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  • Pape François en Corée : appel à la paix, au dialogue et au pardon

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    Lu sur le site Aleteia :

    Le pape François est arrivé ce jeudi à Séoul, pour une visite qui durera cinq jours en Corée du Sud, pays où le catholicisme est une religion doublement minoritaire. Accueilli par la présidente Park Geun-Hye à son arrivée à l'aéroport, il est ensuite monté à bord non pas d'une "papamobile", mais dans une petite voiture noire, saluant de la main par la fenêtre la foule rassemblée le long de la route.

    C'est pour une fois en anglais que le pape François a exhorté les deux Corées à retrouver le chemin de la paix, à dépasser les «récriminations» et à cesser de recourir au «déploiement des forces». Pour le Saint Père, la paix ne pourra être atteinte que par le dialogue et le pardon. Le pape François s'est également arrêté sur le témoignage que constitue la vie des 124 premiers martyrs chrétiens de Corée, «prêts à donner leur vie dans la vérité dans laquelle ils croyaient», appelant les jeunes à "appliquer aux défis du présent" la "sagesse des anciens".

    Mais l'appel à la paix et à la réconciliation lancé dès son arrivée par le pape François à Séoul, aura été accueilli par une démonstration de force des plus classiques de la part de la Corée du Nord, qui avait refusé que des catholiques nord-coréens viennent à la rencontre du pape : elle a effectué ce jeudi un tir de trois projectiles de courte portée dans la mer, depuis ses côtes est, obligeant la Corée du Sud à relever son état d'alerte le long de la frontière.

     Réf.  Séoul : le pape François lance un appel à la paix, la Corée du Nord lance trois missiles

     JPSC

  • Scouts d’Europe : retour sur l’Eurojam 2014

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    12 500 guides et scouts d'Europe venus de 20 pays différents se retrouvent cet été à Saint Evroult-Notre-Dame-du-Bois en Normandie pour un grand camp scout. L'occasion pour eux de vivre un grand moment de fraternité en étant rassemblés autour de la foi, la prière et l'action. Le thème 2014 : " Venite et videte " (Venez et voyez), reprenant l'appel de Jésus aux disciples de Jean-Baptiste, encourage les jeunes à s'ouvrir à cet appel personnel du Christ. En ce centenaire de la première guerre mondiale, c'est aussi autour de Robert Schuman, l'un des pères de l'Europe, que les jeunes réfléchiront à être bâtisseurs de paix. Vie de patrouille, activités, jeux, mais aussi veillées et pèlerinage à Lisieux pour marcher avec Thérèse dans la voie de la confiance leur seront proposés, pour les aider à grandir dans leur vie humaine et spirituelle. Reportage vous entraîne dans la joie de ce camp international.
    Reportage du 14/08/2014:

  • La joie de Marie

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    Fra_Angelico._The_Coronation_of_the_Virgin._c._1434-1435._Tempera_on_panel._Galleria_degli_Uffizi_Florence_Italy._jpeg.jpgHomélie du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ - (homelies.fr - archive 2008)

    « En ce jour-là, Marie se mit en route rapidement vers la Ville de la montagne » du Seigneur, vers la Jérusalem céleste. Sa hâte est à la mesure de son désir : il y a si longtemps qu’elle languissait de rejoindre son Bien-Aimé. Et voilà qu’enfin a retenti sa voix : « Lève-toi mon amie, viens ma toute belle. Car voici que l’hiver est passé, la saison des pluies est finie, elle s’en est allée. Lève-toi, mon amie, viens ma toute belle ! Ma colombe, blottie dans le rocher, montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix, car ta voix est douce et ton visage est beau » (Ct 2, 10-15).

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  • Fête du 15 août 2014 à l'église du Saint-Sacrement à Liège

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    EGLISE DU SAINT-SACREMENT À LIÈGE

    Boulevard d’Avroy, 132 

    VENDREDI 15 AOÛT 2014 À 10 HEURES

    MESSE DE LA

    FÊTE DE L’ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE  

    1273938464.jpg 

    Célébrée selon le missel de 1962. Évangile du Magnificat (Luc,1, 41-50)  

    Chants  grégoriens

    Propre de la messe « Signum Magnum ». Kyriale IX « Cum Iubilo ». Prose gallicane de l’assomption « Induant iustitiam »

    La prose gallicane « induant justitiam  (qui ministrant Numini)» (qu’ils revêtent la justice, les ministres du Très-Haut) figure au missel parisien de la fête de l’assomption depuis 1706. De Paris, elle s’est aussi répandue dans de nombreux diocèses de France. et Marcel Dupré la cite au second verset de son Magnificat des Vêpres de la Vierge (15 Versets pour les Vêpres du Commun des Fêtes de la Sainte Vierge, Opus 18).  L’organiste peut  figurer le chant des versets impairs en improvisant sur le plain-chant.

