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  • Une décision "courageuse et intelligente"

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    De Philippe Pichot-Bravard sur l'Homme Nouveau :

    Ce lundi 11 février, le Saint-Père Benoît XVI a annoncé sa prochaine abdication au cours d'un consistoire. Cette nouvelle a surpris le monde entier, et elle a attristé de nombreux catholiques attachés filialement, affectivement, à la personne du Pape Ratzinger.

    Cette abdication ne manquera pas d'éclairer la lecture qui sera faite de l'histoire d'un grand pontificat. Loin d'avoir été un pape de transition, comme d'aucuns l'ont affirmé au début du pontificat, pour se rassurer, le pontificat de Benoît XVI, malgré sa relative brièveté, restera comme un pontificat marquant, difficile et courageux. Alors que Jean-Paul II avait assuré la transition, une très longue transition, entre le pontificat de Paul VI et celui de Benoît XVI, Benoît XVI a pu, dans un contexte très délicat, malgré les attaques violentes qu'il a essuyées, amorcer de manière décisive une œuvre de restauration et de reconquête spirituelle dont la portée ne sera appréciée à sa juste valeur que dans plusieurs décennies.

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  • Les adieux d'un pape (qui n'est pas malade)

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    Selon Radio Vatican, Benoît XVI fera ses adieux le 27 février Place Saint-Pierre

    Benoît XVI maintiendra tous les engagements de son agenda jusqu'au 28 février, y compris les audiences à plusieurs chefs d'Etat, dont les présidents du Guatemala et de Roumanie. C'est le Directeur de la Salle de presse qui le précise mardi midi. Le Père Federico Lombardi rappelle aussi que le 27 février sera le jour de la dernière audience générale du Pape. 

    Benoît XVI en profitera pour faire en quelque sorte ses adieux, et l'audience devrait se tenir Place Saint-Pierre, "étant donné que beaucoup de monde est attendu". "Aucun autre évènement spécial n'est prévu, a expliqué le Père Lombardi, mais la messe du mercredi des Cendres, le 13 février, sera la dernière grande célébration à laquelle participeront de très nombreux cardinaux." Prévue dans l'église Saint-Sabine sur l'une des collines de Rome, la messe a été transférée à la Basilique Saint Pierre, "parce qu'il y a beaucoup de plus de place". "Beaucoup de fidèles voudront venir prier avec le Saint Père. Et à cette occasion, il y aura aussi un nombre important de cardinaux", a souligné le porte-parole. Le 28 février, à 20 heures, le Pape quittera ses fonctions. A cet horaire, tout simplement "parce que d'habitude c'est l'heure à laquelle le Saint Père finit sa journée normale de travail".

    Le Pape n'a aucune maladie spécifique

    Confirmant en quelque sorte que le Pape n'est pas malade, le Père Lombardi a expliqué que Benoît XVI avait subi récemment une intervention pour le remplacement des piles du pacemaker qu'il "porte depuis fort longtemps". "Il ne s'agissait pas d'une lourde intervention, mais bien d'une intervention normale et de routine", et "qui n'a eu aucun poids dans sa décision". "Le motif de sa démission, a ajouté le Père Lombardi, est celui que le Pape a donné, c'est-à-dire la perception que ses forces diminuent avec l'âge qui avance". Le porte-parole du Vatican a répété que le Pape "n'a aucune maladie spécifique".

    Le Père Lombardi a confirmé ce qu'a écrit l'Osservatore Romano, à savoir "que la décision du Pape a été prise après le voyage au Mexique et à Cuba, l'année dernière", mais a précisé qu'il fallait le comprendre comme le moment où le Pape a commencé à y réfléchir, dans la mesure où "il se rendait compte de la difficulté que représenteraient d'autres voyages aussi contraignants avec l'âge qui avance". "Ses pensées durant ce voyage, par ailleurs très réussi, représentent, a déclaré le Père Lombardi, un élément à insérer dans un cheminement: il n'y a pas eu un moment particulier pour la décision, et il est juste, à ce propos, de reprendre ce que le Pape avait déclaré au journaliste Peter Seewald dans son livre "Lumière dans le monde".

  • Mercredi 13 février : ouverture du carême 2013

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    imagesCAUBQ90Q.jpgComme toute fête de l’année au calendrier chrétien, le mercredi des cendres, par lequel débute le carême,  se situe en référence à la fête des fêtes qu’est Pâques qui célèbre le passage de la mort à la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ. Fête tellement importante qu’elle est célébrée durant cinquante jours (de là vient le mot Pentecôte), et qu’elle est précédée d’une préparation de quarante jours. Le mot "carême" est la contraction du mot latin quadragesima, qui signifie quarantième -sous-entendu : jour, le quarantième jour étant le jour de Pâques.

