D'Ed. Condon sur le Pillar :
Léon XIV pourrait-il adopter une approche « Vatican II » envers Traditionis custodes ?
Le pape considère-t-il la Messe traditionnelle comme une question de liturgie, d’unité ou d’ecclésiologie ?
La messe, qui devrait être célébrée selon le Missel de 1962, sera la première fois que la rubrique sera utilisée à Saint-Pierre et en lien avec l'événement annuel depuis 2021, l'année où le pape François a publié le motu proprio Traditionis custodes, restreignant fortement la célébration de l'ancienne forme de la liturgie.
La potentielle sémiotique papale de cet événement, qui nécessitait l'approbation personnelle du pape Léon XIV, est intéressante. L'importance du retour de la Messe traditionnelle sur l'autel principal de la basilique la plus visible de l'Église au niveau mondial peut être débattue, mais non niée.
Bien qu'une dernière messe de la Messe Traditionnelle Traditionnelle, initialement prévue, ait été autorisée immédiatement après Traditionis, aucune célébration similaire n'a été autorisée depuis, même si le pèlerinage Summorum Pontificum de 2022 comprenait des vêpres présidées par le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne et proche collaborateur du pape François. De plus, sous le mandat de l'actuel archiprêtre de Saint-Pierre, le cardinal Mauro Gambetti, même la célébration de la liturgie ordinaire dans la basilique a été strictement interdite.
Mais si la décision de réautoriser l’utilisation de l’ancienne liturgie dans le lieu le plus prestigieux de l’Église signale une nouvelle ouverture aux traditionalistes liturgiques sous le pape Léon, comment cela pourrait-il se dérouler dans l’ensemble de l’Église ?
La réponse dépend peut-être de la manière exacte dont le pape Léon XIV voit la question de la forme extraordinaire : s’agit-il d’une question de liturgie, d’unité ou d’ecclésiologie ?
Il a, du moins en comparaison avec son prédécesseur immédiat, semblé faire preuve d'une acceptation confortable des aspects plus habituels de la cérémonie liturgique papale tout en montrant un investissement spirituel personnel profond et évident dans la célébration eucharistique, se déchirant visiblement pendant certaines liturgies.
Parallèlement, alors que des rumeurs et des témoignages de seconde main ont fait surface dans certains milieux selon lesquels le pape aurait lui-même, en tant qu’évêque, célébré la messe selon l’ancien rite, aucun rapport ferme attestant qu’il l’aurait effectivement fait n’a émergé.
Au contraire, les prêtres et les laïcs qui l'ont bien connu et qui ont travaillé en étroite collaboration avec lui durant son mandat d'évêque au Pérou rapportent qu'il était méticuleux sur le plan liturgique, avec un vif intérêt pour la révérence et la conformité aux rubriques, mais sans idéologie. En bref, un évêque engagé, qui disait « dire le noir, faire le rouge ».
Les prêtres de son ancien diocèse de Chiclayo se souviennent à la fois de l'insistance de Léon XIV pour que la messe soit bien célébrée, et de sa patience et de son approche pastorale pour corriger les excès et les abus lorsqu'il les rencontrait.
Si cela reflète fidèlement l'attitude du pape, il serait logique qu'un appel à un événement comme le pèlerinage Summorum Pontificum puisse trouver grâce à ses yeux, présenté comme un groupe motivé principalement par la sincérité de la dévotion à une forme de culte divin, plutôt que par la liturgie comme véhicule de la politique ecclésiastique.
De même, Léon a passé les premiers mois de son pontificat à divertir tous les côtés du spectre ecclésiastique, avec des personnalités aussi divergentes que le cardinal Raymond Burke et le père James Martin, SJ, recevant des audiences privées et en repartant encouragés.
Ainsi, beaucoup ont prédit un nouvel accord plus inclusif autour de la célébration de la forme extraordinaire, qui reste strictement restreinte, certains voyant la nouvelle de la messe d'octobre à Saint-Pierre comme un signe avant-coureur des événements à venir.