    Motets  classiques à Notre-Dame 

     « Ave Maria » de Franz Schubert (1797-1828),“Quia respexit humilitatem ancillae suae” extrait du Magnificat de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) et “Süsser Blumen”  extrait des airs allemands de Georg-Friedrich  Haendel(1685-1759)

     par la Schola du Saint-Sacrement et Micheline Viellevoye, soprano solo  

    A l’orgue, Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers.

    L’Assomption, une fête héritée de l'Église d'Orient

     

    1227535017176.jpg« Nous affirmons, Nous déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement révélé que l'Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la vie céleste.». C'est par ces mots que, le 1er novembre 1950, Pie XII proclamait le dogme de l'Assomption par la constitution apostolique Munificentissimus Deus. Un événement qui prend sa source dans la tradition de l'Église, longuement mûrie par des siècles de théologie mariale. 

    On ne sait pourtant rien de la fin de la vie terrestre de Marie. Seul un écrit apocryphe du Ve siècle, « La Dormition de Marie », évoque ses derniers instants. Entourée par les apôtres en prière, elle est emmenée au paradis par le Christ.

     Très tôt, en effet, les chrétiens ont eu le pressentiment que la Mère de Dieu, préservée de tout péché, ne pouvait pas avoir connu la corruption de la mort. Une intuition qui sera ensuite approfondie par les Pères de l'Église, en particulier saint Jean Damascène. Au VIe siècle, la fête de la Dormition est déjà célébrée en Orient, vers la mi-janvier. Plus tard, l'empereur Maurice (582-602) la fixera définitivement au 15 août.

     La fête arrive à Rome grâce au Pape Théodore (642-649), originaire de Constantinople. Elle se diffuse petit à petit en Occident : en 813, le Concile de Mayence l'impose à l'ensemble de l'Empire franc. Peu à peu, la fête va prendre le nom d'Assomption, même si la différence entre Assomption et Dormition reste ténue et l'Église ne ressent pas le besoin d'ériger en dogme cette croyance.

    C'est après la proclamation par Pie IX du dogme de l'Immaculée Conception, dans leassomp_peint_017.jpg grand courant de dévotion mariale du XIXe siècle, que des pétitions commencent à affluer à Rome pour que soit officiellement défini le dogme de l'Assomption. De 1854 à 1945, huit millions de fidèles écriront à Rome en ce sens ! Chiffre auquel il faut ajouter les pétitions de 1 332 évêques (représentant 80 % des sièges épiscopaux) et 83 000 prêtres, religieux et religieuses. Face à ces demandes répétées, Pie XII, par l'encyclique Deiparae Virginis, publiée en mai 1946, demande à tous les évêques du monde de se prononcer. La réponse est quasi unanime : 90 % des évêques y sont favorables. La plupart des 10 % restant s'interrogent sur l'opportunité d'une telle déclaration, seulement six évêques émettant des doutes sur le caractère "révélé" de l'Assomption de Marie. 

     Des célébrations grandioses accompagneront la proclamation du dogme de l'Assomption. Celui-ci reste à ce jour le seul cas où l'infaillibilité pontificale, telle que définie à Vatican I, a été mise en oeuvre. 

     Ref .Fête du 15 août 2014 à l'église du Saint-Sacrement à Liège

    T. 04.344.10.89 email sursumcorda@skynet.be

     

  • Le pape a changé de planète

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    661009-pape-francois (1).jpgSe posant à Séoul à près de douze heures de vol et sept heures de décalage horaire de l’affligeante actualité de l’Irak, François - à 77 ans, il a seulement ralenti ses activités cet été sans prendre de vraies vacances - arrive donc sur une tout autre planète. Dans le « Figaro » de ce jour, Jean-Marie Guénois commente (extrait) :

     « Elle lui est totalement inconnue, mais il en a rêvé toute sa vie. L'enjeu de ce déplacement est majeur pour lui, car l'Asie pourrait être la grande priorité pastorale de tout son pontificat. Il y retournera d'ailleurs dès janvier 2015 avec une visite au Sri Lanka et aux Philippines.

    S'il commence par la Corée du Sud, c'est parce que s'y tiennent, autour du 15 août, des JMJ continentales (Journées mondiales de la jeunesse). Il y a les grands rendez-vous connus et internationaux comme celui de l'an passé à Rio ou le prochain, en juillet 2016, à Cracovie, en Pologne, mais il existe aussi des mini-JMJ locales. Ce rassemblement n'est toutefois que le noble prétexte de ce long déplacement, car le choix de la Corée est dicté par deux autres raisons dont l'une tient particulièrement au cœur de ce pape.

    Il visite là, première raison, l'Église catholique de Corée, qui est probablement, avec celle du Vietnam et celle des Philippines, celle qui connaît un taux de développement absolument spectaculaire. Performance d'autant plus remarquable que contrairement aux Philippines, où la quasi-totalité de la population est catholique, et à la différence du Vietnam, où l'Église, bien que fortement persécutée par le régime communiste, bénéficie d'un socle historique très profond, l'Église catholique de Corée du Sud est mystérieusement en train de passer du statut de minorité à celui de la communauté religieuse montante face à des protestants et des évangéliques qui tenaient la corde.

