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Doctrine - Page 39

  • Que prépare le Synode ? ("Club des Hommes en Noir")

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Que prépare le Synode ?

    Peut-on faire un premier bilan du synode sur la synodalité ? Allons-nous vers un changement de doctrine ou une simple évolution de la gouvernance de l’Église ? Quels sont les véritables enjeux de cette rencontre et répond-elle à un agenda précis ?

    Pour répondre à ces questions et à beaucoup d’autres, Philippe Maxence reçoit l’abbé Claude Barthe, l’abbé Marc Guelfucci, le Père Jean-François Thomas et Jeanne Smits.

  • L'archevêque de Riga au Synode : Si quelqu'un vit dans le péché, nous ne pouvons pas lui dire que c'est bien.

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    De Courtney Mares sur CNA :

    L'archevêque de Riga au Synode : Si quelqu'un vit dans le péché, nous ne pouvons pas lui dire que c'est bien.

    18 oct. 2023

    En réponse à une question sur la bénédiction des unions entre personnes de même sexe, un archevêque letton présent au Synode sur la synodalité a averti que le fait de dire à une personne vivant dans le péché que "tout va bien" la mettait en grand danger spirituel.

    S'exprimant lors d'une conférence de presse synodale le 18 octobre, l'archevêque Zbigņev Stankevičs de Riga, en Lettonie, a déclaré que l'Église enseigne que les personnes ayant une attirance pour le même sexe devraient être acceptées avec respect, citant le pape François selon lequel il y a de la place pour tout le monde dans l'Église.

    "Nous accueillons avec amour et respect, mais le véritable amour ne peut être séparé de la vérité, car si l'amour est séparé de la vérité, ce n'est plus de l'amour", a déclaré Stankevičs.

    "S'il y a une personne qui vit dans le péché et que nous disons à cette personne : 'Tout va bien pour toi, c'est OK, vas-y', nous faisons du mal parce que cette personne est en danger. Lorsqu'elle mourra, elle sera en grand danger", a-t-il ajouté.

    L'archevêque a également parlé de la complémentarité des hommes et des femmes et en faveur de donner aux femmes "plus de place dans l'Église, mais sans changer ce qui est dans l'Évangile et ce qui est dans la tradition de l'Église."

    Stankevičs, archevêque de Riga depuis 2010, a souligné qu'en réponse aux questions de la participation des femmes dans l'Église et de la bénédiction des personnes de même sexe, "nous devons être fidèles aux saintes Écritures, et à ce que l'Église depuis 2 000 ans a découvert en interprétant les Écritures."

    "Mais si nous parlons de bénédiction, je dirais que si un homosexuel vient en tant que personne individuelle et dit 'je voudrais vivre dans la grâce de Dieu', je ne vois aucune contre-indication à prier pour lui et à l'aider", a-t-il déclaré.

    "Si deux personnes viennent et disent 'nous voulons vivre dans la chasteté... et nous sommes tentés', vous pouvez prier pour elles et les bénir pour les aider à vivre dans la chasteté".

    "Mais si deux personnes viennent et disent 'nous vivons ensemble comme un mari et une femme et voulons obtenir une bénédiction', je vois un gros problème ici parce que de cette façon, nous bénissons la vie dans le péché", a-t-il ajouté.

    Il s'est référé au Catéchisme de l'Église catholique, qui enseigne au paragraphe 2358 que les personnes ayant des attirances envers le même sexe "doivent être acceptées avec respect, compassion et sensibilité" et que "tout signe de discrimination injuste à leur égard doit être évité".

    L'archevêque, âgé de 68 ans, a déclaré qu'il avait personnellement subi "une conversion pastorale" sur cette question et qu'il avait appris à être plus sensible dans ses interactions.

    "Jésus dit que nous devons aimer notre prochain... les homosexuels sont aussi nos voisins et je dois les aimer - aimer en vérité... et non pas un amour qui permet tout", a-t-il ajouté.

    Au cours de la conférence de presse, le cardinal Leonardo Steiner, archevêque de Manaus, au Brésil, a été interrogé sur ses déclarations antérieures en faveur des unions homosexuelles et sur le fait de savoir s'il pensait que le synode sur la synodalité pourrait présenter des "étapes concrètes" pour que l'enseignement de l'Église évolue sur cette question.

    En réponse, M. Steiner a déclaré que l'assemblée synodale de ce mois-ci n'avait pas pour but de "conduire à des déterminations ou à des conclusions".

    "Le Saint-Père souhaite que la session qui aura lieu l'année prochaine se penche sur [des questions concrètes]", a-t-il déclaré, ajoutant que c'est "une très bonne chose que ce débat ait eu lieu" sur ces sujets.

    "Mais en ce qui concerne les questions concrètes, elles devront être abordées lors de la session de l'année prochaine.

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour l'Agence de presse catholique. Diplômée de l'université de Harvard, elle a réalisé des reportages depuis des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • Comment remédier aux ambigüités du Pape François ? Un commentaire de la lettre du cardinal Müller au cardinal Duka

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso. (traduction de Diakonos.be) :

    Dans sa lettre au cardinal Duka, le cardinal Müller enseigne aussi comment remédier aux ambigüités du Pape François. Un commentaire

    (s.m.) Le bien-fondé du recours aux « dubia » pour protéger la foi des simples, mise en lumière dans l’article précédent, se trouve aujourd’hui confirmé dans ce génial commentaire de la lettre du cardinal Gerhard Ludwig Müller à son confrère Dominik Duka publiée le 13 octobre par Settimo Cielo.

    L’auteur de ce commentaire est le professeur Leonardo Lugaresi, le célèbre chercheur spécialisé dans les premiers siècles du christianisme et des Pères de l’Église.

    Selon lui, la lettre de Müller à Duka a également le mérite d’indiquer la voie à suivre pour échapper aux ambiguïtés intentionnelles et systématiques du Pape François sur certains points de la doctrine que lui-même, le Pape, déclare comme étant inchangés mais qu’il traite en même temps comme s’ils étaient à l’état fluide.

    Et il existe une issue simple et sûre. Si en effet la doctrine est donnée comme étant inchangée, et qu’elle nous est parvenue sous une forme claire, c’est sur cette dernière que nous devons nous appuyer au cas où les paroles et les actes du pape régnant seraient ambigus et imprécis.

    Laissons la parole au professeur Lugaresi

    *

    Cher M. Magister,

    Je crois que la lettre dans laquelle le cardinal Gerhard Ludwig Müller a fait connaître son avis sur la réponse que le Dicastère pour la Doctrine de la foi a fournie aux « dubia » présentés par le cardinal Dominik Duka, au nom des évêques de la République Tchèque, concernant l’interprétation d’« Amoris laetitia », soit un document de grande importance.

    Elle l’est non seulement par la grande qualité de son contenu théologique mais également et surtout parce qu’elle contient l’indication d’une méthode précieuse pour aider de nombreux bons catholiques à sortir de la condition d’aporie dans laquelle ils se trouvent actuellement, tiraillés entre le désir sincère de continuer à obéir au pape et le profond malaise, pour ne pas dire la souffrance, que certains aspects de son magistère provoquent à leur conscience, à cause de ce qui leur apparaît comme une discontinuité nette, quand il ne s’agit pas purement et simplement d’une contradiction, par rapport au magistère précédent de l’Église.

