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  • Marie Reine (22 août)

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    N.Dame couronnée.JPGLa mémoire obligatoire de Marie Reine a été instituée par le pape Pie XII en 1954, 100 ans après la promulgation du dogme de l'Immaculée Conception:

    « (…) L'argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie (...) est sans aucun doute sa Maternité Divine. Dans les Livres Saints, en effet, on affirme du Fils qui sera engendré par la Vierge : « Il sera appelé Fils du Très-Haut et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera dans la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de fin » (Luc 1, 32-33) en outre, Marie est proclamée « Mère du Seigneur » (Luc 1, 43). Il s'ensuit logiquement qu'elle-même est Reine, puisqu'elle a donné la vie à un Fils qui, dès l'instant de sa conception, même comme homme, était, à cause de l'union hypostatique de la nature humaine avec le Verbe, Roi et Seigneur de toutes choses. Saint Jean Damascène a donc raison d'écrire : « Elle est vraiment devenue la Souveraine de toute la création au moment où elle devint Mère du Créateur » et l'Archange Gabriel lui-même peut-être appelé le premier héraut de la dignité royale de Marie. Cependant la Bienheureuse Vierge doit être proclamée Reine non seulement à cause de sa Maternité Divine mais aussi parce que selon la volonté de Dieu, elle joua, dans l'oeuvre de notre salut éternel, un rôle des plus éminents. (…) Dans l'accomplissement de la Rédemption, la Très Sainte Vierge fut étroitement associée au Christ (…). En effet, « comme le Christ pour nous avoir rachetés est notre Seigneur et notre Roi à un titre particulier, ainsi la Bienheureuse Vierge est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribua à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l'offrant volontairement pour nous, désirant, demandant et procurant notre salut d'une manière toute spéciale » (F. SUAREZ, De mysteriis vitae Christi, disp. XXII, sect. II (ed. Vivès, XIX, 327). 

    De ces prémisses, on peut tirer l'argument suivant : dans l'oeuvre du salut spirituel, Marie fut, par la volonté de Dieu, associée au Christ Jésus, principe de salut, et cela d'une manière semblable à celle dont Ève fut associée à Adam, principe de mort, si bien que l'on peut dire de notre Rédemption qu'elle s'effectua selon une certaine "récapitulation" en vertu de laquelle le genre humain, assujetti à la mort par une vierge, se sauve aussi par l'intermédiaire d'une vierge ; en outre on peut dire que cette glorieuse Souveraine fut choisie comme Mère de Dieu précisément « pour être associée à lui dans la rédemption du genre humain » (Pie XI, Auspicatus profecio). Réellement « ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire, toujours étroitement unie à son Fils, l'a offert sur le Golgotha au Père Éternel, sacrifiant en même temps son amour et ses droits maternels, comme une nouvelle Ève, pour toute la postérité d'Adam, souillée par sa chute misérable » (Mystici Corporis, Pie XII), on pourra donc légitimement en conclure que, comme le Christ, nouvel Adam, est notre Roi parce qu'il est non seulement Fils de Dieu, mais aussi notre Rédempteur, il est également permis d'affirmer, par une certaine analogie, que la Sainte Vierge est Reine, et parce qu'elle est Mère de Dieu et parce que, comme une nouvelle Ève, elle fut, associée au nouvel Adam. 

    Sans doute, seul Jésus-Christ, Dieu et homme, est Roi, au sens plein, propre et absolu du mot ; Marie, toutefois, participe aussi à sa dignité royale, bien que d'une manière limitée et analogique, parce qu'elle est la Mère du Christ Dieu et qu'elle est associée à l'oeuvre du Divin Rédempteur dans sa lutte contre ses ennemis et dans son triomphe remporté sur eux tous. En effet par cette union avec le Christ Roi, Elle atteint une gloire tellement sublime qu'elle dépasse l'excellence de toutes les choses créées : de cette même union avec le Christ, découle la puissance royale qui l'autorise à distribuer les trésors du Royaume du Divin Rédempteur ; enfin cette même union avec le Christ est source de l'efficacité inépuisable de son intercession maternelle auprès du Fils et du Père. Aucun doute par conséquent que la Sainte Vierge ne dépasse en dignité toute la création et n'ait sur tous, après son Fils, la primauté. « Toi enfin - chante Saint Sophrone - tu as dépassé de loin toute créature. Que peut-il exister de plus élevé que cette grâce dont toi seule as bénéficié de par la volonté de Dieu ? » Et Saint Germain va encore plus loin dans la louange : « Ta dignité te met au dessus de toutes les créatures ; ton excellence te rend supérieure aux anges ». Saint Jean Damascène ensuite en vient jusqu'à écrire cette phrase : « La différence entre les serviteurs de Dieu et sa Mère est infinie » (…). 

    Extrait de l’Encyclique de Sa Sainteté le Pape Pie XII « Ad Coeli Reginam » (11 octobre 1954)

  • Jour J pour la Fraternité des Saints Apôtres

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    Christian Laporte a rencontré Mgr Léonard qui s'explique sur sa détermination à implanter à Bruxelles la nouvelle Fraternité dont les trois premiers prêtres seront ordonnés aujourd'hui (voir ICI et LA) :

    Pourquoi Mgr Léonard veut ses "saints apôtres"

    Ce vendredi après-midi, Mgr André-Joseph Léonard ordonnera à la cathédrale de Bruxelles les trois premiers prêtres de la Fraternité des Saints-Apôtres qu’il a portée lui-même sur les fonts baptismaux le 7 avril 2013.

