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  • Abus, Baudouin, UCL... : dans l'avion qui le ramenait à Rome, le pape a mis les points sur les i

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    Lors de son retour de Belgique en avion, le pape n'a pas mâché ses mots (source) :

    Valérie Dupont, RTBF: Saint-Père, merci pour votre disponibilité. Excusez ma voix mais la pluie m'a un peu touchée. Vos propos sur la tombe du roi Baudouin ont suscité un peu d'étonnement en Belgique....

    Mais vous savez que l'étonnement est le début de la philosophie et c'est très bien...

    Peut-être… Certains y ont également vu une ingérence politique dans la vie démocratique de la Belgique. Le processus de béatification du roi est lié à ses fonctions. Et comment concilier le droit à la vie, la défense de la vie, et aussi le droit des femmes à avoir une vie sans souffrance?

    Toutes ces vies... Le roi a été courageux parce que face à une loi de mort, il n'a pas signé et a démissionné. Il faut du courage, non? Il faut un homme politique «avec un pantalon» pour faire cela. Il faut du courage. Lui aussi a fait passer un message en agissant de la sorte et il l'a fait parce que c’était un saint. Il n'est pas encore saint, mais le processus de béatification va avancer, car nous en avons eu la preuve.

    Les femmes. Les femmes ont droit à la vie: à leur vie, à la vie de leurs enfants. N'oublions pas de dire ceci: un avortement est un homicide. La science nous dit que le mois de la conception, tous les organes sont déjà là... Vous tuez un être humain. Et les médecins qui s'y prêtent sont -permettez-moi le mot- des tueurs à gages. Ce sont des tueurs à gages. Et sur ce point on ne peut pas discuter. On tue une vie humaine. Et les femmes ont le droit de protéger la vie. Les méthodes anti-contraceptives sont autre chose. Il ne faut pas confondre. Je ne parle maintenant que de l'avortement. Et cela ne peut pas être débattu. Pardonnez-moi, mais c'est la vérité.

    Je vous remercie. Sur ce dernier point... Il y a déjà un département au Vatican. Il y a une structure, dont le président est un évêque colombien, pour les cas d'abus. Il y a une commission mise sur pied par le cardinal O'Malley. Cela fonctionne! On reçoit tous les dossiers au Vatican et on en discute. Moi aussi, j’ai reçu des victimes d'abus au Vatican et j’insiste avec force que les choses avancent. C'est le premier point. Deuxièmement,

    J'ai écouté les victimes. Je crois que c'est un devoir. Certains disent: les statistiques disent que 40-42-46% des abus sont commis dans la famille et le voisinage, et seulement 3% dans l'Église. Tout ça m’importe peu, je m'occupe des victimes dans l'Église! Nous avons la responsabilité d'aider les victimes d'abus et de prendre soin d'elles. Certaines ont besoin d'un traitement psychologique, nous devons les aider. On parle aussi d'indemnisation, parce qu'en droit civil, il y en a une. En droit civil, je pense que le montant est de 50 000 euros en Belgique, ce qui est trop faible. Je crois que c'est le chiffre, mais je n'en suis pas certain. Ce n'est pas quelque chose d’utile. Mais nous devons nous occuper des personnes maltraitées et punir les agresseurs, car la maltraitance n'est pas un péché d'aujourd'hui qui n'existera peut-être plus demain... C'est une tendance, une maladie psychiatrique et c'est pourquoi nous devons les placer sous traitement et les contrôler de cette manière. On ne peut pas laisser un abuseur libre vivre une vie normale, avec des responsabilités dans les paroisses et les écoles. Après leur procès et la condamnation, certains évêques ont donné à des prêtres ayant commis de tels abus une activité, par exemple, dans une bibliothèque, mais sans contact avec les enfants dans les écoles et les paroisses. Nous devons poursuivre dans cette voie. J'ai dit aux évêques belges de ne pas avoir peur et de continuer, d’avancer. La honte, c’est de couvrir. C'est ça la honte.