    Dans un certain sens, le texte du cardinal Müller constitue en effet un tournant dans la dynamique de ce processus de formulation de questions, les « dubia », à travers lequel un petit – mais pas insignifiant pour autant – groupe de cardinaux a cherché, ces dernières années, à remédier à ce que beaucoup considèrent comme un défaut singulier de l’enseignement du Pape François, c’est-à-dire son ambiguïté.

    Affirmer que l’enseignement du Pape est souvent ambigu ne signifie pas lui être hostile ni lui manquer de respect : je dirais qu’il s’agit davantage de la constatation d’un fait évident. Comme vous l’avez-vous-même, monsieur Magister, rappelé dans votre introduction à la lettre du cardinal Müller, on ne compte désormais plus les cas dans lequel le pape a lancé des affirmations équivoques (au sens où elles se prêtent à des interprétations opposées) voire contradictoires entre elles parce qu’elles divergent les unes des autres, et chaque fois qu’on lui a demandé d’en préciser le sens de manière univoque, il a soit évité de répondre, ou bien il l’a fait, toujours de manière indirecte, de manière tout aussi ambigüe et fuyante.

    Devant un tel « modus operandi », l’ambigüité semble donc être non pas accidentelle mais bien essentielle, étant donné qu’elle correspond à une idée fluide de la vérité abhorrant toute forme de définition conceptuelle et la considérant comme une rigidité qui prive le message chrétien de sa vitalité. L’axiome selon lequel « la réalité est supérieure à l’idée », auquel le Pape Jorge Mario Bergoglio s’en remet souvent, est en effet utilisé de manière à abolir le principe de non-contradiction, et le principe qui en découle en vertu duquel on ne peut pas à la fois affirmer une idée et son contraire.

    La nouveauté de la prise de position du cardinal Müller, consiste à mon sens dans le fait qu’il a répondu lui-même aux questions adressées par ses confrères évêques au Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi (et donc en définitive au Pape qui l’a nommé), et qu’il l’a fait comme son successeur actuel à ce poste aurait dû le faire, c’est-à-dire de manière claire, rationnellement argumentée et conformément aux données de la Révélation telles que la Tradition sacrée et les Saintes Écritures nous les ont transmises.

    Mais cela ne revient-il pas à usurper une fonction qui ne lui revient pas et à saper l’autorité du Pape ? Pour répondre à cette question, il faut garder à l’esprit que, dans toute la fluidité magmatique du « nouveau magistère », il y a cependant un point ferme, en permanence réaffirmé et jamais nié par le Pape et par tous ses collaborateurs sans exception aucune, et c’est celui de la prétendue totale continuité entre l’enseignement de François et celui de ses prédécesseurs, en particulier de Benoît XVI et de Jean-Paul II. « La doctrine ne change pas », a-t-on répété à l’envi, comme un mantra, aux catholiques perplexes et alarmés.

    Et c’est précisément là que l’argument de Müller intervient, avec la simplicité désarmante d’un nouvel « œuf de Colomb », en nous indiquant une voie : si concernant un problème donné, le magistère de Jean-Paul II et de Benoît XVI est clair et univoque et qu’au contraire, celui de François semble ambigu et susceptible d’être interprété dans un sens contraire à celui-ci, il découle du principe de continuité que, quand nous autres fidèles nous ne comprenons pas (et que le Pape ne nous explique pas), nous pouvons tranquillement nous reposer sur ses prédécesseurs et suivre leur enseignement comme si c’était le sien, puisqu’il nous garantit lui-même qu’il n’y a pas de discontinuité. L’assentiment religieux de l’intelligence et de la volonté ne peut porter en effet que sur ce que nous comprenons correctement : nous ne pouvons consentir à une affirmation dont le sens n’est pas clair.

    En substance, l’intervention du cardinal Müller nous pointe la direction vers laquelle tourner notre regard : nous catholiques possédons un très riche patrimoine qui nous vient de vingt siècles de développement de la doctrine chrétienne, et qui ces dernières années a été bien approfondi, articulé et appliqué aux situations et aux problèmes de l’époque contemporaine, surtout grâce au travail de grands papes tels que ceux que nous avons cités. C’est là que nous trouverons les réponses dont nous avons besoin. Suivons-les et nous ne nous tromperons pas.

    Ce qui persiste à rester ambigu aujourd’hui reste également négligeable pour la conscience, du fait de son caractère équivoque par rapport à ce qui a été défini avec clarté par le passé. Pour ainsi dire, le principe de continuité le tient en l’état. Ce n’est que si d’aventure le Pape déclarait, sans ambiguïté, qu’il ne faudrait plus prêter attention au magistère de ses prédécesseurs parce qu’il est abrogé par le sien, que ce statu quo tomberait. Mais dans ce cas, bien d’autre choses tomberaient également. Et nous pouvons être assurés que ça n’arrivera pas.

    Leonardo Lugaresi.

  • Une audience pontificale qui fait scandale

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    De Mary Jo Anderson sur le Catholic World Report :

    Pourquoi le pape François a-t-il rencontré la cofondatrice pro-"LGBTQ" de New Ways Ministry ?

    L'arrivée de Sœur Jeannine Gramick au Vatican est scandaleuse. Malgré ses quarante ans de défiance et une interdiction permanente par la Congragation pour la Doctrine de la Foi, le Pape François n'a apparemment pas hésité à accueillir cette dissidente très censurée et discréditée.

    18 octobre 2023

    Sœur Jeannine Gramick, SL, cofondatrice de New Ways Ministry, et ses collègues rencontrent le pape François le 17 octobre 2023. (Image : X/Twitter)

    "Le scandale revêt une gravité particulière en raison de l'autorité de ceux qui le provoquent ou de la faiblesse de ceux qui sont scandalisés. ... Le scandale est grave lorsqu'il est donné par ceux qui, par nature ou par fonction, sont tenus d'enseigner et d'éduquer les autres". - CEC 2285 ; cf. Lc 17:1

    Le mardi 17 octobre, le pape François a reçu Jeannine Gramick, SL, cofondatrice de New Ways Ministry, dans sa résidence, la Casa Santa Marta, à Rome. New Ways se présente comme une oeuvre catholique de proximité qui plaide pour l'équité et l'inclusion des personnes LGBTQ dans l'Église. Le ministère est une organisation criblée de scandales avec une histoire contentieuse de défiance. Il n'est pas surprenant que la réunion ait été décrite par James Martin, SJ, comme un "pas en avant significatif dans l'action de l'Église en faveur des catholiques LGBTQ".

    Le groupe a été censuré à la fois par le pape Jean-Paul II et par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB).

    Depuis 1984, New Ways s'est souvent heurté aux évêques américains. Le cardinal James Hickey, de l'archidiocèse de Washington, a rencontré la soeur Gramick et son cofondateur, Robert Nugent, dans le but d'aligner leur ministère sur l'enseignement doctrinal catholique en matière d'homosexualité. Les deux prtagonistes ont refusé le conseil du cardinal. Le cardinal Hickey a interdit le ministère de New Ways dans l'archidiocèse.

    Rome a été contrainte de prendre des mesures disciplinaires à l'encontre de Gramick et Nugent. Le 31 mai 1999, le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi de l'époque, a publié une notification :

    La Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique leur a ordonné de se séparer totalement et complètement de New Ways Ministry, ajoutant qu'ils ne devaient exercer aucun apostolat sans présenter fidèlement l'enseignement de l'Église concernant le mal intrinsèque des actes homosexuels. ...