    Comme on a pu le lire à plusieurs reprises dans "La Libre", l’archevêque de Malines-Bruxelles a été attaqué parfois très vivement pour son soutien appuyé à cette initiative que plusieurs de ses collègues-évêques ont jugé inopportune. Mgr Léonard met les choses au point…

    Nous ne pensons pas nous tromper en précisant que ces ordinations sont importantes pour vous… Et pas seulement parce qu’on les a reportées à plusieurs reprises.

    Elles le sont autant à mes yeux que celles de juin dernier mais il est exact que nous aurions voulu y procéder plus tôt. Initialement, nous pensions les admettre au diaconat le 31 janvier, jour de la fête de saint Jean Bosco, un modèle pour les futurs prêtres mais la maladie m’a empêché de le faire. Ils ont finalement été faits diacres le 14 février; puis il fallut respecter le délai de six mois avant l’ordination presbytérale. Nous y sommes… Comme le 15 août dernier, j’étais en pèlerinage à Lourdes avec l’archidiocèse, on l’a finalement fixé au 22 août…

    Plutôt bizarre de faire cela un vendredi ?

    Non, l’Eglise fête Marie-Reine. Elle a été instituée par Pie XII en 1954. Puis ce n’est pas si mal pour leur entourage puisqu’ils pourront rejoindre leurs familles pour le week-end une semaine avant leur véritable lancement pastoral au nom de la Fraternité.

    Finalement, les trois ordonnés n’iront pas qu’à Sainte-Catherine ?

    En fait, nous les installons tous les trois comme vicaires auprès de prêtres de référence à Bruxelles. Dans le cas de Sainte-Catherine où, rappelons-le, c’est à titre expérimental en vue de voir quels sont les besoins réels au cœur de la ville, c’est le doyen Claude Castiau et à la paroisse Saint-Joseph au Homborch, à Uccle, un quartier d’habitations sociales à la limite de Linkebeek, ce sera auprès de l’abbé Michel Christiaens, responsable de l’unité pastorale L’Alliance.

    Ils débuteront leur travail pastoral le mois prochain mais leur première messe aura lieu le 31 août. Tout est bien sur les rails car ils ont déjà rencontré Mgr Kockerols, le vicaire général pour Bruxelles.

    Si la nécessité d’avoir de nouveaux prêtres ne pose nul problème, c’est votre choix de la Fraternité des Saints-Apôtres qui trouble pas mal de catholiques, de la base au sommet.

    J’ai fait leur connaissance en décembre 2011 à Marseille. Un compatriote m’avait invité à aller découvrir la paroisse Saint-Vincent-de-Paul. Et dans la foulée, j’avais reçu un livre d’entretiens du Père Michel-Marie Zanotti avec un journaliste. Je l’avais laissé sur le côté mais quand je suis allé aux JMJ à Madrid, j’ai emporté "Homme et prêtre" pour les longs transports. Finalement ce livre m’a brûlé le cœur et j’ai voulu aller voir sur place. Pendant deux jours, j’y ai côtoyé une Eglise joyeuse, fraternelle, fervente. Sa pastorale était à la fois classique et populaire. Le hasard a voulu que je rencontre aussi un jeune se destinant au sacerdoce mais pas dans l’optique de n’être qu’un gérant de paroisse.

    Michel-Marie Zanotti était tout à fait le contraire de cette vision, prêt à rencontrer des gens du matin au soir. Ce fut comme un déclic… Comme dans l’Hexagone, il y avait un grand climat de méfiance à l’égard d’un groupe de candidats, ils se sont adressés à moi vers la fin 2012. Et m’ont demandé de les accueillir au sein d’une Fraternité car ils voulaient vivre et travailler ensemble au sein d’une communauté et devenir prêtres. J’en ai parlé à l’abbé Bonnewijn responsable de la formation aux ministères ordonnés et nous avons fait les screenings nécessaires. On les a trouvés très modernes d’autant plus qu’ils ont opté comme Michel-Marie Zanotti pour le travail sur le terrain dans une grande ville. Mieux encore : dans des quartiers à forte implantation musulmane comme à Marseille. Le Père Zanotti porte le froc pour marquer son appartenance mais n’en est pas moins en communion avec les gens du quartier… Des hommes y portent aussi la robe et des femmes qui ont un voile rappellent les religieuses…

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  • Liturgie : sept propositions pour rendre plus digne la célébration de la messe selon la forme « ordinaire » du rite romain

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    Lu sur le site « Pro Liturgia » (http://www.proliturgia.org) de Denis Crouan (18 août) :

    Un bloggeur catholique américain, Pat Archbold, a établi une liste de 7 propositionsBien que ses idées ne soient pas couramment utilisées actuellement, chaque prêtre peut librement les introduire dans sa paroisse : nul besoin pour cela d’une quelconque autorisation.

    1. La célébration « ad orientem ». Le prêtre et les fidèles sont orientés vers l’est, « liturgiquement » parlant. La réforme liturgique issue du concile Vatican II n’a pas prescrit, en effet, que le prêtre devait se placer face à l’assemblée. Suivre cette proposition pourrait contribuer au plus haut point à susciter chez les fidèles la bonne disposition intérieure au cours de la célébration.

