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Doctrine - Page 117

  • Quand Benoît XVI sonne l'alarme; Pape contre Pape?

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    Du site de l'Homme Nouveau dans "Res Novae" :

    Benoît XVI sonne l’alarme

     dans Res Novae

    Benoît XVI sonne l’alarme

    Vient de se produire, dans la Rome du pape François, un événement semblable à celui qu’avait représenté la déclaration de quatre cardinaux, en septembre 2016, interrogeant le Pape sur les ambiguïtés morales de son exhortation Amoris lætitia. Cette fois, un livre, Des profondeurs de nos cœurs, à paraître aux éditions Fayard le 15 janvier, cosigné par le pape émérite et par son ami le cardinal Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, dont des extraits ont été publiés et commentés dans le Figaro du 13 janvier par Jean-Marie Guénois, demande très respectueusement au Pape de ne pas introduire une brèche dans la règle du célibat sacerdotal. Ce qui pourrait en effet advenir dans l’exhortation qu’il doit bientôt faire paraître, en suite de l’assemblée du Synode sur l’Amazonie, en autorisant l’ordination sacerdotale de diacres mariés.

    Pape contre Pape ?

    Cette publication est de facto un acte à portée institutionnelle, ce qu’ont immédiatement compris tous les commentateurs progressistes catholiques ou extérieurs. On ne peut, au passage, qu’apprécier la dextérité « politique » du maître d’œuvre, Nicolas Diat, qui a préfacé et organisé l’ouvrage : celui-ci vient exactement à point nommé dans le calendrier et, rassemblant des textes déjà rédigés par le pape émérite, ceux-ci font que la requête du cardinal Sarah (« Je supplie humblement le Pape François de nous protéger définitivement d’une telle éventualité en mettant son veto à tout affaiblissement de la loi du célibat sacerdotal, même limité à l’une ou l’autre région »), devient d’abord une demande de Benoît XVI. Avec une faiblesse cependant dans cette démarche qui tient, plus qu’aux précautions oratoires (la distinction artificielle entre le « Synode médiatique » et le « Synode réel »), au fait que le livre ne vise pas expressément la parade qu’a déjà préparée François (il ne permettra pas l’ordination d’hommes mariés mais celle de diacres mariés).

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  • Quelques extraits du livre choc de Benoît XVI et du cardinal Sarah

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Encore dans le livre choc de Ratzinger et Sarah.  Petite anthologie sur le célibat

    Extrait du livre à quatre mains de Joseph Ratzinger / Benoît XVI et du cardinal Robert Sarah, dont nous avons annoncé la sortie en France le 15 janvier dans un article précédent et dont nous proposons ici quelques passages qui concernent justement la question du célibat des prêtres.

    Les deux premiers sont rédigés par le pape émérite et les trois suivants sont du cardinal Sarah.

    *

    1. Célibataires ou continents, pour célébrer l’Eucharistie

    Trés vite – nous ne savons pas exactement quand, mais en tout cas très rapidement –, la célébration régulière, et même quotidienne, de l’Eucharistie est devenue essentielle pour l’Église. Le pain «  supersubstantiel » est en même temps le pain « quotidien » de l’Église. Cela eut une conséquence importante qui, précisément, hante aujourd’hui l’Église.

    Dans la conscience commune d’Israël, les prêtres étaient rigoureusement tenus de respecter l’abstinence sexuelle dans les périodes où ils exerçaient le culte et étaient donc en contact avec le mystère divin. La relation entre l’abstinence sexuelle et le culte divin fut absolument claire dans la conscience commune d’Israël. À titre d’exemple, je voudrais rappeler l’épisode de David qui, fuyant Saül, pria le prêtre Achimélek de lui donner du pain : «  Le prêtre répondit à David : “Je n’ai pas de pain ordinaire sous la main, il n’y a que des pains consacrés : tes hommes pourront en manger s’ils se sont gardés de rapports avec les femmes.” David répondit au prêtre : “Oui, bien sûr ! Nous nous sommes abstenus de rapports avec les femmes depuis trois jours” » (1 S 21, 5 sq.). Étant donné que les prêtres de l’Ancien Testament ne devaient se consacrer au culte que durant des périodes déterminées, le mariage et le sacerdoce étaient compatibles.

    Mais, en raison de la célébration eucharistique régulière et souvent même quotidienne, la situation des prêtres de l’Église de Jésus-Christ se trouve radicalement changée. Désormais, leur vie entière est en contact avec le mystère divin. Cela exige de leur part l’exclusivité à l’égard de Dieu. Cela exclut par conséquent les autres liens qui, comme le mariage, embrassent toute la vie. De la célébration quotidienne de l’Eucharistie, qui implique un état de service de Dieu permanent, naquit spontanément l’impossibilité d’un lien matrimonial. On peut dire que l’abstinence sexuelle qui était fonctionnelle s’est transformée d’elle-même en une abstinence ontologique. Ainsi, sa motivation et sa signification étaient changées de l’intérieur et en profondeur.

    De nos jours, on affirme trop facilement que tout cela ne serait que la conséquence d’un mépris de la corporéité et de la sexualité. La critique selon laquelle le fondement du célibat sacerdotal serait une conception manichéenne du monde a déjà été formulée au IVe siècle. Elle fut cependant immédiatement repoussée de manière décisive par les Pères de l’Église qui y mirent fin pour un certain temps.