    Vu l'échec des tentatives répétées des autorités légitimes de l'Église pour résoudre les problèmes posés par les écrits et les activités pastorales des deux auteurs, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est obligée de déclarer, pour le bien des fidèles catholiques, que les positions avancées par Sœur Jeannine Gramick et le Père Robert Nugent concernant le mal intrinsèque des actes homosexuels et le désordre objectif de l'inclination homosexuelle sont doctrinalement inacceptables parce qu'elles ne transmettent pas fidèlement l'enseignement clair et constant de l'Église catholique dans ce domaine.

    La directive fait état d'"erreurs et d'ambiguïtés" continues dans le langage de la littérature de New Ways et dans le travail pastoral. La CDF a noté que les homosexuels, pas moins que les autres membres de l'Église, ont droit à des enseignements et à des conseils clairs.

    La notification officielle de la CDF a conclu :

    Pour ces raisons, Sœur Jeannine Gramick, SSND, et le Père Robert Nugent, SDS, sont interdits de façon permanente (c'est nous qui soulignons) de tout travail pastoral impliquant des personnes homosexuelles et sont inéligibles, pour une période indéterminée, à toute fonction dans leurs instituts religieux respectifs.

    Peu après, l'ordre religieux de Sœur Gramick, les School Sisters of Notre Dame, lui a interdit de poursuivre son action en faveur de l'"inclusion" de l'homosexualité dans l'Église. Plutôt que d'obéir à ses supérieurs religieux, Sœur Gramick a rejoint une nouvelle congrégation, les Sœurs de Loretto (SL).

    À la fin de la deuxième semaine du Synode, la question brûlante des "bénédictions" homosexuelles domine l'actualité du Synode. Et la visite de Sœur Gramick au milieu du Synode sur la synodalité a été perçue par les fidèles catholiques comme un signal de mauvais augure.

    L'arrivée de New Ways au Vatican est scandaleuse. Mais, malgré ses quarante ans de défiance et une interdiction permanente de la CDF, le pape François n'a apparemment pas hésité à accueillir cette dissidente tant censurée et discréditée.

    Si la CDF dénonce New Ways avec une sanction permanente, à quel prix pour les fidèles un pape ultérieur ignore-t-il cette sanction, ne serait-ce qu'en apparence ? L'absence de déclaration définie quant à son objectif en recevant Gramick peut être une ambiguïté étudiée de la part du Pape François.

    Mais pour le monde, et les catholiques en particulier, la situation n'est pas du tout ambiguë. Les catholiques qui attendent du pape qu'il protège le dépôt de la foi, la tradition apostolique et la clarté doctrinale sont scandalisés. Les catholiques dissidents qui s'agitent pour des changements doctrinaux sont exaltés ; ils voient un signal clair en faveur des unions homosexuelles.

    Ils savent à quel point ils ont été proches en 2014. Lors du Synode préliminaire sur la famille de 2014, la Relatio (synthèse à mi-parcours du travail accompli) a suscité un grand émoi sur la question de l'homosexualité dans l'Église catholique. Certains services de presse ont réussi à se procurer une copie de la Relatio avant même que les évêques n'en aient vu le résumé. Des publications en Europe et aux États-Unis ont claironné : "Le Vatican dit que l'homosexualité est acceptée". Les évêques choqués ont été submergés d'appels de chez eux : "Vous avez approuvé quoi ?".

    Un cardinal sud-africain, Wilfried Napier, s'est montré frustré que des journalistes aient pris un document qui n'était qu'un projet et l'aient présenté comme un fait. Le bureau de presse du Vatican ressemblait à une fourmilière écrasée par un coup de pied. Dans le pandémonium, un journaliste de Reuters s'est écrié : "C'est dans le document !" Reuters a demandé au prélat : "Allez-vous, oui ou non, vous approprier ce document ? L'Église catholique est-elle ouverte aux homosexuels ou non ?"

    Les évêques embarrassés étaient également en colère. Ils n'avaient pas vu la Relatio et l'avaient encore moins rédigée. Comme pour le Synode actuel, c'est un comité qui a rédigé le résumé. Il remettait en question le processus même du Synode de 2014. Qui orchestrait les "fuites" et qui avait manipulé le résultat ?

    Le cardinal australien George Pell a dénoncé la Relatio comme étant "tendancieuse et incomplète". Le cardinal Raymond Burke, alors chef de la Signature apostolique, a rejeté le rapport comme un rapport "qu'aucun berger fidèle ne peut accepter". Le cardinal Pell a compris que l'attaque contre le mariage et la famille était un affrontement entre le christianisme et le néo-paganisme.

    Bien que des évêques fidèles aient insisté sur le fait que le projet ne reflétait pas leurs discussions, Francis De Bernardo, de New Ways Ministry, a prédit que "maintenant que ces voix ont été suffisamment audacieuses pour s'exprimer, d'autres évêques qui pensent comme elles suivront certainement leur exemple".

    Neuf ans après ce commentaire, New Ways est accueilli à Santa Marta par le pape François.

    Les défenseurs des homosexuels ne voient aucune ambiguïté dans cette visite. Pas plus que les catholiques qui s'efforcent de comprendre comment la rencontre de New Ways peut être autre chose que scandaleuse.

    Oui, un pape - et nous tous - doit être charitable envers tout le monde. L'Église enseigne le respect des personnes ayant une attirance pour le même sexe tout en soutenant l'enseignement biblique contre les actes homosexuels. Mais l'Église n'a pas l'autorité de bénir un acte ou une relation de péché. Elle n'est pas non plus habilitée à suggérer que de tels actes sont normaux ou ne sont pas contraires à l'enseignement moral de l'Église. La rencontre avec les partisans de l'"équité" LGBTQ pendant les délibérations du Synode est un acte et une image scandaleux.

  • Synode : Si l'appel à l'"inclusivité" implique d'émousser les arêtes vives de l'Évangile, alors cet appel n'est pas l'œuvre du Saint-Esprit

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    De George Weigel sur First Things :

    DES QUESTIONS POUR ANIMER LE SYNODE-2023

    10 . 18 . 23

    La première session du "Synode sur la synodalité", qui se tient actuellement à Rome, devrait être suivie d'une deuxième session d'un mois en octobre 2024. Les deux visent à construire une "Église synodale de communion, de participation et de mission", ce qui est certainement un objectif louable. Deux semaines après le début du Synode 2023, il convient toutefois de se demander si la méthodologie du Synode est propice à une conversation sérieuse caractérisée par la parrhesia - le franc-parler - si souvent recommandée par le Pape François.

    L'Église catholique organise des synodes depuis 1967, deux ans après la création du Synode des évêques par Paul VI. Aucune des personnes impliquées dans ces rassemblements au cours des cinquante dernières années ne soutiendra probablement qu'une méthode parfaite pour rendre les synodes intéressants, efficaces et humainement supportables a jamais été conçue. La rhétorique peut devenir incontrôlable, et elle l'a déjà été : Un cardinal fatigué, à qui l'on demandait après la première semaine du Synode 2001 si tout avait été dit sur le sujet du Synode, a répondu : "Oui, tout a été dit, mais tout le monde ne l'a pas dit". Différentes méthodologies - une discussion plus ouverte en assemblée générale ; davantage de discussions en petits groupes, ouvertement structurées - ont été essayées. Aucune ne s'est avérée totalement satisfaisante.