    2. Le chant grégorien et la polyphonie. Pat Archbald cite ici la Constitution « Sacrosanctum Concilium » (SC) qui considère le chant grégorien comme le chant propre de l’Eglise romaine. D’autres styles de musique religieuse, en particulier le chant polyphonique, ne sont pas à exclure dans la mesure où ils correspondent à l’esprit de la liturgie (SC 116).

    3. Le latin. Selon Archbold, le concile Vatican II a été très clair là-dessus : l’usage de la langue latine doit être maintenu dans les rites latins, sauf cas particuliers. (SC 36). Ainsi au moins les parties fixes de la messe pourraient être dites en latin. Il serait possible de proposer aux fidèles quelques aides en ce sens, comme par exemple des fiches bilingues.

    4. La réception de la communion à genoux et sur la langue. Ce serait une manière de rappeler aux croyants ce qui se passe en réalité dans ce sacrement, et de garantir ainsi une attitude respectueuse à l’égard de l’Eucharistie.

    5. Pas de distribution de la communion par des laïcs. La distribution de la communion est ordinairement réservée aux évêques, aux prêtres et aux diacres. Permettre à tout un chacun de courir au tabernacle et de distribuer les hosties n’est pas forcément une bonne idée pour favoriser la prise de conscience du caractère sacré de l’Eucharistie.

    6. Une tenue vestimentaire adaptée. Personne ne se rendrait à un entretien d’embauche ou à une audience du pape ou d’un président en tenue de plage. Qu’en est-il alors lorsque, à la messe, nous rencontrons notre Seigneur et Sauveur, demande Archbold. Chacun sait bien l’influence qu’a la tenue vestimentaire sur le comportement et l’attitude mentale. 

    7. Le respect et la notion du sacré. Il y a dans ce domaine de nombreux éléments qui pourraient contribuer à éviter les distractions et renforcer le respect dû aux actions sacrées. Par exemple, la suppression du geste de paix entre les fidèles. Ce geste est en effet facultatif et ne relève d’aucune obligation. Une autre façon de renforcer la solennité d’une messe serait que le prêtre renonce à ses monitions improvisées et à ses commentaires personnels. On pourrait aussi recourir plus généralement à l’usage de l’encens.

    Toutes ces propositions ne seraient dans un premier temps pas faciles à accepter par les prêtres et les fidèles. Mais elles sont toutes possibles, et ont déjà été expérimentées par certains prêtres. Tout dépend de la manière dont les choses sont présentées aux fidèles. Les paroisses dans lesquelles ces idées ont été appliquées ont connu de grands moments de grâce, conclut Pat Archbold.

     Pat Archbold travaille pour une entreprise de logistique internationale et vit à Long Island (New-York) avec sa femme et leurs cinq enfants. Son blog est ici.)

    Il serait intéressant de connaître les coordonnées d’églises où ce type de consignes seraient appliquées chez nous, dans la célébration de la « nouvelle » messe.  A vos claviers, le cas échéant…

    JPSC

  • Monseigneur Léonard , le Grand Rabbin Guigui et le Président de l’Exécutif des Musulmans de Belgique : « nous condamnons la violence perpétrée au nom de la foi »

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    Dans un communiqué diffusé par Belga et lu sur le site web de « La Libre » :

    L'archevêque de Malines-Bruxelles, Monseigneur Léonard, le Grand Rabbin Albert Guigui et le président de l'Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB) Noureddine Smaili condamnent jeudi dans un communiqué commun "la violence perpétrée au nom de la foi" dans le monde. "Le nombre élevé des victimes innocentes, des populations déplacées, des lieux de cultes détruits, ou des droits bafoués dans un grand nombre de régions du monde, ne laisse personne indifférent", soulignent-ils.

    Les représentants de ces trois confessions se disent interpellés par "les événements atroces qui secouent le monde", pour plusieurs raisons. "D'abord il est tout à fait justifiable de craindre les implications de ces événements sur la sécurité du monde entier; beaucoup d'indices laissent présager que ces conflits ne resteront pas confinés aux régions dans lesquelles ils se déroulent. Ensuite, il est de notre devoir moral à tous de faire preuve de solidarité avec toutes ces populations qui encourent une série de malheurs incessants; il ne s'agit point d'importer les problèmes de ces régions chez nous en Europe, mais d'essayer de contribuer à l'exportation de solutions".

    "Aucune religion ne cautionnera la mise en péril de la stabilité, de la paix et de la cohésion entre les différentes constituantes de la société", ajoutent-ils, car "rien ne peut justifier l'expulsion ou l'extermination des minorités ethniques, religieuses ou autres".

    "Loin des discours politiques de circonstance, nous condamnons la violence perpétrée au nom de la foi. Nous lançons également un appel solennel au respect de l'autre, indépendamment de sa croyance, sa race, sa couleur, son origine ethnique ou culturelle", conclut le communiqué.

    Ref. Les représentants de trois religions en Belgique condamnent la violence "au nom de la foi"

    JPSC

  • James Foley : le témoignage de deux journalistes anciens otages détenus avec lui par les islamistes

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    « Le grand reporter d’Europe 1 Didier François est revenu mercredi sur la mort de James Foley, ce journaliste américain que les djihadistes de l’Etat islamique affirment avoir décapité. Ancien otage, Didier François avait été détenu avec lui mais n’avait rien dit par souci de sécurité de son compagnon d’infortune, comme il l'a expliqué dans Europe Midi.