    L'Église catholique de Corée est probablement, avec celle du Vietnam et celle des Philippines, celle qui connaît un taux de développement absolument spectaculaire.

    Le dernier recensement en date de 2007 donne, pour 50 millions de Coréens du Sud, une majorité de chrétiens (29,2 %) dont 18,3 % de protestants et 10,9 % de catholiques, un petit quart de bouddhistes (22,8 %) et autres religions. Et… 45 % sans religion. Une remarquable étude de Park Moon-su, sociologue spécialiste des religions en Corée, accessible sur le site d'Église d'Asie, démontre toutefois que les protestants ont tendance à stagner et les catholiques à progresser: depuis l'an 2000, le nombre des catholiques a augmenté de… 30 %! Ils sont passés de 4 millions en 2000 à plus de 5 millions en 2011. Une tendance qui «se poursuit», affirme-t-il. Sur la même période, le nombre de prêtres a connu une croissance de… 54%! Ils étaient 2868 au début du troisième millénaire, ils sont 4415 aujourd'hui. La Corée, pour l'Église catholique et pour François, représente donc un laboratoire d'évangélisation dans un pays en pleine explosion économique. Cela pourrait servir de modèle pour d'autres pays en Asie.

    Mais la seconde raison, plus universelle cette fois mais aussi plus personnelle du choix de François pour la Corée du Sud, est profondément ecclésiale. Il va béatifier samedi, à Séoul, Paul Yun Ji-chung et ses 123 compagnons martyrs. Ce sont tous des laïcs, à l'exception d'un prêtre chinois. Jean-Paul II, qui a visité deux fois la Corée, a déjà procédé à des canonisations d'autres martyrs coréens plus tardifs, mais, curieusement, cette première génération de laïcs chrétiens coréens à qui l'Église doit tout ici a été comme oubliée… Son histoire est pourtant fabuleuse: issus d'un groupe de recherche intellectuelle au milieu du XVIIIe siècle, quelques-uns sont allés en Chine pour prendre connaissance de cette nouvelle religion, le christianisme, arrivée là par les Jésuites. Ils sont ensuite rentrés en Corée, où ils ont rédigé une synthèse de la Bible et de l'Évangile. Puis, sans prêtre, ils ont mis en pratique la vie chrétienne pendant des décennies avant d'écrire à Rome pour demander des prêtres et un évêque, qui arrivèrent en 1836, presque un siècle plus tard. François, pape aux accents parfois anticléricaux, apprécie cette saga de laïcs catholiques qui ont pris leurs responsabilités pour diffuser l'Évangile sans attendre la hiérarchie. Cette histoire-là, d'une Église fondée sur des laïcs très fervents qui ont prié et attendu leurs prêtres, le Pape veut en faire un exemple pour l'Église du monde entier.

    Autant de perspectives profondément religieuses, donc, pour ce voyage qui évoquera toutefois le divorce politique en deux blocs de la Corée. Le Pape priera publiquement pour la réunification du pays. Sans exclure, même si cela n'est pas acquis, un geste spectaculaire en ce sens dont François a le secret.

    Réf. En Corée, le pape François part à la conquête de l'Asie

    Ne nous trompons pas de discours : l’histoire d’une périphérie à la recherche de son centre, qu’elle a aujourd’hui trouvé, est évidemment admirable. Ceci dit, une Eglise sans évêques, ni prêtres n’était évidemment pas un idéal à promouvoir, mais une pierre d’attente, dans une ferveur qui nous touche encore à présent. JPSC 

  • Est-ce en Asie que l'avenir de l'Eglise se profile ?

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    C'est en tout cas ce que laisse penser Gabriel Privat sur son blog :

    Chaque année l’Annuaire pontifical, recueil statistique de l’Eglise, publie des chiffres de baptisés en croissance plus importante que l’accroissement naturel de la population mondiale, des vocations religieuses qui augmentent, des nouveaux diocèses créés, etc. Mais où se cachent ces prêtres et ces nouveaux fidèles ? Pas en Europe, en tout cas, ça se saurait. Sur le vieux continent, en dépit de noyaux jeunes et vivaces c’est la lente chute qui continue. En Amérique disons que les positions sont stabilisées après les coupes sévères de l’évangélisme au sud et la déchristianisation au nord. On a même de beaux exemples de renaissance aux Etats-Unis, mais rien de bien important quand on prend du recul. Restent l’Afrique et l’Asie. C’est là que se situe la croissance la plus forte de l’Eglise.

    Le cas asiatique est le plus intéressant. Si le pape visite la Corée en ce moment, ce n’est pas un hasard. Le pays comptait quelques dizaines de milliers de catholiques en 1945 après une période missionnaire timide et beaucoup de persécutions dans les siècles précédents. Aujourd’hui il y a plus de 5 millions de catholiques, 100 000 baptêmes d’adultes par an. Le nombre de prêtres est passé de 2800 à 4000 en dix ans. Dans le même temps les religieux sont passés de 1280 à 2000 et les religieuses de 8000 à 10 000. Cette progression impressionnante ne devrait pas trop s’infléchir dans les années à venir.