    Cette préparation est un temps de cheminement spirituel, tout entier orienté vers Pâques, pour ceux qui se préparent à être baptisés à la veillée pascale et pour tous les fidèles. Il est marqué par le jeûne (privation), la prière et le partage (charité, solidarité), et pas seulement comme pratique à observer - d’ailleurs le plus discrètement possible (voir Matthieu 6, 5-18 "Quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu… mais parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes") - mais véritable démarche spirituelle. La durée de quarante jours est d’ailleurs à mettre en relation avec les 40 jours de Jésus au désert précédant sa vie publique, eux-mêmes en relation symbolique avec les quarante ans de traversée du désert par les Hébreux avant l’entrée en Terre promise.

    C’est pour tenir les quarante jours de jeûne et de privation, en dehors des dimanches qui sont toujours jour de fête et de résurrection - même en temps de Carême - que le début de celui-ci fut avancé au mercredi avant le 1er dimanche de carême. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (cf. Genèse 3, 19 "Souviens-toi que tu es poussière…"), elle évoque aussi le péché et la fragilité de l’homme (cf. Sagesse 15, 10 ; Ézéchiel 28, 18 ; Malachie 3, 21) et son regret du péché (cf. Judith 4, 11-15 ; Ézéchiel 27, 30). Pour les chrétiens, l’imposition des cendres est avant tout, un rite pénitentiel dont la signification est portée par la phrase que prononce le prêtre en faisant le geste : "Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle." (Marc 1, 15).  

    "Ne tarde pas, dit le Seigneur, convertis-toi à Dieu, et ne diffère pas de jour en jour." Ce sont les paroles de Dieu et non les miennes; vous ne les avez pas entendues de moi, mais moi je les entends avec vous : "Ne tarde pas, dit-il, convertis-toi au Seigneur." Mais toi tu réponds : "Demain! demain!" (dans le latin du texte : "Cras! cras!") Quel croassement de corbeau! Comme le corbeau envoyé de l'arche n'y est pas revenu et, maintenant qu'il est vieux, dit encore : Demain! demain! C'est le cri du corbeau : tête blanche et coeur noir. Demain! demain! c'est le cri du corbeau : le corbeau n'est pas revenu à l'arche, la colombe est revenue. Qu'il se perde donc, le croassement du corbeau, et que se fasse entendre le gémissement de la colombe." Saint Césaire d'Arles, 470-542

    Copie de P1010258.JPG

     

    extrait de :http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    Messe chantée et imposition des cendres en l’église du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132)  à 18 heures ce mercredi 13 février.

  • La démission du Pape, un évènement « apocalyptique » (complété)

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    par Massimo Introvigne (Nuova Bussola Quotidiana - 11-02-2013) (traduction par nos soins)

    La démission de Benoît XVI […] constitue un évènement techniquement « apocalyptique ». Mais ce mot doit être entendu correctement. Nous ne nous référons pas aux intox, qui circulent amplement sur Internet, à propos des fausses prophéties attribuées à la Renaissance au saint évêque irlandais Malachie de Aarmagh (1094-1148) ou à d’autres annonces de la fin du monde, totalement étrangères au style catholique. Bien compris, l’adjectif « apocalyptique » ne contient aucune prédiction chronologique sur la fin du monde, mais indique que nous vivons dans un temps de difficulté extrême pour l’Eglise et pour la société, dans laquelle un processus pluriséculaire de déchristianisation se « révèle » dans sa putréfaction finale, avec une virulence antireligieuse, antichrétienne et anticatholique inouïe.

    Dans le célèbre discours de Ratisbonne du 12 septembre 2006 et dans son encyclique de 2007 «Spe salvi» – une grande encyclique, décisive pour l’interprétation de l’histoire, dont le Pape a pu regretter à plusieurs reprises l’écho insuffisant qu’elle a eu parmi les catholiques– Benoît XVI a précisément montré comment nous sommes véritablement parvenues au bout d’un processus qui nous a progressivement éloignés de la synthèse de foi et de raison durement construire par l’Europe chrétienne durant tant de siècles de prière, d’étude et de travail. Premièrement, Martin Luther (1483-1546), en même temps que le rationalisme de la Renaissance, élimine la raison, ouvrant la route à un dangereux fidéisme et entamant la destruction de la chrétienté médiévale. Ensuite, l’Illuminisme, avec le prétexte de  réhabiliter la raison, la sépare radicalement de la foi, devient et finit par compromettre l’intégrité même de cette raison qu’il déclarait vouloir sauver. En troisième lieu, les idéologies du 20e siècle, critiquant l’idée abstraite de liberté de l’Illuminisme, finissent par mettre en discussion l’essence même de la liberté, se transformant en machines sanguinaires de tyrannie et d’oppression. Enfin, la quatrième étape : le nihilisme contemporain, caractérisé par un relativisme agressif qui devient « dictature » et attaque les sanctuaires de la vie et de la famille.