    (...)

    Tout d'abord, cette déclaration a été faite au moment où j'ai pris la parole. Elle a été faite à l'avance et ce n'est pas moral. Je parle toujours de la dignité des femmes et j'ai dit quelque chose que je ne peux pas dire au sujet des hommes: l'Église est «femme», elle est l'épouse de Jésus. Masculiniser l'Église, masculiniser les femmes, ce n'est pas humain, ce n'est pas chrétien. Le féminin a sa propre force. En effet, les femmes -je le dis toujours- sont plus importantes que les hommes, parce que l'Église est femme, l'Église est l'épouse de Jésus. Si cela semble conservateur à ces dames, alors je suis Carlo Gardell (célèbre chanteur de tango argentin, ndlr)., parce que… je ne comprends pas... Je remarque qu'il y a un esprit obtus qui ne veut pas entendre parler de cela. La femme est l'égale de l'homme, et même, dans la vie de l'Église, la femme est supérieure, parce que l'Église est femme. En ce qui concerne le ministère, la mystique de la femme est plus grande que le ministère. Un grand théologien a fait des études à ce sujet: lequel est le plus grand, le ministère pétrinien ou le ministère marial? Le ministère marial est plus grand parce que c'est un ministère d'unité, engageant, tandis que l'autre est un ministère de guide. La maternité de l'Église est une maternité de femmes. Le ministère est un ministère très mineur, donné pour accompagner les fidèles, toujours dans le cadre de la maternité. Plusieurs théologiens ont étudié cette question et disent que c'est une réalité, je ne dis pas moderne, mais réelle. Ce n'est pas dépassé. Un féminisme exagéré qui veut que les femmes soient machistes ne fonctionne pas. Il y a d’un côté un machisme qui ne va pas, et de l’autre un féminisme qui ne va pas non plus. Ce qui fonctionne, c'est l'Église «femme», qui est supérieure au ministère sacerdotal. Et parfois, on n'y pense pas.

    Mais je vous remercie pour cette question. Et merci à vous tous pour ce voyage, pour le travail que vous avez accompli. Je regrette que le temps soit compté. Mais merci, merci beaucoup. Je prie pour vous, vous priez pour moi. Priez pour moi!

  • Le Pape entamera le processus de béatification du Roi Baudouin à son retour à Rome

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    Lu sur la Libre :

    Le Pape entamera le processus de béatification du Roi Baudouin à son retour à Rome

    Le Pape François a annoncé la nouvelle à la fin de l'office religieux célébré au stade Roi Baudouin ce dimanche 29 septembre.

    Lors de la messe de ce dimanche 29 septembre, François a clôturé son discours en annonçant le début du processus de béatification du Roi Baudouin. À mon retour à Rome, je vais lancer le processus de béatification du Roi Baudouin", a-t-il déclaré. "J'appelle les évêques de Belgique à aider à cette cause", poursuit-il.

    Une cause particulièrement pour le souverain pontife qui avait bousculé son programme de samedi pour se recueillir sur la tombe du Roi Baudouin. Il a également salué le courage du Roi qui a choisi de "quitter son poste de Roi pour ne pas signer une loi meurtrière" (la loi pour l'avortement, NdlR). Le 30 mars 1990, le roi Baudouin avait adressé une lettre au gouvernement, annonçant qu'il ne signerait pas la loi qui dépénaliserait bientôt partiellement l'avortement. Le texte avait été voté quelques jours plus tôt au parlement. Le monarque arguait dans sa missive que cette disposition était contraire à sa foi. Ce refus avait ouvert une crise institutionnelle inédite en Belgique, le gouvernement devant trouver dare-dare une solution. Une astuce constitutionnelle avait finalement été trouvée : la Constitution contient un article qui organise l'impossibilité de régner du Roi. Pendant 36 heures, le gouvernement avait dès lors repris les pouvoirs du souverain et signé la loi sur l'interruption volontaire de grosses. Le Roi avait ensuite repris ses fonctions.

