrent en communauté et passaient leur temps à prier. Elles furent condamnées à mort par la Commission populaire qui siégeait dans l’actuelle chapelle Saint-Louis, et transférées au Théâtre antique en attendant d’aller à la guillotine dressée sur le cours Saint-Martin. Trente-deux d’entre elles furent exécutées (16 ursulines, 13 sacramentines, 2 cisterciennes et 1 bénédictine).

    Le 6 juillet : Sœur Marie-Rose, bénédictine de Caderousse (Suzanne Deloye, née à Sérignan en 1741) ;
    le 7 juillet : Sœur Iphigénie, sacramentine de Bollène (Suzanne de Gaillard, née à Bollène en 1761) ;
    le 9 juillet : Sœur Sainte-Mélanie, ursuline de Bollène (Madeleine de Guilhermier, née à Bollène en 1733) et Sœur Marie-des-Anges, ursuline de Bollène (Marie-Anne de Rocher, née à Bollène en 1755) ;
    le 10 juillet : Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Bollène (Gertrude d’Alauzier, née à Bollène en 1757) et Sœur Agnés, ursuline de Bollène (Sylvie de Romillon, née à Bollène en 1750) ;
    le 11 juillet : Sœur Sainte-Pélagie, sacramentine de Bollène (Rosalie Bès, née à Beaume-du-Transit en 1753), Sœur Saint Théotiste, sacramentine de Bollène (Elisabeth Pélissier, née à Bollène en 1741), Sœur Saint-Martin, sacramentine de Bollène (Claire Blanc, née à Bollène en 1742) et Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marguerite d’Albarède, née à Saint-Laurent-de-Carnols en 1740) ;
    le 12 juillet : Sœur Rose, sacramentine de Bollène (Thérèse Talieu, née à Bollène en 1746), Sœur du Bon-Ange, converse sacramentine de Bollène (Marie Cluse, née à Bouvantes en 1761), Sœur Marie de Saint-Henri, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Marguerite de Justamond, née à Bollène en 1746) et Sœur Saint-Bernard, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Jeanne de Romillon, née à Bollène en 1753).
    le 13 juillet : Sœur Madeleine, sacramentine de Bollène (Elisabeth Verchières, née à Bollène en 1769), Sœur Marie-de-l’Annonciation, sacramentine de Bollène (Thérèse Faurie, née à Sérignan en 1770), Sœur Saint-Alexis, sacramentine de Bollène (Andrée Minutte, née à Sérignan en 1740), Sœur Saint-François, ursuline de Bollène (Marie-Anne Lambert, née à Pierrelatte en 1742) et Sœur Sainte-Françoise, converse ursuline de Carpentras (Marie-Anne Depeyre, née à Tulette en 1756), Sœur Saint-Gervais, supérieure des ursulines de Bollène (Anastasie de Roquard, née à Bollène en 1749) ;
    le 16 juilletSœur Aimée, sacramentine de Bollène (Rose de Gordon, née à Mondragon en 1733), Sœur Marie-de-Jésus, sacramentine de Bollène (Thérèse Charrensol, née à Richerenches en 1758), Sœur Saint-Joachim, converse sacramentine de Bollène (MarieAnne Béguin-Royal, née à Bouvantes en 1736), Sœur Saint-Michel, converse ursuline de Bollène (Marie-Anne Doux, née à Bollène en 1738), Sœur Saint-André, converse ursuline de Bollène (Marie-Rose Laye, née à Bollène en 1728), Sœur Madeleine, ursuline de Pernes (Dorothée de Justamond, née à Bollène en 1743) et Sœur du Coeur-de-Marie, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1754) ;
    le 20 juillet : Sœur Saint-Basile, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Anne Cartier, née à Livron en 1733) ;
    le 26 juillet : Sœur Saint-Augustin, sacramentine de Bollène (Marguerite Bonnet, née à Sérignan en 1719), Sœur Catherine, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marie-Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1724), Sœur Claire, ursuline de Bollène (Claire Dubas, née à Laudun en 1727) et Sœur du Cœur-de-Jésus, supérieure des ursulines de Sisteron (Elisabeth de Consolin, née à Courthézon en 1736).

    Elles montèrent toutes joyeusement à l’échafaud, chantant et priant pour leurs persécuteurs qui admiraient leur courage : « Ces bougresses-là meurent toutes en riant ». Les dix autres religieuses détenues furent sauvées par la chute de Robespierre, le 28 juillet, et libérées en I795.

    Les corps des martyres furent jetés dans des fosses communes, dans le champ Laplane (à Gabet), situé à 4 kilomètres de la ville, au bord de l’Aygues, et une chapelle y fut bâtie en 1832.

    Les 32 religieuses ont été béatifiées par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) le 10 mai 1925.