    Lire la suite sur le blog de Gabriel Privat

     

  • Ne me réanimez pas

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    Jeanne Smits, sur son blog, nous informe des progrès de la mentalité euthanasique aux Pays-Bas et en Flandre :

    C’est encore une retombée de la « société euthanasique » où par définition, se répand une propagande pro-mort qui est véritablement une culture de mort. Aux Pays-Bas comme en Belgique néerlandophone, le nombre de porteurs d’un refus de réanimation augmente de manière « explosive ». Plaque d’identité ou format carte de crédit, c’est un petit document que l’on garde sur soi en toute circonstance pour décourager toute tentative de secours en cas de crise cardiaque, arrêt respiratoire ou autre AVC.

    Les partisans de la non-réanimation ont entendu dire que les chances de guérir après une réanimation sont modestes. Et même si les statistiques affichées sont un peu meilleures lorsque les soins sont donnés à l’hôpital, leur crainte est de survivre à l’état de « légume ».

    Le risque de devenir totalement dépendant à la suite d’une réanimation est pourtant minime : 1 % (la probabilité d’y survivre, elle, se situe entre 10 et 20 %).

    Aux Pays-Bascomme en Flandres, ce sont les associations pour la « mort digne » ou la « fin de vie choisie »  (c’est équivalent) qui font la promotion et la distribution de ces documents non officiels mais qui sont généralement respectés par les soignants puisque cela leur est imposé par la loi. Aux Pays-Bas, la NVVE commercialise les plaques d’identité marquées de la photo, du nom et des coordonnées du porteur, pour la modique somme de 37,50 €. On ne peut l’obtenir sans devenir membre. Il suffit ensuite de les porter.

    En Belgique, la procédure est plus compliquée : il faut faire préciser ses directives anticipées (refus de réanimation, demande d’euthanasie en cas de coma, don d’organes, directives pour l’enterrement, don du corps à la science) et les mettre en sécurité chez une personne de confiance. La « Leifkaart » portée sur soi renvoie vers cette personne. Et c’est gratuit, grâce au concours de plusieurs associations « humanistes ».

    Aux Pays-Bas, le nombre total de plaques commandées atteint désormais plus de 20.000 ; le nombre d’enregistrements est passé de 1.200 en 2007 à 5.000 en 2013. En Belgique l’augmentation des demandes a été encore bien plus rapide et le nombre de porteurs avoisine les 30.000. L’association LEIF annonce une attente de deux mois pour la fourniture des cartes.

    Cette nouvelle mode n’est certainement pas sans rapport avec la propagande médiatique et les réunions d’information, souvent organisées par les associations pour l’euthanasie, visant à sensibiliser la population sur le risque de la démence ou de la dépendance. Aux Pays-Bas, beaucoup de directives anticipées sont rédigées en ces occasions.

    L’association néerlandaise du cœur a réagi à l’information en invitant les Néerlandais à bien réfléchir avant de faire un tel choix, rappelant que la réanimation offre la chance d’une seconde vie. Elle cite le cas d’un cycliste amateur réanimé l’an dernier à 58 ans à la suite d’une défaillance cardiaque. Il est aujourd’hui en pleine santé.

  • Errare americanum est

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    Lu sur le site web « Boulevard Voltaire » :

    « Les Américains », disait Churchill, « trouvent toujours la bonne solution après avoir essayé toutes les autres. » En ce qui concerne l’Irak, et en espérant que l’avenir confirmera l’optimisme de ce bon vieux Winston, force est de constater que le passé a jusqu’ici, hélas, prouvé sa clairvoyance.

    Ce fut une première erreur – morale – des États-Unis, après avoir envoyé Saddam Hussein combattre en première ligne l’Iran révolutionnaire de Khomeiny, d’avoir payé d’ingratitude le dictateur irakien et de ne lui avoir proposé aucune contrepartie en échange de son engagement de bon petit soldat de l’Occident au cours d’une guerre de huit ans qui avait coûté un peu plus d’un million d’hommes aux deux belligérants. Il n’était pas si aberrant qu’on voulut bien le dire à l’époque que Saddam, dépité, ait tenté de se payer sur la bête en annexant le Koweït, arbitrairement détaché du reste de l’Irak et artificiellement érigé en État indépendant par la Grande-Bretagne, avide de mettre la main (par émir interposé) sur ses richesses pétrolières.

    Ce fut une seconde erreur – géopolitique, celle-là –, après avoir affaibli le pouvoir du « maître de Bagdad », comme disaient à l’unisson nos bons médias, d’en finir avec celui-ci sur la base d’accusations mensongères sans avoir la moindre idée de la complexité du pays où la coalition laborieusement constituée et emmenée par Washington mettait ses pieds et ses gros sabots ni de la façon dont on comblerait le vide laissé par la chute de l’homme fort qui faisait tenir ensemble, tant bien que mal, les morceaux de l’ensemble hétéroclite qu’avaient imaginé les vainqueurs de la Première Guerre mondiale.