    Des propos qui ont soulevé une certaine polémique, le Centre d'action laïque a dénoncé ces paroles les qualifiant de "provocation, le jour même de la journée internationale pour le droit à l'avortement".
  • Pape François : récitez la prière à saint Michel archange

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    michel-3 (1).jpgLes anges luttent contre le diable et nous défendent. C’est ce qu’a dit, en substance, le Pape lors de la messe ce lundi matin dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en cette fête des Saints Archanges Michel, Gabriel et Raphaël. Lu sur le site « aleteia » (extraits) :

    « Satan présente les choses comme si elles étaient bonnes, mais son intention est de détruire l’homme, avec des motivations prétendument « humanistes », a dit, en substance, le Pape lors de la messe ce lundi matin dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Les anges, eux, luttent contre le diable et nous défendent (…).
    « Hormis les péchés qui nous sont propres, tant et tant de projets de déshumanisation de l’homme sont l'œuvre de Satan, simplement parce qu’il hait l’homme. Satan est astucieux : la première page de la Genèse nous le dit. Il présente les choses comme si elles étaient bonnes, mais son intention est la destruction. Et les anges nous défendent. Ils défendent l’homme et l’Homme Dieu, l’Homme supérieur, Jésus-Christ qui est la perfection de l’humanité, le plus parfait. Pour cette raison, l’Eglise honore ses anges, parce qu’ils sont ceux qui seront dans la Gloire de Dieu, parce qu’ils défendent le grand mystère caché de Dieu, c’est-à-dire, le Verbe devenu chair. »
    (…) « La lutte est une réalité quotidienne de la vie chrétienne : dans notre cœur, dans notre vie, dans notre famille, dans notre peuple, dans nos églises... Si on ne lutte pas, nous serons défaits », avertit le Pape. « Mais le Seigneur a donné ce métier, de lutter et de vaincre, principalement aux anges ». Le chant final de l’Apocalypse après cette lutte est « si beau », s’exclame François : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ ! Car l'accusateur de nos frères a été rejeté, lui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu ».
    Le Pape a enfin invité les fidèles à prier les archanges Michel, Gabriel et Raphaël et à réciter la prière antique et si belle à l’Archange Michel afin qu’il continue à lutter pour défendre le mystère le plus grand de l’humanité : le Verbe s’est fait homme mort et ressuscité. Cela est notre trésor. Qu’il continue à lutter pour le protéger ».

    sources: RADIO VATICAN

    Ref. Pape François : Satan veut détruire l'homme, et les anges nous défendent

    Rappelons que la prière à saint Michel Archange fut composée par le Pape Léon XIII qui demanda à ce qu'elle soit récitée après chaque messe basse. Cette prière continua donc d'être récitée jusqu'au 26 septembre 1964, quand l'instruction  Inter oecumenici (n° 48, § j.) décréta, dans le contexte de la réforme liturgique, que "les prières léoniennes sont supprimées". Au cours du Regina Caeli du 24 avril 1994, le Pape saint Jean-Paul II insista pour que les fidèles récitent, à nouveau, cette prière :

    "Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous le demandons en suppliant. Et vous, Prince de la Milice Céleste, repoussez en enfer par la force divine Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes. Ainsi soit-il.

    Sancte Michael Archangele, defende nos in proelio; contra nequitiam et insidias diaboli esto praesidium. Imperet illi Deus, supplices deprecamur: tuque, Princeps militiae caelestis, Satanam aliosque spiritus malignos, qui ad perditionem animarum pervagantur in mundo, divina virtute in infernum detrude. Amen."