    Un tel jugement est erroné. Pour le démontrer, il suffit de rappeler que l’Église a toujours considéré le mariage comme un don octroyé par Dieu dès le paradis terrestre. Toutefois, l’état conjugal concerne l’homme dans sa totalité, or le service du Seigneur exigeant également le don total de l’homme, il ne semble pas possible de réaliser simultanément les deux vocations. Ainsi, l’aptitude à renoncer au mariage pour se mettre totalement à la disposition du Seigneur est devenue un critère pour le ministère sacerdotal.

    Quant à la forme concrète du célibat dans l’Église ancienne, il convient encore de souligner que les hommes mariés ne pouvaient recevoir le sacrement de l’Ordre que s’ils s’étaient engagés à respecter l’abstinence sexuelle, donc à vivre le mariage dit « de saint Joseph ». Une telle situation semble avoir été tout à fait normale au cours des premiers siècles. Il existait un nombre suffisant d’hommes et de femmes qui considéraient qu’il était raisonnable et possible de vivre de cette manière en se donnant ensemble au Seigneur.

    2. «Le Seigneur est mon partage et ma coupe » (Psaume 16,5)

    Dans l’Ancien Testament, les lévites renoncent à posséder une terre. Dans le Nouveau Testament, cette privation se transforme et se renouvelle : les prêtres, parce qu’ils sont radicalement consacrés à Dieu, renoncent au mariage et à la famille. […]  Le véritable fondement de la vie du prêtre, le sel de son existence, la terre de sa vie est Dieu lui-même. Le célibat, qui vaut pour les évêques dans toute l’Église orientale et occidentale et, selon une tradition qui remonte à une époque proche de celle des apôtres, pour les prêtres en général dans l’Église latine, ne peut être compris et vécu en définitive que sur ce fondement.

    3. Dans les villages éloignés de Guinée

    Au début de l’année 1976, alors jeune prêtre, je me suis rendu dans certains villages reculés de Guinée. Certains d’entre eux n’avaient pas reçu la visite d’un prêtre depuis presque dix ans, car les missionnaires européens avaient été expulsés en 1967 par Sékou Touré. Pourtant, les chrétiens continuaient à enseigner le catéchisme aux enfants et à réciter les prières de la journée et le chapelet. Ils manifestaient une grande dévotion envers la Vierge Marie et se réunissaient le dimanche pour écouter la Parole de Dieu.

    J’ai eu la grâce de rencontrer ces hommes et ces femmes qui gardaient la foi sans aucun soutien sacramentel, faute de prêtres. Ils se nourrissaient de la Parole de Dieu et entretenaient la vitalité de la foi par la prière quotidienne. Je ne pourrai jamais oublier leur joie inimaginable lorsque je célébrais la messe qu’ils n’avaient pas connue depuis si longtemps. Qu’il me soit permis de l’affirmer avec certitude et force : je crois que si l’on avait ordonné des hommes mariés dans chaque village, on aurait éteint la faim eucharistique des fidèles. On aurait coupé le peuple de cette joie de recevoir, dans le prêtre, un autre Christ. Car, avec l’instinct de la foi, les pauvres savent qu’un prêtre qui a renoncé au mariage leur fait don de tout son amour sponsal.

    4. À propos des prêtres mariés d’Orient

    Il nous faut écouter les témoignages qui émanent des Églises catholiques orientales. Plusieurs membres de ces Églises ont clairement souligné que l’état sacerdotal entrait en tension avec l’état conjugal. […] Le clergé oriental marié est en crise. Le divorce des prêtres est devenu un lieu de tension œcuménique entre les patriarcats orthodoxes. […] Pourquoi l’Église catholique admet-elle la présence d’un clergé marié dans certaines Églises orientales unies ? À la lumière des affirmations du magistère récent sur le lien ontologique entre sacerdoce et célibat, je pense que cette acceptation a pour but de favoriser une évolution progressive vers la pratique du célibat qui aurait lieu non par voie disciplinaire mais pour des raisons proprement spirituelles et pastorales.

    5. Au sujet des prêtres mariés issus de l’anglicanisme ou d’Amazonie

    On pourrait me faire remarquer qu’il existe déjà des exceptions, et que des hommes mariés ont été ordonnés prêtres dans l’Église latine tout en continuant à vivre more uxorio avec leurs épouses. Il s’agit bien d’exceptions au sens où ces cas procèdent d’une situation singulière qui ne doit pas être amenée à se répéter. Ainsi en est-il de l’entrée dans la pleine communion de pasteurs protestants mariés destinés à recevoir l’ordination sacerdotale. Une exception est transitoire par définition et constitue une parenthèse dans l’état normal et naturel des choses. Tel n’est pas le cas d’une région reculée qui manque de prêtres. Leur rareté n’est pas un état exceptionnel. Cette situation est commune dans tous les pays de mission, et même dans les pays de l’Occident sécularisé. Par définition, une Église naissante manque de prêtres. L’Église primitive s’est trouvée dans cette situation. Nous avons vu qu’elle n’a pas renoncé au principe de la continence des clercs. L’ordination d’hommes mariés, fussent-ils auparavant diacres permanents, n’est pas une exception, mais une brèche, une blessure dans la cohérence du sacerdoce. Parler d’exception serait un abus de langage ou un mensonge.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Une bombe : la parution d'un livre où Benoît XVI et le cardinal Sarah demandent à François de sauvegarder le célibat sacerdotal

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Un livre choc. Ratzinger et Sarah demandent à François de ne pas ouvrir une brèche aux prêtres mariés

    Ils se sont rencontrés.  Ils se sont écrit.  Juste au moment où « le monde résonnait du vacarme créé par un étrange synode des médias qui prenait le pas sur le synode réel », celui sur l’Amazonie.