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  • Quo vadis Domine ?

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    En décembre 2003, dans ‘Signes de foi’, Bertrand Ouellet signait cette chronique alors que le pontificat de Jean-Paul II s'acheminait vers son terme :

    Le vieux Pierre et l’avenir de la papauté

    Ces toutes dernières étapes du pontificat de Jean-Paul II sont à mes yeux une réponse qu’il donne à la question qu’il a lui-même posée sur la réforme de la papauté. En 1995, dans son encyclique sur l’oecuménisme (Ut Unum Sint), il avait en effet invité toutes les Églises à repenser avec lui le rôle du pape.

    Le vieil homme qui lutte sous nos yeux contre la maladie et le handicap n’a certes pas l’allure ou les capacités qu’on exige du PDG d’une grande corporation mondiale ou d’un chef de gouvernement. Mais de toute évidence, ce n’est pas ainsi qu’il voit l’essentiel de sa mission. Il y a une expression qui revient souvent dans ses propos. Il parle de son rôle comme du “ministère pétrinien”, c’est-à-dire du ministère de Petrus, Pierre, l’apôtre de Jésus.

    Jean-Paul II se conçoit et se présente maintenant comme le vieux Pierre. Et il estime qu’il peut être Pierre en santé ou malade, en pleine possession de ses moyens ou affaibli et limité. 

    La figure de Pierre est une figure complexe. Oui, il est le premier à avoir reconnu la vraie identité du Christ. Oui, son nom est associé depuis le début à la profession de foi chrétienne: “Le Christ est vraiment ressuscité”, disait-on dès les origines, “il est apparu à Simon-Pierre”. Mais il aussi est celui qui a essayé de détourner Jésus de sa mission; “Arrière, Satan!”, lui avait répondu le Christ. Il est celui qui a d’abord utilisé la violence le soir de l’arrestation de Jésus, tranchant l’oreille d’un opposant; Jésus l’a fermement réprimandé. Et Pierre, ne l’oublions pas, est celui qui au moment critique a renié Jésus et s’est enfui. Il n’était pas au pied de la croix.

    C’est pourtant à cet homme fougueux et impulsif que Jésus confie son Église, lui donnant lui-même le nom de Roc, Pierre, celui qui doit en être le fondement inébranlable. “Quand tu seras revenu, lui avait-il dit en prédisant son reniement, tu confirmeras tes frères dans la foi.”

    Une tradition non biblique, rapportée dans le livre apocryphe “Les Actes de Pierre”, raconte que trente ans plus tard Pierre s’est enfui de Rome pour éviter la persécution. Sur la route, il rencontre le Christ qui, lui, s’en va vers la ville. “Quo vadis, Domine?”, lui demande-t-il. “Où vas-tu, Seigneur?” Et la réponse, célèbre: “Je vais à Rome pour être crucifié de nouveau.” Pierre rebrousse chemin. Il mourra crucifié à son tour.

    Les faillites et les reniements n’ont certes pas manqué dans la longue lignée des évêques de Rome, successeurs de Pierre. Cela doit être constamment présent à la mémoire de celui qui chausse aujourd’hui “les souliers de Saint-Pierre”. Et cela permet peut-être de comprendre qu’en bout de course, quand il serait humainement possible qu’il soit lui-même tenté de “quitter la ville” comme Pierre jadis, il estime au contraire devoir être jusqu’au bout le Roc, celui qui confirme ses frères et ses soeurs dans la foi. Après tout, s’il y a un test ultime de la foi, c’est bien celui de la souffrance et de la mort. Même mourant, Pierre peut être Pierre.

    Je crois que le monde et l’Église — toutes les Églises, comme les diverses Communautés ecclésiales — auront toujours besoin de ce ministère de Pierre. S’il doit y avoir réforme de la papauté, c’est sans doute en l’allégeant des structures organisationnelles qui ont accumulé sur le pape bien des choses qui pourraient être du ressort des Églises nationales ou locales. Il ne faudrait plus que, dans les dernières années d’un “vieux Pierre”, on se demande sans cesse s’il est en mesure de “gouverner l’Église”. Son rôle est d’abord et avant tout de l’inspirer et de la soutenir dans la foi et l’unité.