    JPSC

  • Prêtres, prophètes et rois (homélie pour le 26e dimanche du TO)

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    Une homélie du Père Simon Noël osb, sur son blog :

    Homélie Dimanche 26 année B

    Moïse avait reçu le Saint-Esprit pour remplir la mission que Dieu lui avait confiée pour le peuple juif. Dans la première lecture, nous avons entendu comment Dieu répandit aussi le Saint-Esprit sur 70 anciens et en fit des prophètes. Et à la fin de cette lecture, Moïse fit ce souhait: Ah! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes.

    Ce souhait de Moïse s'est réalisé le jour de la Pentecôte. Il se réalise aussi chaque fois qu'un chrétien reçoit le sacrement de la confirmation, sacrement qui nous communique la grâce de la Pentecôte; le don du Saint-Esprit. A la Pentecôte, le Saint-Esprit est venu en personne habiter toute l'Eglise. Tous nous sommes le Temple du Saint-Esprit. Il demeure en nous et agit en nous, surtout en éclairant notre intelligence et en fortifiant notre volonté.

    L'Eglise est un peuple de rois, de prêtres et de prophètes. Et cela est vrai de tous les laïcs, et pas seulement des membres du clergé. Le mot laïc vient du grec laos, terme qui signifie peuple. Le laïc est un membre du peuple de Dieu, peuple de rois, de prêtres et de prophètes. 

    Le laïc est roi. Car tous nous sommes associés à la royauté du Christ. Si nous souffrons avec le Christ, nous règnerons avec Lui dans la gloire du ciel, a dit Saint Paul. Le laïc est prêtre, non parce qu'il célèbre la messe (seul un prêtre ordonné peut le faire), mais parce qu'il peut prier et offrir des sacrifices spirituels à Dieu, en accomplissant son devoir d'état. Enfin il est prophète, parce qu'en menant une vie vraiment chrétienne, il annonce au monde l'Evangile du Christ et la confirmation fait de lui un témoin et un soldat du Christ.

    Dans le triste contexte actuel de la pédophilie, l'évangile de ce dimanche nous rapporte une parole très dure de Jésus: Celui qui est un scandale, une occasion de chute pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait qu'on le jette à la mer. Ceux qui font le moindre tort aux petits et aux enfants anéantissent complètement le désir et la volonté du Christ de faire de ses disciples des rois, des prêtres et des prophètes.

    Soyons au contraire de ceux qui vivent l'Evangile, avec toutes ses exigences. Soyons d'abord des rois, en maîtrisant toutes nos mauvaises tendances afin d'être vraiment libres pour un amour authentique. Soyons des prêtres, en pratiquant la pureté et en menant une vie profonde de prière et de sacrifice, en intercédant pour le salut des âmes, en particulier celles des enfants. Soyons enfin des prophètes, en disant la vérité en matière de religion et de morale et en prenant toujours parti pour le Christ et pour les valeurs authentiquement humaines de son Evangile. 

  • Le discours du pape à l'Aula magna de Louvain-la-Neuve

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    Un discours qui a fait grincer des dents, notamment celles de la rectrice de l'UCL qui n'apprécie pas que l'on rappelle la différence entre les sexes ni la vocation respective de chacun d'entre eux et qui considère que ces propos du pape relèvent d'un insupportable conservatisme...

    VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETE FRANCIS
    AU LUXEMBOURG ET EN BELGIQUE
    (26-29 septembre 2024)

    RENCONTRE AVEC DES ÉTUDIANTS UNIVERSITAIRES 

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    Aula Magna de l'Université Catholique de Louvain
    Samedi, 28 Septembre 2024

    ___________________________

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Merci, Madame la Rectrice, pour vos aimables paroles. Chers étudiants, je suis heureux de vous rencontrer et d'écouter vos réflexions. Dans ces mots, j'entends la passion et l'espoir, un désir de justice, une recherche de la vérité.