    Cependant, ce qui est particulièrement frappant dans le Synode 2023, c'est l'étroite gestion des discussions en petits groupes. L'Instrumentum Laboris synodal (document de travail) comprend trente-trois pages à simple interligne de "fiches de travail" à travers lesquelles les petits groupes doivent se frayer un chemin, question par question, dans des segments précisément calibrés dans le temps et contrôlés par des "facilitateurs" nommés par le Secrétariat général du Synode. Il reste à voir si cette méthode de gestion des discussions (ou de contrôle des discussions) constituera une amélioration par rapport aux méthodologies synodales précédentes ; les chances me semblent grandes.

    Cela soulève la question de savoir si la discussion pourrait être enrichie si les questions prescrites, qui sont largement axées sur les problèmes du processus intra-ecclésiastique tel que défini par le critère (séculier) de "l'inclusivité", étaient complétées par des questions de nature plus substantielle et chrétienne dans la conversation. Heureusement, un tel ensemble de questions a été suggéré par l'archevêque Joseph Naumann de Kansas City, Kansas, que j'ai trouvé dans une déclaration du Forum international des juristes catholiques publiée dans le National Catholic Register. Je me permets de paraphraser :

    L'appel du Christ à la repentance, par lequel le Seigneur a commencé son ministère public (Marc 1:15), crée-t-il nécessairement une culture ecclésiale d'"exclusion" ?

    Comment devrions-nous comprendre l'enseignement clair, contre-culturel et stimulant du Seigneur sur la permanence du mariage ou sur les conséquences d'un appétit indiscipliné ? Ces enseignements sont-ils aliénants ? Peuvent-ils être libérateurs ? Et s'ils sont libérateurs, que nous apprennent-ils sur la véritable signification de la liberté ?

    De nombreux disciples ont abandonné Jésus après qu'il leur a dit : "Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n'avez pas la vie en vous" (Jean 6:53). Compte tenu de cet abandon et de la question du Seigneur à ceux qui sont restés ("Voulez-vous aussi vous en aller ?" [Jean 6:57]), pouvons-nous dire que l'inclusion radicale était la plus grande priorité du Seigneur ?

    Pourquoi les catholiques devraient-ils être surpris ou mal à l'aise lorsque tant de personnes dans les sociétés occidentales rejettent l'enseignement moral de l'Église sur les questions relatives à la vie, sur les véritables expressions de l'amour humain et sur le fait que nous sommes créés en tant qu'hommes et femmes ? Le rejet de ces enseignements signifie-t-il qu'ils sont erronés ? Ces enseignements sont certainement contre-culturels aujourd'hui, mais leur rejet ne nous invite-t-il pas à communiquer plus efficacement les vérités que le Seigneur a données à l'Église ?  

    Qu'est-ce qui a attiré les gens vers le Christ et l'Église pendant deux millénaires - une inclusivité qui rendait l'Église indiscernable de la culture ambiante et de la société environnante, ou un mode de vie qui, tout en étant contre-culturel, était manifestement plus favorable à la vie et plus ennoblissant ?

    Il est vrai que "tout le monde est le bienvenu dans l'Église", comme nous l'entendons si souvent aujourd'hui. Mais cette phrase ne doit-elle pas être complétée, de manière à ce qu'il soit clair que chacun est le bienvenu dans l'Église aux conditions du Christ, et non aux siennes propres ? Dans notre travail d'évangélisation, comment communiquer cela avec compassion, en reconnaissant que nous sommes une Église de pécheurs qui souvent n'atteignent pas la cible - mais qui n'ont pas l'autorité pour changer la cible ?

    Ces questions devraient susciter une réflexion synodale sur les raisons pour lesquelles Jean-Paul II était un aimant évangélique si puissant pour les jeunes. Ce n'est pas, à mon avis, parce qu'il s'est plié à leurs exigences. C'est parce qu'il a fait preuve d'une honnêteté transparente à l'égard des exigences de l'Évangile et qu'il a mis les jeunes adultes - et le reste d'entre nous - au défi de ne jamais oublier que c'est la grâce de Dieu qui rend possible la grandeur spirituelle et morale dans nos vies.

    Si l'appel à l'"inclusivité" implique d'émousser les arêtes vives de l'Évangile, alors cet appel n'est pas l'œuvre du Saint-Esprit.  

    La chronique de George Weigel intitulée "La différence catholique" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.

  • Synode sur la synodalité : Qui rédigera le rapport de synthèse crucial du Synode ?

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Synode sur la synodalité : Qui rédigera le rapport de synthèse crucial du Synode ?

    Le porte-parole Paolo Ruffini a déclaré aux journalistes la semaine dernière que les rédacteurs sont assistés par des collaborateurs appelés "sherpas" et a ajouté que "cela n'a pas de sens de donner leurs noms".

    17 octobre 2023

    En plus de ne pas divulguer les noms des membres des différents petits groupes, le Vatican refuse également de partager avec les journalistes la liste complète des personnes qui rédigeront le rapport de synthèse final qui rassemblera toutes les contributions des petits groupes et des congrégations générales.

    Le porte-parole du Synode, Paolo Ruffini, a déclaré aux journalistes le 11 octobre que les principaux rédacteurs, les deux secrétaires spéciaux du Synode, sont assistés par des "experts" synodaux qu'il a appelés "sherpas", mais il a ajouté que "cela n'a pas de sens de donner leurs noms".

    Certains participants au synode ainsi que certains membres du conseil ordinaire - des prélats qui jouent un rôle important dans le fonctionnement général du synode - n'ont pas non plus été informés de l'identité précise des rédacteurs du document, selon des sources du Register.

    Ruffini a déclaré aux journalistes qu'il était "suffisant de connaître" les noms des 13 membres de la commission du rapport de synthèse, annoncée le 10 octobre, dont la tâche, selon les statuts du synode, "n'est pas de rédiger, mais de superviser périodiquement, d'amender et d'approuver la préparation du projet de rapport en vue de sa présentation à l'assemblée".

    "C'est toute l'assemblée qui l'approuvera, et pas seulement ceux qui aident à le rédiger", a précisé M. Ruffini. "Vu le nombre d'interventions qui ont été faites, il est évident que pour faire un bon travail et prendre en compte les interventions faites et les discours prononcés, il faut une équipe pour aider à prendre en compte l'ensemble.

    Le rapport de synthèse est un document crucial puisqu'il vise à inclure une synthèse de toutes les discussions votées dans les petits groupes.

    Chaque cycle de discussion - ou module - sera résumé et soumis au vote. Ces modules sont ensuite discutés en assemblée générale, avec la participation de tous les participants au synode (bien que le manque de temps signifie en pratique que seul un nombre relativement restreint d'entre eux ont l'occasion de partager leurs points de vue). Vers la fin de l'assemblée, une assemblée générale recevra le texte intégral du rapport de synthèse et les participants auront une dernière chance d'incorporer d'éventuels amendements avant que le document ne soit renvoyé à l'assemblée pour un vote final.

    Selon le regolamento (règlement du synode), le rapport de synthèse n'est pas un "document conclusif" mais vise plutôt à "réglementer la prochaine phase du processus synodal, qui conduira à la session d'octobre 2024, du point de vue de la méthodologie, des étapes et des thèmes".

    Nomination des secrétaires spéciaux

    Les deux "secrétaires spéciaux" de l'assemblée chargés de préparer le document avec l'aide des experts synodaux sont déjà connus. Il s'agit du père jésuite Giacomo Costa, d'Italie, qui a dirigé la "task force de synthèse" pour l'étape continentale du synode l'année dernière, et de Mgr Riccardo Battocchio, recteur de l'Almo Collegio Capranica et président de l'Association théologique italienne.