    L’essentiel ministère pétrinien repose sur le témoignage d’une foi qui persévère malgré les doutes, les tentations et les épreuves. Et malgré l’âge et la maladie. Il est loin d’être inconvenant qu’il soit exercé par une personne affaiblie comme le vieillard courageux qu’est maintenant Karol Wojtyla, Jean-Paul II.

  • Le cardinal Danneels, ancien archevêque de Malines et Bruxelles, seul belge au prochain conclave

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    De l’agence Belga relayée par « La Libre » (extrait) :

    « (…) Le pape Benoît XVI a annoncé lundi qu'il quittera sa fonction le 28 février.

    En mars, les 119 cardinaux électeurs, ceux qui ont moins de 80 ans, se réuniront en conclave pour désigner un successeur.

    L'église catholique de Belgique y sera représentée par le cardinal Godfried Danneels, qui soufflera ses 80 bougies au mois de juin. L'archevêque André-Joseph Léonard n'a pas encore le titre "nobiliaire" de cardinal et ne peut de ce fait participer à ce vote. Cela le désole-t-il? "Désolé? Non, je ne suis jamais désolé par quelque chose", a-t-il répondu.

    Le nouveau pape, estime Mgr Léonard, devra avoir des capacités de leader et une expérience internationale. Il devra être apte à nouer le contact avec les gens, être ouvert à la communauté oecuménique et maintenir un dialogue interreligieux. Et être en bonne santé. Etre "cardinal" n'est pas une condition indispensable pour être élu pape, mais l'histoire nous apprend que c'est presque toujours le cas.

    Le cardinal Danneels, seul prélat belge à prendre part au conclave

    Le cardinal Godfried Danneels sera le seul prélat belge à prendre part au conclave qui se tiendra dans quelques semaines pour choisir un successeur au pape Benoît XVI, a confirmé le canoniste Rik Torfs. Le sénateur CD&V voit dans la démission du pape "une nouvelle étape surprenante dans l'histoire de la papauté". La désignation d'un nouveau pape se passe habituellement lors d'un conclave auquel prennent part les 120 cardinaux-électeurs qui n'en sortent - au sens premier du terme - que lorsque la fumée est blanche, signe qu'un successeur a été trouvé. Rik Torfs confirme également que seul le cardinal Danneels prendra part au vote, Mgr Léonard, l'archevêque de Malines-Bruxelles n'étant pas cardinal.

    Le canoniste qualifie par ailleurs la démission de Benoît XVI de "cas unique". Le dernier pape à avoir renoncé à sa charge est, selon ce spécialiste du droit canon, le pape Celestin V, en 1294. D'autres papes ont également démissionné mais cela s'inscrit dans le contexte de lutte entre Rome et Avignon. "C'est très exceptionnel mais c'est possible", poursuit Rik Torfs. "Tant que c'est volontaire". "Le pape est la plus haute instance au sein de l'Eglise, donc personne ne peut accepter ou approuver son retrait".

    La manière dont la recherche d'un successeur va se dérouler n'est pas encore définie, selon le juriste louvaniste. "Le règlement de la succession du pape dépend énormément du pape défunt", poursuit Rik Torfs. "Quand et comment cela se déroulera doit encore être déterminé."

    Un désavantage éventuel au retrait du pape actuel pourrait être, selon le canoniste, que les cardinaux n'osent pas opter pour un profil radicalement différent afin de ne pas heurter son prédécesseur.

    Enfin, aucun candidat sérieux ne se dégage pour l'instant, ajoute Rik Torfs. » Ici : Pape Léonard I? "Je suis trop âgé"

    Lors du conclave de 2005 qui élit  Benoît XVI, Mgr Danneels pensait être lui-même un candidat sérieux. Il avait même prévu de s’appeler Jean XXIV. Il manifesta une vive contrariété après l’élection de Joseph Ratzinger au Souverain Pontificat. Curieux (et un peu ridicule ?).

  • Départ de Benoît XVI : et vous, qu'en pensez-vous ?

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    Nous avons relayé des réactions en sens divers depuis l'annonce faite par le pape de renoncer à la poursuite de son ministère à la tête de l'Eglise. Il y a près de 650 sources dans la presse recensées par Google qui y font écho. Il est évidemment curieux de constater l'ampleur de la réaction soulevée par cette décision alors que de nombreuses voix se complaisent à célébrer l'extinction du christianisme dans notre société occidentale. Mais qu'en pensent nos amis et nos visiteurs qui se sont pressés par centaines sur ce blog tout au long de cette journée mémorable ? Leurs commentaires seraient les bienvenus...

