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Doctrine - Page 115

  • L'Eglise allemande en passe de devenir une Eglise nationale et sécularisée ?

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    De Martin Bürger sur LifeSiteNews :

    L'église allemande en danger de devenir "église nationale" et "sécularisée", avertissent deux cardinaux
    Le cardinal Müller et le cardinal Woelki critiquent une fois de plus le chemin synodal.

    18 septembre 2020

    Deux cardinaux allemands ont averti que la "voie synodale" promulguée par les évêques allemands pourrait conduire à la "sécularisation", à la "division" et même à "une sorte d'église nationale allemande". Le cardinal Rainer Maria Woelki, archevêque de Cologne, a déclaré à son journal diocésain : "Le pire résultat serait que la voie synodale conduise à la division et donc à l'exclusion de l'Église, de la communion avec l'Église universelle. Ce serait le pire, si une sorte d'Église nationale allemande devait émerger ici".

    D'un autre côté, Woelki a déclaré que le meilleur résultat "serait si nous parvenions à initier une véritable réforme, ce qui est définitivement nécessaire dans l'Église. À mon avis, il faudrait que ce soit une réforme qui corrige toutes les apparences et les réalités qui ont éloigné l'essence de l'Église, et qui nous aide à reconnaître l'essence de l'Église d'une manière plus profonde - avant tout, à reconnaître que l'Église n'est pas une entité purement sociologique, mais qu'elle est l'œuvre de Dieu, qu'elle est le corps du Christ, et qu'on ne peut jamais voir l'Église sans le Christ". "Celui qui aime le Christ aime l'Église ; celui qui aime l'Église aime le Christ", a expliqué le cardinal. "Le Christ et l'Église sont inséparables. Et quand il s'agit de réformer l'Église, il ne peut s'agir que de redécouverte, d'un rapprochement plus fort avec le Christ et son Évangile, en tant qu'individus et en tant que communauté, en tant qu'Église".

    Le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a déclaré dans un livre d'entretiens qui sera publié la semaine prochaine que "la voie dite synodale de l'établissement de l'Église en Allemagne vise effectivement à une plus grande sécularisation de l'Église". "Au lieu d'un renouveau à partir de l'Evangile avec la catéchèse, la mission, la pastorale, la mystagogie des sacrements, on s'appuie - comme pour le dernier demi-siècle - sur des thèmes avec lesquels on pense pouvoir marquer des points dans l'opinion publique du monde occidental et on espère arriver à une pensée réduite à la conception matérialiste de l'homme".

    Müller a mis en évidence un certain nombre de points sur lesquels le chemin synodal s'écarte de l'enseignement catholique. Il s'agit tout d'abord de transformer le sacrement de l'ordination en un système professionnel de fonctionnaires bien payés, et ensuite de faire passer le "pouvoir" politiquement compris des évêques et des prêtres à une direction de "laïcs" avec la clause selon laquelle les femmes sont privilégiées si elles sont également qualifiées", a-t-il expliqué. Troisièmement, ce qui est troublant, c'est la morale chrétienne, telle qu'elle résulte de la nouvelle vie dans le Christ, qui est disqualifiée comme "hostile au corps" et prétendument incompatible avec les normes de la sexologie moderne (cf. Gal 5, 13-25). La pierre d'achoppement depuis la Réforme protestante et le naturalisme des Lumières est, en quatrième lieu, bien sûr le célibat des prêtres, ainsi que les conseils évangéliques (pauvreté, chasteté, obéissance) de la vie consacrée".

    "Au lieu d'affronter intellectuellement et spirituellement les grands défis théologiques et anthropologiques du processus de déchristianisation, la nouvelle édition de l'ancien agenda des années 1970 est destinée à reprendre pied", a-t-il critiqué. "Une fois de plus, je mentionne des mots clés : abolition du célibat sacerdotal mal compris, accès des femmes au ministère sacramentel, intercommunion en cas de séparation permanente dans la foi, reconnaissance des communautés sexuelles hors mariage, etc.