    Les deux prêtres se sont intéressés publiquement à la question de l'homosexualité, qui a fait l'objet d'un débat au cours de ce synode.

    Le père Costa a soutenu la législation italienne contre l'homophobie en 2021, à laquelle se sont opposés les évêques italiens et le Vatican, et qui n'a finalement pas été adoptée par le Sénat italien. Mgr Battocchio a pris la parole lors de la présentation en 2015 d'un livre intitulé Homosexual Love, qui visait à ouvrir la discussion sur le sujet après sa prédominance lors du Synode extraordinaire sur la famille de 2014.

    Mais les experts "sherpas" qui participeront à la rédaction de ce livre seront tout aussi importants que les secrétaires synodaux.

    Le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du Synode, a déclaré à l'ouverture de l'assemblée synodale que les "experts" synodaux auront la "tâche exigeante de synthétiser progressivement les fruits du travail des Circuli Minori et des Congrégations générales en vue de la rédaction du rapport de synthèse sur lequel nous travaillerons dans le module de conclusion".

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  • Les "dubia" sont-ils une arme contre le pape ou une défense des fidèles ? Une réponse argumentée

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    Un article de Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    18 octobre

    Les "dubia" sont-ils une arme contre le pape ou une défense des fidèles ? Une réponse argumentée

    Le nouveau préfet du dicastère pour la doctrine de la foi, l'Argentin Victor Manuel Fernández, n'est pas en paix.

    Ayant récemment pris ses fonctions, il s'est trouvé aux prises avec quelques questions ouvertes inconfortables, qu'il pensait pouvoir clore rapidement avec l'approbation du pape François, alors qu'il a obtenu le résultat inverse.

    La première question concernait les cinq "dubia" transmis le 10 juillet, puis le 21 août, à lui et au pape par cinq cardinaux, concernant autant de points critiques de doctrine et de pratique, dont la bénédiction des couples de même sexe.

    La seconde question a été soulevée, toujours en juillet, par le cardinal Dominik Duka, archevêque émérite de Prague, et concernait la communion eucharistique aux divorcés remariés.

    Avec l'approbation signée le 25 septembre par le pape François, le 2 octobre, Mgr Fernández a rendu public sur le site web du dicastère deux blocs de réponses aux deux questions.

    Mais dans les deux cas, les réponses ont été pratiquement réexpédiées à l'expéditeur.

    Quant à la question posée par Duka, c'est le cardinal et théologien Gerhard Ludwig Müller qui a démoli les réponses données par Fernández. Un refus qui n'est pas anodin, puisque Müller a également été, de 2012 à 2017, préfet du même dicastère pour la doctrine de la foi :

    > Exclusif. Müller écrit à Duka : Fernández va à l'encontre de la doctrine catholique, et avec lui le pape.

    Quant aux "dubia" des cinq cardinaux, les réponses fournies par Fernández - sous la forme d'une lettre envoyée par le pape François le 11 juillet - ont été considérées par eux comme tout sauf clarifiantes bien avant que Fernández lui-même ne les rende publiques, à tel point qu'ils avaient soumis une seconde fois les mêmes questions au pape sous une forme plus rigoureuse.

    Les cinq cardinaux n'ont jamais reçu de réponse à cette nouvelle soumission des "dubia", effectuée le 21 août, et ils ont décidé de la documenter publiquement le 2 octobre, quelques heures avant que Fernández ne rende publiques les réponses précédentes du 11 juillet, comme s'il s'agissait de réponses définitives :

    > Les cinq "dubia" de cinq cardinaux sur des points clés du Synode. Auxquelles le pape n'a pas répondu

    Mais ce n'est pas fini. Car non seulement les cinq cardinaux ont protesté contre le forcing de Fernández, mais l'un d'entre eux, le Chinois Joseph Zen Ze-kiun, a repris les réponses du pape à la première formulation des "dubia" et les a critiquées une à une, en montrant qu'elles étaient tout sauf capables d'apporter de la clarté.

    Zen a publié son réquisitoire le 13 octobre sur son blog personnel, en chinois, anglais et italien :

    > Analyse des réponses données aux cinq "dubia" telles qu'elles ont été formulées à l'origine.

    En revanche, du côté des apologistes du pontificat actuel, les "dubia" et les questions qu'ils soulèvent ont été ignorés ou, pire, accusés d'être une arme inappropriée brandie contre le pape pour le forcer à dire ce qu'il veut.

    Mais est-ce nécessairement le cas ? Ou s'agit-il au contraire d'une juste initiative des évêques et des cardinaux pour protéger la foi du peuple chrétien des doutes sur des points importants de la doctrine et de la morale, doutes générés par des expressions peu claires des plus hautes autorités de l'Église ?

    Et si cette deuxième réponse est valable, comment justifier alors, de la part des autorités appelées à faire la clarté, des silences ou des réponses fuyantes ?

    L'intervention suivante apporte une réponse motivée à ces questions. L'auteur de la lettre est bien connu à Settimo Cielo, mais il demande à être identifié simplement comme "un prêtre qui travaille avec le Saint-Siège depuis de nombreuses années". Et pourquoi ? Évidemment pour des raisons opposées à celles pour lesquelles le cardinal Zen, 91 ans, signe ce qu'il publie : "Vieux comme je suis, je n'ai rien à gagner, rien à perdre".

    *

    Cher Magister,

    la présentation au Pape François de questions concernant des expressions dans les textes qui portent sa signature, considérées sans interprétation évidente par les auteurs des soi-disant "dubia", continue à susciter de l'intérêt et à animer un débat "intra et extra Ecclesiam catholicam".

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  • Georg Gänswein : le débat sur la structure de l'Église occulte les questions de foi.

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    Lu sur le site https://www.kath.net/news/82800:

    Lors d'une conférence à Graz, l'ancien secrétaire particulier du pape Benoît XVI, l’archevêque Georg Gänswein a critiqué l'importance excessive accordée aux questions structurelles de l'Église au détriment de la foi. Le secrétaire de longue date du pape Benoît XVI. (1927-2022), qui vit aujourd'hui à Fribourg, a constaté dans les pays occidentaux une « perte de foi » à laquelle on n'accorde cependant pas suffisamment d'attention, notamment dans les pays germanophones. La vie religieuse et la connaissance de la foi des gens sont "en chute libre", a déclaré samedi Gänswein lors de la réunion annuelle de l'organisation papale d'aide "Aide à l'Église en détresse" à Graz.

    Dans d'autres continents, c'est souvent l'inverse : les catholiques sont minoritaires dans de nombreux pays et il n'existe que quelques structures avec de petites communautés, "mais la vie de foi est florissante, joyeuse et vivante", a déclaré l'archevêque. Il pourrait être utile ici d’« élargir la vision de l’Église universelle » et de faire « la mission dans l’autre sens ». En outre, les structures de l’Église doivent toujours servir la foi et ne doivent pas la remplacer, a prévenu Gänswein. Là où les structures ne sont plus utiles pour proclamer la foi, il faut les changer – « et non la foi ».

    L'archevêque a considéré qu'il était important que la foi contribue à une bonne coexistence dans la société. Les croyants doivent donner « un témoignage de foi sans visage amer, converser avec Dieu, demander et prier, et vivre une vie spirituelle vigoureuse ».