    Un compagnon de cellule. "Pour des raisons évidentes de sécurité, les ravisseurs nous avaient menacé de représailles sur les otages restants si nous nous exprimions là-dessus. Ce n’est pas du tout pour cacher quoique ce soit à nos auditeurs", explique Didier François. "Nous avions bien sûr contacté la famille de James Foley et les autorités américaines. Mais publiquement, nous avions gardé le silence". Après une première rencontre, très rapide, pendant l'été 2013, "nous avons été séparés avant de nous retrouver à nouveau ensemble au mois de septembre, jusqu'à ma libération" au mois d'avril 2014.

    "Un garçon extraordinaire". Le grand reporter d’Europe 1 se souvient de James Foley, avec qui il a passé plus de huit mois. "C’était un garçon extraordinaire, un superbe journaliste, quelqu’un d’extrêmement fort, qui n’a jamais craqué (malgré) des conditions extrêmement difficiles". Didier François raconte qu'il "était agréable de partager avec lui ces longues heures difficiles". "C'était un excellent compagnon de cellule, extrêmement collectif", doté d'un "grand courage". "Il faisait partie de ces prisonniers qui, malgré les interdictions, continuaient à réclamer, toujours pour les autres : du pain quand on avait faim, des tours de toilettes supplémentaires...", se souvient Didier François pour qui James Foley était "l'un des piliers du groupe". Le journaliste a une pensée particulière pour la "famille et les proches" de James Foley", ainsi que pour les "autres otages qui restent, puisque l'Etat islamique revendique dans la vidéo l'enlèvement d'un second journaliste américain".

    Le reporter Didier François a été détenu avec... par Europe1fr


    Les conditions de son enlèvement. Didier François parle d'un "journaliste expérimenté, qui assumait les choix qu'il avait faits". "Il était déjà venu plusieurs fois (en Syrie, ndlr.)", continue le reporter d'Europe 1, qui détaille les conditions de l'enlèvement de James Foley, le 22 novembre 2012. "Il rentrait d'un reportage de plusieurs semaines (dans la région d'Idlib, ndlr.), vers la Turquie. Il s'était arrêté rapidement dans un café internet, dans une ville frontalière, pour envoyer un message à sa rédaction et sa famille", raconte-t-il. "En sortant du café, il a été intercepté par des gens de l'armée islamique" qui l'ont kidnappé.

     >> LIRE AUSSI - Le djihadiste qui a décapité James Foley est britannique

    "Je pense qu'ils avaient décidé de l'exécuter". A son retour en France, Didier François expliquait avoir subi des simulacres d'exécution. James Foley aussi, raconte le grand reporter d'Europe 1, qui se souvient : "une des dernières fois où je l'ai vu avant de partir, ce groupe, qui a le goût du macabre, l'avait fait prendre une pose, crucifié contre un mur". "C'est pour cela que, quand on me demande ce que je pense du motif avancé par les ravisseurs pour l'exécuter, je pense qu'ils avaient décidé de l'exécuter, point", assène-t-il. Les djihadistes ont "ensuite cherché des excuses pour justifier cet assassinat que rien ne justifie" : "ce qui a été donné après comme explications, ne sont que de vaines tentatives d'essayer de masquer leur crime, mais c'est un crime".

     >> LIRE AUSSI - Les Etats-Unis avaient tenté de libérer James Foley  » 

    Ref.http://www.europe1.fr/international/le-journaliste-james-foley-2206701

    Le journaliste français Nicolas Hénin a aussi été otage pendant sept mois avec le reporter James Foley. Après l'exécution de l'Américain, revendiquée par les djihadistes de l'Etat Islamique dans une vidéo, il témoigne pour L'Express. En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/james-foley-etait-le-souffre-douleur-des-geoliers-mais-il-restait-impassible_1569303.html#ipOupboWc9TRsep4.99

    Dans cette interview, relevons notamment ceci :

    Question : James Foley était-il davantage maltraité que les autres otages?

    Réponse : Oui. Il était vraiment plus maltraité. En fouillant dans son ordinateur, ils ont découvert que son frère travaillait dans l'US Air Force. A cause de cela et en tant qu'Américain, il a eu droit "à un traitement de faveur". Il est devenu le souffre-douleur des geôliers. Il s'en prenait plein la gueule mais il restait impassible. 

    Question : James Foley vous a-t-il dit ce qu'il aurait aimé faire une fois libéré?

    Réponse : Oui, il avait deux envies. Soit bosser au Committee to protect journalists (CPJ). Soit faire du dialogue interreligieux et contribuer au rétablissement de ponts entre les mondes chrétien et musulman. A ce titre, j'ai été révolté de la flambée d'islamophobie sur Twitter après la diffusion de la vidéo de son assassinat. Les mecs qui l'ont tué ont réussi leur coup: renforcer les populismes et les clichés réciproques. C'était contre cela que James voulait justement s'engager. 