    Le cardinal a souligné que la voie synodale en Allemagne "pouvait difficilement se réclamer de l'Esprit Saint pour suspendre, corriger et réinterpréter l'autorité de l'Écriture Sainte, de la Tradition Apostolique et des décisions infaillibles du Magistère". "En des temps meilleurs, les évêques allemands avaient encore clairement énoncé les limites de l'autorité de l'Église, à savoir que même le pape et tous les fidèles sont liés par l'Écriture Sainte, la Tradition et le Magistère précédent, et qu'il n'est en aucun cas possible de réinterpréter substantiellement ou même de saper le credo et l'enseignement de l'Église sous prétexte d'une nouvelle herméneutique", a rappelé Müller. "C'est ce qu'elle dit dans une lettre des évêques allemands contre le chancelier omnipotent de l'Empire allemand, Otto von Bismarck, en 1875".

    Le chef de la conférence des évêques allemands, l'évêque Georg Bätzing du Limbourg, a réagi à la crainte de Woelki que la voie synodale puisse mener à une "église nationale" allemande. "L'Église catholique est une église universelle, qui à son tour est constituée d'églises particulières", a déclaré M. Bätzing. "L'Église en Allemagne fait partie de l'Église universelle, et rien ne changera à cet égard". Peu après avoir décrit l'Eglise en Allemagne comme faisant partie de l'Église universelle, Bätzing a annoncé dans une interview séparée : "Je considère le diaconat féminin comme très légitime". L'Église catholique enseigne que le sacrement des ordres comprend trois degrés : diacre, prêtre et évêque. Néanmoins, le sacrement des ordres n'en est qu'un. Par conséquent, si seuls les hommes peuvent devenir prêtres, comme le pape Jean-Paul II l'a réaffirmé avec insistance dans sa lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis de 1994, cela doit être vrai aussi pour les évêques et les diacres.

  • Un livre détonnant du cardinal Müller : "La Vérité, ADN de l'Eglise"

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    De KathNet.news :

    "Seule la vérité vous rendra libre !"

    - À Lohmann/Kard Müller : "La vérité - l'ADN de l'Église"

    17 septembre 2020

    Entretiens de Martin Lohmann avec Gerhard Cardinal Müller - Martin Lohmann dans l'interview de kath.net sur le nouveau livre : "Au cours des derniers mois, certaines personnes ont cru devoir chercher et trouver l'ADN de l'Eglise ailleurs."

    Cologne-Rome (kath.net) Il s'agit d'une "provocation nécessaire, un appel pour sortir de l'auto-anesthésie qui existe surtout malheureusement dans l'Eglise en Allemagne", dit Martin Lohmann à propos de son nouveau livre, qu'il a écrit avec le cardinal Ludwig Müller. Kath.net s'est entretenu exclusivement avec le journaliste et théologien catholique, dont la devise est depuis des décennies le passage bien connu de l'Evangile de Jean 8,32 : "Veritas Liberabit Vos - La vérité vous rendra libre".

    kath.net : M. Lohmann, votre nouveau livre est publié juste à temps pour l'automne d'une année qui est aussi un défi pour l'Église. Il s'agit d'une vaste conversation avec le cardinal allemand Ludwig Müller, l'ancien gardien suprême de la foi de l'Église. Il porte le simple titre de "Vérité". Dans le sous-titre, nous lisons "L'ADN de l'Eglise. Pourquoi ce titre simple mais provocateur ?

    Martin Lohmann : Vous avez raison. Ce titre est aussi naturel que provocateur. Mais surtout, ce dont il s'agit est tellement nécessaire et urgent. Prenez-le au pied de la lettre : il s'agit d'inverser le courant des priorités. Car dans l'Eglise, il y a en effet le danger, bien visible à la lumière du jour, de voir s'évaporer le goût de Dieu et la fidélité à la vérité. Beaucoup ne savent plus que, par exemple, Jésus de Nazareth n'était pas seulement Jésus, mais aussi le Christ, le Fils de Dieu. Et ce Christ, avec l'autorité de son être, par exemple, a dit qu'il était le chemin, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père si ce n'est par Lui.

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  • Apparitions d'Amsterdam : le rejet par le Vatican est-il définitif ?