    Parmi les questions que vous abordez, j'ai été frappé par celle de l'avenir et de l'angoisse. Nous voyons combien le mal qui détruit l'environnement et les peuples est violent et arrogant. Il semble ne connaître aucune limite. La guerre est son expression la plus brutale - vous savez que dans un pays, que je ne nommerai pas, les investissements les plus générateurs de revenus sont aujourd'hui des usines d'armement, c'est moche ! - et ne semble pas connaître de limites à cet égard : la guerre est une expression brutale, tout comme la corruption et les formes modernes d'esclavage. La guerre, la corruption et les nouvelles formes d'esclavage. Parfois, ces maux polluent la religion elle-même, qui devient un instrument de domination. Attention ! Mais c'est un blasphème. L'union des hommes avec Dieu, qui est l'Amour sauveur, devient alors un esclavage. Même le nom du Père, qui est une révélation d'attention, devient une expression d'arrogance. Dieu est Père, pas maître ; il est Fils et Frère, pas dictateur ; il est Esprit d'amour, pas dominateur.

    Nous, chrétiens, savons que le mal n'a pas le dernier mot - et sur ce point nous devons être forts : le mal n'a pas le dernier mot - qu'il a, comme on dit, ses jours comptés. Cela n'enlève rien à notre engagement, au contraire : l'espérance est notre responsabilité. Une responsabilité à assumer parce que l'espoir ne déçoit jamais, ne déçoit jamais. Et cette certitude a raison de la conscience pessimiste, du style de Turandot... L'espoir ne déçoit jamais !

    Et maintenant, trois mots : gratitude, mission, fidélité.

    La première attitude est la gratitude, parce que cette maison nous est donnée : nous n'en sommes pas les maîtres, nous sommes des hôtes et des pèlerins sur la terre. Le premier à en prendre soin est Dieu : nous sommes avant tout pris en charge par Dieu, qui a créé la terre - dit Isaïe - « non pas comme une contrée affreuse, mais pour qu'elle soit habitée » (cf. Is 45, 18). Le huitième psaume est plein de gratitude émerveillée : « Quand je vois tes cieux, œuvre de tes doigts, / la lune et les étoiles que tu as fixées, / qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui, / le fils de l'homme pour que tu prennes soin de lui ? » (Ps 8, 4-5). La prière du cœur qui me vient est : Merci, ô Père, pour le ciel étoilé et pour la vie dans cet univers !

    La seconde attitude est celle de la mission : nous sommes dans le monde pour en préserver la beauté et le cultiver pour le bien de tous, en particulier de la postérité, celle qui suivra dans l'avenir. C'est le « programme écologique » de l'Église. Mais aucun plan de développement ne réussira si l'arrogance, la violence, la rivalité demeurent dans nos consciences, voire dans notre société. Il faut aller à la source du problème, qui est le cœur de l'homme. C'est aussi du cœur de l'homme que vient l'urgence dramatique de la question écologique : de l'indifférence arrogante des puissants, qui privilégient toujours l'intérêt économique. L'intérêt économique : l'argent. Je me souviens de ce que me disait ma grand-mère : « Fais attention dans la vie, car le diable vient dans tes poches ». L'intérêt économique. Tant qu'il en sera ainsi, tout appel sera réduit au silence ou ne sera pris en compte que dans la mesure où il convient au marché. Cette « spiritualité » est donc celle du marché. Et tant que le marché restera premier, notre maison commune souffrira d'injustice. La beauté du don exige notre responsabilité : nous sommes des hôtes, pas des despotes. À cet égard, chers étudiants, considérez la culture comme la culture du monde, et pas seulement des idées.

    C'est là que réside le défi du développement intégral, qui requiert la troisième attitude : la fidélité. Fidélité à Dieu et fidélité à l'homme. Ce développement concerne en effet toutes les personnes dans tous les aspects de leur vie : physique, morale, culturelle, sociopolitique ; et il s'oppose à toute forme d'oppression et de mise à l'écart. L'Eglise dénonce ces abus, s'engageant avant tout à la conversion de chacun de ses membres, de nous-mêmes, à la justice et à la vérité. En ce sens, le développement intégral fait appel à notre sainteté : c'est une vocation à une vie juste et heureuse, pour tous.