    Et ils ont décidé de rompre le silence : « Il était de notre devoir sacré de rappeler la vérité du sacerdoce catholique. En ces temps difficiles, chacun doit craindre d’entendre un jour Dieu lui adresser ces paroles acerbes en guise de réprimande : ‘Maudit sois-tu, toi qui n’as rien dit!’ ».  Cette dernière invective est de Catherine de Sienne, grande fustigatrice de papes.

    Le pape émérite Benoît XVI et le cardinal guinée Robert Sarah ont remis leur livre à la presse peu avant Noël et voici qu’il sort en France mi-janvier chez Fayard sous le titre : « Des profondeurs de nos cœurs », avant donc que le pape François n’ait tiré les conclusions de ce synode amazonien qui, en réalité, a davantage été un débat féroce portant sur l’avenir du sacerdoce catholique, sur le célibat ou pas, et sur une future ouverture aux femmes, que sur les fleuves et les forêts.

    Car ce sera en effet un gros problème pour François d’ouvrir une brèche au sacerdoce marié et au diaconat féminin alors que son prédécesseur et un cardinal d’une profonde doctrine et d’une sainteté de vie rayonnante tel que le cardinal Sarah viennent de prendre une position aussi nette et puissamment argumentée pour défendre le célibat sacerdotal en s’adressant au pape régnant avec ces mots, presque en guise d’ultimatum, sous la plume de l’un mais avec le plein consentement de l’autre :

    « Il y a un lien ontologico-sacramentel entre sacerdoce et célibat. Tout amoindrissement de ce lien constituerait une remise en cause du magistère du concile et des Papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI. Je supplie humblement le Pape François de nous protéger définitivement d’une telle éventualité en mettant son veto à tout affaiblissement de la loi du célibat sacerdotal, même limité à l’une ou l’autre région ».

    Le livre de 180 pages s’articule en quatre chapitres après une préface de celui qui a dirigé la rédaction du livre, Nicolas Diat.

    Le premier, qui s’intitule « De quoi avez-vous peur ? » est une introduction signée conjointement par les deux auteurs, datant de septembre 2019.

    Le second est de Joseph Ratzinger.  De nature biblique et théologique, il s’intitule : « Le sacerdoce catholique ».  Il porte la date du 17 septembre, avant que le synode ne commence.

    Le troisième est du cardinal Sarah et est intitulé : « Aimer jusqu’au bout.  Regard ecclésiologique et pastoral sur le célibat sacerdotal ».  Il porte la date du 25 novembre, un mois après la fin du synode, auquel l’auteur a participé activement.

    Le quatrième est la conclusion conjointe des deux auteurs, intitulée : « À l’ombre de la Croix » et est daté du 3 décembre.

    Dans le chapitre qu’il signé, le pape Ratzinger entend principalement mettre en lumière « l’unité profonde entre les deux Testaments à travers le passage du Temple de pierre au Temple qu’est le corps du Christ ».

    Et il applique cette herméneutique à trois textes bibliques dont il tire la notion chrétienne du sacerdoce célibataire.

    Le premier est un passage du psaume 16 : « Le Seigneur est mon partage et ma coupe… ».

    Le troisième, ce sont ces paroles de Jésus dans l’Évangile de Jean (17, 17) : « Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. ».

    Tandis que le second est constitué de deux passages du Deutéronome (10,8 et 15,5-8) incorporés dans la prière eucharistique II : « Nous te rendons grâce de nous avoir admis en ta présence [pour accomplir le service sacerdotal] ».

    Pour illustrer le sens de ces paroles, le pape Ratzinger cite presque intégralement l’homélie qu’il a prononcée place Saint-Pierre le matin du 20 mars 2008, le Jeudi Saint, pendant la messe chrismale où est confectionnée l’huile sainte avec laquelle sont ordonnés les prêtres.

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  • Benoît XVI sort de sa réserve et cosigne avec le cardinal Sarah un ouvrage de défense du célibat sacerdotal

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    De  sur le site du Figaro :

    Cardinal Robert Sarah: «Prêtres, soyez fiers de votre célibat!»

    INTERVIEW EXCLUSIVE - Le cardinal, signataire de cet ouvrage avec Benoît XVI, plaide pour «un retour à la radicalité de l’Évangile».

    12 janvier 2020
     
    Pour le cardinal Robert Sarah «l’idéologie divise, la vérité unit les cœurs».

    Pour le cardinal Robert Sarah «l’idéologie divise, la vérité unit les cœurs»François BOUCHON/Le Figaro

    Le cardinal Robert Sarah est préfet de la Congrégation pour la divine liturgie et la discipline des sacrements.

    LE FIGARO. - Comment qualifier le fait que le pape émérite, Benoît XVI, cosigne avec vous un ouvrage de défense du célibat sacerdotal, suppliant le pape François de ne pas modifier cette règle dans l’Église?