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    Apparitions d'Amsterdam : le rejet en septembre 2020 par le Vatican est-il définitif ? (19 mn)

    https://youtu.be/e2n_DAf92i0 

    Par Arnaud Dumouch

    En 2014, suite à ce qui me semblait être une reconnaissance canonique diocésaine officielle des apparitions d'Amsterdam (Notre dame de tous les peuples), j'avais réalisé cette série en de 6 vidéos qui en racontent la richesse :

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_2gEXLCe4bQ7UV7KoHGxC8C 

    Hier est sorti dans Aleteia.org un article dont le titre semble indiquer une condamnation définitive : "Les apparitions d’Amsterdam sont fausses". En réalité, les choses sont plus complexes : Le titre aurait dû être : "Il n'est pas prouvé que les apparitions d'Amsterdam sont vraies". 

    Dans cette vidéo, je voudrais montrer la nécessité d’une amélioration des procédures canoniques de reconnaissance des apparitions privées.  

    1° Le plus important est de sortir de la terminologie absconse « Constat de non-surnaturalité / non constat de surnaturalité » qui produit chez les journalistes des confusions multiples. L'apparition d'Amsterdam est dans le statut "Non constat de surnaturalité" qui signifie : "L'Eglise ne sait pas trancher. On n'a pas de preuves définitives".  

    2° Il est essentiel d'instaurer des procédures claires comme pour la canonisation des saints, avec exigence d’un miracle final pour trancher définitivement. 

    3° Le Vatican a pris confirmé une décision pastorale de découragement des pèlerinages et de la vénération de l'image de Notre Dame de tous les peuples, alors que la piété populaire était jusqu'ici autorisée. Lorsque l’apparition n’a pas encore eu de reconnaissance ou de condamnation définitives, mais qu’elle ne présente pas de dangers pour la foi (hérésies) ou la morale, ne vaut-il pas mieux laisser le peuple de Dieu exprimer sa piété et entourer cette piété grâce à un clergé respectueux et formé, comme le pape François l'a organisé à Medjugordjé en y nommant Monseigneur Hoser ?

  • "Les apparitions d'Amsterdam sont fausses"

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    D'Aleteia.org :

    Le Saint-Siège rejette les apparitions de la Vierge à Ida Peerdeman

    Dame de tous les Peuples

    I.Media | 15 septembre 2020

    « Les apparitions d’Amsterdam sont fausses. La “Dame de tous les Peuples” ne doit pas être vénérée et les fidèles doivent cesser toute propagande », a déclaré la Congrégation pour la doctrine de la foi dans un courrier qui remonte au 20 juillet 2020 mais qui vient d’être rendu public. Après plusieurs décennies de controverses, les cinquante-six prétendues apparitions de la Vierge Marie à Ida Peerdeman ont été ainsi formellement rejetées par le Saint-Siège.

    Le cas Peerdeman est-il désormais clos ? Jeune femme hollandaise du XXe siècle, Ida Peerdeman affirme avoir assisté, entre 1945 et 1959, à cinquante-six apparitions de la Vierge sous le nom de “Dame de tous les Peuples”. Ces révélations mystiques faisaient encore polémique jusqu’au 20 juillet dernier lorsque, à la demande du cardinal Béchara Boutros Raï, patriarche d’Antioche des maronites, la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), anciennement appelée le “Saint-Office”, a clarifié dans une lettre adressée au prélat la position du Saint-Siège quant aux visions d’Ida Peerdeman.

    Bien que la Madone apparue à Ida Peerdeman présente, pour certains, de nombreuses similitudes avec la Vierge apparue à Catherine Labouré en 1830 (globe sous les pieds, rayons de lumière émanants des mains tournées vers le bas), l’ancien Saint-Office a confirmé une notification signée en 1974 qui « estime qu’il n’est pas opportun de contribuer à la diffusion de la vénération de Marie en tant que “Dame de tous les Peuples” ».