    Très curieusement cette question cruciale n’est pas à l’ordre du jour synodal dont la logorrhée nous rebat les oreilles.

    Comme l’observe le site « diakonos » le synode parle tout seul (https://www.diakonos.be/settimo-cielo/le-synode-parle-tout-seul-en-attendant-en-italie-deux-jeunes-sur-trois-ne-croient-plus-en-dieu/ « Il y a un gouffre entre les questions débattues parmi les trente-cinq tables du synode sur la synodalité – si l’on s’en tient aux comptes-rendus officiels – et à ce qui se passe au-delà des murailles léonines, dans la vie réelle, à « notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter ». Cette citation est de Benoît XVI, dans la mémorable lettre qu’il a envoyée aux évêques le 10 mars 2009. « En ce moment de notre histoire – écrivait ce pape – le vrai problème est que Dieu disparaît de l’horizon des hommes et que tandis que s’éteint la lumière provenant de Dieu, l’humanité manque d’orientation, et les effets destructeurs s’en manifestent toujours plus en son sein. »

    JPSC

  • Synode : "dans l'assemblée beaucoup savent très bien où aller; beaucoup savent aussi où ils ne veulent pas aller"

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    De Jean-Marie Guénois, Lettre «Dieu seul le sait» N°40 - Le Figaro via Il Sismografo

    Le synode sur l'avenir de l'Église serait-il «manipulé» ?

    Le synode sur l'avenir de l'Église serait-il «manipulé»? -- Chères lectrices, chers lecteurs, Je vous écris de Rome où j'ai suivi le lancement du «synode sur l'avenir de l'Église». Beaucoup se demandent si cette assemblée conduira à une rénovation profonde du monde catholique ou si les spectaculaires annonces qui promettent sans promettre - mariage des prêtres, ordination des femmes, bénédiction de couples homosexuels - feront long feu.

    Après une semaine de «rodage» que j'ai couvert sur place et une deuxième semaine de travaux que j'ai suivie à distance, les participants donnent l'impression d'être partagés entre l'enthousiasme et la circonspection. Les uns penchent pour la «tour de Babel» et sa sympathique cacophonie, les autres annoncent la gestation d'une «nouvelle Pentecôte» pour l'Église.

    Il est difficile d'y voir clair pour plusieurs raisons :

    - Le programme défriche une foule de sujets de fond ou de forme, très disparates.

    - Les délégués ont reçu la consigne stricte de ne pas parler à la presse. Ils travaillent à huis clos. Même si le Vatican communique finalement plus que prévu dans une forme d'improvisation plutôt rare pour l'institution.

    - Le synode se déroule en deux sessions, octobre 2023 et 2024. À la fin octobre 2024, ils voteront des propositions par majorité aux deux tiers. Elles seront alors transmises au pape qui décidera, seul, de les retenir ou pas. Ce qu'il ne devrait annoncer que début 2025.

    - La méthode de travail privilégie le tâtonnement. Elle n'est pas une réflexion théologique claire sur des problématiques établies et cadrées par des théologiens. C'est plutôt la foire aux idées, chacun donne son avis sur tout.

    - Certaines nouveautés annoncées, notamment sur le statut de l'évêque qui est une question centrale, ne sont pas de la compétence d'un synode. Les spécialistes du droit canonique (le droit de l'Église) assurent qu'il faudrait réunir un Concile pour les réformer. Le pape n'a pas le droit de changer des fondements juridiques de l'Église sur le seul vote de 364 délégués (dont 88 non-évêques), majoritairement désignés par lui. Il devrait convoquer un Concile de plus de 5000 évêques. Une option que certains envisagent ensuite. Pour mémoire le Concile Vatican II avait réuni les 2400 évêques de l'Église d'alors, entre 1962 à 1965.

    Pour commencer notre réflexion et ne pas enfermer ce synode en ses propositions les plus audacieuses, je vous invite à lire le «document de travail» qui annonce toutes les idées. Si vous voulez comprendre, la lecture intégrale de ce texte s'impose absolument. On l'appelle, dans le jargon ecclésial, l'instrument de travail, «instrumentum laboris», il est très accessible. C'est ce texte et pas un autre que les membres du synode ont en mains et sur lequel ils débattent pendant ces quatre semaines.

    Certes, des sujets phares émergent sur les femmes, les personnes homosexuelles, le célibat des prêtres mais la question fondamentale du «pouvoir» à tous les niveaux dans l'Église est le véritable cœur du synode. Je la résume à ces deux points : qui prend les décisions ? De quelle autorité ?

    L’autorité de l'évêque en question

    La tendance dominante est de remettre en cause l'autorité actuelle de l'évêque. La mauvaise gestion des affaires d'abus sexuels est passée par là. L'évêque est à la fois pasteur, docteur, et juge dans son diocèse. Il a tout pouvoir. Il ne répond qu'au pape.

    L'évêque devra-t-il rendre des comptes à un conseil de prêtres, religieux, religieuse et de laïcs qui contrôlerait sa gestion ? Vient aussi la remise en cause du pouvoir du prêtre qui devrait être juridiquement placé au même rang que les baptisés, les laïcs, non pour la célébration des sacrements, mais pour la gestion ordinaire des paroisses et autres activités.

    Voici ce que j'écrivais à propos des évêques dans un article décrivant le contenu de l'instrument de travail, le 20 juin dernier . D'où, l'importance de lire le document in extenso.

    Le synode pourrait demander de définir des «critères» pour leur «évaluation et auto-évaluation». Le synode voudrait aussi discuter jusqu'au «fondement» de l'autorité épiscopale quand l'évêque refuserait de suivre «l'avis réfléchi» des «organes consultatifs» qui devraient toujours primer. Comment, se demande le document, un évêque peut-il «discerner séparément des autres membres du peuple de Dieu», les laïcs ? Il doit au contraire viser «l'optique de la transparence et de la redevabilité (capacité à rendre des comptes)». Et il faut «réviser le profil de l'évêque» et revoir «le processus de discernement pour identifier les candidats à l'épiscopat».

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  • Synode : à l'écoute de l'Esprit Saint ou de l'Esprit du temps ?

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    De Larry Chapp sur le National Catholic Register :

    À l'écoute de l'Esprit Saint ou de l'Esprit du temps ?

    COMMENTAIRE : Le rôle de l'Esprit Saint dans nos vies, que nous soyons au Synode sur la synodalité, à la maison ou au travail, est de nous rappeler notre mission, qui est de nous conformer au Christ.

    14 octobre 2023

    Lors du Synode sur la synodalité, on a beaucoup parlé de l'écoute de l'Esprit Saint pour voir où l'Esprit veut guider l'Église. Mais ce qui n'est pas mentionné, c'est ce que cela signifie exactement.

    En outre, peu de choses ont été dites sur la manière de distinguer en nous la voix authentique de l'Esprit Saint et d'autres "esprits" qui ne sont pas de Dieu et qui peuvent nous égarer. Au lieu de cela, il y a une sorte de concept vague de l'Esprit Saint comme une sorte de voix oraculaire en nous où un amalgame est fait entre mes propres sentiments sur mes expériences et les incitations de l'Esprit Saint. 

    Par conséquent, il existe un grave danger que, dans notre culture, avec sa vision thérapeutique du moi comme créateur de sa propre "vérité" et un concept hyper-individualiste de la conscience morale comme génératrice de ses propres vérités morales, la catégorie de l'"expérience" individuelle se voit accorder plus de poids qu'elle n'en mérite. 