     JPSC

  • Une histoire belge : l’aide humanitaire belge pour l’Irak clouée au sol

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    Deux avions C-130 remplis de denrées alimentaires sont prêts à décoller, mais attendent toujours le feu vert gouvernemental. Lu sur le site « aleteia » :

     « Didier Reynders, ministre de Affaires étrangères, l’avait assuré à l'issue d'une réunion de crise de l'Union Européenne : la Belgique comptait bien participer au transport de l'aide humanitaire vers l'Irak, de même que la France, le Royaume-Uni ou l’Allemagne.  Une annonce qui a éveillé de grands élans de générosité parmi les paroissiens de l’abbaye maronite de Bois-Seigneur-Isaac à Braine-l’Alleud, une commune francophone de la région wallonne, rapporte RTL.be. La population avoisinante s’est en effet grandement mobilisée pour venir en aide au Kurdes, récoltant une grande quantité de denrées alimentaires non périssables, suffisamment pour remplir deux avions. Mais il semblerait que les moines maronites se soient réjouis un peu trop vite en affirmant qu’un avion de la Défense belge s’envolerait rapidement vers l’Irak, dans la mesure où aucun financement n’a été validé pour cette entreprise.  La coopération belge a pourtant financé des aides supplémentaires pour l'Irak à hauteur de 2 millions d’euros la semaine dernière mais la somme n’était, semblerait-il, pas destinée à financer un tel transport.  La population espère dès lors qu’une décision sera prise promptement afin de venir en aide aux réfugiés irakiens qui souffrent tragiquement de faim. 

    Une polémique côté N-VA

    Parallèlement, du côté flamand, une polémique a débutée le 20 août suite aux propos du président du parti national-conservateur de la N-VA, Bart De Wever, qui a fermement déploré l’absence de réaction de la part de la communauté musulmane belge: "Si ces actes avaient lieu au nom de mon Dieu, je me dépêcherais de me distancier”, a-t-il ainsi déclaré lors d’une émission de radio. Une attaque à laquelle le président de l’Exécutif des Musulmans, Nordin Smaili, a répondu en estimant qu’il n’avait aucune distance à prendre avec l’EL: “Nous n’avons rien à voir avec les conflits qui se déroulent à l’étranger. Nous n’avons rien à voir avec l’EI ou d’autres groupuscules”, écrit-il sur son blog. »

     Ref.Irak : l’aide humanitaire belge clouée au sol

    JPSC

     Au bout du compte, et aux dernières nouvelles ce jeudi 21 août, le budget du transport aérien sera couvert par la Défense, les Affaires étrangères (sur le volet Diplomatie préventive) et Melchior Wathelet, qui a hérité des compétences “Multiculturalité et égalité des chances” de Joëlle Milquet.

    JPSC 

  • Une encyclique pour condamner l’Islamisme ?

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    capture3-635x357.jpgAprès la décapitation, confirmée, du journaliste  James Foley (photo), Philippe Oswald, dans un « post » à lire sur le site web « aleteia » : Irak, la stratégie de la terreur  conclut sa réflexion comme ceci :

    "A bien des égards, l’islamisme se présente comme le nouveau totalitarisme. Contrer son expansion oblige à une révision générale des positionnements des uns et des autres, y compris du Vatican qui vient de reconnaître par la bouche du pape François lui-même la légitimité de l’actuelle intervention armée en Irak pour « stopper les barbares » comme le souligne Jean-Pierre Denis dans son éditorial de La Vie. Mais sur le fond, ne peut-on pas espérer un éclairage du Saint-Siège ? « L'analyse des erreurs qui ont jeté le monde dans le chaos (nazisme, communisme) a fait l'objet d'encycliques. Pourquoi pas une sur l'Islam ? » demandait hier (19 août) dans un tweet Jean-Marie Le Méné. A tout le moins,  la question des rapports entre l’islam et l’islamisme ne mériterait-elle pas d’être abordée en profondeur, sereinement mais sans tabou ? »
     

    Deux remarques  sur cette conclusion :

    Primo : dans une déclaration entortillée, le pape François a déclaré « Il est licite d’arrêter l’agresseur injuste.  Je dis bien ‘arrêter’, je ne dis pas bombarder ou faire la guerre. Les moyens de l’arrêter devront être évalués ». Il n’a donc pas fermé la porte à une intervention militaire, c’est vrai,  mais il n’a pas non plus donné son approbation aux opérations américaines actuelles.

    Comme l’écrit Jean-Pierre Denis dans l’'hebdomadaire « La Vie », « on sent l’Argentin gêné aux entournures. On le comprend, car l’Église a condamné jusqu’ici avec force toutes les interventions armées dans la région. Un peu… jésuite, François se refuse donc à parler explicitement de bombardements. C’est pourtant de cela qu’il s’agit, et il le sait. C’est ce que plaide aussi le maître de l’ordre dominicain, le ­Français Bruno Cadoré. Ce grand connaisseur de l’Irak est tout sauf un va-t-en-guerre. Il réclame pourtant, depuis la mi-août, « le déploiement immédiat d’unités militaires spéciales ». La force n’est que l’ultime recours. Mais on en est, hélas, arrivé là. La situation irakienne oblige à une révision tragique et douloureuse. Ne pas le reconnaître serait lâche. »

    Secundo : une encyclique "sereine mais sans tabou" sur l’Islamisme (et non l’Islam) ? Dans l’ordre des priorités, elle serait peut-être bien plus nécessaire que celle, déjà annoncée à plusieurs reprises, sur l’écologie. La question est de savoir si on prend le risque, comme le fit, en son temps le pape Pie XI avec sa grande trilogie : Non abbiamo bisogno du 29 juin 1931, contre le fascisme italien,, Divini Redemptoris, du 19 mars 1937, contre le communisme etMit brennender Sorge , 21 mars 1937, sur la condamnation du nazisme : la frilosité diplomatique n’était pas dans son tempérament, pas plus que le rêve pacifiste des baba cool des années 1970.