    Les cinquante-six pseudo-apparitions

    Selon le récit rapporté par la jeune hollandaise née le 13 août 1905 à Alkmaar (Pays-Bas), la Vierge lui serait apparue une première fois le 13 octobre 1917, jour où les apparitions mariales de Fatima s’achevaient par le célèbre épisode du “miracle du soleil”. La soi-disante voyante, alors âgée de douze ans, a rapporté avoir vu, alors qu’elle rentrait chez elle à Amsterdam après une confession, une « femme lumineuse d’une beauté exceptionnelle qu’elle a immédiatement identifiée à la Vierge Marie ».

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  • "Retournons à l'Eucharistie avec joie" : le texte complet de la lettre du cardinal Sarah

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    Texte intégral : Cardinal Sarah - "Retournons à l'Eucharistie avec joie

    source (en anglais)

    Cité du Vatican, 14 sept. 2020

    Le cardinal Robert Sarah, préfet du dicastère du Vatican pour la liturgie et les sacrements, a envoyé une lettre aux évêques du monde entier, les exhortant à revenir à la messe, avec des protocoles de sécurité appropriés observés dans le cadre de la pandémie de coronavirus.

    Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de cette lettre (traduction automatique) :

    Retournons à l'Eucharistie avec joie !

    Lettre sur la célébration de la liturgie pendant et après la pandémie de COVID 19 aux Présidents des Conférences épiscopales de l'Église catholique.

    La pandémie causée par le virus Covid 19 a produit des bouleversements non seulement dans les dynamiques sociales, familiales, économiques, éducatives et professionnelles, mais aussi dans la vie de la communauté chrétienne, y compris dans la dimension liturgique. Pour prévenir la propagation du virus, il a fallu prendre une distance sociale rigide, ce qui a eu des répercussions sur un trait fondamental de la vie chrétienne : "Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux" (Mt 18, 20) ; "Ils se sont consacrés à l'enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. Et tous ceux qui croyaient étaient ensemble et avaient tout en commun" (Actes 2, 42-44).

    Cette dimension communautaire a une signification théologique : Dieu est une relation de Personnes la Très Sainte Trinité. Il crée l'humanité dans la complémentarité relationnelle entre l'homme et la femme car "il n'est pas bon que l'homme soit seul" (Gn 2, 18). Il se met en relation avec l'homme et la femme et les appelle à leur tour à la relation avec lui. Comme le dit saint Augustin, notre cœur est agité jusqu'à ce qu'il trouve Dieu et se repose en lui (cf. Confessions, I, 1). Le Seigneur Jésus a commencé son ministère public en appelant lui-même un groupe de disciples pour partager avec lui la vie et l'annonce du Royaume ; de ce petit troupeau naît l'Église. L'Écriture utilise l'image d'une ville pour décrire la vie éternelle : la Jérusalem céleste (cf. Ap 21). Une ville est une communauté de personnes qui partagent des valeurs, des réalités humaines et spirituelles fondamentales, des lieux, des temps et des activités organisées et qui contribuent à la construction du bien commun.

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  • "Fratelli tutti" : ce à quoi il faut s'attendre

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    Elle sera signée le 3 octobre, mais le titre (« Fratelli tutti » – Tous frères) et le sous-titre (« Sur la fraternité et l’amitié sociale ») déjà annoncés laissent penser que la troisième encyclique de Bergoglio s’inscrira dans le sillage de la Déclaration d’Abu Dhabi. On peut aussi en trouver un indice dans son homélie du 14 mai. Et, peut-être, le pape expliquera-t-il mieux le passage controversé sur la diversité des religions

    Le titre et le sous-titre annoncés confirment la rumeur sur la nouvelle encyclique « échappée » le 26 août dernier à l’évêque de Rieti, Mgr Domenico Pompili. La fraternité humaine sera en effet le thème central de Fratelli tutti, nom tiré du sixième chapitre (De imitatione Domini) des « Admonitions » de saint François. Dans le passage qui a inspiré le Pontife pour le titre, le Poverello d’Assise utilise l’expression « omnes fratres » pour une invitation : « Nous tous, frères, regardons avec attention le Bon Pasteur qui a soutenu la passion de la croix pour sauver ses brebis ».

    Ce n’est pas le seul élément qui fait référence au saint dont Bergoglio a pris le nom pontifical il y a sept ans, car l’encyclique sera signée le 3 octobre à Assise, à la fin d’une Messe célébrée sine populo (sans assemblée, ndt) sur la tombe située dans la Basilique inférieure.