    Au synode, on parle beaucoup de la nécessité du "discernement" dans toutes les conversations synodales. Cependant, aucune méthodologie spirituelle n'a été donnée pour une compréhension catholique correcte de la manière de procéder. Il semble presque que le discernement dont on parle soit sa propre fin et sa propre justification. 

    En d'autres termes, c'est le processus qui compte. Mais n'est-ce pas un peu vide ? Ne sommes-nous pas en droit de nous demander si le mot "discernement" n'est pas un code pour relancer diverses "opinions" que l'Église a, à maintes reprises et au cours de nombreux siècles, désapprouvées, voire dénoncées comme de graves erreurs ?

    L'Église a une longue et profonde tradition de grands maîtres spirituels qui ont développé au fil des siècles des méthodes éprouvées pour discerner correctement l'Esprit. Et dans toutes ces méthodes, l'accent est mis sur la nécessité d'une discipline ascétique, de la purgation des vices, de la prière, du jeûne, de la lectio divina (lecture priante de l'Écriture), de la direction spirituelle et de la contemplation des doctrines de l'Église, avant que l'on puisse acquérir une certaine assurance de pouvoir discerner l'Esprit qui nous parle.

    Il est en effet étrange, puisque le pape est un jésuite, qu'il n'ait pas été fait mention de l'une des plus grandes méthodes spirituelles jamais proposées pour discerner l'Esprit Saint : la méthode ignatienne, qui consiste à atteindre un état d'"indifférence" à l'égard de mes propres sentiments, opinions et dispositions subjectives, avant d'être prêt à entendre enfin l'Esprit. J'ai moi-même fait une retraite ignatienne de 30 jours sous la direction d'un vieux jésuite merveilleux qui m'a finalement permis de comprendre les incitations de l'Esprit Saint en moi. Cela m'a amené à quitter le séminaire et à décider de poursuivre une carrière théologique académique en tant que laïc. 

    Le discernement dans l'Esprit

    La retraite a été un processus épuisant et profondément douloureux qui a nécessité une mort profonde au faux self de ma propre construction en faveur d'une compréhension plus "missionnelle" de ma véritable vocation. 

    Dans l'Évangile de Jean, Jésus désigne le Saint-Esprit comme le "Paraclet", que l'on peut probablement mieux traduire par "le Consolateur". En tant que tel, il réconforte l'âme troublée et calme l'esprit, ce qui ouvre nos yeux à la "vérité" (15:26). 

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  • Liturgie 39 ‒ La place de l’obéissance dans le rite liturgique (75 mn) 

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    Liturgie 39 ‒ La place de l’obéissance dans le rite liturgique (75 mn) 

    https://youtu.be/GZtAsDBfrLY 

    Après la première partie du cours qui abordait l'histoire de la liturgie, nous abordons certains points de la théologie de la liturgie.  

    Tous les « bergers spirituels » participent ainsi à la triple fonction assurée par le Christ (les « tria munera ») : enseigner (Magistère), gouverner (fonction de Pasteur) et sanctifier (fonction du Prêtre). Denis Crouan aborde l’obéissance dans ces trois fonctions. L’obéissance est celle de la foi pour ce qui est du Magistère infaillible, celle de la prudence pour les décisions pastorales, et celle de la piété envers le culte catholique pour ce qui est de la liturgie.  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Institut Docteur Angélique 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2023 

  • Le cardinal Zen qualifie la réponse du pape François aux "dubia" sur les bénédictions homosexuelles de "pastoralement intenable".

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Zen qualifie la réponse du pape François aux "dubia" sur les bénédictions homosexuelles de "pastoralement intenable".

    L'évêque émérite de Hong Kong a publié sur son site Internet une déclaration datant du 12 octobre.

    12 octobre 2023

    Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun a critiqué certaines des réponses du pape François à cinq dubia que lui et quatre autres cardinaux lui ont envoyés avant le Synode sur la synodalité, affirmant entre autres critiques que les orientations du pape sur la bénédiction des unions de même sexe sont "pastoralement insoutenables". 

    Dans une déclaration publiée le 12 octobre sur son site web, l'évêque émérite de Hong Kong, qui a signé les dubia envoyés au pape le 11 juillet, a déclaré que les réponses du pape, envoyées un jour plus tard et rendues publiques par le Vatican le 2 octobre, "n'étaient pas des réponses précises et ne résolvaient pas les doutes", ce qui l'a incité à publier sa propre déclaration "afin que les fidèles comprennent pourquoi nous cinq ne les avons pas trouvées adéquates en tant que réponses".

    Dans le paragraphe (g) de la réponse du Pape au second dubium, qui demandait si les bénédictions homosexuelles pouvaient être autorisées "sans trahir la doctrine révélée", François a déclaré que "le droit canonique ne doit pas et ne peut pas tout couvrir" et qu'un "discernement pratique" serait nécessaire "dans des circonstances particulières". 

    Une telle réponse, a déclaré le cardinal Zen dans son communiqué, est "pastoralement insoutenable", ajoutant : "Comment l'Église peut-elle, dans un domaine aussi important, laisser les gens sans règle claire et faire confiance au discernement individuel ? N'est-ce pas ainsi qu'éclatera un chaos de casuistique très dangereux pour les âmes ?".

    Dans sa déclaration, il a également remis en question d'autres parties de la réponse sur les bénédictions homosexuelles, affirmant que les cardinaux étaient "étonnés" que le pape cite son exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia (La joie de l'amour) pour affirmer qu'une union homosexuelle n'est apparentée au mariage entre un homme et une femme que "de manière partielle et analogue". 

    "Le cardinal Zen a ajouté qu'il était tout aussi difficile de comprendre que ce paragraphe "autorise certaines formes de bénédiction des unions homosexuelles", ce à quoi il a répondu : "Une telle union n'implique-t-elle pas une activité sexuelle entre personnes du même sexe, ce qui est clairement un péché, tout comme toute activité sexuelle en dehors du mariage légitime est un péché ?

    Il a critiqué d'autres aspects de la réponse du Pape à ce dubium, comme le fait d'élever l'importance de la "tendresse" envers les homosexuels dans une union de même sexe tout en reléguant la vérité objective à n'être "qu'une" expression de la charité envers eux. 

    "En fait, nous sommes convaincus qu'avec compréhension et tendresse, nous devons aussi leur présenter la vérité objective selon laquelle l'activité homosexuelle est un péché, qu'elle est contraire au plan d'amour de Dieu", a observé le cardinal Zen. "Nous devons aussi les encourager à une métanoïa dans l'Église et à la confiance dans l'aide de Dieu pour porter leur lourde croix sur le chemin du bonheur éternel".

    La réponse du pape à ce dubium a été lue par les médias du monde entier comme un indicateur de son ouverture à l'acceptation des bénédictions homosexuelles. 

    Le cardinal Zen s'est joint aux cardinaux Walter Brandmüller, Raymond Burke, Juan Sandoval Íñiguez et Robert Sarah pour envoyer les dubia afin d'obtenir des éclaircissements sur des sujets relatifs au développement doctrinal, à la bénédiction des unions homosexuelles, à l'autorité du Synode sur la synodalité, à l'ordination des femmes et à l'absolution sacramentelle. 

    Les cinq cardinaux ont tous trouvé que les réponses du pape n'étaient pas claires et imprécises. Ils ont donc émis des dubia reformulés le 21 août afin d'obtenir des réponses claires par "oui" ou par "non". 