    JPSC 

  • Il y a cent ans, Pie X naissait au ciel

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    35161361.jpgLors de l'audience générale du 18 août 2010, Benoît XVI consacrait sa catéchèse à son prédécesseur :

    Chers frères et sœurs!

    Je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur la figure de mon prédécesseur, saint Pie X, dont on célébrera samedi prochain la mémoire liturgique, en soulignant certains de ses traits qui peuvent être utiles également pour les pasteurs et les fidèles de notre époque.

    Giuseppe Sarto, tel était son nom, né à Riese (Trévise, Italie) en 1835 dans une famille d’agriculteurs, fut ordonné prêtre à l’âge de 23 ans, après des études au séminaire de Padoue. Il fut d’abord vicaire de Tombolo, ensuite curé à Salzano, puis chanoine de la cathédrale de Trévise avec charge de chancelier épiscopal et de directeur spirituel du séminaire diocésain. Au cours de ces années de riche et généreuse expérience pastorale, le futur Souverain Pontife manifesta un profond amour pour le Christ et son Eglise, ainsi que l’humilité, la simplicité et la grande charité envers les personnes les plus indigentes, qui caractérisèrent toute sa vie. En 1884, il fut nommé évêque de Mantoue et en 1893 patriarche de Venise. Le 4 août 1903, il fut élu Pape, ministère qu’il accepta après quelques hésitations, car il ne se considérait pas à la hauteur d’une charge si élevée.

    Le pontificat de saint Pie X a laissé une marque indélébile dans l’histoire de l’Eglise et fut caractérisé par un effort important de réforme, résumé dans la devise Instaurare omnia in Christo, «Renouveler toute chose dans le Christ». En effet, ses interventions bouleversèrent les divers milieux ecclésiaux. Dès le début, il se consacra à la réorganisation de la Curie Romaine; puis il lança les travaux de rédaction du Code de Droit canonique, promulgué par son successeur Benoît XV. Il promut ensuite la révision des études et de l’«iter» de formation des futurs prêtres, en fondant également divers séminaires régionaux, équipés de bibliothèques de qualité, et de professeurs bien préparés. Un autre domaine important fut celui de la formation doctrinale du Peuple de Dieu. Depuis les années où il était curé, il avait rédigé lui-même un catéchisme et au cours de son épiscopat à Mantoue, il avait travaillé afin que l’on parvienne à un catéchisme unique, sinon universel, tout au moins italien. En authentique pasteur, il avait compris que la situation de l’époque, notamment en raison du phénomène de l’émigration, rendait nécessaire un catéchisme auquel chaque fidèle puisse se référer indépendamment du lieu et des circonstances de vie. En tant que Souverain Pontife, il prépara un texte de doctrine chrétienne pour le diocèse de Rome, qui fut diffusé par la suite dans toute l’Italie et le monde. Ce catéchisme appelée «de Pie X» a été pour de nombreuses personnes un guide sûr pour apprendre les vérités de la foi en raison de son langage simple, clair et précis et de sa présentation concrète.

    Il consacra une grande attention à la réforme de la Liturgie, en particulier de la musique sacrée, pour conduire les fidèles à une vie de prière plus profonde et à une participation plus pleine aux sacrements. Dans le Motu proprio Parmi les sollicitudes (1903), première année de son pontificat, il affirma que le véritable esprit chrétien a sa source première et indispensable dans la participation active aux sacro-saints mystères et à la prière publique et solennelle de l’Eglise (cf. AAS 36 [1903], 531). C’est pourquoi, il recommanda de s’approcher souvent des sacrements, encourageant la pratique quotidienne de la communion, bien préparés, et anticipant de manière opportune la première communion des enfants vers l’âge de sept ans, «lorsque l’enfant commence à raisonner» (cf. S. Congr. de Sacramentis, Decretum Quam singulariAAS 2 [1910], 582).

    Fidèle à la tâche de confirmer ses frères dans la foi, ssaint Pie X, face à certaines tendances qui se manifestèrent dans le domaine théologique à la fin du XIXe siècle et aux débuts du XXe siècle, intervint avec décision, condamnant le «Modernisme», pour défendre les fidèles de conceptions erronées et promouvoir un approfondissement scientifique de la Révélation, en harmonie avec la Tradition de l’Eglise. Le 7 mai 1909, avec la Lettre apostolique Vinea electa, il fonda l’Institut pontifical biblique. Les derniers mois de sa vie furent assombris par les grondements de la guerre. L’appel aux catholiques du monde, lancé le 2 août 1914 pour exprimer «la douleur aiguë» de l’heure présente, était le cri de souffrance d’un père qui voit ses fils se dresser l’un contre l’autre. Il mourut peu après, le 20 août, et sa réputation de sainteté commença à se diffuser immédiatement au sein du peuple chrétien.

    Chers frères et sœurs, saint Pie X nous enseigne à tous qu’à la base de notre action apostolique, dans les différents domaines dans lesquels nous œuvrons, doit toujours se trouver une intime union personnelle avec le Christ, à cultiver et à accroître jour après jour. Ceci est le noyau de tout son enseignement, de tout son engagement pastoral. Ce n’est que si nous aimons le Seigneur, que nous serons capables de conduire les hommes à Dieu et de les ouvrir à son amour miséricordieux et ouvrir ainsi le monde à la miséricorde de Dieu.