    Le contenu du document ne sera connu que dans une vingtaine de jours, mais on peut déjà se risquer à faire des prédictions à la lumière des voix qui ont filtré. Après l’annonce officielle de la sortie imminente par le Vatican, de nombreux observateurs ont parlé de proposition du pape pour le monde post-covid. En réalité, il faut dire que l’encyclique – comme le confirme également The Tablet, un hebdomadaire catholique anglais – a été préparée avant le déclenchement de la pandémie. Il est cependant inévitable que le texte n’ignore pas tout ce qui s’est passé entre-temps sur la planète.

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  • Mgr Lefebvre et Mgr Vigano : même combat ?

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    Du site de la Revue Item :

    Mgr Vigano répond dans une lettre datée du 1er septembre à la question que lui pose personnellement le site américain Catholic Family News : « Son Excellence a raison sur Vatican II, mais a-t-elle une idée de ce que les catholiques devraient faire ? » Voici le texte intégral de la réponse du prélat :

    Cher Mr. Kokx,

    J’ai lu avec un vif intérêt votre article « Questions pour Viganò : Son Excellence a raison à propos de Vatican II, mais que pense-t-elle que les catholiques devraient faire maintenant ? », publié par Catholic Family News le 22 août. Je suis heureux de répondre à vos questions, qui portent sur des sujets très importants pour les fidèles.

    Vous demandez : « À quoi ressemblerait une “séparation” de l’Église conciliaire selon l’archevêque Viganò ? » Je vous réponds par une autre question : « Que signifie se séparer de l’Église catholique selon les partisans du Concile ? » S’il est clair qu’aucun amalgame n’est possible avec ceux qui proposent des doctrines adultérines du manifeste idéologique conciliaire, il faut noter que le simple fait d’être baptisé et d’être membre vivant de l’Église du Christ n’implique pas l’adhésion à l’équipe conciliaire ; cela est vrai surtout pour les simples fidèles et aussi pour les clercs séculiers et réguliers qui, pour diverses raisons, se considèrent sincèrement comme catholiques et reconnaissent la Hiérarchie.

    Ce qu’il faut plutôt clarifier, c’est la position de ceux qui, se déclarant catholiques, embrassent les doctrines hétérodoxes qui se sont répandues au cours de ces décennies, avec la conscience que celles-ci représentent une rupture avec le Magistère précédent. Dans ce cas, il est licite de douter de leur réelle adhésion à l’Église catholique, dans laquelle ils occupent cependant des fonctions officielles qui leur confèrent une autorité. Il s’agit d’une autorité exercée illicitement, si son but est de forcer les fidèles à accepter la révolution imposée depuis le Concile.

    Une fois ce point clarifié, il est évident que ce ne sont pas les fidèles traditionnels – c’est-à-dire les vrais catholiques, selon les termes de saint Pie X – qui doivent abandonner l’Église dans laquelle ils ont pleinement le droit de rester et dont il serait malheureux de se séparer ; mais plutôt les modernistes qui usurpent le nom de catholiques, précisément parce que seul l’élément bureaucratique leur permet de ne pas être considérés au même titre qu’une quelconque secte hérétique. Cette revendication sert en fait à les empêcher de se retrouver parmi les centaines de mouvements hérétiques qui, au cours des siècles, ont cru pouvoir réformer l’Église à leur guise, plaçant leur fierté avant leur devoir de garder humblement l’enseignement de Notre Seigneur. Mais de même qu’il n’est pas possible de revendiquer la citoyenneté dans une patrie dont on ne connaît pas la langue, la loi, la foi et la tradition, de même il est impossible que ceux qui ne partagent pas la foi, la morale, la liturgie et la discipline de l’Église catholique s’arrogent le droit de rester en son sein et même de gravir les échelons de la hiérarchie.

    Ne cédons donc pas à la tentation d’abandonner – bien qu’avec une indignation justifiée – l’Église catholique, sous prétexte qu’elle a été envahie par des hérétiques et des fornicateurs : ce sont eux qui doivent être expulsés de l’enceinte sacrée, dans un travail de purification et de pénitence qui doit commencer par chacun de nous.