    Accueillis par certains en libérateurs, les héros de la deuxième guerre du Golfe ne tardèrent pas à être tenus par la grande majorité de la population irakienne – à la notable exception des Kurdes – pour des occupants.

    Ce fut une troisième erreur, dont la région et le monde paient aujourd’hui les conséquences, après avoir créé les conditions du chaos, de laisser s’en dépatouiller le gouvernement corrompu, sectaire, autoritaire et impuissant qu’on avait mis en place et après être venu quand ce n’était pas nécessaire de s’en aller quand il aurait fallu rester.

    C’est une quatrième erreur d’ajouter à l’anarchie et au désarroi ambiants une crise politique et de congédier comme un laquais Nouri al-Maliki après avoir utilisé ses services pendant huit ans. Était-il véritablement important, urgent et intelligent de s’ingérer une fois encore dans les affaires intérieures de l’Irak au moment où ce n’est plus seulement la stabilité mais l’existence même de ce pays qui est en cause, et alors que les 350.000 hommes censés constituer l’armée et les 600.000 hommes enrégimentés dans les forces de police irakiennes sont mis en déroute par les combattants fanatiques, aguerris, motivés et suréquipés de l’État islamique ?

    C’est une cinquième erreur de limiter l’intervention militaire que justifie pleinement la situation à quelques bombardements ciblés suffisants pour que les islamistes dénoncent la nouvelle ingérence américaine mais insuffisants pour enrayer la déroute du régime irakien et l’exode des populations que chasse devant elle, comme un troupeau de moutons, l’offensive djihadiste.

    Il est des moments dans l’histoire – et nous sommes dans un de ces moments – où les demi-mesures sont dépassées, où les tergiversations sont criminelles, où les bêlements humanitaires ne servent plus de rien, où la parole est aux armes.

    Quitte à froisser le Qatar, quitte à déplaire à l’Arabie saoudite, quitte à conforter Bachar el-Assad, quitte à s’allier avec l’Iran, les États-Unis et l’Union européenne peuvent encore réparer et effacer toutes leurs fautes passées en déclarant la guerre aux fous monstrueux qui sont entrés en guerre contre l’humanité. C’est maintenant qu’il faut agir, sous peine d’être accusés devant les hommes et devant l’histoire de non-assistance à civilisation en danger. »

    Ref . Errare americanum est

     N’en déplaise à ceux qui estiment qu’après tout, les djihadistes du Califat autoproclamé sont loin d’atteindre le niveau de nocivité auquel sont parvenus Robespierre,  Staline ou Hitler. Mais c’est peut-être ce que pensaient déjà ceux qui ont laissé faire ces derniers.

    JPSC

  • Chrétiens d’Irak : le patriarche de Babylone, Mgr Louis Sarko, est un homme concret

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    Le Patriarche de Babylone des chaldéens confie à Aleteia collaborer avec le gouvernement pour conduire les réfugiés chrétiens jusqu'à Bagdad. Extraits de l’interview :

    (…) Mark Arabo, homme d’affaires californien et leader chrétien, a récemment évoqué au micro de CNN un “génocide des chrétiens” et une “décapitation systématique des enfants” de la part de l’EIIL, en précisant qu’il existe à Mossoul “un parc où ont été décapités des enfants, et dont les têtes ont été enfilées sur de bâtons”. Pouvez-vous confirmer ou infirmer ces propos ?

    Mgr Sako : Il n’y a rien eu de ce genre. Aucune décapitation. A Mossoul, de l’argent a été volé, mais les chrétiens n’ont pas été attaqués physiquement. Il y a eu un exode de masse et beaucoup de panique dans la plaine de Ninive. Les personnes ont été littéralement chassées de leurs propres villages. Il n’y a eu qu’un mort, un homme qui a tenté de traverser un check point dans un moment de tension.

    Est-il vrai que les militants de l’EIIL exigent des taxes de la part des chrétiens pour les avoir épargnés, et qu’ils kidnappent les femmes pour en faire leurs épouses ? 

    Mgr Sako : Les deux nouvelles sont vraies. Il y a eu des enlèvements de femmes chrétiennes, de même que l’exigence de taxes. Ces fanatiques islamiques demandent en particulier de l’argent aux chrétiens pour leur permettre de retourner dans leur maison. Mais les chrétiens de leur font pas confiance. Ces gens là changent constamment d’idée : ils ne sont pas fiables. Il se peut qu’un chrétien paie aujourd’hui, qu’il rentre chez lui pour y vivre en paix et que demain les milices l’attaquent à nouveau avec des conséquences que l’on ignore.

    Le gouvernement de Bagdad a accusé les jihadistes sunnites de l’EIIL d’avoir jeté des centaines de Yézidis dans les fosses communes, avec parmi eux des femmes et des enfants. Que pouvez-vous nous en dire?

    Mgr Sako : Ce qui s’est passé pour les Yazidis est vrai. Plus de mille femmes ont été capturées en emmenées. Beaucoup d’enfants sont morts aussi. Ces gens n’ont ni nourriture ni eau et se sentent isolés du reste du monde. Ils ne savent que faire ni où aller.