    Alors maintenant, l'option à faire est entre manipuler la nature et cultiver la nature. Une option comme celle-ci : soit manipuler la nature, soit cultiver la nature. En commençant par notre nature humaine - pensez à l'eugénisme, aux organismes cybernétiques, à l'intelligence artificielle. L'option entre manipuler ou cultiver concerne également notre monde intérieur.

    La réflexion sur l'écologie humaine nous amène à une question qui vous tient à cœur et, avant cela, à moi et à mes prédécesseurs : le rôle des femmes dans l'Église. J'aime ce que vous avez dit. La violence et l'injustice pèsent lourd ici, ainsi que les préjugés idéologiques. C'est pourquoi nous devons redécouvrir le point de départ : qui est la femme et qui est l'Église. L'Église est la femme, elle n'est pas « l'Église », elle est « l'Église », elle est l'épouse. L'Église est le peuple de Dieu, pas une multinationale. La femme, dans le peuple de Dieu, est fille, sœur, mère. Comme je suis fils, frère, père. Telles sont les relations qui expriment notre être à l'image de Dieu, homme et femme, ensemble et non séparément ! En effet, les femmes et les hommes sont des personnes et non des individus ; ils sont appelés dès le « commencement » à aimer et à être aimés. Une vocation qui est une mission. Et c'est de là que vient leur rôle dans la société et dans l'Église (cf. saint Jean-Paul II, Lettre apostolique Mulieris Dignitatem, 1).

    Ce qui caractérise la femme, ce qui est féminin, n'est pas consacré par des consensus ou des idéologies. Et la dignité est assurée par une loi originelle, non pas écrite sur le papier, mais dans la chair. La dignité est un bien inestimable, une qualité originelle, qu'aucune loi humaine ne peut donner ou enlever. À partir de cette dignité, commune et partagée, la culture chrétienne élabore toujours à nouveau, dans des contextes différents, la mission et la vie de l'homme et de la femme et leur être mutuel, en communion. Non pas l'un contre l'autre, ce qui serait du féminisme ou du machisme, et non pas dans des revendications opposées, mais l'homme pour la femme et la femme pour l'homme, ensemble.

    Rappelons-nous que la femme est au cœur de l'événement salvifique. C'est à partir du « oui » de Marie que Dieu lui-même vient au monde. La femme est accueil fécond, attention, dévouement vital. C'est pourquoi la femme est plus importante que l'homme, mais il est mauvais que la femme veuille être homme : non, elle est femme, et c'est « lourd », c'est important. Ouvrons les yeux sur les nombreux exemples quotidiens d'amour, de l'amitié au travail, de l'étude à la responsabilité sociale et ecclésiale, de l'union conjugale à la maternité, à la virginité pour le Royaume de Dieu et pour le service. N'oublions pas, je le répète : l'Église est femme, elle n'est pas masculine, elle est femme.

    Vous êtes ici pour grandir en tant que femmes et en tant qu'hommes. Vous êtes en voyage, en formation en tant que personnes. C'est pourquoi votre parcours académique englobe différents domaines : la recherche, l'amitié, le service social, la responsabilité civile et politique, l'expression artistique...

    Je pense à l'expérience que vous vivez chaque jour, dans cette Université catholique de Louvain, et je partage avec vous trois aspects simples et décisifs de la formation : comment étudier ? pourquoi étudier ? et pour qui étudier ?

    Comment étudier : il n'y a pas seulement une méthode, comme dans toute science, mais aussi un style. Chacun peut cultiver le sien. En effet, l'étude est toujours un chemin vers la connaissance de soi et des autres. Mais il y a aussi un style commun qui peut être partagé dans la communauté universitaire. On étudie ensemble : avec ceux qui ont étudié avant moi - les professeurs, les camarades plus avancés - avec ceux qui étudient à mes côtés, dans la salle de classe. La culture comme soin de soi implique de prendre soin les uns des autres. Il n'y a pas de guerre entre les étudiants et les professeurs, il y a un dialogue, parfois un peu intense, mais il y a un dialogue et le dialogue fait grandir la communauté universitaire.