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  • La mort d'un grand cardinal

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    Le cardinal Simonis vient de mourir à l'âge de 88 ans. Il fut un rempart de l'orthodoxie catholique dans un pays miné par le modernisme.

    De wikipedia :

    Adrianus Johannes Simonis, né le  à Lisse aux Pays-Bas, et mort le  à Sassenheim, commune de Teylingen1 est un cardinal néerlandais, archevêque émérite d'Utrecht depuis 2007.

    Après avoir étudié dans les séminaires d'Hageveld et de Warmond, Adrianus Johannes Simonis est ordonné prêtre le  pour le diocèse de Rotterdam.

    Il exerce son ministère sacerdotal en paroisses avant de partir pour Rome de 1959 à 1966 pour étudier l'exégèse biblique.

    La crise moderniste frappe durement l'Église néerlandaise, qui était l'une des plus fécondes d'Europe, par l'affaire du catéchisme hollandais qui reçoit l'imprimatur du cardinal Alfrink et qui est publié en . C'est le début de l'effondrement du catholicisme aux Pays-Bas. Deux mille prêtres vont défroquer en une douzaine d'années et les ordinations ne sont plus alors qu'une quinzaine par an (au lieu de trois cents en moyenne). Misant sur le long terme, le pape Paul VI répond par la mise en place d'une commission cardinalice de théologiens qui rédigent un nouveau texte, en accord apparent de l'épiscopat néerlandais. Lorsqu'il s'agit de nommer le nouvel évêque de Rotterdam, c'est Paul VI lui-même qui le nomme directement sans choisir parmi les trois noms que traditionnellement le chapitre lui soumet2. Le pape choisit donc, le , un jeune abbé de 40 ans qui s'était prononcé contre les conclusions de la commission préparatoire au catéchisme hollandais. Aussitôt révélé le nom d'Adrianus Simonis, c'est un tollé dans les médias néerlandais, acquis au modernisme. Les évêques néerlandais évoquent un « tragique malentendu »2. Le cardinal Alfrink ne peut pas s'opposer à le consacrer lui-même à la cathédrale d'Utrecht[Laquelle ?] le . Pour couper court à toute ambiguïté, et contrer la rébellion sourde des évêques hollandais, Paul VI consacrera lui-même un an plus tard à Rome l'abbé Gijsen évêque de Ruremonde, qui présente un même profil.

    Le Mgr Simonis est nommé archevêque coadjuteur d'Utrecht, diocèse particulièrement divisé et touché par l'effondrement de l'Église catholique néerlandaise. Il succède au cardinal Willebrands, au gouvernement plutôt libéral en matière de discipline ecclésiastique et de liturgie ; Mgr Simonis en est l'archevêque du  au .

    Durant son épiscopat, il a particulièrement défendu les positions de l'Église catholique concernant le mariage, la famille et la valeur inviolable de la vie humaine, dans une société qui opère depuis les années 1960 un virage profondément à l'opposé de ces valeurs ; cela a causé des inimitiés à l'endroit de l'archevêque et des divisions au sein de son clergé. Mgr Eijk, qui tient une ligne proche, lui succède en 2007.

    Il est créé cardinal par le pape Jean-Paul II lors du consistoire du  avec le titre de cardinal-prêtre de Saint-Clément.

    Au sein de la Curie romaine, il fut membre de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, de la Congrégation pour l'éducation catholique et du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens.

    Il est décédé le 2 septembre 2020.

    -------------

    1. ↑ [1] [archive]
    2. ↑ Pierre Brachin, Paul VI et l'Église néerlandaise [archive], École française de Rome, 1984, n° 72
  • "Pour tous" ou "pour beaucoup" ? François prend le contrepied de Benoît XVI

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    Du site de la FSSPX

    Le pape François prend le contrepied de Benoît XVI

    31 AOÛT 2020
     
    Une session du concile de Trente

    Le pape François a approuvé la nouvelle édition du missel romain en langue italienne. Celle-ci comporte une traduction que Benoît XVI, alors pape, considérait – à juste titre – comme erronée, et dont il avait demandé la rectification.