  • Le pape François envisage un pontificat court et renoncera comme Benoît XVI

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    De Jean-Marie Guénois dans « Le Figaro » (extrait):

    « Dans l'avion qui le ramenait de Corée, lundi, le pape François s'est entretenu pendant une heure avec les 72 journalistes de onze nationalités qui l'ont accompagné pendant son premier voyage en Asie. Les questions essentielles ont porté sur le principe d'une intervention en Irak, mais ce dialogue a aussi été l'occasion pour le Pape d'affirmer pour la troisième fois depuis son élection, il y a un an et demi, qu'il renoncera à sa charge dès lors qu'il sentira ne plus avoir les forces de l'accomplir. «Je ferai la même chose» a-t-il dit, en citant l'exemple de Benoît XVI. Et qu'il envisage, à 77 ans, un pontificat plutôt court: «Tout cela durera deux à trois ans.»

    Sur la question de la renonciation, il apparaît que l'idée devient de plus en plus claire dans son esprit. Évoquant la décision «noble, humble et courageuse» de son prédécesseur il a défendu le fait - «même si elle ne plaît pas aux théologiens» - que l'on s'habituera «aux papes émérites». Tout comme l'on s'est habitué aux «évêques émérites» qui étaient «des exceptions» il y a encore soixante-dix ans. Même «si la santé est bonne» a-t-il observé, « diminue avec un certain âge la capacité de bien gouverner car le corps se fatigue». Benoît XVI «a donc ouvert une porte qui est institutionnelle et qui n'est pas exceptionnelle (…) ».

    Réf. Le pape François envisage un pontificat court et renoncera comme Benoît XVI

    Une porte institutionnelle, qu’est-ce à dire ? Il est exact que les évêques sont invités à offrir leur démission à l’âge de 75 ans. Ce n’est pas du tout ce que prévoit le droit canonique pour un pape. Et à qui remettrait-il sa démission ?

    La renonciation d’un pape est prévue au canon 332 paragraphe 2 du Code de droit canonique : « S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit » et le canon 44 paragraphe 2 du Code des canons des Églises orientales. La seule condition pour que la renonciation soit valide est qu'elle soit faite « librement et se manifeste correctement ».

    Le droit canonique ne précise pas de personne ou d'instance à qui le pape devrait annoncer sa renonciation, laissant ouverte la possibilité de le faire à l'Église ou au monde en général. Mais certains commentateurs estiment que le Collège des cardinaux ou du moins son doyen doit être informé en premier lieu, car les cardinaux doivent être absolument certains que le pape a renoncé à son ministère pontifical avant qu'ils ne puissent valablement procéder à l'élection d'un successeur.

    Le Saint-Père Benoît XVI a usé de la faculté que lui ouvre le droit canonique de renoncer à sa charge, en conformité avec les règles de ce droit. Il n’appartient pas au peuple fidèle de porter un jugement sur la décision souveraine d’un pape, dont tout porte à croire qu’elle a été prise librement et après mûre réflexion.

    Cette décision doit être accueillie dans la prière, mais avec aussi la conscience qu’il s’agit d’un acte grave, qui ne peut, en aucune manière, être banalisé.

    La décision d’un pape d' "abdiquer" ou de rester à son poste jusqu’au bout (comme Jean-Paul II, dont le courage exemplaire face à la maladie est peut-être ce qui nous a le plus édifiés) est toujours et uniquement prise par lui, selon l’organisation de l’Église. Sa renonciation, Benoît XVI l'a décidée "en conscience devant Dieu" et il ne l’a soumise à personne. Il l’a simplement annoncée. 

    Pour la sauvegarde de la spécificité du ministère pétrinien, institué par le Christ lui-même, il est fondamental qu’il en demeure toujours ainsi.

    JPSC

  • James Foley a témoigné de sa foi catholique

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    C’est ce que rapporte « Le Salon Beige » :

    « Le journaliste américain, que les jihadistes en Syrie affirment avoir décapité, avait subi un premier enlèvement en Libye en 2011. Il avait ensuite rédigé une lettre, dans laquelle il témoignait de sa foi :

    « J’ai commencé à prier le rosaire. C’est ce que ma mère et ma grand-mère auraient prié. J’ai dit 10 ’Je vous salue Marie’entre chaque ’Notre Père’. Cela a pris du temps, presque une heure, pour compter 100 ’Je vous salue Marie’ sur mes doigts. Cela m’a aidé à maintenir mon esprit en éveil. »

    Dans une lettre poignante, écrite en 2011, James Foley, le journaliste américain assassiné mardi 19 août par les djihadistes de l’État islamique (EI), racontait la place qu’occupait la foi dans sa vie. Cette missive, publiée par l’université jésuite américaine Marquette en 2011 – où il avait effectué une partie de ses études —, faisait référence à la première prise d’otage dont le journaliste avait fait l’objet, durant six semaines en 2011, alors qu’il couvrait la révolution libyenne.