    Au sujet de la crise irakienne, Mgr Silvani Maria Tomasi, Observateur permanent du Saint-Siège pour l’ONU de Genève, a dit que “l’action militaire était une nécessité dans ce contexte”. Que pensez-vous de l’intervention militaire américaine?

    Mgr Sako : Les frappes partielles ne suffisent pas. La solution de cette crise ne peut se trouver que par un accord plus ample avec l’implication du gouvernement kurde et du gouvernement central irakien. Sans une stratégie globale, le rêve de voir les gens rentrer chez eux ne se réalisera jamais !

    En ce moment, les chrétiens ont-ils le droit de s’organiser pour se défendre ou leur conseillez-vous de se résoudre plutôt à la fuite? 

    Mgr Sako : Comment pourraient-ils s’organiser? Ils sont avant tout en nombre réduit, de 400 à 500 000 en tout. Et la plupart d’entre eux ont déjà fui les villages. Ils sont tous éparpillés. Ensuite, étant donné leur situation actuelle, ils ne seraient même pas en mesure de donner vie à une milice. D’autant plus qu’il ont en face des extrémistes aguerris !
     
    Quels sont les scénarios possibles des prochains jours selon vous?

    Mgr Sako : Je crains que la situation n’empire. Il y a un vrai problème dû aux réfugiés, à l’urgence humanitaire et un autre problème d’ordre politique. Je ne vois pas d’issue pour le moment. Le monde entier doit se mobiliser pour la situation de l’Irak, faute de quoi une solution stable et permanente, à mon avis, s’éloignera irrémédiablement.

    Vous excluez un dialogue avec les jihadistes de l’EIIL?

    Mgr Sako : Pouvez-vous m’indiquer comment dialoguer avec un fanatique ? Vous avez face à vous un mur, et c’est tout ! Moi-même, au début de la crise, j’ai essayé de discuter avec l’un d’entre eux, mais c’est difficile, il n’y a aucune confiance, et ils changent d’avis continuellement.

    Y a-t-il un risque que l’influence de ces extrémistes islamistes puisse atteindre Bagdad ? 

    Mgr Sako : Il y a le risque qu’ils trouvent des sympathisants. Il leur sera difficile d’arriver jusqu’à Bagdad, mais ce n’est pas impossible pour autant.

    Comment l’Eglise catholique essaye-t-elle d’agir pour le drame des réfugiés?

    Mgr Sako : Dans toutes les églises du pays, nous avons installé des écoles, des dortoirs, des espaces pour manger. Dans chaque ville, dans les environs des villes attaquées par les milices, les zones d’accueil sont bondées. A présent, la meilleure chose à faire reste de transférer le plus de personnes possible vers Bagdad. Je suis en contact avec le gouvernement pour que cela se fasse.

    De quelle façon ce transfert devrait-il s’opérer?

    Mgr Sako : Les voies terrestres sont fermées, l’unique possibilité est la voie aérienne. Ici dans la capitale, nous avons plus d’espaces pour accueillir les gens qui risquent l’épuisement d’un moment à l’autre. Et puis il y a des hôpitaux et des lieux pour les soigner. Vingt familles ont déjà quitté l’enfer et sont arrivées à Bagdad, mais nous faisons tout pour en accueillir d’autres sous peu.

     *Interview traduite de l'édition italienne d'Aleteia par Solène Tadié
     

     Ref.INTERVIEW. "Les miliciens de l’EI n’ont pas torturé et décapité des chrétiens", précise Mgr Sako

    JPSC

  • L’exaspération grandissante des évêques d’Orient

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    Lu sur le nouveau site web catholique IHS News (gratuit, pendant sa période de lancement) :

    ENSEMBLE-DES-EVEQUES-CHALDEENS-SAUF-1-300x199 (1).jpg« L’incompréhension commence à monter en Irak. Tandis que le Pentagone vient de préciser que les Etats-Unis n’étendraient pas leurs frappes aériennes à d’autres zones en Irak, les chrétiens et les Yazidis continuent à mourir en fuyant les djihadistes de l’Etat Islamique. Face à cette absence de réelle action contre les membres de l’EI, les patriarches chrétiens commencent à élever le ton.

    Le Patriarche chaldéen Louis Sako a exprimé sa déception face à la portée limitée des frappes étasuniennes qui ne visent qu’à défendre la capitale du Kurdistan irakien, supprimant de fait tout espoir de renversement de la tendance sur le terrain : « La position du président de n’apporter une assistance militaire que pour protéger Erbil est décevante ». Il a par ailleurs à nouveau appelé ses ouailles à rester pour empêcher l’émergence souhaitée par les djihadistes d’un Irak sans chrétiens, et donc à ne pas profiter des visas humanitaires accordés par des pays comme la France.

    Mgr al Qas, évêque d’Amadiyah, a demandé à l’aviation étasunienne d’étendre son action afin de  « ne pas laisser le loup se mettre dans le troupeau pour tuer, manger, démolir ».