    La consécration du précieux Sang du canon de la messe comporte, aussi bien dans le missel traditionnel que dans le nouveau missel, cette formule : « Hic est calix sanguinis mei, (…) qui pro vobis et pro multis effundetur – Ceci est le calice de mon Sang (…) qui sera versé pour vous et pour beaucoup ».

    Cependant, après la promulgation du Novus Ordo, nombre de versions en langue vernaculaires ont traduit : « qui sera versé pour vous et pour tous ». Ainsi en anglais – for all, en allemand – für alle, en espagnol – por todos, et en italien – per tutti. En français, il y a une certaine équivoque, la traduction la plus usuelle étant : « pour la multitude ».

    L’intervention de Benoît XVI

    Trois mois après son élection, Benoît XVI entreprit de corriger ce point. Il demanda d’abord une consultation des épiscopats mondiaux qui fut réalisée par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

    Le 17 octobre 2006, le cardinal Arinze, préfet de ladite congrégation, adressait une lettre à tous les présidents des conférences épiscopales. Il constatait que beaucoup de traductions vernaculaires usaient du « pour tous » et affirmait que cela n’entamait pas la validité de la messe. Cependant, il donnait six raisons pour traduire « pour beaucoup » :

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  • Les étranges prises de position du président de l'Académie pontificale pour la vie

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    De Stefano Fontana sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana

    La révolution de Mgr Paglia : comment je détruis votre morale catholique

    31-08-2020

    Sur la question de l'avortement, il n'y a pas que l'avancée de l'Avvenire (qui a pris une position d'ouverture à l'égard de la loi italienne qui autorise le recours à l'avortement; ndeBelgicatho). Dans une interview au quotidien américain Crux, Monseigneur Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, nie l'existence de principes moraux auxquels on ne peut déroger et accuse d'exploitation politique ceux qui utilisent le droit à la vie comme critère de vote. La référence implicite concerne les élections américaines, mais les déclarations de Paglia sont conformes à une approche désormais consolidée qui déforme les fondements fondamentaux de la théologie morale catholique.

    Ce que l'archevêque Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, a dit dans sa très récente interview avec le Crux (ici) corrompt le sens de la théologie morale catholique par des déclarations choquantes. Toutefois, avant de les examiner, il peut être utile de faire une hypothèse.

    Face à l'engagement moral du vote aux élections politiques, la première chose qu'on nous a appris à faire est de voir s'il y a des violations du droit primaire à la vie dans le programme du parti. S'il était écrit qu'un tel parti admet l'avortement ou l'euthanasie, on ne serait pas autorisé à voter pour ce parti. Et ce, même s'il y avait des éléments positifs que l'on pourrait partager dans ce même programme. On ne peut pas faire le bien en consentant au mal.

    Où trouver ces enseignements ? Dans toute la théologie morale catholique telle qu'elle nous a été (jusqu'à présent) enseignée. On les trouve notamment dans la Note doctrinale de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 2002 : "La conscience chrétienne bien formée ne permet à personne de favoriser par son vote la mise en œuvre d'un programme politique ou d'une seule loi dans lesquels les contenus fondamentaux de la foi et de la morale sont subvertis par la présentation de propositions alternatives ou contraires à ces contenus".

    Les catholiques ne doivent jamais isoler un élément du contexte global de la Doctrine sociale de l'Église, car le bien commun n'est pas constitué d'un contenu unique, alors qu'il existe des "principes moraux qui ne permettent pas d'exceptions" et qu'à leur égard, la responsabilité devient "plus évidente et chargée de responsabilité". Le droit à la vie est certainement tel, puisque l'enfant à naître ne peut jouir d'aucun autre droit. Le droit à la vie a donc sa propre priorité fondamentale, exige un respect absolu et constitue donc le premier critère d'évaluation du vote. On peut ne pas voter pour un parti qui le défend pour d'autres raisons, mais on n'est jamais autorisé à voter en faveur d'un parti qui le nie pour quelque raison que ce soit.