    Mgr Robert SARAH. - Si ce livre est un cri, il est cri d’amour pour l’Église, le pape, les prêtres et tous les chrétiens. Nous voulons que ce livre soit lu le plus largement possible. La crise que traverse l’Église est saisissante.

    Le pape émérite s’était pourtant engagé au silence, pourquoi sort-il de sa réserve?

    Avec ce livre, le pape émérite Benoît XVI ne rompt pas le silence. Il nous en offre le fruit. Ce qu’il a écrit dans ce livre n’est pas une théologie bavarde, une théologie qui veut charmer les médias, mais une lecture contemplative des Écritures. Ne croyez pas qu’il s’agisse de polémique, ni même d’une disputatio universitaire coupée du réel. Je crois que, dans la prière,

    La suite est en accès payant sur le site du Figaro
     
  • Une année de l'Eucharistie pour renouveler et renforcer la foi

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    ADORATION EUCHARISTIQUE (SA VALEUR)

    De Vatican News :

    Le cardinal O’Malley annonce une année de l’Eucharistie dans le diocèse de Boston

    Pour l’archevêque de Boston, cette année a doit avoir pour principal objectif «d’aider les gens à mieux comprendre l’Eucharistie».

    Dans une lettre adressée à l’ensemble de l’archidiocèse, le cardinal Seàn Patrick O’Malley parle de sa propre expérience de l’Eucharistie, qu’il a découvert enfant, grâce à l’enseignement de ses parents. «Ils nous faisaient bien comprendre que c’était ce pour quoi nous allions à la messe, afin de participer à la même Eucharistie que le Christ partagea avec ses apôtres le soir de la dernière Cène, avant de souffrir et de mourir pour nous», écrit-il. Le cardinal américain évoque ses souvenirs personnels de dévotion eucharistique, comme les processions du Saint Sacrement, l’adoration, ou encore les hymnes apprises en espagnol et portugais durant la période du séminaire, disant encore espérer que ces dévotions puissent faire partie intégrante de la vie des paroisses de l’archidiocèse.

    Une exigence

    Le cardinal rappelle qu’une récente étude du Pew Research Center, publiée cet été, montrait que seul un tiers des catholiques américains croyait à la doctrine de l’Église sur l’Eucharistie et à la transsubstantiation. La convocation de cette année répond donc à une exigence. «J’espère et je prie que, grâce à cette initiative spirituelle, nous puissions inviter et encourager nos frères et sœurs à trouver la consolation du Seigneur à travers la participation à la célébration eucharistique, et d’autres prières devant le Saint Sacrement». «Comme catholiques, écrit encore le cardinal O’Malley, c’est dans l’Eucharistie que nous apprenons notre identité, que nous découvrons qui nous sommes, pourquoi nous sommes ici et ce qu’est notre mission en tant que disciples du Christ».

    Renouveler et renforcer la foi

    «En cette année de l’Eucharistie, nous avons tous l’opportunité  de renouveler et renforcer notre foi et notre proximité avec Dieu», affirme le cardinal, évoquant les temps difficiles vécus par l’Église et les fidèles.

    Et de conclure sa lettre, en rappelant que «nos vies sont un don de l'amour gratuit de Dieu, et l'Eucharistie est le symbole le plus profond de son amour pour nous. Jésus vient à nous dans l'humilité, dans la petitesse, de sorte que personne ne doit avoir peur ou être incertain de son acceptation».

  • Fontgombault : la stabilité pour trouver Dieu

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    Entre le monde et le cloître, où va donc aujourd’hui la barque de Saint-Pierre sur les flots agités de la planète ? Pour le n° de janvier du mensuel « La Nef », Christophe Geffroy fait le point avec le Père Abbé de la célèbre abbaye française Notre-Dame de Fontgombault :

    Fontgombault-Abbatiale©Pawel-Kula-2006-620x330.jpg

    « Fille de Solesmes, l’abbaye Notre-Dame de Fontgombault remonte au XIe siècle et, depuis sa renaissance en 1948, a déjà essaimé cinq fois. Entretien avec Dom Jean Pateau, son Père Abbé.

    Fontgombault-Dom-Jean-Pateau.jpg

    La Nef – Quelle est l’utilité d’un moine contemplatif dans une société aussi utilitariste et « connectée » que la nôtre, si éloignée de la prière et de la vie spirituelle ?

    TRP Dom Jean Pateau – Saint Benoît fait prononcer à ses moines trois vœux : stabilité, conversion de ses mœurs et obéissance. Je crois que le message du moine au monde passe aujourd’hui plus particulièrement par le vœu de stabilité. Conversion des mœurs et obéissance ne semblent plus guère audibles. Le monastère, par ses bâtiments, évoque déjà cette stabilité. La communauté, l’enseignement qui y est dispensé, s’inscrivent aussi dans cette perspective de durée, de tradition. Se retirant d’un monde liquide, sans repères, les retraitants viennent chercher auprès des moines une stabilité propice au contact avec Dieu. Même non croyants, des touristes de passage ressentent ce contraste. Dieu seul est source de la stabilité monastique. Le moine donne l’exemple d’un être « connecté » avec le Ciel : « Est moine celui qui dirige son regard vers Dieu seul, qui s’élance en désir vers Dieu seul, qui est attaché à Dieu seul, qui prend le parti de servir Dieu seul, et qui, en possession de la paix avec Dieu, devient encore cause de paix pour les autres. » (saint Théodore Studite).