  • Frédéric Lenoir : la démission de Benoît XVI n’a pas le même sens que celles des précédents historiques

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    Philosophe, sociologue et historien des religions, Frédéric Lenoir est chercheur associé à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et directeur de la rédaction du magazine "Le Monde des religions".

    Cette démission est-elle un signe d'évolution de l'Eglise catholique ?

     - Oui. Cette démission n'a rien de semblable aux trois ou quatre autres du passé, qui étaient liées à des affaires politiques extrêmement importantes. Là, nous sommes en face d'un pape qui dit "je ne suis plus en mesure d'exercer correctement ma charge, je suis trop fatigué". C'est une évolution vers l'idée, tabou pour l'instant, qu'il faut revenir sur la notion d'une élection à vie du pape. Je ne serai pas étonné que lors de la prochaine élection, cette possibilité de limiter le mandat du pape à un certain âge soit à l'ordre du jour. Cette décision est une vraie évolution. 

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  • La foudre sur Saint-Pierre

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    On lit ici :

    Tout un symbole ? La foudre s'est abattue sur le Vatican lundi soir, jour de l'annonce de la renonciation du pape Benoît XVI, peut-on lire sur le site de la Repubblica.

    Un photographe de l'agence italienne Ansa, Alessandro Di Meo, a capté le moment précis où un éclair foudroie le dôme de Saint-Pierre.

  • Le vicaire général du diocèse de Liège commente la démission de Benoît XVI

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    Sur le site web du diocèse de Liège, l'abbé Borras, vicaire général apporte les précisions suivantes concernant les démissions de papes dans l'histoire de l'Eglise, extraite de l'ouvrage J.-B. d'ONORIO, Le Pape et le gouvernement de l'Eglise, Paris, Fleurus-Tardy, 1992, p. 74, note 25.

    "Après la remise de ses insignes pontificaux par le Pape saint Célestin V en 1294, son successeur Boniface VIII -qui l'y avait vraisemblablement incité- décréta que toute renonciation devait demeurer absolument libre. Contrairement à ce qui se dit couramment. Célestin V ne fut pas le seul pape à avoir démissionné, ni même le premier: au IIIème siècle, saint Pontien, déporté dans les mines de Sardaigne, renonça à ses fonctions en 235; Benoît IX, déposé par un synode réuni à Rome par l'empereur Henri III en 1045, se démit de la charge pontificale -avant d'entamer une carrière d'antipape!- qu'il vendit à son parrain -excellent prêtre au demeurant- devenu ainsi Grégoire VI, lui-même contraint à l'abdication en 1046 par le synode de Sutri à la demande d'Henri III pour condamner ce pape sirnoniaque qui avait néanmoins veillé à se faire confirmer par le clergé de Rome... En 1415, Grégoire XII accepta la renonciation à la tiare suggérée par le concile de Constance pour résoudre le schisme d'Occident. On peut ranger dans la même catégorie des Papes du « grand refus » (selon l'expression de Dante), saint Martin Ier qui, déporté en 653 en Crimée par l'Empereur de Constantinople Constant II, agréa l'élection, en 654, de son successeur saint Eugène Ier et fut considéré, par ce fait, comme ayant abdiqué. Plus près de nous, durant l'occupation de Rome par les Allemands, la menace d'Hitler de s'emparer du Pape conduisit Pie XII à prendre des dispositions pour qu'en cas d'arrestation, contrairement au sort de Pie VI déporté par le Directoire, il fût considéré comme démissionnaire, de sorte que le prisonnier des nazis aurait été Eugenio Pacelli, et non pas le Souverain Pontife."

    Ici :Le pape Benoît XVI renonce à sa charge

    Précédents recommandables ou pas, cette décision du bientôt ex-Benoît XVI trouble l’Eglise, bien plus que l’exercice du pontificat par un pape aux capacités amoindries par l’âge.  

  • Joseph Ratzinger est il un homme libre ?

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    L'Eglise catholique recense plus d'un milliard de fidèles dans le monde. Le Père Matthieu Rougé, ancien aumônier des parlementaires à Paris, revient sur cet événement historique qu'est la démission du Pape Benoît XVI.

    « Que faut-il lire dans l'annonce de la démission du Pape, qui sera effective le 28 février prochain ?

     C'est un signe de la paradoxale modernité de ce Pape. C'est un homme d'une grande liberté intellectuelle. Il a senti que ses forces déclinaient et il a eu cette démarche originale par rapport à l'histoire de l'Eglise. C'est la preuve d'une très grande liberté. Il a respecté la fin du pontificat de Jean-Paul II, mais pour lui-même, il ne s'est pas senti contraint par l'institution. Et cela est très important pour la modernité de l'Eglise.

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