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  • Une nouvelle encyclique sociale paraîtra bientôt

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    De Philippe Keulemans sur Kerknet.be :

    Le pape François publie bientôt une encyclique sociale

    28 AOÛT 2020

    Le pape François publiera rapidement une encyclique socio-économique pour l'ère post-coronavirus, dans laquelle la fraternité est centrale.

    Une nouvelle encyclique du pape François est en cours de finalisation; il a déjà publié, entre autres, l'encyclique "verte" 'Laudato Si' (2015) et 'Lumen fidei' (2013). Sa troisième encyclique sera une encyclique sociale, dans laquelle la fraternité humaine occupe une place centrale. La nouvelle a été divulguée par Domenico Pompili, l'évêque de Rieti. A Assise, lors de la présentation des célébrations de l'anniversaire des franciscains, mercredi dernier, il a accidentellement mentionné la chose et a déjà dit quelque chose sur le contenu.

    Selon l'évêque Pompili, dans sa troisième encyclique, le pape parlera des changements sociaux et économiques nécessaires après la crise de la conid-19. Ceux-ci devraient contribuer au multilatéralisme et à la solidarité internationale avec les personnes défavorisées, et promouvoir un tournant écologique. De nombreuses déclarations récentes du Pape vont dans ce sens.

    Avec cette publication, le pape François se place une fois de plus dans la lignée des papes Jean XXIII et Paul VI, qui ont écrit des encycliques destinées non seulement aux catholiques, mais aussi à tous les hommes de bonne volonté.

    Une date de publication possible pour la nouvelle encyclique pourrait être le 4 octobre, jour de la fête de saint François d'Assise. La tradition catholique l'associe au souci de la création, au souci des pauvres et à l'engagement interreligieux pour la paix. 'Laudato Si'', la deuxième encyclique du Pape François, publiée en 2015, fait référence dans son titre à une prière de Saint François d'Assise et se concentre également sur les questions sociales et écologiques. La première encyclique, 'Lumen fidei', a été en grande partie écrite par son prédécesseur Benoît XVI.

    Source : Cattolica.it/KNA

  • Situer le concile Vatican II dans son contexte historique

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Historiciser le concile Vatican II. Voici comment le monde de cette époque a influé sur l’Église

    (S.M.) La controverse qui est en train d’enflammer l’Église sur la façon de juger Vatican II ne doit pas en rester à un plan purement théologique.  Parce qu’avant tout, il convient d’analyser le contexte historique de cet événement, surtout pour un concile qui, dans son programme, a déclaré vouloir « s’ouvrir au monde ».

    C’est ce qu’essaye de faire, dans cet essai publié pour la première fois sur Settimo Cielo, Roberto Pertici, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Bergame et spécialiste des rapports entre État et Église, rédacteur prestigieux à « L’Osservatore Romano » pendant les années où Giovanni Maria Van était directeur.

    Le professeur Pertici dégage les caractéristiques fondamentales de l’époque de Vatican II, annoncé le 25 janvier 1959, qui s’est ouvert le 11 octobre 1962 et qui s’est conclu le 8 décembre 1965.  Il analyse la perception que les protagonistes de l’aventure conciliaire ont eue de ces caractéristiques et les réponses qui en sont ressorties.

    À l’issue de la lutte triangulaire qui s’était déroulée pendant le conflit, la victoire alliée contre le nazisme avait fermé un front mais le problème de fond restait ouvert : quel type d’organisation sociale et quelle forme d’État la société moderne devait-elle adopter, en Europe et ailleurs ?

    Après la débâcle de l’État national fasciste, les protagonistes et les antagonistes qui restaient étaient la démocratie libérale anglo-américaine et le communisme soviétique.

    Et ce sont précisément ces trois questions que le professeur Pertici analyse l’une après l’autre :

    • la défaite du nazisme et du fascisme et l’éclipse du « paradigme conservateur » ;
    • la montée de la démocratie en Europe occidentale et la diffusion d’un nouvel éthos démocratique ;
    • le communisme soviétique et la tentation de la « coexistence pacifique » avec ce dernier.

    Chacune de ces trois questions a eu une influence importante sur le déroulement du Concile et sur l’église en général.  Et donc la dispute théologique sur son interprétation, si elle veut être féconde, doit les prendre en compte.

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