    Du côté du Liban qui a dû faire face à une attaque des djihadistes il y a quelques jours, le Patriarche Raï relance son appel à l’unité et à la nécessité de ne pas fuir à l’étranger.

    Tous les patriarches sont unanimes pour signifier que l’intervention militaire étasunienne ne changera rien en Irak, comme le signalait le patriarche Sako, si elle avait eu un autre but que la seule défense d’Erbil, les raids auraient débuté dès la prise de Mossoul.

    Le problème, avec cet espoir qui n’en est pas un au final, tient au fait que le moral des chrétiens d’Orient n’est, comme on peut l’imaginer, pas au plus haut. Persécutés, pourchassés, affamés, entassés dans des abris de fortune, leur espoir de jours meilleurs semble s’amenuiser jour après jour. Or l’annonce des frappes étasuniennes avait permis une éclaircie, mais qui sonne au final comme un coup d’épée dans l’eau. Oui, ils vont en majorité pouvoir atteindre des territoires libres, mais pour quel avenir, pour quelle vie ?

    Remontés par le drame que vivent leurs fidèles, les patriarches (qui sont restés au milieu des âmes qui leurs sont confiées), ainsi que le Saint Siège poussent plus en avant l’offensive.

    Le représentant du Saint Siège à l’ONU, Mgr Tomasi, après avoir déclaré qu’une action militaire était peut-être nécessaire (ne faisant ainsi que suivre l’enseignement du catéchisme et du code de droit canonique sur une réponse armée face à une agression), a exigé qu’une enquête soit diligentée par l’ONU, afin de dévoiler l’identité de « ceux qui fournissent des armes et de l’argent aux fondamentalistes, et les pays qui les appuient tacitement ». Mgr al Qas, va plus loin et cite même nommément l’Arabie Saoudite en précisant que la liste des responsables sera sans doute longue et remplie de surprises.

    Mais tout ceci ne fait malheureusement pas avancer la situation sur le terrain, pendant que les états occidentaux tergiversent sur ce qu’ils doivent faire, l’Etat Islamique implante un peu plus sa domination dans la région et prépare sa route sur Bagdad. D’ailleurs, les forces de sécurité irakiennes ne s’y trompent pas, elles qui sont déployées et en état d’alerte depuis dimanche. Se focaliser sur le seul problème des minorités persécutées ne résoudra pas le problème. Comme le signalait Mgr Sako, sauver Erbil n’éliminera pas le pouvoir de nuisance de l’Etat Islamique, sans compter que ces frappes ne seront pas éternelles et que l’EI est capable de changer temporairement d’objectif en attendant que le déluge de bombes (tout relatif) passe. Il faut entreprendre une réelle action de fond en Irak. Cependant, une action purement extérieure ne ferait que reproduire à nouveau, comme une histoire sans fin, le désastre irakien ou afghan, ces deux pays où une fois les troupes étrangères parties, le chaos a pris le dessus. Mgr Raï soulignait que contrairement à l’Irak, le Liban a su trouver un équilibre politique mais aussi militaire, et que c’est parce qu’il y a eu un équilibre militaire, grâce, entre autres, aux phalanges libanaises (qui existent depuis 1930-1940) ou aux forces libanaises (qui existent depuis les années 80), que l’équilibre politique a pu se réaliser. En Irak, les chrétiens son désarmés dans tous les sens du terme, et sont dépourvus d’une structure solide et fonctionnelle. Pour lui, il ne faudrait pas tant une intervention extérieure, qu’une structuration des forces présentes afin qu’une telle horreur ne se reproduise. Mais la communauté internationale ne semble pas prête à entendre cela, fondant tous ses espoirs sur les pershmergas kurdes et sur l’émergence du nouveau gouvernement irakien, déjà divisé avant même d’entrer en fonction.

    Les Patriarches semblent au final crier dans le désert sans susciter la moindre réaction de la communauté internationale persuadée de savoir ce qui est le mieux, alors qu’eux sont sur le terrain au milieu des morts et des réfugiés.

    P. JM. Robinne »

    Réf. L’exaspération grandissante des évêques d’Orient

    JPSC

  • Irak : un communiqué des évêques de Belgique

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    Communiqué de presse des évêques de Belgique

    Face au drame humanitaire que vivent les populations du Nord de l'Irak et du Moyen Orient, où les communautés chrétiennes sont particulièrement touchées, le Saint-Père lance un poignant appel. Le Pape François demande aux Églises locales de répondre résolument à sa pressante invitation pour que « s’élève, dans toute l’Église, une prière ardente et unanime invoquant l’Esprit Saint pour le don de la paix. »

    Rappelant un précédent appel à la prière pour ces populations sans défense, victimes d’une violence inouïe, le pape François répète : « Puisse le Dieu de paix susciter en tous les cœurs un authentique désir de dialogue et de réconciliation. La violence ne peut être vaincue par la violence. La violence n’est vaincue que par la paix! Prions en silence, implorons la paix ; tous en silence... Marie, Reine de la paix, priez pour nous! ». 