    Deuxièmement, pourquoi étudier ? Il y a une raison qui nous pousse et un objectif qui nous attire. Il faut qu'ils soient bons, car le sens des études en dépend, la direction de notre vie en dépend. Parfois, j'étudie pour trouver ce type de travail, mais je finis par vivre en fonction de cela. Nous devenons la « marchandise », nous vivons en fonction du travail. Nous ne vivons pas pour travailler, mais nous travaillons pour vivre ; c'est facile à dire, mais il faut s'engager à le mettre en pratique de manière cohérente. Et ce mot de cohérence est très important pour tout le monde, mais surtout pour vous, les étudiants. Vous devez apprendre cette attitude de cohérence, être cohérent.

    Troisièmement : pour qui étudier ? Pour vous-mêmes ? Pour rendre des comptes aux autres ? Nous étudions pour pouvoir éduquer et servir les autres, avant tout avec le service de la compétence et de l'autorité. Avant de nous demander si nous étudions pour quelque chose, préoccupons-nous de servir quelqu'un. Une bonne question à se poser pour un étudiant universitaire : qui est-ce que je sers, moi ? Ou ai-je le cœur ouvert à un autre service ? Le diplôme universitaire témoigne alors d'une capacité à servir le bien commun. J'étudie pour moi, pour travailler, pour être utile, pour le bien commun. Et cela doit être très équilibré, très équilibré !

    Chers étudiants, c'est une joie pour moi de partager ces réflexions avec vous. Ce faisant, nous percevons qu'il existe une réalité plus grande qui nous éclaire et nous dépasse : la vérité. Qu'est-ce que la vérité ? Pilate a posé cette question. Sans vérité, notre vie perd son sens. L'étude a un sens lorsqu'elle cherche la vérité, lorsqu'elle essaie de la trouver, mais avec un esprit critique. Mais la vérité, pour la trouver, a besoin de cette attitude critique, pour pouvoir avancer. L'étude a du sens quand elle cherche la vérité, ne l'oubliez pas. Et en la cherchant, elle comprend que nous sommes faits pour la trouver. La vérité se fait trouver : elle est accueillante, elle est disponible, elle est généreuse. Si nous renonçons à chercher ensemble la vérité, l'étude devient un instrument de pouvoir, de contrôle sur les autres. Et je vous avoue que cela m'attriste de trouver, partout dans le monde, des universités qui ne préparent les étudiants qu'à acquérir ou à détenir le pouvoir. C'est trop individualiste, sans communauté. L'alma mater est la communauté universitaire, l'université, ce qui nous aide à faire société, à faire fraternité. L'étude sans (recherche de la vérité) ensemble n'est pas utile, elle domine. Au contraire, la vérité nous rend libres (cf. Jn 8,32). Chers étudiants, voulez-vous la liberté ? Soyez des chercheurs et des témoins de la vérité ! Essayez d'être crédibles et cohérents à travers les choix quotidiens les plus simples. C'est ainsi qu'elle devient, chaque jour, ce qu'elle veut être : une université catholique ! Et allez-y, allez-y, et n'entrez pas dans les luttes avec des dichotomies idéologiques, non. N'oubliez pas que l'Église est une femme et que cela nous aidera beaucoup.

    Merci pour cette rencontre. Merci d'être bons ! Je vous bénis de tout cœur. Je vous bénis de tout cœur, vous et votre chemin de formation. Et je vous demande de prier pour moi. Et si quelqu'un ne prie pas ou ne sait pas prier ou ne veut pas prier, envoyez-moi au moins de bonnes ondes, qui sont nécessaires ! Je vous remercie !