    Le contraste entre le « monde » et le cloître paraît plus grand qu’il ne l’a jamais été : dans ce contexte, d’où viennent vos vocations, sont-ils des jeunes hommes déjà quelque peu préparés par leur vie antérieure à cette ascèse ou sont-ils le simple reflet des jeunes d’aujourd’hui, vivant l’instant présent avec la peur de tout engagement ?

    Il faut reconnaître que nous recevons des vocations de tous les horizons. Selon les provenances, le chemin sera plus ou moins difficile, plus ou moins long. La peur de l’engagement est assez banale. Le drame est quand cette peur dure. Saint Benoît donne comme critère de discernement : « si le novice cherche vraiment Dieu. » Les mots ont leur poids : chercher, vraiment, Dieu.

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  • Fontgombault : la stabilité pour trouver Dieu

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    Entre le monde et le cloître, où va donc aujourd’hui la barque de Saint-Pierre sur les flots agités de la planète ? Pour le n° de janvier du mensuel « La Nef », Christophe Geffroy fait le point avec le Père Abbé de la célèbre abbaye française Notre-Dame de Fontgombault :

    Fontgombault-Abbatiale©Pawel-Kula-2006-620x330.jpg

    « Fille de Solesmes, l’abbaye Notre-Dame de Fontgombault remonte au XIe siècle et, depuis sa renaissance en 1948, a déjà essaimé cinq fois. Entretien avec Dom Jean Pateau, son Père Abbé.

    Fontgombault-Dom-Jean-Pateau.jpg

    La Nef – Quelle est l’utilité d’un moine contemplatif dans une société aussi utilitariste et « connectée » que la nôtre, si éloignée de la prière et de la vie spirituelle ?

    TRP Dom Jean Pateau – Saint Benoît fait prononcer à ses moines trois vœux : stabilité, conversion de ses mœurs et obéissance. Je crois que le message du moine au monde passe aujourd’hui plus particulièrement par le vœu de stabilité. Conversion des mœurs et obéissance ne semblent plus guère audibles. Le monastère, par ses bâtiments, évoque déjà cette stabilité. La communauté, l’enseignement qui y est dispensé, s’inscrivent aussi dans cette perspective de durée, de tradition. Se retirant d’un monde liquide, sans repères, les retraitants viennent chercher auprès des moines une stabilité propice au contact avec Dieu. Même non croyants, des touristes de passage ressentent ce contraste. Dieu seul est source de la stabilité monastique. Le moine donne l’exemple d’un être « connecté » avec le Ciel : « Est moine celui qui dirige son regard vers Dieu seul, qui s’élance en désir vers Dieu seul, qui est attaché à Dieu seul, qui prend le parti de servir Dieu seul, et qui, en possession de la paix avec Dieu, devient encore cause de paix pour les autres. » (saint Théodore Studite).

    Le contraste entre le « monde » et le cloître paraît plus grand qu’il ne l’a jamais été : dans ce contexte, d’où viennent vos vocations, sont-ils des jeunes hommes déjà quelque peu préparés par leur vie antérieure à cette ascèse ou sont-ils le simple reflet des jeunes d’aujourd’hui, vivant l’instant présent avec la peur de tout engagement ?

    Il faut reconnaître que nous recevons des vocations de tous les horizons. Selon les provenances, le chemin sera plus ou moins difficile, plus ou moins long. La peur de l’engagement est assez banale. Le drame est quand cette peur dure. Saint Benoît donne comme critère de discernement : « si le novice cherche vraiment Dieu. » Les mots ont leur poids : chercher, vraiment, Dieu.

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  • Eglise : des temps troublés

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    De Christophe Geffroy, en éditorial, sur le site de la Nef (31 décembre) :

    Troubles dans l’Église

    La proposition du synode sur l’Amazonie d’ordonner prêtres des diacres permanents mariés, ainsi que le flou autour de l’évocation des « ministères féminins », ont créé un trouble certain dans l’Église latine. D’aucuns y voient une manœuvre soigneusement préparée, notamment par l’Église d’Allemagne, pour faire progresser cette vieille revendication des milieux les plus « avancés », en la faisant adopter pour l’Amazonie, créant ainsi une brèche par laquelle s’engouffrera le reste du monde – ou en tout cas certaines Églises comme celles d’Allemagne, de Belgique ou de Suisse.

    Parmi les commentateurs, les plus « papistes » essaient de minimiser le problème comme si cela n’était qu’une loi « disciplinaire » et de peu d’importance ; en face, les plus critiques voient déjà poindre l’ombre de l’hérésie…

    Aujourd’hui, cependant, nul ne sait ce que fera le pape. Certes, il va forcément reprendre à son compte un grand nombre de propositions du synode, et probablement celle de l’ordination d’hommes mariés pour l’Amazonie, mais cela n’est pas une certitude et l’on ignore, si tel était le cas, ce qu’il décidera précisément.

    Quelle attitude envers le Magistère ?

