De Radio Vatican :
Le dialogue du Pape avec les supérieurs des ordres religieux rendu public
La première question a porté sur les jeunes et la manière dont François leur parle, les invite à réfléchir à leur vocation dans l’Eglise et le monde. Le Pape a insisté sur l’importance de la formation et du discernement. «Dans la formation nous sommes habitués aux noirs et aux blanc et non au gris de la vie» a-t-il expliqué. Pour le pape, «la logique du noir et blanc peut conduire à l’abstraction casuistique, tandis que le discernement est d’aller de l’avant dans le gris de la vie, selon la volonté de Dieu». Ce discernement est un point-clé, toujours dynamique, comme l’est la vie, a précisé François, qui a critiqué les choses « statiques ». « Les jeunes trouvent le Seigneur dans l’action » a-t-il dit. Le pape a mis en évidence deux mots importants : « écoute » et « mouvement », soulignant que l’écoute des jeunes était un devoir fondamental pour l’Eglise.
Charisme de l'Esprit Saint contre charisme humain
Interrogé sur ses espérances concernant le prochain synode sur la vocation des jeunes, alors que celles-ci diminuent dans les pays occidentaux, le Pape a fait part de son inquiétude :« la diminution de la vie religieuse en Occident me préoccupe » a-t-il dit. Mais, il n'a pas caché son non plus sa préoccupation face à l’émergence de nouveaux instituts religieux qui posent question. « Certains d’entre eux semblent d’une grande nouveauté, ils semblent exprimer une grande force apostolique en entrainant tant de jeunes, mais finissent par s’effondrer ». Parfois on y découvre derrière une chose scandaleuse, a noté François. Même s’il y a de nouvelles petites fondations qui font un travail bon et sérieux, d’autres ne naissent pas d’un charisme de l’Esprit Saint mais d’un charisme humain, d’une personne qui attire et fascine.
Certaines de ces nouvelles communautés a poursuivi le Saint-Père sont "restaurationistes" et apportent rigidité plutôt que sécurité. L’Esprit Saint ne fonctionne pas avec la logique du succès humain, a-t-il souligné, mettant en garde de ne pas s’aveugler sur le « succès » de ces instituts, mais plutôt de suivre le chemin humble de Jésus. « l’Eglise ne grandit à travers le prosélytisme, mais l’attraction » a –il dit en citant son prédécesseur Benoît XVI.
Le Pape en paix et serein malgré les tensions
Les supérieurs religieux ont ensuite demandé au Pape comment faisait-il pour affronter les défis immenses de l’Eglise tout en gardant sa sérénité et sa confiance.« Je ne prends pas de tranquillisants ! » a répondu en rigolant le Saint-Père, expliquant combien sa charge pontificale était vécue avec paix. Le souverain pontife a même admis qu’il était beaucoup plus anxieux lorsqu’il était à Buenos Aires. «J’ai vécu une expérience très particulière de paix profonde depuis mon élection. Cela ne me lâche plus. Je ne saurais l’expliquer ».