    Traduit de l'italien avec deepl

  • L'homélie de l'abbé Grosjean lors des funérailles de Philippine de Carlan

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    D'Aleteia.org :

    Les obsèques de Philippine de Carlan, dont le corps a été retrouvé sans vie samedi 21 septembre, ont été célébrées ce vendredi en la cathédrale Saint-Louis de Versailles. "Nous voulons nous accrocher à cette espérance que nous donne Jésus, comme on s’accroche à une ancre pour ne pas couler ou dériver. Oui, en priant pour toi, en te portant devant Dieu, Philippine, nous espérons et nous croyons que le Seigneur t’accueille dans sa paix", a prêché le père Grosjean lors de son homélie.

    La douleur est toujours vive, l'incompréhension toujours totale et la prière ne faiblit pas. Une semaine après le meurtre de Philippine, 19 ans, les obsèques de la jeune fille ont été célébrées en la cathédrale Saint-Louis de Versailles ce vendredi 27 septembre, par le père Pierre-Hervé Grosjean, prêtre de la paroisse de Montigny-Voisins le Bretonneux à laquelle appartenait Philippine. La découverte glaçante du corps de cette jeune catholique, décrite comme travailleuse et serviable, continue d'émouvoir la France. Mais en ce jour de prière et de recueillement, le père Grosjean a tenu à insuffler un peu d'espérance dans son homélie, s'adressant souvent directement à Philippine. "Au début de cette célébration, la liturgie de l’Église nous invite à poser un geste tout simple, mais parlant", a notamment déclaré le prêtre dans son mot d'accueil. "Tes proches, Philippine, vont venir éclairer ton corps à la lumière du cierge pascal, ce grand cierge que les chrétiens allument dans la nuit de Pâques, quand on célèbre la Résurrection du Christ, la victoire de Jésus sur la mort. C’est cette victoire qui fonde notre espérance aujourd’hui, dans notre nuit…"

    Au cours de son homélie, le père Grosjean a rappelé à quel point la souffrance et le Mal, non voulus par Dieu, sont pourtant pleinement partagés par Lui. "Devant le mystère du mal, devant l’injustice insupportable et la violence qui s’est déchaînée, nous sommes sidérés, comme écrasés. (...) Nous avons besoin de pleurer, de partager et de déposer ensemble notre douleur, notre colère, notre incompréhension. Nous pouvons la déposer ici, au pied de la Croix, car nous croyons que Dieu comprend tout cela. Dieu partage tout cela. Dieu n’est jamais du côté du mal, mais toujours du côté de ceux qui sont éprouvés." Voici son homélie complète.

    Homélie du père Grosjean pour les obsèques de Philippine de Carlan

    Pourquoi sommes-nous là ? Si nombreux, si différents, si douloureux, serrés les uns contre les autres, autour de Loïc, Blandine et leurs enfants, auprès de ton corps, Philippine ? Pour quoi faire ? 

    La première réponse, que nous pouvons tous partager, croyants et non-croyants, c’est que nous sommes là pour pleurer. 

    Devant le mystère du mal, devant l’injustice insupportable et la violence qui s’est déchaînée, nous sommes sidérés, comme écrasés. Bien sûr, la justice des hommes sera nécessaire. Son temps viendra. Mais aujourd’hui, nous avons besoin de pleurer, de partager et de déposer ensemble notre douleur, notre colère, notre incompréhension. Nous pouvons la déposer ici, au pied de la Croix, car nous croyons que Dieu comprend tout cela. Dieu partage tout cela. Dieu n’est jamais du côté du mal, mais toujours du côté de ceux qui sont éprouvés. Jésus qui a pleuré la mort de son ami Lazare – nous croyons, nous chrétiens, en un Dieu qui a pleuré ! - Jésus qui a affronté le martyre de la croix, Jésus qui nous aime tels que nous sommes, Jésus nous comprend et nous accueille avec notre douleur immense. 

    Lire la suite