    En attendant l’exhortation post-synodale, on peut réfléchir sur l’attitude à avoir à l’égard du pape alors que s’installe une certaine confusion dans les esprits. Je l’ai souvent écrit ici, l’Église n’est pas une caserne et l’obéissance n’y est pas aveugle – la raison y a toute sa place. Il est donc légitime d’éclairer humblement son intelligence pour entrer dans la compréhension du Magistère qu’il faut s’efforcer de recevoir avec un préjugé toujours favorable. Le Magistère lui-même a différents degrés d’autorité : le simple propos d’un pape n’est pas au même niveau que ce qu’il enseigne dans une encyclique. Bref, les débats d’un synode ne relèvent pas du Magistère et il est légitime d’en discuter et d’en critiquer certains aspects. Mais quand il s’agit du Magistère, même au degré le moins élevé (non infaillible), la prudence s’impose et l’on n’a pas à critiquer le pape comme on le ferait pour un chef de parti politique. On peut néanmoins toujours exprimer des doutes et poser des questions à l’autorité compétente – ce qu’avaient fait quatre cardinaux dans des Dubia adressées à François concernant Amoris laetitia, dont on s’étonne qu’elles soient restées sans réponse, alors que ce procédé est parfaitement traditionnel et respectueux de la fonction papale (à la différence des pétitions qui ont circulé et dont la méthode est en elle-même plus que discutable).

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  • Le culte de la Pachamama, symbole de la Terre-Mère : un avatar du new age

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    Bien_vivre.jpgRédigé par Joël Hautebert le 23 décembre 2019, l’Éditorial du bimensuel l’ «Homme Nouveau» sous le titre prudent « Y a-t-il un rapport entre le bien-vivre, l’Onu et l’Amazonie ? »  revient en fait sur le culte de la Pachamama, symbole de la Terre-Mère, Gaia, un avatar du new age invité au curieux synode amazonien réuni voici quelques semaines à Rome :

    « Dans le document  final du synode sur l’Amazonie (paragraphe 9), il est dit que « la recherche de la vie en abondance chez les peuples autochtones d’Amazonie se concrétise dans ce qu’ils appellent le “bien-vivre” et se réalise pleinement dans les Béatitudes. Il s’agit de vivre en harmonie avec soi-même, avec la nature, avec les êtres humains et avec l’être suprême, car il existe une intercommunication entre le cosmos tout entier, là où il n’existe ni excluants ni exclus. Une telle compréhension de la vie est caractérisée par le lien et l’harmonie des relations entre l’eau, le territoire et la nature, la vie communautaire et la culture, Dieu et les différentes forces spirituelles. » 

    Le lien avec la Pachamama

    Cette référence explicite au bien-vivre des peuples autochtones d’Amazonie donne consistance à l’idée évoquée précédemment (cf. L’HN n° 1699) du lien étroit qui unit ce concept au culte de la Pachamama. De multiples publications universitaires sur les mutations politiques et idéologiques actuellement observables de l’autre côté de l’Atlantique confirment ce lien. Les enjeux s’étendent d’ailleurs bien au-delà du seul cas restreint de l’Amazonie… et même de l’Amérique du Sud. Il en ressort qu’il existe de fortes convergences intellectuelles et militantes enre les paradigmes actuels de la théologie de la libération et la cause mondialiste écologiste, convergences auxquelles la politique onusienne accorde son crédit à travers plusieurs résolutions. 

    En s’appuyant sur les populations indigènes du monde rural, la théologie libérationniste s’applique à modifier son approche subversive, en faisant de l’écologie son principal thème de revendication. Il est remarquable de trouver la promotion du culte de la Pachamama dès 1988, dans un livre intitulé Théologie de la Terre, écrit par un moine brésilien, toujours très à la mode, Marcelo Barros : « La Pachamama, en tant que représentation symbolique de Dieu, n’est pas idolâtrie, car elle ne sert pas à dominer les pauvres. Elle n’est qu’une médiation du Dieu de la vie. Les fruits de la Terre sont conçus comme le visage de Dieu. Quand on vénère la Terre on vénère Dieu. La Pachamama est en faveur des pauvres, protectrice des faibles. Elle est la mère qui nourrit les hommes »1. Les convergences entre la théologie libérationniste et « l’écologie des pauvres » portent essentiellement sur la dénonciation de l’exploitation de la Terre et de l’idéologie de la croissance, ainsi que sur une approche holistique du monde2. La notion de bien-vivre offre ainsi une base conceptuelle à un projet politique révolutionnaire, présenté comme une alternative au « vivre mieux » matérialiste occidental, capitaliste et colonialiste.

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  • Qu’est-ce que le Pape a voulu dire dans son homélie sur la Vierge Marie ?

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur diakonos.be :

    La révolution de François n’épargne même pas la sainte Vierge.  Voici comment il la veut

    Le huitième jour après Noël, le jour où Jésus fut circoncis et qu’on lui donna le nom prescrit par l’ange, l’Église catholique célèbre la fête de la très Sainte Marie Mère de Dieu.

    Mais qui donc est Marie dans la dévotion et la prédication du pape François ?  L’une de ses récentes homélies a provoqué la stupéfaction à cause de la manière dont il a redessiné le profil de la mère de Jésus.

    Pietro De Marco nous a envoyé cette analyse de l’homélie du pape.  L’auteur, anciennement professeur de sociologie de la religion à l’Université de Florence et à la Faculté théologique d’Italie centrale, philosophe et historien de formation, est depuis des années connu et apprécié par les lecteurs de Settimo Cielo.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    ***

    « No nos perdamos en tonteras ». Les dogmes mariaux selon le pape François

    de Pietro De Marco

    En l’espace de quelques jours, nous avons reçu l’information que le commentaire sur l’Immaculée conception pour des paroissiens de l’archidiocèse de Milan avait été confié à deux pasteurs baptistes, mari et femme, et surtout la nouvelle de la stupéfiante homélie du pape François sur la Vierge Marie, pendant la messe de la fête de Notre-Dame de Guadalupe à la basilique Saint-Pierre.