    Les évêques de Belgique demandent qu’aux célébrations du 15 août, fête de l’Assomption de Notre Dame, dans toutes les églises du pays, s’élève une prière unanime pour la paix. Une collecte sera organisée en solidarité avec nos frères et sœurs d’Orient, selon les projets concrets transmis par Caritas International et Aide à l’Eglise en Détresse. Le fruit des collectes pourra être immédiatement versé aux comptes :

    • BE88 0000 0000 4141 de Caritas International avec la mention “Moyen-Orient”

    • BE25 1960 0933 4182 de Aide à l’Eglise en Détresse avec la mention “Moyen-Orient”

    Le dimanche 31 août, à 18 heures, une veillée de prière sera organisée à la Basilique de Koekelberg « Chrétiens d’Orient unis aux Chrétiens d’Occident : une même foi, une même prière, une même solidarité pour la vie et la paix en Orient ». Invitons largement et soyons là !

    Et si vous le souhaitez, des dons personnels peuvent être versés avec attestation fiscale : 

    • Aide à l’Eglise en Détresse : BE72 1960 1357 6116 avec la mention “Moyen-Orient”
    • Caritas International : BE88 0000 0000 4141 avec la mention “Moyen-Orient”

    Informations sur les projets d’aide en cours :

  • Irak : Déclaration du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, 12.08.2014

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    Testo in lingua originale :

    Le monde entier a assisté, stupéfait, à ce qu’on appelle désormais « la restauration du califat » qui avait été aboli le 29 octobre 1923 par Kamal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne.

    La contestation de cette « restauration » par la majorité des institutions religieuses et politiques musulmanes n’a pas empêché les jihadistes de l’« Etat Islamique » de commettre et de continuer à commettre des actions criminelles indicibles.

    Ce Conseil pontifical, tous ceux qui sont engagés dans le dialogue interreligieux, les adeptes de toutes les religions ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté,ne peuvent que dénoncer et condamner sans ambiguïté ces pratiques indignes de l’homme:

    -le massacre de personnes pour le seul motif de leur appartenance religieuse;

    -la pratique exécrable de la décapitation, de la crucifixion et de la pendaison des cadavres dans les places publiques;

    -le choix imposé aux chrétiens et aux yézidis entre la conversion à l’islam, le paiement d’un tribut (jizya) ou l’exode;

    -l’expulsion forcéede dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles des enfants, des vieillards, des femmes enceintes et des malades;

    -l’enlèvement de jeunes filles et de femmes appartenant aux communautés yézidie et chrétienne comme butin de guerre (sabaya);

    -l’imposition de la pratique barbare de l’infibulation;

    -la destruction des lieux de culte et des mausolées chrétiens et musulmans;

    -l’occupation forcée ou la désacralisation d’églises et de monastères;

    -le retrait des crucifix et d’autres symboles religieux chrétiens ainsi que ceux d’autres communautés religieuses;

    -la destruction du patrimoine religieux-culturel chrétiend’une valeur inestimable ;

    -la violence abjecte dans le but de terroriser les personnes pour les obliger à se rendre ou à fuir.

    Aucune cause ne saurait justifier une telle barbarie et certainement pas une religion. Il s’agit d’une offense d’une extrême gravité envers l’humanité et envers Dieu qui en est le Créateur, comme l’a souvent rappelé le Pape François.

    On ne peut oublier pourtant que chrétiens et musulmans ont pu vivre ensemble - il est vrai avec des hauts et des bas - au long des siècles, construisant une culture de la convivialité et une civilisation dont ils sont fiers. C’est d’ailleurs sur cette base que,ces dernières années, le dialogue entre chrétiens et musulmans a continué et s’est approfondi.

    La situation dramatique des chrétiens, des yézidis et d’autres communautés religieuses et ethniques numériquement minoritaires en Irak exige une prise de position claire et courageuse de la part des responsables religieux, surtout musulmans, des personnes engagées dans le dialogue interreligieux et de toutes les personnes de bonne volonté. Tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier. Autrement quelle crédibilité auront les religions, leurs adeptes et leurs chefs ? Quelle crédibilité pourrait avoir encore le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années?

    Les responsables religieux sont aussi appelés à exercer leur influence auprès des gouvernants pour la cessation de ces crimes, la punition de ceux qui les commettent et le rétablissement d’un état de droit sur tout le territoire, tout en assurant le retour des expulsés chez eux. En rappelant la nécessité d’une éthique dans la gestion des sociétés humaines, ces mêmes chefs religieux ne manquerontpas de souligner que le soutien, le financement et l’armement du terrorisme est moralement condamnable.

    Ceci dit, le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux est reconnaissant envers tous ceux et celles qui ont déjà élevé leurs voix pour dénoncer le terrorisme, surtout celui qui utilise la religion pour le justifier.

    Unissons donc nos voix à celle du Pape François: « Que le Dieu de la paix suscite en tous un désir authentique de dialogue et de réconciliation. La violence ne se vainc pas par la violence. La violence se vainc par la paix!».

    [01287-03.01] [Texte original: Français]

    JPSC