    Le pape n'a pas encore répondu à ces questions.

    Le cardinal a déclaré qu'en raison de "la pression du temps", il n'avait pas consulté les quatre autres cardinaux au sujet de sa réponse du 12 octobre, ajoutant qu'il était par conséquent "personnellement responsable de cette initiative".

    Il n'y a pas de mal à interroger le pape

    Le cardinal Zen a commencé sa déclaration en soulignant qu'il n'était pas "présomptueux" de remettre en question la réponse du Pape, ajoutant qu'"aucun catholique mûr" ne croit que contredire le Saint-Père fait de lui un "hérétique et un schismatique" - une accusation, a-t-il souligné, émanant du cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. 

    Il a déclaré que, dans tous les cas, il était d'accord avec le pape "sur une grande partie de ce qu'il dit" et a décrit le pape François comme "merveilleusement humble" en reconnaissant ses propres erreurs et celles des dirigeants de l'Église du passé. 

    En ce qui concerne le premier dubium - à savoir si la Révélation divine doit être réinterprétée en fonction de l'époque - il a déclaré qu'il était d'accord avec la majeure partie de la réponse du Pape. Le pape a répondu que la Révélation divine est "immuable et toujours contraignante" mais qu'elle mûrit également, certains aspects devenant plus explicites. Ceci est acceptable, a dit le Cardinal Zen, "mais pas au point de nier ce qui a été déclaré auparavant par le Magistère", et il a attiré l'attention sur les écrits de St John Henry Newman sur le développement de la doctrine. 

    Le Cardinal Zen a remis en question l'exemple du Pape sur la façon dont l'enseignement de l'Eglise sur l'esclavage a changé, son affirmation que l'Eglise doit constamment discerner ce qui est essentiel ou secondaire pour le salut, et ce qu'il dit dans sa réponse sur le fait de "situer" les vérités dans la "totalité de l'enseignement de l'Eglise". 

    Saint Paul, a dit le cardinal Zen, "a remis en question l'institution même de l'esclavage" ; le salut doit être pris comme un tout, avec une hiérarchie de valeurs, mais "dans un ensemble harmonieux" et non opposé "l'un à l'autre" ; et l'Église a le "devoir de défendre les simples fidèles contre les risques qui peuvent menacer la pureté de la foi". 

    En ce qui concerne la réponse du pape au troisième dubium, à savoir si la synodalité est un "élément constitutif de l'Église", le cardinal Zen a déclaré que le dubium avait été rédigé parce que le synode semble vouloir résoudre les questions comme un concile œcuménique, "ce qui serait une erreur". Il a déclaré que les cardinaux "sont d'accord sur le principe de la synodalité" simplement comme "parler et marcher ensemble", mais il s'est opposé à la réponse du Pape qui suggère que la hiérarchie ne doit pas seulement "entendre" mais "écouter" - "c'est-à-dire obéir à la voix du peuple" - quelque chose qui pointe vers "le renversement de la constitution hiérarchique de l'Église fondée par les apôtres". 

    En ce qui concerne la réponse du Pape au quatrième dubium, qui demandait si la théologie de l'Eglise avait changé pour permettre l'ordination de femmes comme prêtres, le Cardinal Zen s'est opposé à la réponse apparemment contradictoire du Pape. 

    D'une part, il a noté que le Pape reconnaît que l'ordination des hommes est une "déclaration définitive, claire et autoritaire qui doit être respectée par tous", mais il dit aussi qu'elle "peut être un sujet d'étude, comme dans le cas de la validité des ordinations dans la Communion anglicane". 

    Le cardinal Zen a demandé : "Ainsi, malgré la déclaration définitive, il sera toujours possible de discuter à l'infini ! Il a ajouté : "Entre autres, la comparaison utilisée ici n'est pas adéquate, car la validité des ordinations dans la Communauté anglicane [sic] est un problème historique, alors que notre cas est de nature théologique."

    Enfin, concernant le cinquième dubium, qui demandait si "le pardon est un droit humain", étant donné que le pape insiste sur le devoir d'absoudre tout le monde et toujours, de sorte que le repentir ne serait pas une condition nécessaire pour l'absolution sacramentelle, le pape a répondu que le repentir est nécessaire pour l'absolution, mais a souligné que le confessionnal "n'est pas une maison de douane". Le pape a également déclaré que la confession des péchés peut être une "torture cruelle" pour certaines personnes ayant une "estime de soi blessée" et que le simple fait de s'approcher de la confession peut être une "expression symbolique du repentir et de la recherche de l'aide divine". 

    Le cardinal Zen a déclaré : "C'est précisément parce que nous sommes des administrateurs et non des maîtres des sacrements que nous devons suivre les règles, assurer le repentir et la résolution. Pourquoi, en faisant cela, devrions-nous transformer la confession en 'bureau de douane' ? 

    Sur le second point, le cardinal Zen a déclaré qu'un confesseur "ne doit pas humilier le pénitent" et que ce dernier doit exprimer son intention de ne plus pécher. 

    "Mais il est important de faire comprendre aux gens que le péché nous éloigne de Dieu et de notre bonheur, non seulement le bonheur éternel, mais aussi le bonheur ici et maintenant", a déclaré le cardinal. "Nous sommes nous aussi convaincus que nous devons apprendre à devenir vraiment des messagers de l'infinie miséricorde de Dieu, qui est capable de faire de nous, pécheurs, des saints.

    Cardinal Sandoval

    Un autre des cinq signataires, le cardinal Sandoval, archevêque émérite de Guadalajara, au Mexique, s'est récemment exprimé publiquement sur le dubia. Il a déclaré à ACI Prensa, le partenaire espagnol du Register, le 6 octobre, que les cardinaux avaient publié le dubia parce qu'ils voulaient "collaborer à la préservation de la vérité" et pour que ceux qui sont allés "au synode avec bonne volonté aient un guide simple". 

    Le cardinal Sandoval a ajouté : "Nous, les cardinaux dubia, pensons que nous avons l'obligation, en tant que cardinaux, collaborateurs du Pape, conseillers du Pape, de donner des conseils dans cette affaire".

    Il a souligné que les réponses du pape aux dubia étaient "un peu évasives, un peu vagues", de sorte qu'"ils ont été reformulés d'une manière plus claire, plus énergique, afin qu'il puisse répondre par oui ou par non, et il n'a pas répondu. Nous avons donc accepté de les publier". 

    Les dubia ont été soumis "au nom de la vérité et pour le bien de l'Eglise", a-t-il dit, "sans nier qu'il est le Pape, qui a l'autorité dans l'Eglise".

    Edward Pentin Edward Pentin a commencé à faire des reportages sur le Pape et le Vatican à Radio Vatican avant de devenir le correspondant à Rome de EWTN's National Catholic Register. Il a également fait des reportages sur le Saint-Siège et l'Église catholique pour un certain nombre d'autres publications, dont Newsweek, Newsmax, Zenit, The Catholic Herald et The Holy Land Review, une publication franciscaine spécialisée dans l'Église et le Moyen-Orient. Edward est l'auteur de The Next Pope : The Leading Cardinal Candidates (Sophia Institute Press, 2020) et de The Rigging of a Vatican Synod ? An Investigation into Alleged Manipulation at the Extraordinary Synod on the Family (Ignatius Press, 2015). Suivez-le sur Twitter à @edwardpentin.