    Si François n’a pas imité le style protestant en matière mariologique, il a toutefois tenu, dans sa ferveur, à partager son jugement personnel qui s’avère restrictif sur les dogmes mariaux et négatif sur le titre de co-rédemptrice qui fait l’objet de siècles de réflexions théologiques.  « No nos perdamos en tonteras », ne nous perdons pas en absurdités, en idioties – « en bavardages » dans la traduction officielle -, a-t-il déclaré au sujet des recherches séculaires de la théologie et de la spiritualité mariale.

    Qu’est-ce que le Pape a voulu dire dans son homélie ?  Avant tout que Marie est une femme.  Et qu’en en tant que femme, elle est porteuse d’un message, elle est une dame, elle est disciple.  « C’est aussi simple.  Elle ne prétend rien d’autre ».  Les autres titres, par exemple ceux de l’hymne « Acathiste » ou des litanies laurétaines ainsi que les titres millénaires de louange à Marie, « n’ajoutent rien » pour François.  À ce stade, c’est déjà faux.  Marie n’a jamais été « la femme », une homologie dangereuse dans la diversité des cultes féminins qui avaient cours autour de la Méditerranée et au Moyen-Orient.  Elle n’a jamais été le Féminin en tant que tel, dans l’une ou l’autre de ses déclinaisons romantiques ou décadentes, nonobstant le culte que des générations d’artistes ont voué à la Madone Sixtine de Raphaël.  Maria n’est pas davantage la femme des révolutions féministes contemporaines, dont les franges catholiques abhorrent les icônes de la maternité de Marie.  Elle n’est pas Notre-Dame (« domina ») en tant que femme (« mujer »), ni même en tant que mère.  Elle est « domina » parce que cette maternité, la Maternité divine, lui donne la royauté.  L’humble servante de Luc 1, 38 est la vierge mère de Dieu, c’est surtout ainsi qu’elle a été définie par les traditions chrétiennes à travers les siècles, et elle est ne peut être remplacée par des représentations sacrées de la Terre Mère ou du principe féminin.

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  • Noël et le cœur inaltérable de notre foi

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    Du site Kath.net (traduction rapide):

    Mgr Voderholzer de Ratisbonne, lors du sermon du jour de Noël: "Cette crise est probablement avant tout une crise de croyance au Christ, une crise de croyance par rapport à l'Incarnation, c'est-à-dire dans les termes de qui est réellement Jésus-Christ."

    Sermon de Mgr Rudolf Voderholzer lors de la grande messe du jour de Noël:

    Chères soeurs et frères dans le Seigneur!

    Si nous prions ensuite en chantant le grand Credo, en alternance et accompagnés de notre chœur de cathédrale, alors nous nous agenouillerons à un point de la proclamation de foi, qui est l'un des signes spéciaux de la messe de Noël, quand nous confessons:
    «… et incarnatus est de Spiritu sancto ex Maria virgine, et homo factus est. - et, par l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie et s'est fait homme. "

    Cette profession de foi, qui aujourd'hui, à l'occasion de la solennité de la Nativité, sera proclamée à plusieurs voix, contrairement au reste du Credo, chanté par tous en choral, est le secret de fête de Noël. Noël est la fête de l'incarnation de Dieu. Dieu surpasse tous les modes de communication dans la création, l'appel des prophètes, la transmission des 10 commandements etc., il les dépasse en entrant lui-même dans l'histoire.

    Dieu nous a parlé plusieurs fois et de plusieurs manières par le biais des prophètes. À la fin, il nous a parlé par le biais du Fils. C'est ce que dit la lettre aux Hébreux, et c'est ainsi que nous l'avons entendu à nouveau en deuxième lecture. Dieu et son message ne font qu'un en Jésus-Christ.

    Le signe de l'agenouillement lors de la confession de l'Incarnation n'est pas seulement une coutume régionale, c'est expressément prévu dans les sections du Missel et cela fait donc partie de la liturgie sacrée. Il exprime l'importance centrale de la croyance en l'Incarnation, en l'Incarnation de Dieu pour la foi chrétienne.

    Le pape François, dans sa lettre au peuple d'Allemagne en juin de l'année dernière et en vue de la voie synodale prévue en Allemagne, a parlé d'une crise élémentaire de la foi dans notre pays. Cette crise est probablement, avant tout, une crise de croyance au Christ, une crise de croyance dans les termes de l'Incarnation, c'est-à-dire qui est vraiment Jésus-Christ.

    Il y a une inquiétude fondée sur le fait que même pour de nombreux chrétiens de notre pays, ce Jésus de Nazareth était une personne particulièrement religieuse et à sa manière un génie. On sépare finalement le message de la personne pour le combiner avec d'autres messages, de sorte qu'un certain sens soit toujours préservé. Mais «le Jésus historique n'est alors plus la manifestation de Dieu lui-même dans l'espace dans le temps; ce n'est plus le chemin, la vérité et la vie »(Jn 14, 6), mais au mieux un parmi d'autres panneaux indicateurs et enseignants de sagesse.