    Il y relate le premier coup de téléphone qu’il avait eu le droit de passer à l’un de ses proches, lors de cette première captivité. À l’époque, il avait appelé sa mère, Diane Foley. « Je priais pour qu’elle sache que j’allais bien. Je priais pour que je parvienne à communiquer avec elle à travers une quelconque force de l’univers », écrivait-il. « J’ai prié pour que tu saches que j’allais bien, avait dit le journaliste à sa mère, au téléphone. N’as-tu pas ressenti mes prières ? »

    « Oh, Jimmy, tant de gens prient pour toi », lui avait-elle répondu. La mère du jeune homme lui avait notamment appris l’existence de nombreuses chaînes de prières à son intention, à travers les États-Unis. « Ne les ressens-tu pas ? », avait interrogé sa mère. « Si maman, je les sens ». Dans sa lettre, le journaliste apparaît marqué par « la foi absolue (de sa mère) dans la force de la prière ».

    « Plus que tout, la prière a été ce qui aura permis ma liberté, d’abord ma liberté intérieure, et plus tard, le miracle de ma libération au cœur d’une guerre dans laquelle un régime n’avait aucune vraie raison de nous libérer. »

    Ref. Le témoignage de foi de James Foley, décapité par les jihadistes en Syrie

    JPSC

  • Le Califat islamique expliqué à l’hebdomadaire « La Vie » par un intellectuel musulman

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    Que signifie la résurgence du concept de "califat" en 2014 ? Entretien de Laurence Desjoyaux (hebdomadaire « La Vie ») avec Mohammed Hocine BENKHEIRA, directeur d'étude à l'École Pratique des Hautes Etudes (EPHE). Extraits.

    D'où vient ce « califat islamique» proclamé par Abu Bakr Al-Bagdadi en Irak ?

    Le groupe qui s'est auto-constitué en califat à Mossoul en juin 2014 adhère vraisemblablement au wahhabisme, une interprétation piétiste de l'islam, apparue au 18e siècle, à la suite d'Ibn Abd al-Wahhab.(…)  

    À quel califat historique ce groupe fait-il référence ?

    Le nom même du nouveau calife autoproclamé, al-Baghdadi, est une référence claire au califat des Abassides dont la capitale était Bagdad. Le califat s’est mis en place tout de suite après la mort du Prophète en 632.. C'est la grande époque de gloire du califat régnant sur un monde musulman unifié ; c'est cette période, idéalisée, que le califat autoproclamé veut retrouver (…).

    Quel est le rôle traditionnel du calife ?

    Toutes proportions gardées, le calife est un peu l'équivalent du pape, mais seulement sur le plan séculier. Il fait office de chef mais n'a guère de pouvoir religieux, en tout cas depuis le Xe siècle. Celui-ci est accaparé par les oulémas, les docteurs de la Loi, qui détiennent la véritable autorité juridico-religieuse. Le calife est donc là pour faire appliquer la loi islamique et unifier le monde musulman. C'est d'ailleurs l’objectif proclamé par le « calife » al-Baghdadi : dans un premier temps rétablir l'autorité de la loi islamique sur les musulmans et réunifier la communauté des fidèles.

    Pourquoi les musulmans sunnites auraient-ils besoin d'un calife ?

    Le calife est présenté comme le successeur du Prophète. Il doit d'ailleurs appartenir à la tribu de celui-ci : les Quraychites. Les chiites, eux, n'ont pas besoin de successeur du Prophète car ils ont des imams qui sont considérés comme des descendants du Prophète. Par ailleurs, là où il n'y a pas de califat, il y a des puissances locales qui s'érigent en entités politiques diverses. Du coup, c'est l'émiettement de la communauté musulmane et donc son affaiblissement. La seule force qu’a pu opposer le monde sunnite, sous la direction des Ottomans, au monde chrétien, c’était une relative unité. Tous ceux qui cherchent à restaurer le califat rêvent de cette unité perdue, parce qu’ils pensent que s’ils la retrouvaient, ils pourraient mieux faire échec au projet impérial des puissances occidentales.

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  • L'Allemagne se prépare à envoyer des armes en Irak contre les islamistes

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    Lu sur le site web du Figaro (extrait) :

    Le changement de doctrine est un petit événement. L'Allemagne se dit désormais «prête» à livrer des armes aux combattants kurdes qui, en Irak, affrontent les forces de l'État Islamique. Jusqu'à présent, Berlin s'était toujours refusé à la vente d'armes à des pays en guerre. Traumatisés par leur histoire, les Allemands hésitent à s'engager militairement, d'une manière ou d'une autre, en dehors de cadres internationaux biens définis.

    La «brutalité» des islamistes comme leurs méthodes «barbares», pour reprendre les mots des ministres de la Défense Ursula von der Leyen (CDU) et des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier (SPD), ont eu raison des préventions allemandes. Depuis plusieurs jours, le débat agite le pays, comme la communauté internationale. Une partie de la gauche, notamment les Verts, réclame un débat parlementaire et un mandat du Bundestag. La droite, elle, soutient l'idée d'une initiative allemande plus rapide.

    Après avoir consulté ses ministres, la chancelière Angela Merkel a finalement donné son feu vert à la livraison d'armes. Le président fédéral Joachim Gauck, une figure morale dans le pays, avait, au début de l'année, appelé les Allemands à surmonter leurs réticences (…).

    Réf. L'Allemagne se prépare à envoyer des armes en Irak contre les islamistes

    Pour mémoire, les ministres des Affaires étrangères de l'UE avaient cautionné vendredi dernier les livraisons d'armes aux combattants kurdes, la décision de livrer ces armes revenant toutefois à chaque Etat membre. Vu l’état actuel de leurs opinions publiques, plutôt frileuses, il était difficile  aux gouvernants européens de faire un pas de plus pour l’instant.

     JPSC