    Mais: si le Jésus historique n'est pas la communion avec Dieu; si le sens du monde et de l'histoire ne doit pas être lu à partir de celui-ci, alors le dogme central du credo chrétien sur l'incarnation du logos divin n'est plus qu'un mythe ou un symbole - compatible avec les affirmations de vérité des autres religions » (Karl-Heinz Menke).

    L'incertitude concernant la confession centrale de Noël, l'affaiblissement de la croyance en l'Incarnation a d'énormes conséquences pour les autres contenus de la foi, en particulier pour ceux qui doivent à présent être discutés dans le cadre synodal.

    Le cardinal Kurt Koch la montré de manière impressionnante combien le prêtre d'aujourd'hui est à la recherche de son identité dans l'Eglise et comment toutes les autres croyances tombent suivant un effet domino lorsque le mystère central de l'Incarnation n'est plus appréhendé.

    Parce que si Jésus n'était finalement qu'un être humain, comme tout le monde, alors l'Église ne peut plus être perçue comme un organisme sacramentel, à savoir comme le Corps du Christ. L'Église devient une organisation sociologique comme de nombreuses autres institutions sociales. Il y a un grand danger que l'Eglise n'apparaisse que comme un appareil administratif, comme un squelette sans chair, et déclenche naturellement la peur au lieu de susciter l'espoir et la confiance. Notre foi chrétienne, cependant, tient avec la conviction que le Christ incarné, qui est mort pour nous sur la croix et est ressuscité, est le maître de son Eglise, qu'il y reste présent par la puissance de son Esprit et en fait son corps sacramentel.

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  • François et Marie corédemptrice

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    Le pape François et la corédemption de Marie

    publié dans "nouvelles de chrétienté" le 20 décembre 2019

    Le pape François, Marie et la notion de co-rédemption

    (Source: RIPOSTE CATHOLIQUE - 17 DÉCEMBRE 201)

    Ecclesia Dei adflicta. Pie XI avait déclaré le 30 novembre 1933 : « Le Rédempteur se devait, par la force, d’associer sa Mère à son œuvre. C’est pour cela que nous l’invoquons sous le titre de Corédemptrice. Elle nous a donné le Sauveur. Elle l’a conduit à son œuvre de rédemption jusqu’à la croix. Elle a partagé avec lui les souffrances de l’agonie et de la mort en laquelle Jésus consommait le rachat de tous les hommes ».

    Mais le Pape François a estimé, le 12 décembre 2019, que la Vierge Marie n’était pas « Corédemptrice » et qu’il n’était pas nécessaire de « perdre du temps » avec ces tonterias (« absurdités, sottises, inepties »).

    Nous publions ci-après l’article d’un éminent mariologue, dont il nous a semblé, compte tenu du climat qui règne dans les Universités catholiques, ne pas devoir dévoiler le nom.

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    À propos de la stupéfiante déclaration du Pape François, lors de l’homélie de la messe de Notre-Dame de Guadalupe, à Saint-Pierre de Rome, le 12 décembre 2019

    La Vierge Marie n’est pas une « Corédemptrice » et il n’est pas nécessaire de « perdre du temps » avec de nouveaux dogmes, a déclaré le Pape François dans la messe dédiée à la Vierge de Guadalupe, le 12 décembre 2019, qui a qualifié l’idée de ce nouveau dogme de « non-sens ».

    Selon le Saint-Père François, est « absurde » du moins, la suggestion même de proclamer de nouveaux dogmes mariaux : « Elle n’a jamais voulu pour Lui-même ce qui appartenait à son Fils » a affirmé Le Pape François. « Elle ne s’est jamais présentée comme co-rédemptrice. Non. Mais Disciple ». Et il insista : « Elle n’a jamais volé pour elle ce qui appartenait à son Fils », préférant « Le servir. Parce qu’elle est mère. Elle donne la vie ».

    Et il conclut : « Quand ils viennent à nous avec l’idée de la déclarer Corédemptrice ou de proclamer ce dogme, ne nous perdons pas dans l’absurdité » 1.

    Outre la forme, et donc le ton particulièrement incisif, voire agressif, sur le fond, on ne peut que déplorer le refus présenté comme irrévocable d’une initiative présentée comme une « absurdité », qui, cependant, comme on va le voir, a bénéficié de la faveur de nombreux papes, théologiens et saints.

    Enfin, il est dommage que ces propos polémiques aient été tenus dans l’action liturgique de la sainte Messe, pendant l’homélie. Ils auraient pu faire l’objet d’un discours avec une réflexion nuancée et prononcée sur un ton paternel.

    Le Magistère pontifical : permanence et approfondissement

    Le thème de la médiation maternelle de la Vierge Marie au pied de la Croix rédemprice a fait l’objet d’un enseignement constant et sans cesse plus approfondi du Magistère pontifical. Après avoir cité les Souverains Pontifes de Léon XIII jusqu’à Benoît XVI, et en omettant volontairement, dans un premier temps, Jean-Paul II, nous verrons ensuite que ce dernier est allé aussi loin que possible dans cet approfondissement, préparant ainsi le terrain à la proclamation éventuelle d’un cinquième dogme. Enfin, nous évoquerons l’apparition de Notre-Dame de tous les peuples d’Amsterdam, reconnue officiellement en 2002.

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